Zunair, Clément et Brynn avaient beau passer beaucoup de temps ensemble, ils n'étaient pas toujours ensemble. La preuve en était qu'en cet instant, ça n'était pas trois mais deux petits Poufsouffles qui se promenaient dans les couloirs en observant les tableaux. Les escaliers les avaient menés au quatrième étage - étage que Brynn ne parcourait guère que le temps de grimper plus haut ou de dévaler les marches plus bas, en général - et les deux enfants avaient pris cela comme un signe qu'ils se devaient d'explorer les environs.

Aussi - après avoir observé quelques paysages moutonnant, quelques portraits en train de dormir et un vieux sorcier ronchonnant - Clément et Brynn étaient-ils en train d'écouter un tableau qui semblait peint par petits rectangles accolés les uns aux autres et qui représentait semble-t-il la cousine de Perpetua Fancourt, l'inventrice du Lunascope. Du moins, c'est ce que la peinture revendiquait, à fort renfort de « Elle aurait jamais eu l'idée sans moi, ça j'vous l'dis, la marmaille ! La Lune, moi ça me connaît, f'pas croire ! ». Brynn lui avait demandé si elle ne lui manquait pas, la Lune, depuis le couloir où elle se tenait, et le portrait aux petits carrés s'était exclamé en réponse « Beh si pardi ! Va t'en donc dire à ton professeur d'Astronomie d'me mettre dans sa classe just'ment ! ».

Le première année n'avait pas vraiment envie d'aller demander une chose pareille à son professeur, surtout pour un tableau qu'il ne connaissait pas vraiment, mais il n'osait pas dire non de façon si frontale à la vindicative peinture. Aussi, il jeta un œil incertain à Clément, toujours près de lui. Ce dernier saurait-il mieux répondre que lui ? Était-il d'accord avec lui sur le fait que leur professeur n'avait pas l'air suffisamment tendre pour écouter une pareille requête ? Il était fort possible que oui, car leur dernier contrôle d'Astronomie ne s'était pas passé de la façon la plus fluide qu'il soit et Brynn en gardait quelques craintes de l'enseignant, qu'il n'était pas impossible que Clément partage.

Le petit garçon écouta la prise de parole de son camarade et allait y ajouter quelque chose lorsqu'un son lui fit dresser l'oreille. Presque littéralement, puisqu'il redressa la tête. Il n'écoutait plus ce qu'il se passait tout près de lui, désormais, concentré sur ce son, ce bruit lointain mais pas si lointain que cela. Était-ce de la musique ? Ou bien ses oreilles lui jouaient-elles des tours ? Voulant en être certain, il interpella son camarade :

« T'entends ça ? »

Qu'il l'entende ou pas, d'ailleurs, lui avait très envie de s'en rapprocher. Était-ce un tableau, qui s'improvisait musicien ? Ou bien un des habitant du château avait-il investi une salle de classe pour jouer d'un instrument ? Il y avait des instruments, à Poudlard ? La curiosité du petit garçon était largement piquée et il se devait désormais d'éclaircir ce mystère. N'en déplaise au tableau au dessus de lui qui réclamait toujours d'être amené dans la tour d'Astronomie.

@Zunair Sathi pour la mention !

Clément n'avait pas grand chose à faire à se moment là et déambulant donc par conséquent avec un poufsouffle dans les couloirs, pour une fois il n'était qu'avec Brynn.

Ils finirent par arriver à un étage qui lui était encore inconnu, il était encore une fois incapable de dire à quel étage il se situait mais il était persuadé d'une chose, ce n'est pas un couloir qu'il emprunte régulièrement. Brynn se mit à explorer le couloir. Ils regardèrent plusieurs tableaux avant d'en trouver un particulièrement bavard et Brynn entretient une courte conversation avec lui. Clément était quand à lui distrait et n’écoutait que d'une oreille quand il entendit le tableaux leur dire de demander au professeur d'astronomie de déplacer son tableaux dans sa salle. Clément n'était pas persuadé que le professeur serait ravi de les voir. La réputation de leur promotion avait dû prendre un coup dernièrement à cause des événements qui c'était déroulé avant le contrôle. Ils avaient d'ailleurs leur prochain cour et cela lui permettrait sûrement de se rendre compte de se que le professeur pensait réellement mais chaque chose en son temps. Il ne souhaitait pas se faire remarquer et il n'irait sûrement jamais demander au professeur d'astronomie de déplacer un tableaux, de toutes façon il ne reverrait pas tout de suite cette toiles et elle allait sûrement les oublier d'ici là. Il lui répondit donc :

- Oui mais je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des idées que nous pourrions avoir. Je ne pense pas que notre professeur nous porte dans son cœur donc autant éviter.

Après tout, il devait bien passer par la des fois donc elle n'avait qu'à lui demander elle-même. Pourquoi elle avait besoin d'élèves pour le faire, elle arrive bien à parler donc elle devrait pouvoir le faire.

Clément arrêta de s'intéresser et tableaux et entendit une mélodie qui venait d'un peu plus loin. Brynn lui demanda si il l'entendait et Clément acquiesça. Le jeune garçon fit un pas en direction d'où provenait le son en ignorant totalement la plainte de la statue. La musique lui manquait, ça ne servait à rien de se le cacher. Il ne savait pas qu'il y avait des instruments dans le château après il n'avait pas réellement cherché à en voir. Mais si il y en avait à disposition, ça ne pouvait que l'intéresser. Il demanda à Brynn :

- On va voir ce que c'est ?

Il ne savait pas trop ce qui produisait ou plutôt qui produisait cette musique mais ça l'intéressait. Il réfléchit et se dit qu'à tout moment, c'était juste un tableaux, ce qui ne serait en aucun cas étonnant car les tableaux avait chacun leur occupation et se ne serait pas étonnant qu'il y en ai qui pratique la musique.

Pour une fois, son esprit aventureux prenait le dessus et il espérait une réponse positif du deuxième poufsouffle.

482 mots
@Brynn Wathen @Logan Erskine désolé pour le retard

C'était une journée pluvieuse, et l'ennui gagnait irrémédiablement Azraël. Il n'avait pas cours, pas de devoirs urgents non plus, et au vu de la météo, il n'avait pas envie de se risquer dehors. Il avait tenté de s'installer dans l'un des fauteuils douillets de la salle commune de Gryffondor avec un bon livre, mais à cause de l'averse, elle était bondée d'élèves en train de discuter, de rire, ou de jouer, ce qui l'empêchait de se concentrer sur sa lecture.

Azraël jeta un nouveau coup d’œil par la fenêtre, pour se rendre compte que la pluie tombait encore plus intensément qu'avant. Il poussa un soupir, referma son livre et le posa sur une table, puis s'extirpa de son fauteuil. Il valait mieux aller faire un tour dans le château plutôt que de rester là à ne rien faire.

Lorsqu'il sortit de la salle commune, le château lui parut sombre. Le ciel était si nuageux que la lumière qui filtrait par les fenêtres était étrangement grisâtre. Il frissonna. Il faisait froid entre les murs de pierre, et il se demanda si pour une fois, il n'aurait pas mieux fait de rester au chaud dans son dortoir.

Chassant cette pensée de son esprit, il continua son chemin à la lueur des torches fixées aux murs, qui s'éclairaient sur son passage. Il empruntait au hasard des couloirs déserts qu'il ne connaissait pas, dans l'espoir de tomber sur de nouveaux endroits à explorer, comme il l'aimait tant.

Sans trop le remarquer, Azraël finit alors par se retrouver au quatrième étage, qu'il connaissait très peu. Il continua à avancer, mais il se sentait seul. Généralement, il explorait Poudlard et ses alentours en compagnie de quelqu'un, car il trouvait cela plus amusant et enrichissant, alors en cet instant plus que jamais, il aurait aimé avoir un ami avec qui déambuler dans les couloirs, en quête de nouveaux mystères. Il frissonna à nouveau. Il faisait de plus en plus froid, et il regrettait amèrement de ne pas s'être mieux couvert. Décidément, c'était loin d'être sa meilleure exploration.

Il passa l'angle d'un couloir en songeant qu'il ferait mieux de rentrer, mais alors qu'il s'apprêtait à rebrousser chemin à contrecœur, il se figea. Il venait d'apercevoir de la lumière sous une porte, au bout du couloir. Retrouvant son enthousiasme habituel, il s'avança vers la porte et colla son oreille contre le bois. Pas un bruit, ça ne devait donc pas être une salle utilisée pour un cours ou un club, mais alors à quoi pouvait-elle bien servir ?

Porté par sa curiosité, Azraël toqua à la porte. Pas de réponse. Il toqua une deuxième fois, plus fort, puis une troisième fois, mais toujours sans succès. Le cœur battant dans sa poitrine, il se décida donc à entrer dans la pièce. Lorsqu'il ouvrit la porte, l'exclamation de surprise « Wow ! Ça alors ! » lui échappa.

Il se trouvait à présent dans ce qui semblait être une immense salle de musique, ou de répétition. La pièce était chaleureusement éclairée par de petits globes de lumière flottant dans les airs, ce qui tranchait avec l'ambiance glaciale que venait de quitter Azraël.

Il balaya du regard l'ensemble de la salle. Lorsque ses yeux se posèrent sur sa droite, son cœur loupa un battement, et un immense sourire apparut sur son visage. Une grande scène se trouvait là, et en son centre trônait fièrement un sublime piano à queue.

Azraël se retourna et scruta de nouveau la pièce avec perplexité. Il trouvait étrange qu'il n'y ait personne, surtout par ce temps, et cela lui faisait se demander s'il avait le droit d'être là et d’utiliser les instruments. Peut-être fallait-il une autorisation particulière ? Mais après tout, bien que déserte, la salle était ouverte et éclairée, alors il supposa que sa présence était autorisée. Et puis dans le pire des cas, il se ferait gronder ou on lui donnerait une retenue, ce qui n'était pas cher payé pour pouvoir jouer sur un tel piano.

Le cœur battant de plus belle, il s'approcha du piano, en fit le tour avec émerveillement, puis s'assit avec délicatesse sur le banc. Il s’agissait réellement d’un piano magnifique, Azraël n'avait jamais eu l'occasion de jouer d’un tel instrument. Faire du piano lui manquait, et en allant à Poudlard, il avait eu peur de perdre toutes ses années d'entraînement, mais savoir qu'il pourrait finalement jouer de son instrument préféré le rassurait grandement. Finalement, il ne regrettait plus du tout d’avoir quitté sa salle commune, bien au contraire.

Azraël posa ses doigts fébriles d'émotion sur les touches, prit une grande inspiration, puis se mit à jouer. Le son était parfait, plus beau encore que le piano lui-même. Chaque note était un bonheur à écouter, et la mélodie qui jouait emplissait toute la salle, plus pure et plus puissante qu'elle ne l'avait jamais été. Azraël la sentait vibrer au travers de chacune des cellules de son corps, et il se laissa porter par l’enivrante musique que ses doigts produisaient. Il renifla. Les larmes lui étaient montées aux yeux. En cet instant, il aurait aimé que ses parents et son frère puissent être à ses côtés.

L'envie de Clément devait faire écho à la sienne, puisqu'il lui proposa presque aussitôt d'aller voir d'où provenait le son, faisant monter un sourire le visage de Brynn. Aussi, saluant le supposé tableau de Perpetua Fancourt d'un petit « Au revoir Madame ! », ce dernier se mit à trottiner en direction du son, qui grandissait à mesure qu'ils s'en approchaient. Est-ce que c'était du piano, qu'ils entendaient ?

Les deux enfants ne mirent pas si longtemps à atterrir devant une porte entre-ouverte, d'où s'échappaient quelques volutes musicales. C'était une simple salle, au milieu du couloir, gardée par une porte qui ne laissait pas tant supposer qu'elle était différente d'une salle de classe. Néanmoins, si c'était une salle de classe, ça ne pouvait être que la classe d'une des matières qu'ils n'avaient pas encore. Et il ne savait pas laquelle pouvait bien impliquer de la musique.
Intrigué mais hésitant - avaient-ils le droit d'être ici ? - Brynn s'approcha de la fente pour observer l'intérieur de la pièce, avant de se reculer, légèrement intimidé.

« Il y a un piano à l'intérieur » murmura-t-il à son camarade, avant de le laisser passer voir à son tour « mais je vois personne. »

Plus qu'un piano, la salle était surtout remplie de petits globes lumineux, comme si de petites étoiles avaient poussé dans la pièce. De grosses petites étoiles. De petites grosses petites étoiles. Enfin, cela ne ressemblait pas à des étoiles : ni à des petites étoiles dans le ciel, ni à de grosses étoiles dans l'espace, néanmoins cela ne l'empêchait pas d'avoir l'impression de se retrouver au milieu d'un ciel étoilé, à écouter un piano enchanté jouer. Y avait-il des pianos, dans le ciel ? Sans doute pas, la constellation du piano céleste ne lui disait rien du tout.

Le jeune gallois n'avait rien vu de plus que ces globes et le piano, en observant la pièce. Son regard avait été absorbé par ces deux éléments, en même temps que ses oreilles l'étaient par la mélodie qu'on entendait. Pourquoi y avait-il un piano sans pianiste performant sur une scène au milieu du quatrième étage de Poudlard ? Est-ce qu'il y avait un public de l'autre côté de la porte, qu'il ne pouvait distinguer ? Est-ce qu'il y avait un pianiste, mais un tout petit qu'on ne pouvait pas voir ? Est-ce que la musique servait à quelque chose ? Est-ce que c'était elle qui faisait apparaître ces globes en l'air par quelques mécanisme magique ? Est-ce qu'il y avait des cours d'arts magiques, à Poudlard ? C'était là beaucoup d'interrogations pour peu de réponses et Brynn brûlait de s'approcher un peu plus pour essayer d'y répondre.

« Tu crois qu'on a le droit de rentrer ? » chuchota-t-il donc à Clément près de lui.

Clément fut ravi que son camarades de Poufsouffle ait lui aussi envie de voir d'où provenait se son. À la suite de Brynn il dit au revoir au tableau .

Le jeune Poufsouffle se mit à suivre le deuxième garçon qui était parti le premier en direction de la mélodie. Au fur et à mesure qu'ils avançait vers celui-ci, Clément reconnaissait l'instrument d'où il devait provenir. Un piano ? Le jeune garçon ne savait pas qu'il y en avait dans Poudlard.

Ils finirent par arriver devant une porte entrouverte. Clément regarda la salle. Elle était très simple. Avant qu'il ne puisse regarder mieux l'intérieur, Brynn lui dit qu'il y avait un piano à l'intérieur. Il était maintenant certain que c'était de la que s'échappait la mélodie. La question maintenant c'était qui est ce qui en jouait, un élève, un fantôme, un adulte ou alors le piano jouait tout seul. Ils étaient dans une école de magie, tout était possible.

Comme Brynn, Clément ne voyait personne. Il était peut-être derrière le piano mais il n'en était pas sûr. Il lança un timide :

- Il y a quelqu'un ?

Mais sa voix était recouverte par la musique. Il recula d'un pas, il n'avait pas vraiment de raison de le faire mais peut être que ça allait l'aider à réfléchir. Brynn lui demanda si il avait le droit de rentrer. Il n'en savait rien mais il voulait avoir la réponse à ses questions. Il lui répondit :

- Je ne sais pas mais j'aimerais aller voir si quelqu'un joue de se piano ou si il n'y a personne. De toute façon personne n'en saura rien je pense.

En tout cas il éspérait. Il s'avança vers la porte et réfléchit longtemps avait de rentrer dans la salle. Il fit tout de même un pas un avant et la regarda de l'intérieur, la salle était grande. Le piano n'était d'ailleurs pas le seul instrument présent. Il y en avait de tout genre, même certains que le Poufsouffle ne reconnaissait pas. Il y avait aussi un bureau avec des pile de feuilles dessus un une partie e la salle était presque vide à part de quoi s'asseoir. Il se retourna vers l'endroit où se trouvait son camarades. Il ne savait pas qu'un tel endroit existait dans Poudlard. Il lui demanda :

- Tu savais qu'il y avait une salle comme celle-ci dans le château ?

Lui venait de le découvrir et il était étonné. Le piano continuai de jouer mais sur le moment se n'était plus sa priorité. Il se rapprocha d'un mur ou il se trouvait des instruments et commença à les compter. Il y en avait vraiment beaucoup. Il se retourna et regarde piano. Il y avait un Griffondor qui en jouait. Clément se rappela que c'était à la base pour cela qu'il était entré dans la salle.

@Brynn Wathen @Azraël Aquila

Azraël se sentait vraiment apaisé d'avoir trouvé ce piano et de pouvoir y jouer. Lorsqu'il avait posé ses doigts sur les touches, il n'avait pas vraiment réfléchi à la musique qu'il souhaitait jouer, elle lui était plutôt venue instinctivement. Toutefois, il n'avait pas été étonné d'entendre ses doigts composer les premières notes de la musique Timelapse de Michael Logozar, qu'il connaissait si bien qu'il aurait pu la jouer les yeux fermés sans la moindre difficulté, et qu'il jouait si souvent pour ses parents et son frère il y a encore quelques mois. Sa famille lui manquait vraiment terriblement.

Tandis que la fin de la musique approchait et qu'il était si paisible, Azraël commença à ressentir une étrange sensation. Bizarrement, il avait l'impression de ne pas être totalement seul. Il avait appris à se fier à son instinct, aussi jeta-t-il rapidement un coup d’œil vers la porte de la salle, mais de là où il était, il ne pouvait voir personne.

Il continua cependant à jouer, tentant d'ignorer l'inquiétude qui commençait à monter en lui. Et si c'était un professeur ou le concierge qui venait pour lui faire des remontrances ? Et si, au final, il n'avait pas du tout le droit d'être là ? Mais ces interrogations lui paraissaient dérisoires par rapport à la dernière question qui lui vint à l'esprit, lui assénant un coup en plein cœur. Et si, après avoir cru qu'il pourrait passer sept années à Poudlard tout en pouvant jouer du piano, on venait en fait lui interdire l'accès à cette salle, le privant ainsi de l'un de ses plus précieux exutoires ?

Azraël serra les dents et, de nervosité, se mit à jouer légèrement plus vite. Il jeta un nouveau coup d’œil en direction de la porte, mais il ne vit rien de plus que la première fois. Finalement, peut-être avait-il rêvé. Pourtant, il lui avait même semblé entendre une ou plusieurs voix, qui auraient été couvertes en grande partie par le son du piano. Il avait l’ouïe plus fine que la moyenne, il lui semblait donc un peu étrange d'avoir eu une hallucination auditive, mais il s'efforça de penser à autre chose. Après tout, si quelqu'un était entré dans la salle, il finirait bien par se manifester.

Sans s'en être rendu compte, Azraël était arrivé au bout du morceau. Il joua les dernières notes avec un léger pincement au cœur, puis la musique cessa. La salle lui parut alors anormalement silencieuse, tout à coup. D'un geste vif de la main gauche, sa main droite étant restée immobile à quelques millimètres au-dessus des touches du piano, il essuya ses yeux où perlaient encore quelques larmes.

Cela ne faisait que quelques secondes qu'il avait cessé de jouer, mais il voulait déjà reprendre. Il se reconcentra donc immédiatement sur le piano, mais alors qu'il s'apprêtait à jouer une nouvelle musique, il s'interrompit. Il y avait bel et bien quelqu'un dans la salle, il le voyait à présent ! Il s'agissait d'un Poufsouffle qui semblait avoir le même âge que lui, à en juger par sa corpulence.

Était-il seul ? Que venait-il faire ici ? Voulait-il jouer sur le piano qu'Azraël était en train d'utiliser ? Avait-il entendu Azraël jouer ? L'avait-il vu s'essuyer les yeux ? Pourquoi ne s'était-il pas manifesté plus tôt ? Tant de questions l'assaillaient, mais pour le moment, il ne pouvait avoir de réponse à aucune d'entre elles.

Azraël ne savait pas s'il fallait engager la conversation, car il trouvait curieux que le Poufsouffle ne l'ait pas encore fait, mais d'un autre côté, maintenant qu'il l'avait vu, il ne pouvait pas agir comme s'il n'était pas là. Il lui lança donc d'une voix mal assurée et encore enrouée d'émotion : « Euh... Salut ! » . Il se racla la gorge, puis reprit d'une voix plus claire. « Si tu veux jouer du piano je peux te le laisser, mais j'aimerais jouer encore quelques morceaux si tu es d'accord... »

Clément avait beau être timide, il était en ce moment là plutôt audacieux, s'il en croyait la question qu'il venait de poser à travers la salle, n'hésitant pas à interrompre un possible récital. Néanmoins, si quelqu'un l'entendit, la musique ne s'arrêta pas et le jeune anglais finit par rentrer, assurant que personne n'en saurait rien. Si Brynn n'était pas certain de cela (après tout s'il y avait quelqu'un dans la salle, il en saurait forcément quelque chose), il se résolut tout de même à entrer, lui aussi, lorsqu'il vit que nulle voix ne s'élevait contre la présence de Clément dans la salle.

C'était une grande salle de musique, avec une scène, un grand piano, des instruments posés sur le sol, un bureau solitaire de l'autre côté de la salle et tout plein de globes lumineux, en dessous desquels il marchait, timidement et un peu impressionné, suivant vaguement son camarade. Il n'aurait pas pensé qu'il pourrait trouver une telle salle à Poudlard et - n'ayant jamais pratiqué lui même d'instrument - il se sentait vraiment en terrain inconnu. D'ailleurs, lorsque Clément lui demanda s'il savait que cette salle existait, il hocha silencieusement la tête, de gauche à droite, pour signifier son ignorance.

Admirateur mais un peu gauche, le petit garçon resta finalement où il était, tandis que son ami, plus téméraire, grimpait sur la scène pour observer les instruments. De là où il était, il ne voyait pas de pianiste, caché derrière le piano et, alors qu'il hésitait à se déplacer, intrigué de savoir si le piano était magique mais un peu inquiet à l'idée que le détenteur du bureau solitaire ne soit en fait en train d'y jouer, il se rendit compte que Clément, lui, avait fait fi de son hésitation, fixant la partie du piano qu'il ne voyait pas.

Partie qui soudainement se mit à parler, faisant sursauter Brynn, qui ne s'y attendait pas. C'était une voix d'enfant, qui n'avait pas l'air si assurée que cela, alors le jeune Poufsouffle se sentit subitement soulagé : ça n'était pas un professeur, et visiblement ils avaient même le droit d'être ici, et de jouer, puisque l'enfant leur proposait de prendre sa place. Aussi, désormais curieux, il se déplaça en trottinant jusqu'à apercevoir la chevelure blonde du pianiste, tourné vers son camarade de dortoir.

« Tu joues bien. » se sentit-il obligé de lui signifier.

Et c'était après tout vrai. Même si les deux enfants se seraient sans doute approchés aussi s'il ne jouait pas bien, ils avaient tout de même été attirés par sa musique comme par du miel, et Brynn était vraiment très impressionné de voir que c'était ce garçon pas bien grand qui avait créé toute cette musique qu'il avait auparavant admiré.

Brynn le suivi quand il entra dans la salle et il nia quand il lui demanda si il connaissait l'existence de la salle. Il faudrait que le jeune Poufsouffle enquête, cette salle l'intrigait. Il devait sûrement avoir mention d'une salle pleine d'instruments dans un livre sur Poudlard. Il regarderait un jour voir même le soir même.

[...]

Le piano s'arrêta et le Griffondor le remarqua. Il le salua d'un ton mal assuré. Il ne semblait pas avoir vu Brynn. Il lui dit que si il voulait jouer du piano il pourrait mais après. Jouer du piano, ce n'était pas venu à l'esprit du jeune garçon que les instruments était laissé à disposition des élèves pour qu'il puissent jouer mais maintenant ça lui paraît logique. Il allait prendre la parole mais son camarade le devança.

- Tu joues bien.

C'était en effet une évidence, le jeune pianiste jouait très bien, c'était en partie pour cela qu'ils étaient venus ici. Clément acquiesca pour montrer qu'il était d'accord et il prit à son tour la parole :

- Je n'ai pas spécialement envie de jouer. On est tombé sur cette salle un peu par hasard. On était dans le couloir et on t'a entendu jouer et on est venu voir. En tout cas c'est bien vrai, tu joue super bien.

Clément rejoint Brynn et regarde le pianiste plus attentivement, il arrive à déduir qu'il doit être lui aussi de première année, même si les apparence sont parfois trompeuses, Clément était toit de même sûr que c'était un élève. Ce qui était une bonne nouvelle il n'allait pas se faire punir. Il se rendit soudain compte de l'audace qu'il avait fait preuve au paravent en entrant dans la salle. La curiosité pouvait parfois être positive, il faudrait que le jeune Poufsouffle essaye plus souvent.

La question que le garçon se posait maintenant était qui est ce pianiste. Un Griffondor, ça se voyait à sa tenu, un élève c'était sûr mais pour son nom et son prénom il lui était impossible de les deviner. Comment avait-il eu connaissance de cette salle ? Est-ce qu'un professeur lui en a parlé ? Et ce qu'il faut une autorisation pour venir ? Les questions se bousculaient dans la tête de Clément. Mais il en avait beaucoup trop pour toute les poser. En tout cas là curiosité s'éloignait et le jeune garçon commençait à douter de ses actes. Il n'était pas courageux très longtemps mais c'était fait il ne fallait pas, pouvait pas revenir en arrière. De plus ça signifierait laisser son ami seul et il n'était pas sûr que Brynn le prendrait bien.

Il essaya de montre aucun signe de ses doute et ne bougea pas. Le jeune Griffondor avait l'air aussi à l'aise que lui et puis il verrait bien.

@Arzaël Aquila
@Brynn Wathen

Alors qu'Azraël venait de s'adresser au garçon qui se trouvait non loin de lui, un deuxième enfant, visiblement un Poufsouffle lui aussi, apparut dans son champ de vision. Il ne paraissait pas plus âgé que l'autre garçon, ce qui laissait présager que tous deux devaient être amis. Après tout, s'ils se côtoyaient au quotidien en partageant le même dortoir et en assistant aux mêmes cours, il était fort probable qu'ils soient devenus proches l'un de l'autre.

Le garçon qui venait de se manifester adressa un compliment à Azraël, qui se sentit instantanément rougir. Cela faisait déjà un moment qu'il ne s'était pas produit devant des inconnus, et il était donc plaisant pour lui de s'entendre dire qu'il jouait bien.

« M... merci beaucoup ! » bredouilla le Gryffon.

Azraël était encore un peu sonné par cette soudaine apparition. Il se sentait d'autant plus confus qu'il n'était pas fréquent pour lui de se sentir intimidé de cette manière, surtout que les deux Poufsouffle avaient l'air amical. Il fallait qu'il reprenne contenance. Il prit une grande inspiration, ferma les yeux l'espace d'une seconde, puis expira tout l'air emmagasiné dans ses poumons. Lorsqu'il rouvrit les paupières, il se sentait déjà plus paisible.

Le premier garçon qu'il avait aperçu prit alors la parole, offrant à son tour un compliment à Azraël, dont les joues se colorèrent aussitôt d'un rouge encore plus prononcé qu'auparavant.

« Oh merci, vous êtes vraiment gentils ! Je suis content que la musique vous ait plu. Moi aussi j'ai trouvé la salle par hasard, je suis même pas sûr d'avoir le droit d'utiliser le piano, mais comme c'était ouvert... » répondit-il.

Maintenant qu'il avait assimilé l'imprévu de la situation, Azraël se sentait nettement plus détendu. Son habituelle curiosité refaisant surface, il observa quelques instants les deux garçons. Puisque l'émotion était passée, il put se rendre compte que finalement, il les avait déjà croisés dans des couloirs et même dans des cours, ce qui lui donnait la confirmation qu'ils étaient bien en première année eux aussi. En revanche, il ne parvenait pas à se souvenir de leurs noms, mais pour régler ce problème, il prit d'instinct l'initiative de se présenter à eux.

« Moi c'est Azraël ! Je suis en première année, et d'ailleurs je crois bien qu'on est ensemble dans certains cours. »

Tout en tendant une main amicale aux deux Poufsouffle, il repensa à ce qu'avait dit le deuxième garçon. Apparemment, ils avaient été attirés dans la salle par le son du piano... Il espérait que la musique ne s'était pas propagée trop fort dans le château. Mais pourquoi la pièce n'était-elle pas insonorisée ? Azraël trouvait cela curieux, jusqu'à ce qu'il se rappelle qu'à cause du choc provoqué par la découverte de la salle et de ses instruments, il avait oublié de refermer la porte derrière lui. Le mal étant déjà fait, il n'avait cependant plus qu'à croiser les doigts pour ne pas avoir d'ennuis, mais après tout, selon lui, le son d'un piano ne représentait pas la plus atroce des nuisances.

En tout cas, chose étrange, ses camarades s'étaient retrouvés dans cette pièce par hasard, tout comme lui. Pourquoi donc personne n'était-il au courant de l'existence d'une salle de répétition à Poudlard ? Azraël n'en avait pas entendu parler une seule fois depuis qu'il était arrivé au château, ce qui lui paraissait insensé au regard de l'importance qu'il accordait à la musique.

Le jeune Gryffondor posa une nouvelle fois un regard curieux sur les deux garçons. Est-ce que l'un d'eux savait jouer d'un instrument, ou peut-être chanter ? Le brun à qui il avait proposé de laisser le piano n'avait pas dit qu'il ne savait pas en faire, mais plutôt qu'il n'en avait pas envie, ce qui pouvait représenter un indice. Quant à l'autre garçon, il n'en savait rien. En revanche, ce dont il était certain, c'était que le seul moyen d'être définitivement fixé était de leur poser directement la question.

« Vous faites de la musique, vous ? » demanda-t-il alors en offrant un sourire au deux Poufsouffle.

Le petit garçon à la chevelure blonde n'était pas totalement étranger à Brynn, et - tandis que Clément lui répondait - le première année cherchait dans sa mémoire d'où il le connaissait. L'avait-il simplement aperçu au détour d'un couloir ou bien était-il en cours avec lui ? Il était plus probable qu'il ait cours avec lui, pour qu'il ait retenu ses traits, mais puisqu'il n'arrivait pas à mettre un nom sur son visage, il n'en était pas tout à fait certain.

Cependant, le rouge et or répondit rapidement à son interrogation lorsqu'il se présenta comme étant élève en première année : il l'avait donc bien vu en cours. La main soudainement tendue vers eux le rendit néanmoins un peu confus et il ne put s'empêcher de tourner la tête vers Clément, un brin interrogatif, avant de reposer le regard sur Azraël. Il avait déjà vu les adultes s'échanger des poignées de main mais - en général - lui avait surtout le droit à une main dans les cheveux, accompagnée d'une salutation contenant le mot bonhomme. Jamais, en revanche, il n'avait vu d'enfants se serrer la main.

La main, pourtant, tendue vers eux à la verticale, semblait bel et bien en attendre une autre. Aussi, le jeune Poufsouffle fit-il un pas supplémentaire avant de la saisir, avec un peu d'hésitation : même s'il trouvait cela étrange, il ne voulait pas laisser le geste du garçon sans réponse.

« Moi c'est Brynn. »

Après un pas en arrière un peu gauche, Brynn fit un sourire timide au rouge et or. Dans d'autres circonstances, il aurait trouvé cette interaction bizarre, mais - encore sous le charme du piano - il était curieux de ce camarade qu'il découvrait. C'était tout de même drôle, Poudlard. Il y avait tout le temps du monde, partout ; c'était presque impossible d'être seul et, pourtant, il avait la sensation de ne connaître personne. Perdu dans une foule trop grande pour lui et des espaces toujours collectifs, le jeune gallois avait l'impression qu'il ne pourrait jamais vraiment se faire à toutes ces individualités foulant les pierres du château. Néanmoins, cette individualité là, qui jouait si bien du piano, il voulait bien apprendre à la connaître.

Secouant négativement la tête, en réponse à la question de son camarade - il ne faisait en effet pas de la musique présentement, puisqu'ils étaient en train de parler, et il n'en avait jamais fait - il se mordit la lèvre avant d'ajouter, comme si cela pouvait rattraper le manque :

« Mais j'aime beaucoup la chorale, avec les crapauds !»

Les crapauds, en effet, remportaient totalement son adhésion. Sans doute plus encore que la musique.