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02 mai 2023, 10:22
L'œil du cyclone
Dimanche 5 avril 2048
Aux alentours de 8h15-8h30
Dans le chaudron baveur à Londres
Quelques averses, coups de vents, et une température fraiche
@Stephanie Lilith


La jeune fille avait descendu les marches de sa chambre jusqu’à la salle principale de la taverne pour s’octroyer un petit déjeuner avant de rentrer chez elle, pour revenir quelques jours plus tard quand ces équipements de quidditch seraient révisés. Les aller-retours au chemin de traverse étaient assez fréquents pour la jeune fille finalement. Mais bref après cette courte nuit, la jeune fille avait besoin d’un bon thé pour commencer sa journée et se préparer pour son trajet en train. Quelques heures seulement, mais elle ne devait pas rater son train qui partait à 9h de la gare de Londres. Dans sa tête trainait toujours le souvenir de cette course gâchée. Un moment qui aurait dû être incroyable mais qui avait été entaché par le comportement incompréhensible de la barmaid du chaudron baveur qui avait pourtant été si aimable avec Aliénor lors de leur première rencontre. Aliénor s’était toujours dit que les adultes perdaient trop vite leur vision d’enfant et l’émerveillement face aux belles choses de la vie et hier en était la preuve. Le comportement égoïste de l’adulte était resté en travers de la gorge de la jeune fille qui n’avait même pas essayé d’entendre les excuses de celle-ci. D’ailleurs ça aussi c’était un sacré point d’interrogation. Pourquoi diable demandait-elle pardon ?

Aliénor soupira alors que son thé et son assiette de petit déjeuner anglais arriva sur la table. Elle planta sa fourchette dans ses œufs brouillés le regard dans le vide, elle ne savait plus quoi faire. C’est comme si toutes les relations qu’elle pouvait tisser autour d’elle étaient vouées à l’échec. Et bientôt, le peu de vie sociale qu’elle avait forgé partirait en fumée alors qu’elle partirait pour faire des études post-ASPIC. Elle allait dire au revoir aux peux d’amis qui lui restaient et ce matin plus que jamais, elle se sentait seule. Elle n’avait plus d’amis, elle n’avait plus la boxe, plus le karaté… Qu’aillait-elle bien faire de ces vacances à Bristol ? Elle n’allait pas pouvoir aller voir Sam, il était toujours fourré dans la salle de boxe et lui expliquer qu’elle ne pouvait plus pratiquer ce sport… c’était un peu trop complexe à son goût. Elle n’était pas prête à remuer ce souvenir.

En bref tout allait de travers et Aliénor n’avait qu’une envie, continuer d’avancer pour enfin passer au travers de ce brouillard. Sa fourchette vint à sa bouche, manger, aller prendre le train, arriver à Bristol, passer les vacances, revenir à Pourdlard. Simple, robotique.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

11 mai 2023, 14:58
L'œil du cyclone
J'avais passé toute la nuit à errer sans savoir où j'allais. Tiraillée entre la fureur noire, aveuglante, l'envie de Réducter la statuette, de la brandir face à Juliette, de lui éclater les os, réduire son magasin en cendres, et la sensation de vide. Cette sensation de vide, je la mesurais désormais. Je prenais conscience d'à quel point ce maudit objet m'avait littéralement privé d'un mois de ma vie, et m'avait approché si proche du gouffre que j'aurais pu ne jamais m'en sortir. J'avais été si naïve, une enfant capricieuse et stupide, stupide ! Volant longuement sur mon balai, traversant les nuages tandis que je réfléchissais, sentant le poids de ma sacoche tirer sur mon épaule, me brûlant la peau. Ce miasme maudit qui m'entourait toujours, mais je refusait de m'en débarrasser tout de suite, je voulais d'abord reprendre un peu de forces pour être prête à déboîter la mâchoire de cette maudite vendeuse.

Et Alienor... Bon sang. J'avais agi de manière si égoïste ! La honte me submergea durant un instant, puis l'indifférence. Ce n'était pas important si ? J'avais déjà trahi, blessé, abandonné de nombreuses personnes dans ma vie, quelle différence si je faisais ça avec une personne de plus ? Et c'est là que mon cœur me fit comprendre qu'il était temps d'arrêter d'agir comme une gamine méprisante. J'étais une humaine comme une autre, et je ne valais pas mieux qu'eux. J'avais passé toute ma vie à fuir, allant de pays en pays, refusant de m'attacher, et me voilà aujourd'hui : une adulte avec la capacité émotionnelle d'une petite cuillère.

Je fis demi-tour, avant de transplaner tandis que le soleil se levait. J'atterris devant le chaudron baveur. En temps normal, je n'étais pas présente ce jour-là sur les lieux, je pourrais donc faire ce que j'avais à faire sans me soucier de mon travail. Tout mon corps me faisait mal, mon esprit était embrumé, mais j'avais le regard clair, et je savais ce que je voulais faire. J'étais trempée, mais je n'avais pas froid. Je franchis la porte, assaillie par les odeurs infinies de ce lieu, cherchant celle de la jeune Alienor. Je la vis avant de la sentir. Mes épaules s'abaissèrent sous mon soupir, tandis que je saisissais une bouteille d'eau gazeuse et de jus de fruits, mon balai flottant à côté de moi.

Sans un mot, je m'assis à sa table, déposant les deux bouteilles, plongeant mon regard dans celui de l'adolescente. J'avais les yeux tirés, rougis par le froid et les cheveux trempés, je m'en moquais. Je tirai de ma sacoche la statuette en forme de tortue pour la déposer sur la table, entre nous deux, toujours sans un mot. Puis je m'appuyais sur le dossier de la chaise, avant de remonter mon regard vers elle.

- Tu sais ce que c'est ?

Voilà, j'avais fait mon choix : jouer franc-jeu, plus de jeux, j'en étais fatiguée, je me sentais lasse. J'avais trouvé une relation que je ne voulais pas perdre, et je voulais m'y accrocher.

Quelque part, perdue avec Sixtine.

15 mai 2023, 14:44
L'œil du cyclone
Manger, aller prendre le train, arriver à Br…Statuette ?

Aliénor redressa la tête d’un seul coup manquant d’avaler de travers ces œufs brouillés et ces yeux percutèrent ceux de la barmaid du chaudron baveur. Elle ici ? Avec un bibelot ? Mais… Elle ne pouvait plus prendre son petit déjeuner en paix ? Maintenant il fallait que madame je suis la meilleure à la course de balai se la ramène en la faisant chier alors que son visage criait littéralement « J’ai mal dormi et je suis de mauvais poil ! ». Aliénor grommela en détachant les yeux de la jeune femme et replongea son regard dans la contemplation de sa magnifique assiette et de son bacon magnifiquement grillé.

-Non.

Répondit-elle sèchement sans même regarder l’objet. Elle n’en avait rien à faire de ces bibelots de grand-mère qu’elle les garde chez elle ou qu’elle le bouffe tient ! Ça l’étouffera certainement moins que son égo déjà madame je m’amuse à simuler des suicides avant de transplanner. Pire qu’Ennis O’Belt celle-là. Aliénor soupira fortement de manière à clairement indiquer que la présence de l’adulte n’était pas désirée avant de planter sa fourchette dans son bacon et de l’engouffrer entier dans sa bouche sans même prendre le soin de le couper pour que sa rentre. Après tout, elle, elle n’avait pas fait attention à la Poufsouffle quand elle jouait dans les airs alors pourquoi Aliénor ferait-elle attention à Miss Lilith maintenant. Ça manquait de maturité c’était certain. Mais dans le duo, c’était elle l’enfant alors non, elle n’allait pas faire d’efforts.

Aliénor était clairement agacée de la présence de la femme en face d’elle, elle n’avait ni envie de l’écouter ni envie de la voir. Et pourtant une voix au fond d’elle se demandait pourquoi elle venait ici ce matin, pourquoi se présenter à Aliénor avec une statue moche ? Il devait y avoir une raison, non ? Il fallait avoir une raison pour faire quelque chose non ? Foutue curiosité ! Elle ne pouvait pas se taire un instant ?

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

22 mai 2023, 17:55
L'œil du cyclone
Durant une seconde, je redoutai qu'elle tente de poser sa main sur la statuette, mais elle semblait encore plus indifférente que ce que j'attendais. Je passai ma main dans mes cheveux encore humides en me penchant sur la table, renvoyant mon balai flottant à l'étage, expirant lentement l'air de mes poumons, fixant les striures de la table. Par où commencer... J'ouvris la bouteille d'eau gazeuse, faisant glisser celle de jus de fruits vers Alienor, portant ensuite le goulot à mes lèvres. Le bruit de verre tinta contre la table alors que le culot de la bouteille toucha le bois.

- Il y a un mois, j'ai cherché un moyen pour ne plus jamais tomber amoureuse.

Je grimaçai légèrement en entendant ma voix. Bon sang, j'étais vraiment en train de faire ça ? Rah, perdu pour perdu.

- Je suis allé chez Barjow et Beurk, avec cette demande, et c'est ce qu'on m'a vendu. Selon eux, ce truc était censé "absorber les émotions indésirables pour me libérer l'esprit".

Je mimai grossièrement la voix de Juliette, faisant des crochets avec mon index et mon majeur. Mon poing s'abattit lourdement sur la table, sans violence ni activité de ma part, il tombe simplement dessus.

- Je... Je ne sais pas comment présenter ça.

Une longue inspiration, puis une expiration, je regardai la statuette d'un œil vide.

- Il s'avère que pour cette statuette... Les émotions indésirables concernent l'entièreté des émotions.

Voilà, je me jetai à l'eau. J'eus un léger tic de la lèvre supérieure.

- Très rapidement, j'ai commencé à me sentir vide. Mais je n'ai rien soupçonné. Plus rien ne m'intéressait, tout m'ennuyait. J'ai fini par ne plus rien ressentir sauf une chose : l'impatience de cette course de balais avec toi.

Ma main passa sur mon visage tiré, dépourvu d'émotion.

- Et c'est quand j'ai constaté que même une course de balais avec un parcours génial et une partenaire qui l'était tout autant ne me faisait rien ressentir que j'ai perdu pied.

Un petit silence, je le laissais flotter.

- Sache que ce n'était pas moi qui ai agi ce soir-là. Et que ça me fait me sentir comme la pire des idiotes. Je suis embarrassée au-delà des mots d'avoir pu me faire arnaquer de cette manière... Jamais, jamais de toute mon existence je n'aurais agi ainsi dans mon état normal.

Le bout de mon index tournoyait sur le bois, puis j'osai enfin lever le regard vers Alienor. Déterminé, franc.

- Mais malgré tout, j'ai pris conscience de quelque chose, en volant aléatoirement cette nuit. Je t'apprécie. Je t'apprécie de manière inhabituelle. D'habitude, je n'aime pas les gens, ils m'indiffèrent, mais toi...

J'eus un petit rire sans force.

- Tu me rappelle tellement comment j'étais quand j'étais jeune... Une passionnée de vol, avec une soif de liberté sans limite...

Je m'adossai finalement à ma chaise, posant mes mains sur la table.

- Jamais de toute ma vie, je n'ai eu autant envie de sauver une relation que la nôtre... Je ne peux pas être plus franche que cela.

Quelque part, perdue avec Sixtine.

25 mai 2023, 21:33
L'œil du cyclone
C’est quoi une relation ? S’attacher à une autre personne. C’était exactement ce qu’Aliénor ne vouait pas en arrivant à Poudlard. Rester en surface aurait été bien plus simple, ne pas aller en profondeur, se protéger, ne pas avoir d’amis. Une relation ça fait mal, c’est comme si à chaque fois tu donnais une partie de toi-même et que cette personne pouvait en faire ce qu’il voulait. Y compris l’arracher, la piétiner, la réduire en poussière, la jeter au loin. Mais il peut aussi la choyer, la faire grandir, l’aimer, la porter plus loin et plus haut que ce que la seule personne aurait pu. C’était quelque chose qu’elle avait appris à Poudlard. Aliénor restait quand même pas mal en surface, elle n’avait que peu d’amis proches. Mais elle avait des amis et pour tous elle se battrait. Durant le discours de l’adulte, Aliénor poursuivait son repas tout en jetant un petit coup d’œil à cette petite statuette aux pouvoirs si particuliers d’après la femme.

Pourquoi s’accrocher à une relation ? C’était la vrai question. Pourquoi cette personne est plus importante que les autres, pourquoi elle vaut la peine d’être connue plus qu’une autre, pourquoi elle plus que quelqu’un d’autre ? Est-ce qu’on le fait pour soi ? Est-ce que c’est égoïste, autocentré ? Qu’on le fait que pour son propre bonheur ou pour avoir cette personne dans son tableau de chasse ?
Est-ce qu’on le fait pour l’autre, pour lui laisser une chance d’avoir l’honneur de nous connaitre, pour qu’il ne soit pas seul ? Est-ce que c’est un geste altruiste ? Est-ce que c’est un don de soi désintéressé ?
Ou alors c’est un mélange de tout ça ?

Aliénor leva la tête en s’essuyant la bouche de sa serviette. Pourquoi Stéphanie Lilith voulait d’Aliénor Delphillia dans sa vie ? Cette femme qui rejetait l’amour et qui n’avait sauvé aucune de ces relations le ferait avec elle ? Qu’est ce que la batteuse des Hel’s avait de spécial ? Rien.

-Vous êtes bête.

Elle attrapa la bouteille de jus de fruit et en pris une gorgée en silence, laissant cette insulte là ou elle était. Aliénor n’était pas tendre, elle était sociable, très douée pour faire en sorte qu’on se rappelle d’elle, mais très dure quand il s’agissait de passer sa carapace. On pouvait y aller en douceur, comme Colby ou Deryn, ou de manière pus violente comme Rey ou Jeff qui avaient été confronté à la partie garce de la jeune fille. Dans tous les cas, on pouvait en perdre des plumes.

-C’est l’une des lois de Gamp, on ne peut pas créer un vrai sentiment amoureux. Alors vous pensiez vraiment qu’un objet pouvait supprimer l’amour ? On est faits pour aimer et être aimé. C’est quand on aime qu’on est la meilleur version de nous-même. Normal que ce truc vous détraque.

Dit-elle en pointant la statuette du doigt. Aliénor Delphillia qui avait emmuré son cœur après une histoire qui l’avait détruite venait de remettre en cause tout son fonctionnement et d’avouer ce qu’elle savait depuis toujours mais qu’elle cachait au fond d’elle-même. Il était tellement simple de ce convaincre soi même de ces conneries. Mais quand on arrive à de tels tournant dans la vie, c’est toujours la vérité qui sort.

-Je sais pas s’que vous attendez de moi Miss…

Elle planta son regard dans celui de la barmaid. Elle n’allait pas lui pardonner comme ça, la vie c’est fait d’actes les paroles n’ont que peu de sens. Elle était perdue, elle ne savait pas quoi faire de cette proposition d’emploi si c’était toujours valable, elle ne savait pas comment la barmaid imaginait la suite, elle nageait en eau trouble. Mais après tout, en ce moment, c’était l’histoire de sa vie.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

11 juin 2023, 18:29
L'œil du cyclone
Au début interloquée par la réflexion de la jeune Alienor, je me surpris à sourire en pouffant de rire, secouant doucement la tête de droite à gauche. Bête, je l'avais été, totalement stupide même. Je me sentais encore trop vide et faible pour lui opposer quelconque résistance, mais je rêvais du moment où je pourrais à nouveau lui rabattre son caquet. Je passai lentement ma main sur mon visage, expirant longuement. L'insulte fut absorbée, toute méritée qu'elle était.

Je bus une gorgée d'eau, avant d'arquer un sourcil en entendant le discours de la jeune fille, haussant totalement le deuxième en déposant la bouteille sur la table. L'envie de taquiner était là, puissante, l'envie de presser là où ça faisait mal et... J'eus un doux sourire.

- Ça par exemple...

Je la désignai d'un index accusateur, ouvrant de grands yeux.

- Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Miss Delphillia ?

Et dans un petit rire las, j'abaissai ma main jusqu'à la poser sur la table, baissant la tête, incapable de comprendre où j'en étais. Je passai mes doigts dans mes cheveux, laissant ma main sur ma nuque avant de redresser la tête.

- Je ne sais pas.

Je laissai flotter un petit silence, avant d'hausser les épaules. Dire la vérité sans chercher à faire la maligne, voilà ce que j'avais de faire.

- Une autre course. Une vraie. Voilà ce que j'aimerais, pour être honnête... Je n'ai pas supporté de ne pas pouvoir en profiter autant que je l'aurais voulu... J'avais plein d'idées pour pimenter le reste de la soirée, mais... pouf.

J'ouvris les doigts de ma main comme une fleur qui s'ouvrirait pour les beaux jours. Envolés, tous ces moments que j'attendais avec impatience. Je bus une autre gorgée, avant de poser mon menton dans le creux de ma main.

- La vie est fait d'actes. Le pardon également. Je tenais simplement à ce que tu saches à quel point je regrette ce qui s'est passé, et que tu me laisseras l'occasion de me rattraper.

Quelque part, perdue avec Sixtine.

11 juin 2023, 22:18
L'œil du cyclone
Dans un autre contexte elle aurait ri. Ri de cette remarque de la barmaid, ri de cette différence flagrante entre ce qu’elle venait de dire et ce qu’elle affichait habituellement. Mais là, le contexte ne s’y prêtait pas vraiment. Aliénor était encore blessée par ce qu’il s’était passé la veille et avait encore bien du mal à rassembler tous les morceaux du puzzle. Elle ne comprenait ni les actes de l’adulte ni son mea-culpa de la matiné. « Je ne sais pas ». Une phrase si simple que chacun prononce une bonne centaine de fois alors qu’elle est si dure à dire quand on en comprend le sens. Je ne sais pas, apprends-moi, je suis perdue et je n’ai pas les connaissances. Elle ne savait pas et ce n’était pas étonnant. Elle n’avait jamais essayé de sauver une relation, alors elle ne pouvait pas savoir. Avouer qu’on est ignare dans un domaine, pour quelqu’un qui avait juste un minimum d’égo ce n’était pas agréable. Alors le dire en pleine conscience était bien plus fort que ce qu’on pouvait penser.

Une vraie course ? Aliénor n’était pas prête d’en faire une aussi tôt. La précédente lui restait encore en travers de la gorge. Alors non, pas de course prochainement. Elle serra les dents, mais à la phrase suivante Aliénor leva de-nouveau les yeux vers l’adulte, regard qu’elle avait baissé au milieu de son discours.

-Vous êtes certaine que vous n’êtes pas juste legilimens ?

Elle venait exactement d’exprimer les pensées de la Poufsouffle. Les actes. Le pardon oui, les paroles si tu veux, mais rien ne valait les actes. Des actes forts, puissants, ou des actes doux, du quotidien. Voilà des choses qui pouvait prouver des remords, qui pouvaient provoquer le pardon et faire renaitre de ces cendres une relation. Mais l’occasion ? Auraient-elles l’occasion ?

-Votre offre de travail tiens toujours ?

On dirait une opportuniste qui chercher à faire chanter son futur patron pour être certain d’avoir le travail. Mais ce n’était pas le cas. Aliénor avait besoin de savoir déjà et ensuite, travailler dans le même lieu serait une source d’occasions immense et infinie, que ce soit pour Miss Lilith, ou pour Aliénor. Occasion de prouver que ce n’était qu’une erreur et occasion pour pardonner.

-Parce que si oui et que je l’accepte et ça permettrait des tas d’occasions.


Elle devait encore en parler avec ces parents, elle devait encore peser le pour et le contre. Mais au moins elle aurait les cartes en mains pour la suite. Elle avait besoin de savoir et au fond elle était persuadée que l’adulte aussi avait besoin de cette réponse.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

20 juin 2023, 09:44
L'œil du cyclone
En temps normal, la Stéphanie habituelle aurait tout simplement gerbé sous le coup immense qu'elle venait d'infliger à son ego et à sa fierté. Mais en cet instant, j'étais tout simplement insensibilisée. Les séquelles de l'explosion des émotions de toute à l'heure commençaient à se faire ressentir, et le contrecoup était puissant. Mais je me fis la réflexion que cette faiblesse pourrait bien être une bonne chose dans cette situation. Elle m'empêchait d'être sarcastique et d'éviter le problème en tournant autour, je ne voulais pas perdre de temps ni jouer. Et lorsqu'Alienor releva les yeux vers moi, sa phrase m'arracha un léger sourire après un instant de flottement. Je secouai doucement la tête en me redressant, les bras croisés sur la table, le regard baissé.

- Je me plais parfois à penser que je le suis... Mais si je l'étais réellement, je ne me serais pas fait avoir par cette vendeuse sans scr... un peu trop maligne.

Je manquai de me mordre le langue en corrigeant ma phrase. Malgré toute ma faiblesse, hors de question de m'apitoyer sur mon sort. Mes yeux se posèrent à nouveau sur la statuette, et j'hésitai à tout simplement la fracasser sur place, mais j'avais une idée bien précise pour elle.

Alors que je poussai une lente expiration en m'adossant à ma chaise, plus ou moins résolue à perdre Alienor, sa réaction me surpris. Et je demeurai interdite, figée, pendant plusieurs secondes, incapable de la moindre réaction. Puis un sourire déforma lentement mes lèvres, et je fus agréablement prise de court de voir que mon coeur se réjouissait véritablement de cette réaction. Le soulagement face au fait que je pouvais encore véritablement ressentir quelque chose se diffusa lentement en moi. Je levai les yeux vers l'adolescente, un doux sourire aux lèvres, avec une pointe de taquinerie déformant les commissures.

- Et bien... Laisse-moi réfléchir un peu...

Je détournai le regard, et je comptai un instant faire durer l'attente, mais ma tête tournoyant et douloureuse me força à écourter la taquinerie. Mes yeux revinrent sur elle.

- Oui. Évidemment qu'elle tient toujours.

J'aurais voulu rajouter quelque chose, une petite blague, une petite pique, quelque chose pour la provoquer et nous amuser toutes les deux. Mais je ne fis que la regarder dans les yeux, un léger sourire flottant sur mes lèvres.

Quelque part, perdue avec Sixtine.

26 juin 2023, 19:04
L'œil du cyclone
Un sourire passa très furtivement sur les lèvres de la jeune Delphillia avant qu’elle ne reprenne son sérieux, poursuivant don petit déjeuner. Elle ne pouvait pas se permettre d’être en retard à son train, même si le trajet ne prenait pas plus de 2h. Mais bon, sa maman allait venir la chercher elle ne pouvait pas se permettre de la faire attendre trop longtemps.

Une fois sa bouchée avalée et son assiette presque vide, elle releva de nouveau les yeux vers son interlocutrice.

-Dans ce cas il y a des chances pour qu’on se croise plus souvent que ce que je pensais. Donc vous pourrez essayer de prouver que l’amitié qu’on était en train de construire n’était pas qu’un jeu pour vous.

Parce que oui, Aliénor voyait presque ça comme une future amitié. Faire une course de balais sur la tamise, c’est un moment unique qui ne se reproduira probablement jamais et qui, du fait de son caractère exceptionnel permettait à deux personnes de se rapprocher et de tisser des liens forts. Mais ce n’avait pas été le cas et toutes les espérances de la jeune fille avaient été balayées. Mais bon, il y avait peut-être une chance et Aliénor se devait de lui laisser.

-On verra bien ce qu’il en ressort, mais j’ai pas non plus envie d’abandonner ce début d’amitié moi non plus. Vous êtes plutôt cool pour une adulte.

Elle déposa ces couverts dans son assiette avant d’attraper son verre et le terminer cul sec. Elle le déposa sur la table sans vraiment contrôler son geste ce qui fit claquer le verre contre le bois en un bruit plus fort qu’imaginé. Mais bon, le verre était intact, elle avait bien le droit de faire du bruit non ?

-Je vais devoir aller à la gare pour ne pas rater mon train. Je vous enverrais ma réponse par lettre.

Elle se leva et indiqua qu’elle souhaitait payer son petit déjeuner. Une petite coupelle vola jusqu’à elle et elle y déposa quelques pièces avant de se retourner vers Miss Lilith.

-Et débarrassez-vous de ce truc.

Elle venait de donner un ordre à un adulte ? Aliénor Delphillia venait de donner un ordre à quelqu’un de bine plus mature et avec bien plus d’expérience qu’elle ? Mais pour qui ce prenait-elle l’adolescente à peine majeure là ? Enfin, visiblement elle ça ne la choquait pas. Elle attrapa son sac avant de partir en direction de la gare de Paddington du côté de Hyde Parck. Elle avait un peu de trajet en métro donc elle n’avait pas envie de prendre du retard à cause d’un métro raté.

-Au revoir !


Lâcha-t-elle en passant la porte, ne sachant pas exactement quoi penser de cette discussion.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

27 juin 2023, 10:09
L'œil du cyclone
J'attendis un bref instant la réponse de l'adolescente, suspendue à mes lèvres, et je ne pus m'empêcher d'être bercée d'un bref espoir que tout allait s'arranger. Ce qui ne me ressemblait pas, et j'en étais de plus en plus perturbée. Sa première phrase me laissa béate un instant, je ne pus que lui rendre son regard sans broncher. Ses déclarations s'enchaînaient, et je ne pus y répondre, incapable de faire fonctionner mon cerveau avec suffisamment de célérité. La joie mêlée à l'incrédulité m'empêchaient de mettre en application ma loquacité, pourtant partie intégrante de moi. J'étais épuisée par le soulagement. Je l'observai se lever, et payer, avant de me donner un ordre comme si j'avais son âge ! Qu'avait-on fait du respect dû aux aînés... Je demeurai encore incrédule et immobile un moment, fixant la statuette d'un regard vide, avant de me frotter le visage de mes mains.

- Oh alors là, compte là-dessus... Je vais bien m'en débarrasser de celle-là.

Je rouvris mes yeux en jetant un regard froid à ce maudit objet, j'avais déjà ma petite idée sur ce que j'allais en faire. De ma baguette, je la fis léviter dans mon sac, refusant d'à nouveau la toucher, le visage dur, tout en me redressant pour me diriger vers ma chambre, jetant mon sac dans le coin opposé au lit, le plus loin possible. J'allais enfin pouvoir me reposer un moment... À quand remontait ma dernière bonne nuit de sommeil ? J'étais incapable de m'en souvenir.

Un léger sourire flottait sur mes lèvres. Delphillia avait dit que j'étais cool... Je pouffai de rire, et la connaissait, je me doutai qu'elle n'avait pas dû dire cette phrase à beaucoup de monde. Et de manière puérile, j'en tirai pendant une brève seconde, une immense fierté.

Je commençai à déjà réfléchir à comment j'allais présenter le projet de stage à Agatha, anticipant avec impatience les prochaines interactions que j'allais pouvoir avoir avec l'adolescente. Et puis, une joueuse de Quidditch comme stagiaire, c'était l'idéal non ? Suffisamment de force pour lui faire effectuer les travaux un peu ingrats. Haha, j'en ris d'avance. Le reste de ma réflexion ne se fit jamais, puisque je plongeai dans un sommeil sans rêve, reposant et réparateur, enfin.

Merci pour le RP encore une fois ! Et vraiment désolée pour le stage...

Quelque part, perdue avec Sixtine.