Cela faisait déjà deux jours que les cours avaient repris. Après la métamorphose, la botanique, l'histoire de la magie et les sortilèges, Eileen avait bien besoin d'une journée "libre" pour avancer ses devoirs. Elle avait un peu de mal à se remettre dans le bain après les vacances de Noël qui lui avaient fait du bien. Revoir sa famille lui avait remis un coup de boost pour entamer ce nouveau trimestre.

Hésitant entre la salle commune, la bibliothèque et la salle d'études, la jeune fille posa le pour et le contre. Elle ne voulait pas remonter jusqu'à la Tour Ouest donc niet pour la salle commune. Elle hésita entre les deux lieux restants. Finalement, n'ayant pas de recherches à faire et le nombre de places étant limitée à la bibliothèque, Eileen s'orienta vers le deuxième étage.

Elle prit le chemin de la salle d'études sans y penser. Elle adorait cet endroit pour travailler dans le calme, généralement maintenu par un professeur volontaire qui surveillait les élèves.

Lorsqu'elle arriva devant la salle d'études, qu'elle ne fut pas sa surprise de tomber sur son amie, Daphné. Pendant les cours de début de semaine, elles n'avait pas pu discuter... Eileen mourait d'envie de savoir comment allait son amie et ce qu'elle avait fait pendant les vacances d'hiver.

- "Salut Daphné ! Je ne te l'ai pas dit en cours, alors "bonne année" ! J'espère que tu as passé de bonnes vacances ! Tu es restée à Poudlard ou tu es partie ? Comment était ton Noël ? Tu as été gâtée ? Et ton nouvel an ? Oh, j'ai trop de choses à te raconter... mais avant à toi ! Dis-moi tout ! "

La jeune irlandaise, tout à son échange avec sa camarade, n'avait pas remarqué que ce bavardage devait s'entendre de la salle d'études.

Daphné avait voulu trouvé un lieu pour étudier tranquillement, et elle avait finit par se diriger vers la salle d'étude. Elle s'était assise dans un coin de la pièce et s'était mis à réviser son cours de potion. Elle avait vraiment des difficultés à comprendre cette matière. Elle devait rédiger un exposé et elle avait vraiment du mal. Elle était plongé dans son devoir et ne remarqua donc pas la jeune Serdaigle qui s'approcha d'elle.

- "Salut Daphné ! Je ne te l'ai pas dit en cours, alors "bonne année" ! J'espère que tu as passé de bonnes vacances ! Tu es restée à Poudlard ou tu es partie ? Comment était ton Noël ? Tu as été gâtée ? Et ton nouvel an ? Oh, j'ai trop de choses à te raconter... mais avant à toi ! Dis-moi tout ! "

Daphné se retourna vers Eileen tout sourire, elle était vraiment contente de la revoir ! Elle n'avait pas pu discuter depuis le retour des vacances, et Daphné aimait beaucoup papoter avec Eileen. Elle avait la conversation facile et était toujours pleine d'enthousiasme !

Daphné posa sa plume sur sa table.

- Mes vacances étaient super ! Je suis rentrée chez moi, et j'ai donc pu revoir ma grand-mère Charlotte ! Je suis allée voir le "Lac des cygnes" à l'opéra et j'ai même eu le droit d'aller en coulisse ! Oh, c'était vraiment super ! Je ne me suis jamais sentie aussi charmée !

Daphné souria à pleine dent en repensant à la belle danseuse qu'elle avait vu. Elle lui avait fait un autographe et lui avait offert de vieille pointe ! Elle était si belle, si majestueuse !

Se plongeant dans ses souvenirs magiques, Daphné en oublia presque la présence de Eileen, presque.

- Enfin, excuse-moi, j'étais dans mes pensées ! Le seul défaut à mes vacances fut la présence de mon horrible frère ! Il a été insupportable ! Ils ont été insupportables ! Trois frères, qu'ai-je fais pour mériter ça ...

Daphné s'était toujours posé la question, mais elle n'en avait jamais eu la réponse ... Efin, de toute façon, elle avait trois frères et ça ne changerait pas ! Sauf s'ils mourraient dans un accident ... Houlà ! Elle partait trop loin !

- Enfin bref. Et tes vacances ?D'ailleurs bonne santé à toi aussi !

@Eileen O'Brien @Padrec Clare

Quand on avait expliqué à Padrec qu'il aurait des heures de surveillances à faire en salle d'étude, il s'était dit que ce serait facile. Il pourrait s'asseoir à un bureau et travaillerait pendant que les élèves feraient de même.

Sauf qu'il en est tout autre. Il a eu le temps de poser ses affaires, super. Mais il commence à se demander si ce n'était pas un signal envoyé aux élèves pour le solliciter ! Apparemment surveiller rime avec aider. Ou alors c'est un test et il a échoué et maintenant on l'appelle pour avoir des informations sur tel ou tel sujet. Pas sur les runes, non, ça aurait été un peu trop facile ! Il a le droit à une demande d'explications sur les métamorphoses trans-substantielles. Alors c'est bien gentil mais ça date ! Heureusement qu'il peut lire une partie du cours pour se remettre en tête les informations.

Ensuite c'est le tour des antidotes. Fichue loi de Golpalotts, il est obligé de faire un schéma pour expliquer. C'est simple... quand on a compris. Une interception d'avion en papier dont il ne trouve pas l'origine mais qui l'informe qu'il est décoiffé. Merci, il s'en doutait, il n'arrive pas à ôter cette manie qu'il a de passer sa main dans ses cheveux. Hey mais d’ailleurs, ils sont censés étudier, pas le regarder et encore moins échanger sur lui ! Il est presque vexé. D'un autre côté nouveau prof... Il aurait dû s'en douter. Bon, pas de tête contrite ou rentrée dans les épaules. L'avion est détruit et il se retient à grand peine de se recoiffer discrètement.

Une Gryffondor lui fait signe pour une question en histoire de la magie, pas de soucis, fastoche. Cette matière il maîtrise ! Et puis avouons-le, les fondateurs de Poudlard sont tout ce qu'il y a de plus passionnant ! Sans parler de leurs reliques et... ah, zut, il s'est un peu trop enthousiasmé. Quelle était la question déjà ? Ah oui. Bon, il reprend.

Mais alors retentissent des paroles échangées... à voix haute ! Dans la salle d'étude ! Il lève les yeux, interloqué. Mais enfin que font ces deux là à papoter vacances alors que tout le monde travaille ? Il fronce les sourcils et se tourne vers les autres, tout aussi dérangés. Il cherche des yeux... Ah mais c'est lui le prof !

Il se dirige à grandes enjambées vers ce qui semble être deux amies heureuses de se retrouver et se racle la gorge en arrivant à leur hauteur.

"Bonne année à vous aussi mesdemoiselles." leur dit-il à voix basse mais assez sèche. "Enfin si vous souhaitez qu'elle le soit, il serait de bon ton de baisser le vôtre. C'est un lieu de travail ici !"

Eileen avait été heureuse d'apprendre que les vacances de Daphné s'étaient bien déroulées. Elle avait comme elle-même une relation privilégiée avec sa grand-mère.
Le lac des Cygnes, cela devait être quelque chose ! Une expérience à tenter peut-être au regard des étoiles dans les yeux de son amie.
Elle allait échanger avec la jeune Serpentard sur ses difficultés avec ses frères lorsqu'elle entendit des remontrances d'un nouveau professeur qu'elle n'avait fait qu'apercevoir à la table dédiée aux adultes dans la Grande salle.

En rentrant dans la salle d''études, elle n'avait même pas regardé qui était en train de surveiller. En général, quand elle venait là, elle restait un peu dans son monde pour étudier... et c'était ce qu'on attendait d'elle dans un tel lieu.

Elle ne s'était pas rendue compte que son bavardage avait pu être un peu fort pour ses camarades, tout à la joie qu'elle avait eu de retrouver son amie.

Contrite, elle s'adressa à ce professeur avec les cheveux en bataille. Elle se demandait si cela était dû à un tic nerveux ou à un signe de nervosité. Toujours est-il qu'elle était en faute, et qu'elle se devait de s'excuser. Ce n'était pas du tout son genre d'être au centre de l'agitation :
- "Oh... professeur, je suis désolée. Je n'avais pas fait attention que je parlais si fort... Je suis vraiment confuse... J'étais si contente de revoir Daphné... C'est entièrement de ma faute, j'ai entamé la conversation !"

Puis voyant tous les camarades de la salle d'études en train d'observer la scène, elle se rendit compte qu'elle avait aussi dû les déranger. D'un caractère franc et sociable, la jeune irlandaise poursuivit à destination de son tout nouvel auditoire :
- "Je suis vraiment désolée du bruit que je viens de faire. Veillez m'excuser !"

Peut-être que ce petit discours maladroit ferait en sorte que les autres élèves soient indulgents avec elle, mais elle n'était sûre de rien avec ce nouveau professeur qu'elle ne connaissait pas. Elle ne voulait pas partir sur de mauvaises bases avec lui. Elle attendit donc patiemment la suite des évènements.

Alors que Daphné parlait à Eileen, un professeur vint les déranger. Il avait pleins de tâches d'encres sur les mains, c'était vraiment quelque chose que Daphné trouvait à la fois sale et preuve d'une certaine intelligence. Le professeur avait les cheveux en pagaille, c'était vraiment très peu élégant. Enfin, il leur dit de se taire et Eileen s'excusa tandis que Daphné regardait ses ongles en soupirant, on ne pouvait vraiment tien faire dans cette école ! On ne pouvait même pas se souhaiter une bonne année sans être dérangé par un professeur décoiffé ! En plus de cela, tous le monde les regardait, la honte ! Certes elles avaient parlé un peu fort, mais bon, il n'y avait pas mort d'homme, elle avait juste haussé un peu le ton, sous le coup de l'émotion de se revoir après tant de temps ...

Eileen finnisa de s'excuser après plusieurs secondes à se morfondre devant le pauvre professeur.

Daphné soupira et se retourna vers la table. Elle reprit sa plume dans l'idée de continuer son travail mais elle se rendit compte qu'un grand silence s'était fait, sûrement dans l'attente de ses excuses au professeur décoiffé.

Elle se retourna vers lui lentement, avec un sourire contraint.

- Je suis désolé si vous trouver que nous avons fait trop de bruit, même si ce n'est pas mon avis, enfin, je retourne sur mon travail et je vous souhaite une agréable suite de journée à aider des élèves complétement perdu dans leurs devoirs. Je trouve d'ailleurs qu'il y en a trop. Vous ne trouvez pas ? Enfin, en tant que professeur vous devez également en donner une tonne, des devoirs je veux dire. En fait je suppose que je n'ai rien à dire sur cela ...

Daphné soupira avant de refaire un petit sourire au professeur.

- D'ailleurs monsieur, je vous souhaite une bonne année à vous aussi ! Je retourne à ma révision de potion si vous le voulez bien.

L'égo de la jeune fille avait pris un coup en se faisant remarquer, et ce n'est qu'après coup qu'elle sentie la honte en elle. Ses joues prirent une teinte rouge et elle eu un regard horrifié sur la situation.

La Serdaigle semble contrite. Apparemment elle ne s'est pas rendu compte de son attitude. Elle se confond en excuses et cela suffit amplement à enseignant. Il se contente de hocher la tête pour lui signifier que ses excuses sont acceptées et s'apprête à retourner voir la Gryffondor quand la Serpentard prend la parole.

Cependant, il ne s'attend pas à ce qui sort de sa bouche. Ce ne sont pas des excuses ou autre paroles de contrition, loin de là. Un sourcil se perd dans les cheveux de l'irlandais à mesure que la gamine déblatère. Car oui, dans son esprit, la jeune fille vient de dégringoler au niveau de gamine immature et irrespectueuse.

Ne souhaitant pas gêner les étudiants qui les entourent, et estimant que cela ne les concerne aucunement, il sort sa baguette et lance un sortilège d'impassibilité pour isoler cette table des autres. Très bien, elle veut s'exprimer à haute et intelligible voix, qu'elle le fasse.

Il range sa baguette et croise les bras. Il reprend d'une voix calme.

"C'est bon jeune fille ? Votre désir de vous donner en spectacle est assouvi ? Vous vous sentez mieux ? Parfait !"

Il ne lui laisse pas le temps de placer un mot, ce qu'elle a ou non à dire ne l'intéresse pas à cet instant. Ce n'est ni le lieu ni le moment.

"Vous serez rassurée, je pense, de savoir que vous aurez tout le temps et le calme nécessaire pour faire vos devoirs lors de votre prochaine retenue avec moi. Je vous attends demain soir à 20h dans mon bureau."

Cela lui laisse de temps de pouvoir parler à Sixtine et apprendre s'il a des choses à savoir sur cette élève. Non mais franchement, il vient à peine d'arriver qu'il doit déjà prévoir des retenus. Il est déçu.

Après ses excuses, le professeur avait hoché la tête, en acceptant semblait-il ce qu'elle venait de dire. Elle était vraiment navrée de s'être donnée ainsi en spectacle. Il n'était pas dans son caractère de ne pas respecter le règlement et c'est pour cette raison qu'elle fut abasourdie par la remarque de son amie lorsqu'elle prit la parole. Sous couvert de politesse, il y avait une impolitesse qui suintait... Cela cachait-il une sorte de mal-être de la jeune fille et si oui lequel ? Toujours est-il qu'elle ne pourrait pas éclaircir ce point tout de suite. Elle se doutait que le retour de bâton serait présent, et il ne tarda pas...

Soudain, l'enseignant fit un geste de sa baguette et prit la parole... Enfin, c'est ce qu'il parut à la jeune fille car elle n'entendait plus à présent ce qu'il disait. Etait-elle sourde ? Etait-ce une punition ? Avait-elle mal interprété le signe de tête de l'enseignant ? Puis, elle fit attention à ce qui l'entourait... non elle n'était pas sourde... Elle entendait un oiseau qui passait par la fenêtre, le murmure de ses camarades face à la situation, le mouvement qu'elle même fit sur sa chaise en s'interrogeant... mais alors que se passait-il ?

Après réflexion, elle se dit que son amie et le surveillant étaient comme dans une bulle dont on n'entendait rien sortir. En effet, pas plus que l'adulte, elle n'entendait de bruit en provenance de la Serpentard... Le retour de bâton qu'elle avait pensé arriver était probablement en train de se dérouler ! En y pensant, cela avait été un peu inconscient de la part de Daphné de répondre ainsi à un professeur qu'elle ne connaissait pas et dont elle ne savait pas comment il pourrait réagir...

Face au silence inhabituel dû à la bulle qui enfermait les deux protagonistes, la Serdaigle ne savait pas trop quelle posture adopter. Elle en était tenue à faire comme les autres étudiants de la salle et à observer silencieusement le duel se jouer, comme si elle voyait deux personnes discuter au loin sans comprendre ce qu'elles se disaient. Seuls les mimiques et les gestes pouvaient parler pour eux et en ce moment, l'enseignant n'était clairement pas content...

Oups ...

C'était le seul mot que Daphné avait en tête. Jamais, oh grand jamais elle n'aurait dut dire ce qu'elle avait dit ! Surtout à un professeur, qu'elle ne connaissait en plus. Elle se sentait vraiment stupide, elle était vraiment stupide. Jamais elle n'avait ressentie une telle honte de toute sa vie, car en prime, tous les élèves présents étaient en train de les regarder, elle et le professeur aux cheveux décoiffés. Elle devait surement avoir les joues cramoisies, et elle ne devait plus avoir de sourcil à force de se les arracher (une stupide habitude qu'elle avait depuis toute petite, et dont elle n'avait jamais réussi à se séparer).

Elle avait cru mourir lorsqu'il lui avait donné une retenue, elle n'était là depuis même pas six mois, et elle se faisait déjà remarqué ! Surtout que la jeune fille avait un égo et une fierté qu'il la torturait à ce moment précis. C'était la plus grande honte qu'elle n'ai jamais vécu ! Et tout ce qu'elle pouvait faire, s'était s'excuser et espérer que le professeur soit clément avec elle. Et elle avait souvent du mal à s'excuser, terrible fierté !

- Professeur, je suis vraiment désolé pour mon comportement, cela ne se reproduira plus, je vous le promet !

Daphné avait sorti des excuses toutes faites, et elle ne savait vraiment pas si ça allait marcher, alors, mettant son égo de côté et prenant une grande respiration, elle décida d'être sincère.

- Monsieur, je me suis emporté tout à l'heure, je ne voulais pas vous parler comme ça. La vérité, c'est que vous m'avez pris en tort, et que je déteste me faire remarquer, me faire réprimander. Comprenez, vous avez touché mon égo et ma fierté, et j'ai vraiment du mal avec ses deux traits de caractère. Je vous présente mes plus plates excuses, si vous voulez me garder en retenue, je comprendrais. Mais sachez que je regrette vraiment mes paroles.

Daphné baissa les yeux et s'arracha encore un sourcil.

S'attendant à des paroles acerbes ou un mouvement d'humeur, il laisse quelques secondes passer avant de tourner le dos à l'adolescente. Cependant, celle-ci le surprend en s'excusant. Un peu tard, mais en s'excusant tout de même.

Padrec est perplexe. Stratégie pour éviter la retenue ou paroles sincères ? Il n'a pas tout à faite envie de revenir sur sa décision, surtout si la Serpentard essaye de le manipuler. D'une part ce n'était pas dans sa nature de revenir sur ses décisions même s'il ne pense pas être obtus, et d'autre part, c'est un peu égocentrique mais il ne veut pas qu'une rumeur le disant manipulable se mette à circuler.

Il observe donc la jeune fille et son attitude corporelle l'interpelle. Elle semble vraiment gênée, ou est très bonne actrice. Puis son explication fuse. Ses paroles semblent difficiles et sincères. pas de fausses larmes, elle n'essaye pas de l'amadouer mais sort la vérité crue. Il l'a blessée dans son ego et celui-ci s'est rebiffé.

Il pensait tout de même ce qu'il avait dit, ce n'est ni le lieu, ni le moment.

"J'entends vos arguments et je les comprends. Voilà ce qu'on va faire. Vous finissez votre travail de potion ou je ne sais quel devoir vous aviez prévu de faire aujourd'hui. Dans le plus grand calme je vous prie. Je vous demande de vous présenter à mon bureau demain à 20h comme convenu. Là nous aurons le temps de discuter. Ce n'est qu'alors que j'envisagerai de lever votre retenue ou non."

Une discussion à froid et sans public lui parait plus adaptée. Il regarde son amie qui les observe sans pouvoir les entendre. Et revient à la première.

"Si vous souhaitez venir accompagnée de votre amie, si cela vous rassure, elle est libre de venir aussi."

C'est à elle de voir. Une discussion franche entre quatre yeux ou le soutien d'une amie. Il ne peut pas savoir à sa place ce qui l'arrange le plus.

Afin de savoir ce qui se passait, Eileen était à l'affût de ce que le langage corporel des deux protagonistes pouvait lui apprendre.

D'abord, elle vit Daphné comprendre la situation. Tout le traduisait : les joues rouges de la jeune fille, son tic à s'arracher les sourcils, son air de contrition.

Puis, elle la vit prendre une grande inspiration. Ses épaules avaient bougé en même temps qu'elle respirait. A priori, elle allait se jeter dans une bataille qui allait lui coûter. Et en effet, elle parla avec le professeur. Au regard de sa posture, Eileen était persuadée qu'il s'agissait d'excuses ; peut-être accompagnées, vu la longueur de son discours, d'une explication de ce qu'elle venait de faire. L'enseignant devait avoir le fin mot de l'histoire sur la réaction excessive de la Serpentard. La connaissait, la rouquine se doutait que son amie regrettait l'impulsivité dont elle avait preuve. Le remord se lisait sur son visage. Son sourcil était en détresse et ses yeux baissés. Tout chez elle criait ce qu'il se jouait là.

Parvenue à ce point de la discussion, Eileen pensait comprendre ce qui se tramait. Son père, fan de développement personnel, lui avait toujours dit que dans une communication seul 7% passe par le verbal. Elle avait toujours eu du mal à le croire, mais à présent, privée de l'ouie, elle ne pouvait que se rendre compte de l'importance des 55% de non verbal. La respiration, la position et les gestes de la Serpentard parlaient pour elle. Forcément, Eileen manquait d'informations : au-delà des mots, il lui manquait aussi les 38% de para verbal relié à la voix (rythme, timbre, volume, rapidité...)... Il faudrait qu'elle dise à son père combien une fois de plus il avait eu raison...

Rapidement, la jeune irlandaise revint à l'instant présent. C'était maintenant au professeur de parler. Mais voyait-il ce que la Serdaigle voyait ? Ou le verbal et le para-verbal de son amie avaient-ils joué contre elle ?

La Serdaigle étudia alors l'adulte. Pourquoi tournait-il soudain le dos à Daphné ? Peut-être avait-il besoin d'un temps avec lui-même pour réfléchir... Alors, la Serpentard aurait-elle réussi à l'atteindre ?

Lorsqu'il se retourna vers son amie, Eileen le vit prendre la parole à son tour. Il semblait plus calme dans sa façon d'aborder son discours qu'il ne l'était lors de sa précédente prise de parole. Là encore, il parla longtemps.

Enfin, tout était relatif pour Eileen qui ne comprenait pas ce qui se disait dans la bulle d'intimité créée autour des deux interlocuteurs.

Tout à coup, la fillette put surprendre un regard de l'adulte dans sa direction. Quelque chose de rapide... Il ouvrit encore la bouche et des paroles en sortirent. Il avait probablement été question d'elle-même sinon pourquoi ce regard vers elle ?

La Serdaigle avait l'impression de suivre un match sans en saisir toutes les subtilités, ce qui était plutôt frustrant...