Comme prévu, je trouvais la salle de cours des potions ouverte et totalement vide. Je ne disposais que d'un petit quart d'heure avant que les premiers élèves, des cinquième année, n'arrivent pour leur leçon de l'après midi. Un repérage minutieux des heures d'ouverture et de l'occupation des lieux m'avaient renseigné sur le meilleur moment pour m'y aventurer à l'écart des regards. Il ne restait plus qu'à espérer que le Mrs Xarinez soit tranquillement en train de faire une bonne sieste, sans quoi je risquais de la voir surgir à tout moment de son bureau.

Depuis le premier jour, j'aimais cet endroit, son odeur, ses objets, les souvenirs que j'y avais déjà. Chaque minute, chaque leçon, chaque découverte, tout ici résonnait en moi transformant l'attente du cours prochain en un pénible manque que je taisais en m'infligeant d'inlassable séance de travail et de recherche sur mes devoirs. Pourtant, ma présence ici, aujourd'hui, bien que délectable n'avait pas pour objet cette fois ci d'écourter mon attente. Non. Si j'avançais maintenant, d'un pas déterminé et silencieux, entre les tables et les étagères chargées d'ingrédients, c'était dans un but bien plus inavouable. J'étais donc nerveux, sur le qui-vive et après un dernier regard par dessus mon épaule pour m'assurer que personne ne m'avait suivi jusqu'ici, je plongeais ma main dans la poche de mon pantalon tout en avançant vers l'objet de ma venue.

Lavinia était agacée. Les cours de potions n'avaient lieu que le vendredi, et elle occupait généralement ses mercredis à préparer les devoirs des jours suivant. Mais en ce début d'après-midi, après avoir travaillé ses cours de Défense contre les forces du mal et d'Astronomie, elle s'était retrouvée à chercher les notes de son dernier cours, sans réussir à mettre la main dessus. Après une vingtaine de minutes à chercher dans son sac, dans sa chambre, dans le dortoir et même dans la salle commune, elle dût se résoudre à accepter l'évidence : soit un élève jaloux s'était amusé à lui faire une mauvaise blague, soit elle avait oublié son précieux cahier dans la classe même de Madame Xarinez...

D'un pas pressé, elle s'était donc dépêchée de rejoindre le cours de potions, qu'elle espérait être désert à cette heure, afin de se remettre à travailler dans les meilleures conditions et le plus rapidement possible. Cependant, quand elle s'engouffra dans la salle d'un pas feutré, elle remarqua avec surprise qu'elle n'était pas seule. Un jeune Serpentard lui tournait le dos, trop accaparé par la vue des flacons qui décoraient les étagères de la pièce pour s'être aperçue que la petite blonde était entrée derrière lui.

Lavinia plissa les yeux, surprise et méfiante. Elle l'observa en silence, utilisant la porte entrebâillée pour rester discrète. Le garçon ne semblait pas là pour un objet oublié dans la salle. Il longeait les étagères, il semblait tendu, et il jetait souvent des coups d’œil en arrière, ce qui forçait Lavinia a faire un pas en arrière pour se cacher derrière la porte. Elle le reconnaissait : c'était Ezra Waite, en première année, comme elle. Soudain, ce dernier sembla prendre une décision. Il plongea sa main dans une de ses poches et s'avança d'un pas décidé vers une étagère. La jeune fille réagit avant même qu'il ne tende la main pour s'emparer d'un flacon.

- Je peux savoir ce que tu comptes faire ? demanda-elle d'une voix forte et glaciale.

Elle s'avança à découvert, et le fixa, les bras croisés, le regard réprobateur et empli de jugement.

Je me retournais vivement et braquais un regard inquisiteur sur celle qui venait de me surprendre. Une Serpentard se tenait dans l'entrée, les bras croisés et la mine sévère. Je reconnus sans peine le visage méprisant de Lavinia Campbell, une fille de ma classe, petite et blonde, maigrelette et hautaine. Le genre d'élève qui m'inspirait méfiance et sournoiseries.

Je ne l'avais pas entendu se glisser dans mon dos et cette désagréable constatation, allié au ton perfide de l'intruse, me mettait encore plus sur de mauvaises dispositions. Je laissais un instant le silence se dresser entre nous puis m'élançais sur elle d'un pas vif sans lui laisser le temps de réagir. Je l'évitais au dernier moment et d'un leste mouvement d'épaule, je pesais de tout mon poids sur le battant de la porte qui se referma avec un léger bruit sourd et métallique.

Je me trouvais maintenant derrière l'impertinente, le dos contre sur la porte et, sans lui laisser le temps de riposter, lui assénais d'un ton aussi retors que le sien :

"T'amuses tu à me suivre, Lavinia ?"

Je savais pertinemment que ce n'était pas le cas. J'avais pris trop de précaution pour cela. Elle se trouvait là par hasard pourtant le résultat était le même : j'avais été pris de cour et je n'avais que quelques secondes pour évaluer la suite des évènements.

Ezra ne répondit pas tout de suite, mais son regard furieux en disait long. Elle l'avait pris la main dans le sac. Enfin, presque, puisque l'intervention de la blondinette semblait l'avoir coupé dans son élan. Alors qu'il s'avança d'un air agacé et menaçant dans sa direction, Lavinia plissa les yeux et se redressa encore davantage. Il croyait qu'il lui faisait peur ?... Ce n'était qu'un enfant, comme elle, et la jeune fille savait bien que le tort était du côté du garçon. Elle ne reculerait pas, et il ne l'intimiderait pas, si c'est ce qu'il essayait de faire...

Mais la confrontation n'était pas ce que semblait chercher Ezra, pas tout de suite en tout cas. Sa priorité fût de passer derrière la jeune fille pour refermer la porte dans un bruit sourd. Pour la discrétion, il repassera... Alors que le garçon s'appuyait sur la porte, bloquant la seule sortie possible de la pièce, Lavinia sentit une légère tension commencer à lui saisir les épaules, qu'elle essaya de chasser. Non, il ne lui faisait pas peur.

- T'amuses tu à me suivre, Lavinia ?

L'intéressée eut un éclat de rire rauque qui claqua dans l'air, sans qu'aucune joie ne soit perceptible, à défaut du mépris que la question lui inspirait.

- Crois-moi, si j'avais voulu m'amuser, j'aurais trouvé un jeu bien plus intéressant que ça. Et toi, ça t'amuse de fureter dans une salle de cours, de voler des potions à une professeure, de prendre le risque de nous faire perdre des points au sablier ?...

La question avait une allure claire d'accusation, mais c'était également un pari pour la petite Campbell. Après tout, il n'avait pas répondu à sa première question, elle était donc en droit de trouver elle-même une réponse à celle-ci... Elle verrait ensuite s'il le concédait ou si elle s'était trompée.

J'aurais du me sentir offusqué. Pour qui me prenait elle ? Je n'étais pas là pour voler quoique ce soit, la vraie raison ne la concernait pas. Droit dans mes bottes, les accusations de la Serpentard ne m'ébranlaient pas. Je ne ressentais même pas le besoin de la désavouer. Quant à son petit rire moqueur, son ton méprisant et son air de princesse, ils ne m'atteignaient pas. Après quelques mois dans la même classe, j'avais perçu l'effet que la blonde déclenchait sur son passage, forgeant par la même occasion mon propre avis sur ma camarade.

Lavinia ne me dérangeait pas. J'aimais les personnes qui ne laissaient pas indifférent ou celles qui possédaient une certaine originalité, comme Sunday par exemple. Lavinia, elle, me paraissait complexe et trompeuse, cela ne la rendait que plus intéressante à mes yeux. Sa présence ici était donc une bonne surprise. Il me plaisait de nous confronter.

Nous étions assez proche pour nous toiser. Est ce que cette proximité la rendait nerveuse ? Avait elle peur ? Je ne pouvais l'affirmer. Cela faisait monter mon agacement. Ma main droite, toujours fourrée dans ma poche, je lâchais le petit canif qui s'y trouvait. Mes plans tombés à l'eau, il ne m'était plus nécessaire. J'optais pour un tout autre dénouement eten m'approchant encore :

"Toi aussi, tu n'as rien à faire ici, à moins que... tu ne sois venue liaver¹ un truc ?"

@Sunday Vandermeer pour la mention
¹ liaver : voler (langue gitane)

Lavinia papillonna des yeux, surprise par la question sortie de nulle part.

- Qu'est-ce que je serais venue laver dans une salle de cours ?...

Ezra s'était encore approché d'un pas. Les deux enfants étaient à présent si proches que Lavinia pouvait presque observer son reflet dans l'iris du garçon. La tension ne quittait pas la petite Campbell, et elle serra même la mâchoire quand elle nota qu'Ezra la surplombait de quelques centimètres. Pas de beaucoup, mais suffisamment pour l'intimider un peu. Après la surprise, il n'avait pas bronché, ne s'était pas dégonflé, et continuait à la toiser avec une assurance et une colère larvée qui n'aidaient pas à rassurer la blondinette.

Lavinia se força à maintenir son regard, à le fixer sans baisser les yeux, la tête haute et le dos bien droit pour gagner quelques centimètres, la main prête à se saisir de sa baguette. Elle aurait pu même se hisser sur la pointe des pieds, mais malgré toute sa volonté, elle n'avait pas pu s'empêcher de faire un petit pas en arrière, sur la défensive, quand il s'était approché beaucoup trop prêt d'elle à son goût. Les rôles étaient inversés, et cela n'était pas en sa faveur...

- J'ai oublié mon cahier de potion dans la salle, voilà pourquoi, siffla-t-elle entre ses dents avec un regard noir.

Elle n'aimait pas être dans le rôle de l'accusée, elle n'aimait pas l'impression de devoir se justifier alors que c'était lui qui était en tort ! Elle enchaîna aussitôt pour tenter de reprendre l'avantage.

- Tu changes de sujet. Si tu n'es pas là pour voler, alors qu'est-ce que tu fabriquais ? s'entêta-t-elle à demander, d'un ton froid mais obstiné.

D'ailleurs, il ne l'avait pas vraiment démenti quand elle l'avait accusé... Et si c'était vraiment ce qu'il était venu faire ?

Telle une vipère acculée, Lavinia se dressa pour me rendre la pareille. Pendant un court moment, nos volontés se jaugèrent, nos souffles absents se mêlèrent. La main prête à menacer de sa baguette, la Serpentard se méfiait de moi. Et son malaise, perceptible, la forçait à reculer d'un pas, sans pour autant lui faire perdre son implacable froideur. L'ascendant était pour l'instant de mon côté mais tout pouvait encore basculer. Lavinia ne se laisserait pas manœuvrer facilement.

Bien que distrayante, cette opposition m'alarmait. Maintenant, que je savais qu'elle n'était là que pour un livre oublié - sur ça, au moins, elle ne mentait pas - le reste de son attitude m'apparaissait plus ambiguë. Qu'avait elle à gagner dans une confrontation ? Même si contrairement à elle, je n'avais rien à faire ici, le fait de me surprendre ne l'autorisait pas à m'accuser de vol. J'avançais à nouveau avant de riposter :

"Pourquoi mes affaires t'intéresses tant que ça Lavinia ? C'est quoi ? De la curiosité. De l'intérêt ?"

Lavinia n'était pas assez stupide pour imaginer obtenir de ma part des explications sans même batailler. Alors pour la pousser encore dans quelques retranchements, j'empoignais son frêle avant bras et, d'une pression lui signifiait que je ne lâcherais pas facilement prise :

"Laisse la magie en dehors de ça, si tu veux bien."

Ezra était semblable à un serpent. Il évitait les questions avec calme et assurance, tout en la fixant de ses yeux noirs et froids. Lavinia ne baissera pas le regard, mais plus la situation se prolongeait, plus elle était mal à l'aise. Pour maintenir son assurance, elle cherchait une petite pointe d'agacement et de colère à invoquer dans son cœur, qu'elle trouva sans trop de difficulté : elle lui avait donné une réponse, mais Ezra ne lui avait rien céder. Ce n'est pas comme ça que fonctionnait une conversation...

- Tu es dur de la feuille ? grinça Lavinia, tout en faisant un effort pour maintenir une voix ferme et assurée, contrairement à l'inquiétude qu'elle ressentait. Je te l'ai déjà dis, pourquoi. Ne me fais pas répéter.

Cependant, Ezra ne l'écouta même pas. Dans geste vif, il empoigna Lavinia par le bras, tout en lui glissant un avertissement. Le sang de la petite Campbell ne fit qu'un tour quand il outrepassa son espace personnel, tout son corps de raidi violemment et son esprit se mit à hurler comme une alarme.

- Ne me touche pas !! s'écria-t-elle, en se dégageant violemment.

Ezra maintient sa poigne, mais Lavinia insista et finit par se dégager. Elle bondit aussitôt en arrière, franchement effrayée et légèrement tremblante. Son avant-bras était douloureux. On pourrait presque voir des petites marques rouges contrastées sur sa peau blanche. Il avait osé. Il avait osé la toucher. Jusqu'où serait-il prêt à aller pour garder un secret qu'elle ne connaissait même pas ? La jeune fille avait sortie sa baguette et l'avait dirigé vers Ezra par réflexe, mais tenta de retrouver son calme. C'était complétement idiot. Est-ce qu'ils allaient vraiment se battre ? Elle baissa sa baguette, tout en surveillant la réaction du garçon avec inquiétude.

- Je laisserais la magie en dehors de ça, si tu arrête de chercher à m'intimider. Ou non, tu as raison... Si tu recommences à t'approcher trop prêt de moi, je hurle. On est seul dans la pièce, mais les murs de pierre ne sont pas insonorisés. Et je t'assure que j'ai une voix qui porte loin, quand je m'y mets. Je ne sais pas ce que tu cherchais à faire, mais continue comme ça, et tu auras une excuse toute trouvé pour finir dans le bureau de notre professeur...

La tirade avait fait de bien à la petite Serpentard. Elle s'était redressée et avait retrouvé son assurance hautaine et froide. Elle serra fermement sa baguette, toujours baissée vers le sol. Elle n'était pas rassurée pour autant.

- Mais franchement, tu crois vraiment que c'est raisonnable d'aller jusque là ?...

Elle était ouverte aux compromis. Mais ce sera donnant-donnant.

"Très bien."

Loin de la résignation, j'expirais pourtant ces mots qui sonnaient comme un apaisement. L'opposition devait cesser. Lavinia venait de me prouver avec hargne et discernement qu'il n'était jamais bon de pousser un affrontement jusqu'à son point de non retour. Sage de sa part. Elle m'impressionnait. La pugnacité dont elle avait fait montre appelait un retour, surtout au prix qu'elle venait de payer - ma poigne marquait encore la peau de son bras. Jamais, je n'avais souhaité lui faire de mal.

J'allais donc lui révéler mes intentions sans pour autant tout lui dire. Elle n'avait nul besoin de connaître toute l'histoire, la lettre, les soucis d'argent de mon oncle et sa manière insistante de me pousser au vol à ses fins propres : "Prends ce qui est le plus couteux : tout ce qui est de dragon, bezoards, crins de licorne...". J'avais suivi jusqu'à présent ses instructions et, sans l'intervention de Lavinia, j'inspecterais déjà le contenu de la réserve de potion. Pour autant, serais je aller jusqu'à dérober les ingrédients qui m'était réclamé ?

En tout cas, le ton de Lavinia avait changé, je comptais donc en faire de même puisqu'elle l'emportait sur un point : rien dans mon attitude n'avait été raisonné.

"La réserve de potion. C'est elle qui m'intéresse."

Je marquais une pause, le reste de mes plans lui resterait secret, alors je l'enjoignais :

"Maintenant que tu as ta réponse, récupère ton cahier et fiche le camp avant que quelqu'un n'arrive."

Lavinia retient un soupir de soulagement quand Ezra décida lui aussi de faire baisser un peu la tension qui régnait dans la pièce. Elle se détendit à son tour et rangea sa baguette. À partir de maintenant, si elle restait plus nonchalante qu'accusatrice, il n'y a pas de raison que l'ambiance empire de nouveau. Elle remarqua que le regard du garçon se posa un bref instant sur son bras, et elle fit satisfaite de voir qu'il semblait un peu regretter son geste. Mais il ne s'excusera pas. Elle ne l'aurait pas fait à sa place non plus.

Quand Ezra lui avoua son objectif, Lavinia fronça les sourcils, intriguée et désapprobatrice. La réserve de potion était l’entrepôt des ingrédients magiques les plus rares et les plus coûteux de Poudlard. Avait-il fait un de ces paris idiots entre jeunes sorciers écervelés qui consistaient à enfreindre le règlement de l'école pour s'attirer l'approbation factice d'un groupe d'idiots ? Lavinia ne connaissait pas bien Ezra, mais il ne lui donnait pas l'impression d'être ce genre de garçon. Il traçait son propre chemin. Mais en même temps, il était encore bien trop jeune pour réaliser une potion qui nécessiterait ces ingrédients. Cherchait-il à les revendre ? Mais aucun vendeur sain d'esprit n'accepterait des ressources aussi rares d'un jeune écolier sans poser un minimum de question... Ou bien dans certaines ruelles bien spéciales, ou un garçon de douze ans, seul, ne passerait de toute manière pas inaperçue.

Cela coûtait à Lavinia de battre en retraite, alors qu'elle aurait aimé continuer à lui faire comprendre qu'il allait commettre une erreur monumentale, et qu'il mettait la maison en danger avec ses idioties. Quelques pouvaient être ses raisons, la jeune fille était persuadée qu'elles seraient mauvaises. Mais elle ne pouvait pas se permettre de continuer d'insister frontalement. Elle n'était pas en position de force. Ezra était un né-sorcier, comme elle, ils étaient donc à égalité en termes de magie. Il connaissait les mêmes sortilèges et les mêmes contre-sort qu'elle. Et en terme de force brute, il était bien plus grand qu'elle et sa poigne lui avait bien fait sentir qu'en matière de muscles, elle ne ferait pas le poids. Pas qu'elle eut grand espoir à ce sujet d'ailleurs...

- Oh, et puis, flûte, lâcha-t-elle, simulant un brusque agacement et désintérêt.

Elle fit mine de chercher son carnet, prenant bien soin d'éviter la table où elle savait pertinemment qu'il se trouvait, tout en continuant à parler d'un air parfaitement détaché, bien qu'elle jetait des regards discrets en direction du jeune garçon, guettant sa réaction.

- De toute manière, la réserve est sans doute soumise à un inventaire régulier. C'est impossible qu'une disparition passe inaperçu. Sans parler d'éventuels sortilèges de protection, ou de tableaux cachés qui serviraient de vigile...

Elle finit par "trouver" son carnet et fit mine de le feuilleter pour vérifier qu'il s'agissait bien du sien, tout en continuant à se parler à voix haute.

- Tu savais qu'il y avait même des sortilèges de révélation d'empreintes ?... Bon, bien sûr, un sorcier expérimenté pourrait utiliser un sortilège d'oblitération... Mais c'est du très haut niveau de sortilèges...

Elle referma le carnet dans un claquement sec et le mit dans son sac d'un mouvement souple.

- Mais tu as raison, autant partir avant que quelqu'un arrive, et qu'on me traite de voleur jusqu'à la fin de ma scolarité.

Elle ne savait pas pourquoi elle prenait autant le risque de le mettre de nouveau en colère, malgré ses précautions. Pourtant, une petite voix la poussait à tenter de le dissuader. Il n'était pas bon de ternir sa réputation auprès de ses professeurs et de ses camarades, qui finiront bien par l'apprendre, et ce, dès la première année... Mais ce n'était de toute manière pas ses affaires, comme il le lui avait si bien fait comprendre. Elle se tourna et fit mine de se diriger vers la sortie, espérant qu'il la suivrait. De toute manière, s'il ne le faisait pas, c'est elle qui prendrait alors l'ascendance sur lui. Parce qu'elle saurait qui serait le responsable du vol dans la réserve, et qu'elle seule déciderait alors de quoi faire de cette information...

Me revoilà, merci de ta patience !