Augustin faisait preuve d'une telle confiance en lui, il en débordait peut-être même trop, faisant presque de lui quelqu'un que l'on qualifie de présomptueux. Le première année ne savait pas s'il se rendait compte de ce que c'était de créer un sortilège, et encore plus tout seul... Il voulait bien l'aider, là n'était pas la question, mais sans quelqu'un d'expérimenté c'était plus une perte de temps qu'autre chose. Il en était persuadé et l'idée d'en parler à un adulte lui vint alors à l'esprit.

- D'ailleurs, t'as pas demandé à un professeur avant de venir à la bibliothèque ? J'suis sûr que Miss Priddy trouverait une solution pour ta photo... fin' le truc que t'as dit là. Elle doit bien connaître tous les sortilèges du monde entier si elle est professeur de sortilèges, tu crois pas ?

Le geste qu'il fit par la suite ne passa pas inaperçu auprès de l'autre Serpentard - ou plutôt ne lui passa pas sous le nez - comme il avait pu le prévoir, ou enfin presque. Il ne pensait pas du tout à ce que ce dernier le prenne de cette façon et sans s'y attendre, il se retrouva avec une main lui couvrant la bouche. Son rire s'étouffa rapidement sous la paume de la main, faisant de lui comme une victime du sortilège de mutisme. Il essaya de convaincre Augustin de le lâcher mais rien n'était compréhensible pour que le garçon ne le relâche. Percival fut donc forcé d'écouter sa réprimande jusqu'au bout, étant bien trop faiblard pour s'en sortir de la manière forte. Il réussit finalement à dégager la main de son ami avec la sienne mais, n'étant pas resté calme et s'étant débattu tout du long, il prit de longues secondes à reprendre son souffle, les mains sur les genoux. Il finit par se redresser et, les paroles d'Augustin se répétant en boucle dans sa tête, il comprit sa bêtise et décida de lui présenter ses excuses.

- Je... Dé-désolé pour ça..., marmonna-t-il en se grattant l'arrière du crâne, le regard dirigé vers les livres. J'sais pas qui m'est passé par la tête...

N'ayant pas l'habitude de faire des excuses, celles-ci devaient très certainement manquer de naturel et pourtant, Percival les pensaient sincèrement. Augustin avait raison, qu'est-ce qu'il ferait s'il se faisait bannir de la bibliothèque ?

- Par contre fait plus jamais ça ! ajouta le noiraud en levant l'index, son visage tout d'un coup très sérieux. J'déteste qu'on me touche comme ça...

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Après avoir lâché son vis-à-vis, Augustin afficha un petit sourire moqueur. Son camarade avait voulu jouer au plus fin, mais n'avait pas bien pris en compte la situation. L'anglais présenta ses excuses à l'écossais qui parurent honnête, mais inhabituelles.
Augustin aimait les gens fiers et qui avaient du cran, et c'est pour cela qu'il respectait Perceval.
Ce dernier somma néanmoins au petit serpent blanc de ne plus le toucher de cette manière, prétextant qu'il détestait cela.

- Doucement caféine, je viens de te sauver la mise et c'est comme ça que tu me remercies? ricana-t-il affectueusement.

- Mais d'accord, je ferais attention à ne pas te toucher si tu détestes ça. Compte sur moi Percy.

Puis il se ressaisit et fixa son ami en continuant :

- Mais on divague dis moi, on cherchait un livre à la base mais je suis pas sûr qu'on trouve quelque chose qui puisse m'aider. Et si on cherchait ce pour quoi tu étais venu à la base? Non, parce que je doute fort que tu sois venu chercher un remède contre les limaces...

Augustin maîtrisait les techniques de combat rapproché malgré son faible gabarit : il avait passé son enfance à se battre contre des enfants moldus, et cela avait fortement contribué à alimenter sa haine envers ces derniers. Les seules choses qu'il tolérait des Moldus étaient leurs insultes, qu'il trouvait très fortes, et le football, qu'il trouvait réellement virtuose, si ce n'est plus que le Quidditch. Autrement, il les détestait profondément.

Le sérieux qu'il mit sur son visage et dans ses paroles avait dans un premier temps été prit à la rigolade par Augustin, mais ce dernier comprit et lui promit de ne pas recommencer dans le futur. Le première année appréciait le sérieux et le respect que son ami avait pour lui, comme le fait de prendre à la rigolade la plupart des choses.

- T'es bête ou quoi, je l'ai déjà mon li-... Nom d'un strangulot, où est-ce qu'il est passé ? s'étonna le serpent en constatant qu'il n'était pas sous son bras.

Il se mit alors à tournoyer sur lui-même, les yeux scrutant les environs à la recherche de la couverture noire qu'il avait trouvé de mauvais goût, avant qu'il ne croise son camarade. Il retrouva finalement le bouquin dans l'étagère après quelques secondes d'inquiétude, le soulevant dans les airs en signe de victoire.

Après cela, le noiraud décida de revenir sur ses précédentes paroles afin de rectifier le tir sur .

- Et pour en revenir sur c'que j't'ai dit avant, je déteste pas le simple fait qu'on me touche hein ! Me faire une tape dans le dos ou serrer la main de quelqu'un ça va, c'est plutôt quand c'est un peu trop..., il chercha un mot pour définir ses pensées mais n'en trouva pas, un peu trop.

Il haussa les épaules à la fin de son explication, comme pour dire qu'il ne savait pas trop pourquoi il était comme ça.

- Bon on y va alors ? lui demanda-t-il, s'apprêtant à emboiter le pas. À c'qu'y parait, y'a une cérémonie dans le Parc dans pas longtemps j'crois, pour la Guy Fawkes Night justement, il lui montra la couverture du livre. Si tu veux on peut aller y faire un tour avant le repas, fin' si ça t'intéresse ?

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Le petit serpent blanc s'amusa de la surprise que Percival perçut lorsqu'il retrouva son livre, quelques étagères plus loin. Augustin ne savait pas si c'était dans la nature de son camarde d'être étourdi, ou s'il l'avait juste troublé avec ses remarques.

- Heureusement que c'est pas ta baguette, ou quelque chose de plus important que t'oublies, tu feras gaffe à l'avenir au moins! ricana-t-il avant d'observer ce que son ami lui montrait : le titre de la couverture du livre.

Il avait raison, le jour d'aujourd'hui était bien une fête, ou du moins une commémoration, et il y avait selon les dires du noiraud, une cérémonie dans le parc. Il reprit son sérieux car il n'en savait pas beaucoup sur la journée qui était célébrée ; étant curieux, il serait désireux de se rendre avec Percival dans le parc pour en apprendre plus sur son camarade, et sur la commémoration.

Il lui répondit alors d'un ton légèrement moqueur :

- Disons que je dois venir avec toi pour te défendre, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Imagine qu'un chasseur Moldu te prenne pour un mouton noir d'Écosse de loin, et te tires dessus par erreur?

Il rigola et appuya la remarque saugrenue de l'anglais concernant le fait qu'il n'aimait pas tropetre touché en lui effleurant le dos d'une manière évidemment exagérée avant de lui sourire.

- Je te charries, ça me va ! Allons-y.

- Tss... c'est complètement différent, j'fais toujours très attention à mes affaires ! rétorqua le préadolescent d'une mine boudeuse en voyant le rire de son ami.

Comment pourrait-il oublier sa baguette, ce n'était pas du tout la même chose qu'un livre. Il l'avait en permanence sur lui à portée de main dans la poche intérieure de sa robe - voir son pantalon si il portait autre chose. Même quand il dormait elle ne trainait pas trop loin. Et puis si jamais il devait s'en séparer quelques minutes, comme en prenant sa douche par exemple, son catalyseur ne restait pas très longtemps seul sans sa gentille et douce compagnie.

L'autre serpent sortit une phrase bizarre en guise de réponse, parlant de moldu et de mouton noir. Même si il était plutôt friand de l'humour en général, Percy ne comprenait pas trop où il voulait en venir avec sa blague. Il s'apprêta à lui répondre quand il sentit la main d'Augustin lui toucher la colonne vertébrale. Son dos se creusa instantanément et le noiraud fit un petit bond de surprise avant de se retourner et faire face au petit blagueur. Son visage était crispé mais il connaissait bien le garçon pour savoir qu'il avait fait ça pour rigoler, c'est pourquoi il lui fit un sourire gêné en marmonnant un semblant de rire dans ses dents. Il espérait cependant que cela ne se reproduise plus dans le futur, lui qui avait bien accepté d'arrêter de le taquiner en l'appelant "Gugus" à sa demande.

- J'attends qu'tu me présentes un moldu qui peut v'nir se promener tranquillement par ici d'abord, après on en rediscutera de ta protection..., réfuta-t-il en insistant sur son dernier mot le sourire aux lèvres.

Percival prit ensuite les devants, son livre bien sous son bras, et prit la direction du comptoir du bibliothécaire qu'il espérait moins bondé à présent. Il avait hâte d'aller voir l'extérieur du château pour constater ce qu'avait pu organiser le personnel pour la célébration.

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