La voie 9¾ dégage une atmosphère particulière, qu'on ne retrouverait nulle part ailleurs. Logan, lui, ressentit une certaine liberté puisqu'il allait, pour la première fois depuis son plus jeune âge, quitter le nid pour prendre son propre envol. Son coeur, pourtant, s'emballa avec un panaché d'angoisse et de malaise, à mesure que le jeune garçon contempla ce qui l'entourait. Logan n'était pas habitué à siéger au coeur d'une telle affluence. La sensation de suffoquer était difficilement descriptible par de simples mots. Le spectacle qui s'offrait à lui était, pour le moins, impressionnant ; le Poudlard Express se tenait là, juste devant lui, et brillait de mille feux grâce aux rayons du soleil qui le rendaient plus majestueux que Logan ne l'avait imaginé. Loin du bercail, l'enfant avait l'impression d'être perdu au milieu d'un monde qu'il n'avait encore jamais visité — Logan se tenait au beau milieu d'une agitation sans pareille, où le moindre bruit était multiplié par dix. Les sifflements et les voix omniprésentes se mêlaient à la cacophonie des bagages roulant sur le sol et des pas rythmés de chaque sorcier présent. Pourtant, même dans ce capharnaüm, Logan esquissa un sourire bien significatif sur ses lèvres ; il appréciait chaque particularité de la gare.

Il en avait presque oublié sa mère, qui s'occupait des affaires du garçon pendant ce temps-là, et poursuivit sa propre visite. Dans une allure lente et traînante, Logan longea les nombreux wagons qui se reliaient pour composer l'entièreté du train, et admira chaque détail qu'il remarqua. D'une curiosité innocente et pure, l'enfant déposa ses mains contre les murs et les parois du train, comme s'il essaya d'assimiler la texture qui les composait pour ne jamais l'oublier. Aidé par sa petite taille, Logan serpentait entre les innombrables obstacles sur son chemin afin d'explorer cette partie du quai de fond en combles. Toutefois, alors qu'il courait sans prendre la peine de lorgner autour de lui, l'enfant émerveillé fut freiné dans son élan dès l'instant où une grande main se déposa sur son épaule, compressant presque le membre en question par sa forte poigne. Une goutte de sueur perla sur le front de Logan qui aurait reconnu la pression et l'aura de son père entre mille.
À cette heure-ci, le père du garçon aurait dû se trouver dans les bureaux du Ministère de la Magie, mais pourtant, il était bel et bien présent aux côtés de son fils, et bientôt de sa mère qui rejoignit le binôme quelques secondes après leur rencontre.

« Logan, sache que cette première année déterminera les suivantes. Tâche de réussir du mieux que tu pourras. » La voix suave et peu rassurante du père de famille prononça ces mots sur un ton à la fois troublant et apaisant.

Dans un premier temps, en entendant ces paroles, Logan demeura surpris puisqu'il n'avait pas été habitué à de telles paroles de la part de son père, depuis très longtemps. Pour cette même raison, d'ailleurs, Logan sourit — il sentait chez ses parents une certaine fierté et confiance.
L'émouvant moment familial fut écourté par le sifflement d'un des ouvriers de la gare, indiquant le départ imminent du train en direction de Poudlard et, inopinément, la revivification de l'anxiété de Logan. En approchant de l'une des portes du train, les termes de son père résonnaient encore dans son esprit et suscitèrent une abondance de questions dans son esprit.

Pourtant, alors que le train s'éloignait du quai, quelque chose de magique se produisit. Les inquiétudes de Logan commencèrent à se dissiper, remplacées par un sentiment d'émerveillement et d'appartenance. Par la fenêtre, il contempla un panorama à couper le souffle de collines, de paysages verdoyants et de forêts mystiques. Le train traversa des ponts, passa devant des villages pittoresques et disparut dans des tunnels cachés, transportant Logan dans un monde où tout était possible.