Susan était assise à la table des Gryffondor, comme chaque matin, pour prendre son petit-déjeuner. Un fruit, un toast et un grand chocolat chaud, rien de tel pour bien commencer la journée ! Elle était rentrée chez ses parents pour les fêtes, et c'était déjà fini. Retour à l'école depuis une semaine, reprise du rythme, reprise des cours, et reprise des habitudes ! Toute la famille avait pu être réunie, elle avait bien profité, mais maintenant il était temps de reprendre sa scolarité là où elle l'avait laissé quelques temps auparavant.

Tenant son bol de ses deux mains, de la fumée s'échappant du contenant et venant disparaître devant son visage, la jeune élève regardait vers l'extérieur. Le temps semblait couvert, et de la neige reposait sur le bord des fenêtres de la Grande Salle. Un sourire s'afficha sur ses lèvres. Elle aimait beaucoup la neige et l'hiver en général. Au delà du froid, qu'elle préférait nettement à la chaleur, l'ambiance générale de ces mois glacés lui plaisait davantage ; il y avait la période de fêtes, mais aussi et surtout le bonheur d'écouter les bruits étouffés par la neige, à l'extérieur.

Un sursaut vint perturber ses pensées matinales. C'était l'heure du courrier, et un petit hibou de couleur grise déposa une lettre devant elle... Le visage de Susan se renfrogna, sa lèvre supérieure ainsi que ses yeux furent secoués de tics moteurs. Une lettre rouge reposait devant elle, s'agitant quelque peu... Sans hésitation, la jeune lionne posa son bol de chocolat en vitesse, éclaboussant au passage sa robe et la table, s'empara de la Beuglante et se mit à courir pour sortir au plus vite de la Grande Salle.

Une Beuglante, d'accord, mais l'ouvrir au beau milieu de tout le monde, c'était quand même pas très agréable... Elle avait déjà peu d'amis, elle ne voulait pas attirer l'attention de cette manière.

Plus elle s'avançait vers la sortie, plus la lettre rouge sang s'agitait dans ses mains, et de la fumée commençait à s'en échapper... Il ne lui restait plus beaucoup de temps !

Trop tard... A peine eut-elle passé la porte qui menait au hall d'entrée, qu'une voix féminine quoiqu'un peu nasillarde, et surtout très énervée, se mit à hurler de façon tout à fait désagréable.

"SUSAN ! TU N'EN FAIS QU'A TA TÊTE COMME D'HABITUDE ! UNE SEMAINE QUE J'ESSAYE DE COMPRENDRE D’OÙ VIENT CETTE ODEUR RÉPUGNANTE ! TOUT METTRE SOUS TON LIT, VRAIMENT ? TU NE PERDS RIEN POUR ATTENDRE, ON PARLERA DE TOUT CA LA PROCHAINE FOIS JE TE PRÉVIENS !"

Tandis que les reproches fusaient, la tête de la petite brune semblait s'enfoncer dans ses épaules. Elle continuait d'avancer à pas rapides pour essayer de s'éloigner de la Grande Salle où la majorité des élèves de Poudlard pourraient entendre la scène, et son visage semblait secoué de nombreuses grimaces et spasmes.

Presque essoufflée d'avoir marché si vite, Susan s'arrêta dans le coin d'un couloir, soufflant lentement par la bouche pour essayer de se détendre. La journée avait pourtant si bien commencé...

Comme souvent, Éli ne se pressée pas vraiment pour se préparer, elle s'était habitué à ne plus avoir d'horaire à respecter pendant les vacances, et le rythme des réveils assez tôt pour aller en cours n'était pas si facile à reprendre.
Ses yeux peinés à rester ouvert complètement, son uniforme mis d'une façon plus qu'approximative, un manuel sous le bras et son sac en bandoulière, elle tentait d'avancer sans se prendre les pieds dans les escaliers.

Arrivée sans encombre jusque dans le hall d'entrée, elle n'était plus qu'à quelques mètres de la grande salle, un bon jus de citrouille ne serait pas de trop pour parfaire de la réveiller entièrement. La jeune fille n'eut pas besoin de ça pour faire un bond en arrière, les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Pour être réveillée, elle l'était maintenant !
Une élève de Gryffondor, qui ressemblait bien plus à un dragon fumant qui poursuivait un vif d'or, sorti en trombe par la porte.

A la fois gêné et pressée, elle tenait dans ses mains une enveloppe d'un rouge écarlate qu'Éli reconnu, malheureusement très vite.

La pauvre....

La beuglante ne mit pas 10 secondes avant d'exploser et de déverser, dans l'écho du hall son contenu désobligeant. Une voix de femme en colère en sortie et les mots n'avaient plus aucune importance à ce moment-là, seul l'embarrât de la jeune fille devant elle était criant.

Éli suivit son ascension vers les escaliers pour s'éloigner le plus vite possible du lieu du crime. La Poufsouffle abandonna l'idée du petit-déjeuner pour la suivre. Elle imaginait assez bien le désarroi dans lequel elle devait être, et sans même la connaître, la savoir dans cet état lui coupa l'appétit.

Elle gravit les marches à sa suite, ses affaires manquant de se rependre partout, maintenant le rythme deux mètres derrière jusqu'à ce que la jeune fille décide de stopper sa course.

- Hey...sacré sprint, j'ai failli perdre un poumon... avec un sourire qui ne se voulait pas moqueur, Éli essayait de détendre un peu l'atmosphère. J'ai.... entourant autour de son doigt une mèche de ses cheveux en bataille, elle ne savait pas vraiment comment réconforter la griffonne sans lui dire qu'elle avait assisté à son humiliation. j'ai... entendu dans le hall, tu vas bien ?

@Susan Kline

Alors qu'elle était adossée à un mur froid, le souffle court et les yeux fermés, Susan entendit quelqu'un s'approcher d'elle. Dans sa course effrénée, elle n'avait même pas fait attention à la présence qui la suivait. Ouvrant un œil pour voir de qui il s'agissait, son cœur semblant fendre sa poitrine tant elle manquait de cardio, elle mit quelques instants à évaluer la situation. Mmmh, qui était donc cette fille qui lui faisait face ? Elle semblait venir de Poufsouffle, à en croire l'uniforme qu'elle portait. Un peu débraillée, et ses affaires qui semblaient presque sortir de son sac, son apparence attira un sourire sur les lèvres de Susan. Elle avait l'air sympathique.

- Salut... Oui, ça va. Je voulais éviter que tout le monde entende, j'ai préféré partir.

Un mouvement de sourcil secoua son visage, ainsi qu'un froncement de nez, ce qui effaça son sourire quelques instants. Susan tenait toujours sa lettre rouge, la main légèrement tremblante. Ses yeux noisette se posèrent sur l'enveloppe, et elle s'empressa de la glisser dans le sac à dos qu'elle avait posé à ses pieds le temps de sa pause. Elle-même avait les cheveux ébouriffés par sa course, et les joues rouges. Elle inspira profondément. Alors qu'elle remettait une bretelle de son sac sur l'épaule, son bras droit fit un mouvement assez sec et rapide vers le sol. Sourcils froncés, ses deux mains se rejoignirent pour se serrer l'une contre l'autre, et la jeune Gryffondor adressa à nouveau un sourire gêné à sa camarade.

- Je crois que j'ai un petit peu contrarié ma mère !

Une feuille de parchemin, qui menaçait déjà de tomber du sac d’Élisabeth depuis quelques minutes, finit par tomber sur le sol dans un mouvement léger. Susan se pencha pour le ramasser et le lui tendre, avec toujours un regard d'excuse.

- Désolée pour la course de bon matin, c'est plus sympa de se réveiller devant un petit-déjeuner qu'en faisant de la course à pieds... Puis, hésitante, elle ajouta d'un ton un peu plus timide. Je ne crois pas que je t'ai déjà vu ?

Son rythme cardiaque reprenant une allure normale, la respiration de la petite brune se fit plus calme. A nouveau, un tic apparut sur son visage, sa lèvre supérieure se retroussa et son sourire se transforma en espèce de grimace étrange durant quelques secondes. Comme si de rien n'était, Susan ré afficha un sourire aimable en regardant Élisabeth.

En voyant le regard interrogatif de la jeune gryffon, Éli se doutait bien que sa camarade s'interrogée. Les deux élèves, ni de la même maison, ni de la même promo, ne c'étaient en effet que croisées du regard dans la grande salle, au mieux. A bien y réfléchir, la Poufsouffle ne se souvenait même pas de l'avoir déjà vu. Quoiqu'il en soit, le léger sourire sur le visage de la jeune fille la rassura un peu, bien que la rapidité de son changement d'humeur fit très vite douter la pouffys.

Éli imaginait facilement la honte qu'elle pouvait ressentir, quelques mois avant, elle avait tellement eu peur de recevoir, elle aussi une lettre assez désagréable de ses parents suite à sa retenue, heureusement pour elle, ils n'étaient pas sorciers, et elle avait évité le pire, mais elle comprenait.
Voir cette jeune Gryffondor si chamboulée par un simple bout de papier, aussi rouge que ses joues, lui faisait de la peine.

Visiblement, la cause de tout cela était un problème avec sa mère, la curiosité aiguisée, Éli avait terriblement envie de lui poser des questions, mais elle hésita et ne remua pas la louche dans le chaudron bouillant de suite.
La chute, d'un de ses parchemins, miraculeusement restait dans son sac à moitié ouvert après la course, l'obligea, de toute façon, à faire patienter ses questionnements. La rouge et or, toujours un peu gênée lui tendit gentiment, se confondant en excuses pour l'avoir détourner de son petit déjeuner.

- oh merci... t'inquiètes, je n'avais pas très faim de toute façon. lui adressant un petit sourire en coin. Elle voyait bien qu'elle n'était pas si apaisée de la situation, et profita de ce moment pour se présenter.j'crois pas qu'on se soit vu non, moi c'est Éli, j'suis en deuxième année, tu es de la promo de cette année toi non ? tu... veux m'en parler ? pointant le sac dans lequel la fameuse lettre était rangée. C'est vraiment pas cool c'est truc ! J'suis sur qu'sais pas si grave, les parents exagèrent toujours tout. Un léger rire malicieux passa sur le visage de la Poufsouffle, elle ne voulait pas la juger, juste essayer de détendre la tension en relativisant les choses.

@Susan Kline

Susan sourit en entendant sa camarade lui dire qu'elle n'avait pas très faim de toutes façons. Eli était gentille, comme elle l'avait pensé tout de suite. L'estomac de la Gryffondor, comme pour répondre à cette remarque, commença à gronder et gargouiller, stipulant que lui, il avait faim. Choisissant de l'ignorer pour le moment, elle tendit la main vers la Poufsouffle qui lui faisait face pour se présenter également.

- Moi c'est Susan. Et oui, j'suis de la promo de cette année ! répondit-elle fièrement en bombant légèrement le torse. Elle était tellement ravie d'être enfin entrée à Poudlard, que cela se ressentait encore facilement, même si cela faisait déjà quelques mois.

Depuis sa plus tendre enfance de jeune sorcière, elle écoutait les récits sur l'école de sorcellerie, racontés par son grand frère lorsqu'il rentrait pour les vacances, avec des yeux brillants. Il avait quelques années de plus qu'elle et Susan lui vouait une véritable adoration. Même s'il n'était pas excellent à l'école, il était déterminé à réussir et à choisir une voie qui lui plairait, coûte que coûte. Il avait transmis ce trait de caractère à sa jeune sœur, lors de leurs grandes discussions tardives.

Quelques instants de silence passèrent alors que la première année laissait ses pensées vagabonder vers ses souvenirs, puis elle sembla se reconnecter au moment présent, toujours face à sa camarade. Son sourire n'avait pas quitté son visage, et elle sembla réfléchir à la façon dont présenter les choses pour expliquer la situation. Oui, elle avait contrarié sa mère, ça c'est sûr.

- En fait, je sais que je fais des bêtises des fois, et ma mère en a un peu marre je crois... Elle laissa planer un nouveau petit moment de silence. Pendant les vacances, j’ai voulu m’entraîner un peu pour le cours de potions parce que des fois, je comprends rien. Mais j’avais pas les bons ingrédients sous la main, tu vois. Alors j’ai suivi une recette, mais en remplaçant les ingrédients magiques par de la nourriture. Je m’suis dit que ce serait pas dangereux comme ça…

Susan se gratta l’arrière de la tête, dans un petit moment de gêne. Sa lèvre supérieure fit des mouvements rapides durant l’espace d’une seconde, puis elle haussa les épaules.

- Du coup, je voulais surtout entraîner ma concentration sur la lecture de la recette, et à bien suivre les étapes pour être meilleure après, sans faire quelque chose de risqué et gâcher des choses qui coûtent cher ! Bref… J’m’en suis bien sortie en fait. J’ai suivi toute la recette sans faute !

Elle eut à nouveau un grand sourire, comme si elle était fière de ce qu’elle avait accompli. Puis ses yeux se plissèrent, et elle ajouta d’un air gêné.

- Mais en fait, ça a bouillonné assez fort, et le mélange est devenu un peu vert et un peu marron, mais ça ne sentait pas trop mauvais. Sauf que ma mère est arrivée, alors j’ai caché le petit chaudron que j’avais sous mon lit et j’ai fais comme si de rien n’était. Et… Elle laissa planer un nouveau silence, semblant se rappeler en détail de la scène du mélange changeant de couleur, et de sa hâte à cacher son ânerie. Je l’ai un peu oublié et je l’ai laissé là en repartant à Poudlard.

Un petit rire nerveux se fit entendre, la jeune Gryffondor enroulant une mèche de ses cheveux autour de son index.

- Je pense qu’il a pourri là-dessous quelques jours avant que ma mère finisse par le trouver… Et puis les aliments ont dû pourrir et ça devait sentir vachement mauvais !

Elle rit à nouveau en imaginant l’odeur qui devait se dégager de sa chambre, et l’état d’énervement de sa mère. C’est vrai qu’elle faisait souvent des bêtises, mais jamais en pensant à mal. Elle était juste trop curieuse, avec l’envie de tout découvrir elle-même.

- Bon, au moins, j’imagine que ça a dû faire rire mon père et mon frère. Ma mère trouve jamais drôle ce que je fais. Mais les beuglantes, c’est vraiment pas sympa comme tu dis.

Sa faute avouée, Susan sembla soulagée. Comme si en parler avec Élisabeth apaisait sa honte et minimisait l’effet de la lettre rouge. Une fois son épisode de rire passé, elle essuya ses yeux humides d’un revers de main, et son visage détendu et souriant observa la jeune fille qui lui faisait face.

- T’en a déjà reçu aussi ? T’as l’air de connaître…

Quelques élèves passaient autour d’elles, brisant de temps en temps le silence qui les entouraient dans l’immense château qui leur tenait lieu de deuxième maison. Le soleil brillait à travers les grandes fenêtres, se reflétant sur la neige posée sur les rebords. Ça s’annonçait être une belle journée d’hiver.

Même si son propre appétit était véritablement passé en second plan, le gargouillement vers la plus jeune ne trompait pas sur son besoin de nourriture. Ignorant l'appel de son ventre, dans un geste très formel, elle lui tendit pourtant la main, préférant se présenter.

Éli choisis d'y faire claquer la sienne comme un check, un peu moins sérieux. Susan donc, avait retrouvait une attitude bien plus positive et dynamique, plutôt contente de se trouver là.
Pendant un bref instant, la jeune Poufsouffle eut l'impression de se voir, la gryffon était loin tout en étant devant elle. Un peu perdu dans ses pensées comme elle-même le faisait souvent.

Quand elle revint au moment présent, Éli la laissa parler et lâcher tout ce qu'elle avait à lui dire, ne comblant aucun silence, écoutant sans réagir que par de brefs sourires auxquels elle n'ajoutait rien.
Susan passait par plusieurs émotions et elle comprenait mieux la beuglante maintenant, malgré tout, son histoire l'amusé beaucoup. Elle aurait très bien pu faire ce genre " d'oubli".

Une fois terminé, ne restait qu'un sourire sur le visage de la pouffys, elle observa le geste de sa camarade, essuyant les derniers signes salé de sa gène passé, et lui répondit enfin.

- Je connais oui, mais j'en ai jamais reçu. Elle ne voulait pas faire croire à sa camarade qu'elle était meilleure qu'elle, et précisa directement sa pensée. J'en ai jamais reçu et pourtant, moi, j'en aurais mérité plusieurs fois, vraiment. Un petit air espiègle passa sur son visage en repensant au regard noir de Miss Priddy, aux dortoirs des garçons, à sa retenue avec Lukas... son sourire s'élargit un peu plus. Mes parents sont tous les deux moldu, ça limite les risques. Tu sais ici ça arrive assez souvent d'en voir, t'inquiète, tout le monde à déjà oublié j'suis sûr. Tes parents sont tous les deux sorciers ?

@Susan Kline

La jeune Poufsouffle avait laissé Susan parler, sans essayer de rebondir sur ce qu'elle disait, sans combler les silences, comme pour la laisser vider son sac. C'était appréciable et elle lui en était reconnaissante. Maintenant qu'elle était soulagée, Susan s’apercevait qu'elle avait beaucoup parlé. C'était une jeune fille qui laissait beaucoup parler ses sentiments, avant de réfléchir à ce qu'elle disait ou faisait.

Elle sourit en entendant Élisabeth dire qu'elle avait mérité quelques beuglantes, et laissa même échapper un petit rire discret. Elle se sentait rassurée de ne pas être la seule à recevoir ces satanées lettres rouges, et se détendit complètement.

- Oui, mes deux parents sont des sorciers. Ça doit avoir un côté pratique d'avoir des parents Moldus, ils ne connaissent pas tous les moyens de nous foutre la honte ! Susan rit à nouveau. Ça n'a pas été trop difficile pour toi de commencer ta vie de sorcière à Poudlard, si tu viens de chez les Moldus ?

Penchant la tête sur le côté, d'un air interrogateur tout en énonçant sa question, la gryffonne semblait vraiment curieuse de la réponse. Après tout, ça devait être vraiment bizarre de se retrouver du jour au lendemain dans un monde qui nous est inconnu, alors qu'il existe depuis toujours à côté du nôtre. Et surtout d'apprendre qu'on a toujours été différent, avec des facultés particulières que nos parents n'ont pas. Cela lui semblait tellement improbable, elle qui avait toujours baigné dans le monde sorcier, qui chevauchait des balais volants pour enfant depuis qu'elle savait marcher, à qui on racontait des histoires sur les dragons ou les licornes comme de véritables animaux et non des êtres fantastiques.

Après tout, elle n'avait jamais compris cette guerre qui était menée contre les nés-Moldus. Ils étaient au final comme les autres, ils n'avaient pas choisi de ne pas avoir de famille sorcière, ils n'avaient pas choisi de pouvoir manier la Magie, et ils n'avaient pas choisi de découvrir leurs pouvoirs aussi tard et de ne pas connaître le Monde Magique. La finalité était qu'ils étaient comme tout le monde, à l'école, à apprendre à utiliser leur baguette, à lancer des sortilèges, à étudier l'astronomie et la botanique, et certains étaient même meilleurs en cours que leurs homologues née-sorciers. Alors pourquoi certains tenaient tant à marquer des différences ?

Mmmh... A nouveau, la jeune brune s'était perdue dans ses pensées en attendant la réponse à sa question. Régulièrement, son visage était secoué de tics, son nez se fronçant ou ses lèvres se retroussant avant de retrouver leur position normale. Mais ces mouvements incontrôlés semblaient moins fréquents que lorsqu'elle était remplie de ses sentiments de honte, de colère et de stress.

- En tous cas, merci de me rassurer c'est vraiment sympa. Je ne m'attendais pas à recevoir ça, et si je suis pas la seule à me faire hurler dessus par mes parents à l'école, ça m'arrange bien ! Ajouta-t-elle avec un regard plein de reconnaissance et un sourire.

Son ventre gargouilla à nouveau, encore plus bruyamment que la fois d'avant. Susan grimaça et porta sa main droite sur son estomac. En baissant les yeux, elle remarqua enfin qu'elle avait taché sa robe avec son chocolat ce matin, dans sa course pour éviter de laisser éclater la Beuglante en pleine Grande Salle. Soufflant discrètement, elle pensa qu'elle devrait remonter se changer avant ses premiers cours.

- Ça te dit qu'on redescende vers la Grande Salle ? J'aimerais manger un p'tit truc, sinon je vais me faire remarquer en cours, vu le bruit que fait mon ventre ! Et je crois que j'ai assez attiré l'attention pour aujourd'hui !

Toujours souriante, elle remit une mèche de ses cheveux bouclés et ébouriffés derrière son oreille, et attendit la réponse d’Élisabeth avant d'esquisser un mouvement pour ramasser son sac et se mettre en route. Il lui restait environ quarante-cinq minutes avant le début de son cours, ce qui laissait le temps de redescendre tranquillement, de manger un petit quelque chose, et éventuellement de remonter se changer.

La petite réflexion sur sa propre manie de dépasser les limites eut le mérite de faire rire Susan, elle la voyait bien plus détendue maintenant et le moment critique et gênant paraissait loin derrière.
Plus aucune parcelle de son visage souriant, ne pouvait laisser croire se qu'elle avait vécu quelques minutes auparavant, et Éli en était plutôt satisfaite.

Ses deux parents étaient sorciers, forcément, ceci expliquait la beuglante, mais en lui racontant cela, elle riait et la jeune Poufsouffle ria avec elle. La question de ses parents moldus et de son adaptation à Poudlard avait l'air d'intriguer la griffonne, après tout, elle lui avait avoué des choses qui n'étaient pas forcément évidentes à dire, elle pouvait bien lui raconter aussi un peu sa vie.

- si un peu, le plus dur c'était d'apprendre que j'étais sorcière. J'y croyais pas vraiment et mes parents encore moins, mais après ça a été j'my suis habitué, mais c'est toujours étrange quand je le dit à haute voix. c'est quand même un truc de dingue ! la jeune fille eut un petit éclat de rire en s'entendant dire ces mots. Au fond, elle trouvait toujours ça incroyable d'être une sorcière.

Susan l'écouta patiemment et la remercia plus que de raison de l'avoir réconforté et rassurer, un gros bruit venant de son l'estomac se fit entendre, la poussant instinctivement à mettre sa main dessus.
Visiblement, oublier le déjeuner n'était peut-être pas le bon plan, et Susan eut la même réflexion au même moment puisqu'elle lui proposa de redescendre dans la grande salle.

- oh oui, vu le bruit je pense que tu as raison... c'est ton ventre la beuglante là !
D'un même mouvement que sa camarade, Éli replaça son sac correctement pour se préparer à aller petit déjeuner.

- On mange ensemble et on s'raconte les pires trucs qu'on a fait à nos parents ?


@Susan Kline

La gryffonne rit à la réflexion d’Elisabeth sur le fait que c’était son ventre qui était devenu la beuglante. C’est vrai que quand elle avait faim, son estomac savait se faire entendre et comprendre. Cela avait toujours été comme ça. A l’image de Susan qui exprimait assez volontiers ses émotions et ses sentiments, son corps parlait parfois pour elle.

Amusée, et s’équipant plus efficacement de son sac à dos en enfilant la deuxième bretelle, elles se mirent en marche en direction des effluves de pains grillé et de jus de citrouille qui émanaient encore de la Grande Salle. En marchant, Susan s’agrippa à ses deux bretelles de sac, regardant droit devant elle. Elle en avait des choses à dire par rapport à ce qu’elle avait fait pour rendre ses parents fous, même si la majorité du temps c’était involontaire et qu’elle suivait surtout sa curiosité et ses envies, sans penser à ce que cela allait provoquer par la suite.

- Allez, ça peut être marrant oui !

Souriante, sa gêne et son envie de disparaître bien loin derrière elle, la Gryffondor s’avançait tranquillement. Elle aimait se trouver dans ce château, elle aimait la nouvelle vie qu’elle se construisait ici, loin des remontrances de sa mère et de sa grand-mère – sauf quand une beuglante arrivait bien sûr – et surtout proche de bien des choses à découvrir, de moyens d’assouvir sa curiosité maladive.

- Tu m’étonnes, ça doit être dingue de se dire qu’on appartient à un monde qu’on pensait pas exister !

Elle avait mis le temps, pour rebondir sur la réponse de la Poufsouffle, mais elle savait que c’était un sujet délicat en ce moment, avec toutes les histoires liées aux Nés-Moldus et leur considération, et aux statuts de sang en général.

- Tu rentres toujours chez toi pendant les vacances ?

Elle savait que certains élèves restaient au château parfois pendant les congés annuels, notamment selon leurs histoires de famille. Elisabeth semblait avoir une vie plutôt « normale » si l’on peut dire, de ce côté-là. Souvent, c’était des élèves pour qui l’environnement familial était mauvais ou perturbé, et qui préférait largement rester à l’école plutôt que de rentrer, signe que Poudlard était un lieu ou chacun trouvait sa façon de s’épanouir et de s’y sentir bien.

Le pas lent, observant autour d’elle, Susan commença à descendre les escaliers qui allaient les ramener dans le hall, et bientôt à la Grande Salle. Un frisson parcourut son échine, alors qu’un courant d’air traversait les couloirs. L’hiver se faisait bien sentir ici, malgré les vêtements chauds qu’elle portait. Elle se réjouissait de reprendre un bon chocolat chaud, autour duquel ses mains pourraient se réchauffer rapidement !

Tout en marchant vers la grande salle, sa camarade avait l'air beaucoup plus détendue maintenant, elle avait même accepté de jouer à son petit jeu de confidences. Le petit-déjeuner risqué d'être amusant. La jeune Poufsouffle en avait des bêtises à son actif et encore plus depuis quelques mois. Ce n'était jamais de très grosses, mais elle n'aimer pas les règlements et elle ne faisait rien pour les respecter ni chez elle ni ici.

Susan, sac sur le dos avancée d'un pas déterminé, la grande salle n'était plus qu'à quelques marches. Arrivé en bas, Éli s'arrêta un instant pour répondre à sa dernière question avant de pousser les lourdes portes en bois massif.

- Oh non parfois je reste ici ! Ça dépend... Elle ne pouvait pas laisser sa phrase en suspens comme ça, quitte à se raconter les choses autant les dire entièrement. Disons que j'aime bien être chez moi à Londres mais Poudlard me manque aussi beaucoup quand je suis là-bas. Mes parents sont souvent en déplacement pour le travail. Tu verras, c'est très sympa aussi de rester quand il n'y a pas cours, on a le temps de se promener dans le parc, d'aller en salle de répétition danser, de jouer dans sa salle commune avec les autres... Pendant les cours on a le temps de rien. Tu comptes rentrer chez toi à toutes les vacances toi ?

Tout en poussant les portes qui les séparaient encore des autres, Éli hésita un instant et se retourna pour faire face à sa camarade.

- au fait, table des gryffons ou des pouffys ?


@Susan Kline Je te laisse le dernier post et je poursuit à la table que tu auras choisi !