Je n’ai jamais vraiment aimé les toilettes abandonnés… Ils étaient sombres, et obscurs, et il y régnait en permanence une odeur pestilentielle d’œuf pourrit. Quelques taches de moisi s’étalaient sur les murs, et un robinet sans doute là depuis bien trop longtemps, répandait une flaque d’eau jaunâtre tout autour de lui. Je devais me rendre en salle d’études, mais en passant devant les toilettes, un rire espiègle en sortit, mélodieux et enfantin. Je n’étais pas vraiment pressée, et j’étais assez curieuse, car jamais personne de ma connaissance n’était entré dans ces toilettes… Tout en entrant prudemment dans la pièce, je m’exclamai : Lumos !et une boule de lumière apparut au sommet de ma baguette. Tandis que je m’approchais du fond de la pièce, je jetais rapidement un coup d’œil aux miroirs, quand je remarquai que mon reflet semblait boursoufflé; l’image qu’il me renvoyait semblait floue et brouillée. Tout en observant les cabines, je riais à gorge déployée, car je reconnaissais là l’œuvre des lutins farceurs. Plusieurs élèves m’en avait déjà parlé, mais personnellement, je les trouvais plutôt drôles, et je ne voulais pas les dénoncer, car leurs farces me faisait bien rire. Je m’exclamai : Nox ! et la lueur de ma baguette disparue. En riant une dernière fois, je parti des toilettes pour me rendre en salle d’études.

Assis sur son trône, Ernest serrait son rouleau de papier toilette contre lui. Il y avait effectivement quelqu’un qui était entré. L’adolescent n’osa pas répondre et déjà d’autres bruits et d’autres voix commencèrent à s’élever dans l’espace clos. Mais pourquoi y avait-il soudain autant de monde dans les toilettes abandonnées ? Des élèves s’y étaient-ils secrètement donné rendez-vous ? Son estomac gargouilla douteusement. Juré, il arrêterait les tartines beurre de cacahuètes/confiture d’églantines/vermicelles en chocolat. Fini aussi le sirop d’érable dans le jus de citrouille.

Mais là, tout de suite, ça ne résolvait pas son problème. Il avait besoin d’être seul pour faire ses affaires. Et plus les secondes s’égrainaient et plus il avait l’impression que la foule augmentait. Il cru d’ailleurs reconnaître des voix familières. Etan aussi était là ? Et puis il en entendit une plus familière que toutes les autres et son visage se décomposa. Pas Eileen. Pas là. Pas maintenant. Si elle le surprenait… enfin… ce serait trop la honte. Et… Enfin… C’est pas comme s’il ne s’était jamais tapé l’affiche. Mais pas devant elle. Il faudrait se retenir. Coûte que coûte.

Très diverti par la situation, l'enfant se rappela brutalement un certain atelier sur le règlement de l'école. Oh non ! Aucun adulte ne devait voir qu'il était là dans ces toilettes à ce moment-là sinon M.Charleston serait très déçu. Inquiet de son sort et de son avenir qu'il souhaitait passé ailleurs qu'en heure de colle, le garçon se retourna vers les elfes farceurs.

- Ça suffit vous ! Il se tourna ensuite vers les autres qui étaient entré dans les toilettes après lui. Il faut qu'on nettoie tout sinon on va tous finir en heure de retenue à récurer les toilettes avec nos brosses à dent pendant le restant de nos jours ! Il se retourna vers les elfes Et vous psht ! Dégagez ! On va se faire punir à cause de vous !

Il les chassa à l'aide de grands gestes avant de se saisir d'un bon mètre de rouleau de papier toilette pour commencer à essuyer les dégâts. En faisant ainsi, il ne put s’empêcher de penser que c'était tout de même une super bêtise. Il aurait aimé y avoir pensé lui-même ! Jetant un dernier coup d’œil au miroir en face de lui, il se joint à l'effort d'Eileen pour nettoyer les toilettes.

Alyssa passait par hasard dans ce couloir : au vu de la localisation de la Salle Commune de Gryffondor elle avait le choix entre plusieurs itinéraires pour la rejoindre. Cependant, les pensées dans un nuage cotonneux, la jeune fille tarda à remarquer l'agitation inhabituelle qui se dégageait des... Toilettes abandonnées ? Intriguée, la Gryffondor y pénétra alors, et fut frappée par le monde qui y grouillait. Elle remarqua un Gryffondor qui, de souvenir, était en première année, ce dernier était en train de nettoyer. Il y avait aussi Eileen qu'elle connaissait bien. Alyssa leur lança avec étonnement :

- Pourquoi vous nettoyez, vous êtes punis ?

Sur ces mots, Alyssa tourna la tête et ses yeux, son visage, rencontrèrent l'un de ces miroirs déformants. Elle pouffa alors avant de commenter avec enthousiasme :

- On dirait un palais des glaces ! C'est trop cool !

La blondinette n'était pas le moins du monde inquiète par cette situation des plus inattendues et s'amusait maintenant à bouger sa tête et même à faire une grimace peu élégante afin de voir les effets de ce miroir déformant.

Généralement, il n'y avait personne par ici. Enfin pas grand monde en tout cas, sauf que ce jour là, en passant devant la porte entrouverte, Deryn entendit des rires ou était ce une dispute ? La cinquième année hésita un instant, elle qui comptait passer rapidement pour refaire sa petite provision de cloportes... Prudement elle ouvrit la porte en grand pour observer ce qui se passait dans la pièce. Un troupeau de petits se tenait là dans la pièce mal éclairée, faisant se lever les sourcils de la Poufsouffle.

"Qu'est ce que vous faites tous là dedans ? Vous êtes au courant que ce n'est pas l'endroit le plus agréable du château pour une réunion ? enfin... Chacun son truc... Vous avez mis de la flotte partout pour... laver le sol ? Bon courage..."

Pourquoi regardaient-ils les miroirs au fond de cette manière ? C'était vraiment louche comme comportement. Toujours à l'entrée, maintenant la porte ouverte, Deryn tentait de comprendre ce qui se tramait là. Une chose était certaine, Tim n'aurait pas son stock de cloportes immédiatement... elle allait devoir aller voir du côté des armures du troisième étage. Il y avait toujours quelques locataires par là-bas.

Deryn reste à la porte et observe la petite réunion sans trop comprendre ce qui se trame. Comme elle n'entre pas complètement, elle ne peut pas voir les miroirs ou du moins par les reflets.

Du monde dans les toilettes, c'est normal. Du monde dans les toilettes abandonnées, ça l'est un peu moins. Attirée par la foule qui semble d'une volonté commune s'y diriger, j'entre à mon tour dans la pièce où je n'ai mis les pieds qu'une fois. Je me rappelle très bien de la fois où un première année, Brynn Wathen, pensait pouvoir se nettoyer le visage proprement avec l'eau de ces toilettes après s'être fait aspergé de vinaigre.

Je passe devant les élèves restés dans l'entrée pour pénétrer au centre de la pièce et regarde autour de moi. De l'eau sur le sol, un miroir déformant et une porte des toilettes fermée... Ça crie dans tous les sens, entre ceux qui nettoient et ceux qui s'amusent à regarder la déformation de leur visage sur la glace. Bref, un beau bazar.

Je me place sur le côté, près de Deryn. Si je ne bouge pas et reste là sans rien faire, aucune chance que quelqu'un me prenne par surprise en pensant que je fais une bêtise. Je ne serai donc pas punie. Je regarde l'étrange scène se déroulant sous mes yeux, étonnée par tout le raffut déclenché par une simple blague d'élèves – ou d'autres créatures ? Qui sait, le Château regorge d'étrangetés.

Si l'endroit n'avait pas été le couloir dans lequel se trouvaient des toilettes abandonnées, Brynn aurait sans doute fait demi-tour devant le chahut qu'il y entrevoyait - et surtout qu'il entendait. Mais c'était le couloir des toilettes abandonnées, celles qu'il avait découvertes un jour saveur vinaigre, et il se souvenait fort bien qu'on lui avait grandement déconseillé de s'y trouver. Aussi, l'agitation qu'il y devinait l’intriguait, et il s'approcha timidement de l'endroit, cherchant à savoir si le remue-ménage venait bien des toilettes ou d'une pièce adjacente. Et c'est ainsi qu'il trouva deux ainées de Poufsouffle devant la porte de la salle d'eau.

Le petit garçon aimait beaucoup Deryn et était très intrigué par la présence d'Ashley, qui semblait être là chaque fois que lui venait. Était-elle une sorte de gardienne des toilettes abandonnées veillant à instruire sur leurs dangers toute personne s'y rendant ? Si c'était le cas, elle ne semblait cependant pas déterminée à instruire la foule d'élèves qu'il y entrevoyait, dans la pénombre, entre mobilier peinturluré et sol détrempé.

« Qu'est-ce qu'ils font ? Ils réparent les toilettes ? »

Sa question s'adressait autant à la plus âgée qu'il admirait qu'à la plus jeune au savoir incommensurable sur les toilettes abandonnées. Après tout, réparer ces toilettes n'aurait pas été une mauvaise idée.

Résolution

Si certains trouvent leurs reflets dans les miroirs des toilettes amusants, d'autres ont décidé qu'il valait mieux nettoyer la farce. Le petit groupe est assez efficace d'ailleurs, rapidement, plusieurs miroirs retrouvent leur aspect normal. Un ou deux miroirs sont encore sales, mais ce n'est sans doute plus qu'une question de temps.
Coquette et Pastel ne sont quant à elles plus visibles depuis un petit moment. Bien que ce soit deux petits rires aigus qui vous aient attirés dans les toilettes abandonnées, vous n'avez pour la plupart d'entre vous, pas pu les apercevoir avant qu'elles ne se volatilisent mystérieusement... Et si vous tentez de les chercher, vous ne trouverez rien.

Orla ne restait jamais très longtemps dans les couloirs du deuxième étage. C'était un endroit de transit, une étape insignifiante sur son trajet de la salle commune des Poufsouffle au Club de Chocobataille, et inversement. Pourtant, la présence de Deryn et d'Ashley à la porte des toilettes abandonnées l'intrigua assez pour qu'elle ralentisse le pas et se dirigent vers elles.

« Hey Deryn, il se passe quoi là-dedans ? », dit-elle à la cinquième année, tout en donnant une petite tape amicale sur l'épaule d'Ashley. « Salut Houston, salut Brynn », fit-elle avec un sourire. Elle jeta un œil à l'intérieur de la pièce pour y voir des élèves, la plupart relativement jeunes, se mirer dans la glace ou nettoyer les flaques d'eau sur le sol. « Eh ben », fit-elle en se retournant vers les Poufsouffle comme pour les prendre à témoin.

« Je ne sais pas qui a fait ça aux miroirs, mais il vaut mieux pas que le concierge vous surprenne alors que certains sont encore sales. » Elle sortit sa baguette et murmura « Recurvite » à plusieurs reprises sur les miroirs à l'aspect peu ragoûtant. « Oh Éli ! Tu sais qui a mis ce… truc ? », demanda-t-elle à Élisabeth, qu'elle venait de remarquer près des lavabos.

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La Poufsouffle se contentait maintenant d'observer la scène. Elle salua d'un hochement de tête Ashley quand elle arriva, notant qu'elle avait elle aussi la sagesse de ne pas s'avancer d'avantage dans ce bazar. Arriva ensuite le petit Brynn.

"Salut Brynn. Je t'avouerai que je ne sais pas trop. En tout cas, ils sont plutôt efficaces en nettoyage, on pourra bientôt utiliser ces toilettes sans avoir peur de repartir avec une famille de badimons sous les semelles."

Orla préfète de la maison arriva à son tour et comme les autres, elle s'enquit de la situation. Deryn se contenta de hausser les épaules dans sa direction. Toute cette agitation la dépassait et elle avait un cours de vol sous peu.

"Bon allez, moi je vous laisse, j'ai mon balai à récupérer avant qu'il ne soit trop tard. Un balai pour le cours de vol je veux dire, pas pour me joindre à vous, désolée. Amusez-vous bien... Enfin, si ça vous amuse de nettoyer des toilettes..." ajouta t'elle un peu plus bas en songeant que certains avaient vraiment des passe-temps étranges. Est ce qu'il existait des hybrides elfes des maisons humains comme pour les vélanes ou les vampires ? Cela pourrait expliquer certaines passions inexplicables.

Deryn répond à tout ce petit monde et quitte les lieux en songeant que certains élèves sont bizarres quand même...
Merci pour cette petite péripétie