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01 juin 2023, 15:44
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Jeudi 5 mars 2048
Appartement de Sarah — Poudlard
7ème année



L’embrun me fouette le visage. C’est un vent chargé de sel qui m’irrite la peau. De grandes falaises bordent l’anse dans laquelle je me trouve. Au sommet de la grande étendue rocheuse, l’herbe se courbe sous les à-coups furieux du vent. C’est là où je dois aller. Je traverse la plage sans hâte, ralentie par le sable et ma cape qui bat contre mes jambes. Il n’y a rien pour m’accueillir là-haut si ce ne sont les bourrasques violentes de ce début de printemps. J’observe la mer qui s’étire loin devant moi, sa houle agacée, son roulement bruyant et toujours cette odeur que je respire à pleins poumons. Je me tiens au sommet de cette falaise comme si j’y avais été invitée : j’attends quelque chose qui ne veut pas venir. La plage de sable trône désormais loin en-dessous de moi et j’ai la sensation fugace, au sommet de cette falaise, d’être maîtresse d’un monde dans lequel je serais heureuse.

C’est en tournant la tête pour observer l’étendue de mon horizon que je l’aperçois. Avec elle, une pensée tonitruante : « Enfin. » Enfin, elle est là où je l’attendais. Dans mon dos se dessine sa silhouette étroite tant espérée. Un regard qui glace, un visage fait d'ombres. Et mon cœur qui valdingue dans mon corps.

« Tu m’attends depuis longtemps ? »

Sa voix a le temps de s’incruster dans les plis de mon âme avant que la réalité ne m’arrache à ce territoire onirique. C’est comme si mon esprit était crocheté et brutalement ramené en avant.

Je me redresse en sursaut dans mon lit, les draps défaits autour de moi, et le cœur battant à tout rompre contre ma poitrine. Je ferme les yeux pour tenter de contrôler mon souffle désordonné qui résonne dans le dortoir et dans mes oreilles. Pas d’embrun, ici. Pas de mer en colère. Et surtout pas de silhouette qui attendait ma venue. Les doigts crispés autour de mes draps, je résiste à la grande vague qui se soulève en moi et qui noie mes yeux de larmes. Ne pleure pas, me répété-je en boucle. Ne pleure pas. Alors je ne pleure pas, je ravale mon émotion en la noyant sous des inspirations rauques et douloureuses.

Je sens bouger près de moi. Je m’extirpe de mon obscurité et aperçois le regard inquiet que pose Zikomo sur moi. Les mots sont inutiles. Il sait.

« Tu as prononcé son prénom. »

Merde, alors. Un sourire amer, plus une grimace qu’autre chose, me fend le visage. Son prénom ? Sur mes lèvres ? Je dois lutter encore une fois contre la mer, cette fois-ci bien réelle — la mer de ma tristesse. Je repousse les draps en secouant la tête. Ouais, j’ai prononcé son prénom, ce même prénom qui n’a plus franchi mes lèvres depuis des mois et des mois. J’enfile mes chaussons et une cape épaisse avant de prendre la direction du salon en abandonnant derrière moi un Zikomo inquiet mais compréhensif.

Ce rêve n’avait aucun sens. Je ne connais pas l’endroit où j’étais. Moi et elle, nous sommes plus plateau rocheux que bord de mer, après tout. Mais le sentiment que j’ai ressenti là-bas. L’attente impatiente, le cœur qui papillonne, le bonheur en entendant sa voix… Ça, c’était bien trop réel, récupéré directement de mes souvenirs les plus douloureux, quand j’étais encore persuadée que parfois, elle avait autant envie de me voir que moi de la voir.

J’erre sans but dans le petit salon, désoeuvrée, perdue, ne sachant que faire de la peine qui m’inonde l’âme et qui me plonge dans cet état d’entre-deux qui me fait osciller entre colère et désespoir. Mon regard est sans cesse attirée par l’entrée de la Salle commune. Il y a un an, j’aurais été tentée de traverser les couloirs malgré le couvre-feu pour me présenter devant son bureau, en dépit du risque énorme de me confronter à son regard de glace et un refus de discuter. Et maintenant, qu’ai-je d’autre que cette Salle commune dans laquelle faire les cent pas en attendant que s’ouvre devant moi un gouffre dans lequel je pourrais jeter peine et souvenirs ?

Regardez moi. Calmez vous.

La voix de la professeure de Sortilège s’amuse à l’orée de mon esprit. Elle se rappelle à moi. Son invitation à me rendre dans son bureau dès que je le désire. Évidemment que je pense à elle. Ce n’est pas la première fois. Sauf que ce soir, la tentation de m’arracher à mes rêves est trop grande ; le besoin de me prouver une fois pour toute qu’il n’y a absolument rien ni personne pour accueillir mes peines dans ce château est impérieux. Alors je me lève sans trop y songer, toute enveloppée dans ma cape qui recouvre mon pyjama mais qui ne descend pas suffisamment pour cacher mes chaussons, et je quitte la Salle commune sans faire le moindre bruit.

Je suis parfaitement consciente du couvre-feu, de l’interdiction, de l’heure avancée, de la très grande possibilité pour que je me fasse prendre. Consciente aussi que mon âme est remplie de tourments et que je n’ai rien de plus à offrir à la femme que des discours décousus et honteux. Néanmoins, j’avance, je ne me m’arrête pas. J’ai besoin de la colère qu’elle m’opposera, de ses sourcils froncés, de sa voix qui claque quand elle dira : « Ce n’est pas une heure pour me rendre visite, Miss Bristyle ! Retournez dans votre dortoir — et cinq points en moins pour Poufsouffle pour être sortie en plein couvre-feu. » J’ai besoin de la colère qui m’inondera et qui me fera oublier Celle-qui-me-manque et qui n’a rien laissée derrière elle quand Priddy sifflera sur le ton de l’évidence : « Mon bureau vous est ouvert en journée, quand l’heure est décente, pas à toute heure de la nuit. Que croyez-vous, Miss Bristyle, que vous êtes privilégiée ? Même elle vous aurez refusé l'accès son bureau si vous étiez allée la voir en pleine nuit sans lui promettre d’aborder un sujet suffisamment passionnant pour lui donner envie de vous supporter. » Comment me le dira-t-elle, ma professeure de Sortilèges ? S’adossera-t-elle au chambranle de la porte, un air narquois sur le visage, les bras croisés tandis qu’elle m’assène : « Intéresse-moi et je t’accorderai le temps dont tu as besoin. »

Sur le chemin jusqu’à son bureau, je réfléchis presque fiévreusement à tous les choix qui s’offrent à moi. J’essaie désespérément d’imaginer quel sujet, quel questionnement intéressera suffisamment cette femme pour qu’elle me laisse l’occasion de passer un peu de temps avec elle.

Une fois devant la porte je ne me laisse pas le temps d’hésiter. Il y a énormément de chance pour qu'elle soit absente ; qu'elle soit dans sa chambre de la Salle commune, dans sa maison de Pré-au-Lard, n'importe où d'autre. Et alors ? Je lève le bras et je toque. La nuit est tombée depuis plusieurs heures, la lune est déjà haute dans le ciel. Seuls le silence et l’obscurité m’entourent. Et je suis ici, devant cette porte, à quémander avec un désespoir qui m’accable un brin de temps d’une femme qui n’en a certainement rien à faire de moi. Mais je suis incapable de l’accepter. Alors je repousse le désespoir, je carre les épaules et me tricote une réponse acceptable à ma présence ici : l’envie, simple et évidente, d’une discussion avec une personne futée et intelligente — voilà tout ce qui m’a poussé à venir. Devrais-je m’en vouloir de souhaiter partager quelques mots censés avec une professeure qui a tant à m’apprendre ? Absolument pas. Je devrais, au contraire, en être fière !

@Sarah Priddy, enfiiiin !

12 juin 2023, 23:02
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Un bruit la fit sursauter dans le noir de sa chambre, la tirant de son sommeil. Le livre qu'elle avait posé à côté d'elle avant de sombrer glissa du lit et s'écrasa au sol dans un fracas qui ne lui plut guère. Un son étrange sortit de la gorge de la sorcière. Elle avait pris l'habitude de jurer en troll pour s'amuser quand elle était seule dans ses appartements et certains mots sortaient maintenant tout seul quand elle avait l'esprit ailleurs ou plutôt l'esprit embrumé comme à cet instant. Le chat lui aussi tiré de son sommeil bondit du lit, à la poursuite du livre fugueur tandis que Sarah se saisissait de sa baguette. Un instant plus tard, la pièce était baignée d'une douce lueur et le livre trônait sur la table de chevet. La Galloise poussa gentiment le chaton, enfila rapidement une robe de chambre, comment était le terme... ah oui, embellissante, se félicitant de cet achat inutile sur le Chemin de Traverse en janvier dernier -comme quoi, les craquages pour dépression amoureuse avait finalement parfois leur utilité- et prit d'un pas rapide la direction de son salon privé et bureau attenant.

Avec un brin de curiosité mais aussi et surtout un mélange d'inquiétude et d'appréhension, elle ouvrit la porte donnant sur le couloir. La dernière fois qu'on l'avait réveillé à cette heure, la nouvelle avait sonné la fin de... de l'absence de relation claire avec Rafael. Oui... on était passé d'un truc flou agréable à un vide total. Ce n'était finalement peut-être pas un si mauvaise chose que cela. Les yeux de Sarah s'agrandirent un instant de surprise.

" Aelle ? Mais que faites-vous ici à une heure pareille ? Il s'est passé quelque chose ? "

Désormais parfaitement réveillée, l'enseignante se pencha dans le couloir pour vérifier la présence d'une tout autre personne avant de reporter son attention sur son élève. L'air était plus que frais dans cette partie du château et Sarah frissonna malgré sa robe de chambre. De toute évidence, on pouvait embellir sans tenir chaud.

" Entrez, ne restez pas dans le froid. Que vous arrive t-il ? "

Tout en parlant, elle s'écarta de l'embrasure de la porte pour laisser passer la Poufsouffle.

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

19 juin 2023, 11:10
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Le premier mot tombe. Je me décompose. Fini ma grande fierté laborieusement tricotée. Mes mensonges s'effondrent et ne reste que la vérité qui plane au-dessus du creux béant qui me sert de cœur : ce prénom dans sa bouche me bouleverse tellement que je ne peux que comprendre qu'il est exactement ce que je suis venue chercher en arrivant ici. Pourquoi ne me repousse-t-elle pas ? Pourquoi ne me montre-t-elle pas un visage froid et une voix sans émotion ? Pourquoi ne soupire-t-elle pas en me voyant ici ? Pourquoi est-ce qu'elle n'agit pas comme je l'attendais ?

Toutes mes certitudes sont aussitôt balayées. Je prends conscience de tellement de choses à la fois que je ne sais plus que penser. Je comprends que je n'ai absolument rien d'intéressant à lui proposer, aucune discussion intelligente, parce que ce soir ce n'est pas ce que je suis. Je ne suis pas intelligente devant elle. Je suis autre chose que je déteste. Je le déteste tellement fort que j'aimerais de tout mon coeur qu'elle me claque la porte au nez. C'est le comportement normal, non ? « Si tu n'as rien d'autre à me dire, je te souhaite une bonne soirée, Aelle ». C'est la seule chose logique et cohérente à faire, non ?

Elle s'efface pour me laisser entrer. Mon regard papillonne sur cet espace qui s'offre soudainement à moi. L'intérieur des appartements de Sarah Priddy. Mon coeur bat étrangement fort contre ma cage thoracique et il me semble sentir des relents d'un air salé et humide. Je ne bouge pourtant pas du couloir dans lequel je suis plantée, la gorge nouée à m'en faire perdre la voix, les yeux oscillant entre l'appartement et la femme qui a tellement bonne mine que je ne pense pas l'avoir réveillée. J'étais tellement sûre qu'elle m'opposerait un refus farouche, ou du moins qu'elle me ferait poireauter en me forçant à croire que je l'embête, que je ne sais plus quoi faire.

Mon temps d'hésitation est certainement trop long. Il accroîtra certainement l'inquiétude de Priddy qui, ses paroles atteignent enfin mon cerveau, pense qu'il s'est passé quelque chose. Je remarque au bout d'un moment que mes mains tripotent les pans de ma cape et que c'est le meilleur moyen d'avoir l'air complètement dépassée. Je laisse pendre mes bras le long de mon corps. Rester les bras ballants, c'est aussi avoir l'air dépassée, me dis-je alors. Tout comme mon regard hagard, ma peau blafarde, mon silence déconcertant et ma présence ici en plein coeur de la nuit.

« Je... »

Ce qui est sûre, c'est que je reste sur le pas de la porte, le regard un peu écarquillé comme pour saisir avec plus de détail et de précision le visage de celle qui se tient devant moi et qui ne m'a pas encore claqué la porte au nez.

« C'est que..., » je murmure faiblement en fouillant dans tous les recoins de mon esprit quelque chose à dire, à répondre.

Devrais-je feindre une douleur soudaine, un cauchemar ? Mentir, pour glaner quelques secondes en sa présence sans qu'elle ne me chasse ? Devrais-je lui dire que j'ai envie de parler avec elle et c'est tout, juste discuter — seriez-vous disponible pour une tasse de thé comment ça il est minuit passé ça ne vous arrive jamais de vous relever pour boire une tasse de thé ?

Le rythme de mon coeur s'affirme. Malgré les couloirs glaciaux de l'école, une vague de chaleur m'inonde le cou. Je n'arrive pas à trouver une chose intelligente à dire. Je dois trouver quelque chose, n'importe quoi, toujours être intéressante, toujours, c'est une règle de savoir vivre. Quand on est pas intéressant, on est reléguée au second plan. Quand on est pas intéressante, on est abandonnée avec une simple lettre. Quand on est pas intéressante, on n'a pas le droit d'aller en pleine nuit dans le bureau de sa professeure. La chaleur a atteint mon visage et sous mon pyjama je sens ma peau devenir moite. Que se passerait-il si je partais soudainement en courant ? Demi-tour, je m'enfuis dans les couloirs ! Une femme comme elle, elle ne me courrait pas après, n'est-ce pas ?

Une main de fer m'écrabouille le gorge. Je jette un dernier regard en biais à la femme que j'ai tiré de sa tranquillité à une heure parfaitement indécente et qui ose — elle ose ! — m'offrir un abri au lieu de m'accueillir froidement et de me dire « je ne souhaite pas m'entretenir avec toi ». Je lui jette un dernier regard, à cette drôle de femme qui réagit étrangement, et je pénètre dans l'appartement dans lequel elle m'invite.

26 juin 2023, 19:02
Promis, j'en vaux la peine  PV 
L'immense silence et l'immobilisme qui suivirent ses questions laissèrent l'enseignante perplexe. Par acquis de conscience, elle se pencha de nouveau dans le couloir pour vérifier que son élève était bien seule, jetant un regard soupçonneux aux pauvres armures innocentes. Enfin l'adolescente entra et se mit à balbutier quelques sons étranges.

" Par Merlin. Quelqu'un s'en est pris à vous ? Tout va bien en salle comune ? "

Elle hésitait à lui lancer un bon contre-sort général par acquis de conscience mais mettre des personnes et plus encore des élèves en joue ne lui plaisait guère. Elle laissa donc sa baguette rejoindre sa poche.

" Vous devez être gelée dans cette tenue. Les couloirs ne sont pas chauffés et les nuits encore froides. Installez vous là, je vais préparer quelque chose de chaud. ordonna t'elle en désignant un des fauteuils alors qu'elle se dirigeait vers son service à thé enchanté. Elle s'arrêta cependant en chemin et sa main se tendit. Wingardium Leviosa. Ses doigts s'agitèrent et le plaid qui traînait sur le bureau plana jusqu'au siège destiné à recevoir la Poufsouffle. Sans perdre plus de temps, elle repartit vers son objectif initial faisant tinter la porcelaine. Vous préférez la menthe ou le dictame ? J'y ajouterais un peu de camomille et de coquelicot vu l'heure. "

Désotmais tournée vers son service à thé, elle attendait une réponse la main posée sur ses pots de plantes à tisane, espérant ne pas faire une bêtise en prenant son temps plutôt que de filer à la salle commune de Poufsouffle. Cela dit, si des forces destructrices agissaient en ce moment au terrier, nul doute que quelqu'un l'aurait prévenue.

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

01 juil. 2023, 10:34
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Mes premiers pas dans ce lieu inconnu sont accompagnés de mots pressés de la part de la professeure. Son visage inquiet, sa voix alerte... Elle ne le sait pas, mais ses paroles ne font qu'accentuer cette impression qu'une main invisible me tient par la gorge. L'étau se resserre et je n'arrive ni à la contredire ni à ouvrir la bouche pour dire quelque chose de censé. Parce que rien de censé ne passe dans mon esprit vide si ce ne sont des inepties qui font de moi ce que je suis ce soir : une personne qui n'a pas grand chose pour elle, surtout pas des sujets intéressants à proposer.

Elle semble tellement persuadée qu'il s'est passé quelque chose. Évidemment, qu'il a dû se passer quelque chose. Sans cela, pourquoi serais-je ici ? Pourquoi viendrais-je déranger ma directrice de maison si je n'étais pas désœuvrée, si je n'avais pas désespéramment besoin d'aide ? J'aimerais bien ouvrir la bouche pour lui dire que je n'ai pas besoin d'aide mais l'étau se resserre et mon coeur s'abat contre ma cage thoracique. La chaleur qui dévale ma peau se bat farouchement contre les frissons qui veulent la picorer.

Ma tête tourne un peu. Elle dit beaucoup de choses en même temps, elle pose des questions sans attendre de réponse, comme si elle savait qu'elles ne viendront pas, et avant même que je ne puisse faire quoi que ce soit, me voilà assise dans un fauteuil. Mes yeux voient son appartement, ils remarquent les meubles, les objets personnels, les traces de vie mais rien ne parvient à s'inscrire dans ma mémoire. Je vois et j'oublie. Je regarde et aussitôt je ramène mes yeux sur la femme qui s'active. Je remarque alors qu'elle est en robe de chambre. Que c'est ma professeure de sortilèges et qu'elle est en robe de chambre. Elle, je ne l'ai jamais vue en robe de chambre, songé-je alors contre toute logique en considérant cela comme une nouvelle preuve que rien, absolument rien ne se passe comme prévu ce soir. Je prends également conscience que ce qui était prévu, c'était un souvenir bien existant, un souvenir qui a pris fin il y a plusieurs années déjà — évidemment que rien ne se passe de la même manière !

Tout se passe bien trop vite pour moi. J'en suis encore à me remettre de la démonstration de magie sans baguette qu'elle vient de me faire et qui a titillé un endroit en moi que je pensais mort ou éteint depuis mon réveil que déjà, elle me presse de nouvelles questions. J'aimerais lui dire que je n'en ai rien à faire de ce qu'elle met dans sa boisson chaude, que cela me passe par dessus la tête, comme tellement d'autres choses, tellement que parfois, j'ai l'impression que rien n'a d'intérêt. Sauf cette démonstration qui me rappelle que la Aelle diurne en a quelque chose à faire de la Magie avec un grand M. Mais au final, tout cela compte pas.

J'ouvre la bouche, prends une grande inspiration pour lui dire que je choisi de la menthe, pas parce que j'en ai envie mais parce que c'est la réponse la plus facile, mais moins d'une seconde plus tard je recrache soudainement l'air emmagasiné sans avoir prononcé le moindre mot. Je hoche la tête de haut en bas, frénétiquement, sans doute trop longtemps, même si elle ne le verra sûrement pas.

Je baisse les yeux sur le plaid que j'ai attrapé sans savoir qu'en faire. J'ai l'impression de vivre un moment que je ne mérite pas. Un moment qui ne devrait pas exister. Tout à coup, je ne supporte plus d'être assise sur ce siège, à trembler à l'idée que lorsqu'elle aura préparé le thé, Priddy viendra prendre place près de moi et qu'elle me dira : « Que se passe-t-il, Aelle ? » et alors, que se passera-t-il ? Que se passera-t-il puisqu'elle refuse de me claquer la porte au nez en balançant des mots qui flagellent, des mots qui accrochent, des mots dont on ne veut plus se passer, même s'ils font mal, qu'ils nous hantent et nous blessent, des mots qu'on rêverait d'entendre de nouveau, juste pour pouvoir se dire : Merlin, ça fait mal mais si j'ai aussi mal, c'est parce qu'elle n'est jamais parti et qu'elle est encore là pour me traiter comme elle le fait.

Mon malaise monde d'un cran à ses pensées alors je me lève subitement, le plaid entre les mains, le regard bloqué sur le service à thé qui s'active. Je sens que je dois partir. Mais l'idée même de retrouver la fraîcheur des couloirs, la solitude de mes draps et la violence de mes cauchemars racontant des jours plus heureux me tétanise. Alors je me rassieds, le rouge au joue, et la bouche toujours désespéramment vide, tellement vide que la honte a toute la place qu'elle veut pour s'étaler selon son bon vouloir.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 15 juil. 2023, 00:23, modifié 1 fois.

10 juil. 2023, 21:44
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Du silence, encore du silence. En l'absence de réponse, Sarah tourne la tête vers les fauteuils en haussant les sourcils pour apercevoir son élève s'assoir ou plutôt se laisser tomber sur un des siège. Ne recevant pas plus de retour de l'adolescente, la galloise ajouta un peu de menthe et une once de dictame par dessus. Cette plante était magique dans tous les sens du terme et efficace pour tous les maux ou presque, vu les circonstance, elle ne ferait pas de mal. Le temps que la théière s'active, la sorcière vint s'installer dans le deuxième fauteuil, le seul encore vide, déposant sur le guéridon tout proche les tasses pour le moment vide. Elle chercha des yeux le regard de la visiteuse nocturne, tentant de comprendre ce qui pouvait bien se passer derrière cet écran silencieux.

" Si vous n'avez pas envie de parler, vous n'êtes évidement pas obliger de le faire. "

Alors que le théière magique sifflait, Sarah agita sa baguette et la vaisselle se mit en vol. Un instant plus tard, la Galloise tenait une tasse dans ses mains et une autre était posée sur l'accoudoir du fauteuil de la Poufsouffle. Sarah souffla sur le liquide fumant un instant avant de tremper ses lèvres pour boire une petite gorgée. Elle hésitait sur la marche à suivre avec cette adolescente perturbée. Elle ne pouvait pas forcer une gamine à parler de ses soucis mais ne voyait pas bien comment lui venir en aide si elle restait muette.

" Si vous avez besoin de vous changer les idées, je peux vous proposer une partie de sénet. C'est un jeu d'origine égyptienne qui demande un minimum de concentration et nous oblige donc à penser moins à nos problèmes dans l'instant pour pouvoir éventuellement les aborder plus sereinement par la suite. "

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

15 juil. 2023, 01:09
Promis, j'en vaux la peine  PV 
J'ai une conscience bien trop accrue de mon propre corps. Habituellement, je n'ai pas conscience de sentir le sol sous mes pieds et je ne remarque pas que mes genoux ne sont pas parfaitement alignés, je ne fais pas attention à la manière dont mes doigts se crispent sur l'objet que je tiens, ici le plaid, et surtout, je ne compte pas mes inspirations comme je le fais actuellement. J'ai l'impression que mes inspirations sont trop longues comparé à mes expirations, et mes narines doivent bouger trop vite, ma bouche s'ouvrir et se fermer. C'est certain qu'elle voit toutes ces choses, tout comme elle doit entendre mon coeur qui frappe contre ma poitrine et la chaleur qui s'échappe de moi et les frissons qui me picorent la peau. La panique qui se resserre autour de mes poumons est physiquement visible, elle me recouvre comme une cape de la tête au pied et je n'arrive pas à la ravaler.

Pourquoi est-ce que je suis ici ? Ma professeure vient me rejoindre dans le second fauteuil. Son regard fouille mon visage et moi je fouille l'appartement, incapable de soutenir ses yeux qui vont me mettre face à mes propres vérités si j'ai le malheur de les croiser. J'ai aussi conscience de sa présence, de son teint, de ses longs cheveux, de la robe de chambre qu'elle porte, de la façon qu'elle a de s'asseoir dans le fauteuil, de la position de ses bras sur les accoudoirs et du ton de sa voix quand elle me dit, encore, la seule chose évidente à dire dans cette situation. Et moi, le regard perdu sur la décoration de l'appartement qui ne m'intéresse pas, j'essaie de comprendre ce qui peut expliquer une différence aussi grande entre deux comportements. Pourquoi une simple professeure m'accueille-t-elle de cette façon alors qu'une directrice l'a par le passé fait avec des regards froids, des mots piquants et une barrière impossible à franchir ? Laquelle des deux a un problème ? Laquelle des trois ?

Mes yeux traversent la pièce pour se poser sur la tasse qui attend patiemment, sur mon accoudoir, que je me saisisse d'elle. Les volutes de fumée s'élèvent en spirales au-dessus du liquide. Elles me rappellent la manière qu'avaient les nuages de s'entortiller dans le ciel, dans mon rêve. Je revois cette silhouette qui se détache sur l'étendue verdoyante. Mais quand j'essaie de me remémorer les mots qu'elle m'a dit, c'est la voix de Priddy que j'entends et tout à coup, je me retrouve à Poudlard, dans ses appartements.

Un jeu. Égyptien. J'aurais dû m'en douter, non ? Son comportement m'agace et je ne comprends pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi j'aurais préféré qu'elle crie, qu'elle se mette en colère, qu'elle me traite d'une façon qui aurait réveillé ma colère. Je ne sais pas pourquoi cette empathie que j'entends dans sa voix et toutes les attentions qu'elle m'offre depuis qu'elle a ouvert la porte — le plaid, le thé, le jeu pour ne pas avoir à penser —, tout cela me fait me sentir encore plus mal. Comme si cette scène était une grande mascarade destinée en fait à se moquer de moi.

Ma tête bouge sans mon consentement, soumise à la loi du silence par ma gorge nouée. De haut en bas et de bas en haut ; un sénet pour moins de pensées, cela me parait acceptable. Sauf que ce qui ne l'est pas, c'est tout le reste. C'est mon rêve et mon incompréhension. Et au final, un sénet, ce n'est pas assez. Donnez-moi quelque chose à casser, à réduire en poussière. Donnez-moi des rochers à détruire, à fracasser. Je veux entendre le bruit du chaos, je veux voir les choses se briser, je veux que ce qui m'entoure ressemble à ce qui se passe à l'intérieur de moi. Mais ça, vous ne pouvez pas me le donner et je ne peux pas vous le demander, car ce n'est pas acceptable de demander à sa professeure si elle ne voudrait pas plutôt m'accompagner dans d'autres contrées pour répondre à mon envie de violence.

Je déglutis pour digérer ces impossibilités. Puis je m'installe sur le fauteuil de sorte à faire face au guéridon sur lequel prendra place, j'imagine, le jeu. J'attrape ma tasse et la cale entre mes deux mains. L'odeur monte jusqu'à mes narines. En buvant la première gorgée, je me rends compte que l'étau s'est desserré au niveau de ma gorge.

« Je comprends pas votre comportement, avoué-je alors d'une voix très basse, comme si chuchoter rendait les vérités moins criantes. Il est tard, je vous dérange. Vous devriez... »

Un bref regard dans sa direction avant de baisser de nouveau les yeux. Je secoue la tête, fronce les sourcils.

« Vous devriez pas faire ça. »

Le ça englobant quasiment tout depuis qu'elle m'a ouvert la porte.

07 août 2023, 14:57
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Bizarrement, la Galloise sentait à présent la fatigue monter. Une petite partie de sénet lui ferait le plus grand bien, aucun doute. Cependant l'adolescente semblait avoir d'autres projets en tête. La remarque de cette dernière laissa d'ailleurs l'adulte pantoise. Comment ça son comportement était inadapté ? Avec toutes les stupides rumeurs qui courraient dans le château, elle se posait parfois la question sur ses réactions mais elle trouvait avoir un comportement tout à fait adapté en général. Certes, il lui arrivait de s'emporter ou de s'agacer, surtout face aux menteurs ou aux gamins plus fiers que des hyppogriffes mais ce n'était que des situations exceptionnelles. Elle but une gorgée, laissant le liquide chaud faire son oeuvre au sein de son organisme.

" Que voulez vous dire ? Comment devrais je me comporter selon vous ? demanda la sorcière à sa visiteuse. Si j'avais été de service et vous en vadrouille illégale dans les couloirs, ma réaction aurait probablement été tout autre. Je suppose cependant que si vous êtes venu me réveiller au beau milieu de la nuit, vous aviez une bonne raison de le faire. Raison que vous pouvez ou non expliquer, mais vous n'êtes pas juste venue avec pour objectif de perturber ma nuit si ? "

Doux Merlin, si c'était le cas, cela signifiait que cette gamine avait encore plus besoin d'aide qu'elle le pensait. Ou alors, elle occupait Sarah ? En accord avec quelqu'un d'autre ? Qui pourrait avoir monter un plan de la sorte ?

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049

16 août 2023, 12:58
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Je lui envoie un regard piquant, du coin de l'oeil, aussi furtif que le sont mes pensées à ce moment précis. Elles passent à travers mon esprit sans s'y arrêter, vives et piquantes, dérangeantes, avec l'air d'être là sans l'être. Mes doigts se resserrent autour de ma tasse. Si j'avais seulement pensé à un seul instant que je pouvais la déranger d'une quelconque manière que ce soit, je crois que je n'aurais pas même quitté ma Salle commune. Pourtant, c'est assez logique de se dire que j'ai pu la déranger. Quoi qu'elle était en train de faire avant que je n'arrive, elle n'était pas dans les couloirs, donc pas en service, donc tout ce qui n'était pas prévu dans son programme pouvait la déranger. Mais je n'y ai pas pensé et même maintenant je n'y pense pas beaucoup, à vrai dire. Peut-être qu'au fond de moi j'ai conscience que sa façon d'agir avec moi montre que je ne la dérange pas, en opposition complète avec les comportements d'une autre femme, à un autre moment, qui me montraient que je la dérangeais véritablement. Pourtant, Sarah Priddy et moi n'avons jamais eu ce que j'ai eu avec l'autre. La logique aurait voulu que la première me renvoie et que la seconde m'accepte comme ma professeure le fait cette nuit. Puisque cette logique n'est pas respectée, comment puis-je trouver le moindre sens au foutu monde dans lequel je me trouve ?

« Non, dis-je d'une voix très basse, et aussi très vide, c'était pas mon objectif. »

Je baisse les yeux sur le liquide brûlant pour ne plus avoir à supporter le regard de la femme. Elle n'a pas un regard dérangeant à proprement parler, ce ne sont que deux yeux qui ne me sont pas trop familiers, mais j'ai peur que si je la regarde trop elle devine des choses dont je n'ai moi-même pas conscience.

Comment est-ce qu'elle aurait dû se comporter ? Cela me semble tellement logique que j'éprouve de vives réticences à l'énoncer à voix haute. Je fronce les sourcils et me tasse un peu plus dans mon fauteuil.

« Ça aurait été normal que vous... »

Brusquement, l'étau se resserre autour de ma gorge. Je remue le pied, me racle la gorge. Et mes doigts se resserrent encore autour de la tasse.

« Que vous me renvoyiez, dis-je très lentement en braquant mon regard noir sur le sol. Au lieu de me proposer une partie de... » J'arrive à détacher l'une de mes mains pour faire un vague geste en direction du guéridon. « De sénet ou quoi que ce soit d'autre. »

Un sourire vide de sens m'étire alors les lèvres. Il n'est ni amusé, ni heureux, ni même colérique ou ironique. Ce n'est qu'une réaction à la peur qui m'a soudainement étreint le coeur, une peur fondamentale sur laquelle je ne peux pas mettre de mot.

« Vous proposez ça à tous les élèves qui viennent vous déranger en pleine nuit ? » lui demandé-je alors sur un ton insolent en levant les yeux vers elle.

Cela me paraîtrait tout à fait inconvenant qu'elle le fasse et je regrette instantanément cette question qui ne fait pas sens. La réponse ne m'apportera qu'un malheur de plus, la conversation n'aura pas avancé et... De toute façon, je ne sais même pas où elle doit aller, cette conversation. Je ne sais pas grand chose, à vrai dire. Je sais seulement que la paume de ma main est de plus en plus douloureuse à cause de la tasse chaude que je tiens, je sais que je n'ai pas envie de l'enlever, au contraire mes doigts se resserrent un peu plus autour de celle-ci. Je sais que j'ai chaud au niveau de la nuque et de la tête mais que mes bras sont glacés. Je sais que j'ai un étau autour de la gorge et une enclume dans le coeur. Je sais aussi que j'ai ces images d'un paysage marin dans la tête, et cette silhouette à la bordure de mon âme qui m'accueille avec une patience qui n'a jamais été la sienne. Je sais aussi que devant moi se trouve Sarah Priddy, que c'est ma professeure de Sortilège, qu'elle dégage quelque chose qui m'attire autant que ça me rebute. Je sais que j'ai besoin qu'elle devienne dure, qu'elle se lève et qu'elle me dise de partir. Qu'elle se montre un peu violente et méchante. Qu'elle me fasse sortir d'ici, maintenant, sans attendre, avant qu'il ne soit trop tard. J'aimerais vraiment beaucoup qu'elle le fasse, mais le temps d'une inspiration cet espoir s'écroule déjà. Je ne suis pas idiote. Je sais qu'elle n'en fera rien et je crois que c'est exactement pour cela que je suis ici et pas ailleurs.

08 sept. 2023, 23:20
Promis, j'en vaux la peine  PV 
Alors qu'un léger doute s'installait dans son esprit, la Poufsouffle reprit heureusement la parole. Le silence qui suivi fit tout de même réfléchir la galloise. Qui pourrait vouloir détourner son attention ? Quel élève ? Et pour quoi faire ? Pas encore un coup de Sorrow ! Il avait l'air de s'être un peu assagit en fin d'année. Sarah soupçonnait d'ailleurs grandement, la jeune Peers d'y être pour quelque chose. Elle voyait de plus en plus souvent ces deux là ensemble. La suite de l'explication tira définitivement la sorcière de ses pensées et elle détourna son regard, le posant un instant sur son jeu de sénet.

" Je n'ai pas pour habitude de renvoyer une personne qui vient frapper à ma porte. Je ne sais pas ce qui vous tracasse Miss Bristyle et, encore une fois, c'est à vous de voir ce que vous voulez ou pouvez ou non partager mais je sais que vous ne frappez pas sans raison chez vos professeurs. "

Elle fit une pause avant de reporter son attention sur la jeune fille assise à côté d'elle.

" Et non. Je ne propose pas à tout le monde de jouer au sénet. Seulement aux élèves que je pense capable d'apprécier ce jeu de hasard et de stratégie ou à ceux qui mesurent la chance de pouvoir jouer avec une réplique d'un jeu datant lui de plusieurs milliers d'années. La magie opérait déjà à l'époque de façon grandiose. "

Elle fit une nouvelle pause, prenant le temps de boire une gorgée de sa propre tasse.

" Mais même si je ne propose pas de jouer à certains, je ne les mets pas pour autant à la porte. Qui ferait cela ? Désolée si ma réaction vous met mal à l'aise, vous êtes libre de partir si vous le souhaitez, mais de mon point de vue, c'est le fait de refuser de l'aide à quelqu'un alors qu'on est à priori en mesure d'en offrir un peu qui me gène. Tout est question de point de vue je suppose. "

Elle fit une nouvelle pause, songeant à la dernière discussion qu'elle avait eu avec cette élève, en tout début d'année. Songeant à toutes les questions qu'elle s'était posée au sujet de sa relation avec l'ancienne directrice. Que cachait cette gamine ? Elle décida néanmoins de changer radicalement de sujet. De toute façon, il était peu probable qu'elle obtienne une réponse et si elle ne voulait pas se rendormir, il allait falloir s'occuper un peu l'esprit.

" La fin de l'année approche. Qu'avez-vous prévu pour l'an prochain ? À votre âge je trépignais d'impatience de passer à la suite tout en cherchant à profiter au maximum de tout ce qui restait à prendre ici. "

Et il en restait des choses à prendre. Il en resterait toujours. C'était la magie de Poudlard.

Professeure de Sortilèges depuis Septembre 2046
DDM de Serpentard mars- juin 2047 / DDM de Poufsouffle septembre 2047 à février 2049