pnjs présents — Daphney • Rey • Emma

Le temps affluait inlassablement, et la voilà déjà dans sa chambre à Limerick pendant petite semaine de répit pour Pâques. La troisième année aurait sans aucun doute aimé que ces vacances durent plus longtemps, une semaine lui paraissant bien trop peu. Sa famille avait invité celle des Shell à la maison : leurs pères se connaissaient depuis leur étude à Poudlard et Ava s'entendait bien avec Tiffanie, malgré leur toute première discussion qui avait été des plus… animées. Au moins, leurs opinions sur le monde sorcier actuel ne s'opposaient pas.

La Serpentard regardait par la fenêtre depuis son lit lorsqu'elle aperçut au loin des silhouettes au loin traverser le portail. Ils étaient là. Rapidement, l'irlandaise se chaussa et sortit de sa chambre pour dégringoler les escaliers et rejoindre le hall : ses parents ainsi que sa petite sœur s'y trouvaient déjà. Son frère était resté à Poudlard ; dans tous les cas, il exécrait la famille de Tiffanie, en particulier son père qu'il nommait traître à son sang. Ainsi son absence leur épargnait quelques malaises dus à ses remarques désobligeantes.

— Bonjour ! commença son géniteur avec entrain à l'adresse de leurs invités, lorsque leur elfe de maison leur ouvrit la porte. Ravi de te revoir William, ça faisait longtemps, enchaina-t-il à l'adresse de ce dernier, lui tendant la main pour la lui serrer.

Ava, quant à elle, cessa de se balancer nerveusement sur la pointe des pieds et les talons pour sourire à Tiffanie.

À peine revenu de chez Narcisse, Tiffanie venait de transplaner avec ses parents jusqu’à la demeure des Meywood, là où vivait Ava. En effet, les deux pères étant amis durant leurs années d’étude à Poudlard, voir que leurs filles s’étaient rapprochées leur permit d’avoir une excuse toute faite pour se retrouver après tout ce temps! Néanmoins, l’homme resta sur ses gardes. Il se trouvait là face à un domaine familial, signifiant qu’il n’y avait potentiellement pas que le couple Meywood et leurs enfants, mais également d’autres membres de la famille; et bien qu’il connaisse l’ouverture d’esprit de Rey, le rouquin savait pertinemment que son entourage ne partageait pas cette même qualité, fidèles à leurs idéaux glorifiants la pureté du sang. L’angoisse d’être attaqué suite à sa "trahison" envers les Shell montant en lui, l’homme posa un regard protecteur sur sa fille aînée, puis déposa tendrement sa main sur le ventre arrondi de sa femme, abritant la vie depuis maintenant bientôt 5 mois. Qu’importe ce qu’on pouvait lui reprocher, lui savait qu’il avait fait la bonne chose, et la famille qu’il avait fondé ne cessait de le lui rappeler chaque jours qui passaient. Face à cette scène des plus niaises, la Serpentard ne put s’empêcher de lever les yeux aux ciels, tout en expirant bruyamment.

Arrivés à la hauteur de leurs hôtes, le père de famille serra la main de son ami pour répondre à ses salutations, un large sourire dessiné sur son visage.

"Un plaisir plus que partagé, Rey!"

Puis, il adressa un signe poli de la tête à Daphney, avant de s’écarter d’un pas pour entamer les présentations.

"Je suis ravie de faire votre connaissance. Je vous présente mon épouse, Dianne, ainsi que ma fille, Tiffanie."

Saluant à son tour le couple, la rouquine au ventre proéminent serra la main des deux adultes, tandis que la plus jeune souriait bêtement à son amie, ne sachant pas bien comment entamer une conversation tout en étant entourée d’adultes. Elle remarqua à peine la petite sœur d’Ava…

— Et voici Daphney, Ava et Emma.
— Enchantée, renchérit son épouse.
— Salut Tiffanie ! T'es en quelle année ? Quelle maison ? T'aimes bien Poudlard ? C'est quoi ta matière préférée ? débita aussitôt Emma de son énergie habituelle.

La petite blonde aurait pu continuer si Ava, amusée, ne l'avait arrêtée dans son élan pour ne pas perturber son amie.

— Tu l'excuseras, elle a vraiment hâte d'aller à Poudlard.

Ava jeta un petit regard en direction de son père, lui demandant silencieusement si elle pouvait monter dans sa chambre avec Tiffanie. Il sembla lui répondre par quelque chose comme « Plus tard », ce qui arracha une petite moue chez Ava.

Trois coups résonnèrent contre la porte. Lury, l'elfe de maison, ouvrit à l'inconnu lorsque son maitre lui en donna l'autorisation, quoiqu'un peu circonspect. Les traits d'Ava se décomposèrent en voyant de qui il s'agissait. C'était sa tante paternelle.

— Bonjour Rey, tu m'excuseras de cette visite impromptue, je voulais juste…

L'ex-Serpentard s'arrêta en regardant le couple Shell, puis haussa un sourcil en leur offrant un sourire carnassier. Si elle faisait déjà plus d'un mètre soixante-dix, Eva portait des escarpins qui lui donnaient bien une dizaine de centimètres de plus. Ses cheveux blond cendré étaient coiffés en un chignon strict.

— Tiens donc, n’est-ce pas William et son Impure d’épouse que je vois là ? À croire que les traîtres s'entendent bien entre eux.

Surpris par la spontanéité de la plus petite, William ne se retint pas de laisser s’échapper un rire discret, avant de ne se tourner vers l’amie de sa fille.

"Oh, pas d’inquiétude, nous sommes habitués. Fanny était exactement pareil il y a quelques années. Impossible de l’arrêter dès l’instant où elle commençait avec ses séries interminables de questions !"

À nouveau, la fillette poussa un long soupire, ses joues rouges marquants sa gêne. Elle détestait lorsque ses parents se mettaient à raconter des histoires sur son enfance! Tentant de changer de sujet au plus vite, Tiffanie décida de répondre calmement à la question d’Emma, comme si de rien n’était.

"J’suis en deuxième année à Serpentard. Ma matière préférée est la métamorphose et je-"

Mais cette dernière fut interrompue par trois coups bruyant qui résonnèrent à la porte d’entrer de la gigantesque maison. Ni une ni deux, un elfe de maison s’en était allée l’ouvrir… au plus grand déplaisir de William. Là, à l’entrée de la demeure se trouvait Eva. Aussitôt, l’homme se tourna vers le couple d’hôtes et lança un regard accusateur à Rey. Pourquoi ne l’avait-il pas prévenu que son ex serait présente?! Enfin, son ex était un bien grand mot… Plutôt la femme avec qui ses géniteurs avaient arrangé un mariage lorsqu’il était adolescent.

Sachant parfaitement que répondre à la provocation de cette vile vipère ne ferait qu’empirer les choses, le père de famille se contenta d’hausser la voix, tout en faisant son possible pour garder son calme.

"Que fais-tu ici, Eva?"

Peu rassuré par la tension montante dans la pièce, Tiffanie se mit à serrer dans sa main le pendentif qui, autrefois, avait appartenu à son arrière grand-mère. Depuis son anniversaire, elle s’était surprise à le serrer ainsi durant les moments de stress, elle se sentait rassurée par ce geste, comme si les Shell pouvaient la protéger de tout ce qui l’entourait.

Puis, relâchant sa prise sur le bijou familial, la Serpentard tourna la tête vers sa mère.

"Maman. Tu sais c’est qui ?"

Rey demeura interdit. Sa belle-sœur ne leur rendait visite que très rarement et ces visites étaient souvent désagréables pour sa fille cadette. Et la voilà qui débarquait à l'improviste pour… Pour quelle raison, d'ailleurs ? Il secoua la tête en haussant discrètement les épaules en croisant le regard de son invité, lui signifiant qu'il n'avait pas été tenu au courant de son arrivée lui non plus.

— Eh bien, je voulais simplement passer voir mes nièces et leur souhaiter de joyeuses Pâques en avance… Mais ma visite se verra plus prolongée que prévu, apparemment.

Ava redoutait la suite. Si elle vouait un mépris non dissimulé et faisait preuve d'une insolence nonchalante à tous les membres de sa famille paternelle, sa tante était une exception. Ava l’abhorrait, sa tante lui inspirait une pure terreur à un tel point que la regarder dans ses yeux métalliques suffisait à lui donner des frissons. Si ce personnage aux premiers abords semblait être l’incarnation même de la douceur, il suffisait de la connaitre un peu mieux pour savoir qu’elle n’était rien de tout cela.
Eva jeta un bref coup d'œil en direction de Dianne, ses traits s'adoucirent en un sourire que l'on aurait pu croire sincère si ses prunelles d'acier ne transperçaient pas son ventre arrondi en même temps.

— Bien décidés à ruiner votre lignée, à ce que je vois. À croire que la souillure qu'est votre fille ne vous suffit pas.

La châtaine regarda avec horreur sa tante se diriger vers Tiffanie. Le silence était tombé tel un rideau, et à présent on n'entendait que le bruit de ses escarpins frappant contre le sol à mesure qu'elle avançait vers la rousse. Une fois au niveau de cette dernière, ses doigts longs, fins et parfaitement manucurés s’abattit sur son collier et le lui arracha d’un geste sec, le tout accompagné d’un sourire délicieusement hypocrite. De sa main libre elle sortait sa baguette et la blonde fit léviter le bijou hors de portée de la rousse, mais assez près pour que cette dernière assiste à l’entièreté du sinistre spectacle. En un Diffindo informulé, la chaine du collier fut lacéré, déchiqueté. Le regard glaçant d’Eva se porta sur sa victime, se délectant de son malheur.

— Fidèle à notre pureté, un tel message porté par une Impure, quel paradoxe. Ce serait injuste de ta part de porter le blason d’une lignée que tu as toi-même profané, ne trouves-tu pas ?

Vint le tour du blason. Eva s'apprêta à le faire exploser d'un coup de baguette lorsque son catalyseur lui vola des mains pour atterrir dans celle de son beau-frère. Elle gratifia celui-ci d'un regard noir, mécontente qu'on ait tenté de mettre fin à son carnage. Mais sa baguette confisquée ne sembla pas lui poser problème pour poursuivre son massacre. La blonde jeta le collier – ou du moins ce qu’il en restait – sur le sol de marbre, puis écrasa le blason sous son pied d’une violence sans nom. Un sourire satisfait traversa son visage en voyant l'ornement détruit en morceaux.

D’un simple geste de la tête, Dianne fit comprendre à sa fille que non, elle ne savait pas qui pouvait bien être cette femme. Néanmoins, elle sentie par le tond employé par son mari que cette dernière n’était en rien une bonne personne, instinctivement, elle posa donc sa main droite sur l’épaule de sa fille d’un geste protecteur. Puis, les deux rouquines écoutèrent attentivement les paroles de la nouvelle venue, qui semblait donc être la tante d’Ava. La main protectrice de la mère changea rapidement de positon, venant se reposer sur son propre ventre dès l’instant où Eva commença à insulter ses deux filles. Cette même remarque fit froncer des sourcils des sourcils Tiffanie… Cela faisait bien longtemps que l’on ne lui avait pas rappelé à quel point elle faisait tâche sur l’arbre généalogique des Shell…

"La seule personne qui ruine quoi que ce soit ici, c’est toi en faisant simplement acte de présence."

L’on pourrait croire que la tention était à son maximum, mais quelle ne fut pas la surprise de William lorsque ce dernier vit son ex-fiancée s’avancer à pas de louves vers son enfant. Sans même réfléchir, l’homme dégaina sa baguette qu’il pointa en direction de la blonde, menaçant de lui lancer un sort si elle osait toucher à ne serait-ce un cheveu de Tiffanie. Cette dernière avait reculé de deux pas, incertaine de ce qu’elle devait faire. La sang-pure allait-elle la frappait?

Ses yeux s’écarquillèrent lorsque la femme tira sur le collier d’Elizabeth Shell, pour ensuite le brisait en milles morceaux, devant ses propres yeux, la faisant pousser un petit cri de peur. Elle se sentait impuissante… Ce n’est que lorsque l’adulte écrasa le blason de SA famille qu’elle reprit ses esprits et osa la regarder droit dans les yeux, les siens désormais imbibés de larmes. On venait de lui retirer son unique lien entre elle et son grand-père paternel!

"Réparez mon collier!"

Deux mètres plus loins, celui que l’on appelait la risée des Shell regardait sa fille avec incompréhension. Comment avait-elle bien pu se procurer ce collier? Qui le lui avait donné?

La sang-pure soutint sans mal le regard de la fillette qu'elle dépassait d'une bonne tête, si ce n'était plus. Son sourire grandissait en voyant les larmes embuant les yeux gris de sa victime. Elle arqua néanmoins un sourcil à la revendication de la rousse.

— On dirait que tu as hérité de l’intelligence de ton père, remarqua-t-elle sarcastiquement. Je ne te l'ai pas détruit pour gentiment te le réparer ensuite. J'ignore où ni comment tu l'as déniché, mais ce collier ne te revient pas. Et puis, un petit Reparo devrait faire l'affaire...

Eva se pencha un instant — sans quitter des yeux les baguettes pointées sur elle — vers les restes du bijou qui gisaient tristement sur le sol et ramassa un fragment du blason, celui qui lui paraissait le plus grand.

— …Et c'est pourquoi je vais emporter ça avec moi. Que la frustration de ne jamais pouvoir le reconstituer en entier puisse te rappeler comment tu as détruit ta propre famille pour toujours. Quoi qu'on te dise, ne te laisse jamais convaincre que tu pourrais un jour obtenir une place parmi les nôtres, lui souffla-t-elle d'une voix audible seulement pour Tiffanie, le visage penché à sa hauteur comme on l'eût fait pour parler à un enfant.

Eva se redressa et son poing se referma sur la fraction de l'accessoire qu'elle tenait.

Les sourcils froncés par la colère, Tiffanie n’hésita pas à elle aussi maintenir le contact visuel avec son interlocutrice, les larmes continuant de couler discrètement sur ses joues rebondis. La fierté qui lui restait s’évapora néanmoins au fur et à mesure des paroles de la blonde… Je ne suis pas une erreur. C’est mon grand-père qui l’a dit. C’est la faute de papa, pas la mienne.

William, lui, ne put entendre la conversation se déroulant entre son ex et sa fille, mais une chose était certaine: la fillette tenait à ce collier et Eva tentait de l’humilier en utilisant ce bijou. Alors, d’un coup de baguette léger sans même la moindre incantation, l’homme lança un accio aux fragments du pendentif, attirant dans sa main libre les morceaux gisant au sol ainsi que celui résidant dans la poigne de la blonde. Puis, il bomba le torse dans une te tentative d’intimidation.

"Eva! Je comprends ta frustration face à ma présence te rappelant le mariage annulé auquel tu t’étais préparé pendant des années, mais e n’est pas une raison pour desservir ta colère sur une enfant de 13 ans. Enfant qui, par ailleurs, aurait pu être la tienne."

Cette dernière remarque lui valut un regard noir de la part de son épouse. Tiffanie était son enfant à elle.

Voyant son père ranger les fragments du pendentif dans la poche intérieure de sa veste, la rouquine adressa un sourire moqueur à la première fiancée de son père. Cette dernière avait échoué à lui faire du mal!

"Je n’ai jamais détruit quoi que ce soit. Il m’a envoyé une lettre pour me dire que je pourrais me rendre utile envers ma famille. Vous êtes juste jalouse de ma mère car vous vouliez épouser mon père."

Si la sang-pure n'avait pas relevé la vague tentative d'intimidation du traitre, ses yeux se plissèrent lorsque celui-ci récupéra les fragments du pendentif puis tenta de la calmer.

— Quel orgueil que de croire que le désir de t'épouser m'ait effleuré l'esprit ne serait-ce qu'un instant. Détrompe-toi William, notre mariage annulé est loin d'en être la raison. Si votre fille aurait pu être la mienne, je suis bien contente que ce ne soit pas le cas.

Lorsque la rousse intervint, Eva resta muette. Un silence s'imposa à nouveau, qui ne tarda pas à être brisé ensuite par la blonde qui éclata de rire.

— Qui a parlé d'amour dans un mariage arrangé ? Je n'ai jamais ressenti de plus qu'un profond mépris à l'égard de ton père. Jalouse d'une Impure… L'absurdité de ton argument dépasse l'entendement. Si ce que tu dis est vrai et qu'ils voient en toi une quelconque utilité… Eh bien, les Shell ne peuvent pas tomber plus bas.

Les traits du visage de Rey s'assombrirent et une vague de culpabilité le submergea : c'était de sa faute si ses invités avaient été autant humiliés, et il se maudissait d'avoir été aussi impuissant jusqu'alors.

— Cesseras-tu donc un jour de déverser ta mauvaise humeur sur les autres ? Tu devrais t'arrêter là, tu en as assez fait, trancha-t-il donc d'un ton las mais ferme, alors que l'intéressée s'apprêtait à lancer une énième pique.
— Soit. Autant garder quelques sujets de conversation pour la prochaine fois ! ajouta-t-elle avec entrain, un sourire innocent se dessinant sur son visage alors qu'elle fixait Tiffanie droit dans les yeux.

Si elle avait été quelque peu méfiante devant la docilité de sa tante, Ava soupira intérieurement de soulagement en la voyant se diriger vers la sortie, arrachant au passage sa baguette des mains de Rey. La diablesse s'était enfin lassée de son jouet et mettre un terme à ce massacre.

— Sur ce, à bientôt, conclut-elle avant de s'éloigner afin de transplaner un peu plus loin.

Un frisson parcourut à nouveau le dos d'Ava. Le sourire qui ornait son visage alors qu'elle humiliait ses victimes, la grâce terrifiante avec laquelle elle avait si impitoyablement détruit le bijou de Tiffanie… Tout était effrayant chez sa tante, et elle était contente de ne pas être à la place de son amie. Et cette pensée égoïste la dégoûta d'elle-même.

William n’avait rien écouté. Il était occupé à analyser les fragments du collier qu’il avait récupéré… Il le reconnaissait comme était celui de sa grand-mère paternelle, il se souvenait l’avoir toujours vu avec. À sa mort, son héritage avait été réparti en parts égales entre ses enfants, bien qu’à l’origine son testament stipulait qu’elle voulait en reverser la moitié à l’Egise ou une association religieuse, il ne savait plus trop. Mais finalement après de nombreuses négociations avec le notaire, Phillips et sa fratrie avaient réussit à violer cette dernière volonté. C’était ainsi chez les Shell… Tout tournait toujours autour de l’argent et de la pureté du sang.
Mais la mémoire lui revint soudainement. Le rouquin avait vu le collier d’Elizabeth dans le bureau de son père, c’était lui qui l’avait récupéré, lui seul en était le propriétaire. Cela ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose: il l’avait envoyé à sa fille. Cette pauvre excuse pour un père, ce monstre sans cœur, l’homme qui le terrifiait le plus au monde était rentré en contact avec son bébé, la prunelle de ses yeux. Relevant le regard, il croisa celui de Tiffanie, cette dernière comprit instantanément qu’elle devrait lui donner des explications une fois rentrée.

Sentant presque la pression présente dans la pièce depuis son cocon maternel, la plus petite Shell décida que tout cela manquait un petit peu d’action, ce qu’elle fit comprendre à sa mère qui se tint le ventre, le visage crispé, en sentant le coup de pied parfaitement visé du petit alien qui l’abritait.

"Vous n’auriez pas un endroit pour s’assoir, s’il vous plaît ?"

Demanda-r-elle à ses hôtes, tandis que son mari s’était précipité vers elle afin de lui donner un appui au cas où elle tomberait… Ironiquement, Tiffanie avait toujours été très calme durant sa grossesse, mais celle-ci… c’était une autre paire de manches!