Lorsqu'elle s'était avancée pour se placer à côté de son ami Sunday, Susan accueillit avec plaisir son sourire particulièrement chaleureux, auquel elle n'était pas vraiment habituée. Elle lui adressa un petit clin d’œil pour toute réponse, restant silencieuse. Elle n'était pas dans son assiette, et ça se voyait pour qui la connaissait ; moins souriante, plus de tics, plus de regards craintifs autour d'elle. Pourtant, est-ce que le sort de Lavinia lui importait vraiment ? A vrai dire, elles ne se connaissaient pas. Elles étaient juste ensemble pour certains cours... Et puis, la Serpentard n'avait pas très bonne réputation, peu de gens semblaient l'apprécier, le mot "prétentieuse" revenant souvent lorsqu'on prononçait son prénom.

Mais voilà, ce n'était pas tant la personne, mais le geste d'humiliation qui avait gêné la Lionne. C'était complètement déplacé de faire ça, surtout pour un professeur. Et l'empathie de Susan était un de ses traits de caractère particulièrement présent ; elle ne saurait jamais ne pas se sentir concernée lorsqu'il arrive quelque chose à quelqu'un. Même un inconnu. Ces pensées amenèrent un sentiment d'injustice et d'indignation dans le cœur de la jeune fille, ce qui provoqua une vague de tics moteurs qu'elle tenta de calmer tant bien que mal. Mais la tempête émotionnelle dans laquelle elle se trouvait depuis quelques temps n'aidait pas, et ses épaules, ses bras et son visage étaient secoués de mouvement involontaires, de légères grimaces toutes les minutes, ce qui lui fit pousser un soupir d'exaspération juste avant que Nico prenne la parole. Elle lui lança un regard d'excuse, comme à Sunday qu'elle avait manqué de peu avec un mouvement de bras.

Cependant, l'attention qu'elle porta aux différentes prises de parole calmait un peu sa nervosité. Elle sourit à l'évocation de Merinda et du sortilège de confusion qui aurait été lancé à la directrice. Susan n'y croyait pas une seconde. Après tout, Valérion n'était pas une mauvaise prof, ils apprenaient beaucoup avec elle. C'est juste la forme qui partait régulièrement en cacahuètes, si on peut dire. Alaska soumit l'idée d'aller lui parler directement. Mmmh, à vrai dire ce n'était pas une mauvaise idée, puisque c'était la façon la plus responsable de traiter le problème. En face à face. Mais traumatisée comme elle était, la Gryffonne ne se voyait absolument pas confronter leur professeure, sans ajouter que c'était sûr qu'elle ne prendrait aucunement notre demande en considération.

Puis ce fût le tour de Nico de parler. Susan était pendue à ses lèvres, les secousses parcourant son petit corps s'estompant presque entièrement tant elle était concentrée. Elle hocha la tête vivement lorsqu'il demande l'aval de la promo, surprise par l'entrain de son ami Sunday qui lui arracha un petit sourire. Bon, elle avait aussi eu un regard furtif et un peu appeuré derrière elle, lorsque le blondinet avait parlé de ce que Valérion faisait derrière eux. Puis, elle avait secoué la tête, se trouvant bête d'avoir eu un peu peur, lorsqu'il avait précisé qu'il ne parlait pas au sens premier du terme.
C'était vrai, il ne fallait pas se laisser faire, mais le moyen pour y parvenir ne semblait pas limpide pour Susan. Sur ce coup là, elle ne serait sûrement pas meneuse, mais elle écouterait. Même si elle s'imaginait difficilement tenir la route si Valérion tentait de riposter à ce qu'ils feraient...

Un petit éclat de rire spontané s'échappa des lèvres de Susan lorsque Sunday parlait de la morve de la professeure dans son assiette au repas. Elle se racla la gorge pour essayer de retrouver son sérieux, fronçant légèrement les sourcils pour montrer qu'elle faisait partie de la discussion même si elle était silencieuse pour le moment. Sa proposition de rester silencieux en cours sembla assez intéressante. Et surtout faisable sans trop de représailles.

- J'pense que c'est une bonne idée, de plus parler pendant les cours. Ce serait le plus faisable. Même si j'pense quand même qu'on pourrait s'couvrir... Genre en envoyant une lettre anonyme aux autres profs. Jsais que vous voulez pas mais... Ou à la directrice ? Comme ça ils savent officiellement. Après tout on sait pas s'ils vont vraiment rien faire non ? Ils pourront rien nous dire parce qu'ils auront été mis au courant, et en même temps on lui réponds plus jamais ?

Plus elle avançait dans ses explications, plus sa voix diminuait de tonalité, et plus ses sourcils et sa tête étaient pris de tics. Tantôt des haussement ou froncement de sourcils, tantôt des mouvements vifs de la tête sur un côté ou l'autre. Elle sentait bien depuis le début de la réunion que personne ne voulait en parler aux professeurs. Mais Susan n'était pas si défaitiste quant à leur réaction, et elle pensait vraiment que c'était important que quelqu'un soit officiellement mis au courant. Pour le principe. Mais peut être que c'était l'éducation de sa mère protectrice qui ressortait ? "S'il se passe quelque chose tu DOIS en parler à un adulte Susan !". Oui, c'était peut être ça.

Cette intervention l'avait plutôt stressée, et elle recula d'un petit pas en arrière pour reprendre contenance et diminuer ses tics, jetant des regards anxieux à ses camarades. Elle espérait ne pas passer pour une peureuse parce que quand même, c'était une Gryffondor et elle était loin de l'être !

@Sunday Vandermeer @Nico Ferrell @Merinda Swart @Alaska Campbell @Lavinia W. Campbell pour les mentions dans le post.

Répondant aux différentes salutations avec énergie, j'attends que quelqu'un prenne la parole, et suis rapidement servi avec le discours enflammé de Nico.

Si j'hoche la tête doucement à la première partie, rassuré sur le fait que je suis visiblement loin d'être le seul à trouve ce comportement absolument horrible, la suite me fait froncer des sourcils.

Pourquoi affirment ils que les autres professeurs et la directrice ne diront rien ? Est-ce que c'est déjà arrivé ? Est-ce que Miss Priddy a fait exprès que je lui fasse confiance pour me dénoncer à Miss Valerion ensuite ?

Non, non, ça serait pas logique. Il se serait passé un truc depuis, j'crois. Et puis, Miss Priddy elle est gentille.

Ecoutant quelques autres personnes prendre la parole, je m'assombrit de plus en plus, jusqu'à me décider. Tant pis si ils sont pas d'accord avec ce que j'ai fait. J'l'ai fait. Trop tard, de toute façon.

Me levant brutalement, je me campe sur mes appuis, plus loin du mur que précédemment. Ma position est défensive, comme le timbre de ma voix.

- Moi j'l'ai dit à Miss Priddy. Le jour même. Et même qu'après elle a voulu avoir l'avis des autres aussi. Et elle a dit qu'elle me croyait, que ça allait pas continuer.

Bon okay, peut-être que j'exagérais un peu avec mes derniers mots, je me rappelais pas assez nos conversations pour ça. Mais c'était un truc du genre, sûrement.

- De toute façon, nous on peut rien faire. Elle a lancé un sort pour deux trois mots, vous pensez vraiment que si on proteste, elle va pas faire pareil avec nous ? Au moins, les adultes ils peuvent la battre.

Toujours campé vers le milieu de la pièce, je balade mon regard sur les différents visages, fixant spécifquement Nico et Sunday, les défiant presque de me contredire, de s'en prendre à moi.

Venez si vous l'osez. Je regrette rien.

Après l'arrivée d'Orlaith, de nombreux autres élèves continuèrent à pénétrer dans la salle. D'autres Gryffondor, beaucoup de Serpentard et un Poufsouffle. La plupart saluèrent simplement l'assemblée, mais une Verte attira le regard de la petite sorcière. La bouche grande ouverte, elle avait les yeux rivés sur la nouvelle arrivée. Sa peau mate, ses cheveux noirs, ses yeux verts... C'était la fille de l'orage. Il ne lui semblait pas l'avoir vraiment revue depuis.
Mais elle sourit en la reconnaissant. Ça lui faisait plaisir de la voir à une réunion comme celle-ci. Et son sourire s'agrandit devant sa prise de parole. Décidément, elle n'avait pas sa langue dans sa poche. Et même si les théories qu'elle balançait étaient tirées par les cheveux, leur créativité amusait la rouquine. Et puis... Elles étaient pas si improbables que ça !

Mais alors qu'elle allait se rapprocher d'elle, une autre Serpentard prit la parole, d'une voix très basse et peu assurée. Non mais elle avait compris le principe de la réunion ?! Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Non mais Valerion qui ne se rendrait pas compte de ses actes... Cette femme est sadique ! C'est quand même assez visible pour que tout le monde s'en rende compte !
Et puis aller lui parler, comme si elle était capable d'écouter qui que ce soit... Mais elle pouvait y aller toute seule si elle souhaitait se retrouver dans le même état que Lavinia, pas de problème. Orlaith laissa échapper un ricanement. Certains élèves étaient si naïfs...

Mais le speech de Nico sembla remettre un peu les choses au clair. En tout cas, son résumé de la situation était parfait. Ce n'était pas une erreur pédagogique ou une incartade. C'était sa façon de faire, et elle était inacceptable. Et il fallait agir.
Et elle était complètement d'accord avec ses positions sur les moyens d'action. Il fallait écarter dès maintenant l'idée d'aller rapporter aux autres profs. C'est pas eux qui allaient défendre les élèves. Il fallait apprendre à se protéger tout seuls maintenant.
Il fut d'ailleurs tout de suite soutenu par un autre garçon, et ses suggestions amusèrent vraiment la Gryffone. C'est clair qu'elle y repenserait à deux fois avant de torturer des 1e années, la prochaine fois ! Merinda renchérit à son tour, émerveillant encore davantage la petite sorcière par son discours engagé. Elle frappa à plusieurs reprises ses mains pour dévoiler son approbation.

Mais cet élan fut rapidement coupé par les suivants. Une lettre anonyme ? Mais personne ne leur accorderait aucune crédibilité s'ils assumaient leurs dires, alors s'ils ne le faisaient pas ? C'était absolument impensable qu'aucun adulte ne les croit. Merlin, ils avaient plus de 11 ans et ils croyaient toujours que les grands étaient la solution à tout ! Quand est-ce qu'ils se rendraient compte qu'on pouvait pas compter sur eux ?
Et l'autre qui avouait avoir parlé à Priddy ! Ah bah oui, si la gentille prof a dit que ça allait s'arrêter c'est que c'est vrai ! Et puis, c'est vraiment horrible d'être aussi défaitiste... "Non mais sans rire, vous vous rendez compte de c'que vous dites ? Les adultes, ils bossent ensemble, ils sont amis, ils se soutiennent, ils..."

Non, elle ne comprenait même pas comment il pouvait penser ça. Priddy et Valerion se connaissaient, devaient s'apprécier, et il pensait vraiment que sa dénonciation de petit 1e année allait changer ça ? Qu'elle allait prendre son parti ? Qu'elle allait "la battre" ?! C'en était ridicule.
"Ch'ais pas, quand est-c'que vous allez comprendre qu'il faut se débrouiller sans eux ? On est assez forts pour bien l'embêter, Valerion ! Et moi, j'aime bien toutes vos idées ! Et on peut même tout faire en même temps pour qu'elle recommence plus jamais !"
Elle réfléchit rapidement. Comment les convaincre ? Ce qui les freine, c'est la peur des répercussions. "Et si tout l'monde le fait, ils pourront rien faire. Ils s'ront obligés d'faire quekchose !" Ils devaient être d'accord, c'était la seule position sensée... Sinon, ils étaient juste lâches. Et complices de Valerion.

La salle s'était encore remplie après l'arrivée de Lyam, principalement des Serpentard. Très vite après le discoure de Nico les idées avait fusés, il y en avait même un qui en avait parlé à sa DDM. C'était bête, il n'y avait aucun doute la dessus, néanmoins Lyam ne serait pas aller le lui dire en face. Heureusement, Orlaith semblait partager l'avis du griffon et s'en occupa. Pendant les nombreux moments de blanc le garçon eu tout le loisir de réfléchir. Une idée en particulier avait attisé sa curiosité. Cette idée venait d'un Serpentard dont Lyam ignorait le nom, il proposait du ne plus répondre en cour de sorte à monter leur mécontentement sans pour autant se prendre une raclée par la suite. Cela semblait être une bonne solution aux yeux du garçon, en même temps ce n'était pas lui qui participait le plus en cour il s'efforçait seulement d'écouter de manière à pouvoir répondre au questions que les profs auraient l'idée saugrenue de lui poser. Profitant que personne ne parle, l'Irlandais fit un tout petit pas et entrepris de déclarer à voie haute

- Je suis d'accord avec Orlaith, il faut qu'on agissent tous ensemble pour réussir à faire quelque chose. dit il en appuyant bien sur le "tous". Peu importe notre maison, on est tous concerné par ce qui c'est passé. le garçon pris une seconde pour reprendre son souffle puis enchaîna. Je trouve que ne plus répondre à Valerion est une bonne idée, mais on pourrait pousser plus loin du genre ne plus répondre aux profs qui la soutiendraient visiblement. cette idée était venue à Lyam sans qu'il est besoin de réfléchir au point qu'il se demanda comment il avait pu la sortir.
Le garçon se tourna alors spécifiquement vers Nico pour lui dire

- Je pense que tu devrait organiser une autre réunion un peu après la rentrée juste pour voir si les choses ont évolués. Ou alors si tu veux je pourrait le faire.

Puis, sa tirade finit, le rouquin se recula et se colla au mur tout en adressant un léger sourire à Alaska près de qui il s'était installé un début de réunion. Il ne s'en était pas rendu compte avant, mais en se plaçant non loin d'une des seules personnes qu'il connaissait au début de la réunion, Alaska en l'occurrence, il s'était retrouvé tout près du groupe de Serpentard. Tant mieux. Le garçon admirait le groupe soudé qu'ils formaient, le genre de groupe dans lequel il rêvait de faire partie

@Nico Ferrell et @Alaska Campbell pour les mentions
Je suis parti du principe que la plupart des Serpentard s'était regroupaient ensemble dîtes moi si vous voulez que je change.

Discrètement, je marche d'un pas rapide dans les couloirs. Je rase les murs, essayant de ne pas me faire repérer. Ce n'est pas ce qui passe le plus inaperçu, mais ça dissuadera sûrement quelques personnes de me suivre. Après tout, quelqu'un qui marche collé aux murs, ça n'arrive pas tous les jours. Et ça me permet d'éviter de devoir parler à des gens. Même si je devrais sûrement le faire lorsque je serai arrivée dans la salle des trophées.

J'accélère, sachant que je ne suis pas vraiment à l'heure. Je devais normalement arriver à 18h, mais je n'ai pas vu le temps passer dans la salle commune. Les sortilèges sont beaucoup plus intéressants qu'une sorte de réunion anti-Valerion ou que sais-je. À vrai dire, ça ne m'intéresse pas trop, mais j'ai entendu des Poufsouffle de ma promotion en parler alors je suis venue pour voir ce qu'ils feraient. Je ne m'attends pas à grand chose. Nous sommes des élèves de 11 ou 12 ans, pensent-ils vraiment pouvoir agir contre une professeure un peu sévère ? Je veux bien qu'elle ait dépassé les bornes en lançant un sort sur une élève et en en utilisant un autre comme bouclier, mais franchement, il y a pire et ce n'est pas comme si quelqu'un avait été gravement blessé ou en était mort.

J'entre dans la salle des trophées et me dirige vers le groupe d'élèves. Je le contourne pour aller vers le mur, pas très loin d'un autre Poufsouffle, Lukas Sharp ou quelque chose comme ça. Il est à côté de Coyle et de euh... Vandermeer si je ne me trompe pas. J'observe les autres personnes. Il y en a de toutes les maisons, et j'arrive à mettre un nom sur presque chaque tête, parfois même un prénom. Il faudrait vraiment que je fasse un effort pour les retenir, même si ça ne me serait pas vraiment utile. Je ne compte pas parler en tête à tête avec chacun d'eux. Je les écoute quelques minutes parler de plans ou de choses à faire. Ne pas répondre à Valerion pendant les cours n'est pas une mauvaise idée, mais je ne pense pas que ça suffise. Elles pourraient très bien nous lancer un sortilège devant notre mutisme, peut-être même pour nous rendre vraiment muets. Je ne pense pas que ça la dérangerait qu'on ne parle pas, elle continuera quand même son cours et au pire choisirait un élève au hasard pour le punir et montrer que ça ne sert à rien de se rebeller. Donc au final, toute cette réunion ne sert à rien et j'ai perdu mon temps. Je savais que j'aurais dû rester en salle commune.

Néanmoins, je suis toujours assez curieuse de connaître la tournure que va prendre la réunion, alors je m'adosse contre le mur et croise les bras, attendant la suite. Je tourne la tête vers Sharp et - je suppose - ceux qui sont ses amis.

« Vous pensez vraiment que ça va marcher ? » dis-je.

Je me retourne vers le reste du groupe sans attendre de réponse. Il y en a qui sont pour le dire aux professeurs, d'autres qui trouvent ça inutile (je suis bien d'accord), d'autres qui proposent de refaire une réunion à la rentrée. En soupirant, je m'avance d'un pas pour prendre la parole. Je n'avais pas prévu de participer mais ils me font pitié à galérer à trouver une solution. Je me racle la gorge pour attirer l'attention du plus de monde possible.

« Pff, vous croyez que se taire ça va suffire ? Nan mais vraiment, la prof elle en a rien à faire hein, qu'on parle ou qu'on parle pas ça va rien changer elle va continuer à faire son cours. Et puis attendre la rentrée, sérieusement ? Tout le monde aura oublié c'qu'il s'est passé pendant son cours. C'qu'il faudrait faire c'est refuser de pratiquer, ou même arrêter d'aller à ses cours. Là ils remarqueraient bien que y'a quelque chose qui va pas. Vous vous inquiétez pour vos études ? Entrainez vous de votre côté, vous êtes assez grands pour vous débrouiller tout seuls. On a un manuel et des élèves plus âgés pour nous aider, pas besoin de Valerion. »

Je me recule pour reprendre ma place contre le mur. Ce que j'ai dit les concerne eux, pas moi. Je compte bien rester en cours, ma scolarité passe avant une révolte de gamins à peine capables de lancer correctement un Bombarda ou un Flipendo.

Bonjour, je m'incruste un peu en retard. Désolée pour le pavé !
@Lukas Sharp, @Elijah Coyle et @Sunday Vandermeer pour les mentions et la phrase d'Ashley.

Décidément, Nico savait capter l’attention de ses auditeurs. Ce fut la première chose qu’Alaska remarqua quand il commença son discours. La brune était à peu près d’accord avec la première partie de son discours qui résumait plutôt bien la situation, si ce n’est qu’elle trouvait malgré tout que Miss Valerion enseignait bien.

Mais quand il continua, elle fronça imperceptiblement les sourcils. Qui pouvait être sûr à ce point de la réaction des professeurs ? Et montrer qu'on ne se laissait pas faire, quelle idée ! Miss Valerion, ancienne aurore, contre une bande de gamin qui connaissaient à peine quelques sorts peu utiles, on pouvait facilement deviner le résultat des courses : un échec. Pareil pour dénoncer comment elle se comportait avec certains élèves, à qui il voulait le montrer ? Aux élèves plus âgés ? C’était pas forcément mieux qu’aux profs. Alaska commençait à se demander si la vraie motivation de bouclettes était de faire une nouvelle fois le trublion. Mais bon, pour l’instant elle allait se contenter d’observer la réaction des autres élèves face à ce petit discours d’ouverture.

Fixant chacun de ses camarades tour à tour de son regard perçant, affichant un visage totalement neutre, la Campbell se rendit compte qu’Ernest était subitement apparu, comme d’habitude aux côtés de Blair. Quand est-ce qu’il était arrivé ? La plupart de ses camarades de dortoir étaient là, et malheureusement c’était le cas de cette insupportable Elena et de Lavinia, toujours aussi froide. Depuis leur aventure en début d’année, Alaska tentait de n’être dans la même pièce que la blondinette que lorsque c’était absolument nécessaire, et la fuyait comme la peste. Elle regrettait amèrement que leur relation ait tourné au vinaigre, mais ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, ce qui s’ajoutait aux nombreux regrets qui hantaient ses insomnies.

La plupart des élèves semblaient complètement d’accord avec Nico, applaudissant, hochant la tête ou même exprimant à haute voix leur accord, mais certains paraissaient tout de même plus réservés. Elijah, par exemple, avait eu exactement la même réaction que la sang-mêlée, ce qui la rassura un peu. Au moins, elle n’était sûrement pas la seule à vouloir prévenir les adultes, chose qu’elle trouvait bien plus responsable que de se lancer corps et âme dans une sorte de révolte qui serait immédiatement réfrénée.

Néanmoins, l’idée plutôt originale de Sunday la séduit. Bon, pour elle ça ne changerait pas grand-chose, ayant déjà tendance à être aussi muette qu’une tombe, mais si même les plus bavards acceptaient de ne plus répondre aux questions, cela pourrait embêter Valerion. Bien que cela ne résolve pas le problème.

Quelques personnes affichèrent leur accord, puis Elijah, dans une position que la Serpentard identifia clairement comme défensive, avoua qu’il en avait déjà parlé à Miss Priddy. Tant mieux… Totalement d’accord avec sa courte prise de parole, Alaska eut un léger sourire en coin. Au moins quelqu’un qui avait conscience de la stupidité d’affronter le dragon seuls.

Nonobstant, elle fut vite calmée par la gryffonne qui parla ensuite. Même Lyam était d’accord avec elle, ce qui devait d’ailleurs être le cas de beaucoup des enfants présents. Mais bon, elle lui renvoya tout de même son sourire, certes en un peu plus pincé. C’était ce qui devait se rapprocher le plus d’un ami dans la salle. Elle n’avait réussi à être vraiment proche de personne depuis le début de l’année, et bien qu’appréciant la solitude, qu’elle soit constante la rendait parfois malade. Il y avait bien eu Lavinia, mais bon… Ses doigts craquèrent sans qu’elle s’en rende compte, et elle tâcha de se concentrer sur le débat quand une Poufsouffle se racla la gorge, tout en se mordillant inconsciemment l’intérieur de la bouche.

L’air hautain de Ashley la met tout de suite en rogne. Pour qui elle se prend elle ? A dénigrer les idées des autres juste pour mettre en avant les siennes ? Pendant qu’elle parle, Alaska la fixe d’un regard d’acier.

Au moins, son intervention permit à la Campbell d’intervenir sans peur, énervée d’un coup. Sans s’avancer, elle commence juste pour Houston d’un ton mélangeant le glacial et l’agressivité :

- D’abord, Lyam a proposé d’organiser une nouvelle réunion à la rentrée pour faire le point, pas pour attendre. Donc écoute avant de critiquer les idées des autres, Ashley, ou soit un minimum plus respectueuse quand tu parles.

C’était surtout la remarque sur ce qu’avait dit le rouquin qui l’avait sorti de ses gonds. On ne s’en prenait pas à ceux qu’elle appréciait, merci. Une fois cela fait, Alaska changea encore d’expression du tout au tout, montrant de nouveau son côté lunatique. Son visage afficha son masque détaché habituel, et seuls ses yeux vifs, détaillants chacun, pouvaient montrer pour les plus observateurs qu’elle était parfaitement dans la conversation. D’ailleurs, elle reprit après une petite pause, d’un ton beaucoup plus posé, mais ferme et assurée, tout le contraire de sa première intervention hésitante :

- Personnellement je suis toujours d’avis d’en parler aux adultes. D’ailleurs, Nico tu l’as dit toi-même, faut “montrer à tout le monde clairement comment elle se comporte avec nous”. Alors pourquoi pas les profs ? Me dites pas qu’ils s’aiment tous entre eux, c’est pas possible, regardez-nous y a bien des gens qui se détestent, fit-elle avec un regard furtif en direction d’Elena. Et pis si Elijah en a déjà parlé et que Priddy a vraiment réagi comme ça, il lui faudra plus de témoignages. Après tout, Valerion elle fait des choses mal - je minimise pas hein - mais elle enseigne bien. Si Montmort la menace ou un truc comme ça, elle arrêtera pour pas se faire virer et c’est tout, y a pas besoin de mettre la pagaille à Poudlard.
Pasque l’idée de pas parler elle est bien, mais à part l’embêter ça va pas faire trop avancer les choses. Ça pourrait même les empirer. Et pas question d’arrêter la pratique, y en a qui ont besoin des conseils de la prof et qui connaissent pas forcément des gens de niveaux supérieurs près à les aider. Et pis ils peuvent pas apprendre à tout le monde ! En plus on peut légalement nous punir pour ça, alors que si Valerion le fait juste pasqu’on se tait, elle va plus se ridiculiser qu’autre chose. C’est un peu comme dans le Château des animaux, si vous voulez vraiment faire des trucs pour l’embêter, faut quelque chose qui la ridiculiserait si elle nous punissait… ajouta Alaska, songeuse, avant de rougir violemment quand elle se rendit compte qu’elle avait lâché une référence moldue. Des pensées contradictoires s’emparèrent d’elle, lui disant à la fois d’avoir honte de son statut de sang-mêlée de la voix de Lavinia, puis d’en être fière. Elle continua avec un craquement, les yeux un peu perdus, histoire d’en finir :

- Fin bref, je dis pas que les adultes sont la solution à tout, mais faudrait pas rien leur dire juste pour faire genre on est indépendants. Ils ont plus de pouvoir sur Valerion que nous, c’est indéniable, finit enfin la Campbell, d’un ton moins assurée.

Elle se colla légèrement plus contre le mur, les yeux papillonnant de nouveau entre les bien trop nombreux participants. Merlin, elle avait parlé devant tant de monde ?! Sans compter que la plupart n’étaient pas de son avis. Ses tics reprirent de plus belles, craquement par-ci, recoiffage par-là, sans compter son besoin désespéré de bouger qui se traduisait par de tapement de pied sur le sol. Voyant que certains s’étaient assis, Alaska commença à faire la chaise, ni vu ni connu, pour calmer son impétueuse envie de bouger.

Si vous connaissez pas Le Château des animaux allez l’acheter c’est une BD incroyable et c’est quelqu’un qui aime pas trop les BD qui vous le dit
Je mets pas les mentions parce que y en a beaucoup trop, mais @Ezra Waite j’ai repris ce qu’on s’est dit pour notre rp
Désolée pour ce pavé je m’en suis pas rendue compte en l’écrivant

Lavinia écouta toutes les interventions d'un air détaché, mais en réalité avec beaucoup d'attention. Les avis différaient sur la manière d'agir, mais tous semblaient avoir trouvé cela révoltant, ce qu'elle avait subi pendant ce fameux cours. Nico, pourtant l'instigateur de cette réunion, n'avait aucune proposition à faire... Et la petite peste eut même un léger rictus lorsqu'il évoquait ses propres mésaventures avec Valérion, avant de le faire disparaître de son visage. Oui, elle avait trouvé ça drôle, elle aussi, sur le coup, la manière dont la professeur traitait le moineau roux. Mais après avoir elle aussi subi les foudres de leur professeure, cela ne devrait effectivement pas la faire sourire autant.

Les interventions des élèves s'enchaînaient avec une fluidité presque surprenante. Des avis fusaient, et aucun ne satisfaisait vraiment la petite Campbell. Elle les trouvait trop optimistes, trop brutales, inutiles, ou même franchement ridicules, comme Ashley qui proposait de tout simplement sécher les cours de défense contre les forces du mal ! Décidément, il y avait des élèves qui se surestimaient, même Merinda... Ou qui lançaient des propositions qu'ils ne suivraient même pas eux-mêmes, elle en était sûre... Mais le pompon, ce fût quand même lorsqu'Alaska se lança dans un petit monologue inspiré, en balançant une référence qui sentait bon la fange moldue... Non, décidément, c'était ridicule.

Deux interrogations semblaient sortir du lot, et aucun choix ne faisait pas consensus. Fallait-il en parler aux adultes, comme le propose Susan et comme l'a déjà fait Elijah, ou au contraire se taire et agir seul, comme le défendait Orlaith ? Si cela ne l'avait pas concerné directement, Lavinia aurait dit que la bonne solution était la voie officielle, passant par des adultes. Les professeurs se soutiendront, comme disaient Nico et Orlaith. Et qui croiraient une petite classe d'enfants contre une professeur reconnue, ancienne Auror et sang-pure ? La voie la plus efficace serait de passer par les parents. Que Nico en parle aux siens, pour qu'ils portent plainte devant la directrice. Et que Lavinia fasse de même... Sauf qu'elle ne le pouvait pas.

Elle n'avait rien dit à ses parents, ni à personne d'ailleurs, et avait même été soulagée qu'ils n'en sachent rien pendant les vacances. Comment leur avouer qu'elle s'était attiré la colère de sa professeur principale, sa directrice de maison, sa professeur de défense contre les forces du mal, dont le nom figurait aux registres des sangs-purs ? Dans le meilleur des cas, ils ne la croiraient pas et la disputeraient pour alimenter de fausses rumeurs contre une personne respectable. Dans le pire des cas, ils lui répondraient que c'était, sans aucun doute, mérité. Comment leur avouer qu'elle avait, en plus, terni leurs noms en se laissant ridiculiser devant toute la classe, sans avoir les moyens de se défendre ou de contre-attaquer ? Jamais ils ne lui pardonneraient. Non, il valait mieux pour tout le monde, et surtout pour elle, que cet incident disparaisse totalement des mémoires.

Lavinia n'avait pas envie de prendre la parole. Elle était venue pour observer. Mais pourtant, quelque chose la poussa à participer à la discussion. Elle ne saurait dire si c'était parce qu'elle était la cause de l'organisation de cette réunion, ou parce qu'elle avait envie de se sentir à l'intérieur de ce groupe, qui se formait sans qu'ils s'en rendent vraiment compte.

- Il faudrait être réaliste. Nous ne sommes que des enfants. Notre voix porte moins que celle d'une adulte reconnue, et nos actions aussi. On pourrait se taire pendant les cours de l'Autre, effectivement, mais cela ne changera rien. D'autres élèves que nous répondront aux questions, participeront, gagneront des points à notre place. Et après tout, se taire, c'est ce qu'elle nous demande de faire, non ? Vu comment elle traite les élèves qui partagent leurs impressions, on jouera simplement son jeu... Quant à l'attaquer frontalement... Franchement, qui risquerait de se faire renvoyer pour ça, hein ? J'ai une scolarité à terminer, elle ne fait que commencer. Je ne laisserais pas le comportement horrible d'une professeur entacher mes bulletins, cela lui ferait trop plaisir.

Au fur et à mesure qu'elle parlait, la voix de Lavinia, d'abord basse et lasse, gagnait en force, et tout son corps semblaient se redresser. Ces mots, qui lui échappaient, contribuaient aussi à la persuader. Elle était plus forte que ça. Plus forte que l'humiliation et la violence gratuite. Elle se relèverait et elle se vengerait quand le moment sera venu.

Observant tour à tour les personnes présentes, Susan se rendit compte qu'ils étaient sacrément nombreux... Si quelqu'un passait par là, même si c'était pas très fréquenté comme endroit, il allait se poser des questions... L'air étonné par le nombre de ses camarades, comme si elle venait de débarquer, elle resta bouche bée un moment. Puis son attention se porta à nouveau sur ce qui se disait. Tout le monde avait des idées ou une opinion, mais les avis étaient clairement séparés en deux catégories ; agir à leur niveau, ou en parler aux adultes. Mmmh, un dilemme de choix. Et si la Lionne trouvait d'abord l'idée de ne plus parler en cours intéressante, les discours d'Alaska et Lavinia firent retomber son intérêt pour cette solution, comme un Finite sur un Gonflus.

La façon très condescendante de parler d'Ashley, plus l'idée stupide qu'elle venait d’émettre ne lui donnait même pas envie d'envisager sa solution. Un frisson d'agacement parcourut ses poils, et Susan secoua la tête d'un air de désaccord. Elle n'avait certainement pas envie de sécher les cours, et encore moins ceux où il y avait de la pratique. Même si oui, ceux de Valerion pouvaient être stressants et traumatisants, en témoignait l'anxiété qui habitait la Gryffonne depuis ce cours sur le sortilège du morveux, mais quand même.

La jeune fille avait hoché la tête de manière approbatrice lors de l'intervention d'Alaska, qu'elle trouvait ma foi plutôt intelligente. Si elle n'avait pas vraiment compris la référence au Château des Animaux, elle ne s'en formalisait pas, puisque le raisonnement lui semblait logique. Elle réitéra son mouvement de tête, le regard un peu plus déterminé qu'au début de la réunion, lorsque Lavinia prit la parole. Si elle avait une réaction aussi terre-à-terre alors qu'elle s'était faite victimiser par la professeure, alors peut être que les autres s'emballaient un peu trop quand même.

Le résultat de tout ça, c'est que Susan se sentait de plus en plus mal à l'aise dans cette réunion. Elle n'arrivait pas à savoir quelle solution choisir, même si comme elle l'avait dit plus tôt, elle aurait été bien plus confortable en en parlant aux professeurs. Comme l'avait dit Alaska, ils pouvaient pas être tous amis et se protéger, c'est pas possible. Ils ne sont pas tous diaboliques, les adultes. Et les profs de Poudlard non plus ! Et puis comme ça, ils auraient pas eu besoin de gérer le problème, en le donnant aux adultes. Mmmh.

- Moi, j'aime pas trop les idées de vengeance en fait. T'façons, même si on est pas des bouses de troll, comme dit Merinda, on arrivera à rien, on est trop ptits. J'suis sûre qu'Elijah a bien fait d'en parler à Miss Priddy. Comme dit Alaska, ils sont pas tous copains et ils sont pas tous méchants, j'pense qu'on peut faire confiance à certains. Je préfère qu'on en parle.

Susan recula d'un pas, n'ayant plus envie d'intervenir dans la discussion, son intervention avait été prononcée sur un ton qui ne laissait aucun doute sur sa détermination à vouloir en parler aux adultes. Sa décision était prise, et elle se sentait bien avec celle-ci. La seule chose qui lui pesait sur son estomac, c'était le risque de conflit avec les autres ; elle détestait ça. Susan savait notamment que Sunday n'était pas d'accord avec ce qu'elle avait choisit, et espérait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Tous comme les autres qui ne partageaient pas son avis. Elle les appréciait tous, chacun à leur manière, et il était difficile pour elle de gérer à la fois sa peur d'être rejetée, et le fait d'être droite dans ses valeurs.

Chaque minute qui passait accentuait son malaise tandis que ce duel intérieur sévissait, et ses tics revenaient de plus belle sur son visage. Ses membres spasmaient à intervalles irréguliers, et sa mine se renfrogna un moment. Elle croisa les bras sur sa poitrine, restant en retrait mais à l'écoute des prochaines interventions, montrant bien qu'elle ne changerait pas d'avis.

Elena ricana en en entendant la réaction de Lavinia. Evidemment, tout le monde faisait des propositions pour punir une professeur de ce qu'elle avait subie elle, et cette prétentieuse trouvait toujours le moyen de se plaindre ! Cela ne l'étonnait pas plus que ça. A vrai dire, la serpentard ne pouvait même pas imaginer sa camarade satisfaite de quelque chose. La première année aurait préférée avaler de la bouse de troll plutôt que de l'avouer, mais au fond, elle était contente d'être venue à cette réunion, même si c'était Lavinia qui en avait été à l'origine. Elle avait été très mal à l'aise avec ce qui s'était passé lors de ce cours (même si c'était Lavinia) et il fallait bien montrer aux adultes qu'ils n'allaient pas se laisser faire.

Elena sortit soudain de la demi-ombre dans laquelle elle était restée depuis le début du cénacle.

-Moi je ne suis pas d'accord avec toi! En quoi notre bulletin est il plus important que de s'assurer que Valerion ne recommencera pas ? Et puis, tu l'as dit toi même Lavinia. On est qu'en première année ! C'est pas comme si nos notes de cette année allaient déterminer notre avenir !

Elena jeta un coup d'oeil à la ronde avant de reprendre.

-]Mais je suis pour les trucs du genre pas parler en cours. Il faut bien leur montrer qu'on se laissera pas faire ! Et pour s'assurer que ceux qui ne sont pas venus à cette réunion ne participent pas non plus, on pourrait faire des banderoles, des affiches, histoire que tout le monde participe.

Elle adressa un dernier regard à tous avant de revenir à sa position initiale, plongée dans l'ombre.

Le troupeau augmente petit à petit, la conversation s'engage et mon cerveau a lancé les turbines. Je dois retenir chaque visage, chaque nom à chaque idée. J'en veux déjà à Coyle d'être allé voir Priddy, mais les souvenirs du parc m'empêchent de trop lui en vouloir.

Je fixe chaque élève à tour de rôle. Alaska juge le comportement de Valerion comme grave. Je fronce les sourcils, analyse on comportement, mais son regard fuyant et ses mots hésitants me font penser qu'elle n'osera rien faire si elle ne reçoit pas de soutien. Elle n'est donc pas une menace. Je poursuis.

Nico a bien initié cette réunion. Voilà qu'il se croit le maitre du monde à jouer les sauveurs hypocrites. Tout ce qu'il veut, c'est son heure de gloire. Il a au moins la décence de ne pas vouloir en parler aux professeurs, ni à Montmort. En revanche, son petit plan d'attaque m'interpelle. Il va me falloir le suivre à l'œil. Hors de question qu'il en entraine d'autres là-dedans.

La réaction de Sunday est à son image : désordonnée. Il part dans un sens que je n'apprécie pas, puis choisit d'adopter la méthode du muet. Je fais mine d'être plutôt satisfait par cette idée. Après tout, s'il ne dit rien, et si les autres suivent, cela ne devrait pas se répercuter sur la Directrice des Serpentard.

Merinda croit pouvoir lancer un plan d'attaque en prenant une professeure par surprise. Je retiens mon rire, franchement amusé de l'idée. Si elle aussi ne veut plus lui répondre en cours, cela me va aussi, mais sa manière de s'exclamer m'agace. Il va falloir que je surveille ses fréquentations. Je crois me souvenir que c'est une amie de Narcisse. Si j'ai Narcisse dans ma poche, j'aurais Merinda. Je garde donc ça à l'esprit.

Voilà que Susan se met à contrer la seule idée intéressante et qui n'allait pas causer de tort à Valerion. Pourquoi est-ce qu'elle se la ramène, elle ? Et envoyer une lettre anonyme ? Et puis quoi ? Mes poings se serrent automatiquement, et je tente de reprendre ma respiration discrètement. Bien que la tonalité de sa voix diminue, je n'ai pas envie de la laisser filer comme ça. Il va falloir aussi que je surveille la volière.

Mon sourcil droit se lève quand Orlaith intervient et voilà qu'enfin un commentaire raisonnable arrive... Ah, en fait, non. On est fort pour bien l'embêter. J'ai envie d'exploser de rire. Bon, clairement pas un danger.

Liam veut ajouter une réunion... Et à la rentrée ? Je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel. Encore une réunion à laquelle je vais devoir me rendre. Il va falloir que je mette Valerion au courant.

Ashley propose qu'ils s'entrainent seuls. Parfait. Barrez-vous donc des cours de Défense, et arrêtez-tous de pleurer. Je me dis qu'il faut que j'intervienne, que je soutienne l'idée pour que tous s'y rallient et que je n'aie plus à les entendre, mais Elena revient à l'idée de se taire en cours et cela me plait tout autant. Qu'ils se taisent tous, qu'ils partent même ; tant qu'ils n'agissent pas, c'est parfait.

Je lève les yeux au ciel, cette bande m'exaspère tout de même. Je soupire et pars sans l'annoncer, sans explications.