Lundi 15 juin 2048, 10h10

Le couloir est désert. Le banc qui longe le mur permet aux étudiants qui attendent leur passage de s'assoir tout en s'appuyant contre la paroi fraîche. En ce lundi matin, il est vide, Eoin Sinnegan ayant déjà quitté les lieux. Une horloge égraine les minutes dans un tic tac sonore.

"Aliosus Nerrah. "

Une voix de femme vous tire de vos pensées alors que la porte de la salle de classe s'ouvre. De toute évidence, l'attente est terminée.

Cet examen se déroulera sous le format d'une mini-aventure. Je vous laisse donc entrer comme bon vous semble avant de vous raconter la suite. Pas de délai de réponse mais nous devons avoir terminé pour le 15 août. Pour la longueur des posts, c'est vous qui voyez.

Dix heures dix, certains trouveraient forcément une symbolique à ce genre de symétrie, bonne ou mauvaise, mais ce n'était pas le cas d'Aliosus. Il était satisfait de passer le matin, plus frais, plus affuté, plutôt que de passer des heures à attendre que ce soit enfin son tour, à essayer de tout anticiper, à s'embrouiller à force de répéter formules et gestes... Il avait eu le week end pour ça, à présent, c'était le moment de se fier non pas à un bachotage de dernière minute, mais à ce qu'il avait intégré et absorbé durant toute cette année, et les précédentes.

Il était déjà prêt à entrer lorsque son nom fut prononcé et que la porte s'ouvrit. Il s'engagea confiant dans la pièce.
«Bonjour Miss, Aliosus Nerrah.»

Votre professeure habituelle, Sarah Priddy, vous sourit et vous salue tandis qu'une brune au complet violet vous observe de pieds en cape. La salle de classe semble étrangement réduite à un simple bureau comportant 6 portes numérotées et les deux adultes sont assises derrière une simple table en bois brun.

"Bonjour Monsieur Nerrah. Je me présente, Mary Burton. Je suis là pour m'assurer du bon déroulement de cet examen. Vous ne pouvez vous munir que de votre baguette pour cette épreuve. Cette année, nous allons revisiter le principe des célèbres travaux d'Hercule."

D'un coup de baguette, elle fait apparaître sur la table six carreaux de terre cuite, joliment ouvragés. Sur le premier carreau, vous reconnaissez plusieurs fleurs ondulant doucement. Sur le carreau suivant, un oiseau traverse à toute vitesse de temps à autre. Sur le troisième carreau, un cheval ailé tente de prendre son envol ou tape du sabot. Le quatrième carreau est plus difficile à interpréter, serait-ce des algues ou des lianes ? Sur le cinquième carreau, un chien enchainé remue en tout sens. Enfin, sur le dernier carreau,... Et bien, il y a un personnage mais, de toute évidence, il dépasse du cadre. Vous ne voyez que ses chaussures et une partie de son corps, assis à même le sol.

"C'est à vous de choisir votre tâche Monsieur Nerrah."

Aliosus écoute attentivement les consignes, considère les postures de ses interlocutrices, l'aspect de la salle d'examen, chaque porte et bientôt, chaque carreau disposé devant lui. Il connait bien les mythes Herculéens, mais en cette journée de Buse il ne s'était pas attendu à les retrouver, aussi a-t-il du mal à associer chaque carreau et sa représentation à une histoire en particulier, il lui faudrait sûrement un peu de temps pour les replacer, ce qu'il ne désire pas, présentant que peu importe le choix fait, la difficulté aura été jaugée équivalente.

Aliosus désigne alors le carreau traversé par l'oiseau.
«Ce sera celle-ci Miss.»

"Fort Bien. Votre mission sera donc de capturer et rapporter en bonne santé le vivet doré Barberus Bragge. On dit qu'il erre sur le stade de quidditch depuis plusieurs siècles maintenant. Des questions ?"

Sa baguette s'agite vers la porte ornée d'un numéro 2 et qui s'ouvre doucement. Vous sentez un vent tiède souffler dans la pièce il apporte l'écho d'une musique de fanfare.

"Quand vous êtes prêt, vous pouvez y aller. Tout ce que vous verrez n'est qu'illusion mais les illusions sont parfois très réelles. Si votre examen venait à mal tourner ou si vous preniez trop de temps pour venir à bout de votre tâche, tout disparaîtrait vous informant de la fin de l'épreuve."

" Pensez Monsieur Nerrah que les oiseaux ne se montrent pas en toutes circonstances. Tout comme nous, ils ont leurs craintes et leurs préférences. "

Quand vous passez la porte, vous découvrez un stade de quidditch sous un grand soleil estival. De la musique, des applaudissements, des rires, des commentaires mais pourtant les tribunes sont vides.

Et non... ça ne fait pas parti des classiques d'Hercule... mais abattre des vivets avec des flèches magiques c'était un peu violent, il faut vivre avec son temps.

Aliosus reste silencieux lors de l'énonciation des consignes bien qu'il manifesta sa surprise par un hochement de sourcil arqué. Capturer un viffet ? Était-il en train de passer sa BUSE de vol ou de sortilèges ?

Pénétrant dans l'illusion, devant le vaste stade et connaissant la rapidité d'un viffet, il ne réfléchit pas bien longtemps avant de lancer son premier sortilège. La fanfare et les cris le dérangent dans sa concentration, au point qu'il ne se rend pas encore compte de la vacuité des tribunes, trop occupé à se créer une bulle de calme autour de lui. Passant sa baguette de la gauche vers la droite, il imagine son balais personnel, un nimbus 1700 offert par ses parents lors de sa deuxième année, quitter son rangement et s'envoler vers lui. Il aurait pu choisir un balai classique d'entrainement de l'école, plus proche, mais il était plus facile de visualiser son propre balai. «Accio Nimbus 1700» énonça-t-il d'une voix claire, couvrant momentanément à ses oreilles le bruit ambiant. Il sentait l'envie de saisir son Nimbus et de s'envoler, l'envie de trouver ce viffet, l'envie de réussir sa BUSE.

Par la porte encore ouverte derrière vous, vous entendez un grand boum mais votre balais ne semble pas vouloir venir jusqu'à vous. En revanche, le volume sonore monte encore d'un cran autour de vous, devenant vraiment désagréable. Si vous observez les environs, vous repèrerez la source du bruit, une sorte de poste de radio posé sur une table au bord des gradins.

Aliosus prend acte de son échec, impossible de faire venir son propre balai au sein de l'illusion, ça semble logique finalement. Il se maudit également de ne pas avoir prêté plus d'attention à son environnement. Il fini par comprendre l'absence de supporter ou de fanfare et que le bruit vient d'un poste radio au volume poussé au maximum. Fulminant contre son absence de bon sens en ce début d'épreuve, il canalise sa colère vers la source du bruit, brandit sa baguette pour réaliser un "V" horizontal et prononce «reDUCto» en projetant son esprit vers l'image de ce désagréable poste radio en morceau, et surtout, vers du calme et du silence.

Quand la lumière bleur frappe le poste de radio, le silence se fait après une courte série de grésillements. Le poste est désormais en morceaux.

Le stade ne reste cependant silencieux qu'un court instant. Bien vite, d'autres bruits montent, bourdonnements, légers mûgissements du vent et le chant d'un oiseau monte enfin à vos oreilles. En suivant le son, vous dicernerez une petite boule dorée oscillant parmi les sièges des gradins.

Aliosus constate avec satisfaction l'arrêt du brouhaha ambiant et surtout, la réussite de son sort. A présent il scrute l'air pour apercevoir l'éclair vif qui signalerai la présence du viffet, suivant les cris d'oiseau, son regard se pose vers les gradins où enfin la cible de son examen apparait. Bien, à présent il allait falloir l'immobiliser.

Plusieurs options s'offraient à lui, certaines un peu trop agressives, il n'allait pas lancer un glacius sur le pauvre oiseau, il n'y survivrait sans doute pas et il se voyait mal argumenter sur le processus de conservation de la glace pour négocier sa réussite... Il semblait qu'il n'avait qu'un seul choix raisonnable, aussi, tout en gardant l'oeil sur le volatile, il profita du calme ambiant pour se reconcentrer, il visualisa l'oiseau s'immobiliser paisiblement alors qu'il puisait dans son étonnement de voir un viffet pour la première fois pour prononcer «IMMObulus» tout en maniant sa baguette de façon saccadée pour créer le motif en pointes le plus rapidement et précisément possible. Il ajouta à l'ensemble de ces étapes une courte prière pour qu'il visât juste...