3h30 avant le début de la soirée

Déjà 15h30, le couturier s'affairait autour de la cadette des Melrose, ajustant les coutures de sa robe de soie. Le tissu épousait parfaitement le corps de la fillette, mettant en valeur sa frêle ossature, son teint de cire et ses yeux verts. Ce soir la fête allait battre en son honneur, afin de célébrer son 11ᵉ anniversaire.
N'importe quelle fille de son âge aurait été ravie d'autant d'attention, une fête, un couturier, un gâteau et plein de gens là pour la voir. Mais, pour Alizée cela n'avait aucune valeur, au fond, ce n'était qu'un prétexte de son paternelle afin de réunir de nombreux sorciers et créer ou entretenir ses relations. C'était d'un ennui pour la jeune fille qui savait pertinemment qu'elle serait la seule "jeune" présente. Son grand frère était en train de faire sa dernière année à Poudlard et ne pouvait revenir au domicile familial en dehors des vacances scolaires. Quant à sa génitrice, elle avait été envoyée pour quelques jours chez ses parents, accompagnée par Owen l'inutile benjamin de la lignée. Leur présence à tous les deux lui était bien égale, ce n'est pas comme si elle avait un lien profond avec eux.

Par la fenêtre, le vent glacial de Janvier venait balayer le peu de feuilles restant tant bien que mal accroché aux grands arbres du jardin. Elle soupira, observant cette danse hivernal, pendant que les aiguilles du couturier venaient piquer les derniers pan de tissu, resserrer les dernières couture et fixer les derniers points. Ça y est la robe était finie, le couturier admirait son œuvre, il avait l'air satisfait. Il ramena un miroir, laissant la sorcière se découvrir. Elle observa son aube, le bleu froid du tissu venait illuminer le visage de la jeune fille. La forme patineuse accompagnée du col illusion en dentelle rendait honneur à la morphologie de la fillette. Alizée aurait menti si elle avait dit qu'elle ne l'aimait pas, mais penser à ce pourquoi elle la portait la rendait mélancolique. Elle permit au couturier de disposer et attendit sagement qu'on vienne la coiffer. La coiffure choisie par la domestique était une simple queue de cheval haute, orné d'un ruban de la couleur de la robe.

30min avant l'arrivée des invités

La préparation avait déjà été épuisante, mais ce n'était pas encore fini, la jeune fille n'avait malheureusement pas le temps de se reposer, car à présent elle devait rejoindre son père pour faire la vérification du logis avant que les invités n'arrivent. Alizée enfila ses escarpins et ses gants en dentelle noirs puis elle traversa le manoir familial pour rejoindre le bureau de son père. Après avoir fini l'habituel sermon, sur l'image, la droiture, l'honneur et la perfection que sa cadette devait déployer pour éviter d'attirer une honte de plus sur la famille, Salone se leva de sa chaise et se dirigea vers la porte de son bureau. La petite sorcière le suivit, sortant ainsi des quartiers du patriarche pour procéder à l'inspection du rez de chaussée où serait reçu les invités.
Assiettes, petits fours, tartes et gâteaux de toutes sortes, bouteilles de grand cru et verres à pied, du côté du buffet, tout y était. Le sol brillait, les lustres dépourvus du moindre grain de poussières inondaient la pièce de lumière, et les coussins des fauteuils étaient placés au millimètre près.
Alizée s'ennuyait, sachant pertinemment avant même de descendre que tout serait parfait. Cependant, elle ne pouvait faire autrement que de se plier aux lubies de son paternelle.

Il ne restait maintenant plus que 10 petites minutes avant l'arrivée des invités, plus que 10 minutes avant que ne commence la farandole d'hypocrisie et de dédain qui composeraient cette soirée.
La brunette murmura dans un soupir inaudible :

- Je sens que la nuit va être longue...

Il fallait bien relativiser, d'autant plus que ça y est ; les premiers invités commençaient à arriver. La sonnette retentit et les portes du manoir s'ouvrirent, Alizée se tenait droite, légèrement en retrait par rapport à son père, impassible. Une chose était sûre : sa lassitude n'allait pas la quitter de si tôt.

Deux heures avant le début de la soirée.

Les bras croisés derrière la tête, les yeux fixant le plafond, Augustin rêvassait pour oublier ce qui était jusque là, une journée des plus moroses dans le domaine familial. Comme bien souvent, ses parents ne se souciaient guère de ce qu’il pouvait se passer dans sa chambre ; il aurait très bien pu retourner ladite chambre ou bien monter une installation de pendaison que cela n’aurait fait ni chaud ni froid auprès de ses parents. Mais il était là, à ne rien faire.
La pile de livres préparée pour ses révisions en vue de son admission à Poudlard ne lui faisait guère de l’œil, et il n’avait pas touché à sa baguette magique depuis qu’il l’avait achetée. Il s’était contenté d’ouvrir quelques livres et essayer quelques formules magiques simplistes, et tout avait très bien fonctionné.

Mais bientôt, le calme régnant dans la coquette maison d’Aberdeen ne se ferait plus ressentir. Sa mère rentra en trombe dans sa chambre et lui parla d’un air sec :

- Augustin, tu viens nous partons dans un quart-d’heure. Ne prends que l’essentiel et ta baguette, on ne sait jamais.

Partir? Mais pourquoi?
Comme bien souvent, il était mis au courant des décisions de ses parents au dernier moment et cela n’eut pour effet sur lui qu’un haussement d’épaules singulier.

- Ce serait trop demander des précisions? demanda-t-il d’un ton nonchalant parfaitement agaçant mais auquel ses parents étaient habitués.

- Martin et moi sommes invités au manoir par la famille Melrose, et nous devons nous y rendre, cela devrait faciliter les choses pour nos relations suite à la mort du ministère de la magie. Mais ça ne te regarde pas, allez dépêche-toi! lâcha-t-elle d’un ton sec.

Puis elle tourna les talons, et Augustin enfila sa veste légère et un bonnet laissant malgré tout transparaître ses cheveux blancs sur les côtés.


Heure d’arrivée au manoir.

Durant le trajet en voiture Moldue pour ne pas se faire remarquer, Martin crut bon de rappeler à sa femme et Augustin les règles de bienséance qu’il faudrait absolument respecter durant la soirée. Il tapotait nerveusement sur le volant de la voiture et confondait de temps à autres les vitesses sur le levier, maudissant les « satanés Moldus avec leurs inventions à la con ».

Une fois arrivés, les nombreux invités patientaient devant la gigantesque double-porte d’entrée du Manoir, et Augustin se surprit à pousser un soufflement d’ennui. Il se plaignait clairement d’être là, probablement entouré d’adultes qui ne prêteraient attention qu’aux affaires juteuses que pourrait déclencher une soirée comme celle-ci.

Les portes s’ouvrirent alors enfin, laissant apparaître un hall d’entrée parfaitement propre et lustré. Tout brillait tellement que ne pas se voir dedans aurait été d’une sombre hypocrisie. Le domestique enlevait les vestes de chaque invité, et lorsque ce fut le tour d’Augustin, il se laissa faire comme son père le lui avait recommandé, et donna également son bonnet, laissant alors apparaître sa formidable chevelure albâtre.
La lumière n’était pas trop aveuglante, alors il ne dut pas trop se protéger et observa ses habits sobres mis pour l’occasion qui dénotaient parfaitement avec sa chevelure : chemise à manche longue noire et pantalon assorti de la même couleur.
Si les serveurs n’avaient pas porté de cravate blanche, on aurait tout à fait pu croire à ce qu’il fasse partie du personnel.

Le jeune garçon était désormais là, présent au milieu du hall d’entrée, observant les personnes présentes : évidemment, on ne comptait que des adultes.

Le père de la jeune fille afficha une mine satisfaite en voyant tous ses invités répondre présent, Alizée le savait beaucoup de choses pouvait se jouer durant cette soirée. Les domestiques conduisirent tout le monde au salon, au milieu de la foule la jeune fille cru apercevoir un petit domestique aux cheveux blanc, celui-ci l’intriguât, elle ne semblait pas le connaître ou le reconnaître, étrange…
Si ses parents avaient engagé un nouveau membre du personnel, il l’en aurait averti. Qui était donc ce garçon ?

Malheureusement la fillette n’eut pas le temps de mener l’enquête, les invités commençaient à se succéder devant elle et son paternelle, chacun annonçait en quelque sorte sa présence, remerciait la famille et présenter leurs vœux d’anniversaire à la cadette des Melrose. C’était à peu près ce même rituel pour chaque famille, souvent hypocrite et intéressé, mais la jeune fille le savait, les relations comptaient plus que tout, surtout depuis l’enchaînement de périodes instables au ministère.

La future Serpentard, remerciait avec courtoisie les adultes qui défilaient devant elle, tirant élégamment de brève révérence de temps à autre.
Elle jouait merveilleusement bien la petite fille parfaite durant ce début de soirée ennuyeux. Alizée attendait avec impatience le moment où son père commencerait à réellement discuter avec ses convives. Alors à ce moment-là seulement, elle pourrait s’éclipser sans que personne ne s'en inquiète.

Cependant, le nombre de sorciers et sorcières à saluer ne semblait pas décroître. La jeune fille était surement coincée là pour encore une heure dans le meilleur des cas. Pourquoi fallait-il qu’il y ait tant de sorciers dans la région…
Alizée était déjà fort ennuyée par cette soirée, pourtant ce n’était que le début, personne ne paraissait prêt à rentrer chez soi de si tôt.

Une fois que tous les convives furent réunis dans le hall d’entrée, Augustin observa les dirigeants du manoir, Monsieur Melrose, et une jeune fille qui devait être à l’origine de la soirée, d’après ce qu’Augustin avait compris. Leur regard se croisa l’espace d’un instant et le petit écossais se demanda si la jeune fille pourrait rendre ladite soirée plus intéressante que prévue.

Les majordomes conduisirent la foule d’invités dans le salon, et le rituel adultes des soirées invitées ne se fit pas attendre. Tout le monde fit semblant de se connaître et de s’apprécier, ce qui agaça Augustin. De l’hypocrisie pure et dure, ce n’était pas son monde ; il était habitué à dire ce qu’il pensait, mais s’il voulait pouvoir continuer à sortir librement de chez lui, il se devait de respecter les indications de son père.

Lorsque la famille Sponsz s’annonça à la jeune fille dont c’était l’anniversaire, Martin fit une remarque parfaitement désobligeante envers la jeune fille :

- Eh bien, jeune fille, mes meilleurrrs vœux d’anniversairrre, vous êtes sublime dans votre rrrobe! Un vrai squelette déguisé.

Puis il tourna les talons en voyant monsieur Melrose arriver à l’autre bout de la pièce, et Augustin eut l’envie de se téléporter ailleurs qu’ici-même. Il adressa ses excuses à la jeune fille :

- Tu veux bien excuser mon abruti de père, il nous répète de bien se tenir mais il est sans-gêne. Joyeux anniversaire.

@Alizée Melrose

Le père d’Alizée l’avait laissé seule le temps de régler une affaire avec l’un des invités. Il défilait un par un devant elle, c’était assez banal, jusqu’à ce que la famille Sponsz se présente à elle. Elle reconnut immédiatement le mystérieux garçon qu’elle avait pris pour un employé, elle rougit légèrement de honte face à cette confusion.
Puis ce qui semblait être le père de celui-ci, fit une remarque fort déplacée sur le physique de la demoiselle. C’était d’un ridicule, la blancheur de sa peau était un noble héritage des deux côtés de sa famille, Alizée n’en avait absolument pas honte. De plus, bien qu’étant fort rigoureux, Salone Melrose tenait plus à ses deux premiers enfants qu’à n’importe quel autre chose. Après tout, ils représentaient la succession de la famille.
La sorcière s’apprêtait à répondre quand l’homme tourna les talons et partit.

Son fils prit alors la parole. Il avait l’air d’être quelqu’un d’honnête et, au vu de sa façon de parler, il n’était pas ravi d’être ici. La fillette esquissa un léger sourire, ce qui était rare, puis elle répondit au jeune garçon.

- Merci pour votre considération Messire Sponsz. Pourriez-vous transmettre à votre paternel qu’en m’insultant de la sorte, il a fait offense à ma famille et que l’hôte de la fête sera mis au courant des faits rapidement. S'il était venu construire des relations, cela semble compromis.

Voyant son père lui faire signe, la fillette comprit qu’elle ne pouvait rester avec le sorcier pour le moment.

- Mon père me fait signe, je vais devoir me retirer.

Puis, elle se rapprocha du garçon et lui murmura quelques mots.

- Je ne peux pas rester pour le moment, mais ça serait un plaisir de faire plus ample connaissance avec toi après. Je t’avoue que je m’ennuie à mourir au milieu de tout ce monde.

Il était rare que la jeune fille soit aussi en confiance avec quelqu’un, elle qui avait habituellement tant de mal avec le relationnel. Mais elle avait pris sur elle, c’était le seule moyen pour ne pas mourir d’ennui ce soir.

Environ 30min plus tard

Alizée avait salué tout le monde et à présent, elle étouffait dans cette atmosphère, elle se dirigea donc vers une des grandes portes-fenêtres donnant sur le jardin de la propriété. Puis, elle chercha du regard le fils de la famille Sponsz, essayant de capter son attention, avant d’appuyer délicatement sur la poignée, afin d’ouvrir la porte dans un bruit. Puis, elle s’engouffra avec son habituelle élégance dans la nuit noire qui entourait le jardin.

@Augustin Sponsz

La jeune fille parla d'un ton glacial en répondant à Augustin que la maladresse de son père allait coûter très cher à la famille. À dire vrai, et selon ses termes, Augustin n'en avait "rien à foutre". Mais il devait se montrer professionnel devant cette jeune fille qui semblait froide et renfermée malgré un léger sourire.

- Naturellement, je comprends aisément mademoiselle, encore mes plus sincères excuses pour cet incident. N'en voulez pas trop à mon père, il est rustre mais fortuné.

Puis la jeune fille se pencha pour lui murmurer qu'elle s'ennuyait passablement, ce qui réconforta le jeune écossais dans sa misère. Il n'était donc pas seul, mais il devrait attendre.

Environ une demi-heure plus tard, Augustin, qui n'en pouvait plus de se trouver là, à saluer nombre de convives dont il ne connaissait que des ragots de la part de ses parents, remarqua la cadette de la famille Melrose qui semblait s'enfuir par une des porte-fenêtre du manoir.
De nature curieux, il la suivit instinctivement, n'ayant rien de mieux à faire de toutes manières.

L'albâtre retrouva la jeune fille assise sur l'un des bancs du jardin de la propriété ; elle semblait prendre l'air après un moment assez éreintant de salutations fatigantes. C'est lui qui prit la parole.

- Salut, dit-il dans un sourire amusé en espérant ne pas trop surprendre la fille, tu prends l'air ou tu fuis ta famille?

@Alizée Melrose

Assise sur un banc, la jeune fille attendait, espérant que le garçon de tout à l'heure la rejoigne. Une légère brise hivernale traversait le jardin, caressant avec douceur la peur de la fillette. 
Quelle soirée ennuyante, elle souffla, relâchant ainsi la pression. 
Pendant qu'elle se reposait, le garçon arriva. Elle tourna la tête, les cheveux du garçon se démarquait du noir de la nuit, Alizée trouvait cela très joli.

- Ça dépend, officiellement ou officieusement ? répondit-elle d'un sourire amusé. Quelle soirée ennuyeuse, tu n'imagines pas mon soulagement de voir que je n'étais pas la seule enfant présente. D'ailleurs désolé pour tout à l'heure, je t'ai répondu assez sèchement, mais n'y vois rien de personnel.

Elle affichait une mine légèrement attristé, au fond elle avait peur que le jeune homme lui en veuille. C'était la première fois qu'elle avait une réelle occasion de se faire un ami... Pitié que tout ne soit pas ruiné par cet homme désagréable.

- C'est simplement que mon paternel refuse que je me fasse marcher dessus, selon lui cela entache notre nom, et si on laisse passer une fois on perd le respect de tous.

Elle regardait ses pieds se balancer au-dessus de l'herbe du jardin. Quand elle arrêtait de parler, son visage se retrouvait de nouveau comme inerte, ne laissant rien transparaître. Montrer ses émotions paraissait si simple pour les autres. Alizée, elle avait énormément de mal à le faire. Elle avait l'impression de toujours en faire trop, mais en même temps les meilleurs moments étaient ceux où elle relâchait la pression et se laissait aller à ses émotions.
Mais il était peut-être déjà trop tard pour rattraper complètement les choses avec son camarade... Les yeux dans le vide, la fillette attendait la réponse de son camarade.

@ Augustin Sponsz

La jeune fille tourna la tête à l’arrivée d’Augustin et lui sourit. Il la trouva très jolie dans sa robe faite sur-mesure, contrairement à ce que son père avait pu dire. Elle lui expliqua alors son souci de soirée. Sa situation ressemblait un peu à une prison dorée, et malgré le jeune âge d’Augustin, il était doté d’une perspicacité hors-norme.

- Tiens, ça alors, que je suis étonné ! lâcha-t-il dans un cynisme volontairement exagéré.

La petite s’excusa ensuite de son comportement de tout à l’heure, et Augustin y vit là l’occasion de bien s’entendre avec la jeune fille :

- Je t’en veux pas tu sais, je suis même content que tu aies montré que t’étais pas une trouillarde en répondant à mon daron.

À vrai dire, il était parfaitement ravi que quelqu’un lui ai cloué le bec.

Il remarqua aussi que la jeune fille affichait une mine attristée après ses explications ; il devina qu’elle l’avait fait parce que son père le lui avait ordonné.

- Par contre, tu dois le faire pour toi, de montrer ta force de caractère. Pas pour ton idiot de père qui invite tous ses convives pour faire des affaires le jour de ton anniversaire.

Il avait été cru, mais il était quasiment certain de la véracité de ses propos. Il regarda la jeune fille en la fixant dans les yeux afin de voir si elle acquiescerait.

@Alizée Melrose

Au vu du ton employé, le jeune homme n’était pas ravi d’être là non plus. En même temps, une réception comme celle-ci n’était pas forcément adaptée aux jeunes comme eux. Alizée avait l’habitude de ce genre de soirées et elle les appréciait, quand son frère aîné était présent. Elle était vraiment soulagée de voir que malgré son absence, elle arrivait quand même à apprécier ce moment. Le jeune homme, en face d’elle, n’avait pas l’air de lui en vouloir pour l’altercation de tout à l’heure, il avait même l’air étrangement satisfait.

- Je suis soulagée de voir que tu ne sois pas contrarié par tout à l’heure. Articula-t-elle dans un léger soupir rassuré. Elle se leva ensuite de façon à être face au jeune garçon. Si tu permets, j’aimerais me présenter comme il se doit. Alizée Melrose, fille de l’hôte de la soirée, j’ai onze ans et l’année prochaine, j'irai à Poudlard. Ravi de faire ta connaissance.

Elle tira ensuite une révérence avant de se rassoir. Elle songea un moment aux paroles de son camarade concernant son paternel. Il n’était pas toujours tendre mais, elle le respectait énormément.

- Oh s’il te plaît, n’insulte pas mon père. Je reconnais qu’il n’est pas très adroit et qui pense beaucoup à ses intérêts, quitte à délaisser un peu sa famille… Mais c’est un homme respectable et un sorcier talentueux. J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Même si je te l’accorde, à voir comme ça, ça ne fait pas rêver.

Elle termina sa phrase dans un petit rire ironique. Quel genre de père irait faire une réception d’affaires pour l’anniversaire de sa fille, qui plus est en invitant majoritairement des sorciers sans leurs enfants… Ce n’était certes pas le top du top, mais au moins cela avait permis à la jeune fille de faire connaissance avec un autre enfant de son âge, chose qui arrivait très peu. Maintenant qu’elle s’était un peu décoincée, elle arrivait avec moins de peine à montrer un peu de vie et quelques expressions quand elle parlait, même si les gens ne le savaient pas, il s’agissait pour elle d’un grand pas en avant !

La jeune fille se dit rassurée qu’Augustin n’eut pas mal pris la minuscule altercation entre son père et elle. Elle se présenta courtoisement, comme les manières dans sa famille devaient sûrement l’obliger à faire, et cela arracha un sourire léger à Augustin. Finalement il ne repartirait peut-être pas tant frustré que ça de cette soirée.

- Enchanté Alizée! Moi c’est Augustin Sponsz, même si je préférerais voir ce nom de famille disparaître de ma personne. J’ai honte de mes parents si tu veux tout savoir. Ils jouent les grands lèches-boules dans les soirées mais détestent tout le monde en réalité, y compris moi…

Il marqua une courte pause en fixant la jeune fille qui avait l’air un peu inquiète que le jeune Écossais ait mal parlé de son père. Il se rendit compte que ses parents étaient probablement bien pires.

- Navré pour ton père, il est peut-être très gentil, mais j’ai l’impression que ce genre de soirées censées être pour « célébrer l’anniversaire de la cadette de la famille » servent plus ses intérêts personnels que ton propre amusement.

Il observa plus finement la jeune fille, et il la trouva décidément vraiment élégante dans sa robe ; elle était parfaitement accordée à son habit, le couturier avait fait un travail remarquable.

Il remarqua également que la jeune fille posait régulièrement des yeux curieux sur sa chevelure albâtre, et il se demanda si la fameuse question arriverait bientôt.

@Alizée Melrose, désolé pour le retard, j’ai eu beaucoup de travail