La demi-finale. Celle que j'attendais avec tellement d'impatience. Cette coupe du monde de Quidditch, j'en ai rêvé et j'étais tellement heureuse d'apprendre que mes parents m'offraient les places pour plusieurs matchs. Le premier fut les quarts de finale pour encourager mon équipe favorite : l'Écosse bien entendu. J'étais si heureuse de pouvoir assister à leur victoire que pour cette demi-finale je suis remontée à bloc. Maquillage sur les joues, telle la cheerleader que je suis à Poudlard, j'étais prête à donner de la voix pour encourager cette équipe que je trouve tellement brillante et méritante.

Aujourd'hui, je n'étais venue qu'avec mon père. L'un de mes petits frères était malade et ma mère préférait rester avec eux à la maison. Malgré tout, mon père venait de rencontrer un ancien ami et il discutait avec. Je lui ai donc demandé la permission de pouvoir aller me placer sans lui pour ne rien rater. Tel que je le connais, il était évident qu'il allait accepter. Il me connaît et sait que je suis prudente. De toute façon, il conservera un œil sur son unique fille, je lui fais confiance pour cela.

Ainsi, en attendant le début du match , je répète le chant des supporters de mon équipe dans la tête. L'équipe d'Écosse.. Ils en ont disputé des matchs et des Coupes du Monde. Malheureusement, ils n'ont encore jamais gagné, déjà finalistes mais jamais vainqueurs.. J'aimerais tellement pouvoir assister à leur première victoire en direct. Ce serait incroyable ! J'avais confiance en eux et surtout en Holly. Elle allait tous nous surprendre, je le pressentais. Je souriais un peu bêtement en pensant à tout ça jusqu'à ce qu'un visage familier vienne s'installer près de moi.

- Oh ! Mister O'Belt ! Bonjour ! Je ne pensais pas vous croiser là.

Depuis ce petit cours de français bien utile qu'il m'a fait, c'est vrai que nous n'avions pas eu d'autres occasions de nous voir.

- Vous venez encourager quelle équipe ?

Et voilà, j'espère que cela te conviendra ! N'hésite pas sinon, ma volière est ouverte

Diarmuid ne voyait pas de véritable inconvénient à son travail à Poudlard... La période de près de deux mois et demi de congé se prêtait à de nombreuses activités; certaines au collège de sorcellerie, mais aussi d'autres, en lien avec cet emploi, à l'extérieur. Bien sûr, il voyait Annaëlle à sa librairie de temps en temps, et il organisait potentiellement des activités de manière plus poussée ou travaillée que pendant le temps scolaire.

En ce début août, l'emploi du temps de l'irlandais avait été plus ou moins chamboulé. A l'issue du séminaire en Inde qui avait été particulièrement instructif, il n'état pas rentrée en Irlande. Et pour cause, l'équipe de Quidditch irlandaise semblait survoler la Coupe du Monde qui se tenait dans les Philippines. Son père avait pris des places pour les phases finales de la compétition. C'était pour Ennis surtout, au point qu'il avait offert au petit-ami de cette dernière de loger avec eux mais aussi de lui payer certaines places parce que le tout représentait un budget. De son côté, le médicomage avait répondu à Briac qu'il ne serait là qu'à la finale et puis, s'était décidé au dernier moment pour le match qui allait bientôt débuté. Un ticket payé de sa poche - il en avait largement les moyens - après avoir du argumenter.

Assis dans les tribunes, une broche à l'effigie de l'équipe qu'il soutenait ce jour là, Diarmuid attendait le coup d'envoi en observant les mascottes quand une voix l'interpela. Il tourna la tête dans cette direction, "Bonjour Miss Bain! Pour tout avouer je ne pensais venir qu'à la finale. Mais ma sœur a eu force d'arguments, ça m'a convaincu de venir un peu plus tôt." Répondit l'irlandais avec son accent qu'il ne cachait pas. La question suivante le fit doucement sourire. De son index gauche, il pointa sa broche. "L'Irlande. Je crois bien que s'il y a bien une chose que nous avons en commun avec les moldus irlandais, c'est notre attachement à notre pays. Je suppose que nous allons nous affronter jusqu'à la capture du vif d'or?" S'amusa-t-il gentiment en regardant les joues de l'adolescente.

J'étais contente de voir qu'il se souvenait de mon nom. Je n'avais pas vraiment de doute et puis il n'a pas non plus la mémoire d'un Niffleur, jamais je ne me permettrais de penser ça, mais cela me fait sourire. J'écoute sa réponse avec attention et remarque seulement maintenant sa broche, j'acquiesce donc de la tête, amusée.

- En effet, nous voilà rivaux !

Je ris alors que le maquillage sur mes joues trahissait directement pour quelle équipe je pouvais être. Pas besoin de parler le Gobelbabil pour le comprendre. Je regarde rapidement le monde autour de nous et partout dans les tribunes. Je comprenais son point de vue. Venir à la finale, même si notre équipe de cœur ne s'y trouve pas, était autre chose qu'une demi-finale. Quel vrai sorcier ferait preuve de stupidité au point de ne pas venir y assister s'il lui est possible de venir ? Je me le demande.

- Vous vous rendez compte ? C'est déjà la demi-finale ! L'affrontement devrait être beau à voir !

Enjouée, je l'espérais de tout cœur. J'espérais la victoire de l'Écosse, bien sûr, mais plus que tout j'espérais qu'aucun joueur de mon équipe ne subisse de blessures graves comme.. une déchirure, par exemple ? Je tourne la tête pour voir si mon père arrive mais je ne le vois pas. Mes pensées se tournent alors rapidement vers ma mère et mes petits frères. Quand je pense que Logan voulait nous accompagner en pyjama. Je suis bien contente qu'il ne soit pas venu. Quelle image aurait-il donné devant Mister O'Belt ? Et je crois même qu'il souhaitait encourager l'Écosse avec je ne sais quel objet et une spatule. S'il ne devient pas musicien, je ne comprends plus rien. Je me tourne de nouveau vers l'adulte.

- Vous avez un joueur ou une joueuse que vous aimez tout particulièrement dans l'équipe d'Irlande ?

Les mots soulignés et en couleur sont pour la cabane de cristal.

Le rire de l'écossaise était communicatif et Darmuid ne put s'empêcher de laisser son sourire s'élargir et même de se laisser à rire doucement en entendant la question qui lui était posée. "Très beau oui. Ca a presque un goût de finale de Coupe d'Europe vous ne trouvez pas?" Dit-il sur un ton détendu tout en observant les personnes en tribunes installées plus ou moins devant eux. Énormément de têtes inconnues, des morphotypes variés, des langues multiples, des cultures qui se mélangeaient dans des échanges parfois précaires... Mais en sport, on finissait toujours par se comprendre apparemment.

- "Pour tout dire, je suis d'assez loin le moins au point sur les sports sorciers dans ma fratrie. Je me tiens au courant parce que mon frère ou ma sœur me donnent des informations. Mais si j'ai bien compris il faudra compter sur les deux plus jeunes joueuses de la sélection pour ne pas se laisser faire." Répondit-il à la fillette tout en pointant doucement son doigt vers le terrain. "Les farfadets arrivent vers nous. Je ne sais pas ce qu'ils lancent, mais il n'y a pas que de l'or j'ai l'impression." Commenta l'irlandais sans quitter des lieux les créatures magiques toutes de vert vêtues. Ils arrivèrent d'ailleurs bien vite avec moultes cabrioles et déversant une pluie d'or magique mais aussi des trèfles virvolteurs qui vinrent se loger dans les cheveux et plis de vêtements de nombreux spectateurs. Lui même ne fit pas exception, il sentit l'objet de farce et attrape se tortiller dans sa tignasse et le creux de son cou. Un geste de la main vint déloger ceux qui le chatouillaient. Les autres restèrent parmi ses mèches, il verrait plus tard.

Le temps de ça, une clameur monta dans l'ensemble des tribunes. Les dix joueurs titulaires et l'arbitre arrivaient sur le terrain. Les capitaines se serrèrent la main et le coup d'envoi était donné. Diarmuid applaudit de façon nourrie l'équipe de son pays, entendant les champs des supporters tant en anglais qu'en irlandais, l'Irlande prenait possession du ballon.

Tandis que l'on discutait, les choses avançaient sur le terrain. L'arrivée des deux équipes. L'une après l'autre. Je ne pus m'empêcher d'encourager de vive voix l'Écosse et principalement mon joueur préféré.

- Allez Calum !

Toute souriante, je me hisse sur la pointe de mes pieds pour mieux les voir. Je suis pourtant extrêmement loin et il existe de grands panneaux me permettant de les voir mieux. Je n'en reviens juste pas de voir cette équipe que j'en oublie toute logique. Puis, c'est au tour des irlandais. Leur arrivée fait fureur et bien que je ne sois pas dans leur camp, j'avoue avoir été prise d'euphorie également. Tout s'est ensuite enchainé à une vitesse folle, à tel point que j'ai totalement oublié l'absence de mon père. Le début du match. Le Souafle qui ne semble pas vouloir aller dans les mains des Écossais. Des cris raisonnent de partout. Des encouragements. Des sifflements. Il y avait de tout. J'essayais de suivre au mieux en regardant par moment vers le terrain puis à d'autres instant en direction des panneaux.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

Je me mords la lèvre, inquiète. Pourquoi est-ce qu'ils ne font qu'erreur sur erreur ? Ils ne semblent pas du tout dans le match, là ! C'est la demi-finale.. Il faut qu'ils se réveillent s'ils veulent attendre le Graal. Je soupire puis regarde un instant Mister O'Belt avant de regarder de nouveau l'équipe que je suis venue soutenir.

- Les Irlandais semblent mieux préparés...

A ses côtés, l'élève était prise dans les démonstrations de vol des joueurs et le jeu de souaffle. Et il devait bien avouer que lui aussi se surprenait à être dedans, bien plus qu'il ne l'avait jamais été à Poudlard. Il fallait dire que le niveau de jeu n'était pas le même malgré les très bons voire excellent joueurs du collège écossais.

Les yeux capturés par les jeux de balles, les multiplettes tantôt tombantes sur son torse, tantôt vissées sur son visage, l'irlandais n'était pas avare de cris de soutien ou de frappes dans les mains. Il se joignit même à un chant de supporters dans sa langue natale. "Ó na laethanta bána go dtí na sléibhte ard, Is é an tríofán ár gceannródaí, ár ndúchas bródúil. Faoi spéir na gCeilteach, canaimid le gaire, Ar son ár bhfoireann, anam brúite faoi ghrá!^*" Il avait bafouillé certains passages faute de vraiment connaître les paroles, mais après quelques répétitions, il le maîtrisait bien et parvenait à le tenir de bout en bout sans erreur.

La partie avançait, Mullet et Nolan semblaient s'accaparer le souaffle pour l'envoyer dans les anneaux de Caldwell. Sa voisine en semblait particulièrement déçue. "Ils ont pourtant fait de belles parties de poule et de quart. C'est du moins ce que m'a dit Ennis." Avança le médicomage avant d'ajouter. "Et l'équipe d'Irlande est particulièrement en forme et homogène. Ca ne doit pas aider." Son analyse ne pouvait guère aller plus loin à ce propos. Diarmuid tourna son visage vers la Poufsouffle alors que des cris emplissaient le stade. Nouveau but de l'équipe à la lyre.


^* Traduction: Des landes aux montagnes, notre cri retentit, Le trèfle est notre emblème, notre fierté infinie. Sous le ciel celtique, nous chantons avec passion, Pour notre équipe chérie, l'âme en ébullition !

Je m'étais promis de profiter de la journée même si l'Écosse venait à perdre. Je me l'étais promis. Mais il est vrai que maintenant que je suis là, je n'espère qu'une chose : leur victoire. Et même si cela semble mal commencer pour eux, je continuerais d'y croire jusqu'à la toute dernière seconde. Ils méritent mes encouragements. Ils méritent ma confiance. Je la leur donne volontiers.

Mais le match se poursuit et les buts s'enchainent. Si mon équipe semble de temps en temps se réveiller, elle se fait très vite calmer par leurs adversaires qui semblent bien plus redoutables et réveillés qu'eux. Je joins alors mes mains, croise mes doigts entre eux, contre ma poitrine. J'y crois. J'y crois vraiment. Mais est-ce que mes simples prières et ma simple volonté de leur porter chance suffira ? J'en doute. Malgré tout, je continue d'y croire. D'accord, ils n'ont jamais le Souaffle dans les mains mais ça ne veut rien dire. Je refuse de me laisser gagner par leur défaite. Je refuse !

- Vous pouvez y arriver, vous pouvez y arriver, vous pouvez y arriver...

Je fronce légèrement les sourcils alors que je vois en direct une nouvelle opportunité pour les Irlandais.

- Dites...

Je tourne le regard en direction de Mister O'Belt.

- Vous connaissez le nom de cette joueuse ? La poursuiveuse qui semble être partout !

Le match étant particulièrement prenant, la discussion mourut rapidement entre Diarmuid et sa voisine écossaise. La plus attentive d'eux deux étant bien entendu la fillette qui semblait comme aspirée par ce qu'il se passait, donnant des encouragement tantôt à faible voix, tantôt de manière plus vigoureuse. Si l'irlandais n'avait pas déjà vu ce comportement chez certains de ses amis ou même chez sa benjamine, il se serait probablement inquiété.

Lui était plus distant, mais pas moins attentif, surtout lorsque les écossais semblait avoir un sursaut de vigueur. Des moments faciles à remarquer puisque Mary Bain avait de manière totalement synchronisée un regain de cris motivants pour les joueur à la croix d'Andrée. Ce fut d'ailleurs à l'issue d'une action avortée en raison de l'action de la poursuiveuse à la lyre que l'élève de Poudlard s'adressa à lui. Le nom de la joueuse? Le médicomage fixa le jeu, tendit l'oreille et chercha dans sa mémoire ce qu'avait pu lui dire Ennis. "Mullet!" Dit-il finalement en ayant un flash grâce aux chants de son pays. "Elle doit avoir ça dans le sang, c'est la petite-fille de la championne de 1994. ET elle devait être dans ma promotion de Poudlard, ou bien celle juste après" Un match marqué par une victoire de l'équipe du trèfle, notamment grâce à ses poursuiveurs et leurs buts puisque le vif d'or avait été attrapé par Krum, futur adversaire d'Harry Potter et Cedric Diggory.

- "C'est vrai qu'elle semble partout. L'attrapeuse n'est pas en reste." L'éclat de cheveux roux dans la tunique verte donnait l'impression d'une jeune pousse embrasée. Elle était un peu plus jeune qui lui en revanche. Avec Domhall peut-être, il ne savait plus trop. Pas qu'il ait mauvaise mémoire, mais s'il avait pu fréquenter des élèves plus vieux parfois de deux voire trois ans, pour les plus jeunes, c'était généralement de la promotion juste en dessous de lui.


Mots soulignés pour Le grand loto des sorciers

Il m'indiqua son nom et je me promets de le retenir. Même si elle ne faisait pas partie de l'équipe que j'étais venue soutenir, je ne pouvais pas passer à côté sans relever le fait que cette joueuse méritait la lumière. Elle jouait sacrément bien. Je ne posais plus aucune question après avoir obtenu cette réponse. Je regardais un temps le Cognard foncer à vive allure sur tout le monde. C'était à en perdre la tête, tellement il fut difficile de suivre tous ses mouvements. Dans un autre temps, je regardais le Souafle voler de bras en bras. Plus le temps défilait plus l'issue de cette rencontre se dessinait mais j'ai tout de même voulu y croire jusqu'à la fin. Ils ont essayé, ils ont vraiment essayé. Voilà comment je me réconforte devant cette défaite qui ne m'étonne pas mais qui me brise le cœur tout de même. Ils n'auront pas réussi à revenir dans le match. Les Irlandais ont été plus forts, plus présents... Il me faut l'accepter. Je le sais et pourtant je me sens si triste tout à coup.

- Waouh...

Je ne voulais pas paraître trop touchée par le résultat final alors je me suis tournée vers mon voisin et lui ai souri du mieux que je pouvais.

- Bravo, votre équipe l'a emporté ! Ils ont bien joué, ils ont mérité cette victoire.

Le match se poursuivit comme il avait commencé. Une forte présence irlandaise avec des tentatives de réaction de écossais. Et dans les tribunes, des chants et hurlements d'encouragements toujours plus nourris chez les supporters de la harpe mêlés à des déceptions et parfois des huées du côté de leurs voisins. L'issue sembla se dessiner fatalement. Vif d'or ou pas, la victoire paraissait destinée aux verts. Une sensation qui se confirma sous les manifestations de joies de tous ceux qui supportaient l'équipe du Trèfle.

Diarmuid, lui, se contenta d'applaudir quelque fois. S'il s'était surpris à mêler sa voix aux chanteurs les plus fervents à quelques moment forts de la partie, là, l'adrénaline retombait et il n'en ressentait plus l'envie. Et heureusement, cela permettait de reprendre la discussion avec la jeune spectatrice à ses côtés. "C'est vrai qu'ils ont été impressionnants." Souffla-t-il, subjugué par le jeu. Ca n'avait pas grand chose à voir avec Poudlard, même lui pouvait le reconnaître.

Autour d'eux, beaucoup commençaient à quitter les différents bancs pour regagner leurs lieux de villégiature ou encore des spots pour célébrer la victoire, ou noyer la défaite après tout. S'inquiétant que la jeune fille puisse se trouver là seule, il demanda. "Vous avez quelqu'un à rejoindre? Je peux vous accompagner jusqu'à vos parents peut-être. La foule est dense." Ce qui était un doux euphémisme. Elle était compacte et certains n'y allait pas de main morte pour se frayer un chemin.