Inscription
Connexion

16 juil. 2023, 21:41
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Samedi 20 mai 2048 — Après-midi
Foyer — Poudlard
7ème année



« Zikomo ! »

Chuchoter en criant ou crier en chuchotant n'est pas chose aisée. Pour contrebalancer le niveau de ma voix qui résonne dans la Grande Salle, je plie les jambes et baisse le dos en pénétrant dans le réfectoire pour courir derrière mon petit compagnon bleu. Je doute passer inaperçu, mais je n'ai pas le choix. Le Mngwi file à toute allure entre les fauteuils, canapés et autres poufs ; il percute la plupart des meubles qu'il croise sur son chemin. Je le suis en grimaçant, affligée de voir que le Foyer n'est pas aussi vide que je l'espérais.

« Zik, attends ! »

Mais Zik n'attend pas. Il prend son élan et saute sur un canapé, piétine les genoux des occupants, marche sur les pages des livres qu'ils tiennent entre leurs mains. Il se hisse tant bien que mal sur l'accoudoir, les oreilles dressées sur le crâne, et se laisse tomber par terre en riant. À chaque fois qu'il croise une personne, il lui parle — ou du moins essaie-t-il mais je doute que son discours soit cohérent.

J'ignore les élèves assis sur le canapé et leurs pieds que j'écrase pour me précipiter vers le Mngwi, mais celui-ci file déjà en direction de la table sur laquelle repose les collations. Je lui cours derrière sans ne plus me soucier de la discrétion. Je grogne en le voyant grimper sur la table, toutes griffes dehors. Il se plaque non loin de la corbeille de fruits, les yeux plissés et les muscles bandés. Je m'accroupis en m'approchant pour ne pas le faire fuir.

« Zikomo, dis-je à mi-voix en le voyant ramper doucement vers la corbeille. Qu'est-ce que tu fais ?
Laisse-moi, Aelle. » Il me parle sans me regarder, les mâchoires bien serrées. « Je chasse. »

Je ne retiens pas l'immense sourire moqueur qui me fend le visage. Mais il ne remarque rien, trop occupé à ramper sur la table. Je me déplace en crabe pour le suivre.

« Qu'est-ce que tu chasses ? murmuré-je en me penchant vers lui.
Tu vois bien !
Je ne vois pas.
Le mulot, répond-il, très concentré.
Le... Mulot. »

Je jette un coup d'oeil à la corbeille à fruits. Évidemment, il n'y a pas de rongeur ici. Je plante mes dents dans ma lèvre pour ne pas exploser de rire.

« Tu es sûr que tu es au bon endroit ? »

J'attends quelques secondes mais il ne répond pas. Son arrière-train remue, ses oreilles se tendent vers l'avant et avant même que je ne puisse l'arrêter, voilà qu'il s'élance et se jette sur une grosse pomme rouge appétissante. Il plante ses crocs dans le fruit et, inévitablement, emporté par son poids, il bascule en avant, la pomme dans la bouche. La corbeille entière se renverse, les pommes roulent sur le sol, les bananes volent à plusieurs mètres, les fraises s'écrasent sur la table et les cerises s'éparpillent.

19 juil. 2023, 08:23
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Concentré sur un épais livret de règles d’un jeu de société moldu, Erwan ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se passait cette après-midi là dans le foyer. Lire, comprendre et appréhender un système de jeu était une de ses activités préférées quand le programme scolaire lui en laissait le temps, particulièrement à ce moment de l’année où les attentes des professeurs allaient grandissantes. Désormais, il s’était fait à l’idée qu’il voulait faire de sa passion son métier et ses lectures de règles étaient devenues bien plus studieuses qu’auparavant. Il prenait des notes par ci par là pour agrémenter ses futurs jeux des meilleurs systèmes existants, qu’ils soient sorciers ou moldus. Il trouvait même que les moldus étaient bien plus créatifs et avancés que les sorciers dans le domaine, mais il avait pour ambition de changer cela ! Il détestait qu’on lui parle ou qu’on le dérange pendant qu’il était concentré sur des règles d’un jeu, ainsi avait-il développé une certaine capacité à s’enfermer dans une bulle mentale pour se couper de l’extérieur. Lorsqu’on le forçait à en sortir, il fallait faire preuve de beaucoup d’efforts pour rester l’aimable et gentil garçon qu’il avait l’habitude d’afficher à tout le château.

Ces efforts ne furent néanmoins pas nécessaires quand il fût dérangé cette après-midi là. Erwan était si concentré qu’il n’avait pas entendu le vacarme de l’animal, ni les appels d’Aelle. Lorsque l’animal passa en trombe sur son livret de règles, le Poufsouffle eut d’abord un mouvement de recul, de surprise, accompagné des prémisses d’un énervement. Les quelques fractions de secondes qui suffirent au garçon pour réaliser qui était la cause de ce dérangement eut pour effet de tuer l’énervement dans l’œuf ! Erwan adorait Zikomo ! Il était pour lui d’une grande beauté, une invitation au voyage, une différence dans la normalité, bref une merveilleuse créature ! Autre chose également nourrissait l’admiration d’Erwan pour Zikomo... Il comprenait et supportait Aelle depuis toutes ces années ! C’était pour l’adolescent une prouesse magique digne des plus grands sortilèges ou des potions les plus compliquées. Erwan adorait les gens et il aimait les atteindre d’une façon ou d’une autre. Par sa gentillesse, sa compassion, son humour, peu importe du moment qu’il parvenait à créer une interaction bienveillante. Si il avait réussi avec la plupart des Poufsouffle, Aelle restait, bien trop souvent à son goût, hermétique à sa personne. De mémoire, Erwan ne se rappelait que d’une fois où ils s’étaient alliés pour combattre une injustice dont ils avaient été les témoins. Après ça... c’était le vide.

Zikomo, lui, était connecté à Aelle tous les jours de l’année... Pas sûr cependant que cela soit très bon pour lui ! D’après ce qu’entendait Erwan de leur conversation, le compagnon bleu semblait confondre une pomme avec... un mulot. Abandonnant son livret de règles pour se tourner sur lui même, et ainsi voir la scène qu’il ne faisait qu’entendre jusque-là, Erwan ne put apercevoir qu’une traînée bleue. S’en suivirent un bruit de corbeille renversée et un vol plané de divers fruits. Assis sur un fauteuil assez bas, le visage du Poufsouffle était à peu près à hauteur de fruits... Sans ses réflexes d’ancien gardien des Hel’s, il est fort probable que la pêche qu’il attrapa au vol lui aurait fini dans le nez. Il imaginait déjà sa camarade de maison réprimander Zikomo pour sa bêtise... C’est qu’elle était rarement prompt à rire des quelques bêtises faites en salle commune d’habitude. Alors, autant pour désamorcer la situation que pour tenter une nouvelle fois sa chance avec Aelle, Erwan se leva. Il s’approcha du lieu de chasse du petit renard bleu et, alors qu’il croquait dans le fruit qu’il avait attrapé, il s’adressa à eux. « Merci Zikomo ! Elle est très bonne cette pêche ! Et toi ? Comment est ce mulot ? Tu ne lui as laissé aucune chance ! Pas vrai Aelle ? ». Il adressa, pour finir, un de ses classiques clin d’œil à la septième année pour lui faire comprendre qu’il venait en ami. Pas sûr que cela suffise pourtant... Si ce n’était pas le cas, il passerait en mode taquinerie comme il faisait à chaque fois qu’Aelle se montrait rabat-joie ou fermée à toute interaction.

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

19 juil. 2023, 19:50
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Évidemment, la vision de tous ces fruits qui s'éparpillent ne me met pas à l'aise. J'aurais réglé la situation d'un coup de baguette si Zikomo n'était pas en train de s'acharner sur la pauvre pomme. Un rire monte dans ma gorge et je ne fais rien pour le retenir ; j'en oublie tout à fait la raison pour laquelle Zikomo est dans cet état-là. Le Mngwi grogne, il plante ses crocs dans la chair juteuse, en arrache des morceaux en secouant le museau dans tous les sens. Les babines recouvertes d'un jus sucré, il ne lève la tête que lorsqu'une grande ombre le surplombe.

Et moi aussi je tourne la tête, un rire m'étirant encore le bout des lèvres. Rire que je ravale bien vite quand je reconnais Martin et son insupportable clin d'œil. Au moins va-t-il dans le sens de Zik. Vu son état de confusion, je crois que c'est la meilleure chose à faire. Martin agit si nonchalamment qu'on pourrait croire qu'il n'y a rien d'étonnant dans le fait d'avoir dans son réfectoire un faux renard qui égorge une pomme. Je n'aime pas beaucoup le clin d'œil du garçon, ni même le ton qu'il emploie avec moi — cette suffisance chez lui m'a toujours mise mal à l'aise. Mais j'aurais pu tomber sur pire, alors je ne dis rien et me contente de poser sur lui un regard distant.

Je redresse la panière et récupère les autres fruits d'un coup de baguette tout en surveillant Zikomo au cas où il aurait l'idée de s'enfuir de nouveau. Mais non, aucune envie de ce goût-là. Son regard doré et bien trop flou se pose sur la pêche dans laquelle croque le Poufsouffle.

« Ce n'est pas une pêche ! s'exclame-t-il.
Zik... »

Aucun signe qu'il a entendu mon avertissement. Il ne quitte pas le fruit des yeux. Avec ses babines imbibées de morceaux de pomme et ses crocs luisants qui dépassent, il aurait pu paraître effrayant s'il ne faisait pas vingt centimètres de haut.

« C'est un mulot !
Martin, tu devrais... »

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, Martin n'a sans doute pas même le temps de la comprendre, car Zikomo se met en chasse. Aussi vif que l'éclair, il bondit sur le jeune homme. À l'aide de ses griffes, il escalade à toute allure sa jambe. Je me précipite pour l'en arracher mais il me file entre les doigts ; je lâche aussitôt le bas de la tenue du garçon quand je me rends compte que c'est lui que je tiens et non pas mon petit compagnon. Quand je me relève, le mal est fait : Zikomo a sauté sur la pêche. Il retombe maladroitement sur le sol avec et la déchiquette avec une telle ferveur que je grimace : est-ce ainsi qu'il agit avec les vrais mulots ?

Je coule un regard vers Martin, me rends compte que je suis vraiment proche de lui, alors je m'éloigne d'un bon pas en arrière.

« Tu devrais retourner faire tes trucs avant qu'il te prenne aussi pour un mulot, lui soufflé-je, le regard braqué sur Zikomo, en retenant un sourire moqueur.
Impossible, réplique le Mngwi. Les mulots ne mangent pas de pêche ! »

31 juil. 2023, 07:54
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
C’était un peu comme quand Erwan attrapait un souafle lancé trop faiblement, cette sensation quand la balle arrivait dans ses mains qu’il savait que cela allait arrivé de cette façon. La réaction d’Aelle à son apparition et à son clin d’œil fût exactement telle qu’il l’avait redouté : froide et distante. Ça avait le don de l’agacer ! Elle aurait du savoir après toutes ces années qu’Erwan était bienveillant. Ils partageaient la même maison et... Bon, il est vrai qu’ils ne partageaient pas grand chose d’autre, mais c’était déjà ça tout de même ! Lorsque Zikomo s’adressa à lui, cela le fit sourire... Il avait beau s’émerveiller de moins en moins par la magie au fur et à mesure que les années à Poudlard passaient, mais se faire corriger par un renard qui parle faisait toujours son petit effet! A son affirmation il jeta un regard amusé au fruit à moitié entamé. Il cherchait à répondre quelque chose de drôle, quelque chose qui aurait permis que leur interaction dure encore un peu... Mais c’était sans compter sur l’intervention d’Aelle ! Cette manie qu’elle avait de toujours l’appeler « Martin »... Ne connaissait elle donc pas son prénom !? « Ça va Aelle ! Tu devrais... », mais elle ne sût jamais ce qu’elle aurait du faire.

L’attaque du renard fut si rapide que même ses excellents réflexes ne permirent pas à Erwan d’éviter de devenir une échelle humaine. Zikomo se hissa depuis sa jambe jusqu’à son buste ; Erwan sentit ses petites, mais puissantes, pattes prendre appui sur sa poitrine pour propulser sa gueule au niveau de la main qui tenait la pêche. Si la morsure ne fut pas tenace, le garçon pu tout de même sentir ses crocs attraper un doigt au passage et, alors que le renard regagnait le sol d’une manière bien moins précise que ce dont il avait été capable pour grimper, l’information de la douleur arriva vite à son cerveau. Bien plus vite en tout cas qu’il n’avait fallu de temps au garçon pour réaliser qu’Aelle venait quasiment d’attraper sa jambe. Lorsque cette dernière se releva et que leur regard se croisa, Erwan pu lire la gêne qu’une telle proximité lui insufflait et il ne pût s’empêcher de penser que c’était bien fait. Ça te gêne !? Et bah c’est rien pas rapport à mon doigt...!. Alors qu’Aelle lui conseillait de partir sans la moindre considération pour son doigt, Erwan y jeta un coup d’œil. Il avait imaginé pire en ressentant la douleur lancinante au moment de la morsure, mais ce n’était pas bien méchant. Alors qu’il sortait sa baguette pour arrêter le saignement, la remarque de Zikomo le fît éclater de rire ! Il venait de le lui monter dessus comme un vulgaire tronc, de lui voler son fruit et de le mordre au sang, mais Erwan était encore capable de rire de son incohérence. Cela paraissait évident qu’il était dans un état second et il en fallait beaucoup plus pour que le garçon cède à la colère ou à l’agacement... Retardant son sort de soin pour répondre, Erwan commençait à se demander ce qui avait bien pu se passer pour que le renard soit dans cet état de confusion... « C’est une pêche ou un mulot ? Il faut savoir... En tout cas c’est possible qu’elle ait un petit goût de sang... Pourquoi t’as fait ça Zikomo ?? ». Puis, baissant autant que possible le volume de sa voix, ignorant totalement son attitude de rejet, Erwan chuchota en direction d’Aelle. « Qu’est-ce qui lui arrive...? Il y a un problème ? »

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

06 août 2023, 18:11
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Au moment où le garçon sort sa baguette, mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Je me crispe, prêt à lui envoyer dans la tête un sortilège deux fois, non trois fois pire que celui qu'il a l'intention de lancer à Zikomo ! Je resserre mes doigts sur mon catalyseur et me tourne vers lui, rassemblant d'ores et déjà toute la concentration nécessaire à... Mais non, il n'a aucune intention d'utiliser son arme contre qui que ce soit. Mes muscles se relâchent soudainement, le regard perdu sur les lèvres étirées en un sourire de Martin qui, décidément, n'agit pas comme il devrait. Je jette un coup d'œil à Zikomo, là dernière nous, dont les oreilles gigotent mais qui parait tellement concentré sur son repas qu'il ne porte pas attention aux paroles du Poufsouffle. Moi, par contre...

Mon coeur fait un bon dans ma poitrine lorsqu'il est question de sang. J'en oublie tout à fait Zikomo et tout le reste pour braquer mon regard sur le garçon. D'abord son visage, ses lèvres ; rien de ce côté là. Puis mes yeux dégringuolent le long de son corps, à la recherche d'une quelconque blessure. Je suis prête à défendre mon compagnon : il ne te ferait jamais de mal ! Mais voilà que j'aperçois la blessure sur le bout de son doigt. Oh, ce n'est pas grand chose, un simple coup de dent sauf que... Sauf que Zikomo crèverait de honte et de culpabilité s'il apprenait qu'à cause de moi (« C'est de ma faute ! dirait-il, c'est moi qui ai accepté, tu te souviens ? Oh, par tous les esprits, je l'ai blessé ! ») il a blessé quelqu'un et il se répandrait en excuses auprès de Martin, il ferait amande honorable, et il s'en voudrait tellement, tellement.

Sans même avoir conscience de le faire, alors que le garçon se tourne vers moi pour me chuchoter des messes-basses tout à fait appropriés vu la scène qui vient de se dérouler, je me déplace de sorte à être entre Zikomo et Martin. Notamment entre le regard de Zikomo et le doigt de Martin. Et qu'importe la proximité. Dans mon dos, Zikomo avale de gros morceaux de fruits qu'il recrachera quand il aura retrouvé l'esprit. Mais il trouve encore le moyen de dire :

« C'est une... Pêche ? » Mince, retrouve-t-il l'esprit, maintenant ? Je me tords le coup pour lui jeter un regard. Il lève son museau barbouillé vers moi. « Mais elle a le goût d'un mulot. Pas du sang.
C'est bien un mulot, Zikomo, le rassuré-je sur un ton faussement attendri. Continue de manger, je veille. »

Me prenant au mot, le pauvre petit Mngwi repart à son repas tandis que je braque de nouveau mon regard sur Martin qui se prend un regard noir particulièrement accusateur — et j'ai parfaitement conscience que c'est injuste, qu'il ne le mérite. C'est pour cela que, sourcils froncés, je baisse les yeux en soupirant et réponds sur un ton aussi bas que le sien :

« Rien de grave : sortilège de confusion. Ça va aller, c'est bon. »

Sans même lui demander son avis, j'attrape sa main pour mieux observer sa blessure. Je lève ma baguette magique.

« Bouge pas ! Faut soigner ça. »

Et je n'ai pas l'intention d'attendre que tu te bouges pour le faire toi-même. Zikomo ne doit absolument pas voir cette blessure ! Je prendrais toute la responsabilité sur moi s'il le faut, mais je jure, je m'en fais la promesse en mon fort intérieur, que si Martin lui parle de ça un jour, je l'étriperai moi-même, avec violence.

« Episk... »
En fonction des agissements d'Erwan


Si Erwan récupère sa main :

Reducio
Elle n'aura pas le temps de lancer son sortilège.


S'il ne la récupère pas :

Reducio
Elle le soigne et le lâche aussitôt, en se reculant bien vite et en lui soufflant : « Ne lui dis rien ! » sur un ton menaçant. Puis elle se tourne vers Zikomo.

15 août 2023, 07:37
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Un sortilège de confusion expliquait effectivement bien des choses ! Si Erwan aurait pu s’en douter, l’idée ne lui était pas apparue évidente à cause de la condition animale de Zikomo. Est-ce qu’Aelle s’entraînait à jeter des sorts sur son compagnon à fourrure !? L’idée mettait le garçon mal à l’aise... Et ce sentiment de gêne ne fut qu’accentué par le regard noir de sa camarade, un regard qui semblait dire qu’il y était pour quelque chose dans cette situation ! Erwan se sentait otage d’une situation dont il n’aurait normalement pas dû être le témoin. Mais, n’en déplaise à la septième année, c’était sur lui que Zikomo avait renversé des fruits, sur lui qu’il avait sauté et planté un croc ! « Ne me jette pas ce regard Aelle... Tu ne m’aimes pas d’accord. Mais j’y suis pour rien moi... C’est toi qui lui a lancé un sort...? » Elle lui avait prit la main pendant qu’il s’attelait à garder son calme et faire preuve de patience et de bienveillance envers sa camarade de maison. Un Episkey et son doigt était comme neuf. Son ultime demande amplifia une nouvelle fois sa gêne... Elle ne souhaitait pas qu’il parle de cet incident à Zikomo...

Comme si Erwan allait un jour aller voir le renard pour lui dire « hey Zikomo, tu te rappelles quand tu m’as mordu le doigt jusqu’au sang ? »... Finalement, le garçon se dit que ça aurait pu arriver. Ce n’était pas si grave après tout et n’importe quelle anecdote qui aurait pu lui permettre de se rapprocher de cette splendide créature aurait plu au garçon. Très bien, il ne lui en parlerait pas. Il aurait pu se moquer de la demande d’Aelle, comme elle se serait moquée de n’importe quel service de ce genre qu’Erwan aurait pu lui demander, mais le garçon avait une idée en tête. Il voyait dans cette demande bien mal formulée, une occasion de briser la carapace de sa camarade. C’était sûrement un peu naïf, l’expression de sa profonde et sincère gentillesse... Il était comme ça, toujours prêt à aider, à écouter, à rendre service, surtout quand il s’agissait d’un ou une camarade de Poufsouffle ! Et si habituellement il n’attendait jamais rien en retour, Aelle, elle, allait devoir payer le prix des six années de distance, de regards noirs et de froideur.

Alors qu’elle lui tourna le dos pour faire face à Zikomo, Erwan prît deux secondes pour poser ses mots. « Merci pour mon doigt, pas sûr que j’aurais fait mieux moi même... Tu veux que je ne dise rien de ce qui vient d’arriver ? Très bien. Je peux te rendre ce service, mais pas sans que tu m’en rendes un également. Je ne sais pas pourquoi tu m’en veux, pourquoi tu en veux à presque tout le château, tu dois avoir tes raisons et ça me va. Mais, il te reste quoi ? Deux mois au château ? Viens t’arrêtes de m’appeler par mon nom de famille et t’essayes de voir que j’ai toujours été sympa avec toi... Ça me fatigue ton attitude froide et sur les dents chaque fois qu’on doit s’adresser la parole... ». Il se retourna à son tour, autant parce qu’il avait peur d’avoir énervé Aelle en lui parlant si franchement que pour lui laisser l’intimité nécessaire à l’intégration de ce qu’il venait de lui demander. Il attrapa son livret de règles de jeu pour simuler qu’il retournait à ses activités, mais en réalité il était resté là debout, proche d’Aelle et Zikomo car il attendait une réponse de la jeune femme.

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

31 août 2023, 18:16
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Je lance un regard bizarre au garçon. Qui a dit que je ne l'aimais pas ? Pourquoi se persuade-t-il de ça ? Je fouille ma mémoire à la recherche de quelque chose que j'aurais pu dire ou faire qui puisse lui faire croire ça, mais je ne trouve rien du tout. À vrai dire, je n'ai jamais trop parlé avec lui. Nos échanges ont toujours été très brefs. Comme deux élèves d'une même maison. Le plus souvent, je trouve Erwan Martin un peu insolent, même je ne crois pas l'avoir déjà vu faire preuve de méchanceté. Il est un peu agaçant parfois, il s'autorise à me lancer des piques qu'il ne devrait clairement pas me lancer vu que nous n'avons pas élevé les hippogriffes ensemble, mais je ne le déteste pas. Il me laisse assez indifférente, en fait.

Sa question me fait serrer les dents. À ton avis, pauvre veaudelune, qui lui a lancé un sortilège ?! Crois-tu réellement que je laisserais qui que ce soit lancer un sort à mon compagnon ? Tu me prends pour une abrutie ? Une mauvaise amie ? Vraiment ? Évidemment; je ne dis rien de tout cela à voix haute, mais je le pense très fort. Évidemment que c'est moi qui lui ai lancé un sortilège. Il ne va pas me faire la leçon, n'est-ce pas ? Tu sais Bristyle, lancer des sortilèges à des créatures, tout aussi intelligentes soient-elles, ce n'est pas quelque chose qui se fait, et bla bla bla. Oh, doux Merlin, je n'ai pas envie de supporter une leçon de morale aujourd'hui, surtout avec Zikomo qui se gave de pêche et qui risque de faire des siennes pendant un moment encore.

Je suis forcée d'arracher le regard soucieux que je faisais peser sur Zikomo pour le tourner vers le Poufsouffle lorsque celui-ci reprend la parole. Sans y penser je me penche vers lui pour mieux l'entendre, mon attention toujours tournée vers le Mngwi. Attention qui se fracasse avec une violence inouïe lorsque les mots de Martin percutent ma conscience. Les remerciements entrent par une oreille et ressortent par l'autre, tout comme sa promesse (formulée à demi-mots) de ne rien dire de ce qui vient d'arriver, mais le reste... Le reste me fait écarquiller les yeux. C'est plus fort que moi. Bouche bée, yeux grands ouverts et un immense vide dans mon esprit le temps que j'assimile ce qu'il vient de me dire.

Puis j'assimile et ça explose dans mon crâne. Par le caleçon de Merlin, mais laissez-moi vivre sans devoir me justifier à chaque instant ! Laissez-moi détester, être en colère, être renfermée être solitaire être peu bavarde. Laissez-moi être ce que je suis ! Pourquoi même ce moitié d'inconnu se pense-t-il le droit de me répéter ce genre de choses que j'entends si souvent ? Pourquoi, je ne comprends pas ! Qu'est-ce que ça te fait qu'il me reste que deux mois au château ? Qu'est-ce que tu en as à cirer que je t'appelle par ton nom de famille ! Tu me connais pas je te connais pas, pourquoi ça devrait changer ? Et être sympa, c'est ça pour toi ? M'envoyer des piques alors que j'ai rien demandé ? Agir avec moi comme si on était super amis ? C'est ça, être sympa ?

Je le laisse repartir à ses affaires. Je prends à peine conscience que mes poings se sont serrés, que mon visage s'est totalement refermé, que mon regard est cette fois-ci réellement noir. Je ne prends pas garde à l'acide qui envahit ma bouche. À la rancœur qui me donne envie de crier. À la pression qui vient appuyer sur mes épaules. La seule chose à laquelle je pense, c'est que tout ce qu'il vient de me dire m'a été répété de nombreuses fois dans ma vie et que j'en suis sincèrement fatiguée.

Je n'attends pas qu'il reparte s'asseoir, ce qu'il n'a pas l'air d'avoir envie de faire de toute façon. Aussitôt éloigné que je me rapproche de lui. Il y a quelque chose d'impatient dans mes gestes. J'ai envie de l'attraper par le col, de l'envoyer contre un mur et de lui foutre ma baguette sous le menton. Je me contente d'un ton acide et d'une attitude intimidante.

« T'es sérieux, Martin ? C'est quoi ton problème, qu'est-ce que t'en as à faire que je sois comme ça ? Je t'appelle par ton nom parce que je te connais pas et ça va pas changer. Je me fiche de ce que tu veux et je me fiche de ce que tu penses, je te connais même pas assez pour te reprocher un truc ou te détester. Quant à ta gentillesse, tu sais ce que j'en pense ? »

Personne ne saura jamais ce que j'en pensais. Le regard que je plantais dans ses yeux se détourne à la seconde même où un éclair bleu passe à l'orée de ma vision. Zikomo, le museau barbouillé de pêche, traverse la salle à vive allure en direction de la sortie. Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Il est hors de question que je le laisse seul dans cet état-là !

Je ne prends pas la peine d'expliquer les choses à Martin. Son précédent discours m'a agacée. Je l'attrape par un morceau de la cape, au niveau de l'épaule, et le tire vers la sortie.

« Ramène-toi ! » je lui crie sans lui demander son avis.

Deux secondes après, je le lâche, mais je suis prête à lui lancer un sortilège s'il ne décide pas par lui-même de me suivre dans la folle course poursuite qui se présente à moi.

Hors de question que j'abandonne Monsieur J'aimerais-que-tu-m'appelles-par-mon-prénom-juste-parce-que-je-me-crois-en-droit-d'exiger-quoi-que-ce-soit. Je me fiche qu'il soit suffisamment abruti pour transformer ma simple demande en marchandage, nous trouverons un compromis et tout le monde sera content, mais je ne le laisserais pas tout raconter à Zikomo dès qu'il en aura l'occasion. Pour le moment, il doit venir avec moi pour que nous puissions régler cette histoire.

Si Erwan se laisse embarquer, tu peux considérer que Zik s'enfuit en courant de toute la force de ses quatre pattes. Je n'ai aucune idée d'où il va, mais il y va et Aelle compte bien le suivre et forcer Erwan à faire de même.

26 janv. 2024, 13:47
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
Si Erwan s’était attendu à agacer Aelle, la franchise qu’il avait choisi d’adopter risquait fort de ne pas plaire à la septième année, il ne s’attendait pas pour autant à tant de rage à son égard. La requête qu’il avait formulé lui semblait pourtant bien plus que raisonnable... L’utilisation de son prénom était en général la norme sociale et demander qu’il soit utilisé ne résonnait pas à ses oreilles comme une demande loufoque ou exubérante. C’était sans compter sur le caractère d’Aelle. Il était évident que dans sa tendre arrogance, Erwan ne voit pas à quel point il s’y était mal pris, c’est donc choqué et se noyant dans un vaste océan d’incompréhension qu’il reçut le coup de poing verbal de la Poufsouffle. Comment ça elle ne le connaissait pas !? Ça faisait six ans qu’ils se croisaient, partageaient une salle commune, s’envoyaient des petites piques amicales ici et là... Comment ça elle n’avait rien à lui reprocher ni le détestait !? Jamais un sourire n’était venu se poser entre eux deux, jamais elle n’avait pris le temps de lui conseiller ou lui déconseiller quelque chose dans ses études contrairement à la plupart des Poufsouffle plus âgés que lui, jamais elle n’avait pris le temps d’être sympa... Comme c’était arrogant de la part d’Erwan d’attendre ça d’Aelle pour la simple et bonne raison qu’ils partageaient le même écusson sur leurs robes d’école... Mais il était trop jeune, trop naïf, trop bien-pensant pour avoir ce genre de recul sur les autres.

Cela n’avait beau être qu’un coup de poing verbal, il coupa le souffle d’Erwan de la même manière qu’un véritable coup l’aurait fait. Peut-être même aurait-il préféré qu’il eut reçu un vrai coup de poing... Mais cela allait peut-être venir car voilà que la jeune femme l’attrapait par un pan de sa cape et, alors qu’il s’attendait à devoir reculer sous la charge, il fut finalement tirer en avant. Aelle avait aperçu Zikomo partir en courant et comptait visiblement le suivre en traînant Erwan... Mais elle le lâcha rapidement, puis lui asséna l’ordre de la suivre. Soulagé d’avoir été épargné, exaspéré par son comportement plein de drame, le garçon leva les yeux au ciel avant de se mettre à courir pour l’aider. Et oui... Il avait beau avoir reçu le regard le plus noir des regards noirs, une soufflante qu’aucun professeur n’aurait été capable de lui passer, il restait le Poufsouffle loyal prêt à aider en toute circonstances. Tant pis si madame Bristyle était incapable de le voir... D’ailleurs, il était autant enclin à l’aider qu’à aider Zikomo, lui au moins n’avait rien fait. De son plein gré en tout cas !

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe

02 févr. 2024, 11:56
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
J'entends le bruit de sa course derrière moi. Je me retourne une dernière fois pour m'assurer que oui, il est bel et bien en train de me suivre. Son visage, que mon regard frôle à peine, m'agace parce qu'il me rappelle tout ce qu'il vient de me reprocher alors qu'il n'était pas en droit de le faire, mais je n'ai pas d'autre choix que de le traîner dans mon sillage. Rassurée de le voir me suivre et plutôt confiante sur le fait qu'il ne s'arrêtera pas avant de m'avoir rattrapée, je concentre mon attention sur l'éclair bleu qui se faufile déjà hors de la grande salle. J'allonge ma foulée, totalement ignorante des regards hilares qui me suivent et des élèves qui me pointent du doigt en pouffant ou qui se retournent sur le passage de Zikomo. Oui, voir un "renard" bleu s'échapper en courant suivit par une presque-adulte et un gamin de Poufsouffle, c'est particulièrement hilarant, je sais.

Je pensais un peu naïvement qu'une fois dans le hall, Zikomo choisirait de sortir par les portes du château pour gambader dans l'herbe ou alors qu'il prendrait les escaliers pour se perdre dans les étages, mais ce n'est pas ce qui arrive. Je le regarde avec horreur prendre la direction des souterrains.

Je le suis à toute allure en jurant dans ma barbe, tout en vérifiant régulièrement que mon compagnon malvenu ne se laisse pas distancer. Nous nous enfonçons lentement mais sûrement dans des endroits du château que je déteste viscéralement et profondément. J'essaie de me concentrer sur le Mngwi que j'aperçois au loin pour ne pas laisser remonter les souvenirs. Et inlassablement je cours, je cours aussi vite que je peux sans réussir à rattraper la fichue créature bleue.

Lors de mon séjour à Uagadou, j'ai passé le début de chaque matinée à effectuer des exercices physiques qui faisaient horriblement s'affoler mon rythme cardiaque. J'ai même couru dans les tuyaux terreux sinueux qui servent de couloirs à l'école Africaine pour, selon ma très chère correspondance : « travailler ton cardio qui est encore pire que le mien, et ce n'est pas du tout une bonne nouvelle ». Cette course dans Poudlard me rappelle mon séjour à Uagadou, tout comme ma difficulté à respirer et la sueur qui se colle à mon front. Évidemment je n'ai pas continué cette routine d'entraînement en revenant à Poudlard, trop prise par mes études, et je le regrette aujourd'hui lorsque Zikomo disparaît au détour d'un couloir, avec plus de trente mètres d'avance sur nous.

Entraînée par ma vitesse et trop inquiète pour ralentir, j'essaie de négocier le virage qui part sur la gauche — en vain : mon épaule percute violemment le mur humide. Je serais tombée si je n'avais pas eu la fabuleuse idée de m'arrêter net et de ne pas repartir de suite.

À l'arrêt, à moitié affaissée contre le mur, je prends appui sur mes jambes. Mon coeur me frappe contre mes tempes, j'ai du mal à déglutir et j'ai tellement mal aux poumons que je donnerais tout ce que j'ai pour me débarrasser ces deux organes encombrant. Ma respiration résonne dans le couloir obscur. Maintenant que je me suis arrêtée je prends conscience que Zikomo n'est visible nulle part. Il n'y à rien d'autre ici que le chemin par lequel nous venons d'arriver et celui qui s'étire devant nous sur une bonne dizaine de mètres. Sur les murs, placés à intervalle régulier, se trouvent des torches qui crépitent paresseusement. Je n'entends rien qui puisse me mettre sur la voie de Zikomo.

« Merde ! »

Le cri de frustration m'échappe. Le poing serré, je fais un geste violent vers le mur avant de me retenir subitement en me souvenant de la présence du Poufsouffle. Je me retiens de frapper contre la pierre et tourne mes yeux sombres dans sa direction.

« On va le retrouver, sifflé-je en commençant à avancer dans le couloir. Allez, dépêche-toi ! Faut aussi qu'on discute des termes de notre marché parce que si tu crois que tu peux exiger que je t'appelle par ton prénom, c'est mort, Martin. Trouve autre chose, puisque tu veux absolument vendre ton silence. »

Vu le ton sur lequel sont prononcés ces mots, le garçon ne pourra certainement pas ignorer tout le mal que je pense de sa technique de marchandage digne d'un Serpentard. Cela dit, je préfère amplement que nous fassions les choses comme cela plutôt qu'il se persuade que je lui dois quelque chose, ou pire, qu'il me fasse marcher plus tard en me menaçant de tout raconter à Zikomo. Le pauvre Mngwi s'en voudra tellement d'avoir blessé un élève ! Non, je refuse que cela arrive.

07 févr. 2024, 10:39
 Foyer  Le mulot qui avait le goût de la pomme  PV 
La septième année courait plus vite que ce qu’Erwan aurait pu penser. Lui avait beau ne plus jouer dans l’équipe de Quidditch de Poufsouffle, il n’avait pas délaissé sa routine sportive pour autant. Ses grandes jambes lui permirent vite de revenir à hauteur de la jeune femme, bien qu’il resta derrière elle. Il était hors de question qu’il prenne les devants dans cette course poursuite. Sa tentative encore fraîche de vouloir imposer quelque chose à Aelle lui rappela qu’il valait mieux ne pas le faire. Zikomo détalait dans le château comme s’il courait derrière une proie après deux jours de jeûne ; ou plutôt comme si il était pourchassé par un prédateur. Le sort lancé par Aelle devait vraiment être puissant... Puis, sa traînée bleutée quitta son champs de vision. Il n’était pas sûr de la direction qu’il avait pris, mais la septième année garda son allure et fonça vers les souterrains du château. Cela faisait partie des endroits du château qu’Erwan connaissait le moins. Il n’y avait rien d’agréable en ces lieux. La lumière du jour y était absente, l’air frais y devenait humide et nauséabond. En plus, certaines rumeurs racontaient que des sympathisants du conseil pouvaient s’y rencontrer. Bref, un lieu qu’Erwan évitait sans aucune difficultés dans son quotidien.

Leur course dans de longs couloirs à peine éclairés était ponctuée par les apparitions et disparitions de Zikomo. Son avance le faisait disparaître à chaque virage, puis apparaître à nouveau quand le duo improvisé tournait à son tour. Plus ils avançaient sans réfléchir, plus Erwan se disait que cette course était dénuée de sens. Avoir un chat comme compagnon lui avait appris que ça ne sert à rien à de courir derrière une créature qui nous fuit ! Il faut faire preuve de ruse et de patience, pas d’impulsivité et de précipitation. Néanmoins, aucune bonne façon d’exposer cette réflexion à Aelle ne lui vînt. Elle, qui pense tout savoir de tout le monde, ne semblait pas être dans le bon état d’esprit pour recevoir des suggestions... Alors qu’il pensait intérieurement « L’a t’elle déjà été une fois dans sa vie ? » et qu’un sourire apparaît sur son visage, ses réflexes sont mis à rude épreuve pour éviter in extremis la jeune femme qui vient de percuter un mur, trop occupée qu’elle était probablement à courir sans réfléchir. Après s’être arrêté et l’avoir dépassé, Erwan tourna la tête pour voir si Zikomo était toujours dans leur champ de vision, mais l’absence de couleur bleue laissa deviner que le renard les avait largement distancé. Le silence devînt alors subitement pesant. Plus aucun bruit ne dérangeait l’étrange atmosphère de ces lieux si ce n’est leurs souffles bruyants. Le juron d’Aelle qui vînt briser le silence, accompagné de son mouvement de colère, confirmèrent les soupçons d’Erwan sur l’état d’esprit dans lequel se trouvait la Poufsouffle.

Alors qu’elle essayait de se rassurer sur l’issue de cette poursuite, Erwan tenta, prouvant une nouvelle fois toute sa naïveté, de la rassurer également. « Bien sûr qu’on va le retrouver ! Il a pas pu aller... ». Mais, alors que le garçon s’attendait à ce qu’ils profitent de cet arrêt pour prendre le temps de réfléchir efficacement, Aelle était déjà repartie et le somma de se dépêcher. Crachant ensuite une nouvelle fois toute sa colère sur son camarade de maison. C’était à peu près les limites de la patience du garçon, et Merlin sait que ces limites étaient grandes ! Planté comme un anneau de Quidditch dans le sol, Erwan ne bougea pas. C’était autant parce qu’il sentait que c’était la meilleure chose à faire que pour montrer son ras-le-bol à Aelle. « Non. Je reste là pour le moment. Courir bêtement derrière un animal qui nous fuit n’a jamais permis de l’attraper. Si c’est ce que tu veux faire, vas-y ! J’te retiens pas. De mon côté je réfléchis à comment aider Zikomo, plutôt que de courir bêtement. Et quant à c’que t’appelles un marché, laisse tomber ok ? Appelle moi comme tu veux, ou tu sais quoi !? M’appelle pas du tout d’accord ? J’voulais juste bien m’entendre avec toi, prouver aux autres qu’ils ont tort, mais je suis vraiment le dernier des cons... ». Si on pouvait percevoir dans la colère au début de ses paroles, la fin avait été prononcée calmement, comme un triste constat. Erwan avait toujours aimé plaire à tout le monde, car lui même aimait presque tout le monde. Il voyait toujours le verre à moitié plein, même quand tout le monde s’accordait à dire qu’il était vide. Aelle venait de lui offrir cette leçon. Le verre était parfois aussi à sec que les gens pouvaient le dire.

7ème année RP ~ Digne héritier de l’esprit Weasley ~ commerçant en herbe