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17 nov. 2023, 00:19
 PV  Le bureau des plaintes
5 Mai 2048
Avec @Placido Tripplehorn



Bien que n'effectuant jamais les choses à moitié, on pouvait dire que depuis quelques semaines, Suileabhan s'impliquait corps et âme dans le projet initié par Erwin. A vrai dire, il n'y avait que dans sa relation avec Sixtine qu'il s'impliquait davantage. Ainsi, après en avoir discuté avec son ami, il était désormais temps qu'il avance vers une nouvelle étape, en devenant potentiellement pour deux nouveaux sorciers ce que son ainé avait été pour lui l'espace d'un après-midi. Et, pour cela, il allait commencer à Poudlard-même, avec le chef de chœur du château.

Il fallait dire que pour ce dernier, le concierge avait l'impression que son bureau était ces derniers mois devenu un véritable bureau des plaintes, et Suileabhan avait rarement eut l'occasion de rencontrer un sorcier aussi bavard quant à ses griefs sur la politique ou le gouvernement en général. Et à vrai dire, c'était bien cela qui l'avait fait longtemps hésiter. Après tous ces mois à travailler ensemble au château, l'Irlandais ne savait toujours pas quoi penser de l'artiste, oscillant continuellement entre agacement ou intéressement. Pire encore, est-ce qu'un tel chaudron à paroles était capable d'être un meilleur élément qu'épine dans le pied, là était toute la question. Cependant, il avait également pu s'apercevoir que Placido pouvait faire preuve d'une discrétion remarquable - quand il le voulait bien. Et avec ce que Suileabhan comptait lui annoncer, il était primordial qu'ils abordent également ce point. Sa résolution prise, il ne restait alors plus qu'au concierge à rédiger un message à faire parvenir au plus vite au chef de chœur, et..

J'espère que cela te conviendra !

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30 mars 2024, 21:13
 PV  Le bureau des plaintes
La porte du bureau valsa, laissant apparaître une silhouette étique et à la mine déconfite. Ce n'était sûrement déjà pas de bon augure pour la personne qui se trouvait derrière ce bureau : il était maintenant établi pour beaucoup que le Maestro Piccolo pouvait s'épancher des heures durant sur toute sorte de sujets d'actualité qui le concernaient de près ou de loin - en monopolisant la moindre oreille qui avait eu le malheur de se montrer attentive. La plupart avait pu deviner que ce sorcier ne possédait pas beaucoup d'amis à qui se confier - les perruches avaient leurs limites elles aussi. Récemment, sa cible préférée demeurait le Secrétariat des Arts et de la Culture et, finalement, l'entièreté du système politique sorcier.

Nul doute que le chef de chœur avait déjà fait le tour des endroits où il aurait pu trouver quelqu'un pour décharger tous ses nouveaux malheurs - ou bien ses pas l'avaient-ils directement menés vers ce collègue à la présence aussi intimidante que rassurante... Il fallait dire qu'il appréciait aussi l'allure de cette pièce entièrement boisée. Et même si Kohler s'engageait rarement dans une discussion avec lui - il s'agissait probablement de la plus sage chose à faire -, il avait le mérite de sembler l'écouter. Cela suffisait amplement au sorcier dont les collègues paraissaient dernièrement détaler en le voyant arriver de loin. Pour préserver son égo, il se disait qu'ils étaient simplement absorbés par leurs propres affaires en cours au château.

Cette fois-ci pourtant, au lieu de servir à Kohler l'une de ses colères animées d'une passion théâtrale certaine, le Maestro s'était avachi dans l'un des sièges comme s'il en avait été invité. Il portait contre lui un tas de parchemins aux airs de brouillons, un peu comme un coussin que l'on serre contre soi pour se sentir protégé. A vrai dire, il paraissait déjà avoir un pied dans la tombe, même si constater la présence du concierge dans cette pièce avait semblé illuminer son visage un instant. Ni une ni deux, la raison de cette drôle d'entrée fracassante ne tarda pas à finalement se révéler :

« C'est ma vingtième version... La vingtième... Je suis un interprète moi, pas un écrivain... »

Depuis quelques mois, Tripplehorn travaillait à un projet scolaire qui demandait l'intervention de différents acteurs extérieurs à la juridiction de Poudlard, l'obligeant ainsi à monter un dossier de demandes d'autorisations diverses, notamment auprès du Conseil des sorciers. Son énervement prenait finalement source dans une problématique administrative liée aux enfants Nés-moldus : en relisant les divers règlements et autres documentations, le sorcier avait progressivement pris la mesure de quelques disparités d'abord embêtantes... et finalement touchantes. Ses merveilleuses idées ne pourraient pas être réalisables pour une partie d'entre eux malgré toutes ses tentatives de contourner le système. Il avait donc affaire à un problème infiniment plus grand que lui - tout ce qui lui était le plus fâcheux au monde outre le fait de ne toujours pas avoir obtenu l'autorisation d'installer une baignoire dans sa cabine. Comme s'il se séparait d'un poids devenu trop lourd, sans savoir s'il voulait être relu ou bien s'il voulait qu'ils disparaissent par magie, il déposa ses parchemins sur la table du bureau, se levant pour faire un tour dans le jardin - excepté qu'il restait dans le bureau à prendre à témoin le seul qui pouvait encore supporter ses emphases.

« Est-ce que vous traiteriez vos enfants différemment, si l'un avait les yeux verts et l'autre les yeux marrons ? Les bras croisés, le sorcier se posta à l'une des deux fenêtres aux côtés de Kohler, comme s'il s'apprêtait à imaginer les plus grands vers de sa génération. Au creux de la nuit, j'en viens à me demander si ça vaut encore le coup de proposer mes idées... Comment la nature du sang peut entrer en ligne de compte pour des autorisations de séjour ?! Ils ne pourraient pas citer une seule différence entre un Né-Moldu et un Sang-Pur si on les mettait côte à côte, sans leur registre à la noix ! Je ne comprends pas, le chant et la musique sont les langages universels de la vie... Sans compter que les Moldus et les êtres magiques ont autant contribué les uns que les autres à la poursuite du Beau. Sa voix prit une teinte plus incertaine, alors qu'il continuait de pester : Comment expliqueraient-ils le fait que cinq de mes choristes sont des enfants de Moldus ? Je ne suis pas sourd, je suis le chef de chœur de Poudlard, et le chef de chœur n'engage que des talents ! Ah ça oui, s'ils entendaient le Chœur des Grenouilles chanter dans son ensemble rien qu'une fois, bien des sorciers changeraient de perspective... »

Les larmes montées aux yeux, la voix peu assurée, il acheva sa tirade dramatique avec une sincère amertume, tout soupirant.

« Mais l'on n'y peut rien... » lança-t-il en guettant la réaction du maître des lieux.

Tripplehorn semblait légèrement plus alerte sur le fait qu'il ne se trouvait pas tout seul dans ce bureau - qui n'était pas à lui. C'était peut-être comme chercher un peu d'espoir là où l'on s'y attendait le moins, car cette fois-ci il cherchait bien plus qu'une oreille attentive en Suileabhan Kohler. Il essayait de ne pas trembler non plus, car il imaginait tout ce qu'il pouvait perdre si l'on ne s'adressait pas de la bonne façon à la mauvaise personne et, dernièrement, il avait beaucoup parlé dans la salle des professeurs. Heureusement, Elina Montmort demeurait une sorcière de confiance contre les exactions du Conseil des sorciers de par son histoire personnelle - du moins ce qu'il en connaissait à travers la Gazette des sorciers -, il était donc facile d'imaginer qu'elle n'aurait pas permis à un fervent soutien du gouvernement un accès à son école.

Piccolo, qui ne s'était jamais intéressé à la politique à l'image du sorcier moyen, semblait donc maintenant profondément affecté par la question des statuts dès que ces derniers avaient commencé à poser problèmes pour l'une des principales missions de son travail... Il n'y avait pas de mauvais moments pour ouvrir les yeux, après tout. Pouvait-on toutefois lui reprocher de s'indigner uniquement pour servir ses intérêts personnels, quand ses intérêts personnels concernaient de bonnes intentions telle que l'éducation culturelle des enfants sorciers...

De tout mon cœur merci d'avoir été aussi patient :blush:

Maestro Piccolo inRP
En poste depuis le 5 janvier 2048 à Poudlard
Avatar : picmitsuba

15 avr. 2024, 16:51
 PV  Le bureau des plaintes
Quand on parlait du fléreur, on en voyait le bout de ses deux queues. Se retenant de lever les yeux au ciel, Suileabhan se prépara mentalement à ce qui allait inévitablement suivre, en la forme de l'un ou l'autre long et puissant monologue dont le chef de chœur avait seul le secret. Et si ses sourcils se dressaient toujours face aux aises de son collègue, réflexe physique qu'il ne pourrait sans doute jamais mettre de côté, lui s'était au fond déjà de force habitué aux travers comportementaux de Placido Tripplehorn.

Pourtant, le concierge pouvait aujourd'hui sentir que le sorcier clamait un peu plus fort, frappait un peu plus juste quant à d'insoupçonnés idéaux communs. Et s'il n'y avait aucun doute que cela était aujourd'hui bienvenu, il n'y en avait pas non plus pour affirmer qu'il fallait aujourd'hui faire plus qu'écouter. Avant que sa raison et sa volonté ne vacillent, l'irlandais profita d'un instant de répit, d'une accalmie de la tempête Placido pour lui faire attraper bon gré mal gré une tasse de thé noir à ingurgiter, de quoi le faire se taire - par pitié - quelques instants encore.

- Dites-moi Placido, vous êtes-vous renseigné à mon propos ? Avez-vous produit votre enquête, mesuré le degré de sécurité auquel pourrait vous amener toutes ces discussions ? Ne me répondez pas, je connais déjà la réponse. Si vous aviez eu connaissance de mes amitiés actuelles et passées, vous ne seriez pas ici aujourd'hui.

Et si Suileabhan connaissait encore peu le personnage, il avait assisté à suffisamment de représentations du caractère sur ces mêmes planches pour savoir qu'il avait tout intérêt à ne pas lui laisser le temps de répondre.

- Vous avez de la chance, beaucoup de chance, que les choses ne soient pas toujours ce qu'elles semblent être, même au second abord. Mais aujourd'hui, vous mettez sur votre langue des éléments d'autant plus importants, d'autant plus dangereux que mon premier conseil devrait vous être absolu. Ces mots que vous venez de lancer, si vous désirez un jour qu'ils ne soient plus d'actualité, vous allez devoir les avaler jusqu'à votre cœur. En faire votre détermination, votre idéal, plutôt que votre étendard, votre script.

Les mots étaient un peu rude mais, s'il n'était pas capable de se rendre compte qu'il s'apprêtait à passer la fine frontière entre devoir et inconscience, rien de bon ne pourrait jamais en sortir. Pour lui, pour les enfants, autant que pour eux.

Concierge de Poudlard inRP depuis Septembre 2047.
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