Ce vendredi matin, un curieux courrier était parvenu au professeur de botanique alors qu'il prenait tranquillement son petit-déjeuner dans la Grande Salle. Sigmund avait manqué de recracher son café en lisant rapidement la missive. « Regarde ! » avait-il alors dit à sa voisine¹ du jour après lui avoir donné un petit coup de coude pour attirer son attention, « Je crois qu'on me menace. »

Professeur Charleston,
Je détient une de vos précieuses plante tropicale,
Si vous voulez la revoir, glissez une copie avec un Optimal au pied de l'arbre géant maintenu par une pierre noire. La plante vous seraa alors rendue sans aucun dommages.

L'homme moustachu avait longuement soutenu le regard de sa collègue, la bouche entrouverte sous l'effet de la surprise. Le reste s'était rapidement enchaîné : un tour dans ses serres avant l'arrivée des sixième année lui avait confirmé qu'il manquait bien une petite dionée à l'appel. Perturbé par cette étrange missive, son cours avait été ponctué de nombreuses pauses - l'homme avait l'esprit ailleurs. Il ne put consacrer davantage de temps au message qu'en fin de matinée. Il voulait retrouver sa plante, ça c'était sûr ! Archibald le transformerait en table de salle à manger s'il savait que des élèves pouvaient déjouer l'attention de Sigmund pour dérober des plantes juste sous sa moustache.

Mais il était également hors de question de céder à toute tentative de chantage. L'élève serait retrouvé.e et des explications et légères remontrances seraient sans aucun doute nécessaires.

Malheureusement pour lui, il n'avait aucune idée de l'identité de son maître-chanteur. L'écriture était méconnaissable. Qui que soit cette personne, il s'agissait de toute évidence d'un génie dans l'art du crime. C'était d'ailleurs tellement subtil et ingénieux que le professeur de botanique n'avait pas fichtre idée de ce qu'on lui demandait. Une copie avec un Optimal... d'accord, mais sous quelle forme, pour qui, et pourquoi ?

Il ne lui restait plus qu'à enquêter - et si possible en toute discrétion. Pour l'heure, Archibald ne devait absolument pas être au courant. Finalement, l'homme se décida pour un simple papier qu'il remplit à la hâte. Peu après le déjeuner, il se rendit auprès de l'Arbre Géant et veilla à déposer son bien dans un endroit assez discret, camouflé dans une petite cavité entre deux grosses racines. Il déposa comme demandé une petite pierre noire, aussi discrètement que le reste, et ne s'attarda guère sur les lieux. L'Arbre Géant était, comme son nom l'indiquait, gigantesque : son tronc l'était tout autant. Faire le tour du pied de l'arbre et fouiller tout autour pour trouver le parchemin qu'il venait de déposer prendrait du temps à l'élève, et ce temps serait mis à profit pour le ou la retrouver aisément.

« Dommage que ce ne soit pas un jeu, » bougonna-t-il tout seul en allant se cacher quelque part dans les parages, « c'est nettement moins drôle quand les élèves sont impliqués dans des activités étranges. » Il était un peu fâché, mais surtout désireux de tirer cette histoire au clair, et de retrouver sa plante...
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¹ Pif paf pouf, c'est tombé sur @Selah Crane !
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Elena se glissa à l'extérieur du château, la plante dans son sac. Cela formait une drôle de bosse, mais avec un peu de chance, les gens croiraient que c'était des livres. Ou pas. De toute manière, qui irait imaginer que quelqu'un kidnapperait une plante ? Non, pas kidnapperait. Que quelqu'un emprunterait une plante pour faire chanter un professeur ? Personne. La petite serpentarde marcha à une vitesse mesurée en direction de l'arbre géant. Si elle avait bien apprit une chose dans les romans de piraterie, c'est que si on allait trop vite, on se faisait prendre, et que si on allait trop lentement, on se faisait prendre aussi. Le tout était une question de dosage. Elle ouvrit discrètement son sac pour vérifier que la plante était bien en place. Même en une journée, les cachots ne lui avaient pas plu. Certes, il faisait humide, mais la chaleur n'était pas au rendez vous. De toute manière, ce n'était qu'une plante. Il y en avait plein les serres. Et une journée loin de ces lieux n'allaient pas la tuer.

L'arbre géant se profilait déjà devant Elena. La deuxième année était curieuse de voir si le professeur Charleston avait déposé ce qu'elle lui avait demandé. Sa colère était un peu retombée pendant la nuit, mais elle était encore sure de faire la bonne chose. Après tout, ce n'était pas juste: les professeurs notaient, et les élèves devaient approuver sans rien dire ? C'était hors de question. La petite fille n'avait pas encore réfléchie à ce qu'elle ferait si le directeur des gryffondors n'avait pas déposé une copie avec un Optimal devant l'arbre. Peut être lui renverrait elle des feuilles de la plante avec une lettre d'avertissement ? Les pirates faisaient ça, mais avec les doigts de leurs victimes. Sauf que les plantes n'avaient pas de doigts. Et que dans le dernier tome d'Aventures en Mers du Sud, le héros réussissait à convaincre l'équipage de renvoyer aux parents une mèche de cheveux. Couper un doigt à sa victime lui faisait perdre de la valeur. Elena soupira. Dommage que les plantes n'aient pas de cheveux non plus. Et puis après tout, ce n'était que sa première tentative d'extorsion. Elle n'avait pas l'habitude.

Enfin, elle arriva à destination. Fouillant du regard les alentours, elle fit le tour du tronc. Pourquoi celui ci était il si épais ? Et pourquoi, par Merlin, avait elle choisit cet endroit précis ?

@Sigmund Charleston

L'attente fut un peu longue. C'était un net inconvénient au fait de ne pas avoir indiqué d'heure de rendez-vous sur la lettre - chose que Sigmund n'avait pas vraiment comprise puisqu'il était bien connu qu'une franche conversation était le meilleur moyen de régler de possibles différends, mais il n'avait pas grand chose à faire ce vendredi en dehors des cours qu'il dispensait donc ça lui était égal. Quelques élèves étaient déjà passés à proximité de l'Arbre Géant, et certains s'étaient même arrêtés pour lui faire la conversation, à lui le professeur de botanique qui était si subtilement caché. Mais jusqu'ici, personne n'avait semblé suspect, ou du moins n'avait fait mine de chercher quelque chose autour.

Jusqu'à l'arrivée d'Elena Links. Sigmund était franchement surpris : il ne s'attendait pas à une petite gringalette comme elle, mais ça faisait sens puisqu'il avait récemment rendu des copies aux deuxième année. Était-ce donc la raison de sa demande ? Elena lui paraissait bien petite pour être si fourbe ! Elle aurait simplement pu venir le voir pour lui parler de sa note, mais soit. Ou alors... non ! Il venait de comprendre. Elle souhaitait simplement la copie d'une personne ayant mieux réussi qu'elle le devoir, afin de comparer leurs réponses et s'améliorer pour la prochaine fois. C'était sacrément tordu quand il suffisait simplement de lui demander !

La voyant tourner autour du large tronc, il finit par s'approcher.

« C'est un peu plus à droite, ce que tu cherches » dit-il tranquillement en gardant une légère distance. « Juste là, à un mètre sur ta droite, regarde dans la petite cavité entre les deux racines qui ressortent. » Elle y trouverait sans peine le petit caillou noir et en poussant les feuilles mortes, le parchemin qu'il dissimulait.

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Elena furetait autour du tronc quand la voix du professeur Charleston la fit sursauter. Il s'était surement caché pour la suspendre, et elle se maudit de ne pas y avoir pensé. Evidemment qu'il voudrait savoir qui avait emprunté cette fichue plante. Elle disposait d' à peine quelques secondes pour décider comment réagir. A part à travers les cours, elle ne connaissait pas très bien le professeur Charleston, elle savait juste qu'il était directeur de maison des gryffondors. Son expérience en directeur se limitait à Miss Valerion, sur qui des rumeurs plus affreuses les unes que les autres couraient sur ce qu'elle faisait subir aux élèves qu'elle punissait. On racontait que certains avaient du nettoyer la salle commune avec leurs ongles, et qu'elle en avait gardé d'autres comme elfes de maison.

Malgré tout ses défauts, notamment celui de très mal corriger ses copies, elle ne voyait pas le professeur Charleston garder des élèves en otage pendant des semaines. Alors la petite serpentarde prit son air le plus angélique et répondit:

-Oh, bonjour professeur. Je ne vous avait pas vu. Je ne savait pas que vous organisiez une chasse au trésor pour vos élèves dans le parc. Promis je ne leur dirait pas ou est le trésor.

Elle espérait qu'il la croirait. Elena n'avait jamais eut un excellent jeu d'acteur, mais elle avait l'audace nécessaire, cela compensait. La petite fille fit mine de sortir son carnet de sa poche (elle avait bien fait de l'emporter), et elle en profita pour vérifier que son sac était bien fermé. C'était le cas, et elle se détendit imperceptiblement.

Sigmund avait beau être un grand naïf, il ne fallait tout de même pas pousser papy dans les choux mordeurs. Bon : il accordait tout de même le bénéfice du doute à Elena, cette charmante petite qui lui montrait un merveilleux et grand sourire. Mais depuis qu'il surveillait les parages, cette marmot était bien la seule enfant à s'être réellement intéressée aux environs de l'Arbre Géant. La coïncidence était un peu grosse, même pour ce grand gentil Sigmund. Alors, puisqu'il doutait mais ne voulait ni accuser Elena sans concrètes preuves, ni la laisser partir, il ajouta, enjoué :

« En réalité, le trésor est pour toi, Elena ! » Il aurait presque ajouté que c'était pour la féliciter de sa dernière note - un Piètre - mais Sigmund n'était jamais bien méchant. Il y avait d'autres moyens d'obtenir des aveux. D'un coup de baguette magique, il fit léviter le caillou noir qui retenait le parchemin, puis lança un sortilège d'attraction vers ce dernier avant de le réceptionner dans sa main libre.

Il hésita un instant, mais son regard glissa vers le sac à dos de l'enfant. Si les petits avaient tendance à trop charger leurs sacs avec parchemins et manuels de toute la journée - habitude qui se perdait heureusement assez vite en grandissant, celui de l'enfant lui semblait tout de même particulièrement bien plein. Du genre à potentiellement contenir quelque chose qui l'intéressait. Se sentant soudainement très intelligent, et digne d'un grand détective comme son filleul Elian Kernac'h, Sigmund pointa le sac de l'adolescente avec sa baguette magique.

« C'est curieux un parchemin, pour être un trésor, mais c'est quelqu'un de ta classe qui me l'a demandé. Je te conseille de le mettre dès maintenant dans ton sac. » Fichtre de zut, qu'il était malin ! Il s'impressionnait lui-même. Et d'ailleurs, la situation commençait même à l'amuser : c'était vilain, très vilain. Il ne fallait pas rire des enfants qui enfreignaient le règlement et faisaient n'importe quoi. C'était déjà une chance qu'Elena n'ait pas pris une plante dangereuse : il aurait été bien embêté qu'elle soit envoyée à l'infirmerie pour une histoire de mauvaise note.

Il s'approcha d'elle et lui tendit le parchemin. De là où elle était, elle ne pouvait pas encore le lire, mais si elle venait à s'approcher, elle constaterait que celui-ci était totalement vierge.

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Le sourire d'Elena vacilla un peu, mais elle le garda plaqué sur son visage. Ce fichu Charleston avait pensé à tout. Et maintenant qu'il avait remarqué son sac, elle ne savait pas comment s'en tirer. Dans le doute, elle continua à jouer le rôle de la deuxième année gentille et naïve.

-C'est gentil professeur, mais vos gryffondors ne risquent ils pas de m'en vouloir ? fit elle mine de s'inquiéter, Je ne veux pas de problèmes avec eux.

Elle savait très bien qu'il n'y avait probablement pas la moindre moustache de lion dans le parc, mais cela lui donnait une excuse parfaite pour refuser le parchemin. Elle resta un instant planté là, puis le professeur de Botanique reprit, et la serpentarde se tendit de nouveau. Si il parlait de la lettre anonyme à une élève qu'il croisait "par hasard", à qui d'autre avait il pu la montrer ? Pas à Valerion tout de même ! Elle s'efforça de calmer le flot de pensées qui tournaient sans s'arrêter dans sa tête. Pourquoi l'aurait il fait lire à sa Directrice de Maison ? Après tout, elle n'avait pas signé "une élève de Serpentard".

Elena songea un instant à faire semblant d'avoir froid et à partir, mais elle se força à rester. Si elle se défilait maintenant, qu'allait elle faire de cette plante ? Et comment obtiendrait elle sa bonne note ? Tout en faisant semblant d'être à l'aise, la petite fille réajusta une mèche derrière son oreille. Elle allait avoir besoin de toute la détermination possible pour s'en sortir avec ce qu'elle avait demandé, et sans retenue.

L'attitude de la fillette lui paraissait plus que curieuse : qu'attendait-elle pour délivrer ses aveux ? À moins qu'elle ne soit... innocente ? C'était impossible ! Tout tendait vers son nom : elle était sa coupable, sa voleuse de Dionée. Et il se devait de la récupérer avant de perdre sa moustache des mains du terrible Archibald. Face au sourire imperturbable d'Elena, celui de Sigmund s'agrandit. Était-ce là un concours du plus grand et vaillant rictus - ou de celui ou celle qui aurait le plus de volonté ?

Toujours était-il qu'elle ne daignait pas s'emparer du parchemin qu'il s'évertuait à lui tendre, sans abandonner mission. Il attendait qu'elle s'approche, mais elle ne semblait pas décidée à lui faire cette faveur. À vrai dire, se dit le détective, il était presque suspect qu'elle refuse en bloc de le décharger de ce fichu bout de papier.

L'épaule endolorie par la pose prolongée, le professeur de botanique confirma tout sourire : « Mais non pardi, ne te fais pas de bile. C'est qu'ils t'en voudraient de refuser leur trésor, voilà tout. » Et Merlin, ça faisait un mal de Croup de maintenir le bras tendu. Trop vieux pour ces bêtises, l'enseignant hâta le pas, franchissant la faible distance les séparant. « Veux-tu-bien-prendre-cette-feuille, Elena Links ! » lâcha-t-il d'une traite en lui fourrant le parchemin dans les mains. Ouf ! Il massa l'épaule endolori et avisa la jeune fille. Et maintenant ? Coupable, pas coupable ? « Ouvre ton sac s'il te plaît, ma grande. » La dernière requête tenait davantage de l'ordre que de la proposition. Si l'enfant était innocente, elle n'avait aucune raison de lui tenir tête, mais elle manifestait jusqu'ici un entêtement incompréhensible. Peut-être fallait-il motiver sa demande par des petits bonbons... ? En attendant sa réponse, Sigmund plongea sa main sous sa cape pour dégainer...

Le professeur commençait à se montrer de plus en plus insistant, ce qui inquiétait légèrement Elena. Est ce que son jeu d'acteur était si bon que Charleston s'était laissé abuser, ou alors c'était un piège ? Mais celui ci finit par lui fourrer le parchemin entre les mains:

-Ooooooh merci beaucoup professeur ! Si cela ne les dérangera pas, j'accepte, bien sûr !

La petite fille fourra le parchemin dans sa poche sans aucun soin. Elle le lisserai plus tard. Interieurement, elle jubilait, elle avait son parchemin. Bon il était vierge, donc c'était une prise de risque inutile, mais elle avait quand même réussi à extorquer quelque chose à un prof ! C'était un truc nul, mais cela signifiait que cela marchait, et qu'elle pourrait recommencer ! Peut être en kidnappant la tête de cerf de miss Crane, ou le tas de livres de miss Lydon ? Elena se força à se calmer. Pour le moment, il fallait s'occuper du professeur de botanique.

Celui ci lui ordonnait d'ailleurs d'ouvrir son sac, et la colère submergea de nouveau la petite fille. Il lui donnait un ordre alors que c'était de sa faute à lui si elle avait volé cette fichu plante, par Merlin ? Elle s'apprêtait à dévoiler son jeu, à le confronter quand il glissa sa main dans son manteau. Elena se figea. Qu'allait il sortir ? Pas sa baguette magique quand même ?

... pour dégainer une magnifique Chocogrenouille, encore tout enrobée dans sa précieuse enveloppe camouflant une carte. Elena avait accepté son leurre ; il ne restait que peu d'étapes au professeur de botanique pour parvenir à lever le mystère de la plante kidnappée et se prémunir des foudroyantes représailles d'Archibald. Après tout, il lui avait déjà demandé d'ouvrir son sac : il ne restait plus à l'enfant qu'à accéder à sa requête. C'était très simple, et si elle n'avait rien à cacher, il n'y avait aucune raison de refuser.

Lui qui était bien grand, du haut de ses presque deux mètres, il était facile de jouer à l'étagère inatteignable : il leva bien haut le bras, portant la chocogrenouille qu'il tenait au sommet, comme un trésor.

« Tu veux un sucre, ma petite ? Si tu veux la Chocogrenouille, s'il te plaît, je veux que tu ouvres ton sac. » Merlin, malgré l'histoire et les drôles de choses qui se tramaient, n'était-ce pas indiscret de faire une telle demande ? Et si elle avait quelques dispositifs de fille qu'elle était gênée de montrer à un homme adulte ? Il lui fallait dire qu'il avait eu une fille, et savait très bien à quoi ressemblait une serviette hygiénique, mais dans la panique comme dans le doute, il garda simplement la Chocogrenouille hors de portée de la petite adolescente. « J'ai besoin de récupérer ma Dionée, Elena. Je te l'échange contre le bonbon. » Il n'était pas fâché ni même contrarié, mais le temps lui manquait pour s'adonner à ces jeux ; et, si un collègue passait par ici, il ne donnait pas cher de sa crédibilité d'adulte responsable et visage d'autorité.

Elena regarda la chocogrenouille s'échapper loin de sa portée. Il était sérieux le prof ? Il pensait vraiment qu'elle allait prendre une chocogrenouille contre sa précieuse monnaie d'échange ? D'un autre côté... Cela ne valait peut être pas la peine de risquer une retenue, sachant que Charleston proposait un arrangement à l'amiable. Elena hésita un instant... Non, ce serait trop bête ! Elle était venue pour avoir un parchemin orné d'un joli O, pas pour un vulgaire bout de parchemin blanc et une friandise ! La serpentarde eut une moue butée, mais commença quand même à ramener son sac à dos vers elle... pour au final le poser simplement sur le sol. Et elle ressortit le parchemin de sa poche:

-OK, alors moi déjà, je ne suis qu'une intermédiaire. Et j... euh... la personne qui m'envoie voulait une bonne note, donc vous aurez votre plante si vous écrivez Optimal sur ce parchemin. déclara Elena en tentant d'imiter le ton de quelqu'un qui sait ce qu'il fait.

Car évidemment, la serpentarde n'avait strictement aucune idée de ce qu'elle avait déclenchée. Elle se contentait d'imiter le comportement de ses pirates préférés, revêtant le bluff comme une seconde peau, et essayant de cacher qu'au fond d'elle même, Elena doutait d'y arriver. Mais maintenant qu'elle était là, autant jouer le tout pour le tout. Ne disait on pas que le doute était une force* ? Alors c'était le moment de le prouver.

*Le doute est une force. Une vraie et belle force. Veille simplement à ce qu'elle te pousse en avant. Doudou (Troll), Ellana