Lors du premier cours dispensé par le professeur @Neven Pearce ce dernier s'était présenté et la jeune fille n'avait pas manqué de noter quelques informations dans le coin de son parchemin, des informations qu'elle n'avait pas manqué de relire plusieurs fois depuis - ne serait-ce que pour reprendre ses notes et les compléter - ce qui l'amenait à se présenter à la porte du bureau du nouveau professeur en ce début d'après-midi du dimanche.

La septième année venait de frapper à la porte du repaire de l'homme, trois coups clairs de ses doigts repliés. Elle recula ensuite de quelques pas, laissant son regard sur les différents éléments de la salle qu'elle avait déjà pu découvrir lors des quatre cours déjà suivi depuis la rentrée. Plus exactement, elle observait le tableau de Galileo dont le regard aiguisé scrutait le ciel au travers de son télescope. Ennis avait déjà remarqué ce florentin dont les seuls paroles semblaient avoir été enregistrées pour passer en boucle. D'ailleurs, il venait de s'exclamer, encore une fois, que la Terre tournait, cela tira un sourire à la préfète qui changea de sujet d'étude, le planétarium qui n'était pas activé par la magie. Curieuse, elle s'approcha pour mieux détailler Neptune qui venait d'attirer son regard la petite et la plus dense des géantes gazeuses. Elle continua son observation jusqu'à ce qu'un bruit attire son attention, très probablement l'arrivée du professeur.

Assis derrière son bureau en bois massif, Neven était penché sur la pile de devoirs que les quatrièmes années lui avait rendus dans la semaine. Corriger des copies n'était pas forcément la partie préférée de son travail de professeur, surtout quand l'écriture de certains élèves était difficile à déchiffrer ou encore lorsque certaines réponses erronées lui faisait lever les yeux au ciel... Le calme de son repaire en ce dimanche après-midi rendait cependant la tâche moins ardue. Trois coups secs l'interrompirent dans sa besogne. Le gallois haussa le sourcil ; il n'attendait personne. Il prit le soin de terminer son annotation sur les quatre lunes de Jupiter, avant de lâcher sa plume pour se diriger vers la lourde porte en chêne.

L'astronome déverrouilla habilement le petit loquet - habituel garant de la quiétude des lieux - et saisit la poignée pour entrouvrir le battant. « Miss O'Belt ? » s'étonna-t-il en découvrant la septième année sur le seuil. Après seulement deux semaines passées au château, il n'avait pas retenu le nom de beaucoup d'élèves, mais celui de la studieuse préfète de Gryffondor - fille d'un patriarche de la Chambre des Sorciers de surcroît - était l'un d'eux. L'enseignant passa le pas de la porte et l'invita, d'un geste du bras, à rejoindre le planétarium. « Que puis-je faire pour vous ? » lui demanda-t-il en s'avançant dans sa salle de classe, jusqu'à s'appuyer sur la rambarde en fer forgé. Il leva les yeux vers la maquette qui semblait inanimée, tant le mouvement des planètes était lent, avant de se tourner vers la jeune sorcière.

Après quelques instants, Ennis put entendre le loquet travailler et dans les secondes suivantes la porte s'ouvrir sur l'adulte qu'elle était venue trouver. L'homme eut alors une exclamation, il était de toute évidence étonné de la trouver là. "Bonjour Professeur." Répondit la châtain en hochant la tête pour confirmer son identité. Quoiqu'elle doutait qu'il ne soit pas certain de son nom. Ça ressemblait plus à de l'étonnement de la trouver là.

L'homme sortit alors complètement de son bureau avant d'en fermer la porte et de lui faire signe de le suivre. Elle le fit, l'accompagnant jusqu'au planétarium, posant doucement ses mains sur la rambarde et observant les différentes planètes avant de répondre. "Lors de notre premier cours, vous avez brièvement présenté votre parcours." Commença-t-elle pour lui poser le décors de sa réflexion. "Vous avez mentionné votre passé de Langue-de-plomb et votre travail de recherche à l'Astronarium." Continua-t-elle sans lâcher des yeux Uranus. "J'ai toujours voulu faire de la recherche plus tard. Même si ce n'est pas dans le même domaine que vous, je suis plutôt portée sur les potions. C'est pour ça que je suis là. J'aurais voulu discuter avec vous de... Et bien de recherche. Je sais que vous ne pouvez pas parler des expérimentations que vous pouviez mener bien entendu. Et de comment les disciplines peuvent se servir les unes les autres." Ce ne fut qu'à ce moment là qu'elle détacha ses yeux de la planète gazeuse et qu'elle tourna la tête vers le gallois.

L'astronome écouta la jeune fille sans l'interrompre, opinant de temps en temps de la tête au cours de ses explications. Un discret sourire se dessina sur ses lèvres : de son point de vue, la recherche était en quelques sortes un métier passion. Une voie que seuls les précurseurs choisissaient d'emprunter... « Oh, je vois... » souffla-t-il à voix basse.

« Et bien, vous avez raison, je ne peux pas évoquer mes activités au sein de l'ancien département des Mystères... précisa-t-il en préambule. Mais cela ne nous empêche pas de parler recherche de manière générale ! Ce type de carrière nécessite d'être à la fois rigoureux : il s'agit d'établir un véritable plan d'expérimentation, de formuler des hypothèses et de définir les bons indicateurs qui permettront de valider ou non les résultats obtenus... Mais il faut également être patient. Il y a généralement de nombreux échecs avant d'obtenir de petites réussites... Vous savez, Jupiter n'a pas été découverte en une seule nuit ! » ajouta-t-il pour illustrer ses propos.

« Ces qualités - et le professeur Pearce ne doutait pas que la jeune préfète les avait - feront de vous une bonne chercheuse... Mais les meilleurs ne se contentent pas de ça. Ils ne se reposent pas sur les acquis et les savoirs actuels et ne considèrent aucune question, ni aucune solution, comme idiotes. Il ne faut avoir peur de sortir du cadre, ni de remettre en question des connaissances universellement admises. Curiosité et esprit critique, voilà ce qui fera de vous une excellente chercheuse ! » Neven appuya un peu plus sur ces dernières paroles. Ne connaissant pas encore très bien la jeune Gryffondor, il se fiait à son instinct et à ses premières impressions, voulant l'inciter à être parfois moins scolaire.

« Avez-vous un domaine de prédilection dans les potions ? Les antidotes, les somnifères, les poisons peut-être ? » la questionna-t-il pour l'encourager à s'exprimer sur sa spécialité.

Le professeur et ancien chercheur commença par lui redéfinir précisément sa vision de ce qu'il avait pu vivre tant au Département des Mystère qu'à l'Astronarium. L'irlandaise l'écouta attentivement, notant qu'en ce qui concernait la première partie de la définition, elle avait déjà de bons atouts avec elle. De la rigueur et de la patience, oui elle en avait. Et elle était persévérante aussi, ça semblait aller dans le même sens. Bonne chercheuse, c'était déjà quelque chose mais son ambition était toute autre. Elle voulait un jour trouver, n'importe quoi qui fasse avancer la science sorcière. Et pour ça, l'homme venait de lui fournir des éléments qui étaient criant de logique. Et pourtant, personne ne lui en avait jamais fait part jusque là. Peut-être que cela serait arrivé à l'IMSM mais l'apprendre dès maintenant allait lui permettre de se préparer et de déjà cultiver son potentiel.

- "Si je peux me permettre de reformuler, il faut être un bon technicien, un bon expérimentateur et ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus?" Demanda-t-elle en observant un détaille d'une des planète tellurique qui se trouvait non loin d'eux. Puis, une fois sa question posée, elle tourna son visage vers celui de son voisin pour y lire un élément de réponse, qu'il soit positif ou négatif. La châtain savait qu'elle avait mis en suspend la question du gallois en procédant ainsi mais si elle n'avait pas demandé tout de suite, l'occasion ne se serait peut-être pas représentée de sitôt.

Ses prunelles retrouvèrent ensuite le planétarium. "Plus qu'un domaine dans les potions je dirais que c'est l'interdisciplinarité que j'aimerais pouvoir explorer. On sait déjà que les phénomènes astronomiques influences la potentialité magique des plantes magiques par exemple. Mais, de ce que j'ai comme connaissance, on n'a pas autant d'informations sur l'importance du mouvements des astres sur la confection des potions. Est-ce que produire une potion tue-loup à différents moments des phases de la lune a une influence sur son efficacité? C'est un exemple parmi tant d'autres... Il y a aussi le lien entre les potions et les runes. Peuvent-elle apporter quelque chose au brassin si on les grave sur le chaudron ou si on les dessine dans l'écume..." Elle imprima une très légère pression de ses paumes de mains sur la rambarde ce qui occasionna un petit balancier à son corps. Mais très vite elle reprit sa posture habituelle, sans quitter la modélisation qui se trouvait devant elle. "Des questions comme ça j'en ai plein, sur différents aspects des potions. Jusque là, on m'avait fait comprendre que je m'éparpillais peut-être trop pour avoir un projet professionnel viable. C'est assez frustrant. Je n'ai pas envie de me limiter."

L'astronome acquiesça à la reformulation de la jeune O'Belt. « C'est tout à fait ça, oui ! » confirma-t-il, un sourire avenant aux lèvres. S'il appréciait transmettre ses connaissances, Neven n'était habituellement pas très enclin à se lancer dans de longues discussions avec ses élèves. Néanmoins, la passion et l'ambition de la Gryffondor transpiraient dans ses paroles. Elle savait ce qu'elle voulait faire plus tard, constatait-il en l'écoutant, et c'était assez rare - pour les sorciers de cet âge - pour être souligné.

« Oh, je vois ! commenta-t-il, pensif, à propos de l'interdisciplinarité qu'évoquait la préfète. Vous savez, avant de penser à la complémentarité de plusieurs disciplines, il est important de comprendre et d'assimiler les principes fondamentaux de chacune d'elle... Ainsi, il est assez logique de, disons canaliser l'apprentissage des sorciers de premier cycle. précisa-t-il ce qui était, selon lui, une évidence. Mais, vous avez passé vos BUSEs et vous êtes en dernière année, bref, vous avez à mon sens une maîtrise suffisante des concepts de base, que ce soit en Potions ou dans les autres matières que vous citez... Les runes, l'astronomie, la botanique... N'hésitez pas à vous éparpillez, bien au contraire ! »

Les yeux posés sur la reproduction de Ganymède, l'une des quatre lunes de Jupiter, l'enseignant marqua une courte pause. « Alors, ça ne vous aidera pas pour vos ASPICs, certes, mais cela vous sera très utile dans la suite de vos études, et surtout dans votre carrière de chercheuse. La dernière phrase sonnait comme une affirmation. En quelques phrases, la jeune irlandaise venait de lui prouver que non seulement elle se posait les bonnes questions, mais surtout qu'elle avait toutes les qualités pour poursuivre dans cette voie. J'imagine que vous savez déjà dans quelle école supérieure vous voulez aller, n'est-ce pas ? »

« Pour ce qui est de l'astronomie... ajouta-t-il après quelques instants, vous touchez du doigt l'une des principales difficultés... Certains phénomènes ne se reproduisent que très rarement et leur période d'études est donc très restreinte. Prenez simplement l'alignement de plusieurs planètes, il faut parfois plusieurs décennies avant que cela se reproduise à nouveau. On sait pourtant que l'impact de ce phénomène sur la puissance des sortilèges est considérable... » Il était sans doute bien trop tôt pour lui proposer une quelconque collaboration, mais si la jeune Gryffondor souhaitait poursuivre ses recherches sur l'influence des astres sur les potions, peut-être seraient-ils amenés à travailler ensemble, à l'avenir...

N'hésitez pas à vous éparpiller. Au contraire. Les mots du professeur résonnaient dans sa tête un peu en boucle, mais pas au point de la déconnecter complètement de la discussion. S'autoriser à toucher un peu à tout lui servirait plus tard, à l'IMSM. L'école où elle voulait entrer l'année suivante. La toute jeune adulte d'un point de vue légal hocha la tête pour répondre à l'adulte. "L'IMSM, c'est l'école qui regroupe le plus de matières scientifiques." Dit-elle alors plus précisément avant que le gallois reprenne la parole pour lui donner plus de substance de réflexion à propos de l'astronomie.

L'irlandaise fit une moue discrète de désappointement. Ça voulait dire que les expériences ne pouvaient se reconduire que des années plus tard. Qu'il fallait plus d'une vie pour tester différentes hypothèses. Ça avait un côté frustrant et contrariant à son sens d'être ainsi limité. "Personne n'a jamais réussi à... contourner le problème? Pour mener des expériences?" Elle désigna de la main le système solaire reproduit devant eux. "Ça touche peut-être trop aux limites du possible de la magie. Je sais qu'elle ne peut pas tout..." Elle soupira, ses yeux détaillant la représentation de la planète rouge, avant de s'écarter de la rambarde. Ses yeux tombèrent sur ses pieds une fraction de secondes puis revinrent vers le professeur Pearce. "Merci pour vos conseils. J'espère que je parviendrais à les appliquer. Ou plutôt... je ferais tout pour les appliquer au mieux" Elle lui sourit avant d'incliner la tête. "Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Bonne journée professeur." Dit-elle finalement avant de prendre le chemin de la sortie. Elle avait désormais de quoi réfléchir. Autant sur ses projets de recherches que sur la compatibilité du domaine avec l'espoir de poursuivre le sport à un niveau élevé.


Je n'avais pas forcément imaginé ça ainsi, mais il semblerait qu'Ennis en ait décidé autrement Merci pour ce RP!

Le professeur Pearce hocha la tête face à l'aplomb de la préfète. Un choix plutôt cohérent... Il ne put s'empêcher de noter la similitude avec les études qu'avaient probablement suivies l'infirmier de Poudlard, qui n'était autre que le frère aîné de la jeune fille. Mais surtout, quand un élève définissait son projet professionnel avec autant d'assurance, le corps professoral était légitimement en droit de se féliciter quant au travail bien fait.

« Notre magie a ses limites... » confirma le gallois sans en dire plus. Certaines de ces limites, il les avait lui-même explorées, voire repoussées - parfois même au péril de sa vie - lorsqu'il travaillait en tant que Langue-de-Plomb pour du feu Ministère de la Magie. Il est des forces qu'il est plus prudent de ne pas contrarier... conclut-il pour lui-même, pensif, les yeux tournés vers la mystérieuse Neptune à une trentaine de centimètres devant lui.

Toujours appuyé sur la rambarde en fer forgé, l'astronome se tourna finalement vers la Gryffone, lorsque celle-ci pris congé. « Et bien, ravi d'avoir pu vous aider, Miss O'Belt... Et merci à vous pour cette conversation forte intéressante. Je ne doute pas que vous saurez mettre ces conseils à profit ! la salua-t-il en se redressant, convaincu par cette élève qui savait où elle voulait aller. Bonne après-midi à vous aussi. » ajouta-t-il poliment, avant de reporter son attention sur le planétarium.

Les échanges avec la septième année avaient réveillé quelques souvenirs et questionnements. Il resta dans sa salle de classe de longues minutes, l'esprit plongé dans les trous noirs et autres méandres encore inconnus de notre système solaire. Il fut finalement interrompu par une voix cristalline : « Et pourtant, elle tourne ! » Neven adressa un sourie amusé au portrait de Galileo à l'autre bout de l'auditorium, puis se décida à rejoindre son bureau pour reprendre ses corrections.

Fin du RP pour moi aussi. Merci à vous !

5 PR ont été ajoutés à votre fiche.