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03 oct. 2023, 13:18
 solo  Dansons à nous en briser les talons, chantons à nous en exploser les poumons  solo 
Nélya Marks, quatrième année 15 ans BBCode= #800000
solo avec la famille Marks
samedi 11 avril 2048, début d'après-midi
_________________________________________________________
🧥 pull à col roulé noir, salopette en jean bleu, vieilles converses noires
Le 11 avril 2048, à peine avait-elle rejoint les bras de son père que Nélya avait fais une demande particulière pour son anniversaire. Sa requête n'impliquait ni ballons, ni activité ludique, ni gâteau gourmand. C'était même tout le contraire d'une demande pour un anniversaire. Mais voilà, Jacob aimait sa fille et ne se voyait pas lui dire non, et même si laisser Aalana seule quelques heures de plus l'inquiétait, il n'avait pas vraiment de moyen pour la prévenir de leur petite excursion.

Les Gallois s'en étaient allés, direction leur ville d'origine, à 3 heure d'ici: Cardiff. Les quelques heures de trajets passèrent bien vite. Peut-être parce que Nélya piqua un somme sur la moitié du voyage, peut-être parce qu'après avoir roulé près de 8 heures, plus rien ne semblait très long aux yeux de Jacob. Le fait était qu'arrivée au cimetière, Nélya ne cessait de s'agiter. Tommee sur ses pas, la petite chatte semblait parfaitement saisir ce qu'il se passait, et retint les quelques miaulements qu'elle aurait normalement émis pour que sa présence ne passe pas au second plan. Elle passait d'un pied à l'autre, encore et encore et encore, tandis que son père clopina jusqu'à elle et lui tendit la main. Il voulait en profiter, bientôt sa petite Néna serait trop grande pour continuer à vouloir prendre la main de son père. Le temps filait, et cet endroit marqué des vies menées par d'innombrable gens était un bon memento moris.

Pas de mots, pas de sons, juste un vent emportant leurs pas. La jeune fille ne pouvait s'arrêter d'inspecter chaque pierre tombale, chaque épitaphe sans pouvoir les lire, chaque pot de fleurs plus ou moins poussiéreux. Puis son père s'arrêta, et Nélya suivit, coulant aussitôt son regard dans la direction que prenait celui de son père. Elle était là, rectangulaire, noire et brillante, décorée de bougies consumées, de fleurs encore fraîches liées par un ruban orange, et d'un livre. Ses orbes s'accrochèrent au cliché intégré dans la pierre. Il était rayonnant, éclatant de rire pour une occasion qui trouva vite son chemin dans la mémoire de la brunette. C'était lors de l'anniversaire de ses 76 ans, tout avait très bien commencé, en chanson, cotillons, et rires. Mais les catastrophes s'étaient enchainés entre le gâteau brulé, la chute de Rusty et son épaule déboitée, l'explosion d'un plat avec une fourchette mit dans le micro onde, et les cris en chaîne. Il était rayonnant ce jour-là, sa mémoire ne lui ayant fait que peu défaut, mais ce sourire gravé sur ce cliché affirmait bien trop que plus jamais, son grand-père n'aurait la chance et la joie de goûter à la saveur de la vie.
Dernière modification par Nélya Marks le 13 nov. 2023, 18:13, modifié 1 fois.

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03 oct. 2023, 13:55
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Son père, lors des quelques pauses qu'il s'était permit de prendre quand ils se dirigeaient vers Cardiff de prévenir sa sœur de leur présence, ainsi que son frère. Sans grand étonnement, il n'avait eut de réponse que de sa sœur, laquelle avait affirmait qu'elle s'occupait de "tout", cependant Jacob saisissait mal ce qu'impliquait ce "tout" pour sa cadette. Mais il eut un début de réponse en les voyant arriver en silence. Sharon son mari et ses enfants étaient là, mais plus que surprenant, Fanny, la future ex-femme de son frère aussi s'était montrée et avec son fils. Si la gallois était touché de les voir, il eut quelques doutes quant à la présence de Brent.

- Jacob, je me suis occupée de réserver une table pas loin. Ce n'est pas un étoilé, mais ça reste très bon. Avant même qu'il ne puisse émettre la moindre interrogation, sa sœur dressa son index pour lui intimer le silence. C'est le restaurant d'un ami, donc tout va bien, ne t'inquiète pas de choses stupides comme du prix.

Si la fratrie des Hugues avait très clairement exprimée une envie générale d'aller saluer Nélya, Jacob s'y était opposé, avec sa douceur et son tact, et pas la moindre plainte de fut émise grâce à ses choix de mots. Sa fille avait besoin d'un moment, seule à seule avec ses pensées, avec ses doutes, avec cette tombe qui marquait une fin froide. Depuis les quelques minutes où il s'était éloigné, il avait bien remarqué qu'elle n'avait pas bougé. Son regard scrutait toujours la pierre et ses écritures, ses mains tenaient toujours fermement son pantalon, et son dos gardait la même inclinaison, sans manifester le moindre tressautement, et donc l'absence de larmes.

Dressée face à cette roche sombre, Nélya relisait pour la quinzième fois les dates ainsi que les mots gravés, comme à la recherche d'une quelconque erreur sur la fin de son grand-père. Ses orbes parcoururent à nouveau les lettres dorées, aux jolies courbes, des mots choisis par son grand-père d'après ce que lui avait expliqué son père "Ne pleurez pas sur ma prétendue fin, je vivrai toujours dans vos cœurs et vos souvenirs, car l'amour n'a pas de limites". Elle lisait bien, et pourtant ses lettres, ses mots ne trouvaient pas le moindre sens pour elle. Alors encore et inlassablement elle se mit à la recherche d'une erreur, quelque part, pour démentir la mort de celui qui lui souriait à travers une photo, quand elle, ne parvenait même plus à se souvenir comment ourler ses lèvres d'une telle manière.

- C'était un homme diminué par la maladie, mais qui est resté entier.

Enveloppée dans un silence qu'elle aurait normalement tout fait pour faire fuir, la voix rauque et masculine qui la fit sursauter lui parut comme gênante, l'espace d'un instant elle aurait voulu que la personne ravale ses mots, les efface pour ne pas troubler sa recherche désespérée. Car elle devait trouver.
Cette voix dérangeant, qui venait rompre l'un des moments les plus importants, c'était celle de Brent son cousin, qu'elle trouva atrocement amaigri et fatigué, sa peau lui semblait même grise, et ses yeux si cernés qu'elle s'attendait presque à les voir rouler hors de sa tête. Mais ça, c'était une tête qui pouvait être affiché sur une pierre tombale, ça c'était une tête qui évoquait la fin. Pas l'air radieux qu'arborerait pour toujours et pour tout le monde son grand-père, alors qu'il ne ferait plus jamais rien pouvant lui procurer une quelconque joie.

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10 nov. 2023, 20:27
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TW: Insultes et comportements violents

L'un à côté de l'autre, chacun se mit à fixer la pierre, et Nélya ne remarqua même pas l'absence de son père et de Tommee, trop absorbée par la tâche qu'elle s'était confiée. Absorbée par son affaire, elle n'avait pas remarqué l'arrivée de Brent avant qu'il ne parle, tout comme l'arrivée de sa famille paternelle.
C'était bien une chose qui horripilait Brent d'ailleurs, comment pouvait-elle être à ce point dans son monde? Et comment pouvait-elle être si transparence sur des choses qu'elle ne réalisait pas ressentir? Et le pire de tout, c'était toute cette mise en scène ridicule juste pour elle. Lui, il n'avait pas eu le droit ni le temps de se recueillir sur la tombe de son grand-père, mais pour elle, tout le monde se pliait en douze pour lui faire ce plaisir.

- T'étais même pas là à la cérémonie. Ni à l'enterrement. De toute façon, il y avait pas grand monde.

-... Sans un mot pour lui répondre, sans un regard, la brunette se contenta de desserrer ses doigts agrippés à son jean et qui lui semblaient prêt à se fondre dans le tissu, pour tendre une main vers le bouquet qui, par la faute d'une brise légère, avait vacillé pour tomber de sa place.
Brent ne la quitta pas des yeux, pas un instant, mais c'était plus qu'il ne pouvait le supporter. Quand sa main vint effleurer la pierre tombale, et plus encore le portrait de cet homme rayonnant, il se senti parcouru de frissons, un goût amer lui remonta dans la gorge, et s'en réfléchir plus longtemps, la semelle de sa chaussure rencontra vivement son bras.

La brunette ne s'attendait pas à recevoir un coup de pied. Et bien plus surprise que blessée, elle chercha le regard de Brent qui, ça elle pouvait le dire sans mal, bouillonnait de rage. Une colère rugissante similaire à celle qu'elle avait vue chez sa mère lorsqu'elle s'était mise à hurler sur les Coel lors de leur très court séjour chez eux. Elle n'eut le temps de rien dire que les vociférations hargneuses de son cousin la dominaient déjà.

- MAIS P*TAIN TU FOUS QUOI ENCORE?!

Toujours à même le sol et le regard rivé sur Brent, Nélya sentit sa gorge se serrée, d'une manière désagréablement familière. Cette sensation d'être à l'étroit dans son propre corps, avoir les yeux qui la piquaient, et cette envie de partir, partir loin et vite. Ah mais oui, ces sensations qui l'assaillaient autrefois à chaque repas de famille avec la famille de son père.

Ses poings tremblaient autant que les yeux de sa cousine ne vacillaient. Même si c'était la brune qui était à terre, Brent se sentait encore plus bas qu'elle. Si bas, que ces yeux ne pouvait la voir, elle qui aurait dû être aussi misérable que lui.

- Mais allez p*utain... Crie, fais quelque chose, mais... A son tour parler s'avérer être une tâche de longue haleine, une tâche dont il n'était plus capable. Dans une dernière pensée teintée de doute, il se retrouva à hésiter, mais finalement son choix était déjà fait depuis longtemps. Il s'abaissa un court instant pour ramasser un poignée de gravier et l'envoya droit sur sa cousine qui ne semblait toujours pas vouloir se relever et se contentait de l'observer. Elle devait avoir comprit là non? Même elle, même en étant aussi débile, elle devait avoir comprit ses intentions. Mais elle ne dit rien, elle ne cria pas, elle ne chercha pas à s'éloigner au plus vite ou à le raisonner. Elle se contentait de l'observer. P*tain t'es vraiment ch*ante!

Et sans ménagement il fit s'abattre une nuée de petits projectiles sur la jeune fille, une fois, deux fois, trois fois... Mais malgré qu'il continuait, elle aussi persistait à rester sur le sol, ses seuls bras comme remparts.
Ce ne fut que quand un bruit de ricochet clair tinta dans l'air fouetté que le brune changea de position pour enfin réagir. Enfin. Le poing toujours armé d'une nouvelle salve de cailloux, il l'observa glisser sur les gravier pour aller s'accrocher à la dalle funèbre.

- Arrête, tu l'as touché! Tu l'as touché!

Une vague de culpabilité douloureuse s'accrocha au jeune homme, mais les grondements de sa colère refoulée étaient plus grands encore.

- MAIS ET ALORS?! IL EST MORT BORDEL! MORT!

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13 nov. 2023, 18:08
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Ses bras enlaçaient la pierre même sans pouvoir en faire le tour, alors qu'à travers les fibres de son vêtement la dalle lui donnait l'impression de la brûler à vif. Si froid, si glacial... De la chaleur de son grand-père il ne restait rien. De tous les projectiles qu'elle avait reçu que ce soit sur les bras, les jambes, la tête ou même le dos, c'était bien le contact gelé de la dernière représentation de Russell qui l'avait le plus blessée. Mais pourtant elle ne pouvait s'en détacher, elle ne pouvait s'éloigner de cette pierre intransigeante qui jamais ne répondrait aux larmes qui s'échappaient de ses yeux pour s'y écraser amèrement, et pourtant l'espoir d'un signe persistait vainement.

Ces espoirs chimériques perlaient au même titre que ces larmes, et Brent lui en voulaient d'espérer une chose à laquelle il avait tant de mal à se soumettre. La mort était définitive, pourquoi ne semblait-elle pas le comprendre? Pourquoi ne voulait-elle pas le comprendre?! Mais plus que de l'aigreur face à cette cousine dépourvue du peu d'intelligence qui lui paraissait pourtant acquis à cet âge, Brent pressentait l'approche d'une douleur qu'il s'escrimait à refouler: l'ouverture d'une plaie qui n'avait pas encore cicatrisée et qu'on avait simplement noyée sous l'alcool, en la laissant à vif.

Parallèlement à Nélya, ses poings, puis ses bras puis ses lèvres et ses yeux se mirent à trembler, maltraité par ce qu'il espérait faire passer facilement.

- c'est bon arrête là, Il, il est mort. Sérieux, ça sert à rien c'que tu fais. Pleurer ça va pas le ram'ner. Faut passer à aut' chose là, c'est bon! Il aurait été plus facile de marcher sur les mains sur des braises ardentes que d'ignorer la voix tremblante du garçon, dont chaque mot menaçait de faire couler des larmes qu'il répugnait. Ou plutôt que son père répugnait?

Il fallut quelques secondes à la jeune Marks pour réussir à se retourner et quand ce fut le cas, elle ne vit que ses yeux embrumés, noyés par le chagrin qu'ils partageaient tous les deux, de manière si différente et si similaire à la fois.

- Je pleure parce que j'suis triste! Sniif Pourq-Sniif Pourquoi tu veux passer à aut' chose? C'est Pepe, c'est... snifC'est not' famille.

- N'importe quoi... Il y a plus de pepe maintenant, il est mort, parti, pour toujours! IL EST MORT! C'est plus not' famille, c'est qu'une tombe. Il s'attendait à avoir les oreilles déchirées par des cris d'agonie, recevoir à son tour des lancés de cailloux véhément, à ce qu'elle l'insulte même, ou alors qu'elle se plonge dans un déni qui lui était interdit. Mais pas à ce qu'elle lui réponde. Pas comme ça non.

- C'est pas, c'est pas vrai... snif, même comme ça... Même... Plus là... C'est Pepe. C'est not' papi qui a apprit des tour d'magie à tonton Louis, qui piquait des bonbons et des chocolats à Pâques et noël, c'est... Snif snif Les mots lui tailladaient la gorge et chacun était prononcé avec une force qu'elle puisait au plus profond alors qu'elle était censée l'empêcher de s'effondrer là, dans ce cimetière. C'est pas fini. Il existe encore, dans, dans nos cœurs et nos souvenirs.

Face à ce visage rougit et humide, piétiné par la souffrance, Brent dû admettre une chose qu'il savait déjà depuis longtemps, mais qui prenait encore plus sens aujourd'hui: il ne comprenait rien à cette fille.

- J'te comprends pas. J'te comprends vraiment pas. Pourquoi tu veux continuer d'penser à lui... Alors qu'ça va te faire souffrir?

Pour la première fois depuis de longues minutes, la brunette chassa quelques larmes sur ses joues et perlant à ses yeux. Mais ce n'était là que pour faire de la place aux nouvelles larmes. Sans détourner le regard de son cousin, alors que tout deux s'observaient derrière le rideaux de leur larmes, elle ne répondit pas aussi spontanément qu'elle en avait l'habitude, et prit même le temps de réfléchir à sa réponse. Pourtant, peu importe à quel point elle y pensait, à quel point elle se creusait les méninges, elle n'avait qu'une seule chose à répondre.

- Bah.. snif, parce que j'l'aime.

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16 nov. 2023, 14:59
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Leur regard semblait se rencontrer pour la première ou plutôt, les deux enfant se découvraient, à l'ombre d'un malheur sans nom exposant leur nature et les espoirs qui les faisaient avancer sur cette terre devenue marécageuse par toutes les larmes versées.

Avant aujourd'hui, Brent ne se souvenait pas avoir déjà vu Nélya pleurer. Non, il n'y avait toujours eu que son sourire idiot même quand il n'y avait pas de quoi sourire. Elle avait toujours affiché ce sourire, même quand sa grand-mère l'insultait elle ou sa mère, même quand elle se faisait gronder à cause des bêtises de Rusty qu'il lui reprochait, même quand elle s'égratignait les genoux ou les mains quand plus jeune, il lui faisait des croche-pied... Etait-ce pour ça qu'il la pensait incapable de pleurer? Ou même de ressentir quoi que ce soit? Oui. Au fond, Brent avait toujours été persuadé que sa cousine n'était pas que simplement complètement idiote, mais qu'en plus, elle n'était pas capable d'afficher autre chose que de la joie, alors que lui, c'était tout le contraire. Il était toujours en colère, contre tout et tout le monde, et encore plus ces derniers temps, il n'arrivait pas à se contenir, à réfréner ses cris de frustration, ou ses insultes quand sa patience était mise à l'épreuve. Il se pensait normal, et elle étrange, et pourtant, c'était elle qui était le plus aimée.

Pourtant il faisait de son mieux, vraiment. Il faisait tout pour qu'à son tour, il puisse recevoir ces sourires, ces petites attentions qui n'avaient l'air de rien mais qui témoignait de l'importance qu'on attachait à la personne, cet amour. Mais même en s'adonnant corps et âme à être celui que ses parents voulaient voir, il n'atteignait jamais cette tendresse réconfortante et chaleureuse. Mais Nélya n'avait même pas besoin d'essayer. Elle avait droit à tout, sans faire le moindre effort.

- Dis, ça fait quoi?

- Hein? snif snif

- Ouais, ça fait quoi, d'être aimé peu importe c'que tu fais? Même en étant différente?

Son cœur et sa tête se trouvaient dans un désordre infini. Elle ne comprenait plus rien à ce que lui racontait son cousin, est-ce qu'elle avait raté un morceau de conversation clé? Ou bien les cris de son cœur accablé l'empêchaient-ils de rester attentive au monde autour d'elle? C'était trop dur à dire. Trop dur à supporter. Comment pouvait-on être si triste? N'allait-elle pas se dessécher à force d'autant pleurer? Et Brent, comment faisait-il lui? Il n'arrêtait pas de l'interroger, mais en réalité, c'était lui l'unique détenteur de réponse.

- J'comprends pas... snif Et toi comment tu snif comment tu fais pour pas pleurer? T'es pas, t'es pas triste? Si t'es forcément triste... Mais pourquoi tu pleures pas?

- pff...J'te l'ai dit il est mort, c'est terminé. Passes à aut' chose.

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16 nov. 2023, 15:24
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De gauche à droite, de gauche à droite et encore de gauche à droite avec une énergie prête à faire tourner sa tête entièrement.
Comment Brent pouvait-il dire ça? Comment n'importe qui pouvait dire une chose pareille? Un tel discours était simplement inconcevable pour la Galloise. La mort, c'est triste. Alors normal de pleurer. Non? Si. Et la famille, ça reste la famille, mort ou vivant. Non? Si. Alors comment pouvait-on vouloir oublier quelqu'un de sa famille, qu'on aimait et connaissait depuis des années... Parce qu'il était mort?

L'idée était des plus logiques pour Brent, mais évidemment, Nélya ne semblait pas la saisir. Pouvait-elle même comprendre? A quoi bon ressentir une telle torture, surgissant à chaque fois que nos pensées étaient dirigées vers l'être perdu, alors qu'en chassant son existence de sa tête, on pouvait se préserver d'un chagrin nocif, prêt à ronger chaque souvenir heureux qu'on pourrait se remémorer? Non, il fallait juste être idiot pour vouloir quand même continuer à penser.

- Tu comprends qu'tu vas avoir mal et qu'tu vas pleurer en pensant à lui. Alors, juste... Ne le fait pas.

- Non! Nélya ne s'attendait pas à exprimer son refus avec une telle véhémence. Et Brent non plus.

Il fallut quelques secondes au garçon, qui se sentait de plus en plus irrité pour réagir.
- T'es incompréhensible!

- Oui je sais! Je sais que, que on me comprend pas toujours... Mais moi non plus je me comprends pas tout l'temps! sniif C'est compliqué... De comprendre ce que j'ai dans la tête et dans le cœur, parce que parfois c'est même pas pareil! C'est un gros bazar je ressens des trucs que je sais pas comment dire, et... Et même ça je sais pas comment ça s'appelle! J'arrive jamais à dire tout à fais c'que j'ressens, et c'est encore pire pour les autres... Comment j'dois comprendre ce que pense les autres juste avec leurs mots ou le visage, si je comprends pas moi-même c'que j'ressens?! La frustration était grande et gonflait sa gorge de mots coulant à flot sans qu'elle n'ait besoin d'y réfléchir. Son alexithymie gênait, l'empêchait même, et combien de fois s'était-elle fait mal comprendre, ou bien hurlé dessus parce qu'on la comprenait mal? Trop souvent. Mais... Mais pepe... Lui, il m'comprenait. Il comprenait tout, absolument tout! Et maintenant... Sniiif

La solitude qui l'accablait avait une cause supplémentaire. Elle ne perdait pas que son grand-père, mais son ami. Son interprète. Le seul avec qui elle savait qui jamais ne prenait pas mal ses lacunes émotionnelles.
Tout ça... Lui avait-elle jamais dit? Non... Jamais elle ne pourrait lui dire merci, jamais il ne pourrait lui apprendre ses tours de cartes, et lui parler encore de son rêve de devenir pompier. Et qu'en était-il des photos retraçant sa vie qu'au final, elle n'avait jamais pu voir? Il ne pouvait pas partir alors qu'elle voulait encore regarder le ciel et les nuages danser avec lui, elle voulait encore observer le monde différemment avec lui, elle voulait lui dire tant de choses.

Des larmes chaudes lui fendirent le visage, laissant éclater une tristesse qui lui déchirait les entrailles. Le corps ébranlé de vagues tumultueuses, accablé par le supplice elle pleurait toute sa douleur, tout son amour, elle pleurait la vie et la mort, la beauté d'une vie, de l'existence. Mais par dessus tout elle pleurait ses regrets, que son grand-père espérait tant qu'elle ne découvre jamais.

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16 nov. 2023, 15:59
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Est-ce que c'était leur algarade qui avait pressé le retour des adultes? Pue importe. Le fait était que sans trop savoir par où ils étaient arrivés, Nélya se retrouva rapidement encerclée par Sharon, Louis, Fanny, et son père, qui avait abandonné sans la moindre considération sa canne pour se laisser tomber près de sa fille, qu'il ne tarda pas à enlacer. Les larmes ruisselants aux coins des yeux de son père... l'ébranlèrent, ses yeux l'observèrent longuement, stupéfaite par cette vision inaccoutumée. Son papa, un adulte, pleurer? Elle n'avait jamais vu ça. Mais ça ne devait pas être bizarre. Oui, même adulte, on peut pleurer. Pourtant, sans qu'elle ne puisse dire pourquoi -pour changer tiens-, elle ne pouvait s'empêcher de sentir un poids d'avantage écrasant encore, et qui n'avait rien avec l'embrassade pressé de son père foncièrement inquiet de découvrir sa fille à genoux, en train d'enlacer une pierre tombale.

Evidemment, Brent n'était même pas étonné que les regards se tournent en premier vers elle. Il le savait qu'elle était chérie. Mais pourquoi? Pourquoi elle et pas lui? Qu'est-ce qu'elle avait de plus, qu'est-ce qu'il avait de moins? Et il ne pouvait rien fait faire dans l'immédiat pour abréger sa rancune nourrie par l'injustice qu'il ressentait.

[...]

Il était prévu que tous mangent ensemble. Mais les plans n'aboutissent pas toujours, et Jacob ne pouvait envisager de manger tranquillement dès l'instant où il avait remarqué le début de bosse violacée sur le front de sa fille. Non, un cabinet médical, voilà leur unique plan!

Alors, assise à l'avant de la voiture, Nélya attendait son père, sa chatte sur les genoux. C'était étrange, mais elle ne pleurait déjà plus. Pourtant, rien qu'en relevant les yeux vers l'entrée en fer forgé du cimetière, elle sentait à nouveau sa vision se troubler et ses yeux la piquer.

Nélya s'occupait en caressant sa chatte, et se demanda si elle aussi était triste, et plus que tout où était sa maman et son papa? Elle n'y avait jamais réfléchi avant aujourd'hui, mais Tommee avait forcément des parents. Est-ce qu'elle était triste de ne plus les voir? Elle, elle le serait. Mais sa pensée fut abrégée par des petits coups portés à sa fenêtre: Brent. Avec quelques à-coup, elle parvint à abaisser de moitié la vitre.

- Qu'est-ce qu'il y a?

-... Mes parents vont divorcer. Juste ça. Les mains enfoncées dans les poches, et le regard droit dans celui de sa cousine, il n'ajouta rien d'autre.

- Divorcer? Mais pourquoi? Cette question, peut-être maladroite et surtout extrêmement spontanée était bien nécessaire pour Nélya. Un divorce. Mais qu'est-ce que ça voulait dire? Elle avait bien entendu ce mot et savait ce qu'il signifiait mais... Elle concevait la chose plus comme une légende que comme une réalité commune. Comment des gens qui s'aimaient pouvait cesser de s'aimer? Comment?! Non, cette "possibilité" créait un brouillard dans l'esprit de la jeune fille.

- C'est comme ça, ça arrive. C'est tout. Brent parlait comme si rien ne l'atteignait mais ce n'était pas possible, si? Non... J'te dis pas ça pour que tu me prennes en pitié. Je veux que tu captes que l'amour ça dure pas pour toujours. Il ne rajouta rien d'autre et s'en alla, sans un regard, sans lui expliquer, sans rien faire de plus que la laisser là, avec un noeud au cerveau aussi gros que son chat.

Si Brent trouvait Nélya incompréhensible, la jeune fille développait le même avis sur son cousin.

Fin du Solo

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