Mardi 16 juin 2048, 15h50

Debout, adossé contre le mur en pierre, vous attendez votre tour. Tous les premières années semblent avoir enfin quitter les lieux et une femme brune à l'air sévère est entrée dans la salle il y a quelques minutes.

"Edmund Dale."

C'est une voix de femme qui résonne justement alors que la porte s'ouvre. De toute évidence, c'est votre tour de montrer de quoi vous êtes capable.

Cet examen se déroulera sous le format d'une mini-aventure. Je vous laisse donc entrer comme bon vous semble avant de vous raconter la suite. Pas de délai de réponse mais nous devons avoir terminé pour le 15 août. Pour la longueur des posts, c'est vous qui voyez.

Je prends le temps de sentir ma baguette, dans la poche de ma robe. Je visualise le mouvement que je ferais si je devais la dégainer rapidement. Et ce n'est qu'à partir de ce moment que j'ose rentrer dans la salle, me préparant à dégainer à n'importe quel moment.

Un bref signe de tête pour saluer ma professeure et je ne tarde pas plus à me tourner vers l'examinatrice :

— Bonjour.

Neutre. Cordial. J'attends la suite.

Votre professeure habituelle, Sarah Priddy, vous sourit et vous salue tandis que la brune au complet violet vous observe des pieds à la tête d'un air méfiant. Elles sont toutes les deux assises derrière une table en bois et la salle de classe semble étrangement réduite à un simple bureau comportant 6 portes numérotées.

"Bonjour Monsieur Dale. Je me présente, Mary Burton. Je suis là pour m'assurer que les examens se passent comme il se doit, sans triche, aucune. Vous ne devez donc vous munir que de votre baguette pour cette épreuve. Nous avons pour l'occasion, revisitez le principe des célèbres travaux d'Hercule."

D'un coup de baguette, elle fait apparaître sur la table six carreaux de terre cuite, joliment ouvragés. Sur le premier carreau, vous reconnaissez plusieurs fleurs ondulant tel des serpents. Sur le carreau suivant, un oiseau traverse de temps à autres enfin, il semblerait qu'il s'agisse d'un oiseau. Sur le troisième carreau, un cheval ailé gratte le sol de son sabot, cherchant visiblement la sortie. Le quatrième carreau est plus difficile à interpréter, serait-ce des algues ou des lianes ? Sur le cinquième carreau, un chien enchainé remue en tout sens. Enfin, sur le dernier carreau,... Et bien, il y a un personnage mais, de toute évidence, il dépasse. Vous ne voyez que ses chaussures et une partie de son corps, assis à même le sol.

"Choisissez votre tâche Monsieur Dale."

Je rends son sourire à ma professeure mais je m'arrête bien vite en voyant l'air peu commode de la soi-disant Miss Burton. Ok, déjà, pour essayer de tisser un lien avec l'examinatrice, ça pue. Ne reste plus qu'à faire ce que je sais faire de mieux : briller.

Hmm... Les douze travaux d'Hercule... Divisés par deux... Pourquoi pas ? Même s'il me semble que, lui, a dû faire les douze.

Je me demande si elle va me demander, après avoir fini une épreuve, d'en faire une autre. Et d'aller jusqu'à trois épreuves réalisées ainsi, par exemple. Parce qu'elle ne me laisserait clairement pas le choix si je devais, de toute façon, toutes les réaliser. Mais je préfère ne pas poser la question. J'ai l'impression que ça pourrait la mettre en rogne.

Voyons... Le dernier carreau, ça pue la personne à soigner. Flemme d'utiliser des sortilèges de guérison. Le quatrième me dégoûte. Hors de question de me faire agripper par des filets du diable ou que sais-je. Le premier pourrait être intéressant avec Orchideus mais je ne comprends pas pourquoi les fleurs bougent. À tout moment, je me retrouve avec des plantes agrippantes. Erk.

Ce qui me laisse le choix entre un oiseau, un cheval et un chien. En temps normal, mon choix se porterait sans aucune hésitation vers l'oiseau, tellement plus noble que les autres animaux possibles, mais ce serait beaucoup trop simple. Miss Burton me déteste donc je dois l'épater. Lui prouver que je suis capable de maîtriser un chien fou déchaîné.

Sans un mot, je me replace donc de manière à être en face de la cinquième porte, en prenant soin de toujours rester face au jury, question de respect. Je sors enfin ma baguette. Et... Bon, je vais bien être obligé de parler, à un moment :

— J'attends votre signal.

Mary Burton hoche la tête à votre choix.

"Bien. Comme disait Justus Pilliwickle, à faire et à défaire, on n'est pas à rien faire. La légende raconte qu'Ulysse a capturé Cerbère et l'a sorti des Enfers. D'autres racontent que la créature a en vérité été enchainée afin qu'elle continue à effrayer par sa simple présence et ses cris certaines âmes peureuses qui tenteraient de revenir dans notre monde tout en laissant passer les courageuses. Votre mission du jour est donc de trouver Cerbère et de le libérer de ses chaînes pour lui permettre de garder comme il se doit l'entrée des Enfers. Il faudra nous rapporter une partie de ses liens comme preuve de votre réussite."

La sorcière fait une petite pause et se tourne vers Sarah qui, un instant plus tôt, levait un sourcil montrant ainsi un doute silencieux sur les citations de sa collègue du jour mais qui se contente maintenant de hocher la tête en silence.

"Bien évidement, c'est la magie qui opère derrière cette porte. Méfiez vous, les illusions sont de taille. Si les choses venaient à mal tourner, l'examen s'arrêteraient immédiatement."

L'examinatrice agite sa baguette vers la porte numéro cinq devant laquelle vous vous tenez. Un cliquetis sonore vous informe qu'elle est désormais déverrouillée.

"C'est à vous Monsieur Dale."

" N'oubliez pas que si Cerbère à plusieurs têtes, une seule, bien utilisée suffit souvent à résoudre bien des problèmes." vous lance Sarah dans un sourire avant que vous ne vous élanciez.

Quand la porte s'ouvre, une obscurité profonde vous surprend. Bien vite, le froid glacial des lieux s'impose également à vous ainsi qu'un bruit d'eau courante.

AH. C'est littéralement les épreuves d'Hercule ?

Je connais pas la légende, moi. J'en ai vaguement entendu parler mais très peu pour moi les contes moldus.

En tout cas, je ne suis pas déçu par le défi. Il faudra simplement que je sois plus que vigilant. Que je ne me fasse pas surprendre.

Mais elle a parlé non seulement de le "trouver" mais en plus de le "libérer". Donc je ne risque pas de tomber directement nez à nez avec lui. Et même si c'était le cas, il ne pourrait en théorie pas me sauter dessus immédiatement. J'aurai le temps de m'accommoder à l'environnement. En théorie.

Je finis par hocher la tête, déterminé. Un sourire se peint sur mon visage malgré moi à l'encouragement de ma professeure. Puis je franchis enfin la porte.

Le noir complet. Ça commence bien.

Pas de grognements pour l'instant. Tant mieux.

Hmm... Toute la famille des Revelio est de niveau six. Je ne vais pas commencer à m'amuser à m'épuiser en lançant des sortilèges plus haut que mon niveau dès maintenant. Même si c'est particulièrement tentant, juste histoire que je sache si un cerbère se situe en ce moment-même à cinq centimètres de mon nez ou non.

M'enfin. Cela va, certes, me rendre visible, mais je n'ai actuellement pas de meilleure option.

C'est pourquoi j'essaye de me débarrasser du sentiment de frustration dû à mon niveau pour plutôt laisser place à l'espoir d'impressionner l'examinatrice en visualisant une boule blanche sortir de ma baguette pour s'arrêter un peu plus loin dans la pièce, à quelques mètres au-dessus de ma tête si possible. Et je finis par une petite boucle de la pointe de ma baguette, bien évidemment :

— Lumos Sagitta.

Une sphère blanche s'élève au dessus de vous, éclairant l'espace qui vous entoure. Vos yeux découvrent donc le sol, en terre battue, parsemé de quelques touffes d'herbes noires de-ci de là et surtout à quelques pas, une rivière de deux mètres de large environ. L'eau, d'une couleur bleue sombre, serpente étrangement dans un bruit assourdi, vous enfermant sur une sorte de petite île dont la seule sortie est la porte que vous venez de franchir. Votre lumière éclaire à peine la rive opposée ne révélant rien de particulier.

J'y vois à peu près autant qu'avant. C'est-à-dire rien. Ou du moins rien qui ne m'intéresse réellement.

C'est pourquoi je prends cette fois-ci le temps d'avancer un peu plus, jusque la rive, pour visualiser une nouvelle boule sortir de ma baguette - et de préférence aller le plus loin possible cette fois-ci -, effectuer une autre petite boucle de ma baguette puis formuler de nouveau :

— Lumos Sagitta.

J'espère que j'y verrai un peu mieux. Je l'espère très fort en tout cas.

Un nouvelle boule blanche s'élève et s'éloigne de vous pour éclairer la zone au delà de ce qui semble être une rivière ou... un petit fleuve. Vous voyez maintenant clairement l'eau d'un bleu profond. Sur l'autre rive le sol semble semblable à celui que vous avez sous vos pieds et, à quelques mètres de l'eau, vous apercevez un chien à trois têtes, visiblement solidement enchaîné. Il se débat tant bien que mal, lâchant des aboiements digne d'un loup garou dans les films d'horreur moldus.