Les discussions des Poufsouffle m'entourent. Des morceaux de conversations me parviennent sans pour autant que je les écoute réellement. De loin, j'observe Delphillia qui s'active et qui agit comme elle l'a toujours fait ; avec un petit quelque chose de libre que j'aurais pu apprécier si je n'avais pas envie de la faire sortir de ses gonds à chaque fois que je la vois. Parfois, j'aperçois Zikomo qui file entre les jambes et qui passe d'une personne à l'autre, avant de revenir vers moi.

« Il y a plein de bonnes choses à manger ! »

Puis il repart, toujours aussi vif. C'est rare qu'il agisse ainsi. Je le soupçonne d'être réellement heureux d'être ici et de profiter de ces gens. Cela me réchauffe légèrement le coeur même si moi, pour le moment, je ne trouve pas trop d'intérêt au fait d'être là. Je préférerais amplement poursuivre ma visite du château.

Je la vois flotter doucement à travers la foule. D'abord, je pense qu'il ne s'agit que d'un amusement : un idiot qui fait voler une pâtisserie pour montrer ses talents avant de la déposer sur le drap, par terre. Mais non, ce n'est pas ce qui arrive. La pâtisserie vole vers moi et moi, je fouille la foule du regard pour essayer de deviner quel est l'idiot qui... Narcisse Brando, évidemment. Baguette à la main, l'oeil pétillant. Bordel mais qu'a-t-il en tête ? J'observe la chose tourner autour de moi d'un air méfiant. Je l'aurais faite exploser si j'avais pu me douter de ce qui allait arriver. Mais je ne me suis pas douté et voilà que la nourriture se pose sur mon crâne. Sous mon mouvement brusque de la tête, elle dégringole évidemment sur le sol. Je la regarde d'un air éberlué avant de lever les yeux vers le garçon.

Il me salue de la main.
Une brusque bouffée de colère gonfle dans mon coeur. Il me salue de la main. Je repense aux arguments de Zikomo, à son envie de me voir participer à cette mascarade avec lui. Et pour quoi ? Pour que l'on m'envoie des pâtisserie sur le visage en pouffant comme un sombre idiot ?

Si j'avais été seule, je crois que j'aurais dégainé ma baguette pour lui lancer un sortilège qui l'aurait placé dans une très mauvaise posture. Je ne me serais pas contenté de lui faire apparaître des bois sur le crâne, cette fois-ci, oh non. Mais je ne suis pas seule. Je n'ai pas la force de tourner mon regard vers Priddy, je suis certaine qu'elle va bientôt intervenir pour répéter, encore répéter, à Brando qu'il est qu'un petit Bubobulb qu'on a envie de faire exploser d'un Reducto bien placé. Et je n'ai aucune envie d'assister à cela.

Je suis une sorcière libre, désormais. Majeure, détentrice du permis de transplanage, et dès demain, le monde s'offrira à moi. Un monde rempli de nouvelles choses et de nouvelles personnes, certainement bien plus matures que celles que j'ai pu côtoyer à Poudlard. La réalité m'apparaît soudainement : je n'ai pas besoin de rester ici. Pourquoi supporter tout cela ? C'est fini, Poudlard est terminé, ma vie de collégienne prend fin. Je n'ai plus à supporter toutes ces choses. Quel niveau de maturité faut-il avoir pour me balancer une pâtisserie dessus ? Ma colère aurait certainement été moins glaciale s'il m'avait insulté bien en face au lieu d'agir en Serpentard.

Cette prise de conscience m'allège d'un poids que je n'avais pas conscience de porter. Mes épaules se détendent, ma pulsion de violence s'apaise. Je range ma baguette que je n'ai même pas eu conscience de sortir et je fais demi-tour en direction du château.

Siouplait, empêchez-là de se carapater.

Tout va très vite. Beaucoup de monde. Les élèves se suivent mais ne se ressemblent pas. Je souris aux visages amicaux que je croise et j'essaie de tenir la route. Je me sens cependant un peu étouffée. Pourtant, nous ne sommes pas si nombreux que ça. Je crois que les évènements qui ont marqué ma fin d'année m'ont laissé des traces que je ne suis pas encore prête à effacer. Je travaille sur ma respiration et commençait à me détendre doucement lorsque je vois la scène du gâteau se dérouler devant mes yeux. Ces derniers s'arrondissent tandis que je la vois retirer le gâteau en vitesse de son crâne. Je tourne alors la tête vers le responsable et ne suis même pas surprise de voir que c'est Narcisse. Décidément, toutes les rumeurs qui courent sur lui sont vraies. Et en plus, cela a l'air de l'amuser. Je tique. Je n'aime pas ce genre de comportement.

- On peut savoir ce qui est drôle là-dedans Narcisse ? Franchement, on t'a pas appris à respecter un minimum tes aînées ?

J'avais envie de lui dire bien plus de choses. Il vient de profondément me décevoir et m'énerver en même temps. Mais je n'ai plus le temps pour lui. Je me dépêche de la suivre. Nous n'avions que peu conversé elle et moi, si ce n'est même presque jamais. Mais mon cœur me criait de la suivre et de la retenir.

- Aelle, attends !

Je souffle doucement et me mets à sa hauteur.

- Ne.. Ne fais pas attention à cet idiot.. Je ne sais pas ce qu'il lui prend tout à coup. Parfois, les premières années sont...

Je ne trouve même pas le mot approprié.

- Enfin... Laisse.. Je veux dire, ne pars pas et profite de ce pique-nique avec nous ! J'aurais bien aimé pouvoir discuter un peu avec toi.

Je lui souris doucement, le cœur pur et une véritable envie de pouvoir sceller cette conversation avant qu'elle ne s'en aille.

@Narcisse Brando, tu perds des PR mon jeune ami
@Aelle Bristyle, je ne pouvais pas te laisser partir !

Les mains dans les poches, toutes deux occupées par ce qu'elles contiennent, je marche, les yeux fixés sur le pique-nique organisé par Priddy. Je n'arrive pas à savoir si cela m'intéresse, si j'ai envie de célébrer la victoire de la maison à laquelle je n'ai presque pas participé. Combien de fois ai-je pu entendre mon nom suivi d'un "cinq points pour Poufsouffle" ? Deux fois en un an ? Je n'ai pas vraiment l'impression de mériter ce repas, tout comme je n'ai pas l'impression d'appartenir à cette maison. Sauf qu'aujourd'hui, ce sont les Poufsouffle qui sont agglutinés au loin tout sourire, pas les Serpentard ; alors je me dois d'y aller. Je me dois d'y aller, de m'amuser et de ne pas être triste de quitter Poudlard.

A mesure que j'avance, quelques haussements de voix me parviennent et m'intriguent, j'aperçois des agitations, et surtout Aelle qui semble venir dans la direction du château ; et dans la mienne par extension. Je sers davantage l'objet que je tiens dans ma poche, prévenant ainsi la potentielle tristesse de la voir déjà s'en aller. Je m'en veux d'être en retard, accélère le pas pour lui parler et m'arrête, net, lorsque je vois Mary lui adresser la parole et la retenir. De là où je suis, il m'est impossible d'entendre ce qu'elles se disent, mais si Aelle a décidé de partir, je vois mal comment Mary pourrait l'arrêter. Moi, en revanche...

Je dégaine ma baguette de ma main gauche, sors la fiole de ma main droite et pointe mon catalyseur dessus, avec une concentration telle que Priddy pourrait réévaluer ma note d'examen. Je fais voler la petite fiole en direction d'Aelle. Tant pis si cela interrompt leur conversation. A vrai dire, je m'en fiche. Tout ce que je veux, c'est qu'elle ne parte pas avant d'avoir reçu mon cadeau. Le petit objet vole et s'arrête au dessus de la tête de Mary, suffisamment haut pour que la septième année l'aperçoive et la saisisse. Si elle est intriguée, elle la prendra et pourra y lire "solution de force" dessus. Si elle regarde autour, elle me verra moi et mon audace.

Une nappe, puis une autre, Aliénor faisait ce qu’elle pouvait pour se rendre utile et que ce pique-nique commence sous les meilleurs ospices. Une fois les nappes installées, elle avisa Narcisse qui faisait voler quelques plats. Maitriser Wingardium… Encore heureux en fin de première année ! Aliénor leva les yeux au ciel quand quelque chose lui frôla les jambes. Elle reconnu sans mal le pelage bleu pâle du messager des rêves, le renard si intelligent qui suivait… Bristyle.

Aliénor leva immédiatement les yeux et elle trouva sans mal Aelle avec… Une pâtisserie sur la tête ? C’est les mots de la jeune Mary qui lui permirent de comprendre ce qu’il se passait. Narcisse évidement, ceci-dit Aelle avait l’air bien stupide et ça, c’était une bonne chose pour Aliénor qui se délectait de cette petite humiliation.

-C’est bien Narcisse, en effet tu gères Wingardium.

Lança-t-elle sans même porter un regard au garçon, a vrai dire, elle n’en avait absolument rien a faire de lui. Elle s’éloigna un peu des autres repérant un panier de fruits qu’elle attrapa pour ensuite s’assoir sur une nappe et commencer à déguster quelques fraises devant le spectacle qui s’offrait à elle. Tiens, il y avait un truc qu’elle avait oublié. Baguette toujours en main, elle lança un accio pour que ces lunettes de soleil arrivent entre ces mains ce qui ne tarda pas. L’avantage de la salle commune de Poufsouffle étant qu’elle n’était pas très loin.
Lunettes de soleil sur le nez, fraises pour grignoter elle observait Aelle retenue par Mary qui avait une fiole au-dessus de la tête.

-Et ça fait que commencer…

Dit-elle pour elle-même en croquant goulument dans une fraise bien fraiche et sucrée.

Je m'éloigne rapidement, en espérant que ni Zikomo ni Nyakane ne va m'empêcher de partir. Je sais que le premier le fera et je suis déjà fatiguée à l'idée de devoir batailler pour qu'il y retourne et qu'il ne se préoccupe pas de moi. J'en ai soupé de ces enfants, de ces camarades qui n'ont jamais été des camarades. Depuis ma première année, je me suis sentie différente d'eux, préoccupée par des sujets tellement plus intéressants et passionnants. Jusqu'au bout cette différence accompagnera ma scolarité. À la différence près qu'aujourd'hui, je me fiche d'eux et de leurs vaines tentatives de me gâcher la vie. Mon esprit est déjà tourné vers demain et après-demain ; vers une vie qui ne sera faite que de découvertes et de—

Mon prénom résonne déjà. Je continue de marcher. Ce n'est ni Zikomo, ni Nyakane. Ni Priddy. C'est une petite voix familière. Je ne parviens à mettre un nom sur elle que lorsque la jeune fille me dépasse. Je m'arrête pour la regarder — mes yeux sont noirs et distants lorsqu'ils se posent sur elle. Quoi ? Qui est-elle pour m'arrêter, cette gamine à qui je n'ai parlé qu'une ou deux fois ? Mes mâchoires se serrent, je la laisse déblatérer en imaginant déjà la réplique qui la fera retourner promptement vers sa directrice de maison. Qu'elle prenne le temps d'essayer de m'apaiser me fatigue. Je n'ai pas besoin de l'être ! Sa présence ne fait que me rappeler qu'ils ne sont rien. C'est qui, ce "nous" ? Il n'y a là-bas en tout pour tout qu'une personne avec laquelle je souhaiterais pique-niquer. Il n'y a pas de nous. Il n'y en a jamais eu.

Laisse-moi, lâche-moi, ai-je envie de lui dire. Ou si tu as envie de me parler, tu n'as qu'à me suivre mais de toute façon, à quoi bon ? Ce que tu me diras ne sera jamais suffisant pour me donner envie de t'écouter, tu devrais bien le savoir, non ?

Mais je n'ai pas le temps de formuler ces mots ou même de les penser concrètement car une petite fiole traverse les airs et s'arrête au-dessus de la tête de l'enfant. Voir encore un objet voler use sévèrement ma patience — mes traits se figent dans une expression colérique. Je l'attrape dans un geste automatique pour ne pas qu'elle tombe sur Bain et tourne la tête vers la droite, en direction de la foule de Poufsouffle. Je ne vois rien d'autre qu'une bande d'abrutis dont certains ont le visage tourné vers moi. Alors je tourne la tête sur la gauche et aperçois un premier année, baguette en main.

« Merlin, mais vous êtes tous si fiers de maîtriser un sortilège simple comme la nuit pour le lancer n'importe où et n'importe quand ?! » tonné-je en prenant le ciel en témoin, exaspérée par la façon de faire complètement ahurissante des élèves les plus jeunes de cette foutue école.

Je ne fais le lien entre le gamin et son identité qu'une seconde après l'avoir aperçu.

« Sharp, sifflé-je d'une voix glaciale en baissant les yeux sur la fiole. C'est quoi cette mer... »

Je m'interromps en lisant l'étiquette. J'en aurais oublié la présence de la petite Bain si je n'avais pas une conscience aussi forte de sa présence près de moi et si ses mots ne tournaient pas encore dans ma tête. Mais pour le moment, ce sont les mots "solution de force" qui m'intriguent. Je lève l'objet en hauteur pour regarder au travers. Je jette un regard dubitatif au gamin. J'hésite entre l'envoyer purement et simplement se faire voir ou prendre le temps de le questionner, chose que j'aurais aimé faire en temps normal mais qui me parait un peu dérisoire dans cette situation.

Je me contente d'un long et profond soupir suivit d'un regard qui, de blasé, a pris une teinte glaciale depuis qu'un Brando m'a désignée comme victime de ses petites moqueries enfantines.

« T'essaies de me dire quoi, là, Sharp ? » lui demandé-je d'une voix lasse en agitant la fiole devant moi.

Ce faisant, je glisse un regard en coin à Bain — que voulait-elle me dire ? J'ai beau réfléchir, je n'arrive pas à savoir ce qui pourrait expliquer qu'elle veuille discuter avec moi.

Ah joie ! En ce dimanche matin, alors que j'étais descendue des dortoirs, les cheveux enchevêtrés comme d'habitude, mon cerveau tournant au ralenti vu que mon esprit était encore un peu dans mon lit, mes pieds eux se dirigeant gentiment vers la porte principale ronde en bois... mes yeux sont attirés vers des affiches colorées.

Placardées en plusieurs exemplaires, on pouvait aisément y lire "venez tous", "picnic" "fête" "coupe des 4 maisons". Ohhh ! Miss Priddy avait organisé un repas de fin d'année pour notre maison ! Comme c'était une très chouette idée !
Désormais bien plus réveillée, je parcourais l'affiche des yeux, mémorisant l'endroit de rendez-vous.
Puis, le coeur léger, repensant à la veille, à cette victoire que Poufsouffle avait décrochée, aux vacances qui nous tendait les bras et à la fête de ce midi avec mes camarades, je me rend au petit-déjeuner. Celui-ci prit, je remonte gaiement au terrier en me demandant quelle tenue je vais choisir... On est le week end, il fait beau et c'est la fin de notre scolarité. Parvenant enfin aux dortoirs, j'ouvre avec conviction ma malle et y pioche quelques outfits que j'apprécie beaucoup.
Finalement, mon choix se fait plutôt rapidement, une jolie robe patineuse orangée, pétillante, avec un col rond - son plus ? des fentes discrètes qui jouent le rôle de poches sur les côtés. J'agrémente cette tenue de ballerines et d'un serre-tête blanc. Voilà ! Parfait !
Satisfaite, je me concentre alors sur mes affaires qu'il reste à finir de ranger, vérifiant par la même occasion que je n'ai rien oublié. Puis, je m'installe sur mon lit avec mon bouquin du moment.

C'est mon ventre qui gronde doucement qui me tire de ma lecture, j'avise l'heure sur ma montre et me lève d'un bond. Crotte !! Le pinic !! Voilà presque 10min que je devrais y être !
Je descends quatre à quatre l'escalier des dortoirs puis ceux menant au Parc et courre jusqu'à l'embarcadère.
De loin, le coeur battant, j'aperçois des silhouettes familières et appuie davantage sur mes pieds.
Arrivée à destination, je note des yeux les présents, souriant à ceux et celles dont je croise le regard.
Pfiou ! Tout le monde n'est pas encore arrivés !
Le soulagement déferlant dans ma poitrine encore secouée de brèves respiration, je m'avance vers Miss Priddy.
- Bonjour Miss, merci pour ce picnic, c'est vraiment une chouette attention. Puis avisant mes camarades en train de déballer les plaids etc... je propose à la cantonnade : J'peux vous aider ?

Alors que j'aide quelqu'un m'ayant indiqué une action, mon attention est attrapée par une voix familière un peu grincheuse.
M'arrêtant dans mon élan, je remarque enfin Aelle qui agite une fiole pas loin de la tête de Mary - sauf qu'elle ne s'adresse pas à celle-ci mais... à Lukas ?
Fronçant les sourcils, discrète, j'essaie de comprendre de quoi il en retourne. Aelle n'a pas l'air très ravie.

Avant que je puisse entendre la réponse de l'intéressé, je perçois un mouvement bleu dans mon champs de vision. Zikomooo !!
Un large sourire se dessine sur mes lèvres et je salue le renard avec joie :
- Bonjour Zikomo, c'est chouette que tu ai pu passer ! C'est la limonade qui t'a convaincu ? plaisantais-je à son intention.

548 - @Erwan Martin pour la mention
Miss @Sarah Priddy, @Aelle Bristyle : juste un mot : Zikomooo

Lorsque j'avais vu l'affiche en salle commune ce matin, pleine de couleurs, remplie de la promesse d'un prétendu bon moment, je n'avais pas réussi à me réjouir complètement. Oui nous avions gagné la coupe, et repenser à l'annonce de notre victoire faisait de nouveau germer un sourire bêtement sur mon visage, mais je n'arrivais pas à retirer cette espèce de poids sur mon estomac.

L'année n'avait pas été fluide et simple, mais elle avait finie bien mieux qu'elle n'avait commencé. Apaisée de tous mes mensonges mis à jour, rassurée d'avoir retrouvé mon meilleur ami, devenu malgré lui un triste dommage collatéral d'une bataille contre moi-même, je m'autorisais enfin à voir les choses plus sereinement. Malgré tout, ce pique-nique si agréable s'annonçait-il, me faisait peur.

Y aller, ne pas y aller ? Telle avait été la question, qui, tournant inlassablement dans ma tête n'y avait trouvé de réponse satisfaisante. J'avais hésité toute la matinée assise sur le canapé du salon, lisant faussement un livre. Tout juste après l'heure indiquée sur l'annonce, finalement décidée à profiter une dernière fois, j'avais fini par me lever et sortir dans le parc.

Bien trop chaud pour être enfilé par-dessus ma tenue légère, mon sweat blanc préféré était juste attaché à ma taille. Je ne le mettais quasiment jamais, mais pourtant sa simple présence sur moi aujourd'hui m'aidait à me sentir plus confiante. Il n'avait rien de spécial, mais sur une des manches, un petit tournesol à côté d'une phrase raisonnaient depuis le jour ou il m'avait été offert, agissant presque en miroir sur moi.



J'avançais d'un pas plutôt lent. Réduisant doucement la distance entre mes camarades et moi, à la fois contente d'être là pour la dernière fois avant les vacances, de partager ça avec eux, d'être fière de notre maison ensemble, de manger aussi, et l'envie quasi-irrépressible de rebrousser chemin, de m'isoler dans le dortoir et d'attendre que le temps passe jusqu'au départ, sans vraiment savoir pourquoi.
Pas mal d'élèves était déjà là, et resserrant machinalement la manche brodé entre mes doigts, je cherchais dans le groupe certains visages apaisant auquel raccrocher mon ambivalence.

J'étais surprise de voir sa réaction. Ce qui m'étonna le plus, c'est son regard qui alla vers le haut de mon crâne et les paroles qu'elle a pu sortir juste après ça. Je fronce légèrement les sourcils, dans l'incompréhension avant de la voir saisir quelque chose. Je comprends alors que quelque chose planait au-dessus de ma tête et je cligne des yeux, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Est-ce que Narcisse aurait voulu se venger de ma réprimande ? Je tourne la tête dans sa direction et pourtant, rien ne semble venir de son côté. Puis, une illumination. Aelle découvre de qui cela provient. J'entends le fameux nom du coupable et le moins que l'on puisse dire, c'est que je m'attendais à tout le monde sauf à lui. Je tourne alors la tête pour regarder Lukas au loin. Il coupe les conversations, lui, maintenant ?

Je jette un rapide coup d'œil à ce qu'Aelle tient dans ses mains puis regarde de nouveau Lukas. Je reste silencieuse. Elle lui demande des explications et je me sens tout à coup de trop. Je sais bien que nous nous sommes un peu éloignés lui et moi mais je ne m'attendais pas à ce qu'il m'efface ainsi. Cela me blessait. Il venait de me montrer à quel point il pouvait se présenter comme un garçon irrespectueux. Le pire c'est le visage qu'il porte. Il a l'air de s'en moquer royalement. Je comprends donc le message caché de son acte. Je dois lui parler, laisse moi la place. Je soupire, davantage énervée. Entre Narcisse et lui, on a le combo gagnant dans cette maison. Je regarde alors Aelle et lui fait un léger signe de tête.

- Je vous laisse discuter. Je pourrais toujours te parler plus tard.

Et sans un mot de plus, je m'éloigne. La déception et la colère grondent en moi mais je ne fais rien transparaître. Nous sommes là pour fêter la fin de l'année et l'obtention de la Coupe des 4 Maisons. Je fais un signe et offre un sourire à Megan puis je me dirige vers Élisabeth à qui je souris également, comme si de rien n'était.

- Coucou ! Comment tu vas ?

@Narcisse Brando et @Lukas Sharp pour les mentions.
@Aelle Bristyle, @Megan Arrington pour les échanges de regards et/ou de paroles.
@Élisabeth Willis, je me réfugie auprès de toi

Les premiers élèves arrivaient et bientôt, les discussions et surtout les questions fusèrent.

" Bonjour Monsieur Brando. À vrai dire, je n'avais pas vraiment prévue de faire la moindre distribution. Dans un sourire amusé, elle sourit à la petite Bain avant de hocher la tête aux paroles de la capitaine de Quidditch de la maison. Tout à fait ! C'est comme vous dites Miss Delphillia, je vous fait confiance pour vous servir et vous installer. "

L'enseignante s'éloigna un peu, installant de quoi s'assoir un peu plus loin pour ne pas faire un énorme paquet compact avec tout le monde tout en se retenant de rire au surnom donner au petit Brando. "Sale gosse" qui lui reposait d'ailleurs déjà une question... Le pauvre... Elle adressa un sourire bienveillant au gamin.

" Occupez-vous de vous Monsieur Brando. Juste de vous. Installez-vous, servez-vous, je me débrouillerai de mon côté vous verrez. "

La sorcière s'installa sur un plaid, laissant les élèves en faire autant là où bon leur semblait, ne s'occupant pas vraiment de leurs petites discussions. Elle se retint de rire à nouveau quand le petit Cooper lui proposa de signer ses chaussures. Les jeunes avaient de drôles d'idées parfois. Bientôt, une chaussure lui arriva donc dans les mains, trois feutres à l'intérieur et l'enseignante retarda le début de son repas pour réfléchir à une dédicace pas trop stupide et qui pourrait passer inaperçu dans le monde moldu où le gamin passerait l'été. Elle finit par écrire le long de la semelle extérieure un "Abracadabra" en lettre verte, se promettant d'expliquer l'origine de ce mot moldu au petit Cooper s'il le lui demandait. Elle tendit ensuite la chaussure à Megan et Alienor assises non loin.

Sarah répond aux questions, salue les uns et les autres et s'installe sur un plaid. Elle ne suit pas franchement les échanges entre les élèves et ne remarque pas particulièrement la tentative de départ d'Aelle. Elle dédicace une des chaussures de Elijah² avant de la passer à Alienor et Megan.