Batmund et Alain constitue le cinquième tome des aventures de Batmund et est une suite directe de Batmund contre Polydouble. Bonne lecture !

Quelques instants plus tôt...
Réveillé en pleine nuit et choqué par les scènes de chaos (alarmes, aboiements nocturnes, sonneries de charrettes à glaces..) qu'il pouvait entendre depuis sa fenêtre et la radio, Narcisse Brando s'était glissé en dehors de sa chambre et de la maison à travers sa fenêtre. Depuis le temps qu'il vivait ici, il s'était habitué à la violence qui frappait parfois Gotham's Hollow mais, cette fois, c'était différent. Il avait appris à ses dépens, résidant non-loin de là, que la source de ces débordements étaient souvent issue d'Azkham. Et alors même qu'il savait pertinemment qu'il ne pourrait jamais la voir en pleine nuit, il courrait instinctivement en direction de sa mère qui y était désormais emprisonnée.

Il n'avait parcouru que la moitié du chemin à peine lorsqu'en arrivant auprès d'une maison endommagée, il remarqua un couple évanoui non loin. Malgré son empressement, il se sentit obligé de vérifier leur état, ce qui ne se fit jamais - un justicier moustachu et son adversaire felin débarquant à ce moment juste au dessus de sa tête. Figé de stupeur et de surprise, ce qui revient globalement à la même chose, Narcisse ne put détacher ses yeux du combat destructeur. Quand, enfin, les bruits cessèrent, il se retrouva à répondre...

Maintenant.
- M'sieur, c'est vous qu'avez fais tout ça ? Vous êtes Batmund ! Ma mère m'a toujours dit d'pas parler aux adultes inconnus mais vous êtes pas vraiment inconnu et puis elle comprendrait je pense et- ah. Désolé j'parle trop encore une fois. Moi c'est Narcisse. Narcisse Brando.

- Ah, Narcisse. Ça va aller mon garçon, tout va bien se passer.

- Merci M'sieur. Je voulais aller quelqu'part mais j'pense que j'vais rentrer chez moi et-

Attristé, Batmund secoua la tête.

- Non voyons, je ne peux pas te laisser rentrer comme ça chez toi après ce que tu viens de vivre. Tu as le droit d'être triste, tu sais. Je suis passé par là, moi aussi, lorsque j'etais encore enfant.

Le garçon ne comprenait pas bien où le célèbre héros voulait en venir.

- Assister à un combat entre un justicier et un chat bizarre ? Non j'vous jure m'sieur ça va all-

- Allez mon garçon, pas de ça avec moi. Tu sais.. je suis désolé pour tes parents, crois-moi. Si j'étais arrivé un peu plus tôt.. c'est donc mon devoir de m'occuper de toi, à présent.

Se souvenant du couple évanoui à ses pieds, les rouages dans le cerveau de Narcisse commencèrent à tourner du bon côté.

- Heu m'sieur c'est pas ce qu'vous-

- Nous allons devoir parler de bien des choses toi et moi mais, avant ça, il est temps de rentrer.

L'emportant avec lui en direction des cieux puis des hauteurs de la ville où se cachait son repaire, Batmund n'entendit même pas les cris de protestation du jeune homme qu'il associa à de la peur, de la tristesse ou, plus probable encore, du manque de sucre. À son âge, on mangeait beaucoup, c'était bien connu. Et c'est ainsi que commençaient les aventures de Batmund et de l'orphelin (bien que possédant deux parents vivants) qu'il avait pris sous son bras - car étant un être humain, Batmund n'avait pas d'ailes.

Le premier jour, sonné par l'enchaînement des évènements, il s'était endormi. Le second, bien décidé à en découdre, la discussion s'était vite retrouvée monologuée par Batmund. Les jours suivants, il s'était retrouvé embarqué dans cet entraînement qu'il ne comprenait pas mais dans lequel il dépensait chaque petite parcelle d'énergie - trop pour encore arriver à protester, même pour lui. Pris dans cette routine d'entraînement intensif, ce ne fut qu'au bout d'une semaine et d'un cinquième échec de montage de blanc en neige que Narcisse explosa.

En quoi préparer une ganache ou une crème pâtissière allait-il l'aider à sauver sa mère, Gotham's Hollow, ou n'importe qui d'autre ? Batmund le pensait-il si faible que tout ce qu'il pouvait faire, c'était rester ici, assigné à résidence, à caresser un chat et manger ses propres cookies devant la radio ? Même si l'adolescent ne voulait absolument pas rester, il se sentit vexé de ce que cela insinuait sur ses compétences et son potentiel.

- Je n'ferais pas battre ce fouet pâtissier un instant d'plus ! Je n'fais que perdre mon temps ici ! J'voulais pas vous vexer mais j'pense que là c'est trop !

Levant les yeux de son journal pour lui répondre, le célèbre moustachu s'approcha finalement pour déposer une main sur son épaule. Celle de Narcisse, pas la sienne.

- Doucement, mon garçon. Je crois que tu te méprends sur mes intentions.

Retroussant ses manches, le héros en tenue civile ne mit que quelques secondes à attacher son tablier et se retrouvé armé d'un fouet de rechange.

- Et maintenant.. regarde, et écoute.

Brandissant le fouet au dessus du récipient, il l'abattit avec une force et une douceur telle qu'il n'eût à s'activer que quelques instants pour en finir avec la préparation. Puis, sortant de ses quelques poches quelques outils de rechange, révélant ses muscles saillants à un Narcisse ébahit par la même occasion. En un éclair, deux shuricakes frolèrent l'adolescent sans le toucher pour venir s'enfoncer dans le mur derrière lui. Enfin, armé de son vieux nunchookie, Batmund terrassa une légion de monstres invisibles, jusqu'à ce que son estomac crie famine. Soit, très rapidement. Tournant une dernière fois les yeux vers le jeune sorcier, il termina sa démonstration.

- À ton tour.

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