Ceci est un one shot en lien avec la fanfic de @Narcisse Brando, et je copite l'idée de @Kelly Fullbuster

Reducio

Merinda, 18 ans

Assise dans la Salle sur Demande, à l'endroit même où était Narcisse la dernière fois que je l'ai vu, je déchire en mille morceaux le journal que j'ai dans les mains. C'est pas possible, c'est tout simplement pas possible ! Qui est-ce qui peut bien croire que Narc, aussi appelé Narcisse Brando, Poufsouffle jusqu'au fond du cœur et des veines, a pu tué Dayla Harrison ?
"MERDE !" hurlais-je en me levant brutalement, jetant les restes du journal que j'ai dans les mains à l'autre bout de la pièce.
C'est forcément un piège, Tuséki tend un piège, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, ce connard de rescapé d'Azkaban ne peut pas croire sérieusement que Narc est dans le coup ! Déjà que Valerion a été retrouvée à moitié morte chez les Brando, il y a un truc qui cloche. Un gros truc.
J'ai beau avoir appris depuis toujours à cacher mes émotions fortes, là je suis seule, et j'explose.
Un coup de poing dans un mannequin, le verre du miroir qui se brise, les éraflures sur les poings, du sang qui coule ! Un coup de pied dans un autre mannequin, le verre vole en éclat ! Ca fait du bien ! J'en peux plus de ce monde pourri jusqu'à la moelle ; toujours des guerres, toujours de la violence, toujours du sang, depuis toujours ! Quand j'avais neuf ans déjà, les Moldus et les sorciers se faisaient la guerre. Et maintenant quoi ? Les Sang-Pur ne reconnaissent toujours pas les Nés-Moldus et on est à la limite d'une guerre au sein même des sorciers ! Putain, il faut qu'il se passe quoi pour qu'on arrête de se taper dessus ?
Je sors de mes pensées lorsqu'un bruit autre que l'éclat du verre et la frappe de mes poings sur les mannequins parvient à mes oreilles. Je contemple mes mains en sang, les jointures blanches tellement je serrais les poings, et je remarque enfin la cause de ce bruit étrange. Un coup de poing mal placé, le poignet mal orienté : la bague de Grandma Margaret s'est fracassée contre le miroir.
Je ne sais pas ce que je ressens. Je réalise tout simplement que mes mains saignent et que je me lamentais sur la violence tout en l'incarnant. Quelle conne ! Je retire les quelques éclats de verre qui se sont fichés dans ma peau en grimaçant, les laissant tomber à terre, mon sang tâchant la transparence du matériau. La bague, quant à elle, a perdu quelques-uns des mini-diamants qui recouvraient une partie de l'argent, et une marque s'est incrustée, l'abimant sans la casser. Elle a perdu son éclat mais est toujours aussi robuste. Je devrais être comme elle. Avoir perdu mon ami mais être toujours aussi forte.
Mais qu'est-ce que je raconte là ? J'suis en plein délire ou quoi ? J'ai pas perdu Narc ! Il a été arrêté, c'est pas la fin du monde ! Il suffit de le sortir de là. Oui, il suffit d'agir. Agir. Je me suis toujours entraînée pour agir, alors maintenant je vais aller sur le terrain. Faut que je délivre Narcisse.
Quelques souvenirs jaillissent dans ma tête, datant de l'année dernière, quand on était encore ensemble. Ces derniers temps ils ressurgissent souvent, faut que ça arrête là ! On est PLUS ensemble, okay ? Je ne ressens plus RIEN pour lui, rien de plus que l'amitié et la complicité qui nous a toujours uni. J'essaie de bloquer la déferle de réminiscences qui s'immisce dans mon esprit, s'impose à moi, m'écrase sous le souvenir du goût de ses lèvres et du parfum de son cou.
"LÂCHEZ-MOI !" hurlais-je à mes pensées, prenant ma tête dans mes mains comme si je pouvais ne plus penser à rien d'un coup.
Mais ça n'arrive pas ; forcément. J'envoie un coup de pied dans un miroir déjà brisé, et le bruit me fait lentement revenir au présent. Je respire vite et fort, ce n'est pas possible que des souvenirs assaillent autant. Il faut que je remette ma tête sur mes épaules, et que j'arrête de rêver.
Donc, je dois faire quelque chose pour sauver mon meilleur ami. J'essuie mes mains encore ensanglantées sur mes habits, sans ménagement, ignorant la douleur qui commence à faire ses effets, maintenant que l'adrénaline et la rage sont passées. Je sors ma baguette, sans grande raison, au cas où ce Tuséki se trouvait au détour d'un couloir, par exemple. Pfff... je commence à déconner, sérieux. J'suis à Poudlard, pas en train de traîner autour du Conseil. Allez, calme Merine, essaie de ne pas devenir folle, sinon on est dans la merde.
Je sors à grands pas de cette pièce, une idée en tête : Valerion. Elle doit pouvoir m'aider, puisqu'elle a vu Narc après moi. Elle n'a sûrement pas été attaquée pour rien, elle doit avoir quelques infos.