Tandis que j'attends Ellana qui est aux toilettes, j'observe le couloir désert. L'un des points que j'apprécie en étant préfète, c'est que lors des rondes, je me balade dans les couloirs, et qu'ils n'y a personne — normalement. Pour une fois, on profite du château, de sa tranquilité et du silence. Plus de bavardages incessants, de bousculades pour atteindre enfin sa salle commune, et il n'y a pas besoin de se terrer dans sa chambre pour être tranquille. C'est pour ça que j'apprécie être avec Ellana en binôme ce mois ci parce qu'elle n'est pas très bavarde alors on peut se plonger dans nos pensées sans que ce soit gênant, parce que j'aime le silence. Je profite de ces rares moments pour me concentrer, et essayer de faire le vide en moi. Oublier tous mes problèmes, même si ce n'est que pour une petite heure.

En silence, je regarde la lune par la fenêtre. Elle est belle et très lumineuse ce soir. Si j'étais dehors, je pourrais observer son reflet dans le lac. Ça doit être magnifique. Au moins, lorsque je serais de retour en salle commune, je verrais la lumière verdâtre éclairer la salle vide par les baies vitrées. C'est vraiment apaisant, de voir les lumières danser au rythme de l'eau, sur le sol et les murs de la salle commune qui est devenue ma maison. Je me demande souvent ce à quoi ma vie ressemblera lorsque je quitterai Poudlard. C'est quand même dingue de se dire qu'on y reste pendant 7 ans. 7 ans pendant lesquels, qu'on le veuille ou non, cela devient notre maison. Cela me fera déjà bizarre lorsque Fred partira. On ne se verra pas très souvent. J'ai peur que ça change quelque chose entre nous, même s'il m'a jure que non. Je sais bien que ce ne sera pas comme avant parce qu'il ne pourra pas rester dans le passé, il devra avancer vers le monde des adultes, et on devra faire avec. Je sais que ce sera une nouvelle étape pour moi parce que je serais là dernière. La dernière de la famille a être à Poudlard. Je sais combien ma mère compte sur moi. Elle veut le meilleur pour moi mais je sais qu'elle souhaite des choses différentes venant de moi. Comme toutes les mères — enfin je crois — elle a peur. Parce que sa petite fille grandit. Parce qu'elle ne sera bientôt plus si petite que ça. Parce qu'elle devra vivre sa vie sans elle, et ça les mères ont toujours du mal à l'accepter. Pourquoi est-ce toujours si différent pour les filles ?

La soirée venait de se terminer et il était temps de retourner à son dortoir. Le Couvre feu était déjà passé mais qu'importait pour la joueuse de Quidditch qui avait son laissez-passer pour la soirée. C'était ça de faire partie du club des Prodiges et l'aiglonne n'était pas peu fière. Elle n'en savait pas beaucoup plus sur le déroulement des mardis soir mais déjà la perspective d'aller voir des dragons l'enchantait plus que tout. Il s'agissait après tout d'un rêve de première année et c'était une opportunité en or ! C'était donc ainsi que s'était finit la réunion, après une photo et une promesse d'entrainement puis la blondinette avait suivit ses camarades, destination salles communes respectives. Mais sur le chemin, la Quatrième année avait fait demi-tour, croyant avoir oublié quelques affaires dans le club. Avant de réaliser quelques pas plus tard que ce n'était pas le cas et avait donc fait sens inverse une fois encore. Quelle tête en l'air ! Cette fois, elle était seule mais cela ne la dérangeait pas. Au contraire, cela rappelait à la bleu et bronze ses rondes de préfète et le silence qui l'accompagnait. Elle aimait bien se balader ainsi. Même s'il était vrai qu'elle n'était pas la première amatrice du silence, certaines fois il était appréciable de profiter des couloirs vides.

Zoey avait donc reprit sa route, ne se pressant pas, profitant de sa promenade nocturne lorsqu'un bruit s'était fait entendre. Cela devait être un professeur ou encore un préfet. Qu'importait puisqu'elle ne craignait rien. Mais arrivant sur le lieu, elle avait reconnu la personne et son visage avait fait une grimace. Pourquoi elle et pourquoi maintenant ? avait-elle gémi intérieurement. La capitaine des Ailes d'Airain n'avait pas revu Erza depuis un bout de temps et elle le faisait exprès. Si elle voulait encore blesser quelqu'un de son équipe elle pouvait toujours courir et aller voir plus loin. Mais peut-être était-ce le signe d'arrêter de fuir et d'enfin lui dire ses quatre vérités ?

-C'est toi...qu'est-ce que tu fais là ? Marmonna la Serdaigle en s'arrêtant pour la toiser.

@Erza McGowan

Le silence fut brisé par une voix qui m'interpella. Je me retournais vivement et palis à la vue de Zoey. Je pris un coup au coeur — il était mérité certes, mais le dégout dans sa voix me rendait triste — par le fait qu'elle n'emploie pas mon prénom mais l'appellation toi. Je me précipitais pour camoufler mon badge derrière mon bras. Si elle découvre mon nouveau rôle, je peux être sûre que la seule chose que je recevrais d'elle sera de la haine. J'entends déjà ses propos qui seraient réalistes. *Comment oses tu arborer ce badge après tout ce que tu as fait* Après tout, elle aurait raison. Même s'il y a Antonn, je me sens toujours comme une étrangère face à mes collègues de poste. Je prie intérieurement pour qu'Ellana ne ressorte jamais, afin que Zoey ne puisse pas comprendre. Si par le plus grand des hasards elle pouvait tomber dans les toilettes, ou rester coincée à cause de la porte, ce serait parfait. La gêne doit se lire sur mon visage comme si j'avais écrit sur mon front en énorme : je suis gênée. Je n'ose pas regarder Zoey dans les yeux, et fixe la fenêtre d'où s'échappe la lumière de la lune. Il me faut une excuse, et vite. Je fais marcher mon cerveau à toute vitesse — ce qui n'est pas souvent bon signe — et bafouille.

— Euhhh... Je me balade comme d'habitude. Mais euh qu'est-ce que toi tu fais là

Pitoyable. Elle me déteste. Elle ne veut pas me voir et je le sais, pourtant je lui pose une question. Certes c'est elle qui a commencé, mais elle était dans son bon droit, contrairement à moi qui ai évidemment respecté son envie de ne plus me voir. Enfin, jusqu'à là. Il faut absolument qu'elle s'en aille avant qu'Ellana ne ressorte, pour que notre vie reprenne son cours. Elle heureuse de son côté, et moi... je ne sais pas.

Evidemment, la personne ne pouvait être qu'Erza. La personne que Zoey ne voulait pas voir, pas maintenant, pas demain, juste.. qu'elle la laisse tranquille. Il y avait tant d'histoire entre les deux sorcières que la blonde commençait à en être fatigué. Il y a d'abord eu les statuts de sang et la brune n'avait pas accepté que son amie vienne du monde moldu ce qui avait laissé la concerné dans un état quelque peu déprimé. C'était son amie à l'époque, bien plus même, une de ses meilleures amies. Elle ne remplaçait pas Canelle mais la Serpentard était plus bruyante, plus aventureuse et cela rajoutait de la fraicheur. Les deux filles s'entendaient bien. Or il ne fallait pas oublier le caractère d'Erza qui ne les aidaient pas à rester en bon terme. D'abord les statuts, ce dont son ancienne amie avait enfin finit par s'excuser et à présent le Quidditch. Erza savait ! Elle savait ce qu'elle faisait et n'en avait cure. L'aiglonne avait été obligé de regarder son amie s'en prendre à James juste pour gagner le match. Alors oui, la capitaine des Ailes d'airain avait la rancune tenace. Plus encore que la première fois. Elle s'en était prit à une personne chère à ses yeux et Zoey n'avait pas l'intention d'être sympathique envers la verte.

Alors qu'elle la fixait et attendait, Erza s'était enfin tournée vers elle tout en répondant à sa question. Ce à quoi Zoey ricana. Alors comme ça, la brune se promenait dans les couloirs après le couvre-feu ? Quelque part, elle se fichait des faits et gestes de son ancienne amie et puis elle n'était même plus préfète ! Mais la bleu ne pouvait empêcher le sourire moqueur d'apparaitre sur ses lèvres.

-Ah, tu te promènes ? Tu sais que le couvre-feu est passé hein ? Elle s'interrompit avant de reprendre, tout en aillant l'air de fanfaronner : Moi ? J'étais au club Prodigium. Tu sais ? Le club de Miss Valerion !

Zoey continuait de scruter la serpentard tout en se demandant ce qu'elle cachait derrière son bras. Cette posture n'était pas très naturelle !

-Qu'est ce que tu caches ?

Cacher le badge, c'est tout ce qui importe. Peu importe qu'elle me balance tout à la face, je l'aurais mérité. Pour la première fois — enfin presque — quelqu'un me dirait mes quatres vérités. J'ai beau me connaître, ce n'est jamais là même chose que quand quelqu'un met des mots devant toi sur ce que tu es. Très maladroitement, je tente de détacher le badge, mais il reste bien enfoncé sur mon uniforme. Il faut qu'elle parte vite, très vite. Son air moqueur me rend encore plus triste mais cette fois ci je ne le montre pas. Personne ne doit me voir comme ça. Je ne pleure jamais, et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Il faut que je réponde quelque chose, ça me permettra aussi de l'occuper pendant que je tente désespérément de défaire le badge.

— Comme si j'en avais quelque chose à faire du couvre feu commençais-je plus durement que je ne l'aurais voulu.

Lorsqu'elle mentionne le club Prodigium, j'écarquille les yeux de surprise. Zoey au club Prodigium ! Le club le plus prestigieux dont l'entrée m'est fermée à cause de mes notes. J'aurais rêvé d'y entrer, comme la plupart des élèves du château. Je me contente de m'entraîner seule. Le ton fier de Zoey ne lui ressemblait pas. Était-ce à cause de ma présence qu'elle réagissait de cette façon, ou avait elle changé depuis l'année dernière ? J'allais devoir parler à Cannelle — encore faudrait il qu'elle accepte de me parler. Elle avait été très gentille la première fois, mais je doutais qu'elle recommence cette fois ci. Après tout, Zoey était sa meilleure amie et elle devait avoir compris à quel point j'étais mauvaise. Ma main était sur le point de défaire le badge lorsque Zoey me fit perdre mes moyens en me demandant ce que je cachais. J'en lâchais le badge qui venait de se défaire, si bien qu'il tomba sur le sol en faisant un bruit qui me sembla si fort qu'il aurait pu réveiller tout le château. *J'suis foutue*

Regard neutre sur le visage d'Erza tandis qu'elle répondait ne pas se soucier du couvre-feu. Voilà qui n'aurait pas du étonner la blonde. Son ancienne amie se fichait de tout et elle l'avait prouvé en attaquant James. Elle l'avait prouvé en montrant clairement que leur amitié n'était rien face à une victoire et cette fois, elle ne se sentait pas triste mais en colère. Tellement en colère face à son attitude que l'aiglonne avait l'envie irrésistible de se mettre à crier. Etrange sentiment et elle ne savait pas d'où cela provenait. Elle se voyait clairement se mettre à secouer la Serpentard et ne plus la lâcher. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Pourquoi ne respectait-elle pas la bleu et bronze ? Mais au lieu de ses fantasmes, au lieu d'agresser la verte, elle se contenta de lever les yeux au ciel. Son sourire moqueur avait disparu et l'on pouvait voir la frustration sur son visage.

-Evidemment, tu t'en fous de tout toi !

Est-ce que sa camarade allait comprendre les sous entendus ? Probablement pas. Qu'importait, si elle avait besoin de sous-titre elle lui en donnerait. Soudain son visage montrait enfin une émotion et ses yeux s'étaient écarquillés. Ah, voilà qui lui en bouchait un coin ! Être accepté dans le club Prodigium. Et aussi vite qu'il était reparti, son petit sourire en coin avait reprit sa place. Un point pour elle.

-Ouais, j'ai été accepté cette année, c'est chouette je vais pouvoir...

Mais sa phrase n'avait pu trouver la fin tandis qu'un bruit sourd l'avait interrompu. Un regard au sol afin de trouver l'origine du bruit et cette fois, c'était elle qui avait ouvert grand les yeux. Un objet se trouvait là, un objet bien connu puisqu'il s'était trouvé sur sa poitrine l'année auparavant. Le badge de préfet ! Erza était préfète ! Voilà qui expliquait le pourquoi du comment la brune se trouvait là et pourquoi elle se fichait du couvre-feu. Elle l'avait prise pour une idiote. Une fois encore. L'agacement montait et peut-être que mains allaient vraiment se saisir de la cinquième année pour la secouer.

-Ah, t'es préfète ? Je me demande qui t'a nommé ! Railla l'Anglaise, Tu pouvais pas me le dire au lieu de rien dire ? T'es pas croyable, t'en as vraiment rien à faire en fait !

Ses yeux continuaient de toiser celle qui se trouvait en face d'elle sans plus trouver quoi dire. Comment avait-elle pu être ami avec cette personne ? Cette personne qui n'en n'avait cure des autres ! Regard incertain derrière sa camarade, devait-elle partir ? Elle ne voyait plus ce qu'elle pouvait faire et avait très envie de se retrouver dans son lit. Et raconter la scène à Canelle. Sa seule et vrai meilleure amie.

Mon corps refuse de se mouvoir pour tenter de ramasser ce fichu badge. Trop tard, Zoey l'a évidemment vu. Mon cœur se sert et les larmes me montent aux yeux mais je les retiens. Elle ne couleront plus, pas ce soir mais comme aucun soir de la vie. Je ne sais pas ce que je dois répondre. Ni même si je vais répondre. Je n'ai jamais été douée avec les mots, et même lorsque je me suis vraiment expliquée je crois que ça n'a rien donné de bien. Pourtant, évidemment qu'elle mérite mieux. Je suis persuadée que sa vie est beaucoup mieux sans moi, Erza celle qui n'en a rien à foutre de rien, celle qui est incapable de faire quoi que ce soit de bien, celle qui tire tout le monde vers le bas. Je crois que le mieux serait encore de lui mentir. Évidemment que j'en ai quelque chose à faire parce que je suis capable d'aimer. Enfin, aimer est un grand mot pour moi, mais c'est mon désir le plus fort. Être capable d'aimer les gens comme le font tous les sorciers normaux. Les faire sourire et pas pleurer. Rire et pas se fâcher. Les rendre fiers et non les décevoir. Toutes ces choses dont je suis incapable. Alors évidemment que je ne mérite pas ce poste, que je ne mérite pas ma place dans l'équipe de Quidditch ni nul part.

Pourtant, je suis incapable de lui dire tout ça. Les mots ne sortiront pas, même si j'essayais. La seule à laquelle j'ai jamais été bonne, était le mensonge, alors comme d'habitude, c'est comme ça que je vais m'en sortir. Je ne veux pas qu'elle me retienne comme l'a fait Antonn, parce que notre bonheur ne peut pas reposer sur une poignée de personne seulement. Surtout, surtout lorsqu'on ne les rend pas heureux en retour. Je ne sais pas ce qu'ils voient ou ce qu'ils ont vu en moi pour vouloir rester et avancer à mes côtés mais le mensonge qu'ils ont vu doit s'arrêter. Au moins, les abrutis de première comme Huggins ou Ginger l'ont compris. Je suis tarée.

— J'en ai rien à faire de tout parce que je sais que je ne fais rien de bien, alors à quoi bon essayer ? Chaque jour depuis la rentrée, je porte le poids de ce badge. J'ai l'impression que c'est une punition. Je les vois leur regards, je devine leur pensée lorsqu'ils me voient. Heureusement que les plus jeunes ne savent pas quelle monstrueuse personne je suis. Je suis contente que tu ais enfin ouvert les yeux sur la personne égocentrique, menteuse, fourbe et mauvaise que je suis. Tu t'en porteras beaucoup mieux, et ça suffira à me soulager, ne serais-ce que d'un centième de ce qui me pèse.

Il faut qu'elle parte. Tout de suite parce que je crois que je vais m'écrouler.

Alors là. Si elle s'était attendue à cela ! Rien mais rien n'aurait pu la préparer aux paroles d'Erza. La blonde était furieuse contre la Serpentard. Furieuse parce qu'elle bafouait leur amitié, une fois encore. Furieuse parce qu'elles ne pouvaient pas rester amie toute une année durant. Elle était en colère et cela se voyait. La jeune sorcière avait voulu bousculer sa camarade, avait laissé échapper sa frustration et qu'avait-elle en retour ? La brune se flagellait elle même ! Même pas besoin de sa présence ! Alors, immobile, l'aiglonne ne savait que répondre. C'était quoi ça ? Faisait-elle exprès de lui couper l'herbe sous le pied ou le pensait-elle vraiment ? Et que devait dire la joueuse de Quidditch ? Lui répondre que oui, elle était si mauvaise que la bleu et bronze ne voulait plus de son amitié. Ouvrir la bouche en décrétant que non elle n'était pas si mauvaise qu'elle le croyait. Rien, plus une idée fixe.

Stupide Erza et sa répartie inutile. Qui clouait Zoey sur place. Qui la laissait sans plus aucune parole. Cela rendait la Née-Moldue plus furieuse encore. Parce qu'elle ne lui avait pas demandé de s'insulter. Parce qu'elle ne l'aidait pas et rendait simplement les armes. Encore une façon de montrer que oui, elle n'en n'avait rien à faire.

-Ah bah oui voilà t'es un Monstre ! ironisa l'adolescente tout en se frappant la tête de la main, J'ai jamais dis ça en plus ! Mais tu te rends compte que t'a attaqué James juste pour gagner le match ! T'as triché ! Je pensais pas que tu ferais ça.. Alors j'en ai marre de toi, ouais. Si c'est ce que tu veux alors ok, on est plus amis.

C'était dit. Les mots étaient là et ne pouvaient plus remonter dans sa gorge. La colère était toujours présente mais se mêlait la tristesse. Pourquoi, pourquoi, mais pourquoi ? Encore une situation difficile dans laquelle Erza la mettait. Elle n'avait pas envie de faire ça et se sentait triste pour la brunette qui disait de telles ineptie sur son compte. Mais comment rester amie avec une personne qui agissait ainsi. L'ancienne préfète ne savait plus que penser et si elle pouvait encore lui faire confiance. C'était trop dur, c'était trop intense, elle ne voulait plus, elle ne pouvait plus subir tout ça.

-Si tu veux plus essayer alors ça sert à rien ! Et je crois que personne t'as obligé à être préfète.. Bref, je m'en vais, salut.

Pas sur le côté pour amorcer sa fuite. Plus vite elle rentrerait dans son dortoir, mieux ce serait. Fichue soirée, pourquoi avait-elle fait demi-tour pour chercher des affaires qu'elle n'avait même pas oublié ! Encore un mauvaise côté de son TDAH. Et qui se retournait contre elle.

Pourquoi elle me regarde comme ça. Pourquoi est-ce qu'elle ne part pas ! Je suis sensée lui en avoir dit assez pour qu'elle n'ai plus jamais envie de me voir. Qu'est-ce qu'elle fait encore là. Qu'est-ce qu'elle fait encore là par Merlin ! Je ne vais pas tenir. Si au moins elle parlait. Si au moins elle pouvait acquiescer. Montrer son accord avec mes paroles, simplement et justement. Je lui ai peut-être enlevé le plaisir de me cracher sa colère mais je crois qu'elle l'aurait déjà fait si elle le voulait. Je l'ai peut-être soulagée alors. Si seulement... Si seulement tout ce qui me pèse avait pu délester certains... Si seulement Zoey avait pu comprendre que ce qu'elle vit là la soulera dans quelques semaines au maximum. Qu'elle sentira comme un poids lui être retiré, et alors elle comprendra que cela vient de moi. Elle est une personne joyeuse, drôle et je suis l'inverse. Toute ma noirceur et ma froideur se ressent chaque seconde. Pourquoi ne comprends elle pas que ce n'est pas juste que je sois la seule à bénéficier de notre amitié ! Soudain, elle se décide enfin à parler. Ses mots me surprennent. Je lui ai mâché le travail et pourtant elle s'entête à se rappeler de moi en bien. Ce que je redoutais est arrivé, je vais devoir stopper mes mensonges. Ça a marché avec Antonn mais là c'est trop différent. Je suis un boulet qui l'a ralentie, et tant qu'on sera proches elle ne pourra pas pleinement avancer vers le bonheur. Parce qu'il y aura cette noirceur émanant de moi qui l'a ralentira. Lorsqu'elle fait un pas en arrière, je me demande s'il est trop tard. Pourtant, elle ne part pas en courant. Attend elle toujours quelque chose de moi, quelque chose que je suis incapable de lui donner ? Je ferme les yeux une micro seconde, mais qui me paraît une éternité et ouvre la bouche.

— J'ai merdé pendant le match, mais tu crois que c'était la première fois ? Pourquoi est-ce que tu comprends pas ? Je suis pas capable d'apporter du bonheur ! Alors oui c'est pas juste que seul un groupe très restreint de personne soit responsable de mon maigre bonheur. Je peux pas oublier tout ce que j'ai fait, et j'arrive pas à avancer, alors si au moins je peux éviter de ralentir tout le monde ce serait déjà ça. Tu t'es jamais dit qu'il y avait un truc qui clochait avec moi ? Tu t'es pas demandé pourquoi je souriais jamais, pourquoi j'avais si peu d'amis, pourquoi j'étais pas capable de faire quoi que ce soit de bien pour ceux que j'aime ?

Aimer. Ce mot si basique pour tout le monde sauf moi. Pourquoi résonne-t-il comme quelque chose d'inataignable alors qu'il est illustré partout et tout le temps ?

— Je suis désolée.

Ces paroles me semblent étrangères, comme si elles avaient étés prononcées par quelqu'un d'autre.

Rien n'avait de sens. Non. Aucun mot qui sortait de la bouche de la brune n'avait de sens pour Zoey qui clignait des yeux d'un air confus. Elle qui avait voulu s'enfuir se retrouvait une fois encore les pieds cloués sur le sol. Parce que la situation la dépassait. Avait-elle accusé la Serpentard de tous les maux de la terre ? Elle ne pensait pas. Or c'était ce que semblait penser sa camarade. Une blague ! Cela devait juste être une blague parce que sinon elle ne comprenait rien. Pas même une excuse pour son comportement et seulement du blabla qui tentait de la convaincre que son ancienne amie était mauvaise, un vrai monstre. La blonde ne savait plus comment réagir seulement, l'épuisement et la frustration ne faisaient pas bon mélange. Si elle voulait la pousser à bout alors ce serait réussit. Dans très peu de temps.

Parce que oui, ce n'était qu'excuses. Comment quasiment trois ans d'amitié pouvaient être balayé par des bêtises pareil. C'était un boulet alors non elle n'avait pas le droit d'être amie avec l'aiglonne. Idiotie. Paroles inutiles. Elle avait merdé au dernier match, c'était incontestable et merder n'était qu'un petit mot. Mais la verte aurait du s'excuser pour cela et se battre pour son amitié et non rejeter la faute sur son incapacité d'apporter du bonheur. La Poursuiveuse n'avait d'ailleurs jamais entendu pareilles excuses.

Les mains reposant sur ses hanches, l'ancienne préfète regardait à présent Erza d'un air sévère. Plus question de la laisser dire de telles ânerie ou alors ce serait sans sa présence.

-Ouais c'est ça ! Continue ! T'es la plus vilaine et la plus méchante de Poudlard ! Bouhou ! Cria presque la bleu et bronze, c'est vrai que j'ai détesté être amie avec toi ! Bon débarras ! C'est ça que tu veux entendre ?

Ses yeux fusillaient du regard Erza et elle fulminait. Trop c'était trop. Soit elle acceptait les choses comme elles étaient, soit la cinquième année continuait ses élucubrations et la Serdaigle la laisserait alors. Sinon, elle allait en secouer une.

-Enfin des excuses ! Railla la joueuse de Quidditch, tu crois pas que c'est ce que t'aurais du faire avant ? Au lieu de dire que t'es nulle ! Je sais plus ce que t'attends de moi Erza, moi j'en ai marre ! Va voir la psychomage je sais pas mais stop !

Ce n'était pas comme si elle pouvait faire quoi que ce soit, s'il était vrai que son ainé se sentait mauvaise alors qu'elle aille voir la psy. Ou qu'elle règle le problème comme elle le voulait tant qu'elle ne reprochait pas à la Née-Moldue d'avoir voulue de son amitié. Bientôt ce serait même de sa propre faute !