TERRIFIANT DEPART
Dernier jour de l'année scolaire 2048 | @Alyssa Wright | Etage : -10 | TW : Préscence d'angoisse, d'agoraphobie [peur de la foule]

" Quand les ombres apparaissent, pense à allumer la lumière. "

Il y a deux jours en particulier que je n'aimais guère. La rentrée et le dernier jour. Ils ont ce qu'on appelait la chance d'être deux jours où les élèves des quatre fières maison se réunissaient sur le quai. Chacun saluant les autres, la famille le jour du départ, les amis le dernier jour. Comme aujourd'hui.
"Il y a du monde.''

J'éviter le plus possible d'être au milieu. D'avoir leurs regards sur moi. J'étais dans un coin, je voyais le monde bouger, mais tout ce que j'entendais était mon coeur battre rapidement dans mes oreilles. Respirer. J'aurai aimé dire que j'avais du mal à respirer, or, je respirais normalement. Dieu merci j'avais réussi à gérer ce bémol durant l'année.
"Tu vas finir par mieux gérer ta peur que ta vie à force."

Je regardais le vide au dessus de mes pieds, le quai me semblait vide comme ça. Mais il y avait toujours des ombres qui passaient, donc il n'était pas vide. J'aurai aimé monter dans le train, me trouver une place dans un compartiment avant les autres, mais je voulais au moins voir mon oiseau bleu avant.
"Elle va pas t'aider de toute façon."

Je fermais les yeux. Je respirais. Mais je tremblais, légèrement mais je tremblais.
Assis sur ce fauteuil de ronces, je regardais les fleurs de verres fleurit. Recroquevillé sur ce fauteuil, je me perdais en regardant cette porte face à moi fermée, sans poignet. Oubliant le monde réelle l'espace d'un instant.
"Au moins les gens se diront que tu attends quelqu'un et non que tu souhaites échapper au monde réel."

En ce dernier jour à Poudlard, le cœur d'Alyssa était en émoi. Le départ était arrivé rapidement, bien trop rapidement. A peine avait-elle eut le temps de cligner les yeux après les examens que la fin d'année était déjà arrivée. La Gryffondor aurait d'ailleurs aimé que les épreuves soient passées tout aussi rapidement que ces belles journées sans impératif qui signaient la fin d'année. Heureusement, elle s'était amusée, notamment avec cette partie Nifleur - Botruc - Fléreur... Si l'on omettait que son équipe avait finalement perdu.

Tout compte fait, en y repensant, il s'agissait d'un évènement douloureux.

La jeune fille traînait seule sa valise sur le quai dans une foule tumultueuse. On pouvait deviner à ses sourcils froncés et à sa mine boudeuse qu'il ne s'agissait pas d'une partie de plaisir de se faire bousculer en tout sens par des élèves faisant au moins une tête de plus qu'elle. Pour ne rien arranger, elle avait sommeil et ne faisait donc pas vraiment attention à son précieux chargement. Chargement qui aurait pu ne même pas être au complet aujourd'hui. En même temps... Qui aurait pu imaginer que préparer ses affaires à minuit était une bonne idée ? D'autant plus lorsque la moitié des dites affaires était aux abonnées absentes...

Personne sauf Alyssa. Le fait que sa valise était aujourd'hui bouclée relevait du miracle, et, accessoirement, de la fantastique organisation de sa cousine Winter qui lui avait prêtée main forte après avoir constaté sa mine piteuse au milieu d'un véritable bazar. La valise d'Alyssa buta nouvellement contre le pied d'un Serdaigle plus âgé qui lui lança un regard noir, dans un soupir presque théâtral la jeune fille parvint à se séparer un peu de la foule.

Ah, enfin de l'air frais..., songea-t-elle en regardant les alentours, essayant de reconnaître des visages. Un curieux sentiment lui éprenait le cœur : le sentiment de partir trop vite, de n'avoir pu dire au revoir à tout le monde. Elle voyait régulièrement ses amies de sa maison heureusement, partager le même dortoir aidait bien en même temps. Mais il y avait quelques autres personnes qu'elle aurait espéré recroiser une dernière fois avant de monter dans ce train...

Le regard bleuté d'Alyssa dériva vers l'horizon alors que les plus chanceux commençaient déjà à monter dans la belle locomotive rouge qui laissait joyeusement échapper des volutes de fumée dans un profond vrombissement. Les yeux de la Gryffondor se retrouvèrent soudainement attirés vers quelque chose de bien plus proche et réelle. Vers quelqu'un plus précisément.

Un garçon, les yeux fermés, la tête légèrement baissée. Il semblait légèrement trembler. Le souffle sonore de la locomotive se fit alors lointain, presque inaudible, la foule semblait s'éloigner peu à peu, alors que la jeune fille reconnaissait Wayne. Son cœur se mit à battre plus fort et elle plaqua sa main tout contre, surprise. Elle était surprise de le voir après ne plus l'avoir aperçu depuis Octobre. Surprise que cela arrive en ce dernier jour.

Alyssa aurait été heureuse de le voir s'il ne semblait pas aller aussi mal. Pourquoi tremblait-il donc ? Il ne fait pas froid pourtant..., songea-t-elle avant de réaliser qu'il y avait sans aucun doute d'autres raisons possibles à ce malaise. Mais peu importait la raison, la jeune fille était sûre d'une chose : elle ne le laisserait pas comme ça. Son chargement se retrouva abandonné dans un bruit sourd alors que la Gryffondor lâchait sa valise et se faufilait vers son ami. Son ami... En réalité Alyssa ne savait pas vraiment quel lien les unissait mais avait choisit de le considérer comme tel.

Arrivant à sa hauteur, elle marqua un instant d'hésitation avant de lui attraper doucement sa manche pour signaler sa présence. Elle dit alors :

- Hé Wayne... Ca va...?

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Dans le son des bruits de pas et des discussions agitaient, je perdais doucement contre ma peur, mon angoisse. Si quiconque me voyait dans un état pire que celui actuel, j'aurai une bonne excuse à dire à mon plus grand confident que je ne voulais plus retourner en cours.
"Tu échappes, tu fuis encore."
"Une fille arrive."

Fixant le sol gris, mes yeux l'imaginaient, je dansais sur le rythme déchaîné de la musique que jouait mon organe vital. Un air triste, inquiétant, angoissant, terrifiant. Mélangeait à la douceur des plif-plaf des gouttes d'eau dans la fine couche d'eau qui recouvrer le sol blanc du dernier étage. Comment faisais-je pour ne pas penser à tous ses regards sur moi ? Un coup d'œil, une voix, un geste, une pause, je ne respirais plus.
"Miss Wright est là, quel dommage.."

— W-Wright..?

La voix tremblante, la peu si pâle qu'un linge blanc, la peur se lisait dans mes yeux. Sans conviction, sans la force pour cachait cette angoisse. Une respiration presque s'saccadait, se callant sur le rythme de la musique jouait par mon âme, mes organes.
"Elle va s'inquiéter, vouloir t'aider mais refuse cette aide compris ?"

Pourquoi l'impression d'avoir toute l'attention était-elle aussi imposante ? Depuis quand tremblais-je ? Depuis combien de temps me regardaient-ils ? Pourquoi parlaient-ils si bas ? Parlaient-ils sur moi ? Tout tournait. Cela faisait combien de temps que tout tournait ? Le son commençait à s'éteindre. Le sol aussi tournait, mon coeur battait, j'étais toujours en vie ? Régulier, j'espérais que ma respiration était régulière.
"Elle ne l'est clairement pas."

Alyssa dévisageait Wayne avec une interrogation visible. Interrogation qui se muait lentement en une inquiétude grandissante à mesure que le teint du garçon pâlissait et que sa respiration devenait saccadée. Au moment où le garçon répéta son nom de famille, la Gryffondor relâcha sa manche : il l'avait reconnue, elle ne risquait donc plus de le prendre par surprise. Répéter était cependant un bien grand mot, la voix de Wayne étant si tremblante qu'il était difficile de saisir distinctement ses paroles.

- O-oui c'est moi, confirma-t-elle, troublée par l'air si démuni planant sur le visage livide de son ami.

Même quelqu'un qui manquait parfois d'empathie comme Alyssa ne pouvait que lire la peur en Wayne en ce moment même. Ses yeux étaient emplis de peur, son corps agité de spasmes, son attitude prostrée. La blondinette jeta un regard préoccupé autour d'eux, qu'est-ce qui avait bien pu faire peur à son ami ? La foule était joyeuse, chacun était content de rentrer chez soit ou, du moins, d'être en vacances. Les chariots brinquebalaient avec entrain, des rires et quelques cris résonnaient. Une atmosphère classique en ce dernier jour à Poudlard.

Cependant au vu de l'état actuel de Wayne, peut-être valait-il mieux essayer de le calmer au lieu de s'interroger sur ses peurs. Mais Alyssa n'avait jamais eu à calmer qui que ce soit et une peur aussi extrême lui était totalement inconnue. Elle essaya d'imaginer ce que sa mère lui aurait fait dans une telle situation. Cette dernière la prendrait sans doute dans ses bras. Inapplicable à Wayne, on change de stratégie.

Essayant de cacher sa nervosité, Alyssa dit finalement :

- Il n'y a aucun danger ici, j'te le jure. Personne ne fait attention à nous d'ailleurs. Est-ce que... Tu as besoin que j'aille chercher un adulte ?

Cette dernière option était loin d'être la favorite de la Gryffondor mais pour Wayne, elle pouvait bien faire l'exception.

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Un son, une intonation, un grésillement. Doucement mais constant, je n'entendais plus que les boum-boum de mon organe dans ma tête, dans mes oreilles. Une lutte contre le calme et l'angoisse se déroulait dans mon âme, qui des deux aller donc gagner ?
"L'angoisse, j'aimerai que ce soit l'angoisse qui gagne."

Le noir était à perte de vue. Les douces épines de mon siège aussi confortable commençait à me faire mal. Mais je ne devais pas bouger, si je ne voulais pas que le champs d'eau de fleurs aquatiques ne fane. Un dilemme, un choix, un son, tic-tac le temps est contre moi.
"Elle aussi, eux aussi."

— Rassurant, avais- je dit sur un ton d'humour accompagné d'un faible sourire mensongère avant de reprendre, au moins je connais quelqu'un ah ah et pas besoin d'adulte il suffit d'un peu de temps..

Le temps. Lui était contre moi. Personne ne pouvait dire que le temps était avec lui, car, le temps, jouait contre tous sans règles, sans merci. Je fermais les yeux. Mains sur le coeur, je récitais dans ma tête le nom de plus de fleurs possible tout en respirant calmement.
"C'est pas drôle."
"Elle gâche tout."
"Elle est pas amusante du tout."

— Désolé pour ce contre-temps.. avais- je fini par dire calmement, toujours pâle, mais allant un peu mieux. Excuse-moi, j'ai dû te faire une frayeur non voulu.

Je lui accordé une de mes meilleurs mascarades. Un faux sourire si bien façonné que je me faisais peur tout seul. L'angoisse n'était pas parti, loin de là, elle n'attendait plus que pouvoir sortir, montrer à tous que tout le monde peut me faire peur, me réduire, me tuer de leur regard.
"En vrai, personne fait gaffe, c'est hyper décevant !"

— Je vais mieux, du moins, ma peur se calme petit à petit, encore désolé.

J'avais trop parlé. Je devais me taire le plus possible maintenant. Le plus possible, jusqu'au silence le plus total. C'est le son, la musique je préférais : le silence.

Alyssa fixait de son regard clair Wayne, hésitant de plus en plus à partir à la recherche d'une personne plus avisée qu'elle pour calmer les... Peurs du garçon ? Elle n'était, en réalité, pas même en mesure de deviner ce qui arrivait exactement à son ami. Mais d'un autre côté, la blondinette répugnait franchement à le laisser ainsi alors qu'il semblait si fragile, si vulnérable, près de se briser au moindre prochain obstacle.

Y-avait-il au moins une solution à son problème ?

Finalement Wayne lui répondit un "Rassurant" d'un faible sourire accompagné d'une pointe d'humour. A l'entente de ses paroles suivantes, Alyssa lui rendit son petit sourire même si elle ne se sentait, elle, pas vraiment rassurée par cette situation des plus inattendues. La jeune fille espérait fort que le garçon puisse se calmer tout seul même si elle avait un peu de mal à le croire. Ce dernier venait de fermer ses yeux ; Alyssa resta campée sur sa position : dans aucun cas elle le laisserait dans cet état si effrayant.

Et finalement Wayne, plus calme, avait rouvert les yeux avant de s'excuser, lui offrant ensuite un sourire qui tranchait avec son teint blafard mais qui semblait authentique. Alyssa se sentit surprise par ce soudain revirement d'humeur, mais c'était plutôt rassurant, non ? Elle ouvrit la bouche mais son ami la coupa dans son élan, s'excusant une nouvelle fois et parlant... D'une peur.

Alyssa s'autorisa quelques instants pour réorganiser ses pensées, se sentant toujours déconcertée par l'attitude de Wayne.

- Ne sois pas désolé, dit-elle avec sincérité. Mais tu vas vraiment mieux ? Y'a quelques instants t'avais l'air tout proche de tomber dans les pommes et maintenant tu as un grand sourire...

Alyssa le scrutait avec une légère incompréhension, essayant de lire dans les yeux sombres de Wayne bien qu'elle n'avait de toute évidence aucun don de troisième œil.

- Tu as peur de quoi ? Du... Train ?

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Oublier. Se souvenir. Enfermer. Se souvenir du passé, du bon passé, oublier les peurs et les tracas et enfermer les mauvais souvenirs comme celui-ci. Un brouhaha qui, aux oreilles des autres pouvait sembler insignifiant voir même naturelle et répétitif mais qui aux miennes paraissait comme une mélodie d'un violon mal accordé.
"Tous les regards sont sur toi."

Souffrir pour être heureux. Je ne connais quasiment plus ce mot, cette expression depuis son enfermement derrière cette porte de bois. Mon regard se portait sur l'eau transparente qui peupler ma solitude avec leur calme qui se brisait à chaque goutte qui tombait dedans. Je me sentais moins seul entourer de leur musique.
"Et elle ?"
"Tu l'as laisse ?"

Une fissure. Une fissure sur mon masque d'or. Elle s'inquiétait, mais il ne le fallait pas. C'est ce que je pensais. On me tendait la main, mais je ne l'avais jamais prise. J'avais peur. Peur de la possible réalité qui allait en surgir. D'un choc qui me ne ramenait pas à celui que j'aurai pu être. Sourire. Sourire pour l'image. Sourire pour qui ? Pourquoi ? Depuis quand ?
"Pour voir c'est bouille inquiète se remettre en question voyons !"

— Tomber dans les pommes ? Rassure toi, c'est extrêmement rare chez moi.

Rassurer. C'est ce que savais le mieux faire. Pression. L'horloge continuait malgré tout d'avancer, le temps n'était pas ami mais mon ennemis de toujours. Tic-Tac, tic-tac, tic-tac. Contre qui je jouait mon temps ? Pourquoi avais- je mis cette limite ? Ce temps imparti ? En quoi cela me sauvait-il ? DE qui ? De quoi ? Pourquoi.
"Pour éviter que tu traîne trop."

Peur. Je frissonnais, une sueur froid était descendu le long de mon dos, de ma colonne vertébral. De quoi avais- je peur ? Le bruit en lui même ? Du regards des autres ? De leurs jugements ? Des non-dits ? Je regardais le ciel. Tête en arrière, je contemplais ce vide bleu avant de me reconcentrer sur la petite griffonne face à moi.
"Que vas-tu lui répondre ? Le bruit ? Les regards ? Ou les gens ?"

— Compliqué à expliquer.. mais pour tenter de la faire assez simple, j'ai peur de la foule comme actuellement. Quant il y a beaucoup de monde dans un même endroit, comme celle du jugement et des possibles regards.. c'est de ça que j'ai peur. Moins quand il y a quelqu'un que j'apprécie avec moi.

L'information a été lâché. Je coulais dans mes propres mots.

Alyssa afficha un sourire crispé, n'en menant pas large. Il lui était rare d'être dans une situation où elle se sentait inquiète, et encore plus inquiète pour les autres. La Gryffondor était si insouciante qu'un tas de questions ne lui était jamais parvenu à l'esprit. Il était possible d'avoir peur, d'être angoissé, de souffrir... Tant de sentiments qui ne lui était que très peu familiers. Et là, Alyssa se disait qu'elle n'avait jamais vu quelqu'un semblant aussi terrifié que Wayne. Même l'été dernier, le garçon moldu à qui elle avait fait croire que la vieille dame en bordure de son village était une sorcière (qui mangeait des crapauds, pas une vraie sorcière), n'avait pas eu aussi peur lorsque cette dame avait ouvert la porte et l'avait poursuivi à coup de balais.

A la réponse de Wayne, Alyssa ne put que relever le "extrêmement rare". Ca peut donc arriver ?, pensa-t-elle avec nervosité en continuant de le regarder avec une mine inquiète. Si il tombait, la Gryffondor doutait fort pouvoir le soutenir ; mais comme le garçon parlait, ça avait l'air d'aller, non ?

- Tant mieux alors..., répondit la jeune fille avec prudence.

Alyssa se demandait si Wayne allait répondre à sa question sur le train. Elle ne savait pas si une telle peur pouvait exister mais une chose était sûre : ce genre de peur ne devait vraiment pas être pratique pour un élève de Poudlard. Mais la Gryffondor ne fut que davantage surprise par l'information que lui révéla soudainement son ami.

- Ah...

Alyssa se retourna vers la foule qui l'avait tant tracassée quelques minutes plus tôt, alors qu'elle essayait de se frayer désespérément un chemin dans cette marée humaine qui la surplombait sans cesser de la pousser. La jeune fille pouvait bien comprendre, bien que l'idée de jugement et des possibles regards ne lui avait jamais traversé l'esprit. Mais ce n'était pas parce qu'Alyssa était surprise qu'elle ne pouvait point compatir.

La mère de la Gryffondor lui avait maintes et maintes fois répété : "Ne te moque pas des peurs des autres. Chacun a le droit d'avoir des faiblesses, et c'est pareil pour toi.". Alyssa y avait souvent l'habitude de répondre dans un marmonnement inaudible, aimant bien trop charrier les autres sur des sujets qui la dépassait complètement. Mais voir aujourd'hui Wayne dans un tel état ne l'amusait aucunement.

- J'comprends mieux, les trains c'était bizarre en même temps..., dit Alyssa dans une certaine spontanéité avant de se rendre compte que ses paroles étaient légèrement maladroites. C'est vrai qu'il y a beaucoup de monde et de bruit ici... Mais je peux te promettre une chose : personne de cette foule ne te regarde, ils cherchent juste une bonne place dans le Poudlard Express. C'est vraiment promis.

La jeune fille espérait envoyer un peu de réconfort à Wayne avec ses paroles. Il lui semblait encore si étonnant que ce dernier avait peur du jugement. Elle se souvenait encore de leur première rencontre, elle l'avait trouvé... Beau, bien que cela était dur à admettre ; et ce dernier s'était plu à la taquiner. Jeu qu'il avait continué pendant bien longtemps. Ce personnage était bien différent de celui qui se tenait face à elle aujourd'hui.

Alyssa entendait encore les derniers mots de son ami résonner en elle et elle ajouta avec une timidité rare :

- Je peux rester avec toi le temps qu'il faut, si tu veux.

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Le temps s'était mis à avancer plus vite. Les tic-tac qui autrefois prenaient leur temps se devaient actuellement de se dépêcher. Leur train allait partir. Ironie du sort, les épines ne me faisaient plus mal quant je bougeais pour être mieux installé. L'eau était devenue d'un noir aussi profond que ma propre rose qui poussait en cercle autour de moi, une protection douloureuse.
"Tu as l'air d'être en forme, j'suis pas ravie pour le coup.."
"Miss blonde à gâcher la fête !"

— Il y en a qui ont peur des train, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut les blâmer pour ça. Chacun à des faiblesses et même si je pense que tu disais ça pour.. détendre l'atmosphère ce n'est pas une chose qui faut prendre à la légère compris petite tête ?

Je voyais bien qu'elle était comme déprimée voir même plus inquiète pour moi que moi je ne l'étais. Je lui avais fait une pichenette sur le front après ma phrase que j'avais fini avec un sourire doux et gentil. Je sais que dans ses moments-là, on n'est pas forcément de coeur à être joyeux. Mais il faut prendre la vie comme elle vient avec ses défauts et ses valeurs.
"Belle citation. Triste que je ne sois que la seule à l'entendre."

— Tu n'as personne qui t'attend dans un wagon ? Ou tu attends parce que tu t'inquiètes encore pour moi ? avais- je dis sur un ton taquin. C'est adorable au passage de te proposer pour rester avec moi.

Je lui offrit un sourire sincère, sans filtre, sans masque. Rare sont les occasions que je faisais ça. Mais elle ne verrait sans doute pas la différence entre celui que j'utilise souvent et celui qui est réellement sincère. Encore un peu de temps, il devait me rester un peu de temps qui, par miracle s'était de nouveau mis à ralentir.
"Il te reste du temps. Ne t'inquiète pas pour ça."

La foule d'élèves courant et riant à leurs côtés ne s'était guère affaibli. Le départ du train se rapprochait de secondes en secondes, certes, mais il leur restait encore un peu de temps. Tant que la locomotive ne se mettait pas à siffler joyeusement, Alyssa ne s'en inquiétait pas. Ses pensées étaient de toutes façons toutes concentrées sur Wayne dans cet instant présent. Ce dernier pourrait se vanter d'être parvenu à capter toute la concentration habituellement si volatile de la Gryffondor.

Aux paroles sages de son ami, Alyssa afficha alors un sourire embarrassé. Le garçon n'avait pas tout à fait tord (pour ne pas dire qu'il avait raison) ; la Gryffondor éprouvait les plus grandes difficultés à prendre au sérieux certaines peurs que pouvaient éprouver les autres. A l'entente de ce nouveau surnom "petite tête" puis à la pichenette, les joues de la jeune fille rougirent sans qu'elle ne trouve à protester. Si un autre garçon s'était permis de telles fantaisies sur elle, Alyssa l'aurait sans aucun doute réduit en bouillie. Mais venant de Wayne, avec son sourire doux et gentil, la blondinette ne s'en sentait nullement dérangée.

- C'compris, marmonna-t-elle en souriant avec sincérité, le message était bien passé.

Heureusement, son ami semblait maintenant avoir repris du poil de la bête au vu de son ton raffermi et taquin. Alyssa s'en sentait réellement soulagée et était ravie que ses paroles sincères avaient pu aider. Elle haussa les épaules dans un sourire malicieux en répondant :

- Je retrouverai ma cousine dans le train après mais y'a encore du temps.

La jeune fille avait volontairement ignoré la deuxième question du garçon, il n'allait pas non plus la faire avouer qu'elle s'inquiétait encore un peu pour lui... Même s'il s'agissait de la vérité. Et elle ne savait pas comment lui dire que simplement passer encore quelques minutes en sa compagnie, avant d'embarquer dans le train des vacances, lui faisait véritablement plaisir. Aux dernières paroles du garçon et à son sourire offert, le visage d'Alyssa se para d'un sourire rayonnant qu'elle ne pouvait plus contrôler :

- Ca m'dérange pas du tout, Wayne., répondit-elle d'un ton ravi.