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27 avr. 2023, 11:29
Irise tes Sens  PV 
19 DÉCEMBRE 2047, 14h07,
SERRE MÉDITERRANÉE, POUDLARD

Alyona, 18 ans
Estefânia Alvarez de Assis, 17 ans,



« Oh, Alyona, qu'est-ce que c'est que cela ? Est-ce une Branchiflore ? Parle-moi-en, s'il te plaît ! » L'enthousiasme qui parfume sa voix me fait sourire doucement. « Je n'en ai jamais vu ! C'est tellement incroyable ! »

Je fais quelques pas en avant pour rejoindre Estefânia. C'est la deuxième serre dans laquelle nous entrons et, à chaque fois, j'ai l'impression qu'elle s'émerveille un peu plus. Elle me supplie de lui parler de toutes les plantes que nous voyons ; elle prend des notes sur ces mêmes plantes, sur ce que je lui ai appris et sur leurs conditions de vie, leurs particularités ; ensuite, elle me sourit, comme pour me signifier qu'elle est prête à passer à une autre serre. C'est ainsi depuis plusieurs dizaines de minutes, depuis que nous avons quitté la Grande Salle et terminé le repas au menu mexicain. J'aime ce qui se crée entre Estefânia et moi, cette amitié mêlée à une soif intarissable de connaissances, de partages. Nous parlons, nous apprenons à l'une de nouvelles choses, nous discutons beaucoup, nous découvrons énormément. Mais le temps passe si vite ! Parfois, je pense au moment où ma correspondante devra quitter Poudlard, et cela me fait un peu peur. Je n'ai pas envie qu'elle parte, avec elle je ne suis plus aussi seule, j'ai une personne avec qui partager ma passion.

Je m'arrête, m'assieds par terre, et parle. Les mots coulent entre mes lèvres, si semblables, si banals. Répétés, appris pas cœur, connus, ils glissent sans réflexion. J'ai la sensation de réciter mes cours, mes savoirs, tout ce que j'ai appris. Oh, il y a quelque chose d'agréable dans tout cela ! Cela me flatte d'être ainsi écoutée, qu'une personne porte autant d'attention à mes paroles, aux connaissances que je lui transmets — connaissances qu'elle n'a pas ! Et pourtant, pourtant... Merlin, je ne m'amuse pas, je n'apprends rien, je ne fais que dire des choses que je sais déjà. Je parle, mais à quoi cela me sert-il ? Qu'est-ce que j'y gagne, moi ? Je ne fais rien que réciter, expliquer. Certes, c'est ainsi que cela fonctionne. C'est un échange, un partage, je transmets ce que je sais, et après Estefânia me transmettra ce qu'elle sait. C'est un passage obligatoire, même si j'aurais aimé directement apprendre, boire jusqu'à ne plus le pouvoir l'eau de ce fleuve intarissable. Je me console en me disant que je le ferai plus tard. Heureusement, parfois, ma correspondante me pose ces questions qui me font réfléchir, qui me poussent à détailler ce que je dis, à mieux expliquer, mais qui font aussi naître d'autres questions dans mon crâne, de ces questions que je sais que j'éluciderai plus tard.

Après mes explications, le silence s'installe dans la serre. Estefânia écrit consciencieusement ce qu'elle vient d'apprendre. Je la regarde faire quelques croquis rapides, noter ce qu'elle a observé, écrire les points qui l'enthousiasment, qui la font se questionner, qui l'intriguent. Ce n'est peut-être pas la partie la plus enrichissante de notre échange, mais cela ne la rend pas moins agréable. Ce moment que nous vivons dans les serres me fait sourire. Je me suis toujours sentie bien ici, entourée par ce qui me passionne, les sens bercés par ces perceptions aussi délicates que reconnaissables (l'odeur de la menthe poivrée, les reflets du petit bassin, les couleurs du géranium dentu...). C'est dans ces serres que j'ai appris à trouver ma place. C'est là que je vais quand je ne me sens pas bien, quand je souhaite être seule, quand j'ai besoin d'un endroit calme pour réfléchir. C'est un de mes lieux favoris, de ceux qui ont un petit coin pour eux quelque part dans mon cœur. Et dire que l'année prochaine, je ne pourrai plus y retourner pour m'y cacher. Un souffle de désespoir lourd comme un mensonge se pose sur mes pensées. Le voile que représente le futur pèse actuellement des tonnes sur mon âme. Je me sais plier petit à petit, rompue de souvenirs et de moments qui n'existeront pas, ou n'existeront plus. Je n'en peux plus de penser à cela, mais cela me poursuit comme une ombre.

Un jour, bientôt, je partirai, je ferai mes adieux à ces serres, à ces plantes. Mais avant, je cueille ce moment avec une grande délicatesse, fruit qu'on ne peut m'enlever et dont le goût sucré restera doux sur mon palais.


Plume de @Scary Limpson, j'espère que ce commencement t'inspire et te plaît ! N'hésite vraiment pas à me dire si quelque chose ne convient pas, je peux modifier sans problème.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

03 mai 2023, 14:53
Irise tes Sens  PV 

« Comme la nuit tombe vite !
Le jour, en cette saison,
Comme un voleur prend la fuite,
S’évade sous l’horizon. »
Victor Hugo, « Nuit d'hiver », Les quatre vents de l'esprit



Aujourd'hui est un jour froid. Il m'est arrivé de me plaire à contempler l'hiver. Ces arbres recouverts de blanc, ce lac où l'on peut se regarder, ce ciel souvent pâle, et ce soleil qui aveugle sans réchauffer. L'hiver a ces charmes, oui, cela on ne peut le nier, mais tout fait tâche au milieu de cette blancheur extrême. Le monde semble s'être tu, le temps s'être arrêté, les oiseaux envolés, la chaleur évadée. Ne reste que le vent et son souffle, la neige crissant sous nos pantoufles. L'hiver est d'un ennui redoutable, que l'on s'efforce de muer, par n'importe quel moyen, souvent activité. On cherche de la chaleur, près d'un feu, dans un cœur. On met de la couleur, dans les rires et les pleurs.

C'est une combinaison de tous ces facteurs qui m'a conduite dans la serre Méditerranéenne cette après-midi. Je voulais juste sortir un peu, profiter de la lumière du jour au lieu de rester dans le ventre du château jusqu'à ce qu'il se couche. Je me demande pourquoi l'hiver est une période si fatigante. Comme la nuit tombe plus tôt, on dort souvent plus ce qui devrait permettre le repos des organisme, mais non __ mes impressions me guident vers le contraire. Peut-être est-ce psychologique *ça l'est sûrement*, car je ne vois pas vraiment d'autres explications. Plongée dans mes pensées, serpentant dans la neige en direction de la serre, je songe le temps de quelques pas à cette question de la plus haute importance. *En fait si*, cela me semble maintenant évident. Il y a l'énergie que l'on dépense à maintenir nos pauvres corps à trente-sept degrés. Il y a la maladie, les frissons, et les éternuements. Il y a la nuit qui tente de nous garder avec elle, le jour qui nous fuit __ un vrai climat de torpeur à l'éveil et au coucher.

Je ne me suis pas souvent rendue dans la serre Méditerranéenne, parce que les plantes qui y vivent sont assez connues, c'est pourquoi je m'étonne lorsque j'y trouve deux personnes, dont l'une en train de prendre des notes, qui plus est en sixième ou en septième année. Elles s'installent justement près de l'endroit qui m'intéresse : le petit bassin avec la branchiflore. Je ne nourris strictement aucun intérêt pour la plante magique, ce que j'aime ici, ce sont ces beaux nénuphars qui flottent sur le bassin. S'ils symbolisent l'indifférence, je leur donne une majesté et une poésie qui manque à d'autres fleurs. Ils ravivent en moi un peu de couleur je crois. je m'approche des deux filles, et admire les beaux cheveux de celle qui note. Ne souhaitant pas les déranger, je leur demande :

__ Je peux m'installer à côté ?

Attendant leur réponse, je sors une feuille de mon sac mal organisé, et un support pour la poser dessus. J'ai trouvé de la chaleur, de la couleur, et une activité. J'imagine que *tout va pour le mieux*.

Tout me convient merci ! Dis moi aussi de ton côté s'il y a un problème :cute:

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

16 juin 2023, 19:08
Irise tes Sens  PV 
Si je plonge mon regard dans le bassin aux nénuphars, que verrais-je de mon reflet ? Parfois, j'ai peur de ne pas me reconnaître. Ma jeunesse me dégouline sur la peau, comme si elle cherchait à sortir de mon corps, de mon être. Je grandis. Que c'est étrange. Mes envies évoluent, mes joies sont différentes, mes divertissements ne sont plus les mêmes. Je change. Pourtant, ces végétaux, je les retrouve partout. Ils fleurissent dans presque tous mes souvenirs. Leur parfum embaume mon histoire. Fil rouge de mon existence, je sais que je peux me reposer sur un eux, ils sont la stabilité de mon monde instable. Je ne sais pas à quoi l'avenir ressemblera, mais je sais qu'il sera aussi fleuri que le passé, que son parfum sera aussi doux que celui du lilas, que ses couleurs seront aussi multicolores que celles des tulipes. Peu importe où j'irai, ce que je ferai, ce que je deviendrai ; il y aura toujours quelques plantes sur mon chemin. Et, oh Merlin, que c'est rassurant.

Des bruits de pas me parviennent, sans pour autant me surprendre. C'est comme si, ici, entourée par ces plantes qui m'aident à me sentir droite, forte, stable, je ne redoutais plus l'imprévisibilité du monde. Je suis protégée ; je suis en sécurité ; je suis robuste. Je peux résister à tout. Mes pensées sont calmes, mon coeur léger, ma respiration apaisée. Estefânia s'abreuve de connaissances, et je me repose l'âme. Ici, on se sent un peu comme en-dehors du monde. Il n'y a pas d'obscurité inquiétante, d'étoiles menteuses, de doutes austères. Ici, dans cette serre et dans les autres, je suis bien.

Le regard qui traverse le mien me fait penser à ce bassin près duquel je suis assise. Des touches de bleu et de vert proposent un tableau qui pourrait être doux si je savais lire dans ce regard-là. Je souris en guise de salutation, après avoir observé cette nouvelle venue, cette inconnue qui est entrée dans notre monde-en-dehors-du-monde sans l'envoyer en éclat.

Près de moi, Estefânia a relevé la tête. Ses yeux baignent dans l'interrogation. Elle me regarde, regarde la Rouge qui vient d'arriver, me regarde de nouveau et sourit. Ses pupilles semblent vouloir me transmettre des mots qui ne veulent pas sortir d'entre ses lèvres. Face au questionnement qui paraît la toucher, je hausse les épaules, toujours avec ce sourire sur les lèvres. Non, Estefânia, je ne connais pas cette jeune Gryffondor. Non, je ne sais pas ce qu'elle vient faire ici. Mais qu'importe ? Elle n'a pas l'air de faire partie de ceux qui envoient le monde valser quand ils entrent dans une pièce. Alors, cela ne me dérange pas si elle reste ici, et cela ne me dérange pas de savoir qu'elle nous écoute, qu'elle nous observe, qu'elle peut s'interroger, elle aussi.

« Oui, répondis-je donc à la question de la Rouge. Tu ne nous déranges pas, et tu es libre de faire ce que tu veux. »

Elle sort une feuille de son sac. Peut-être va-t-elle, comme nous, noter des observations sur les Branchiflores ? Ou peut-être va-t-elle dessiner ? Oh, je me demande si Estefânia a une âme d'artiste. Nous n'avons pas encore parlé d'art ; probablement parce que, toutes deux, nous sommes là pour la botanique et préférons la science.

Je me retourne vers la Brésilienne qui semble avoir terminé d'écrire. « Tu souhaites apprendre d'autres choses sur des plantes ici ? Ou peut-être veux-tu entrer dans une autre serre ? Il y en a encore quelques-unes que nous n'avons pas faites.
Pas tout de suite. » Elle fait une brève pause avant de poursuivre. « J'aime bien être ici. Je veux rester encore un peu, juste pour regarder. »

Elle m'observe, mais son regard ne me parvient pas traduit comme ses paroles. Il y a quelque chose d'énigmatique dans ses iris. Elle semble de nouveau chercher à me parler sans mots. Mais, pour une fois, je me prête au jeu.

Le sourire léger comme un nuage, je laisse mes yeux retomber sur le bassin aux nénuphars. Je crois que je le suis redevable de nous permettre de rester dans cette serre. C'est comme si elle avait compris que je m'y sentais bien ; c'est comme si elle voulait que je la fasse entrer dans le plaisir que je ressens à être là.
Si le bonheur est comme une maison en haut d'un arbre, à l'abri des sons et des regards, alors je veux bien la laisser grimper avec moi. Nous serons parmi les branches comme à notre place, n'est-ce pas ?



NB : Pour la suite du RP, je me permets de préciser que Scary ne peut pas comprendre ce qu'Estefânia dit.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

06 sept. 2023, 17:26
Irise tes Sens  PV 
L'impression de susciter quelque chose qui me dépasse m'englobe lorsque je croise le regard de la fille aux longs cheveux bouclés, mais ce qui me frappe le plus est sans doute le calme qui règne dans la serre. Je réalise que je m'y sens bien, pas seulement parce que je peux y tuer le temps où que les nénuphars du bassin sont particulièrement élégants, non. C'est l'atmosphère que je trouve dans cette serre que je trouve apaisante. Dans un élan de positivisme qui ne me ressemble pas, je souris aux deux filles. J'ai du mal à décrire ce que je ressens qui pourrait expliquer mon attitude, mais j'ai presque l'impression de respirer un peu de bonheur.

J'expire avec une facilité déconcertante. Ici, nulle trace de buée qui sort de ma bouche ; c'est comme si un petit bout de Méditerranée s'était invité en Écosse. Mon regard se perd dans les plantes, celles dont je ne sais rien comme celles que j'ai étudié maintes et maintes fois. J'écoute cette enclave de nature jusqu'à en entendre chaque bruissement, sans rien faire d'autre. J'écoute. J'observe. En cet instant tout me semble si facile ! Progressivement, mon attention vire de la serre et du bassin près duquel je suis installée aux deux filles. Si j'ai été lors de mon arrivée la source de leurs interrogations, le rapport est à présent en train de s'inverser. Qui sont-elles ? Pour celle qui a les cheveux les plus courts, je peux sans doute dire sixième année, à Serdaigle, mais l'autre... Et puis je me rappelle que nous sommes la semaine où les élèves des autres écoles de magie visitent la nôtre. Une pensée traverser fugacement mon esprit : quel intérêt y a-t-il à venir à Poudlard ? Mais cette mauvaise foi et aussitôt balayée par la plénitude de la serre, tandis que je crois saisir pourquoi mes aînées sont encore là. Mes lèvres s'entrouvrent, parce que je cherche quelque chose à dire mais que je n'arrive pas à trouver de commentaire qui soit à la hauteur du moment.

Lorsque j'entends celle aux cheveux noirs parler, les question explosent dans ma tête. Mes sens sont tous mobilisés et ma concentration atteint son paroxysme. J'ai beau tenter d'identifier la langue, je n'y parviens pas et doit me contenter de maigres suppositions. Si je ne suis pas sûre de comprendre ce qu'elle dit, je suis encore moins sûre de comprendre ce qu'il se passe. Le Silence, c'est tellement mystérieux ! Mes yeux alternent entre les boucles de l'étrangère et le visage de l'Aiglonne. Je n'ose pas prendre la parole, de peur de briser ce qui se déroule sous mes yeux, et retiens mon souffle en attendant de voir la suite. Le temps semble presque figé, que c'est étrange et fascinant !

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Navrée pour ce retard ! J'essayerais d'être plus rapide à l'avenir ! :cute:
Pour la suite, je pense que si Scary voit que Alyona et Estefânia sont sur le point de partir, elle essayera d'engager la conversation.

Cinquième année RP, puzzle sans cadre ⊱ fichefiche PRs

10 sept. 2023, 22:32
Irise tes Sens  PV 
Le silence s'installe avec une facilité déconcertante. Nous l'accueillons sans le rejeter, sans lui en vouloir de venir poser son voile sur nous, sans lui accorder trop d'importance. Il est léger, agréable, amical. C'est là un silence qui ne prend pas de place, qui ne nous comprime pas le crâne, qui ne nous pèse pas sur les os. Il flotte dans l'air avec douceur, parfum aussi délicat que celui des plantes de la serre.

J'observe ma correspondante. Elle, elle a les yeux volant dans l'espace qui nous entoure, passant des plantes aux parois, s'arrêtant enfin sur la Rouge qui mêle son souffle aux nôtres. Je ne sais pas ce qu'elle attend, ce qu'elle cherche, ce qu'elle veut ; elle se contente de respirer sans rien dire, avec cet étrange sourire de satisfaction aux lèvres, comme si cette situation lui convenait. A moi aussi, elle convient ; je suis bien ici, et j'y serai toujours bien. C'est une serre reposante, qui ravive des souvenirs, dont les plantes me font voyager ailleurs. Là, avec ma correspondante, je n'ai nullement l'impression de perdre mon temps, plutôt, justement, de profiter de celui-ci. Nous laissons les secondes s'allonger, glisser dans notre gorge, et nous respirons ce silence au même rythme. Nous sommes trois mais nous nous fondons dans l'espace pour nous mêler aux plantes, aux feuilles, aux fleurs qui viennent flotter à la surface du bassin. C'est drôlement agréable, partager cet instant plus grand que nous, qui nous surplombe et nous embrasse. Je ferme les yeux pour y plonger complètement, totalement, m'y glisser sereinement. Je suis dans le creux d'un pétale qui se referme doucement contre ses frères.

Soudainement, je suis tirée de mes rêveries par Estefânia qui pose une main sur mon bras. Elle a un regard inquiet, hésitant, le genre de regard que je ne lui ai pas encore vu. Cela me surprend et m'oblige à redescendre prestement du sommet de mon crâne pour me concentrer pleinement sur elle, ce qu'elle ressent, ce qu'elle essaye de me partager, ce qui la tracasse. Cela doit être important, elle paraît préoccupée.

« Alyona. Tu n'as pas l'impression que nous la dérangeons ? Elle nous observe avec insistance. Tu ne penses pas qu'elle attend notre départ ? » Son regard glisse vers la Rouge avec de revenir rapidement sur moi. Elle a les sourcils presque froncés ; à croire que pour elle, le silence commence à se faire ressentir. « Imagine qu'elle veuille rester seule ici. C'est possible, n'est-ce pas ? Tu dois lui demander ce qu'elle veut faire, pour savoir si... »

Elle pousse un soupir, secoue la tête. Moi, je suis un peu perdue, son comportement me surprend. Qui d'elle ou de la Rouge est la plus gênée par la présence de l'autre ?

« Non, non... Demande-lui juste si nous la dérangeons. Je ne veux pas que ma présence l'empêche de se concentrer sur ce qu'elle est venue faire, tu comprends ? Mais je ne peux pas lui demander moi-même, mon anglais est si minable... »

Et de nouveau, cet air désolé, cette inquiétude qui plane au-dessus de ses beaux yeux sombres. Elle parle vite alors que moi, je reste immobile quelques instants après ses paroles, trop surprise par sa demande.

Pas un moment je ne pense à refuser. Ce qu'Estefânia veut, je le lui donne. C'est idiot, mais c'est ainsi. Je l'admire trop, non pas que pour ses capacités, mais aussi pour ce qu'elle est, la passion qu'elle véhicule, l'assurance, la force qu'elle a. Ma correspondante est parvenue à avoir une certaine emprise sur moi, et si j'en ai peu conscience, cela ne me dérange pas. Ne mérite-t-elle pas que j'accède à ses requêtes ? Elle en impose, elle est intelligente, elle est belle ; je n'oserai pas lui refuser quelque chose. Mais là... Elle me surprend, oui, parce que je ne la comprends pas. Ce que la Rouge fait, en quoi cela nous concerne ? Si nous la dérangeons, elle ira probablement ailleurs, non ? Peut-être Estefânia se sent-elle juste mal à l'aise à cause de son regard, peut-être n'a-t-elle pas l'habitude d'être au centre de l'attention de quelqu'un.

Je me tourne vers la plus jeune qui nous observe, la détaille de mes pupilles. Elle nous sourit, et cela la rend jolie. C'est vrai qu'elle nous regarde avec curiosité, et moi aussi je suis touchée d'une certaine manière par ses iris, comme si elle avait jeté des taches de couleur sur mon visage.

« Excuse-moi, commencé-je, ma correspondante et moi aimerions savoir si notre présence ne te dérange pas trop. » J'ajoute un sourire. « J'imagine que c'est surprenant d'entendre une langue qu'on ne connaît pas et de découvrir dans la serre une élève qu'on n'a jamais vu. »

Estefânia affiche un sourire très doux sur son visage, presque timide, cherchant probablement à appuyer mes propos.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique

19 avr. 2024, 11:48
Irise tes Sens  PV 
Les secondes semblent s'étirer sous l'effet du silence. Cela ne me dérange pas loin de là, même si je ferais sans doute mieux de me concentrer sur mon petit bassin de nénuphar plutôt que sur ces deux filles à la fois intrigantes et fascinantes. Je devine presque les paroles de la correspondante en regardant ses expressions, bien plus sûre de moi que je ne devrais l'être. Elle doit trouver cela étrange, d'être fixée par une inconnue. Je trouverais cela étrange à sa place, et j'espère que lorsque j'irais à Beauxbâtons l'an prochain, les regards ne se tourneront pas sur mon passage. Si le dépaysement est quelque chose d'agréable dans le voyage, se sentir totalement étranger à une nouvelle culture peut se révéler oppressant. Peut-être se pose-t-elle mille questions sur ce qui traverse ma tête en ce moment même, et dès que je me fais cette réflexion, je m'en veux d'être la source de tant de préoccupations chez une personne. Je ne mérite pas ces pensées, il y a sûrement des choses beaucoup plus intéressantes que mes petites questions idiotes dans cette serre.

La fille de Poudlard s'approche vers moi, et je me dis que je vais enfin savoir ce qu'elles étaient en train de se raconter puisque je suis devenue un petit peu malgré moi la perturbation à l'origine de la conversation. Mais je prends garde à ne pas me mettre aussitôt sur la défensive ; l'atmosphère de la serre est si apaisante qu'il serait dommage qu'un visage un peu trop méfiant s'y immisce. Je garde mon sourire un peu faiblard, essayant de ne pas le nouer d'appréhension, et vide ma tête pour écouter ce qu'elle a à me dire, en croisant intérieurement pour qu'elle ne me demande pas de partir. Ses premiers mots me détendent, et leurs sourires avenants balayent mes craintes. Maintenant que je suis sereine, c'est à moi de les rassurer. Mais comment trouver les bons mots ? Un insatiable curiosité, ce n'est pas une raison pour fixer les gens ? Je n'ai qu'à espérer qu'elles soient compréhensives et improviser quelque chose pour ne pas paraître trop décalée. Mais lorsque les mots sortent de ma bouche mon propos est bien plus décousu que je ne l'avais souhaité :

__ Oh euh... non non pas du tout. Euh j'suis désolée, je voulais pas vous fixer comme ça... c'est juste la langue ça m'a intrigué et euh, le fait que quelqu'un s'intéresse à ces plantes, alors que, fin moi elles font parties d'mon quotidien...

Foutues hésitations. J'espère que ce que j'ai dit est à peu près sensé car je serais incapable de m'en rappeler et de reformuler mes paroles si besoin. Voici ma réponse ; elle est à prendre ou à laisser. Mais pour finir sur une meilleure note, j'ajoute :

__ Et puis j'aime bien cette serre... mais je sais pas trop pourquoi. Et vous aviez l'air de bien l'aimer aussi...

Donc peut-être qu'on pourrait en discuter ? Ou peut-être qu'elles s'en fichent, qu'elles veulent juste passer à autre chose, à une autre serre, à une autre plante, et qu'elles se moquent bien de savoir que j'aime regarder les nénuphars et la branchiflore, et que cette serre ressemble à une prison dorée __ une petite enclave protégée de tout.

Je suis désolée pour ce retard :wry:

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28 avr. 2024, 10:43
Irise tes Sens  PV 
Le malaise d'Estefânia est contagieux. Bien vite, il s'installe sous mes côtes, se glisse sur mes joues, se cache derrière mon regard. Elle n'a pas l'habitude d'être l'étrangère dans des serres. J'ai l'impression qu'elle ne sait pas quoi faire de ses sentiments confus, qu'elle a besoin d'être rassurée, de sentir qu'elle a le droit d'être ici. Je le vois bien, elle bride sa curiosité, ne pose plus de questions, m'envoie éteindre ses angoisses en portant sa voix. Je ne veux pas qu'elle se sente ainsi. Ces quelques jours qu'elle passe à Poudlard, je dois faire en sorte qu'ils soient à la hauteur de ses attentes, et aussi merveilleux qu'elle l'imaginait. C'est mon devoir, ma responsabilité. Je suis là pour répondre à ses questions, lui faire découvrir mon école et ses alentours, sculpter nos jours avec les éclats de ses rêves. Alors, après avoir rejoint la jeune élève présente dans les serres avec nous, je fais un signe de la main à ma correspondante. Je veux qu'elle vienne, qu'elle ne reste pas en arrière. Mon rôle n'est pas que celui de guide, d'accompagnatrice. Je dois prendre soin d'elle, faire en sorte qu'elle se sente bien.

Estefânia approche, avec ses pas légers et sa démarche discrète. À chaque fois que je l'observe marcher dans la nature, elle m'impressionne. Elle y est si à l'aise ! Fleur parmi les fleurs. Je retrouve mon sourire, souffle sur mon malaise. Son visage renvoie de nouveau un peu de lumière.

Avant que ma correspondante n'arrive, je me tourne vers la brune qui partage la serre avec nous. Elle hésite, s'excuse. Elle aussi n'est pas à l'aise. Est-ce de ma faute ? Merlin, je dois faire plus attention. J'ai une part de responsabilité dans tout cela. Je dois veiller à ce que personne ne soit brusqué ou gêné. Je dois être la brise qui emporte les feuilles, les emmêle pour créer de beaux tableaux, et ralentit leur chute sur le sol.

« Oh, ne sois pas désolée, c'est rien. » Je secoue la tête en répondant, un sourire léger sur les lèvres. « Je comprends que la langue t'ait intriguée. On n'entend pas ça ici d'habitude. »

Je me tourne vers Estefânia qui m'offre un sourire presque timide. Sa langue, je la comprends encore trop peu. J'essaye de m'améliorer. Depuis l'arrivée de ma correspondante, nous tentons parfois d'échanger sans les pendentifs de traduction, mais cela reste compliqué. Nous avons du mal à nous comprendre. Je n'ose imaginer l'étrangeté d'une scène où Estefânia et moi parlons, nous comprenant grâce aux artéfacts, mais conversant dans deux langues différentes pour des personnes étrangères. D'ailleurs, la pensée d'une telle vision m'amuse presque. Nous devons avoir l'air en-dehors de ce monde quand nous échangeons dans nos langues respectives grâce aux amulettes.

« Mais tu sais, je crois qu'elle est aussi intriguée que toi. Pas par la langue, c'est sûr, mais par les plantes. Estefânia vient du Brésil et il n'y en a pas des comme ça là-bas. »

À mes propos, ma correspondante hoche la tête. L'intrigue, la curiosité, la soif d'apprentissages, c'est ce qui lui a donné envie de venir ici. En cela, je la comprends. Elle comme moi, nous avons besoin d'en savoir plus sur ce qui nous passionne. Comment se limiter à ce que nous voyons et connaissons ? Plus on en apprend, plus on veut voir grand, plus on veut voir loin. Le Royaume-Uni a une faune et une flore bien différentes du Brésil. Poudlard propose des reflets fascinants de ces environnements étrangers qui nous entourent. Ces connaissances que nous partageons, elles nous élèvent l'une l'autre.

J'observe la jeune brune avec discrétion. Pourquoi est-elle là ? Aime-t-elle les plantes, elle aussi ? Que venait-elle faire ? Qu'avons-nous empêché, interrompu ? Pourquoi cette serre ? J'enferme mes questions dans un sourire.

« Tu viens souvent ici ? »

Peut-être pourrais-tu partager avec nous ce moment, toi dont je ne sais rien. Peut-être pourrais-tu porter tes connaissances et ton amour du lieu sur l'écran de nos pensées.



Aucun problème !

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