Je marche silencieusement et difficilement. J'avais besoin de me retrouver seule une nouvelle fois, me vider la tête, me recentrer sur moi-même. J'eus soudainement l'idée d'aller découvrir la Salle des trophées du troisième étage. Je n'y étais encore jamais allée mais je me souviens avoir entendu des aînés en parler en disant que l'on était tranquilles là-bas. En effet, lorsque je suis arrivée, j'étais seule et cela me fit du bien. J'eus la sensation d'être coupée de toute cette agitation qui touche Poudlard depuis ce matin.

Pourquoi venir ici ? Je crois que j'avais besoin de me rassurer. J'ignorais si c'était l'endroit le plus opportun mais tant pis, j'y étais. J'avais envie de voir si je pouvais trouver une trace de Sang-Purs célèbres de Poudlard. Nous devons bien trouver ça ici, non ? Mes parents le sont mais cela ne me rassure pas. Je veux trouver autre chose. Je veux des noms. Je veux me dire que je n'ai pas à avoir honte d'être qui je suis. Même si mes amis ont pu me le dire, même si l'on essaie de me rassurer et de me réconforter, rien n'y fait. Je me renferme sur moi-même. Je sens que je suis en train de sombrer et de devenir une autre personne.

L'âme de ma famille, c'est le nom que l'on porte pour l'honorer. C'est ce que l'on se répète de génération en génération chez les Bain. Nous sommes fiers de porter ce nom. Nous sommes fiers d'être des Sang-Purs et je ne veux pas perdre cette foi. Je ne veux pas perdre cette fierté ou je risque de me perdre moi-même. De grands sorciers Sang-Purs ont du étudier ici. Je veux juste trouver un ancrage. Je veux avoir quelque chose sur lequel je peux m'appuyer pour affronter les regards et les possibles insultes qui suivront. Mais voilà que je commence à voir flou et je me tiens à une vitrine pour reprendre mon souffle. Est-ce que mon corps est en train de me lâcher ? Je crois soudainement entendre des bruits de pas approcher derrière moi et me redresse. Il est hors de question que je m'évanouisse. Je ne peux faire confiance à personne...

Cette fois, ce RP est ouvert à tout élève de toute maison, tout professeur, tout adulte. Qui le souhaite peut venir, en suivant la logique de l'heure et du planning de tout le monde. Pourriez-vous vraiment être ici à cette heure-là ? Est-ce parce que vous avez vu Mary et l'avez suivi car elle semblait faible ou est-ce par pur hasard ? C'est vous qui décidez.
Comme vous l'aurez compris, les émotions que possèdent Mary sont en train de l'épuiser. Le dénouement de ce RP dépendra fortement de la rencontre ou des rencontres qu'elle fera dans ce RP. Essayons de ne pas être trop nombreux pour respecter une certaine logique RP.

Je suis fier d'être un Clifford. Je suis fier d'être un Clifford. Allez Antonn, répète-le encore une fois, tu finiras peut-être par y croire. J'ai écris à ma mère. Je lui ai écris que j'ai peur, que je ne sais plus. Parfois, je me dis que j'aurais aimé être n'importe qui d'autre. La vie doit être tellement plus simple lorsqu'on est sans-statut, qu'on a pas à de nom, rien à défendre ou à représenter. Moi je n'ai pas cette chance. Je suis sensé faire honneur, en permanence. Pas le droit d'échouer, pas le droit de vivre comme je l'entends. Et maintenant, seulement celui d'être détesté? Je ne veux plus de cet héritage trop lourd à porter.

Alors, mes pas m'ont guidé ici, à la recherche de ma famille, et de raisons pouvant me prouver que porter ce nom est un honneur. Bien sûr, je sais que certains se sont distingués après leur passage entre les murs de cette école, comme ma mère qui est Secrétaire d'Etat. Mais j'espère tout de même trouver en ce lieu quelques traces d'accomplissements passés. Il y en a, je le sais. Mes parents me l'ont répété à plusieurs reprises. Je n'ai pas croisé Lexa, sans quoi je lui aurais proposé de venir avec moi, les Queen aussi doivent avoir quelques trophées à leur nom.

Lorsque j'arrive, je remarque que je ne suis pas seul. Je trouve cela étrange, ce lieu est assez peu peuplé en règle générale. Je crois que la jeune Poufsouffle qui est là n'est pas en forme. Est-ce qu'elle aussi est de sang-pur et souffre des affiches de ce matin? Aurions-nous eu la même idée? Alors qu'elle se tient à une vitrine, je la vois se redresser. Sans doute a-t-elle entendu mes pas. Soupçonnant qu'elle ait autant de peine que moi, et peut-être pour les mêmes raisons, je prends un ton doux et me décide à lui parler.

- Est-ce que tout va bien?

J'indique ensuite d'un mouvement circulaire du menton l'ensemble de la salle.

- Tu cherches quelque chose en particulier? Je peux t'aider si tu veux.

Je hausse ensuite les épaules pour lui montrer qu'elle n'est pas obligée d'accepter ma proposition. Elle n'a pas l'air bien, je pense qu'elle devrait sans doute accepter, trouver ce qu'elle cherche, et aller se reposer.

@Mary Bain, je me suis permis de te rejoindre pour ce RP! N'hésites pas à me dire si tout est ok ou si tu veux que je change certaines parties de mon post.
Au plaisir de te lire!

Je me retourne lentement lorsque les bruits de pas se rapprochent. Je remarque alors un élève de Serpentard. Un élève qui semble plus âgé que moi mais il me serait difficile de savoir de quelle année il est. Je l'ai peut-être déjà croisé mais je ne m'en souviens absolument pas. Je déglutis doucement, essaie de ne pas trop trembler et me demande bien pourquoi il est là. Les élèves de Serpentard sont principalement des Sang-Purs non ? C'est ce que me disait ma grand-mère avant que je n'arrive à Poudlard. Je dois donc pouvoir me fier à lui, non ? Du moins, un peu. Juste un peu.

- Tout...

J'ai laissé échapper ce mot dans un souffle. Je pensais pouvoir lui répondre et me montrer forte mais je n'y arrive pas. Je ne peux pas mentir. Cela m'est impossible. Voilà qu'il me propose son aide et je le regarde fixement. Des tonnes de questions se bousculent dans ma tête. Je suis perdue. Tout ce qui s'est passé depuis ce matin me vide de mon énergie et je n'arrive plus à réfléchir correctement.

- Je... Je cherche...

Dès que des mots sortent, je sens ma gorge me brûler. Mes cordes vocales me font mal et j'ai à nouveau envie de pleurer. Pourquoi est-ce que je réagis ainsi ? Pourquoi est-ce que je suis si faible ? Je déglutis.

- Des noms de sorciers célèbres. Je cherche des noms de sorciers célèbres à Poudlard. Des... Sang-Purs..

À peine j'eus fini de parler, je sens une larme couler sur ma joue droite. Puis une sur ma joue gauche. Je suis surprise et essuie rapidement mes joues et mes yeux en tournant la tête.

- Désolée... C'est juste que... Ces affiches de ce matin...

Et je n'arrive à rien dire d'autre comme si l'on venait de me priver de ma voix.

@Antonn Clifford, merci à toi d'être venu. J'ai lu ton post avec grand plaisir et j'ai hâte de découvrir où ce RP pourra bien nous mener !

La pauvre à l'air réellement... à bout de forces. Je ne sais pas vraiment comment réagir, j'ai tendance à être mal à l'aise face à la détresse des autres. Cependant, je partage celle-ci avec elle, je ne peux donc pas simplement tourner les talons et faire comme si je n'avais rien vu. Mon coeur se brise un peu lorsque je vois des larmes couler sur ses joues, les mêmes qui ont coulé sur les miennes ce matin. Si j'attrape la ou les ordures qui ont rédigé ces maudites affiches, je ne donne pas cher de leur peau. Mais pour l'instant, j'ai visiblement autre chose à régler. Je tourne la tête et vérifie qu'il n'y a personne d'autre dans la pièce plus à même de la réconforter. Je suis le plus vieux de nous deux, je suppose donc que c'est à moi de jouer le phare dans la tempête. Je pose ma main sur son épaule dans un geste que je veux rassurant.

- Eh, respire.

Je cherche ensuite soigneusement mes mots, voulant sincèrement lui venir en aide.

- Je suis de sang-pur moi aussi, enfin peut-être que tu t'en doutes. Les affiches m'ont fait drôle, comme à toi. J'veux dire, on est pas habitué à être cible d'attaques aussi violentes je crois. Mais c'est pas une majorité qui pense comme ça, heureusement. Et seuls, ils pourront rien nous faire !

J'essaie de me montrer convaincu par ce que je dis, alors même qu'à l'intérieur de moi je suis terrifié. J'ajoute une phrase, en souriant, presque riant.

- Et tu sais quoi, si quelqu'un venait à s'en prendre à toi, je te protégerais. Il faut se serrer les coudes entre sang-purs !

Je continue, cette fois en grimaçant.

- Quant à ce qu'il y avait écrit sur l'affiche, sur le fait que nous soyons des ordures ou encore de vulgaires créatures, n'en croit pas un mot. Faire ce genre de généralités ne sert à rien. Ton statut de sang ne te définit pas. Mais je pense que venir d'une famille sorcière doit être une fierté. Qui sait ? Certains de tes ancêtres sont peut-être ici !

J'indique la salle d'un mouvement circulaire de la main.

- Crois-moi, si on cherche bien on trouvera forcément d'illustres sang-purs parmi les trophées. Car pour y en avoir eu, il y en a eu !

La situation me fait un peu réfléchir, je me remets en question. Est-ce que les nés-moldus ressentent la même chose que nous à chaque discrimination ? La même boule au ventre ? La même envie de disparaître ? Est-ce que j'ai déjà causé cela chez quelqu'un ? Je me jure de faire attention à mes mots à l'avenir, d'en atténuer la brutalité. Personne, en dehors des auteurs de ces affiches, ne mérite de ressentir ça.

@Mary Bain, en espérant que ça te plaira ! Sinon encore une fois, n'hésite pas à m'écrire !

Et c'est à ce moment-là que j'ai l'impression qu'une part de moi est en train de mourir. À ce moment-là que mon cœur bat si vite, que j'ai l'impression qu'il va exploser. Il n'y a rien à dire, pas de mots, rien qui sort. Il n'y a que mon souffle saccadé qui parvient à sortir de mon corps. Mes larmes coulent et tombent jusqu'au creux de mon cou. De part et d'autre. Jusqu'à ce que ce soit moi qui ait l'impression de m'écrouler. Et jusqu'à me noyer dans ce flot de pensées. Je crois que sur le moment, ce qu'il se passe dans ma tête est indescriptible. Je crois qu'il est presque impossible de pouvoir rassembler tout ça et d'y mettre un mot. Un seul mot. Il y a cette impression que je suis en train de partir. Ce sentiment que mon corps n'arrive pas à s'oxygéner comme il faut. Et ce sentiment de voir le paysage bouger et s'évaporer comme de l'eau. Mais si vous ne le vivez pas, vous ne pouvez pas le savoir. Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait. Ce que ça fait d'être là, à ne rien contrôler et à se laisser submerger par ses angoisses et la peur. À être comme figée face à ce tourbillon, enfin, à ce tsunami de pensées. Je ne saurai même pas l'expliquer. Je ne saurai pas comme le faire comprendre. Et je saurai encore moins dire aux autres comment faire face à ces angoisses qui vont désormais rythmer mon quotidien. Et nous sommes nombreux dans cette situation. Nous, les Sang-Purs. Nous sommes nombreux à être désormais angoissés par ces affiches et ce qui pourrait arriver. Nous sommes beaucoup trop nombreux à être concernés. Je le sais au fond de moi. Mais le problème, c'est que pour l'instant, c'est là... À l'intérieur de moi. Et que pour l'instant, ça ne part pas. Je suis littéralement noyée dans mon anxiété.

Mais je ne suis pas vraiment seule. Il est là. J'ignore son nom mais il m'avoue être comme moi. Un Sang-Pur. Et à l'heure actuelle, c'est tout ce qu'il me faut pour me sentir protégée et en sécurité. Alors je commence à respirer un peu mieux, mes larmes cessent lentement de couler et je hoche très lentement la tête comme pour lui dire que c'est bon, je respire. Je suis en train de reprendre le contrôle grâce à lui.

- Et tu sais quoi, si quelqu'un venait à s'en prendre à toi, je te protégerais. Il faut se serrer les coudes entre sang-purs !

Il a raison. Nous devons nous serrer les coudes. Le fait qu'il me le dise pourrait paraître anodin mais ça ne l'est pas pour moi. Je relève lentement le regard dans sa direction et croise le sien. J'affiche un petit sourire timide, certainement du à ma tristesse encore bien présente.

- Merci...

Savoir qu'il ne sera pas loin et qu'il sera prêt à me protéger si d'autres personnes venaient à vouloir m'impressionner ou m'intimider me rassure instantanément.

- Est-ce que... Est-ce que tu veux bien chercher avec moi ?

J'espérais qu'il dise oui, je n'avais pas envie qu'il s'en aille tout de suite. Je crois que pour la première fois de la journée, je me sens enfin comme avant : apaisée. Il me fallait juste trouver quelqu'un qui partage ma tristesse. Il me fallait trouver une personne ayant le même statut de sang que moi pour que je me sente enfin comprise et épaulée. Maintenant que c'est le cas, j'aimerais que cette sensation dure encore un peu.

- Au fait... je m'appelle Mary... Merci de m'avoir dit tous ces mots réconfortants....

@Antonn Clifford, une nouvelle fois ce fut un plaisir de lire ton post. J'espère qu'il en sera de même pour toi. Ma volière est ouverte également, donc n'hésite pas

Je suis déstabilisé face à sa détresse. Il faut dire que je ne suis pas habitué à réconforter les gens, plus jeune j'étais plutôt celui à l'origine de leurs tracas. Mais en la voyant, je me sens soulagé d'avoir entrepris de changer pour éviter de blesser à nouveau les autres. Sa tristesse fait écho à la mienne, j'ai moi aussi été chamboulé par ces atroces affiches. Et en même temps, une partie de moi pense à cette haine que je tente d'enfouir envers les moldus et ceux qui leurs ressemblent. Cette facette de moi qui elle aussi a adressé des mots durs à des individus, sans réfléchir à ce qu'ils pouvaient ensuite ressentir. Avec Lexa, on s'en est parfois pris à des sans-statuts, en n'ayant d'autres motifs que leur sang et notre besoin d'extérioriser nos émotions négatives. Je regrette, maintenant que j'ai une idée de ce qu'ils ont pu ressentir. Comme nous, au fond ils n'ont pas pu choisir là où ils sont nés. Et si cette caractéristique peut devenir une fierté ou une honte, elle n'est en aucun cas un motif valable pour juger quelqu'un. J'en veux à celui qui a posé une affiche, mais j'essaie de toutes mes forces de ne pas en vouloir à l'ensemble des nés-moldus. Je ne veux plus faire de généralités.

Revenons à nos moutons, j'ai l'impression qu'elle va mieux, du moins autant qu'il est possible d'aller après un tel choc. Je suis rassuré de savoir que mes mots ont su l'atteindre, au moins un peu. Je lui rends son sourire. Etonnamment, ça me fait du bien d'avoir un peu de compagnie, d'être avec quelqu'un qui peut comprendre ce que je ressens. J'ai discuté rapidement avec Edwin tout à l'heure devant les affiches, mais il est né-moldu, alors il ne peut pas se mettre complètement à ma place. Ici c'est différent, la Poufsouffle est dans la même situation que moi, elle n'est pas juste spectatrice. Je n'ai pas le coeur à lui refuser de chercher avec elle lorsqu'elle me le demande. De toute façon, j'étais un peu là pour ça moi aussi. Je l'écoute se présenter. Mary. Je suis content de pouvoir mettre un nom sur ce visage. Lorsque je suis sûr qu'elle a fini, je prends à mon tour la parole.

- Enchanté Mary, bien que j'aurais aimé pouvoir faire ta connaissance dans un autre contexte. Je m'appelle Antonn, et je vais t'aider à chercher avec plaisir.

J'esquisse un nouveau petit sourire en terminant ma phrase. Je contemple ensuite la salle du regard en me retenant de soupirer, il y a tout un tas de noms ici. Je regarde ma camarade avant de la questionner.

- Alors ? On commence par où ?

J'espère qu'on finira par réussir à vraiment se changer les idées, on en a bien besoin.

@Mary Bain, je te prie de bien vouloir m'excuser pour ce gros retard ! J'espère que ma réponse te conviendra. Encore une fois n'hésite pas à m'écrire, ma volière est ouverte.

Si je devais être complètement honnête avec moi-même.. Je suis fatiguée. Je suis fatiguée, pas physiquement, non, c'est genre au fond de ma petite âme. Je suis fatiguée. Je suis fatiguée d'essayer et de me planter. Je suis fatiguée de stresser. Je suis fatiguée de tout faire et que ça ne change rien. Je ne peux pas me mentir. Ce n'est pas une fatigue du genre : je lâche prise. Non, c'est plus que si j'avais le choix, là, maintenant, il y a certainement une petite partie de moi qui voudrait absolument hurler à toute cette maudite école qu'elle veut juste arrêter. Hurler : J'en ai marre, je ne veux plus continuer, je suis à bout de forces mentalement et physiquement, je veux rentrer chez moi. Et le pire dans tout ça, c'est que cette fatigue est une sorte de bataille silencieuse. Un petit truc que je cache depuis ce matin avec honte alors que je ne devrais pas avoir honte. Je n'ai rien fait de mal.

Et pourtant je continue de cacher ce que je ressens vraiment car je ne veux pas me montrer cassée devant mes amis et encore moins devant Orla. Après tout... est-ce qu'ils resteraient tous vraiment s'ils savaient ? J'ai un doute. Et pourtant, quand je croise le regard d'Antonn, je n'ai plus ce doute. Je sais que lui restera car il est comme moi, il pense comme moi et il vit la même chose que moi surtout. Ces affiches m'ont affreusement blessées et je me demande bien comment je pourrais réparer tout ça pour aller mieux, garder la tête haute, les épaules dressées et ne plus avoir peur des regards ou des mots. Est-ce que je peux seulement réparer le mal commis ? Est-ce qu'Antonn est capable de m'aider à me réparer ? Et est-ce qu'en échange, je pourrais l'aider un peu en retour aussi ?

J'aurais aimé pouvoir faire ta connaissance dans un autre contexte.

J'aperçois son léger sourire et un léger s'affiche en réponse au sien sur mon visage. Je le regarde tandis qu'il regarde tout autour de nous. Moi aussi, j'aurais aimé pouvoir le rencontrer autrement. J'aurais tant aimé le rencontrer dans un autre contexte mais je me dis que malgré tout, nous nous sommes rencontrés et que c'est la seule chose que je dois retenir. Il reporte son attention sur moi et je tourne lentement mon regard dans une direction avant de tendre mon bras pour la lui indiquer.

- Et si nous allions voir par là, dans un premier temps ?

Et sur ces bonnes paroles, je commence à marcher. Lentement, j'ai la sensation d'avoir les jambes très lourdes et je ne veux pas manquer de m'écrouler devant lui. Je regarde les noms affichés sur ce trophée, puis celui-ci puis encore sur un autre. Je ne sais même pas ce que je recherche. Enfin si. Ça.

- Bill Weasley ...

Après avoir murmuré ce nom, je me tourne vers Antonn.

- Il était un Préfet-en-chef !

@Antonn Clifford, je suis revenue de mon absence, merci de ta patience. J'ai adoré te lire et j'espère que cette nouvelle réponse te plaira autant qu'à moi

Je me tourne vers la direction qu'elle m'indique, curieux. Il y a tant de trophées, je suis sûr que nous trouverons ici notre bonheur. Les sangs-purs ont représenté pendant un long moment l'élite du monde sorcier, bien que ça ait aujourd'hui évolué. D'ailleurs, tous les membres de Serpentard avaient autrefois des ancêtres sorciers, ma mère me l'a répété tant de fois qu'il m'est impossible de l'oublier. Salazar se retournerait aujourd'hui dans sa tombe s'il voyait ce qu'il est advenu de sa maison. Ainsi, je n'ai qu'à chercher un peu de vert pour trouver d'illustre sang-purs. J'acquiesce et m'avance vers l'endroit qu'elle a désigné à ses côtés.

Mes yeux passent d'une coupe à l'autre, s'attardent sur certaines. J'ai l'impression que certains noms me parlent, sans doute ont-ils aujourd'hui encore des descendants à Poudlard. Avant que je ne puisse faire part de cette constatation à Mary, je la vois s'agiter et en déduit qu'elle a du trouver quelque chose. Alors qu'elle me regarde, je m'approche d'elle afin de voir ce qu'elle a déniché. Bill Weasley, préfet-en-chef. Je détaille le trophée du retard avec attention, un petit sourire se dessinant sur mes lèvres. Et de un ! Mes yeux se posent sur ceux qui l'entourent. Bingo, en voilà un autre. Je le pointe du doigt pour ma camarade.

- Et ce ne fut visiblement pas le seul de la famille, Percy Weasley semble avoir eu le droit à la même nomination que son frère !

Ce nom de famille me parle, je suis presque que sûr de l'avoir déjà vu quelque part. J'ai soudain une illumination.

- Et un autre d'entre eux n'a-t-il pas aidé Harry Potter à vaincre le Seigneur des Ténèbres lors de la deuxième grande guerre ? Je suis persuadé d'avoir lu quelque chose à ce sujet.

Je la regarde en prenant une mine soulagée.

- Voilà qui nous ferait déjà trois sang-purs honorables. C'est un bon début. Tu veux qu'on continue à chercher ?

Je crois que ces quelques noms ont déjà apaisé un peu la jeune Poufsouffle, ou du moins je l'espère. Je dois avouer que ça m'a un peu changé les idées aussi, quelques instants. Un peu plus et j'aurais presque oublié qu'il y a des gens qui me détestent pour mon simple statut de sang entre ces murs.

C'est toujours un plaisir pour moi d'écrire avec toi ! J'espère que tout te conviendra dans ma réponse.

C'est comme s'il nous avait fallu en trouver un pour que d'autres trophées nous sautent aux yeux. Un deuxième nom. Un troisième. Je croise le regard du Serpentard et souris doucement. C'était rassurant. Et comme il le dit si bien, c'est un bon début. Mais lorsqu'il me demande si je souhaite continuer à chercher, j'en viens à me demander ce qu'il pense lui. Souhaite-t-il continuer ou souhaite-t-il arrêter ? Je ne veux pas l'obliger à rester s'il préfère s'en aller mais d'un autre côté, j'ai encore la sensation de ne pas être prête à affronter le reste de l'école. C'est comme si la salle des trophées était un refuge pour moi. C'est comme s'il était le seul endroit où je me sentais en sécurité, à l'heure actuelle et j'avais peur d'en sortir.

- Antonn, est-ce que tu as des membres de ta famille qui ont eu un trophée ? À vrai dire, j'ignore si j'ai des membres de ma famille ici... Nous sommes tous deux de familles Sang-Pur et je me demandais... J'ai l'impression de ne pas connaître si bien que ça ma famille, finalement...

Je soupire, me tourne pour regarder de plus près un trophée et me perdre quelques secondes dans mes pensées.

- Peut-être que nous pourrions en avoir un, tous les deux ? Peut-être que tu pourrais en avoir un, toi ? Si tu finis par avoir le tien, je crois que ça me soulagerait et ça me rassurerait beaucoup...

Je soupire doucement.

- J'aimerais bien que tout redevienne comme avant.. J'ai l'impression que j'aurais toujours cette peur que l'on vienne s'en prendre à moi, maintenant...

Plaisir réellement partagé !

Je réfléchis quelques instants à ses questions. Est-ce que des membres de ma famille ont déjà obtenu un trophée ? Il me paraitrait logique que oui. J'entends par là que l'honneur, et tout particulièrement l'honneur de notre nom est une valeur importante chez les Clifford. Nous aimons nous distinguer, nous conforter dans l'idée que nous faisons partie de l'élite sorcière. Néanmoins, je me reconnais dans ce qu'elle dit : l'impression de ne pas si bien connaître que ça ma famille. J'en ai appris les valeurs, les coutumes, j'ai de vieilles reliques qui m'ont été léguées ou le seront dans le futur, mais je dois avouer que je ne me suis jamais renseigné plus que ça sur notre histoire. J'en connais quelques bribes, en général les parties les plus sombres, des secrets de famille ayant été murmurés à table, mais en ce qui concerne nos exploits je dois bien reconnaître que je suis un ignorant.

- Les Clifford fréquentent ce château depuis plusieurs centaines d'années, alors je suppose qu'au fil des siècles il doit bien y en avoir au moins un qui a réussi à s'illustrer. Mais comme toi, je serais bien incapable de dire lequel ni pourquoi. Peut-être pourrions nous demander à nos parents ? Ils en savent sans doute plus que nous.

Je me vois mal envoyer un courrier aux miens, mais peut-être a-t-elle de meilleures relations avec les siens que moi. Toujours est-il que si je demande à l'occasion d'un fête de famille, je suis sûr qu'ils seront plus que ravis de pouvoir nous vanter un peu. Il faudrait que j'y songe. Machinalement, je touche mon médaillon familial, qui ne quitte plus mon cou depuis que mon père me l'a confié. A qui a-t-il appartenu précisément ? Qu'a-t-il vécu ? Porte-t-il plus que l'héritage que je lui associe ? Avec le contexte actuel, son contact me procure quelque chose d'étrange. Entre réconfort et lourdes responsabilités. Je lui adresse à nouveau un sourire, en répondant à sa seconde question.

- Oui, je suis sûr que nous aussi on aura nos trophées avant de partir d'ici. Je te fais la promesse de faire tout mon possible pour marquer Poudlard par mon passage entre ses murs. Et je suis un homme de parole !

Enfin, je soupire avant de réagir à ses derniers mots.

- Pour être complètement sincère avec toi, moi aussi ces affiches me font froid dans le dos. C'est pas agréable de savoir qu'il y a des gens qui nous détestent à ce point. Mais je pense que c'était pas malin d'afficher ainsi leurs opinions, d'après moi les professeurs vont surveiller la situation, au moins pendant un petit moment. Et on est certes plus en majorité depuis longtemps à Poudlard, mais je pense qu'on peut compter les uns sur les autres. Il y aura forcément quelqu'un pour t'aider si on s'en prend à toi. Déjà, y'a moi.

Si on se serre les coudes, il ne pourra rien nous arriver. Certaines personnes affirment que les Sang-Pur forment un cercle, je pense qu'ils n'ont pas tout à fait tort. Bien que ce soit moins marqué que dans le passé, on m'a transmis une forme de solidarité à l'égard de ceux du même sang que moi, et je ne pense pas être le seul.