Dans les couloir menant à la salle commune des Serpentard, Marilya attendait patiemment que le bon moment se présente. A cette heure-ci, il n'y avait pas beaucoup de passages, c'était à la fois la raison de sa présence ici maintenant et la cause de sa longue attente. Elle réfléchissait à ce plan depuis le jour de la répartition, ou presque. Se voir attribuer une "seconde famille" c'était bien drôle, mais la Sowell trouvait injuste de ne jamais pouvoir visiter les autres salles communes. Comment organiser une soirée pyjama avec des filles d'autres maisons dans ces conditions ?

Profitant d'une après-midi de libre, Marilya s'était donc glissée discrètement dans les couloirs qui menaient aux cachots. Pourquoi décider de s'infiltrer à Serpentard plutôt qu'ailleurs ? Vous verrez plus tard, gardons encore un peu le mystère, mais je vous assure qu'il y a une raison parfaitement logique et de première importance !

Notre gentille petite délinquante de 11 ans traînait donc dans le couloir avec un livre d'étude en main. Pour passer inaperçu, Marilya avait troqué son uniforme de Poufsouffle avec des vêtements normaux. Elle aurait adoré mettre sa belle robe-pull rose, toute douce et confortable pour une fois qu'elle ne portait pas de caque, mais la jeune sorcière avait dut admettre qu'un pull tout doux, vert à paillettes, avec des détails argentés sur le col et les manches serait plus à-propos. Elle l'aimait beaucoup aussi !

Le livre en main, elle traina donc dans le couloir jusqu'à qu'un Serpentard fasse enfin son apparition. Le livre sous les yeux, pour faire croire qu'elle révisait en marchant (hé oui ! Pas bête la blaireaute !), le plan consistait à suivre l'élève et d'entrer dans la salle commune en même temps que lui. Quand celui-ci s'arrêta devant un mur et se mit à la fixer, Marilya s'enfonça encore un peu plus dans le mensonge.

"Bonjour ! Je m'appelle Maril... Meryl Yellow, première année à Serpentard." La jaune et noir tendit la main, le cœur battant d'appréhension, mais le visage radieux.

Ses cours étant terminés, Lauren se rendait à son dortoir pour y déposer son sac et lire un peu. Elle marchait dans de ces couloirs désormais familiers, sans hésiter sur le chemin à prendre. Lorsqu'elle arriva en vue de la porte, elle vit une fille immobile, un livre fermé à la main. Ses longs cheveux blonds tombaient librement sur ses épaules, recouvertes d'un pull vert pailleté. D'ailleurs, son pull s'accordait parfaitement avec ses yeux verts éclatants.

Lauren se souvint de l'avoir déjà aperçue le jour de la répartition, et peut-être quelques fois en cours. L'inconnue jetait des regards insistants sur l'entrée de la salle commune des Serpentards, si bien que Lauren se dit qu'elle devait attendre que quelqu'un en sorte. La jeune Serpentard longea le mur, passant silencieusement devant la jeune sorcière. Dès cet instant, elle entendit des pas derrière elle. La jeune fille aux cheveux d'or s'était mise en mouvement, la suivant vers sa salle commune. Intriguée, elle se retourna, et lorsqu'elle s'en aperçut, la jeune blonde se stoppa et leva la tête de son livre. Elles se regardèrent quelques instants, jusqu'à ce qu'une voix s'élève dans le couloir :

"Bonjour ! Je m'appelle Maril... Meryl Yellow, première année à Serpentard."

Elle tendit la main vers Lauren qui la prit, après un bref moment de surprise. Malgré le fait qu'elle soit dubitative à propos de ce que cette Meryl avait dit. Après tout, elle ne l'avait jamais vue dans sa salle commune, ni à la table des Serpentards. Mais bon, elle ne l'avait peut-être juste pas remarquée. Cependant, quelque chose chez la jeune fille, peut-être son pull pailleté, ou son entrain, lui faisait penser qu'elle serait sortie du lot.

"Ravie de te rencontrer. Je m'appelle Lauren, je suis également en première année à Serpentard. ", dit-elle.

Sa voix lui avait semblait froide, mais elle ne souhaitait pas paraître distante. Elle décida donc de lancer la conversation en essayant de rendre sa voix plus chaude, et d'en profiter pour répondre à la question qu'elle se posait. Elle lui demanda, en montrant brièvement du menton l'endroit où elle se tenait quelques instants plus tôt :

"Pourquoi attendais-tu devant au lieu de rentrer ?"


@Marilya Sowell

Marilya prit le ton distant de Lauren pour de la méfiance et redoubla d'efforts pour paraître le plus naturel possible. Elle essaya d'effacer de son esprit le fait que tout ça était interdit et qu'elle risquait de gros ennuis si elle se faisait prendre la main dans le chaudron. Elle imagina aussi Lauren comme une camarade de chambre, ce qui aurait très pu être le cas s'il n'y avait pas eu le Choixpeau pour décider à leur place !

Elle crut d'ailleurs réussir à duper l'autre première année lorsque son visage devint plus chaleureux, mais se retrouve tout de même très vite dos au mur, obligée de répondre à une question problématique... Que faisait-elle là ? Euh... Marilya en oublia complètement la présence de son livre, qui aurait peut-être pu servir d'alibi encore une fois.

"Je... Euh... J'ai oublié la mélodie," lança-t-elle en se grattant derrière l'oreille.

Marilya vit tout de suite l'incompréhension dans les yeux de Lauren (actions vues avec Lauren), alors elle se décida à donner des détails, ne pensant pas une seule petite seconde au fait que chaque maison puisse avoir un système de code différent. En outre, elle ignorait que les Poufsouffles étaient les seules à devoir frapper un code en rythme pour passer les tonneaux qui composaient leur entrée.

"Tu sais ? La mélodie qu'il faut reproduire pour entrer dans la salle commune. Bah, je la sais plus. C'est idiot hein ?"

Une mélodie pour entrer dans la salle commune ? Lauren nageait dans l'incompréhension. Elle fixait Meryl, totalement perdue. En tout cas, une chose était sûre : soit cette fille avait perdu la tête, soit elle n'était absolument pas à Serpentard. Et comme Lauren, malgré son mémoire visuelle, ne se souvenait pas de l'avoir vue dans la salle commune, elle penchait pour la seconde option. Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi elle essayait d'entrer chez les Serpentards. D'habitude, la réputation de sa maison avait l'effet inverse : d'effrayants sorciers parlant aux serpents près à tout pour parvenir à leurs fins ! De quoi en éloigner plus d'un !

Quoiqu'il en soit, elle avait l'air fort sympathique, et maintenant que les pièces du puzzle commençaient à s'assembler, la curiosité de Lauren était piquée. Son plan avait l'air d'avoir été un minimum prévu : comme elle était vêtue d'habits civils, on ne pouvait voir le blason de sa maison, et son livre était une bonne excuse pour faire semblant d'être concentrée, évitant ainsi les questions.

- Tu es à Gryffondor ou à Poufsouffle ? demanda-t-elle innocement

En partant du principe qu'elle n'étais pas à Serpentard, il ne restait que trois autres maisons possibles. Cependant, Lauren avait lu dans un livre que pour entrer dans la salle commune des Serdaigle, il fallait répondre à une énigme, ce qui ne laissait que les maisons de Godric Gryffondor et de Helga Poufsouffle. En tout cas, elle attendait la réponse de Meryl les yeux pétillants de curiosité. Cette fois, sa voix n'avait pas été froide, et son visage était ouvert, et plutôt chaleureux : sa question de cherchait pas à mettre qui que ce soit mal à l'aise. Au contraire, elle aimerait connaître un peu mieux cette jeune sorcière si originale qui avait tenté d'entrer dans la salle commune des serpents.


@Marilya Sowell

- Tu es à Gryffondor ou à Poufsouffle ?

"Poufsouffle !" répondit-elle joyeusement du tac au tac, avant de se rendre compte de son erreur et de se figer complètement. "Euh... Je..."

Marilya craignait maintenant que l'autre élève ne moucharde et qu'elle se fasse punir. Son cœur tambourina particulièrement fort dans sa poitrine, elle qui ne s'était presque jamais fait remonter les bretelles de sa vie tout entière.

Un pitiponk, version sorcière du démon qui souffle des mauvaises choses à l'oreille des moldus, lui rappela d'ailleurs que Serpentard était un véritable nid à méchant d'après certaines rumeurs. Or, les méchants, c'était précisément ce qui terrorisait le plus Marilya dans la vie.

A contrario, Marilya, comme ses parents, refusait de croire en de vieux clichés. Sa famille s'entendait d'ailleurs à merveille avec une ancienne Serpentard, camarade d'école de ses parents tout à fait bienveillante. Rachel Esther n'était pas venue boire le thé à ma maison depuis longtemps maintenant, mais Marilya gardait toujours un excellent souvenir de ces visites. Par ailleurs, elle savait que la sorcière se battait pour une grande cause, bien qu'elle aurait été incapable ni de la nommer ni de l'expliquer.

"Dit, Lauren... Tu vas le dire ?"

Elle baissa le regard sur ses chaussures, déçue à plus d'un tire. Elle accepterait sa punition, évidemment, mais elle regrettait ne s'être fait prendre avant même d'avoir pu trouver l'entrer de la salle commune. Cela voulait-il dire qu'elle ne verrait jamais le lac noir à travers ces vitres ?

Meryl avait immédiatement répondu à sa question, comme par réflexe, lui affirmant qu'elle était à Poufsouffle. Lauren apprécia immédiatement cette honnêteté. Plus elle parlait avec elle, plus elle sentait que tout chez elle était "vrai". Certes, la première chose qu'elle lui avait dite était un mensonge, mais tout le reste semblait... Authentique. C'était pour Lauren une qualité qui la rendait on ne peut plus sympathique, renforçant son envie de faire connaissance avec elle.

- Dit, Lauren... Tu vas le dire ?

Lauren ne s'attendait pas du tout à ça. Aussi étonnée par l'air abattu de Meryl que par sa question, elle s'empressa de la rassurer :

- Non, bien sûr que non !

Dénoncer la jeune sorcière ne lui était même pas venu à l'esprit. D'ailleurs, avait-elle fait quelque chose de mal ? Elle avait juste tenté d'entrer dans une salle, il n'y avait aucun mal à ça ! Non, Lauren était seulement curieuse à son sujet, et, même sans la connaître, elle l'appréciait. Cependant, une question la taraudait.

- Pourquoi veux-tu entrer dans notre salle commune ?

Certes, la salle était magnifique. Ses meubles anciens, son immense cheminée, la semi-pénombre ambiante... Tout cela donnait à la salle commune un sentiment de chez soi des plus rassurants. Malgré tout, Lauren ne doutait pas que chaque salle commune était exceptionnelle en son genre, bien qu'elle n'ait absolument aucune idée d'à quoi ressemblaient les autres salles communes.


@Marilya Sowell

Elle redressa vivement le regard, les yeux pétillants de reconnaissance, lorsque Lauren annonça ne pas vouloir la dénoncer. À en juger par son air étonné, elle n'en avait même jamais eu l'intention et Marilya éprouva un élan d'affection pour qui, elle l'espérait, deviendrait l'une de ses amie. Par ailleurs, et bien qu'aucune de ces réactions, gestes ou paroles n'étaient prémédités, Marilya éprouva beaucoup de satisfaction à l'idée d'étendre son cercle d'amitié parmi les Serpentard. Elle ne comptait pas, et faisait de son mieux pour ne prêter aucune attention quelle conque aux différents uniformes des élèves, néanmoins, elle avait bien conscience d'être essentiellement entouré de Poufsouffle.

"Pfff... c'nul les maisons," marmonna-t-elle sans s'en rendre compte.

Elle fixa à nouveau son attention sur la brune qui venait de lui poser une question, un grand sourire scotcher au visage. La vraie question était : pourquoi ne pas le vouloir ?! Si la salle commune de Serpentard était seulement moitié moins elle que celles de Poufsouffle, alors elle serait déjà fantastique. Néanmoins, puisque tout à Poudlard était grandiose, Marilya se doutait que ce devait aussi être le cas des autres salles communes et elle trouvait injuste de ne pas avoir le droit d'y entrer.

"J'trouve ça trop nul de ne pas pouvoir voir à quoi ça ressemble, même pas pour rendre visite à quelqu'un. Mais surtout," Marilya baissa un peu la voix et continua sur le ton du secret," J'ai entendu dire qu'il y avait des fenêtres qui donnent sur le lac noir. Comme un aquarium. C'est vrai ?" demanda-t-elle, pleine d'espoir.

Le lac noir... Elle en rêvait depuis toujours, peut-être même plus que Poudlard. Marilya avait lu beaucoup de livres sur lui et sur les créatures qui le peuple. Tout ce qui se trouvait sous l'eau la passionnait, elle pouvait d'ailleurs passer des heures à observer un paysage mi air mi eau. Il en était de même avec les impressions de profondeur ou celle, prise depuis le fond de l'eau, et sur laquelle on voyait encore la surface. Marilya trouvait les strangulots adorable et aurait bien aimé de lier d'amitié avec l'un deux comme on aurait pu le faire avec un chat ou un chien. De même, elle pouvait passer des heures devant l'étendue noire dans l'espoir d'apercevoir ne serait-ce qu'un petit tentacule du si célèbre, calmar géant. Mais par dessus tout, Marilya rêvait des Êtres de l'eau et comptait bien tout mettre en œuvre pour un jour rencontrer le peuple de Selkie qui vivaient là ! Après tout, elle avait sept ans pour y arriver. Il suffisait qu'elle soit suffisamment forte, capable de maîtriser les bons sortilèges et, le dernier, mais pas des moindre, qu'elle apprennent leur langue. Bah oui, rencontrer une sirène sans pouvoir lui parler ce serait... Nul !

À en juger par son sourire éclatant, Meryl avait compris que Lauren n'avait jamais eu l'intention de la dénoncer, et cette dernière en était ravie. Quelques secondes plus tard, elle l'entendit marmonner quelque chose, ou plutôt elle vit ses lèvres bouger, sans toutefois comprendre ce qu'elle disait. Elle allait lui demander de répéter, en expliquant qu'elle n'avait pas entendu ce qu'elle avait dit lorsque Meryl répondit à sa question :

- J'trouve ça trop nul de ne pas pouvoir voir à quoi ça ressemble, même pas pour rendre visite à quelqu'un. Mais surtout, elle se mit à chuchoter, sur le ton de la confidence, j'ai entendu dire qu'il y avait des fenêtres qui donnent sur le lac noir. Comme un aquarium. C'est vrai ?

Son changement de ton amusa beaucoup Lauren, et il lui donna l'impression d'être assez proche de la jeune sorcière, bien qu'elle ne la connaisse que depuis quelques minutes. Comme si elle lui avait confié un secret, lui faisant confiance pour le protéger. Adoptant le même ton, la jeune fille aux cheveux d'ébène lui répondit :

- Oui. Mais c'est mille fois mieux qu'un aquarium, ajouta-t-elle. Sauf... Sauf quand le calamar géant passe à côté...

Rien que d'y penser, Lauren frissonnait. Elle ne l'avait vu qu'une seule fois, à travers un des hublots de la salle, mais terrifiée, elle avait immédiatement couru jusqu'à sa chambre, et n'avait plus remis les pieds dans la salle commune pendant une semaine. Cependant, elle ne souhaitait pas jetter un froid sur leur conversation à cause de ces maudites bêtes recouvertes de tentacules. Elle essaya donc de reprendre un ton plus enjoué pour continuer :

- Mais à part ça, les poissons sont magnifiques... Et puis, on voit souvent des Strangulots passer.

Désormais emportée par ce qu'elle disait, Lauren avait complètement oublié le calamar géant qui occupait ses pensées quelques instants plus tôt. Sa passion pour les animaux prenait le dessus, et sa joie n'avait rien de forcé.

- Et je te jure que la semaine dernière, j'ai vu un Être de l'eau ! Je crois que c'était un Selkie, mais je ne suis pas sûre... Je ne l'ai pas très bien vu.


@Marilya Sowell

Si Lauren frissonnait, cela n'atteignait aucunement Marilya qui ne pensait dorénavant qu'à une seule chose : aller retrouver le Choipeau et le supplier de la changer de maison !

"LA CHAAANCE !" s'écria-t-elle lorsqu'il fut question du calmar géant.

Elle ne remarqua pas la peur évidente de la serpentard, qui ne mesurait visiblement pas sa chance, d'avoir ainsi accès à une fenêtre sur le merveilleux monde aquatique du lac Noir. Le calmar géant, même dans les livres d'histoires où dans ceux consacrés aux créatures magiques aquatiques, relevait toujours plus du mythe que de la réalité. Seul quelques chanceux, à chaque génération, pouvaient se venter d'avoir aperçu un tentacule.

Et plus Lauren en rajouta, plus Marilya s'émerveillait et se désespérait en même temps de ne pas avoir été envoyé dans la bonne maison. Elle n'en avait pas conscience, mais son éloignement forcé des vitres de Serpentard lui offrait en réalité une chance de réussir ses études. Déjà très distraite, sa moyenne aurait encore plus souffert si on lui avait offert la possibilité d'admirer le monde aquatique nuit et jour !

- Et je te jure que la semaine dernière, j'ai vu un Être de l'eau ! Je crois que c'était un Selkie, mais je ne suis pas sûre... Je ne l'ai pas très bien vu.

"C'était une selkie, il n'y a pas de sirène dans le lac Noir. Dans aucun lac d'ailleurs, sauf au lac Lomond, en Écosse. Les sirènes sont super belles, mais elles vivent surtout en Grèce, dans les eaux chaudes. En revanche, les selkies adorent les bijoux."

Complètement extatique, euphorique et tous les mots en "ique" faisant référence à une passion incontrôlable, Marilya se mit à parler encore plus fort et continua d'étaler sa science encore un peu. Cela ne se vit pas dans son comportement, d'un naturel bavarde et enjouée, mais Marilya ressentait soudainement le besoin d'en dire beaucoup, pour prouver qu'elle s'y connaissait, comme si cela prouvait l'injustice dont elle était victime aujourd'hui.

Sournoisement, doucement, au fur et à mesure des mots, la petite princesse sentit son cœur se contracter d'une émotion nouvelle. Une émotion que jusqu'alors elle n'avait jamais ressenti et qui la mit mal. Pour la première fois de sa vie, Marilya ressentait de la jalousie envers une autre personne.

"Ca devait être tellement bien !" continua-t-elle, se lamentant légèrement, elle qui se serait volontiers contenté d'apercevoir des bulles à la surface du lac.

D'ordinaire, elle n'éprouvait aucune difficulté à se réjouir simplement et sincèrement pour les autres. D'ailleurs, elle éprouvait effectivement de la joie pour Lauren, qui pouvait vivre des expériences uniques simplement en se prélassant dans son salon. Mais elle était aussi jalouse.

"Tu peux me faire entrer, s'il te plaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit ? S'il te plaît ? S'il te plaît ?" supplia-t-elle avec une mine de boursouflet battu. "C'est TELLEMENT... Injuste !!"

Le dernier mot résumait tout, mais étrangement, elle ne le trouva pas assez fort sur le moment.

T'as toucher un point sensible là

Le regard de Lauren quitta les yeux émeraudes de Meryl pour se poser sur l'imposante porte en bois permettant l'accès à sa salle commune. Elle était en pleine réflexion : l'envie de voir les selkies de la sorcière lui paraissait on ne peut plus légitime. Cependant, elle se doutait que si chaque salle commune était fermée par un système différent, seulement connu des élèves de cette maison, c'était pour que les élèves des autres maisons n'y aient pas accès. Le regard suppliant de la jeune sorcière fut probablement ce qui la décida, bien qu'elle restait un peu indécise, sans savoir si la décision qu'elle avait prise était la bonne. Elle ramena ses prunelles, noire à cause de l'obscurité ambiante, dans les yeux de la personne qu'elle envisageait d'introduire dans sa salle commune. Mais avant, elle voulait s'assurer de quelque chose :

- Je veux bien essayer de te faire entrer. Mais tu sais qu'il est très peu probable que l'on voit des Selkies, ou même le calamar géant ? Ils ne passent quasiment jamais devant les fenêtres...

La noiraude s'était évidemment rendue compte de l'enthousiasme débordant de Meryl dès qu'il avait été question du calamar géant, et à vrai dire, elle arrivait à le comprendre. Après tout, c'est ce même enthousiasme qui l'avait poussée, enfant, à s'approcher un peu trop d'un de ces animaux... Se rendant compte que ses pensées étaient sur le point de déterrer des souvenirs qu'elle préférait garder enfermés sous clef, Lauren ramena son esprit l'ordre, attendant la réponse de la Poufsouffle.


@Marilya Sowell