J'avais vaguement écouté le cour, préférant me concentrer sur la sortie. Ou plutôt sur la sortie des autres. Car si je mis plus de temps que d'habitude pour ranger mes affaires ce n'était pas juste pour m'amuser. Il fallait que je parle à Mr. Charleston. Et sans être dérangé c'est mieux. Pourtant, une fois la serre presque vide de tout élève, je senti mon courage s'envoler. J'avais beau me répéter en boucle "il ne va pas te manger", l'enfant en moi ne cessait de répliquer "et si il à faim ?". Et dire que je suis un Gryffondor après ça. Aller Lyam bon sang ressaisi toi ! En plus c'est ton directeur de maison, quel intérêt il aurait à te manger ? Enfin c'est sûr que pour me coller en retenue ça posera pas de problème, et même si j'avais entendu dire que les retenues du professeur de botanique sont plutôt laxistes, c'est surtout la réaction de mes parents qui m'inquiète. Le jour où ils apprendront c't'affaire je suis bon pour le sous sol. Sans mauvais jeux de mots. Avec un peu de réflexion, il suffit de tourner ma phrase dans un certain sens, toujours sans jeux de mots, et peut-être que ça fait pas trop grave. Peut-être.
Quoi qu'il en soit, le temps passe vite lorsqu'on réfléchit et la dernière personne venait de quitter la serre. Plus moyen de ce défiler. Je fis quelques pas en direction du professeur, rassembla les morceaux de courage qu'il me restait et lui demanda tout simplement

- Excusez moi monsieur. Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?

@Sigmund Charleston

Sigmund venait de conclure son cours avec une de ses plus jeunes classes et son estomac n'avait cessé de faire des siennes. Il était ravi d'être enfin débarrassé de ces très charmantes petites bouilles qui bien qu'adorables constituaient également un obstacle conséquent vers son premier goûter. C'était l'heure de manger ! Pourtant, le déjeuner n'était pas si loin, c'était l'avantage des cours en début d'après-midi, même si les élèves souffraient du terrible mal appelé « digestion » qui les rendait particulièrement amorphes et prompts à s'endormir sur leur table.

Il avait tellement faim qu'il pourrait manger n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi. Le professeur de botanique commençait à se constituer mentalement un petit menu pour le festin sucré à venir quand un des marmots de son cours s'avança vers lui. Tiens donc, celui-là ne semblait pas pressé de partir... ?

Le petit Lyam Coyle. Il semblait transi de peur. Y avait-il une plante dangereuse qui s'était échappée de la serre de Feu ? Bien qu'embêté par son estomac grondant, le professeur sourit de toutes ses longues et blanches dents à l'innocent enfant. Rassurons ce pauvre petit ! Sigmund était toujours particulièrement gentil avec les élèves de sa maison. En soi, il était de toute façon gentil avec tout le monde : c'était juste Sigmund. Mais qu'est-ce qu'il avait FAIM !

« Bien sûr Lyam. Dis-moi tout, que puis-je faire pour toi, mon grand ?» lui demanda-t-il alors que son estomac gargouillait à ce même moment.

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Mr. Charleston devait avoir un don pour rassurer les gens, il n'y a pas d'autre explication possible. Ou alors peut être est ce son estomac gargouillant qui me calma ? Aucune idée. Mais toujours est-il qu'au moment où je reprit la parole, ma voix ne tremblait presque plus.

-Et bien euh c'est à propos du règlement. Il y a certains objets dont et bah euh je ne sais pas si on a le droit d'en amener parce que j'arrive pas beaucoup du tout trop à voir les détails sur le règlement ç'est écrit légèrement un petit peu trop petit.

Ca voulais vraiment rien dire comme phrase. Exaspéré par moi même, je soupirais. Bon dans le pire des cas, je recommencerais. Mais j'en était pas pressé. Vraiment pas. En fait si le professeur pouvait me renvoyer maintenant sans écouter ce que j'avais à lui dire pour je ne sais quelle raison, ça ne me dérangerait pas. Mais il fallait quand même que je lui dise quelque chose d'important. En espérant y survivre.
Soudain, me souvenant de quelques friandises qui se cachaient dans une des poches de mon sac je dit au professeur de botanique

- Vous voulez des patacitrouilles ? J'en ais plein dans mon sac.

Sur ce, je sortis un sachet rempli de petits carrés oranges. Peut être cela calmera t-il l'estomac grondant de Mr. Charleston qui semblait décidément avoir faim, alors certes il était maintenant 16h, mais le repas n'était pas terminé que depuis trois petites heures. Un estomac sur pattes peut être ?

@Sigmund Charleston, voici de quoi manger

Sigmund accorda une grande attention aux propos du petit jeune homme - même si son estomac lui indiquait de prendre la fuite - et compatit aussitôt à sa peine quand il évoqua ses difficultés pour lire les petites lignes du règlement. Moi aussi, moi aussi, se dit-il alors qu'il soupirait déjà mentalement.

Il s'apprêtait à lui répondre quand le garçon sortit un petit sachet de friandises et lui en proposa une. Merlin, cet enfant avait-il lu dans ses pensées ? La Legilimancie, c'était de plus en plus jeune ! De son temps, ce n'était pas ainsi...

Son ventre avait déjà répondu pour lui, grondant de plus belle.

« C'est que tu es un bon garçon ! Merci mon grand, c'est vraiment très gentil. » Et sans se faire prier, le professeur de botanique saisit délicatement l'une des pâtisseries avant de la porter à sa bouche. Miam, toujours aussi délicieusement sucré que dans ses souvenirs.

L'offrande - ou pot-de-vin - l'avait rendu encore plus aimable et souriant qu'à l'accoutumée, et c'était pourtant tâche difficile considérant l'homme simple et convivial qu'il était.

« Mon pauvre Lyam, toi aussi les petites lignes, c'est compliqué ? Tu sais, c'est pour ce genre de bricoles que je suis obligé de porter des lunettes. As-tu des problèmes de vue, garçon ? Il ne me semble pas que c'était mentionné dans ton dossier. » Il se pencha pour observer un peu mieux l'enfant. Pauvre, pauvre petit. « Tu sais quoi, ne te chagrine pas pour ça, je m'occupe pour toi de te prendre un rendez-vous avec Monsieur O'Belt. Il ne pourra pas te prescrire le nécessaire si tu as besoin de lunettes, mais il donnera au moins te donner un premier avis. » lui dit-il avec un grand sourire, ravi de pouvoir aider ce jeune homme ! « Maintenant dis-moi, quels objets avais-tu en tête ? »

@Diarmuid O'Belt pour la mention
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Que Mr. Charleston accepte les patacitrouilles ne m'étonna pas plus que ça. Je réussi même à formuler un petit

- Y'a pas de quoi. Allez y, je mangerais jamais tout.

Par contre ce prof parlait vraiment super vite que ça quand il était content ! C'est tout le temps comme ça ou c'est juste avec mo ? Parce que dans ce cas là, niveau compréhension, mieux vaut qu'il soit énervé. Après un instant de réflexion, je tenta tout de même de formuler une réponse, cohérente cette fois.

- Oh euh non vous inquiétez pas j'ai pas de problème de vue. par la barbe de Merlin il connait vraiment tous les dossiers par cœur ? C'est surtout à cause de la poussière sur le parchemin et puis il y à toujours du monde devant le panneau d'affichage alors lire un papier qui se trouve à 10 mètres c'est pas vraiment l'idée du siècle. Mais qu'elle idée de vouloir l'envoyer chez l'infirmier ? Pour l'objet, je pense à quelque chose du type des bombabouses. Ou des boules puantes par exemple.

M'envoyer chez un infirmier parce que j'arrive pas à lire un texte en pattes de mouches ! C'est bien la première fois qu'on me la fait celle là. Enfin si il décide que je mérite une visite médicale, libre à lui de le penser. C'est pas pour autant que j'irais. En attendant, seul la confirmation que j'allais me prendre une retenue m'importait. On verra une autre fois pour le médoc. Au pire je trouverais une vraie raison pour aller le voir. M'ouvrir le crâne dans les escalier c'était bien mon genre. Aucun problème.

@Sigmund Charleston

Puisque l'enfant insistait, Sigmund se permit de prendre une deuxième Patacitrouille. Avec toutes les pâtisseries qu'il cuisinait régulièrement pour les Gryffondor, leur professeur estimait qu'il pouvait bien leur piquer quelques bonbons de temps en temps. Alors qu'il se léchait les doigts pour les dernières gouttes de sucre dessus, le garçon affirmait ne pas avoir de soucis de vue. Il était question de poussière, de monde devant le panneau d'affichage... des raisons bien étranges qui intriguèrent immédiatement le professeur. Bien trop occupé à loucher sur les autres Patacitrouilles de l'élève, il ne répondit cependant pas aussitôt.

« Ah oui ça non, c'est interdit. Je ne me souviens plus de la liste complète mais... définitivement, les bombabouses et les boules puantes, ça compte bien parmi les objets qu'on ne peut pas emmener à Poudlard » répondit tranquillement l'enseignant avant de revenir sur le sujet des lunettes parce que mine de rien, cette histoire l'inquiétait beaucoup. « Je préférerais quand même que tu vois monsieur O'Belt. Tu recevras une convocation dans quelques jours. Si tu n'as pas de problèmes de vue, tant mieux, mais ça ne coûte rien de vérifier alors autant faire des tests rapidement pour s'en assurer. » Il fit une brève pause, repensant à ce que le garçon lui avait dit. « Et la version papier du règlement, distribuée au début de l'année ? Tu l'as aussi perdue ? » demanda-t-il. Seulement deux mois après la rentrée, ça promettait pour la suite...

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Mr. Charleston avait apparemment bien aimé les patacitrouilles car il loucha un moment dessus. Après quoi il répondit, de façon nettement plus calme que précédemment ce qui me laissais le temps de réagir entre ses propos. Un petit "Ah" ponctua l'interdiction d'amener certains objets. Puis il revint à la charge avec l'infirmier. Auquel je répondit en soupirant

- Enfin si vous y tenez.

Quand à l'exemplaire du règlement… c'était une autre affaire. Déjà que je me souvenais vaguement en avoir reçu un. Et si mes souvenirs sont bon, il avait mal finit. En même temps quelle idée de faire du feu dans la cheminé en septembre. Ca ne peut que mal ce passer. Un peu embarassé, je fis tout de même l'effort de répondre au professeur

- Ah euh mais vous savez, ça vole bien ce genre de papier. Le problème c'est que ça brûle bien aussi.

Un petit sourire innocent apparut sur mes lèvres. Comme si j'avais fait exprès de toute manière. Néanmoins j'espère que ce prof est aussi gentil qu'on le dit. Enfin tant que je ne tombe pas sur un troll des montagne rien de grave ne pouvait m'arriver si ?
Me rappelant soudain pourquoi j'étais ici, je repris la parole en tentant d'éluder ma réponse.

- Imaginons que je connaisse quelqu'un qui ait apporter des bombabouses à Poudlard. Qu'est ce qu'il risque si il est découvert ? J'espère pas le renvoie car c'est un ami tout de même.

Ce serai quand même dommage que mon ami se fasse renvoyer n'est ce pas ! Mon ami mon œil oui. A moins que je ne sois mon propre ami maintenant, y'a que moi qui risque je sais pas trop encore quoi. Et puis là, pu moyen de sortir l'éternel "j'ai pas fais exprès".
Voilà ce que j'étais maintenant. Seul, dos au mur, face au gouffre.

@Sigmund Charleston

Comment ça, le gros feuillet du règlement, c'était quelque chose qui volait bien ? Heureusement que les devoirs et les cours de son jeune étudiant ne subissaient pas le même sort, celui-ci serait bien embêté pour maintenir une moyenne acceptable ! Il s'entraînait déjà à certains sortilèges de feu dans son cursus, ce n'était pas un peu tôt ?

« Je te ferai parvenir un autre exemplaire du règlement » le rassura le professeur avec un sourire désolé. Les enfants, ça perdait toujours tout ! Heureusement que ces petites bestioles devenaient plus responsables en grandissant. « Et même deux. Tu auras ainsi une petite marge en cas de perte ou de combustion spontanée. » Et s'il le fallait, le Directeur de Gryffondor organiserait peut-être même des activités lecture du règlement en salle commune. Ces derniers temps, ses élèves lui avaient souvent démontré l'utilité de la mise en place d'un tel atelier. Pourquoi ces enfants étaient-ils tous si agités ? D'ailleurs, on lui reprochait tant le comportement de ses étudiants que cette histoire de Bombabouse... venait probablement encore une fois de Gryffondor.

« Et ton ami, il est aussi à Gryffondor ? » demanda un Sigmund suspicieux... mais juste pour la maison, semblait-il. « On ne renvoie pas un élève pour des Bombabouses. Mais c'est tout de même un objet interdit à l'école, donc si ton ami en fait usage, il perdra certainement des points pour sa maison et aura une retenue. La sanction peut être un peu plus lourde si récidive. Et enfin... » puisque la question semblait posée avant le passage à l'action, « si ton ami est honnête et confie ses Bombabouses à son Directeur de Maison avant de les utiliser, il ne sera pas du tout puni. Il aura même rendu service, tiens ! Si ce n'est pas beau comme ça... »

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Un autre exemplaire du règlement ! Mais qu'est ce que je peux bien en avoir à faire ? Enfin si ça peut le rassurer… En bon directeur de maison, il semblait légèrement suspicieux lorsqu'il demanda si mon prétendu ami était à Gryffondor. Les profs étaient vraiment drôle quand ils si mettaient. Mr. Charleston tergiversa sur les sanction potentiellement applicables mais une seule chose retins mon attention. "pas du tout puni". C'est la seule chose que je retins réellement.
Mon cerveau fonctionna à toute allure pou déterminé quelle option était la mieux. Si je donnais les bombabouses au professeur, rien ne m'arriverais. Mais je ne pourrais pas les utilisées. Oh et puis tant pis ! Je trouverais d'autre moyen de mettre le bazar en salle commune. Et puis le faire avec quelqu'un d'autre diviserait peut-être la sanction par deux. Ou la multiplierait. Tout dépend du prof. Je fouilla quelques instants dans ma sacoche et en sortit trois bombabouses. Je les tendis au professeur avant de lui dire

- Tenez monsieur, les voilà. Faites en bon usage, c'est pas gratuit ces machins là. Et si jamais vous ne savez pas quoi en faire dites le moi je vous trouverez bien quelque chose.

Sans attendre, je posais les trois boules par terre et fis mine de partir. Mais je n'avais pas dis mon dernier mot. Sortant une quatrième boule de mon sac, et la lança fortement contre le sol, à mes pieds. Uns odeur nauséabonde remplie la serre, ou tout du moins une partie. Heureusement, je n'eu pas le temps de m'intoxiquer que je courrais déjà en direction du château. Ca m'avais ouvert l'appétit toute cette conversation. Bon sang pourvu que le prof ne le prenne pas mal. Après tout, c'est juste une petite bombabouse. Rien de bien méchant.

@Sigmund Charleston sauf si vous me rattrapez, dernier post pour moi, merci beaucoup et désolé pour l'odeur

Contre toute attente, Lyam sortit de sa sacoche trois bombabouses qu'il confia à son Directeur. Sigmund écarquilla les yeux, surpris, et tendait les mains malgré tout pour les récupérer que l'enfant les posait déjà au sol.

« Hein ? eut-il à peine le temps de dire, mais ce n'était pas celles de ton ami ? Comment sont-elles arrivées là ? » L'évidence mit un moment à le frapper : ce vilain petit filou lui mentait ! C'était à peine croyable, mais puisqu'il avait été honnête comme demandé, Sigmund se décida à lui pardonner tout entièrement. C'était du moins la pensée qui avait fusé dans son esprit quand les trois boules avaient été posées par terre, et que l'enfant avait fait volte-face comme pour quitter les lieux.

Il n'avait pas anticipé la suite des événements. Ses mains se refermaient sur les Bombabouses au sol quand il vit, au-dessus de lui, la silhouette de Lyam lançant brutalement un quatrième exemplaire de ces choses au sol. La Bombabouse s'écrasa juste sous la moustache du Directeur de Gryffondor, répandant aussitôt son odeur fétide sur les lieux. Il recula vivement, cachant son visage dans ses mains pour épargner comme il put ses yeux et son odorat. Ça le fit tousser - beaucoup, il avait toujours été sensible à ces boules puantes, et dans la panique le temps lui manqua pour attraper l'enfant qui avait déjà quitté les lieux. Sigmund était assis au sol de sa propre serre, trois bombabouses dans la main, et totalement enveloppé dans le petit nuage odorant de l'objet de farce et attrape. Comment ça avait pu arriver, c'était un mystère : l'information lui échappait encore. Lyam était un enfant bien trop gentil pour commettre une telle chose, avait-il été contraint par ses camarades ?

Pressé par l'urgence, le professeur se hâta d'aérer les lieux et de lancer des sortilèges ménagers pour atténuer au plus vite les odeurs. L'affaire restait à suivre, mais le nom de Lyam Coyle ne serait pas oublié.

Fin
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