Il est temps pour vous de passer votre examen de 3e année, vous avez fait le choix de garder la défense contre les forces du mal soit en option soit en matière principale. Dans tous les cas, la professeure en attend beaucoup de vous et elle vous a d'ailleurs mit un petit coup de pression quelques jours avant le fameux examen pratique. Alors, c'est peut être avec la boule au ventre que vous vous présentez devant la salle de votre professeure préférée.

- 20 minutes pas une de plus, vous pouvez descendre par cette trape, c'est parti.

Elle ne vous laisse même pas le temps de dire "Miss je vous aime, vous êtes la meilleure" que déjà, elle démarre le chronomètre. Vous descendez avec ou sans lumière les quelques marches et vous vous retrouvez maintenant dans une pièce éclairée uniquement d'une petite torche. La silhouette menaçante de votre professeure commence à vous faire paniquer. Êtes vous seulement certain qu'il s'agit de votre professeure ? Par Merlin, ressaisissez vous, il s'agit d'un Epouvantard ! Ni une ni deux, vous faites le nécessaire. Peut être vous aura t-il fallu plusieurs longues minutes avant de comprendre ou avant de vaincre cette créature. Et d'ailleurs, maintenant que cette créature a débarrassé le planché, Sixtine en profite pour vous poser une question.

- Donnez moi le statut de l'Epouvantard.

Elle ne vous laisse que quelques secondes pour répondre avant de vous demander de continuer votre chemin en direction de la sortie. Si vous êtes en filière Sport et soin, Auror, Pratique et ouverture, Tronc Commun ou complète, vous devriez peut être vérifier qu'aucune menace ne plane avant de sortir... Ne sait on jamais...

Conditions : Vous devez être en troisième année et suivre les cours de DCFM pour répondre à cet examen.
Exigences : 220 mots minimum et 1 seul post !
NB : Vous pouvez louper cette examen si votre personnage n'a pas d'affinité avec cette matière, vous pouvez également vous servir des dés pour déterminer vos réussites ou échec ou bien faire le choix de réussir.

Mardi 16 Juin,
15h40-16h

Il avait été si confiant pour tous ses autres examens, que quand la professeur leur avait foutu la pression sur la partie pratique de défense, Edwin avait presque perdu pied. C'était bien la première fois qu'il entendait quelqu'un lui donner autre chose que des encouragements pour ses examens cette année, et sur le coup ça l'avait totalement perdu. Il avait passé tous ses examens, et tout s'était déroulé aussi bien, si ce n'est mieux, que ce qu'il avait imaginé au départ. Lui, qui, de base, ne stressait pas particulièrement pour ce dernier examen, s'en était finalement rongé l'ongle du pouce presque à sang. Il n'avait quasiment pas dormi la veille. Non pas parce qu'il était super excité comme pour les sortilèges, mais plus parce que l'angoisse de l'échec l'avait paralysé.

Échouer en botanique, ça n'avait des conséquences que si on dépotait une mandragore sans avoir de cache-oreilles, mais en Défense... Il suffisait qu'il échoue et que le professeur ne soit pas assez rapide pour qu'il se retrouve étouffé à mort par un Strangulot. Il faisait plutôt confiance à la Valerion, mais avec sa mise en garde pour l'examen, Edwin s'était fait tout un film. Peut-être qu'elle les laisserait en totale autonomie ? Après tout, elle était plutôt exigeante, ce n'était pas complètement impossible.

Au début, Edwin s'était senti comme le roi du monde : ses examens se passaient bien, et il avait fait de son mieux. Il était même fier de lui ! Mais maintenant, devant la salle de l'examen de défense contre les forces du mal, il avait la sensation d'être devenu tout petit. Si petit et fragile que la brise pourrait l'emporter et qu'une bousculade le briserait en mille morceaux. Il n'avait qu'une envie : se retourner et filer dans son dortoir. Loin, très loin de la porte qui menaçait de s'ouvrir d'une seconde à l'autre pour le faire entrer en enfer. Qui sait ce qu'elle leur avait concocté ? Devrait-il se battre ? Ou au contraire s'immerger totalement dans l'eau, histoire de jeter un Bullitor ? Ou pire, nager ? Il n'avait toujours pas appris à le faire, aurait-il un Troll à son examen simplement parce qu'il ne pouvait pas se maintenir à la surface quand il n'avait pas pied ? Et s'il se noyait ?

Il sursauta quand la professeur fit irruption avant de suivre sa consigne. Chuchotant dans le noir un "LU-mos" tout en formant une boucle avec sa baguette, il descendit les marches une à une, la main tremblante. La lumière qui illuminait le bout de sa baguette créait diverses ombres qui menaçaient de l'avaler à chaque pas, et malgré toute sa bonne volonté, Edwin n'avait pas suffisamment d'espoir en lui à ce moment-là pour former une boule de lumière vraiment convaincante. Sa baguette éclairait tout juste assez pour qu'il sache où poser les pieds.

Arrivé en bas, il n'enregistra pas le son caractéristique d'un épouvantard changeant de forme : son sang battait trop fort dans ses oreilles pour qu'il ne parvienne à entendre quoi que ce soit d'autre. Il n'était pas à l'aise dans les endroits si sombres, encore moins les caves. En ce moment, il parvenait à se balader dans les souterrains de Poudlard sans soucis parce qu'il savait au fond de lui qu'ils n'étaient pas dangereux, mais là, il ne savait pas ce qui pouvait l'attendre dans les recoins de la pièce. Il ne connaissait pas cette pièce, il n'avait pas l'impression d'y avoir jamais mis les pieds.

Edwin avale sa salive en remarquant une silhouette dans un coin, faisant instinctivement un pas vers l'avant, un "Miss ?" sur le bout des lèvres. C'est une femme, il le reconnaît à sa forme globale et aux cheveux longs qui tombent sur ses épaules. Ok, si Valerion est venue avec lui, c'est bien. Elle ne le laissera pas se noyer, même s'il commence à douter de rencontrer de l'eau vu l'endroit où il est.

Et puis, d'un coup, il sait.

Les clefs qui tintent.

Sa démarche.

La femme devant lui n'a même pas besoin de sortir de l'ombre pour que Edwin la reconnaisse : il se souvient de sa manie de faire tourner les clefs, ou de ses hanches qui balancent au rythme de ses pas. Quand l'épouvantard se rapproche suffisamment pour être dans la lumière de la torche, Edwin sait déjà au fond de lui qui est cette femme dans l'ombre.

La voir, cependant, c'est vraiment différent.

Edwin lâche sa baguette de choc, son lumos presque inutile s'éteignant. Il fait un pas vers l'arrière, puis deux. Il cligne des yeux brutalement et se pince le bras comme pour se ramener à la réalité avant de prendre conscience de la situation : Il ne rêve pas. Il est dans une cave et Morrigan Harrison dans toute sa splendeur le domine bien qu'elle ne soit pas plus grande que lui. Un gémissement angoissé s'échappe de ses lèvres et ses jambes lâchent sous son poids qui semble avoir été multiplié par trois. Cependant, une fois assit par terre, les yeux levés et plantés dans ceux du manteau noir, il ne pleure pas. Il ne crie pas non plus, non. Il reste stoïque, figé comme une statue de cire. Et puis, d'un coup, l'angoisse et la peur se déversent sur lui avec une violence telle qu'il n'a pas d'autres choix que de se pencher vers l'avant et de rendre le maigre déjeuner qu'il avait pris le matin même. Il n'enregistre même pas la substance sur ses genoux alors qu'il pose ses mains sur ses oreilles, ferme les yeux et ouvre la bouche.

Enfin, après un instant seulement, mais qui lui semble une éternité, il hurle à s'en briser les tympans.

Il n'enregistre pas de suite la lumière qui s'allume. Pendant un instant, il pense juste qu'il a fermé les yeux si fort qu'il en voit des taches blanches. Puis, le premier contact. Il se retrouve nettoyé d'un coup de baguette, et il n'entend plus le tintement infernal du métal. Edwin ouvre enfin les yeux, le regard hagard, presque fou. Il passe d'abord en revue toute la salle. Avec la lumière claire et forte, la cave ne semble plus si effrayante. Et, surtout, Morrigan n'est nulle part en vue. La seule preuve de la présence d'un épouvantard est la boite qui traîne dans un coin.

Le Serpentard lève les yeux vers son professeur qui se tient à ses côtés et qui l'aide à se relever. Il ne l'enregistre presque pas, se levant simplement en automate. Sixtine le conduit hors de la cave, et Edwin lui fait presque supporter tout son poids, bien incapable de marcher seul. Ses mains ainsi que ses jambes tremblent et une fois qu'ils sont remontés, il ne peut s'empêcher de laisser les larmes couler. Sans même chercher à lui demander son avis, Edwin s'agrippe à son professeur, se cachant contre son torse en se repliant de façon très désagréable pour être à bonne hauteur. Il peine à respirer ou même à réfléchir pendant de longues minutes, n'enregistrant même pas les possibles élèves autour de lui. Non, il pleure juste, s'étouffant avec ses sanglots.

Quand la plus vieille finit par réussir à le calmer, ses yeux sont rouges et son visage pâle comme la mort. Il peine véritablement à rassembler assez d'énergie pour comprendre ce qu'elle lui dit : Pas d'examen, et quelque chose qui ressemble à une note basée sur son travail tout au long de l'année.

Examen, juste un foutu examen. Morrigan n'est pas là, elle ne l'a jamais vraiment été, mais actuellement, il n'arrive pas à s'en convaincre. Il veut juste aller voir Owen et lui demander de se blottir quelque part. Il veut piquer un pull à son frère pour respirer son odeur et se cacher sous ses draps avec lui comme il le fait après un cauchemar particulièrement violent. Les 15 dernières minutes de l'examen s'écoulent lentement, mais quand l'élève suivant est appelé à passer, Edwin se sent suffisamment calme pour pouvoir marcher, le corps en pilote automatique, jusqu'à la bibliothèque.

Actions de Sixtine vues avec sa joueuse !
Merci beaucoup pour cet examen, même si Edwin n'en a passé que 1/4
@Carry Harrison viens te moquer !

En ce troisième jour d'examen, Zoey allait passer l'examen pratique de la défense contre les forces du mal et celui-ci n'était pas des moindres puisque c'était une matière plutôt importantes à ses yeux. En effet, depuis que la jeune fille était arrivée au château et avait pu apercevoir nombre d'incidents chaotiques, elle n'avait eu comme but ultime, que de savoir se défendre et cette matière en faisait donc écho. Il n'y avait pas écrit défense pour rien. La troisième année s'était donc préparée pour cet examen et espérait bien le réussir. Elle connaissait les sorts, peut-être un peu moins la théorie mais elle s'était bien entrainée. Et si elle ratait le sortilège une première fois, alors elle réessayait encore et encore.

C'était ainsi qu'elle était arrivée presque confiante dans la salle d'examen. Presque, parce que même en étant sûre d'elle, la professeure leur avait fichue la pression et que debout devant elle, la blondinette avait peur de rater cet examen. Or elle ne pouvait pas le rater. Pas celui-là, alors qu'elle s'était si longuement entrainé. Cela aurait suffit à la démoraliser pour tout l'été, voir même pour l'année prochaine. Heureusement, elle n'avait pas eu longtemps à réfléchir puisque ne lui laissant dire un mot, l'adulte avait montré la trappe. Trappe vers laquelle s'était dirigée la Née-Moldue.

A l'intérieur, beaucoup d'obscurité et son premier sortilège lancé avait donc été "Lumos". Elle avait depuis longtemps maitrisé ce sortilège mais fut ravie de voir une lumière blanche au bout de sa baguette. Il était alors plus facile de descendre les quelques marches et l'Anglaise se tenait prête à tout croiser. Si elle se laissait déconcentrer alors elle ne pourrait plus rien faire et elle devait donc se tenir aussi prête que possible. Et pourtant, rien ne l'avait préparé à trouver ce qu'elle voyait à présent.
Il y avait quelqu'un là sous la trappe ! Une silhouette bougeait et elle était sûre que ce n'était pas la professeure, enfin cela ne pouvait être elle, pas vrai ? Non, la silhouette n'avait rien d'amical. Un rictus déformait son visage et elle se sentait mal à l'aise, sans savoir pourquoi. Sa baguette bien serré dans sa main, elle ne parvenait pas à prendre une décision et attendait que l'autre bouge ou fasse quelque chose. Qui était-ce et que lui voulait-elle ? Soudain, elle prit la parole mais celles-ci n'en était en rien agréable et le moral de l'aiglonne était descendue en flèche.

-Tu sais au fond que tu es nulle ! Tu n'as rien à faire dans ce monde, retourne chez toi, dans le monde des moldus ! Tu n'es pas une vrai sorcière et tu es nulle en magie !

Alors que les paroles continuaient, l'incertitude se lisait sur son visage. Était-ce vrai ? Était-elle nulle ? Elle n'était pas très forte, c'est vrai et avait des lacunes mais elle essayait et voulait faire de son mieux. Cela dépendait des matières, évidemment. Mais elle ne pouvait pas mettre à la poubelle tout ce qu'elle avait apprit au château, sa troisième année se finissait tout juste et de nombreuses choses était encore à apprendre. Comme si un déclic s'était effectuée, la joueuse de Quidditch se détendit tout en comprenant que ce n'était qu'un Épouvantard. Souriant légèrement et pensant à la meilleure façon de le vaincre, elle se focalisa sur l'aspect comique et s'écria :

-Riddikulus !

A ce moment là, la personne autrefois si médisante se retrouva en sous vêtement et la situation plus l'air affolé de celle-ci la fit éclater de rire. Elle était à présent plus détendue et sursauta lorsque Miss Valerion posa sa question.

-Euh... Elle laissa un blanc pendant un instant alors qu'elle réfléchissait. Un Épouvantard ce n'était pas un être, n'est-ce pas ? Alors c'était... Un Non être ?

Mais seul le silence lui avait répondu et elle s'était alors dirigée vers la sortie comme demandé.
Cela s'était finalement bien déroulé, du moins elle le pensait. Mais la jeune fille se sentait épuisé et avait hâte d'en finir avec cette journée.

Second jour des examens et le voilà à attendre son tour devant la salle de classe de Défense Contre les Forces du Mal, son cours préféré avec sa professeure préférée. Aeden était bien plus stressé que pour l'examen pratique de Vol de la veille car pour celui-ci, il voulait absolument montrer à quel point il progressait avec sa baguette magique jour après jour. Cependant, et sans le vouloir évidemment, il avait laissé son oreille traîner auprès de élèves de sa promotion ayant déjà passé l'examen la veille et il avait pu apprendre qu'ils étaient testés sur le charme de l'Epouvantard - et son fameux Riddikulus. En apprenant cela, le brun avait d'abord espéré de la part de sa directrice de maison un changement de sujet pour chacun des groupes et ce afin d'éviter toute "triche", mais il se ravisa rapidement et prit son manuel pour relire tout ce qui était nécessaire dans la réussite du sortilège.

C'était donc dans un état anxieux alors qu'il faisait les cents pas dans le couloir, ce qui montrait toute sa nervosité sur le moment, qu'il se présenta devant l'adulte une fois son tour venu. La baguette magique déjà sortie et tenue bien plus fermement que d'habitude dans sa main droite, il écouta les directives de l'épreuve en silence puis, lorsqu'elle finit, il s'apprêta à dire un mot mais fut stoppé dans son élan par le lancement du chronomètre.

— LUmos, énonça l'adolescent alors qu'il arriva au niveau de la trappe en voyant l'obscurité.

Le bout de son catalyseur s'illumina assez pour qu'il puisse descendre les marches sans risquer de tomber. Il était vrai qu'il maitrisait plutôt bien ce sortilège étant donné son utilité et le nombre de fois qu'il avait pu l'utiliser depuis sa première année. Il continua sa descente à petit pas en observant ses pieds puis, une fois arrivé dans une sorte de nouvelle pièce, il observa les alentours en espérant ne pas tomber sur un Epouvantard. Il le savait pourtant que l'ambiance sombre de la pièce plongée presque entièrement dans le noir donnait un indice sur ce qui allait se trouver face à lui. Pourtant il n'arrêtait pas de se répéter à lui-même en continuant d'avancer qu'il n'y avait rien, que ce n'était pas ça, qu'il allait devoir affronter une araignée à la place,... À l'affût du moindre bruit, le Serpentard sursauta en entendant un bruit étrange provenant de la pénombre un peu plus loin face à lui. Il s'agissait d'un bruit qu'il avait déjà entendu mais il ne parvenait pas à mettre un mot sur ce que ça pouvait être.

Tout à coup, alors qu'il cherchait encore dans ses pensées, il remarqua une silhouette en sortir et s'approcher doucement de sa personne, puis une suivante marchant à la même allure.

— P-Père ? Mère ? Mais que faites-v...

Il ne lui fallut pas très longtemps pour comprendre et tout relier. Comme pour le bruit étrange, qui s'agissait en fait d'une sorte de claquement de fouet qui se produisait lorsque les Epouvantards changeaient de forme. Il se souvenait même du passage dans son manuel qu'il avait parcouru une nouvelle et dernière fois avant de se présenter au premier étage du château. Aeden recula alors de quelques pas en arrière et pointa sa baguette magique toute tremblotante dans la direction de ses parents. Il savait qu'ils n'étaient pas réels et il voulait s'en débarrasser au plus vite avant qu'il ne se passe quelque chose de similaire aux cours de Défense Contre les Forces sur le Non-être durant l'année, mais il était hésitant. Son cœur battait la chamade, il avait même l'impression que ce dernier allait sortir de sa poitrine tellement il cognait fortement et rapidement.

— Riddikulus ! Ri-ddi-ku-lus j'ai dit ! cria le brun sans que rien ne se passe du côté du bout de bois.

Pendant ce temps là, les deux adultes avançaient de plus en plus jusqu'à s'arrêter à quelques mètres de lui. Tout avait l'air de se dérouler exactement à l'identique des fois précédentes selon le peu de souvenirs qu'il gardait. Aeden remarqua alors une photo dans les mains de la femme et il se reconnut, bébé, dans les bras d'autres personnes que ses parents.

Les bras ballants, le troisième année ne comprenait rien à ce qui se passait devant ses yeux mais une voix retentit.

— Nous ne sommes pas tes vrais parents, tu as été adopté à la naissance.
— C'est faux !
— Tu es un né-moldu, leur sang coule dans tes veines.
— C'est faux !
— Tu fais partie des gens que tu haïs depuis ta plus tendre enfance.
— Vous mentez !

Le flagois reculait au même rythme que ses parents avançaient, jusqu'au moment où il trébucha en arrière et ne put continuer à les fuir. Leur silhouette se rapprocha dangereusement qu'il se retourna sur le ventre et se mit en boule en les suppliant d'arrêter.

— Moldu ! Moldu ! Moldu ! ...

Les mains sur les oreilles, recroquevillé à même le sol, le mot qu'il détestait le plus au monde était répété en boucle et en boucle. Il n'en pouvait plus, il voulait juste le silence complet, que tout s'arrête pour qu'il puisse enfin sortir de cette épouvantable cave. Poussé dans ses derniers retranchements, il réussit à se forcer à bouger et il tenta le tout pour le tout avec une dernière tentative en se retournant et en criant de toutes ses forces la formule, les imaginant recouvert de la première chose qui lui venait à l'esprit et qu'il trouverait drôle.

— Riddikulus !

Les voix se turent et le silence regagna le lieu mais Aeden avait de nouveau enfoui son visage après son lancer, il ne savait donc pas s'il avait réussi ou non. Après un petit coup d'œil dans leur direction à travers sa main, ce qu'il vit ne put l'empêcher d'éclater de rire. La fatigue y jouait sûrement pour quelque chose aussi. Son père avec une tenue très colorée, qu'il avait très probablement volée à son parrain, et un énorme haut-de-forme - le tout était en totale contradiction avec son style habituel plutôt sombre. Sa mère quant à elle avait un costume de dragons qu'il trouvait moins drôle que l'autre, mais c'était la tête que cette dernière faisait dedans qui le fit pouffer.

À ce moment-là, une voix sortant de nulle part le fit sursauter pour la deuxième fois. Il pointa sa baguette en se retournant vers l'origine du bruit mais il se retrouva nez à nez avec Miss Valerion qui venait certainement le féliciter pour son examen. Ou alors...

— Professeur ! s'étonna-t-il en baissant sa baguette. Oh heuu... Et bien c'est une créature non ? proposa-t-il en premier lieu. O-Ou alors un Non-être, oui c'est ça un non-être !

Il ne reçut aucune réponse en retour donc il partit comme demandé en direction de la sortie à la vitesse d'un veracrasse, vidé de toute son énergie, rêvant juste de retrouver son lit douillet.

La jeune fille arriva devant la salle de défense contre les forces du mal légèrement anxieuse, sa main crispée sur sa baguette magique. Elle venait de passer l'examen théorique d'histoire de la magie, qui s'était relativement bien passé, et avait eu le temps de décompresser un peu avant de se rendre devant la salle de défense contre les forces du mal. La matière était une de ses préférées, ce qui mettait encore plus la pression à la jeune Serdaigle. Elle avait encore plus envie de réussir !

Pénétrant dans la salle en se rappelant qu'elle était douée dans cette matière, la jeune fille releva la tête et aperçut sa professeure. "Bonjour" fit-elle timidement avant que sa professeure ne prenne la parole et lui explique qu'elle n'avait droit qu'à vingt minutes, pas une de plus. Canelle sentit son ventre se pétrifiait à cette déclaration, le stresse reprenant de plus belle. Cependant, elle n'eut pas le temps de réfléchir que déjà, le chronomètre était enclanché.

*Elle perd pas de temps* songea la blonde en s'aventurant dans la trappe, descendant les quelques marches sans lumière. Ce n'était pas le noir qui l'effrayait en général. Rapidement, la jeune troisième année se retrouva dans une pièce au faible éclairage, une silhouette devant elle. Qui était-ce ? Elle mit quelques temps à comprendre ce que c'était en voyant la silhouette se dédoublait et devenir son père ainsi que sa nouvelle copine. Un épouvantard. Ce n'était qu'un épouvantard.

La blonde ferma les yeux quelques instants afin de se souvenir de la formule et de la gestuelle avant de les rouvrir. Une fois ses yeux habitués à la lumière, la jeune fille ouvrit de grands yeux. *Ils sont passés où ?* Au même moment où elle allait se retourner, la blonde sentit une main se poser sur son épaule et ne put s'empêcher de sursauter avant de laisser échapper un petit cri. Elle avait sa réponse à présent. Se libérant, elle se retourna et recula de quelques pas, sa baguette tendue.

Vingt minutes. Elle n'avait que vingt minutes pour sortir de là. Elle devait être dans la pièce depuis à peine trois ou quatre minutes, mais la présence des deux personnes qu'elle détestait le plus au monde rendait le temps beaucoup plus long. Alors qu'elle allait lancer le sortilège, une voix s'éleva, la coupant. "Tu n'es qu'une moins que rien, Canelle" s'écriait son père tandis que sa nouvelle copine la narguait: "Ton père nous préférera toujours à toi, moi et ma fille." La blonde sentit ses épaules s'affaisser mais garda sa baguette pointer vers eux, le bras tremblent. "Tu ne me rendras jamais fier, crachait son père. Et tes frères et ta soeur t'en voudront pour toujours" Canelle sentit une larme coulait le long de sa joue, qu'elle s'empressa d'essuyer avec sa main valide. "Le réveil de ta mère ne va rien y changer, elle non plus elle ne t'aime pas" ajoutait le monstre à côté de son père.

Paralysée, la jeune fille sentit les voix se mélangeaient jusqu'à ce qu'elles ne forment plus qu'un brouhaha. A ce moment-là, la jeune fille se rappela d'où elle était. Ce n'était qu'un exercice. Cette chose n'était qu'un épouvantard. Sa mère l'aimait, et ses frères l'avaient pardonnée. Tout ça n'était qu'un mensonge.

Revenant au moment présent, la blonde se concentra sur ce qui pourrait rendre amusante la situation avant de prononcer d'une voix claire, dénuée de toute hésitation: "Riddikulus !" Regardant droit devant elle, la troisième année vit que leurs vêtements s'était échangés et que les cheveux de son père avait poussé tandis que ceux de sa copine étaient coupés courts. Affolés, son père et elle couraient en rond, tombant toutes les deux secondes. La sorcière ne put s'empêcher d'éclater de rire devant le comique de la situation, rassurée. Elle avait réussi.

Soulagée d'avoir réussi, la blonde n'hésita pas une seconde devant la question de sa professeure. "C'est un non-être" annonça-t-elle sûre d'elle, sans l'ombre d'un sourire cependant, toujours secouée par son examen. Elle suivit ensuite les indications, étonnée de ne pas obtenir de réponses, sortant de la salle rapidement. C'était terminé. *Ce n'était pas réel* Les picotements dans son coeur, eux, étaient pourtant bien réels. La jeune fille se promit d'aller parler à ses frères et à sa soeur dans la journée, juste au cas où.

Lundi 8 juin, vers 16h40
Troisième année.

Charlotte ne portait pas Sixtine Valérion dans son coeur. Plus l'année avait avancé plus elle avait regretté d'aller en filière Auror mais elle ne savait pas ce qu'elle aurait pu faire de mieux. Alors, commencer par un examen pratique de Défense contre les forces du mal n'allait littéralement pas dans son sens. Elle s'était plaint un certain nombre de fois à ses amis, mais en même temps... Quelle matière détestable !

La jeune Poufsouffle s'était donc présentée à cet examen d'une humeur plutôt passable. L'examen du matin n'avait pas été son préféré et là... Bon. Elle salua Valérion en arrivant dans la salle en espérant qu'elle n'aurait pas à envoyer un sort sur un de ses amis cette fois là. Elle avait l'intention de faire très peu d'efforts et le coup de pression de la dame juste avant qu'ils passent les examens l'avait confortée dans son idée de rébellion.

Pourtant, elle fit ce que Valérion dit quand elle entra dans la salle et alluma sa baguette avant de descendre dans le trou d'un lumos puissant. Tant pis si quelque chose lui sautait dessus. Elle savait pas réflexe qu'elle utiliserait des sortilèges de sortilèges justement si jamais elle était surprise. Alors pour ne pas définitivement se foirer, elle regarda partout.

Et alors, son dédain pour cette matière s'envola aussi vite qu'il avait duré longtemps les semaines passées. L'ambiance était sinistre et elle avait un peu peur de ce qu'il pouvait lui tomber sur la tête. L'année passée cela avait été facile mais là, elle savait qu'elle allait plus morfler au vu de l'ambiance de la salle d'examen.

Elle ouvrit les yeux et un froid glacial la prit au corps. Une multitude de frissons la parcoururent et quand elle releva la tête, elle tomba nez-à-nez avec une créature encapuchonnée. Il avait une tête d'ange des marais mais avait un sourire sinistre, comme s'il se moquait d'elle. Immédiatement, elle voulut fuir et ne plus avoir à faire à cette créature des enfers. Pourtant, elle avait décidé d'accepté le "présent" que lui avait fait Alienor et donc fuir ne serait pas une belle idée.

Pendant qu'elle se recroquevillait un peu plus sur elle même, elle jetait de temps à autres des coups d'oeil vers la créature qui se rapprochait de plus en plus d'elle. Des mèches châtains commencèrent à sortir du capuchon et elle entendit presque un rire moqueur sortir de la créature. Elle savait ce qu'il fallait faire mais dans l'instant, elle était paralysée.

- Je... Va-t-en...

Elle gardait toujours sa baguette allumée et cela faisait une impression sinistre avec le terrible épouvantard qui était sous ses yeux. Elle supplia alors qu'il se rapprochait toujours près d'elle, d'une voix un peu plus aigüe que d'habitude.

- S'il te plaiit !

Elle se passa les mains sur le visage. Elle savait qu'elle en était capable mais... Elle ne s'était pas préparée à ça ce jour là. Elle en avait juste eu marre de cette matière où elle n'était pas si nulle pourtant... Maintenant, le capuchon était suffisamment bas et les yeux qu'elle apercevait à la lumière de sa baguette étaient ceux de sa meilleure amie. Ce fut l'électrochoc qui suffit à la réveiller alors que dix minutes étaient déjà passées pendant qu'elle se morfondait devant la créature sans pouvoir savoir quoi faire. Pourtant, elle l'avait déjà vu cet épouvantard...

Elle ferma alors les yeux très fort, priant pour que l'être devant elle ne l'attaque pas alors qu'elle s'était mise dans un coin de la pièce. Elle imagina que Deryn enlevait la capuche et que des milliers de fleurs apparaissaient sur la robe de l'être. Elle imagina qu'un dragon radio sortait de dessous la cape et que l'être fleurit se mettait à danser sur un vieil air des Bizarsisters en sautant de manière ridicule. Le vent froid l'entourait désormais complètement mais elle avait réussi à trouver comment s'en débarrasser.

D'une voix timide, elle lança d'abord.

- Nox.

Et sa baguette perdit de ses lueurs puis, elle dit d'une voix un peu plus forte.

- Riddiculus.

Puis soudain, la créature devant elle devient exactement comme elle l'avait imaginée et une radio dragonifiée arriva pour faire la fête. Elle poussa un soupir de soulagement voyant l'ange Deryné se mettre à danser et elle pouffa doucement. Ce n'était pas un éclat de rire chaleureux mais c'était mieux que rien. Elle avait réussi du premier coup malgré une paralysie qui avait duré certainement beaucoup trop de temps. Soulagée, elle allait attendre que le prochain évenement arrive quand la voix de Valérion retentit.

- Heuuu Heuuu...

Quelques secondes passèrent où elle balbutia mais juste avant de se faire remercier, elle souffla.

- Un non être... Oui voilà c'est ça.

Puis, sans demander son reste, elle s'en fut de la salle, sûre que si on lui disait, il n'y avait rien de plus à voir. Elle frissonnait encore beaucoup.

Enfin le dernier examen de l'année, et pas des moins épuisant et pourtant au vu de la période éreintante qui venait de passer, la sorcière n'était pas au meilleur de sa forme, même le week-end ne lui avait pas permis de recharger les batteries, le stress était trop oppressant pour dormir correctement. Heureusement dans quelques minutes elle serait libérée et pourrait souffler et par la même occasion peut-être retrouver un sommeil suffisant. En attendant l'élève patientait devant la porte, assise car ses jambes avaient toujours autant de mal à la porter à cause de leurs tremblements. Comme toujours elle tentait quelques exercices de respiration basiques pour se calmer mais en vain. La seule bonne nouvelle était que le coup de pression de la professeure ne l'avait pas plus stressé que ça puisque sa simple appréhension des examens était tellement forte qu'elle ne pouvait pas être plus angoissée que ça.

Lorsque la sorcière vit sa professeure ouvrir la porte elle se leva aussi rapidement que possible tout en essayant de garder l'équilibre et d'écouter attentivement les consignes. 20 minutes, la lionne ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle, ça pouvait autant signifier qu'elle aurait le temps pour réaliser l'exercice, qu'elle aurait énormément de sorts à jeter. Sauf qu'elle n'eut pas le droit de s'en inquiéter puisque l'épreuve commença avant même qu'elle puisse poser la moindre question, certes elle n'en avait pas mais bon, ce fut un peu brutal pour l'anglaise qui s'engagea dans la direction indiquée. Baguette à la main elle avançait à l'aveuglette s'appuyant contre un mur pour se guider, le noir ambiant et son stress faisaient mauvais ménage dans le corps de l'adolescente qui tremblait encore plus et dont l'estomac et la gorge la faisaient atrocement souffrir à cause de ses énormes nœuds imaginaires.

Ce n'est que lorsqu'elle se fit la réflexion qu'il aurait été bien utile d'avoir une lampe de poche sous la main qu'elle se rappela qu'elle en avait toujours une sur elle. La lionne s'arrêta toujours contre un mur pour ne pas s'écrouler à cause de ses jambes flageolantes et serra le bout de bois entre ses mains en imaginant son extrémité s'illuminer de plein feu. Avec un espoir farouche de réussir ce sort elle prononça "LUmos !" en traçant la boucle. Et bien voilà c'était tout de même mieux, l'élève pu donc repartir à un meilleur rythme et arriva dans une sorte de petite pièce plus où moins éclairée alors la sorcière éteignit rapidement sa baguette d'un "NoX !" parfaitement exécuté, en même temps pas difficile de ne pas se sentir seul dans ce genre de situation, la visualisation d'une baguette éteinte et la petite vague en gestuelle n'étaient plus que des formalités.

Rapidement Marine repéra une silhouette dans la pièce, surprise elle s'approcha mais consciente qu'elle était en plein examen de DCFM et qu'elle ne savait pas sur quelle créature elle pouvait tomber elle avançait à pas de loup baguette brandit. Même de dos la timide pouvait reconnaître cette silhouette entre milles :
- Max ?
Au fond d'elle elle savait que ce ne pouvait pas être lui, il ne pouvait pas entrer à Poudlard, mais l'esprit embrouillé par l'angoisse et le fait de le voir si réel ne lui donna pas assez de lucidité pour comprendre que ce n'était qu'un épouvantard.

Le jeune homme se retourna et toisa l'adolescente avec haine et dégoût avant de crier :
- Monstre ! Papa avait raison, tu n'est qu'un monstre !
Ce fut pire que de recevoir un coup de poing en plein ventre. Bouleversée la rouge et or recula jusqu'à s'appuyer contre le mur du fond en larme. Ses paroles raisonnaient dans ses oreilles se mêlant à celles de son père au supermarché l'été dernier. Tout mais pas lui, pas son frère ! Elle le fixait cherchant toute la complicité qu'ils partageaient avant cette fichue lettre mais il n'y avait que haine et dégoût dans le regard du garçon qui continuait de fixer sa sœur incapable de bouger.

Alors qu'elle tentait de se convaincre que ce ne pouvait pas être réel, elle finit pas comprendre. Elle se concentra pour rire de ce qu'allait faire son frère et lorsqu'elle eut une idée elle tendit sa baguette en direction de Max, incertaine tandis qu'elle récitait "Ridikulus !" en réalisant la gestuelle. Soudain l'homme changea drastiquement de comportement :
- Poisson d'avril ! Cria t'il cette fois-ci d'un air rieur en s'approchant de la Gryffonne qu'il attaqua avec une foule de guilis
Marine se mit immédiatement à rire à plein poumon et son frère disparu.

Aussi soulagée de s'être débarrassée de cette créature que déçue que ces dernières secondes ne soient pas réelles la lionne entendit une question de sa professeure qui la pris au dépourvu.
- Je, euuuuh. Je, je crois, peut, peut-être un, un nooon, noon-être ? Hésita-t-elle surprise par la soudaineté de la question, elle ne s'était toujours pas remis de ses émotions.
Suivant la nouvelle consigne elle se dirigea vers la sortie indiquée, c'était louche, trop simple de pouvoir sortir comme ça avec une seule chose à affronter, certes pas des moindre mais Marine trouvait ça trop étrange, il ne pouvait pas être attendu de ne savoir jeté qu'un seul sort lors d'un examen...

Elle réfléchit un instant quel sort ils avaient appris pour se prémunir d'un danger caché. L'élève trouva rapidement et s'ouvrit aux alentours pour que sa baguette soit capable de capter la menace et lança "Undereperum !". Voilà, ainsi elle pourrait savoir si elle pouvait sortir tranquillement de son examen. Ce qu'elle avait hâte que ce soit finit, son corps était à bout de forces, trop d'émotions en si peu de temps.

Mardi 9 Juin,
Entre 17h et 18h

Kalev redoute sans conteste l'examen des Défenses contre les Forces du Mal. Miss Valerion, sa professeure, suscite son respect, mais il faut bien avouer qu'elle manque de pédagogie. Savoir qu'il est sur le point d'échouer lamentablement à cet examen ne le met pas du tout à l'aise. Peut-être s'y attend-elle ? Après tout, elle l'a vu échouer maintes fois tout au long de l'année ; elle doit bien se douter qu'aujourd'hui ne fera pas exception. Lorsqu'elle ouvre enfin la porte, l'invitant à entrer, Kalev s'exécute, tête baissée, l'embarras le submergeant déjà.

— Bonjour, Miss Valerion, salue-t-il poliment, malgré cette boule qui serre sa gorge.
— 20 minutes pas une de plus, vous pouvez descendre par cette trappe, c'est parti.

Kalev ne perd pas une seconde de plus et s'engouffre dans une pièce obscure. Il déglutit aussitôt, sentant le stress céder la place à une angoisse grandissante. Fébrilement, l'adolescent saisit sa baguette et songe à lancer un "Lumos" pour éclairer les ténèbres, mais il abandonne rapidement cette idée. *Économise-toi*, se rappelle-t-il. À contrecœur, il s'avance dans le noir, alerte et les muscles tendus. Des bruits étranges semblent résonner autour de lui, faisant battre son cœur à toute vitesse. Pourtant, Kalev continue d'avancer, même s'il ressent un vertige causé par sa respiration devenue superficielle. *Ne cède pas à la panique, maîtrise-toi*. Ses pensées deviennent floues, tout se brouille, alors qu'il aperçoit une lueur vacillante le long de la paroi. Aussitôt, l'inquiétude s'apaise quand au même moment, un claquement semblable à un coup de fouet le fait sursauter. *Merde*.

Face à lui se tient un miroir d'apparence banale, mais Kalev n'est pas dupe. Il sait qu'il fait face à un Épouvantard et connaît le sortilège pour s'en débarrasser, même s'il sait qu'il n'y arrivera pas. Avec une réticence palpable, il s'approche pour mieux dévisager son reflet déformé, alourdi par le poids du stress et des attentes. C'est bien lui qu'il voit, pourtant, l'adolescent n'arrive pas à se reconnaître. Le dos courbé, les larmes aux yeux, l'air hagard, les traits déformés et tirés. Est-ce cette apparence de faiblesse qu'il renvoie aux autres ? Indigne de son nom et de son rang de bonne famille ? Kalev déteste ce reflet, il se déteste d'être ainsi, et ce n'est pas un simple coup de baguette qui pourra sauver les apparences.

Sans même s'en rendre compte, Kalev se perd dans le reflet de ses yeux, plongeant dans l'abîme de ses propres doutes. Le malaise le prend aux tripes, mais impossible de détourner le regard. Il ne sera rien d'autre qu'un demi-sorcier. La honte brûle en lui, mais plus encore, c'est l'épuisement qui l'envahit. Le jeune sorcier ne veut plus jouer à ce genre de jeu. Il en a assez de prétendre, de se plier aux attentes des autres, de se battre pour une image qu'il sait être irréelle. Une unique larme roule sur sa joue. Il ne sera jamais le fils parfait que sa mère veut et peut-être est-il temps d'accepter cette réalité, aussi douloureuse soit-elle.

Alors, Kalev fait un pas en arrière, range sa baguette à sa place et quitte la pièce d'un pas hésitant. D'une voix à peine audible, il répond un "non-être" lorsque sa professeure lui demande le statut de l'Épouvantard. Il ne cherche même pas à lancer un "Undereperum" alors qu'il décide de quitter la salle d'examen. Il sait d'avance que ce ne sera qu'un énième échec, comme si c'était la seule chose qu'il était capable de réussir.

Alexander entra dans la salle de Défenses contre les Forces du Mal, confiant. La partie théorique s'était plutôt bien déroulée. Enfin, il n'aurait probablement pas la meilleure note possible, mais c'était suffisant pour lui. En revanche, il n'avait aucun doute sur ses capacités à réussir l'épreuve pratique. Et la pression qu'avait tenté de leur mettre Miss Valerion avant les examens n'y changeait rien. Ses révisions intenses pour rattraper son manque d'attention en cours porteraient ses fruits, c'était certain.

En entrant dans la salle, il salua la professeure d'un hochement de tête et lui jeta un regard déterminé. Alors, qu'est ce que vous avez préparé ? Tout en écoutant les instructions de Miss Valerion, il sortit sa baguette. Lorsque le chronomètre fut lancé, le Gryffondor entrepris de descendre par la trappe qui lui fut désignée. Le pied posé sur la première marche qui lui permettait d'entamer sa descente, il pointa sa baguette dans l'obscurité qui l'assaillait et dessina une boucle dans la pénombre. Accentuant la première syllabe, il murmura « Lumos ».

Désormais, l'anglais pouvait s'engager dans la pièce avec un peu plus d'assurance, en voyant où il posait les pieds. Il aurait eu l'air malin, s'il avait manqué une marche et qu'il avait commencé l'épreuve en faisant un roulé-boulé magistral jusqu'au sol. Une fois en bas, il laissa libre cours à ses sens pour analyser la situation. Rapidement, il remarqua la torche contre le mur. S'il devait éteindre sa baguette, il bénéficierait tout de même d'un éclairage d'appoint. Soudain, un bruit qu'il reconnaissait se fit entendre. Un fouet qui claque. Un Épouvantard. Il n'était pas spécialement surpris. Premièrement, lutter contre cette créature était effectivement au programme de troisième année. Deuxièmement, Alexander était persuadé que c'était une occasion supplémentaire pour Miss Valerion de traumatiser certains de ses camarades. Une épreuve pas très originale donc.

Sa confiance laissa toutefois place à de l'appréhension lorsqu'il constata une silhouette se mouvoir dans sa direction. Et plus elle s'approchait, plus celle-ci lui semblait familière. Jusqu'à ce que distinctement, les traits de sa mère lui apparurent. Un regard glacial, rempli de colère, qui s'approchait, encore et toujours. Sa main tenait fermement sa baguette, malgré le léger tremblement qui agitait désormais son bras et qu'il ne parvenait pas à contenir. « Tu es un monstre. Et les monstres doivent être éradiqués. » Blessant, il était toujours blessant d'entendre et de voir ses pires craintes se matérialiser et prendre vie. Mais il le savait au fond de lui. Rien n'était réel. Une vile créature, ce n'était qu'une vile créature qu'il devait affronter. Il ne s'agissait pas de sa mère.

Il pointa sa baguette en direction de la créature, s'efforçant de penser à quelque chose d'amusant. « Riddikulus ! » Et un seau d'eau vint se déverser sur l'image de sa mère, qui ressemblait désormais plus à un chien mouillé honteux qu'à quoi que ce soit inspirant sa terreur passée. Un doux souvenir, lorsque son père et lui avaient décidé de jouer un mauvais tour à sa mère, qui lui arracha un gloussement nostalgique. À peine s'était-il débarrassé de la créature qu'un nouveau son capta son attention. Instinctivement, il pointa sa baguette en direction de l'origine du bruit et fut surpris en constatant qu'il s'agissait de la professeure. Il ne baissa toutefois pas sa garde. Qui savait ce que Miss Valerion gardait en réserve ?

À sa question, Alexander haussa les épaules. « Le statut de l'Épouvantard ? » Il avait démontré qu'il savait les combattre, à quoi connaître le statut de cette créature pourrait bien lui servir ? D'autant que l'examen théorique était déjà passé. On mixe les épreuves maintenant ? Il finit tout de même par répondre. « Un non-être. »

Lorsque la professeure lui fit signe de se diriger vers la sortie, le Gryffondor jeta à Miss Valerion un regard circonspect. C'est tout ? Dubitatif, il pointa sa baguette dans la direction indiquée. « Underepurum. » Il n'avait pas confiance en sa professeure. Le troisième année l'imaginait tout à fait perfide, avec il ne savait quelle créature prête à l'attaquer lorsqu'il tenterait de franchir la porte de sortie. Mais vraisemblablement, sa baguette ne détectait aucune menace. Alexander se dirigea donc vers la sortie, satisfait de la façon dont il s'était débrouillé lors de cet examen pratique.

Bon. C'était la dernière épreuve pratique de sa journée, et quoi de mieux pour finir cette courte journée que son examen qu'il attendait tant, celui de Défense contre les Forces du Mal. Tout comme celui de Vol qu'il avait passé la veille, le Gryffondor s'était entrainé dur comme fer pour cet exam. Il a toujours eu de grandes facilités dans cette matière et même s'il savait qu'il allait réussir cet examen, sans prétention, les yeux fermés, il avait quand même passé pas mal de temps à réviser.

Comme tous ses autres examens, Miles fit attention à bien arriver en avance pour éviter n'importe quel problème. Après que son camarade précédent eut terminé, ce fut désormais au tour du Kenyan. Il avait décidément un tout petit stress par peur de rater car il savait tout simplement qu'il avait toutes les capacités pour réussir cette épreuve pratique. Une fois prêt et tout en ordre, l'ancienne Auror démarra le chronomètre et le garçon pouvait commencer.

Il avait 20 minutes pétantes devant lui, c'était largement assez selon lui. En descendant la trappe, il activa instinctivement un Lumos avec sa baguette. C'était devenu quelque chose d'instinctif pour lui désormais. Un endroit sombre était égale au sortilège d'Allumage de Baguette pour lui maintenant. En continuant à avancer dans la pièce, le Gryffon commença à voir une silhouette qui était malheureusement très familière. Des habits en lambeau au sang sec, une odeur nauséabonde, des plaies ensanglantées, des cheveux roux poisseux et des yeux rouges de rage, oui c'était lui, la poupée du film d'horreur l'ayant traumatisé lorsqu'il était petit. Une telle créature n'existait absolument pas dans le monde sorcier, ce n'était qu'une ridicule invention des moldus. Même si cela le terrifiait grandement, il fallait garder le contrôle. Plus le temps passait et plus l'Epouvantard commençait à se rapprocher de lui rapidement. Il prit sa baguette en main. Il se rappelait exactement de l'effet du sort sur la créature, ce qui commençait à le faire sourire. Il pointa la baguette sur le Non-Être et dit haut et fort :

-"Riddikulus !"

Après cela, la vile et sombre qu'était la poupée avait laissé place à une petite poupée digne des maisons de petites filles. Cela lui fit échapper un rire tellement fort qu'il était sûrement audible pour tout Poudlard. Son fou-rire se stoppa lorsque sa professeure lui posa une question. C'était sûrement pour pas qu'il se dissipe et oublie son examen mais aussi pour tester ses connaissances afin de voir ce qu'il avait pu retenir de l'année.

-"Les Epouvantards sont des Non-Êtres."

Désormais, il ne restait plus qu'à se diriger vers la sortie. Mais quelque chose semblait louche selon le Gryffon. Il s'attendait à un examen un plus dur. Et si cela était un piège ? Il fallait en avoir le coeur net. Il reprit sa baguette en main et dit d'un ton confiant et sûr : "Underepurum". Sa professeure était capable de tout, il fallait donc un peu se méfier. Tout semblait être en ordre et aucunes menaces étaient à l'horizon. Ce fut alors très satisfait de lui-même que Miles sortit de la pièce afin de se reposer pour sa journée du lendemain.