Un départ est toujours la promesse d'un commencement. Pour moi celui ci signifie liberté. Poudlard, malgré sa magnificence et ses savoirs dispensés, demeure avant tout un pensionnat, un lieu régit par des règles, des interdits : autorité professorale, horaires, territoires délimités, vie en communauté... Bien que l'année écoulée m'ait beaucoup apporté, les contraintes de l'internat ne m'ont épargnés ni l'ennui ni les frustrations. Et pourtant...

Derrière la vitre du train, les hautes tours de Poudlard s'éloignent alors que la rame s'ébranle. Rapidement, la gare de Pré-au-lard cède sa place aux arbres. Jusqu'à les perdre de vue, je m'oblige à ne pas quitter des yeux les flèches du château, un petit pincement au creux de l'estomac. Partir est aussi ouvrir une plaie.

Chassant ses mornes pensées, je me décide à rejoindre une place assise et remonte le wagon à la recherche d'un compartiment libre. C'est alors que, dans l'un d'entre eux, je remarque la silhouette solitaire de Lavinia. Je ne peux le nier, la revêche Serpentard continue de m'intriguer. Le souvenir de notre altercation et le terrible traitement infligé par Mrs Valerion me reviennent alors qu'une pulsion instinctive me commande de la rejoindre.

Je ne résiste pas et, rabattant la porte coulissante, je m'engouffre dans le compartiment un sourire amicale sur les lèvres :

"Ces places sont libres ?"

Alors que Lavinia regardait le Poudlard Express s'éloigner du quai et la silhouette de l'école de magie se réduire peu à peu, elle ne réussissait pas à se décider si c'était une bonne ou une mauvaise chose. D'un côté, elle laissait derrière elle Valérion et les regards déçus de Mme Lyndon, les reproches incessants de ses camarades de maison quant à sa vision des choses, et une bonne flopée de sang-moldu. De l'autre, elle rejoignait la demeure froide de ses parents, qui devait avoir reçu son bulletin à l'heure qu'il était. Une moyenne d'Effort Exceptionnelle n'allait pas leur plaire, eux qui attendait rien de moins que l'excellence. Et tant pis si elle n'a pas eu l'Optimal à quelques dixièmes de point. Lavinia ne doutait pas qu'elle serait punie en conséquence.

La petite balançait ses pieds dans le vide, nerveusement. Sa mère refusera sans doute de l'amener avec elle en France, voir sa famille comme chaque été. Ses parents lui imposeront sans doute un précepteur tous les jours, qui lui fera réviser son année écoulée, sanctionnera la moindre de ses erreurs, puis la fera même avancer sur le programme de seconde année, au cas où. Lavinia se mord la lèvre et serre les poings. Elle avait été tellement contente, quand Alexander Joyce l'avait invité pendant deux semaines chez lui cet été ! Est-ce que ses parents allaient finalement lui refuser ce voyage ?... Ou est-ce que la respectabilité de la famille Joyce pourra les faire passer outre ses mauvaises notes ?

Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, dépitée, elle sursauta en entendant la porte du compartiment coulisser et des pas s'y engouffrer avec assurance.

- Ces places sont libres ?

Lavinia regarda le nouveau entrant avec flegme. Ezra. Bon, cela aurait pû être pire, même si elle doutait que ses ennemis souhaiteraient partager cette cabine avec elle. Depuis leur échauffourée dans la salle de potions, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de discuter. Mais elle avait apprécié de le voir dans le groupe "anti-valérion". La petite blonde hocha la tête et fit un geste de la main pour désigner l'ensemble de l'espace.

- Comme tu peux voir. Tu peux même choisir ta place.

Finalement, avoir de la compagnie pour le chemin du retour, ce n'était peut-être pas si mal.

J'entrais donc accueilli sans émotion, poliment, exactement comme je l'aurais fait : petit hochement de tête, geste lent et réponse laconique. Mais le regard de Lavinia parlait pour elle. J'avais remarqué cela très tôt à son contact. Derrière ses faux semblants, ce masque poli affecté en société, j'étais prêt à parier que la Serpentard ne savait ni se faire aimer, ni se satisfaire de la solitude. Elle trichait.

Je m'installais donc sur la banquette lui faisant face, le dos dans l'angle près de la fenêtre à trois quarts tourné vers la porte. Les highlands défilaient derrière moi. Je ne comptais pas y prêter attention. Ce voyage avec Lavinia promettait d'accaparer toute mon attention.

J'avais d'abord imaginé occuper mon périple en me plongeant dans la lecture de Nobles par nature, la fameuse généalogie des sorciers. J'ouvrais donc le livre à l'endroit marqué par un petit cordon, au chapitre concernant la famille Sparks et fit mine de débuter ma lecture. En réalité, j'étais déjà focalisé sur la seule autre passagère du compartiment. Bien décidé à garder le silence, je tendais l'oreille recherchant par dessus le bruit de roulement du train le moindre petit son : une respiration, un froissement de robe, l'humectation d'une lèvre... Une attitude étrange, par là même déroutante, et totalement inhabituelle mais depuis ce jour en salle des potions, le statut de Lavinia avait changé au point d'exercer sur moi un intérêt inexplicable.

@Lavinia W. Campbell

Ezra s'installa en face de Lavinia, mais n'articula pas un mot de plus. Il sortit de son sac un livre et en commença la lecture, à la surprise de la blonde. Intérieurement, elle aurait bien aimé avoir un peu de conversation pour passer le temps du trajet. Mais s'il n'était pas d'humeur, tant pis. Elle sortit à son tour un livre, le fameux livre que son frère lui avait envoyé pour son anniversaire, et tenta une énième fois de se plonger dedans. Le Prince de Machiavel. Un livre de moldu, dont elle ne comprenait pas grand-chose. Elle ignorait les références historiques du monde moldu qu'il contenait, certains vocabulaires, et surtout, sa lecture était toujours perturber par la même question. Pourquoi ce livre ? Qu'avait essayé de dire Hector en le lui offrant.

Après quelques minutes de tentatives, Lavinia referma une énième fois le livre pour le ranger dans son sac en poussant un petit soupir. Son regard erra sur le paysage, avant de se poser sur le visage concentré de son camarade, toujours occupé dans sa lecture. En plissant les yeux, elle reconnut le titre du livre qu'il consultait et eut un petit sourire. Noble par nature. Encore un livre qu'elle avait reçu pour son anniversaire... Et qu'elle avait lu, cette fois. Lavinia aurait bien interrogé Ezra à ce sujet. Qu'est-ce qu'il pensait trouver dans ce livre ? Est-ce qu'ils étaient bien plus proches qu'elle ne l'avait pensé ?

Et d'autres questions lui vinrent aussitôt en tête. Comment il avait trouvé sa première année à Poudlard ? Que pensait-il de l'état de la maison Serpentard ? De Valérion ? Qu'est-ce qu'il cherchait dans la réserve de potion ce fameux jour, et pour quoi, pour qui ? Est-ce qu'il y était retourné, est-ce qu'il l'avait finalement volé ? Il avait eu des mois pour le faire. Avait-il cédé ? Le lui avouerait-il ? Elle en doutait.

Autant de questions qui lui brûlaient les lèvres, mais qu'elle retient de prononcer, retournant à son observation du paysage monotone. Ezra ne semblait pas vouloir entamer la discussion, bien qu'il se soit invité dans le compartiment et qu'il se soit placé en face d'elle. Étrangement, Lavinia prit cela comme une provocation ingénue. Qui d'entre eux entamerait la conversation le premier ? Elle n'avait pas besoin qu'il lui parle. Elle ne voulait pas donner cette impression. À lui de s'ouvrir le premier. Et les minutes s'écoulèrent ainsi en silence, jusqu'à ce qu'un des deux décide de mettre fin à ce petit jeu tacite.

Des affaires que l'on remue puis quelques pages tournées et plus rien de notable. Lavinia lisait.
Le faisait elle vraiment ? La silencieuse me donnait surtout l'impression d'agir par mimétisme. Je ne parlais pas, elle ne parlait pas. Cela deviendrait vite lassant. J'envisageais d'y mettre fin en énonçant à voix haute une des phrases de l'ouvrage sous mes yeux : "Primus ultimusque in acie, Premiers et derniers dans la bataille...". Cette devise des Sparks s'appliquait plutôt bien à l'instant présent, au petit jeu qui nous occupait, elle et moi, dans ce compartiment mais la Serpentard rompit en premier le silence en lâchant un léger soupir. Finalement, quelque chose l'agaçait.

Je maintenais mon mutisme encore mais Lavinia ne me livra rien de plus. Il me fallait l'admettre, elle l'emportait :

"Je m'incline, tu es plus forte que moi. Tu pourras faire tienne la devise des Sparks."

A dire vrai, si je confessais ma défaite, c'était surtout parce que l'envie de parler me terrassait. Je ne perdais que face à mon indéniable besoin d'en découvrir davantage. Toute une année n'avait pas suffit pas à percer ses multiples facettes. Encore aujourd'hui, je m'interrogeais. La distante m'attirait, la frondeuse me ralliait, l'inamicale...

"Ca te dirait que nous devenions amis ? Cela ne se ferait peut être pas tout de suite. Mais un jour pourquoi pas ? C'est en tout cas ma proposition."

@Lavinia W. Campbell

Elle avait gagné. Lavinia tourna son visage vers Ezra, un sourire satisfait et légèrement taquin aux lèvres. Elle ne se souvenait pas de la devise des Sparks. Lors de sa lecture de Noble par nature, elle avait surtout essayé d'apprendre l'histoire de chaque grande lignée de sang-pur, ainsi que le prénom des descendants contemporains. Mais tout de même, être associée à une lignée aussi respectable que les Sparks, il y avait de quoi être fière. Elle n'osa pas poser la question, un peu honteuse d'avouer son oublie. Il faudrait qu'elle relise ce livre, et qu'elle prenne des notes cette fois.

La question suivante la surprit. "Veux-tu être mon ami", cela sonnait un peu comme une demande infantile de cours de récréation, indigne de leur rang. Mais la proposition était tout de même là, aussi brutalement formulée qu'elle puisse être. Lavinia plissa les yeux, indécise sur la réponse à apporter, autant que sur l'émotion que cette requête avait éveillée en elle. D'abord de la surprise, puis de la moquerie, et enfin... De la frustration ? De la tristesse ?

En même temps qu'elle avait reçu cette question, Lavinia avait réalisé qu'on ne le lui avait jamais posé cette année. Elle avait été seule et isolée. Blair avait été là pour elle lors du cours avec Valérion, et n'avait pas fui devant les médisances des autres élèves qui ne comprenait pas comme elle pouvait être amie avec Lavinia. Mais elle était bien la seule de sa promotion que Lavinia pouvait considérer comme une amie. Alexander, Ava, Kalev, les autres connaissances "positives" étaient tous plus âgés qu'elle. Elle avait envie d'avoir d'autres amis. Peut-être même qu'elle en avait besoin. Mais était-elle prête à s'ouvrir à Ezra et à l'ajouter comme une de ses faiblesses potentielles ?

- Hum... Cela pourrait être envisageable. Qu'est-ce que tu entends par être amis ? Qu'est-ce que cela signifie pour toi ?

Ses parents avaient fait du mariage un amour programmé et un contrat. Si l'amitié pouvait se traiter de la même façon, cela serait sans doute plus simple... Avant que cela ne devienne naturel.

- Et puis, tu n'es pas sans savoir que notre promotion ne m'apprécie pas vraiment. Tu n'as pas peur d'être mis à l’écart, si tu te proclames mon "ami" ?

Aucune émotion dans cette question, pas de gêne ou de crainte. Un simple constat suivi d'une question factuelle, dans elle guettait cependant la réponse verbale, comme physique, avec des yeux scrutateurs.

408 mots - @Ezra Waite

Lavinia trouvait la victoire à son goût et moi, son sourire, évocateur. Mais ma question, simple volontairement, toucha une corde sensible. Je la sentais hésitante. Que pouvait elle penser à ce moment précis ? A sa place, si quelqu'un m'avait posé la même question, je me serais surement senti flatté et, sur la défensive. Je n'avais pas d'ami à Poudlard, ni même au dehors. Je n'en avais jamais eu besoin. J'avais ma famille, immense, avec mes oncles et mes tantes, une ribambelle de cousins. La famille, pour nous, c'était suffisant, plus fort que tout. Mais à Poudlard, j'étais seul.

"Je te préviens Lavinia, je ne te propose pas un marché que tu peux marchander. Je suis sincère."

Je m'étais rapprocher d'elle en déplaçant mon buste vers l'avant de manière à ce que son poids soit supporté par mes coudes enfoncés dans mes cuisses et la fixais plus intensément que jamais.

"Je t'ai observé cette année. Tu n'as pas d'ami et je crois que tu n'en as jamais eu. Sinon pourquoi étais tu toute seule dans ce compartiment ? Tu ne sais pas ce que ça fait d'avoir des amis et, je suis le seul à te l'avoir proposé."

Je rejetai mon dos contre dossier du compartiment et tournais mon regard vers le paysage derrière la vitre.

"Si les avis des autres avaient de l'importance, je ne serais pas ici à te demander."

RPGWRIMO : 232 mots

Décidément, Ezra avait le don de l'agacer sans le vouloir, avec ses arguments agressifs qui se voulaient convaincants, mais qui n'étaient que blessants. De quel droit se permettait-il d'affirmer de tes choses et de croire qu'il connaissait tout d'elle ? Lavinia n'était pas seule, elle choisissait qui elle fréquentait, nuance. Elle s'était fait des amis. Peut-être. Peu. Mais ils existaient, et c'était déjà des petites victoires étant donné le climat à Poudlard. Ils n'étaient pas de sa promotion, effectivement. Mais si elle était seule, c'était peut-être aussi parce qu'elle le voulait bien, après tout. En tout cas, c'était ce qu'elle essayait de se convaincre à présent, pour cacher cette faiblesse qui était apparue bien trop clairement aux yeux du jeune serpent.

- Je ne crois pas avoir à me justifier devant toi. De nous deux, c'est toi qui a le comportement le plus étrange.

Lavinia releva la tête, croisant les bras, remontée.

- Si je n'y comprends rien, toi, tu n'as pas compris la situation, siffla-t-elle avec colère. Tu prétends que je ne sais pas ce que c'est, d'avoir des amis, mais tu me reproches de chercher à savoir ce que cela signifie pour toi ? L'amitié, cela implique des faits, des gestes, une attitude. Où est le mal si je m'assure que nous soyons sur la même longueur d'ondes ? Tu préférais que je te réponde, "oui, bien sûr !", comme une cruche, mais que rien ne change vraiment entre nous ?

Lavinia poussa un soupir et tenta de regagner son calme, pour une discussion un peu plus apaisée. Peut-être qu'Ezra était juste maladroit. Peut-être que c'était sa manière de communiquer, ou bien l'armure qu'il avait choisi de porter. Peut-être qu'il avait autant besoin d'elle de cette amitié, et qu'ils étaient ainsi sur le même pied d'égalité. Ses faiblesses semblaient si visibles aux regards du garçon que Lavinia avait besoin de se rassurer en lui en cherchant également. La petite Campbell ferma les yeux, pris une grande inspiration et poursuivit, sur un ton plus calme.

- J'ai envie de croire que tu es sincère. Je suis juste méfiante. De ce que tu attends de moi, de ce que cela signifie pour toi. Parce que si je choisis d'être ton amie, je ne prendrai pas cela à la légère. Et je veux m'assurer qu'il en est de même pour toi.

390 mots

Lavinia n'était jamais plus fascinante que dans l'adversité. Dans cette école, je pouvais trouver cinq ou six élèves dignes d'amitié, aucun d'entre eux ne suscitait chez moi autant d'intérêt. Elle était pour moi un enjeu de taille. Pourquoi ? Elle paraissait si inatteignable. A chacun de mes mots, chacun de mes gestes, je pouvais la perdre ou la gagner. Elle était mon Everest, le sommet à atteindre.

Ainsi, elle me trouvait étrange. Cette opinion me plaisait. Je n'aurais jamais supporter de paraître quelconque à ses yeux. Je l'écoutais sans détacher mon regard de ses prunelles émeraudes. Ses mots courroucés cinglaient mon visage comme des déferlantes. Et, bien qu'ils fussent justes, ils avaient la saveur d'un premier triomphe. Lavinia ne disait pas non.

Puis, comme lassée par notre joute, son émotion céda. Pour la première fois, Lavinia me parla d'elle : de ce qu'elle ressentait, de son envie, de ses craintes... Les premiers heurts n'avaient été qu'un préliminaire, un mal nécessaire, un moyen de me confier ses doutes à mon égard. Je rétorquais :

"Je ne suis pas une mauvaise personne. Et pas meilleur que toi. Pourrais tu simplement me faire confiance ? L'amitié est une chose qui se donne. Je t'offre la mienne sans fard, sans échange. Tu peux me prendre comme tu me vois en ce moment et sans méfiance."

RPGWRIMO : 220 mots

La réponse d'Ezra ressemblait à une mélodie sifflante, aux extraits d'une chanson mielleuse qu'il aurait appris par cœur et qui raisonnait en assonance aux oreilles de son auditrice. Poésie du hasard ou trompeuse manipulation ? Lavinia ne réussissait toujours pas à faire confiance au garçon. D'ailleurs, il avait choisi de se dédouanner, plutôt que de répondre aux questions de la jeune fille. "Je ne suis pas une mauvaise personne." affirmait-il comme si son seul discours était performatif. Mais Lavinia avait besoin de plus que des mots pour être en confiance.

La blonde croisa les bras, dans une position défensive et de négation, alors que son regard fuyait, pensif, du côté de la fenêtre du compartiment. Elle aurait pû répondre de manière brutale et agressive. Lui rétorquer qu'il ne servait à rien de donner quelques choses à quelqu'un qui ne voulait pas, et que l'imposer était tout à fait méprisable. Lui répondre qu'elle n'avait que faire de son amitié de façade qu'il présentait comme une rose à une princesse trop crédule. Et que s'il ignorait la valeur même de ce qu'il proposait d'offrir, il fallait mieux s'abstenir. Mais Lavinia n'en fit rien.

Parce qu'au fond, même si Ezra l'exaspérait, même si elle ne partageait pas la même notion d'amitié, même si elle désapprouvait ses manières, elle n'était pas insensible pour autant. Lavinia se savait bonne observatrice, mais ignorait aussi qu'elle était une enfant empathique. Elle savait guetter et analyser les expressions du visage, les sentiments qui transparaissaient de phrases anodines. Et les utiliser à mauvaise escient, souvent. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, elle sentait la sincérité d'Ezra.

- La confiance, c'est comme l'amitié, ça se gagne, retorqua-t-elle. ça ne se quémande pas. Et il y a encore trop de flou te concernant pour te prétendre "sans fard".

Lavinia regarda le garçon droit dans les yeux.

- Si tu as la bêtise de me la donner, je la prends. Mais pour que je te donne la mienne, il faudrait plus de temps. Ou apprendre à faire des compromis. Comme tu l'as dit, ça ne sera pas pour tout de suite. Mais l'année prochaine, peut-être, qui sait.