Cela faisait déjà une bonne semaine que Roxane se rendait presque quotidiennement à la volière pour y faire un croquis représentant des chouettes et des hiboux en tout genre. L’aiglonne adorait avoir des modèles vivants pour dessiner, elle trouvait cela plus agréable et ça lui permettait d’obtenir un résultat plus précis et plus réaliste.

Cet après-midi la sorcière s’était installée confortablement, emmitouflée dans une grosse écharpe pour ne pas se laisser surprendre par le froid de la volière. Mais elle n’eut pas le temps de se mettre au travail puisqu’elle remarqua la présence d’une lettre sur le sol. Roxane la récupéra délicatement et l’observa un instant. Il ne lui fallut que peu de temps pour prendre connaissance de l’identité de l’expéditeur, Briac O’Belt.

Les yeux de la bleue et bronze s’écarquillèrent à la lecture de ce nom, cela faisait quelques temps que la née-moldu se renseignait un peu plus sur la politique actuelle, alors il ne lui fallut qu’une seconde pour savoir qu’il s’agissait du patriarche de la famille O’Belt. La main tremblante, la Serdaigle ne pouvait nier qu’elle mourrait d’envie d’ouvrir ce courrier pour en découvrir le contenu, mais évidemment elle ne le ferait jamais.

Roxane récupéra précipitamment ses affaires et quitta rapidement la volière pour se rendre au bureau de son directeur de maison, il fallait qu’elle remette cette lettre à un adulte c’était certain. Et alors qu’elle marchait rapidement, la métisse fut arrêtée par Ennis qui semblait plutôt contrariée.

"Oh oui évidemment tiens pardon, j’étais entrain d’aller la donner au Professeur Dawson.", répondit la britanno-turque visiblement très gênée par la situation. Elle ne voulait pas que son aînée pense qu’elle avait subtilisé cette lettre volontairement. "La lettre était par terre dans la volière.", ajouta Roxane en espérant vraiment que sa camarade la croit.

Même si elle était très embarrassée par la situation, Roxane ne put s’empêcher d’observer le hibou posé sur le gant d'Ennis. Malgré la griffe légèrement endommagée, la petite créature ne semblait pas gravement blessée. La Serdaigle, soulagée que l'oiseau n'ait pas subi de dommages sérieux, esquissa un sourire légèrement coincé en réponse au remerciement d'Ennis.

« De rien », répondit la cinquième année d'une voix plus douce, appréciant la soudaine détente dans l'atmosphère. « Malheureusement non, je n'ai rien vu. Quand je suis arrivée, il n’y avait personne. », ajouta Roxane, consciente que sa réponse n’apporterait rien à la préfète des gryffons.

Après un petit moment de silence, pendant lequel l'atmosphère pesante semblait planer dans la volière, la métisse fixa son aînée avec empathie. « Je suis vraiment désolée que quelqu’un t’ai fait ça, c’est intrusif et violent… Je ne sais pas si ça t’intéresse mais si tu veux je peux essayer de t’aider à comprendre ce qui s’est passé… ou autre chose peut-être ? », dit alors Roxane qui ne savait pas tellement comment aider sa camarade sans se montrer trop envahissante.

« Peut-être que nous pouvons aller voir un professeur ensemble, histoire de l’informer de ce qui s’est passé ? », proposa finalement la britanno-turque avant que la septième année ne lui réponde. L’Aiglonne pensait que témoigner à deux aurait nécessairement un poids plus important, d’autant plus qu’elle n’avait jamais vraiment fait de bêtises donc les professeurs lui faisaient plutôt confiance.

Les excuses de la préfète firent sourire la sorcière, sincèrement touchée par ces dernières. Roxane était une personne émotive et très sensible, chaque détail était important pour elle alors ces quelques mots n’étaient vraiment pas anodins. « Ne t’en fais pas je comprends, c’est difficile dans ces moments. », dit simplement la métisse sans s’étaler plus que nécessaire.

D’après les dires d’Ennis, ça n’était pas la première fois qu’un tel événement avait lieu, d’ailleurs cette information justifiait d’autant plus la réaction qu’elle avait eu envers sa cadette. Et quand la sorcière révéla la situation de son père, Roxane masqua difficile son étonnement. En fait elle connaissait quelques noms de sorciers et sorcières siégeant à la Chambre des Sorciers, et elle savait qu’un membre de la famille O’Belt y était, sans savoir qu’il s’agissait du père de sa camarade. L’Aiglonne hésita à dire quelques mots à ce sujet, mais finalement elle se tut, que dire sans se montrer intrusive ou déplacée ? Alors elle se contenta d’hocher la tête, afin que son aînée ne doute pas de son attention dans la conversation.

L’adolescente avait plein d’idées se mélangeant dans sa tête, mais ce dont elle était certaine, c’était qu’elle voulait sincèrement aider la Gryffonne, voler le courrier était un acte grave et extrêmement irrespectueux.

« Oui tu as raison bonne idée, allons-y je te suis. », répondit simplement Roxane, jetant un oeil compatissant au pauvre hibou.

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« Y’a pas de quoi, c’est normal. », dit gentiment l’Aiglonne. La reconnaissance de son aînée fit sourire Roxane, au fond elle n’était pas nécessaire, elle trouvait normal de l’accompagner et de se montrer à l’écoute.

Ce fut finalement par hasard qu’elle tombèrent sur le professeur Dawson sur le chemin vers le bureau de celui-ci. « Bonjour Professeur. », répondit gentiment la métisse après que sa camarade eut salué l’enseignant. Roxane resta ensuite plutôt silencieuse, préférant laisser Ennis expliquer la situation, après tout elle était la seule vraiment concernée par cette histoire.

Le regard de la Serdaigle était posé sur le hibou, la pauvre semblait vraiment souffrir de sa patte, et le fait que sa blessure soit due à un sorcier ou une sorcière la mettait en rogne. C’était vraiment injuste de faire souffrir une créature innocente, puis pourquoi faire une chose pareille, la cinquième année ne comprenait vraiment pas cet acte égoïste et violent.

Les contractions de sa mâchoire trahissaient l’agacement de l’Aiglonne face à une telle situation, mais elle ne savait pas vraiment si elle était légitime de prendre la parole : Ennis avait déjà vécu quelque chose d’intrusif, elle ne voulait vraiment pas faire la même chose. « Professeur, savez-vous s’il y a un moyen de retrouver qui aurait bien pu faire une chose pareille ? », demanda finalement Roxane, après avoir attendu poliment qu’il réponde à Ennis.

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