Ses loupiots avaient de l'énergie ces derniers jours : Sigmund avait reçu deux rapports concernant des élèves à seulement trois jours d'intervalle. S'il avait vu la nécessité d'intervenir pour la première, il aurait bien fermé les yeux pour la seconde... mais avec un aussi bon timing, les deux petites filles avaient fini invitées par leur Directeur. Le sorcier attendait Alyssa et Orlaith de pied ferme près des serres, elles devaient être là pour 14h00 et il espérait bien les voir à l'heure.

Le Directeur de Gryffondor aimait beaucoup les retenues. C'était l'occasion de partager des moments privilégiés avec ses élèves, ce que faute de temps il ne faisait parfois qu'avec ses préfètes. Alors quand il en avait l'occasion, il aimait bien ça, punir ses élèves.

Quand les jeunes filles furent là, il les accueillit avec un grand sourire ponctué de larges coucous de la main.

« Bonjour Orlaith, Alyssa ! Ça va, les enfants ? Alors dites-moi, vous savez pourquoi vous êtes là, n'est-ce pas ? » Retrouvant son sérieux, il leva un doigt en l'air comme un avertissement. « Vous n'avez pas été sages. Du coup, on va passer un petit moment tous les trois, et vous réfléchirez à votre comportement. » Il attrapa un bac à côté de lui et en sortit trois pistolets à eau : il y en avait un pour lui évidemment, et un pour chaque enfant. « Ils sont déjà chargés, mais vous verrez rapidement que j'ai dispersé un peu partout des petits sceaux remplis d'eau, pour les remplir entre deux attaques. Orlaith, j'espère que tu ne vas pas être trop perdue : cette punition a été pensée pour ta camarade Alyssa. Mais comme tu n'as pas été sage non plus, je me suis dit qu'on s'amuserait plus à trois ! » Il leur tendit les pistolets et attarda son regard clair un peu plus longtemps sur Alyssa. « Il paraît que tu t'entraînes avec des duels sauvages. Tu sais petite, l'attaque ce n'est pas toujours avec une baguette magique. Alors, tu vas t'entraîner avec un pistolet à eau ! Comme ça, psht psht ! » s'exclama-t-il avec enthousiasme en faisant mine de lui tirer de l'eau dans la figure. (évidemment, il n'en fit rien.) C'était drôle, non ?!

Il lança un Impervius sur les vêtements des enfants et sur les siens : il ne fallait pas que les petites soient véritablement mouillées et attrapent froid ! On était quand même en mars ! Ainsi avec les vêtements imperméabilisées, elles se mouilleraient au mieux les mains et le visage, mais devraient rester relativement au sec. Les préparatifs semblant achevés, il commença à s'étirer les jambes comme avant un exercice physique. « C'est comme jouer à chat mais avec de l'eau. Vous devez toucher vos adversaires avec un jet d'eau.. sauf qu'en fait, tout le monde s'attaque simultanément.. et il n'y a pas de loup.. donc c'est pas vraiment comme jouer à chat, mais vous voyez ? Vous gagnez si vous avez réussi à mouiller les deux mains et les cheveux de vos deux adversaires ! Attention : on ne vise pas les yeux ! Bon allez, c'est clair hein ? » Ça ne l'était probablement pas vraiment. Il n'avait pas réfléchi plus que ça aux règles. Il avait juste hâte que ça commence, il voulait courser les enfants avec son pistolet à eau !

@Orlaith Ó Súilleabháin, @Alyssa Wright
Merci à @Suileabhan Kohler pour son idée !

Et dire qu'Orlaith appréciait Charleston. C'était un des seuls profs qui était pas détestable, et même si elle savait que sa soirée avec Merinda lui avait été reportée, elle n'aurait jamais pensé avoir une retenue pour ça.
Surtout qu'il s'était vraiment rien passé, c'était même pas encore vraiment le couvre-feu ! Non, la vie était définitivement injuste. D'autant qu'elle était collée avec une autre Gryffone à qui elle n'avait jamais parlé. Et avec qui elle n'avait aucune envie de parler, surtout dans ce contexte !
Et puis ce rendez-vous près des serres... A tout les coups elles allaient passer une heure à rempoter des plantes vertes. Elle avait vraiment, vraiment mieux à faire de sa vie. La rouquine était donc de très mauvaise humeur alors qu'elle arrivait au niveau des serres, juste à l'heure.

Elle aperçut alors le professeur, qui leur annonça le programme dès l'arrivée d'Alyssa. Elle ne prit pas la peine de répondre à ses questions : de toute façon il était là pour les punir, alors pourquoi prétendre être content.e.s d'être là...
Et réfléchir à leur comportement, comme si elles savaient pas qu'elles avaient fait des trucs interdits ! D'ailleurs, elle savait pas pourquoi la blonde était là. Pas qu'elle en ai quelque chose à faire, mais peut-être que ça pourrait être une bonne histoire pour faire passer le temps.
Mais... Qu'est-ce qu'il avait à la main ?! Des pistolets... à eau ? Orlaith n'en avait pas depuis les dernières vacances d'été et la bataille qu'elle avait faite avec Nate ! Mais pourquoi ils en auraient besoin en retenue ? Perdue, la fillette fronce les sourcils tout en écoutant les explications.

Chargés, des sceaux d'eau, des attaques... Une bataille d'eau, vraiment ? C'était leur punition ?! Un sourire s'étira sur le visage de la petite sorcière. Elle n'aurait jamais du douter de son DDM, bien sûr qu'il ne les aurait jamais vraiment collées ! En tout cas, c'est ce qu'elle pensait de lui...
Et des duels sauvages... Finalement, peut-être que son histoire était sympa aussi ! Et elle pouvait la remercier pour cette bataille d'eau surprise. L'humeur de l'enfant s'était améliorée d'un coup, et elle lança un regard à sa camarade, souhaitant une alliance avec elle contre le professeur. Solidarité entre élèves !
Pendant qu'il leur lançait un Impervius, elle lui lança un signe de la tête dans la direction de l'adulte tout en mimant un pistolet. La partie allait bientôt commencer... Mais il y avait encore des règles à établir, semblerait-il.

Impatiente, la Gryffone se força à écouter les dernières explications. Oui, oui, elle savait ce qu'était une bataille d'eau... Ce prof était gentil, mais peut-être un peu trop. Ou alors il considérait un peu trop les élèves comme stupides. Possible aussi.
Les deux mains et les cheveux. Facile. C'était l'affaire de quelques minutes : Orlaith s'était entrainée aux batailles d'eau toute son enfance ! Mais il est vrai qu'elle ne connaissait pas encore les talents de ses adversaires. Sigmund Charleston aurait-il un don caché pour le pistolet à eau ?! Elle allait le découvrir.
Toujours avec un grand sourire et des yeux brillants d'excitation, elle répondit : "Tout compris M'sieur ! On commence quand ?" Elle n'avait qu'une hâte, commencer la partie.

Bon... La semaine dernière était définitivement à oublier. Le coup d'éclat d'Alyssa avec Cheryl lui avait coûté très cher et elle ne comptait plus toutes les punitions que lui avait donné le concierge, sans oublier que la jeune fille était condamnée à supporter la vision de la tête de sa nouvelle ennemie à tous les cours ou presque jusqu'à sa majorité. Il était difficile de savoir ce qui était le pire. Dire que tout avait commencé à cause d'un simple devoir de Botanique et voila qu'Alyssa se rendait à la retenue que lui avait ajouté le professeur enseignant cette matière, comme si toutes les punitions déjà reçues ne suffisaient pas. En tous cas, la jeune fille avait retenu la leçon : elle ne s'embêterait plus à autant soigner ses devoirs, c'était inutile.

Ceci étant, Alyssa n'avait pas la moindre idée de ce qui l'attendait en ce mercredi habituellement libre pour les deuxièmes années. Son directeur de maison l'avait convoquée à 14h au parc, près des serres de botanique, avec pour seule consigne de porter des vêtements chauds. Il était pour ainsi dire difficile d'imaginer ce que Sigmund Charleston avait préparé - Alyssa n'aurait jamais imaginé écoper d'une retenue avec lui d'ailleurs même s'il s'agissait de son Directeur de Maison. Cet homme était bien trop gentil.

La jeune fille arriva pile à l'heure et découvrit qu'une autre élève de sa maison avait été convoquée -c'était une bonne nouvelle : elle risquait ainsi moins de recevoir de longs et pénibles sermons seule d'un professeur. Il s'agissait d'une fille de première année, si la mémoire d'Alyssa ne lui faisait pas défaut. Sigmund, quand à lui, était déjà bien présent et bien affublé de son sourire, il leur adressait de grands signes de sa main. Vraiment le seul prof qui accueille des collés comme ça, songea Alyssa qui elle avait du mal à sourire en pensant à cette retenue et abordait alors une expression crispée.

Le professeur leur fit un accueil... Propre à lui-même, il n'y avait pas d'autres descriptions possibles ; il lui apprit au passage le nom de sa camarade de colle : Orlaith. Alyssa ne répondit rien aux questions de l'enseignant, se contentant de l'écouter aussi sagement de ce qu'elle était capable, se retenant à grand peine de regarder autour d'elle. Réfléchir à son comportement ? C'était inutile, elle avait bien compris qu'elle avait commit ce qui semblait être le plus grand crime de Poudlard, en faisant simplement un duel avec les sorts appris en cours. A part Flipendo éventuellement, mais la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'être fière de l'avoir maîtrisé en avance. Ce fut uniquement par son affection envers le professeur de Botanique que la petite Gryffondor ne leva pas les yeux au ciel.

Alyssa eut alors la surprise de voir Sigmund sortir trois pistolets à eau d'un bac. Des pistolets à eau ! Cela faisait une éternité que la fillette n'avait pu jouer avec ces armes bien trop amusantes, elle était même une championne pour viser, enfant ! Son regard brilla aussitôt sans qu'elle ne puisse le contrôler. Elle repéra immédiatement les différents seaux dont le professeur parlait afin d'être prête à recharger son pistolet à eau dès que son réservoir sera vide. Monsieur Charleston s'adressa alors à Orlaith, apparemment cette dernière avait fait une punition un peu moins grave que la sienne -Alyssa se demandait bien ce qu'il s'était passé mais l'heure n'était pas aux questions. Le professeur leur tendit ensuite les pistolets à eau avant de s'adresser en particulier à la blondinette.

Cette dernière dévisagea en louchant presque le pistolet qu'il avait pointé sous son nez, s'attendant l'espace d'un instant à ce qu'il l'asperge dans la figure en guise de première punition, mais heureusement il n'en fit rien. En même temps, il n'était vraiment pas méchant ce professeur, Alyssa n'aurait pas comprit un tel acte. La jeune fille afficha un léger sourire embarrassé à ses paroles avant de saisir son pistolet à eau.

La blondinette sentit alors le regard de sa camarade sur elle. Peut-être qu'elles allaient pouvoir former une alliance ? Tandis que l'homme lançait un Impervius sur les vêtements d'Orlaith, d'Alyssa et de lui même, la blondinette comprit immédiatement les signes de sa camarade et elle hocha la tête imperceptiblement. Se liguer contre le professeur ? Orlaith lisait dans son esprit, c'était parfait !

Difficile à dire si Sigmund était conscient de leur petit manège car il expliquait maintenant les règles en s'étirant tel un sportif de haut niveau ou du dimanche, c'était difficile à dire. Alyssa ne put réprimer un sourire, ce n'était pas sorcier du tout les batailles d'eau (totalement moldu même), il n'y avait pas vraiment besoin d'explications. Mais Alyssa était aux anges à l'idée de se battre avec des pistolets à eau, et en plus de pouvoir viser le professeur. Elle hocha la tête avec un nouvel enthousiasme tout en renchérissant les paroles d'Orlaith :

- Oui tout est clair !

Elle leva son pistolet à eau pour montrer qu'elle était prête à commencer dès que le professeur donnerait le signal, bien entendu ce sera lui sa cible de prédilection.

C'est qu'elles semblaient heureuses, les deux petites ! Ça lui fit chaud au cœur. Sigmund aurait été bien embêté si les enfants avaient ressenti de l'ennui pendant leur punition. Il ne tenait plus qu'à lui -et à elles ! de mettre à profit cette heure passée tous ensemble.

Elles n'avaient aucune question : c'était presque contrariant puisqu'il n'avait rien prévu d'autre que cette petite bataille pour occuper l'heure entière. Néanmoins, leur enthousiasme était plus que positif. Ça confortait Sigmund dans l'idée qu'une retenue passée à dessiner des créatures magiques près des enclos de Jae aurait été malvenue. Ces enfants avaient besoin de courir et de se dépenser ! Lui, un peu moins mais il s'adaptait. Et il avait hâte !

« Formidable ! Alors... commençons ! » s'enjoua-t-il alors qu'il achevait tout juste ses étirements. Les lacets ? Bien noués. Les chaussettes ? Correctement remontées. Les genouillères ? En place, et cachées par son pantalon ! Il était paré. « Haha, vous ne m'attraperez ja-mais ! » s'écria-t-il joyeusement en prenant la fuite, pistolet en main.

Le directeur de Gryffondor avait de longues jambes, avec son un mètre quatre-vingt douze, mais n'avait plus l'endurance d'un enfant ou d'un adolescent. Mais il était aussi habitué à piétiner, danser et marcher pendant parfois des heures avec des talons de dix centimètres et des robes moulantes entravant ses mouvements : étonnamment, il cachait une certaine agilité. Serait-ce suffisant pour échapper aux deux enfants, si elles se décidaient à se lancer à sa poursuite ?

Ça vous va si on part sur des lancers de dés pour déterminer la réussite avec les pistolets ? Concernant Sig', je pense que vous pouvez viser une chance sur 2 de l'atteindre !

Le déplacement de la blonde tira un petit sourire à Orlaith. Ça semblait signifier qu'elles avaient un accord ! Bon, évidemment, elle allait devoir la trahir à un moment pour remporter la partie, mais pour le moment le principal était de battre Charleston. Elle accepta à son tour de lancer la partie, et la rouquine positionna également son pistolet en direction du professeur, dans ce qu'elle espérait être une discrétion parfaite.
Mais alors qu'elle s'attendait à ce que les hostilités commencent dès maintenant, il prit la fuite loin de ses élèves. Il n'essayait même pas de les avoir avant de commencer à courir ! Sans hésiter, Orlaith commença à courir à sa suite, le pistolet tendu devant elle.

Elle s'attendait pas à ce qu'un vieux comme lui court aussi vite, c'était impressionnant ! Elle était rapide et aurait pensé pouvoir le rattraper en quelques secondes, mais il prenait même de l'avance ! Sans hésiter, elle tenta alors de viser ses cheveux (le plus simple de son point de vue) et appuya sur la détente.
Loupé... Le jet lui passa juste au dessus de la tête ! Pas grave, ce n'était que le début ! D'ailleurs, elle n'avait même pas pensé à couvrir ses arrières, alors que malgré leur alliance, Alyssa devait probablement être juste derrière. A moins qu'elle ne se soit aussi cherché une cachette pour mieux sortir ensuite.

Charleston prenait de l'avance. En courant en même temps, elle n'avait presque aucune chance de le toucher. Sans même vérifier où était Alyssa, le fillette avisa un arbre dont les branches commençaient assez bas sur sa droite. Un sourire éclaira son visage et sans hésiter, elle sauta pour agripper la première branche qu'elle pouvait atteindre.
Elle se hissa ensuite dans les hauteurs, espérant être assez dissimulée dans le feuillage pour qu'elle ne puisse pas être atteinte. Mais de son côté, son positionnement était privilégié pour pouvoir viser ses adversaires sans aucun problème. Leur DDM s'était un peu éloigné, et elle chercha donc Alyssa du regard. Non, elle ne la voyait pas... Elle n'avait plus qu'à attendre que l'un des deux arrive à sa portée pour mitrailler !

Un sourire plana sur le visage d'Alyssa alors qu'elle contrôlait à peine les tremblements d'excitation agitant son corps à l'imminente perspective de ce combat de pistolets à eau. C'était du sérieux, un tel duel ! Car c'était maintenant ainsi que la jeune fille le percevait : Orlaith et elle contre Monsieur Charleston... En espérant que la première année ne lui fasse pas faux bond. Mais en tant que Gryffondors, elles se devaient d'être loyales, non ?

Le professeur de Botanique semblait emballé et pendant qu'Alyssa arma son pistolet sans un mot, il acheva finalement ses étirements et signala le début de la confrontation. Mais la jeune fille n'eut pas même le temps de brandir son arme sur lui que le grand homme se mit à détaler tel un lapin, se faisant porter par ses longues jambes. Sans hésitation, Alyssa lui emboîta le pas. L'endurance et l'agilité ? Elle en avait sans problème, se faufiler entre des arbres après des années de patinage artistique ne lui posait aucune difficulté. Un jet passa subitement au dessus de la tête du Professeur, et Alyssa devina que l'origine n'était autre qu'Orlaith. C'était maintenant à son tour d'essayer de viser l'homme... En dérapant derrière un arbre, la jeune fille s'immobilisa et arma son pistolet à eau, avant de tirer sans plus de cérémonie.

Victoire ! Un beau filet d'eau fila tout droit dans les cheveux du professeur et Alyssa étouffa à peine un rire malicieux avant de disparaître derrière des bosquets, comptant sur sa petite taille pour se faire discrète. Est-ce qu'elle resterait là jusqu'à ce que ce dernier ne rebrousse chemin pour les chercher ? Ou est-ce qu'elle devrait rapidement sortir de sa cachette ? Et d'ailleurs, où était Orlaith ? Elle n'était plus visible pour Alyssa qui était maintenant cachée dans un épais buisson, ignorant les quelques épines menaçant de déchirer ses vêtements. La Gryffondor était déterminée à gagner, et si possible en équipe avec la première année !

Flûte de zut, il avait beau trottiner à grandes enjambées, ça n'avait pas empêché une des petites filles de manquer de l'atteindre de peu. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas être attrapé, le bon vieux Charleston : pour que les enfants gardent un bon souvenir de leur après-midi, il était primordial qu'il leur laisse la victoire, alors il se montrerait courtois et s'offrirait gentiment en pâture à ses étudiantes. Mais, puisque c'était leur seule activité sur une heure entière, il se devait de faire durer le jeu aussi longtemps que possible. Tant que ses jambes acceptaient de le porter, il prendrait ses distances avec les deux petites.

Prêt à tenter une petite offensive, il fit volte-face, cherchant Orlaith du regard. Merlin, où était passée la petite rousse ? Avant même d'avoir pu balayer l'entièreté de la zone du regard, il sentit une fraîcheur soudaine au beau milieu de la zone dégarnie de son crâne.
« Ah non ! Non, je me suis fait avoir ! Je suis touché, je meurs ! » s'écria l'homme en faisant mine de chuter au sol en se tenant le cœur. Diversion, eheh ! Il se laissa tomber de tout son poids sur le sol, repliant au passage tout de même un pan de sa cape pour lui faire office de couverture. Alors, maintenant qu'il était à terre, allaient-elles s'approcher pour venir vérifier s'il avait fait un malaise ? C'était la réaction logique face à une silhouette évanouie, et il espérait bien que les deux petites filles étaient très bien éduquées. Absolument certain qu'il ne risquait rien, il ne se souciait même plus de la petite Orlaith toujours portée disparue (enfin, il espérait tout de même qu'elle n'avait pas fui sa retenue !) et gardait son regard dardé sur Alyssa. Doucement -et parfaitement exposé au sol- il pressa la détente de son pistolet à eau en direction de la jeune fille. Peut-être était-ce parce qu'il manquait un peu de subtilité... non, il n'y avait pourtant aucun souci de ce côté... mais il ne parvint à toucher l'enfant. Alors, gardant son pistolet bien en main, il attendit simplement qu'on s'appproche de lui...

Ca y est ! Alyssa arrivait pile dans sa ligne du vue, juste au moment où elle dégainait, tirait eeeeeet... Touchait le professeur ! Bien joué pensa la Gryffone, un sourire aux lèvres. Charleston était retourné et la blonde était donc arrivée de derrière lui, le visant dans le dos. Mais elle fronça les sourcils devant la réaction de l'adulte.
Est-ce qu'il y avait quelque chose de nocif dans les pistolets ?! Est-ce que c'était simplement du théâtre ? Clairement, c'était assez perturbant... Mais tant qu'il ne mourrait pas après tout, c'était plutôt une bonne nouvelle s'il se sentait mal ! Comme ça, les fillettes auraient une victoire plus aisée. Mais quand même, il semblait avoir mal au cœur, et quand il tomba à terre, la rouquine craint vraiment qu'il ait fait une crise cardiaque.

Elle hésita quelques secondes. Est-ce qu'elle descendait de sa cachette pour vérifier qu'il allait bien ? Est-ce qu'elle laissait la blonde s'en charger ? Après tout, elle était à terre, c'était la mieux placée pour aller à son chevet... Mais c'est à ce moment qu'elle aperçut un léger jet d'eau jaillir du pistolet du professeur en direction d'un bosquet vers sa droite.
Haha, c'était un stratagème ! De surprise, elle laissa échapper un cri accompagné d'un rire. C'était bien joué de sa part, elle y avait presque cru ! Mais maintenant qu'elle s'était trahie, ils devaient tous les deux avoir compris où elle se trouvait...

Elle ajusta donc à nouveau son arme en direction du botaniste, visa le milieu de sa cape qui était repliée par dessus lui et pressa la gâchette. Et voilà ! Pile sur son ventre, c'était magnifique ! "Touché !" laissa-t-elle éclater, un grand sourire sur son visage. Elle se terra ensuite contre le tronc de l'arbre, espérant que les feuillages la protègeraient assez pour qu'elle ne puisse pas être atteinte.
Selon ses déductions, Alyssa était dans le bosquet qui avait été attaqué, et de toute façon elles avaient conclu une alliance. Elle devait donc surtout se méfier de Charleston, mais tant qu'il restait étendu par terre il ne représentait pas un grand danger. Elle restait tout de même sur ses gardes...

Dans un éclat de rire, Alyssa avait disparu dans un bosquet à reculons. Se terrer dans des feuilles même armées de branches épineuses, ne lui posait nul soucis grâce à sa petite taille et surtout à son total désintérêt pour l'état de sa robe... Le plus important c'était de gagner, déjà avec Orlaith ! On verrait après pour la suite. Cependant, son directeur de maison venait, en ce moment même, de s'écrouler au sol après avoir crié d'une manière totalement crédible, de l'avis d'Alyssa, qu'il se mourrait.

Les yeux clairs d'Alyssa étincelèrent parmi les feuilles alors qu'elle se questionnait sérieusement sur l'état de leur professeur. S'il s'était écroulé de la sorte par terre, s'exposant ainsi à leurs attaques, c'est qu'il n'allait pas vraiment bien ? Il ne semblait pas si vieux pourtant... Il avait quel âge en fait ? La blondinette l'aimait bien leur gentil enseignant de botanique, il était toujours de bonne humeur et aux petits soins avec eux -parfois trop mais c'était toujours mieux que pas du tout. Alors fallait-il sortir pour vérifier que tout allait bien vers lui ? En dépit de la vigilance constante que leur imposait ce jeu ?

Alyssa esquissa alors un pas prudent hors de sa cachette... Et devant le jet d'eau qui s'écrasa juste à ses pieds, recula brusquement dans une inspiration sonore de surprise. Ca par exemple ! Il n'avait plus vraiment l'air affaibli leur directeur de maison ! Au dessus de sa tête, sans que la deuxième année ne puisse localiser plus précisément l'endroit, un rire précédé d'un cri retentissait. La blondinette sourit, Orlaith était toujours bien cachée dans les parages, ou plutôt dans les hauteurs... Et un magnifique jet vint s'écraser sur le professeur.

Un éclat de rire jaillit alors du bosquet dans lequel s'était repliée Alyssa, ça c'était un tir magistrale ! Aller, il fallait qu'elle bouge pour tirer aussi, c'était marrant de se cacher de la sorte et de viser leur professeur, mais prendre des risques c'était bien mieux encore ! En silence, du moins comme elle le pouvait à cause des brindilles craquant sous son poids pourtant léger, la jeune fille se décala et progressa vers le professeur, réduisant considérablement la distance entre eux deux. Ce qu'elle voulait viser, c'était ses mains...

Maintenant bien plus proche, plus que dissimulées par quelques végétaux, Alyssa avisa la cape qui protégeait un peu trop bien Sigmund Charleston. Plissant les yeux, elle essaya de deviner entre les feuilles lui brouillant la vue où les mains du professeur pouvaient être localisée puis tira.

- Touché ?!, s'exclama-t-elle sonorement, persuadée que son tir était bon, mais oubliant toute marque de prudence élémentaire.

Non seulement il avait raté son coup, mais il s'était aussi offert en pâture aux deux fillettes. Concentré sur Alyssa, il ne vit pas venir le coup de traître qui le frappa en plein dans le ventre. Ç'avait beau être de l'eau, c'était comme un coup de poignard ! Où était cette diablotine ? S'il ignorait sa localisation exacte, le rire et la voix avaient laissé entendre qu'elle se trouvait... dans les hauteurs ? Mais de son point de vue d'homme à terre, tout était plus haut, alors elle pouvait tout aussi bien être juste là, cachée derrière le tronc d'un arbre.

Il avait dramatiquement posé sa main sur son ventre, lâchant un râle rauque comme s'il avait vraiment eu mal. Loin d'être tranquille, un autre jet d'eau l'atteignit de plein fouet.

« Vous touchez un homme à terre ! J'espère que vous avez honte, crapules ! » gronda-t-il, faussement fâché. Poussant un long grognement annonciateur de vengeance, il se releva en tenant bien haut son pistolet à eau. Où était la marmotte rousse, hein ? Tirant sur ses vieilles jambes, il piqua un petit sprint pour échapper à une deuxième attaque d'Alyssa qui était définitivement trop proche. L'autre petite semblait presque évaporée, mais son haut tout mouillé et la voix entendue un instant plus tôt confirmait bien qu'elle se trouvait tout près. Perché sur ses longues jambes, Sigmund commença à regarder du côté des arbres, cherchant signe de crapule égarée dans les branches les plus basses. Un mouvement entre les feuilles - ou peut-être était-ce une mèche rousse - attira son attention. Tiens donc ! Se glissant derrière le tronc d'un autre arbre, il se mit en position et visa du mieux qu'il put. Une bonne quinzaine de mètres les séparait et... personne ne le regardait, n'est-ce pas ? Il sortit discrètement sa baguette magique et visa la direction d'Orlaith. « aguamenti » chuchota tout bas le sorcier qui n'avait jamais été très doué en sortilèges informulés. Le jet d'eau - il regretta de ne pas réussir à diriger totalement sa trajectoire - jaillit avec une puissance et une précision qui lui permirent de toucher Orlaith. Discrètement, la baguette retrouva le chemin de sa poche et il tenait, des deux mains, son pistolet dans sa direction. « Ce n'est pas au vieux Chartier qu'on apprend à faire la grimace ! » railla-t-il avec satisfaction.

Est-ce que ça vous irait si on concluait le RP avec encore une dernière réponse chacun.e ?