Abigail se laissa tomber au pied de l'arbre dans un soupir détendu. Voila un mois qu'elle était à Poudlard et sa vie avait beaucoup changé ; exit l'école moldue, Cork, et sa famille, bienvenue en Ecosse pour apprendre à faire léviter des objets. Après plusieurs semaines d’acclimatation, la jeune fille avait trouvé son rythme et pouvait depuis peu investir son énergie dans l'exploration du château. Bien sûr, elle savait que celui-ci était immense mais entre le savoir et le voir de ses propres yeux, il y avait un gouffre.

Profitant de son après-midi de libre, l'irlandaise avait vagabondé dans le parc, toujours surprise de découvrir de nouveaux lieux et chemins chaque jour. Elle avait penser s'installer aux cromlets, ou au niveau du parterre de l'amitié qui étaient des très beaux lieux. Néanmoins, il y avait trop de monde pour la jeune serdaigle qui cherchait un peu de calme, une denrée rare quand on vit dans un pensionnat grouillant d'élèves plusieurs mois durant .

Désormais installée dans un coin plus tranquille, Abigail en profita pour mettre à jour sa liste mentale des lieux de Poudlard, plus un point pour le parc, à la fois paisible et agité, en fonction de la zone. Mais peut-être qu'il y aurait moins d'adolescents quand les températures fraîchiraient ? C'était une bonne idée, il faudrait qu'elle y pense. Plongée dans ses réflexions, elle ne fit dans un premier temps pas attention au bruit, seulement quand celui-ci se reproduisit, elle se retourna, cherchant l'auteur du son.

Seulement, personne à l'horizon. C'était comme un murmure, une voix grave, caverneuse qui faisait vibrer l'air. Et non ce n'était pas le vent, déjà, il n'y en avait pas, de plus l'irlandaise savait reconnaître ce bruit et ce n'était pas celui là. C'était un son qu'elle n'avait jamais entendu. L'enfant se demandait si elle n'était pas victime d'une hallucination auditive quand la réponse s'imposa à elle, c'était la magie ! Désormais captivé par ce mystère, son esprit s'emballa, ça ne pouvait pas être un fantôme, on les voyait, une créature magique ? Elle se releva pour chercher s'il n'y avait pas un animal invisible à côté d'elle, malheureusement la voix s'était tu, compliquant ses recherches.

Après une brève investigation, elle finit par abandonner, incapable de repérer une potentielle créature. La voix semblait puissante et grave, la première année l'assimilait à un propriétaire imposant. Si c'était ni le vent, ni un animal, c'était... l'arbre ! Elle n'avait jamais entendu parler d'arbre qui parle, mais il existait bien un arbre qui attaque tous ceux qui s'approchent de trop près ainsi que des tableau avec une conscience et des escaliers qui bougent tous seuls. L'idée que le végétal qui lui faisait face puisse s'adresser à elle lui paraissait tout à fait crédible. Il était sûrement très vieux, peut-être fallait-il qu'elle s'adresse à lui avec déférence ? La corcagienne se racla la gorge, cherchant ses mots. Elle s’inclina devant le feuillu, s'imaginant un instant qu'il ouvrirait ses yeux immenses comme dans le seigneur des anneaux.

"Bonjour, respectable chêne… Je vous remercie de m'avoir accordé de votre temps, je suis ravie de vous rencontrer. Par contre, c'est la première fois que je parle à un arbre, je suis en première année, je m'excuse, heu… veillez m'excuser pour ma méconnaissance, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Vous avez besoin de quelque chose ? Est-ce que vous parler souvent à des élèves de cette manière parce que je viens d'arriver et on ne m'a pas parler de vous. Vous devez être là depuis longtemps, avant que l'école devienne une île, avant même la bataille de Poudlard de 1998, vous devez être super savant !"

Essoufflée par son monologue, la fillette guetta une réponse du chêne sans trop savoir à quoi s'attendre. Ca parle quelle langue un arbre ? Elle se rendit compte à cet instant seulement, que le dialogue risque d'être plus compliqué que prévu.

Tilao était partie devant, tout juste un mois que la boule de poil était ici et déjà elle savait où sa propriétaire se rendait lorsqu'elle sortait. "Son arbre" comme elle l'appelait, c'était un grand arbre couvert de grandes feuilles vertes qui suçurrent mélodieusement avec le vent. Un arbre où elle pouvait se réfugier au calme pour passer du temps dehors loin des foules des lieux habituels dans le parc qui étaient bondés. Là elle avait vu sur le Lac, au loin, et il n'y avait jamais personne à ses côtés. En plus le chaton adorait le coin d'herbe autour et y avait trouvé son meilleur terrain de jeu.

Sauf que cette fois Marine vit se dessiner une silhouette à son pied. Mince, quelqu'un s'était rendu compte de l'emplacement parfait de cet arbre. Pas le moins perturbée la petite tornade ne s'arrêta pas dans sa course et fonça sur l'arbre pour commencer à grimper avec l'élan puis à la force de ses petites pattes, retenue par ses griffes enfoncées soigneusement dans l'écorce elle entama son assenscion. La lionne quant à elle s'était figée, elle ne voulait pas déranger la blonde qui s'était mise à parler, elle devait être avec quelqu'un en plus.

Il fallait qu'elle s'en aille avant d'être forcée de prendre la parole devant des inconnues puisque cette fille ne lui disait rien et que son interlocutrice était pour l'instant invisible. Sauf qu'elle ne pouvait pas laisser son chat là, alors, à pas de loup elle s'approcha de l'arbre silencieusement et saisi son chat qui n'était pas encore monté bien haut. Malheureusement l'animal n'avait aucune envie de partir et opposa une résistance à l'adolescente qui continuait de tirer prenant tout de même garde à ne pas lui arracher les griffes en tirant trop fort.

Pendant ce temps sans vraiment le vouloir, elle avait entendu ce que l'élève avait dit. Surprise l'anglaise n'avait pu que froncer les sourcils, à qui parlait-elle comme ça, un fantôme ? Bien que curieuse elle préférait fuir la situation gênante qui adviendrait si elle se faisait remarquer. Mais contre toute attente ce ne fut pas elle qui fit du bruit mais bien Tilao qui cracha son plus bruyant feulement pour que la rouge et or la laisse grimper tranquille. Surprise la timide lâcha son chat et plaqua sa main sur sa bouche comme si s'était elle qui avait parlé.
@Abigail Mann voilà Marine !

Seul le silence lui répondit, à peine troublé par le souffle du vent, le vrai vent et non le murmure de l'être qui se dressait devant elle. Tant impatiente que soucieuse, la jeune élève attendit, et attendit encore, sentant au fil des secondes qui s'écoulaient, le doute s'insinuer en elle. Abigail décida de se reprendre, elle ne pouvait pas douter de l'existence de l'arbre magique à la moindre déconvenue. Peut-être ne pouvait-il simplement pas parler de la manière qu'elle imaginait. La petite s'approcha encore de l'arbre jusqu'à toucher l'écorce de ses mains. Les yeux fermés, à l'aide de sa maîtrise balbutiante de la méditation, elle tenta de s'ouvrir à l'énergie, ou de façon plus terre à terre, aux vibrations que l'arbre pouvait émettre.

Elle rouvrit brusquement les yeux quand elle perçu un signe de vie, non pas du tronc mais de l'extérieur. Abandonnant sa posture détendue, elle s'agita, fouillant du regard les alentours pour trouver la provenance de son, avant de se rappeler qu'il devait venir de l'arbre, inutile donc de chercher plus loin. Malheureusement, la réponse, si elle venait confirmer que l'arbre pouvait s'adresser à elle, ne l'aidait pas beaucoup, elle ne parlait le murmure inaudible.

"Heu... vous m'avez comprise ? Je suis désolée mais je n'ai pas bien compris ce que vous avez dit, est-ce que vous pouvez répéter plus fort ?"

L'espoir que l'arbre l'entende était la seule raison qui la forçait à parler normalement au lieu de se renfermer sur elle-même en murmurant. L'arbre l'impressionnait rien que par sa présence, si elle devait en plus lui demander de répéter… Abigail était consciente que si elle ne pouvait ou ne savait pas le comprendre, ce n'était pas entendrela même chose à nouveau qui allait changer quelque chose. Mais la politesse apprise depuis la petite enfance prenait le dessus dans cette situation inconnue, comme pour se raccrocher à ce qu'elle connaissait.

C'est alors qu'elle entendit un feulement. Est-ce qu'elle parlait réellement à un simple chat depuis cinq minutes ? Avant de se poser plus amplement la question de la nature de son interlocuteur, son regard rencontra le félin en question, et pire, juste à côté de lui, une humaine. Celle qui devait être sa maîtresse, une élève plus âgée, qui semblait au moins aussi gênée de cette rencontre que la première année. Les joues rossissantes, Abigail se passa le main dans nuque pour se donner une contenance, affreusement honteuse de cette rencontre, son aînée allait la prendre pour une idiote.

"Salut ? … Tu est là depuis longtemps ?"

@Marine Baylacq désolée de cet énorme retard mais joyeux PFRanniversaire !

Satisfaite Tilao regagna son arbre, non mais oh, elle ne voulait pas d'une promenade au rabais, c'était son moment, c'était elle la princesse, elle qui commandait ! Elle n'avait que faire de la gêne qui avait emparé les deux élèves ici présente.
- Je, euh moi ?
*Imbécile ! Bien sûr que c'est à toi qu'elle parle, y'a qu'vous deux !* cracha sa petite voix intérieure la mettant encore plus mal à l'aise. Elle avait paniqué, elle avait eu peur de faire attendre trop longtemps une réponse et voilà qu'avec précipitation elle regrettait d'avoir ouvert la bouche.
- Euh, pas, pas trop non... enfin j'pense... Tenta-t-elle de se rattraper.

Parfaitement stressée elle en avait oublié la politesse de base qui par son absence forma un bruit sourd aux oreilles de la lionne.
- Oh... Oui, salut !
Voilà c'est bon, elle venait de tout rattraper, super ! Il n'empêche que ça n'avait pas détendu l'atmosphère et le silence qui s'emparait de l'espace ne contribuait pas à détendre la lionne. Ce qu'elle détestait les silences, mais ce qu'elle détestait parler également. La parole, sa plus grande faiblesse, pas assez parler et elle se sentait mal polie mais trop parler lui donnait cette impression aussi et cerise sur le gâteau prendre de la place en parlant la mettait dans un état désagréable de gêne. Et puis elle n'aimait pas exposer son bégaiement en permanence ni sortir de sa zone de confort : loin du contact avec des inconnus.

La bonne vieille technique pour extérioriser toutes ces émotions négatives se mit rapidement en marche et ses doigts se mirent à se tournicoter, ses pieds à faire de discrets balancements avant arrière et ses yeux à papillonner un peu partout revenant souvent au même endroit mais surtout loin du regard de la sorcière d'en face. Le point de prédilection du regard de la Gryffonne était soudainement devenu le bout des chaussures de l'anglaise plutôt que le paysage alentour qu'elle observait avant de tomber sur sa camarade.
@Abigail Mann, pas de soucis . Merci !

Pas trop. Est-ce que cela signifiait qu'elle avait entendu la "discussion" entre la première année et l'arbre, ou plutôt celle-ci se ridiculisant toute seule ? La serdaigle n'avait aucune envie de lui demander, lui indiquait par la même qu'elle parlait avec un végétal. Elle remarqua bien vite que la brune était bien plus gênée qu'elle, voir carrément anxieuse, trop pour cette histoire qu'elle ne connaissait peut-être même pas. Puisqu'il n'y avait personne d'autre, cela devait être elle qui la mettait mal à l'aise, cette prise de conscience la rendis plus embarrassée qu'elle ne l'était déjà.

"Désolée", de quoi elle ne savait pas vraiment, d'être là ? "C'est pas grave !"

La petite se balança sur ses deux pieds, trouvant la situation de plus en plus délicate à mesure que le vide s'éternisait. Trouver un truc à dire, n'importe quoi ! Heureusement, l'autre vint à sa rescousse sans le savoir, lui donnant une bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher.

"Euh oui, salut. Moi c'est Abigail, je suis en première année, à Serdaigle."

Tant de précisions étaient superflues, mais la blondinette se raccrocha à la politesse. Se faisant elle fit un pas vers la, quatrième année ? avant de lui tendre la main pour de lui faire un check, dans l'espoir d'évacuer le malaise le plus possible, à moins que tout ne cela n'empire la situation ? Se mordillant la lèvre, les yeux comme perdus au milieu de son visage, l'irlandaise était contaminée par l'angoisse dégagée par sa camarade.

"Je... est-ce que tu sais si cet arbre est spécial ? Il n'y aurait pas d'arbres magiques dans le parc ?"

Se renseigner mais sans se dévoiler, art qu'elle pratiquait peu, mais c'était l'occasion de s'exercer. Autre mission, rassurer sa camarade, alors elle se saisit du premier sujet à sa portée, bateau, certes, mais sans risque, non ?

"Il est mignon ton chat, il s'appelle comment ? C'est un acrobate." Désignant du menton l'animal perché dans l'arbre.

Elle n'avait plus qu'à espérer que son plan, ou plutôt ses plans, fonctionnent.

@Marine Baylacq un jour, je serai ponctuelle

L'échange entre les deux élèves était lunaire, oui c'était le mot. Leurs répliques n'avaient aucun sens organisées comme elles étaient. Des excuses d'un côté alors qu'elles devraient plutôt être de l'autre car c'est plutôt la lionne qui aurait dû s'excuser, c'était elle qui avait dérangé sa camarade enfin c'était plutôt son chat mais elle restait la responsable du matou.
- Non, non c'est moi... qui... qui devrait m'excuser... C'est ma fau, faute si je... je t'ai interrompue.
Interrompue dans quoi, ça la lionne se le demandait, mais elle elle faisait attention de ne pas juger sa camarade. En effet la lionne était effrayée par l'idée que les autres la juge alors elle mettait un point d'honneur à ne pas faire ce qu'elle redoutait qu'on lui fasse. Peut-être avait-elle besoin de se confier et qu'elle avait trouvé l'oreille attentive dont elle avait besoin dans la nature, c'était déjà arrivé à la brunette de se confier à son chat voire même au vide elle aussi.

Puis les salutations étaient arrivées en retard suivies plus logiquement de présentation détaillée ce que la lionne imita :
- Moi c'est... Marine en tr, troisième année à... Gryff, Gryffondor. Ces derniers mots prononcés la sorcière analysa la main tendue de la blondinette ne comprenant pas tout de suite son utilité. Incertaine elle finit par deposer la sienne sur la paume de l'élève et la retira rapidement.
La précision était inutile l'uniforme de l'adolescente parlait pour elle avec sa cravate bicolore rouge et or et la robe de sorcière rouge qui pendait sur son sac en bandoulière. Mais imiter les autres avait quelque chose de rassurant, ainsi la timide suivait son désir de disparaître dans le moule et de ne pas se distinguer d'un élève lambda. Ça la rassurait d'être peu, et facilement dissimulable au regard des autres.

Enfin la conversation prit une tournure normale, les étapes traditionnelles d'une rencontre étant passées.
- Euuh celui là ? Non... Bi, bien sûr il y a des, des arbres magiques... Le Saule cogneur et, et un Lapacho. Y'a aussi un, un Wigentree il, il me semble mais vaut, vaut mieux pas l'approcher les... botrus viendraient t'attaquer. C'est qu'elles tenaient férocement à leur arbre ces petites bestioles. Elle s'a, s'appelle Tilao ! Oui c'est... une boule d'é, d'énergie qui... s'arrête jamais. Confirma la lionne.
Marine avait sentit durant leur dialogue que sa camarade non plus n'était pas tout à fait à l'aise or elle avait fait l'effort de lancer une vrai discussion, poussée par l'effort réalisé par la blondinette la sorcière s'appuya sur les questions de la bleu et bronze pour relancer le dialogue. Tu... Tu t'intéresses à la... la Botanique ?
@Abigail Mann
EDIT : Et je viens de me rendre compte que j'avais oublié un détail . Ni vu, ni connu.