Le jeudi j'ai défense contre les forces du mal et vol. Deux matières que j'apprécie énormément pourtant une pointe de nostalgie m'assaillit lorsque je quitta le cours de vol. En effet nous étions fin mai ce qui signifie que dans environ deux semaines les cours seront finis et que les examens commenceront. Ça me stresse énormément alors j'ai déjà commencé à tout revoir, chaque petite notion.
Voler me permet de m'évader un peu de laisser tout mon stress en bas sur terre, bien sur une fois le cours de vol finit tout revient. Voler est un très bon décompresseur avec la lecture mais je crois que le meilleur est vraiment d'écouter de la musique. C'est pourquoi je passe encore plus que le reste du temps vers la salle de répétition pour entendre les élèves jouer.
Aujourd'hui le son qui se dégage de la salle de répétition est le doux son d'un piano. Je ne sais pas quel son je préfère de tout les instruments mais le piano est un instrument que j'adore. Alors je m'assis dans le couloir et me laissa bercer par la musique.
Qui pouvait donc être derrière cette porte? Peut être que je le connais ou peut être pas, aucune idée. Et si j'entrais juste pour voir qui c'est et m'assoir et observer?
Je poussa la porte qui eu le malheur de grincer au moment ou j'entra. Le grincement n'était pas ignorable. Obligé que le ou la pianiste l'ai entendu.

Elijah avait pris pour habitude de se rendre dans la salle de répétition au moins une fois par semaine afin de jouer du piano. Sa mère aurait été particulièrement déçue s'il avait profité de son année d'internat à Poudlard pour éviter les entraînements réguliers qu'elle lui imposait depuis plusieurs années. Il s'y pliait plutôt volontiers, tant qu'il pouvait aller surfer autant qu'il le voulait en retour. Il ne s'était jamais montré réellement passionné par la musique, et pourtant, au fil des années, les progrès évidents qu'il avait fait le rendaient fier. Plus encore, sa mère, si tatillonne dès lors qu'il s'agissait de la musique, avait cessé de relever la moindre petite erreur. Et s'il avait d'abord pensé que c'était uniquement pour éviter tout conflit inutile, il avait fini par comprendre que c'était simplement parce qu'elle n'en trouvait plus.

S'asseoir devant le piano le rapprochait d'elle instantanément. Elle lui manquait terriblement, et les lettres qu'ils s'envoyaient ne suffisaient guère à combler le trou que son absence laissait dans sa vie. Et c'était pire encore depuis que son père était parti de la maison. Il savait que c'était à cause de lui, que sa mère était à présent seule dans leur belle maison, et une tristesse sans nom l'envahissait à chaque fois qu'il pensait à ses parents. Il ne laissait pourtant jamais paraître cette tristesse. A Brighton, il l'aurait sans doute fait. Mais pas ici. Ici, il était Elijah Cooper, le garçon au sourire qui ne ternit jamais. Toujours prêt à s'amuser, jamais à pleurer.

Il n'y avait qu'ici, avec la musique, qu'il s'autorisait à laisser cette tristesse sortir au rythme de ses doigts sur les touches. Les yeux fermés, perdu dans un monde qu'il se créait, il avait délaissé Chopin, Debussy et Tchaïkovski que sa mère aimait tant l'entendre jouer pour d'autres artistes qui lui parlaient bien plus, notamment au travers de leurs paroles. Alors c'était en ce jour à travers Simon & Garfunkel qu'il laissait la musique l'envahir pour essayer de se débarrasser de ce qui le rongeait de l'intérieur. Les paroles se jouaient dans son esprit alors que la mélodie quittait le bout de ses doigts agiles, et une boule grossissait dans sa gorge serrée jusqu'à ce qu'un bruit se fasse entendre. Bruit qui n'avait rien à voir avec ce qu'il jouait. Aussitôt, il rouvrit les yeux, et la musique s'arrêta brusquement. Il se sentait pris sur le fait, comme s'il se rendait coupable de quelque chose. Probablement de ne pas sourire.

Les yeux d'Elijah se posèrent alors sur la fille qui était entrée. Elle était de son année, à Serpentard. Il se souvenait de son nom grâce aux cours qu'ils avaient en commun, mais il ne lui avait jamais parlé. Il prit donc sur lui pour lui adresser un sourire, espérant que l'humidité de ses yeux ne le trahisse guère.

- Salut. Tu voulais répéter peut-être ? Je suis désolé, je ne vois pas l'heure passer quand je suis ici. J'vais te laisser t'exercer ! s'exclama-t-il avec un naturel joyeux déconcertant lorsque l'on savait à quel point il cachait ce qu'il en était réellement.

Le garçon que je venais de déranger était @Elijah Cooper, un garçon de ma promo. Dans mon année ils sont deux Elijah et en plus ils étaient tout les deux à Poufsouffle je crois. Et apparement ils étaient tout les deux musiciens. Je ne savais pas qu'il était musicien, enfin en même temps je ne connais rien de lui à par ce que j'ai pu voir de lui en cours. Elijah était tout le temps souriant. Je ne l'avais jamais vu ne pas le faire, jusqu'à aujourd'hui.

Quand il m'aperçu il re-plaqua un sourire sur son visage, mais malgré tout aujourd'hui je venais de comprendre que ce sourire était un masque. Mais que se passait il pour que ce masque qu'il portait pourtant si bien est craqué? Et pourquoi ce sourire était il un masque. En même temps il était censé être tout seul dans cette pièce avec juste le piano, sans personne, et surtout pas une fille qui le connait, pour le surprendre se laisser aller. Je me sentis désolée et coupable d'avoir d'un coup rompu son moment à lui. J'aurai du frapper avant d'entrer mais d'un coté l'air qu'il jouait été si beau que je n'avais pas pu m'empêcher d'entrer pour voir la personne qui jouait.

Si je voulais jouer? Non, bien sur que non je ne savais pas jouer, j'aurai voulu mais maman ne savait pas jouer d'instruments et elle ne sait pas lire les notes de musique donc c'était compliqué pour elle de m'apprendre quelque chose qu'elle ne maitrise pas. Je pense d'ailleurs que la musique est sa seule faiblesse, maman sait tout faire!

- Oh non, enfaite je ne sais pas jouer. Je ne sais pas pourquoi mais un sentiment de gêne m'envahi à ces mots. J'aime beaucoup écouter la musique par contre et tu joues très bien. Enfaite j'entrais pour pouvoir mieux écouter... mais sur ce coup la, la porte ne m'a pas aidée niveau discrétion. Je suis désolée de t'avoir dérangé.

J'étais un peu gênée. Je n'aborda pas les larmes qu'il me semblais avoir vu pour ne pas le prendre au piège. De toute façon je n'étais pas censée avoir vu ça, mais la musique était si envoutante en même temps, je n'arrivais pas à résister à l'envie d'écouter encore et encore mes camarades jouer. C'était peut être vivre un peu par procuration de ne pas pouvoir en faire autant, mais tant pis vivre par procuration m'allait également très bien, mes oreilles me remercient j'en suis sure.