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07 déc. 2023, 20:18
Le choix du coeur
Samedi 28 novembre 2048,
Après le diner, avant le couvre-feu.
@Lukas Sharp

Depuis presque deux semaines, je n'avais pas eu de cours particulier avec Lukas Sharp, je ne lui avais pas parlé personnellement et il ne m'en avait pas fait la demande. Il avait parfaitement conscience de ce qu'il avait commis et j'avais conscience qu'il était coupable et pourtant, comme deux enfants, alors que je suis l'adulte, je n'avais pas su prendre le temps de lui parler. Pourtant ce soir, je ne peux plus faire semblant, j'ai besoin d'avoir une discussion avec lui c'est pourquoi, après le diner, après l'avoir observé durant tout le repas à l'affut d'un moindre signe auquel me raccrocher, je me suis décidée à l'attendre non loin de l'entrée de sa salle commune. Certains élèves de la maison d'Helga me toisent d'un air interrogateur mais je n'ai que faire de leurs jugements, de leurs pensées ou de leurs avis. La seule personne dont l'avis compte sincèrement pour moi est un gamin de deuxième année.

Je n'ai pas à attendre trop longtemps avant de voir le visage que j'attendais, sans lui dire un mot, je lui fais simplement un signe de tête pour lui indiquer de me suivre. Je n'ai pas besoin de vérifier, je sais qu'il me suivra. Je suis persuadée qu'il attend ce moment et qu'il le redoute depuis quelques semaines déjà il attendait simplement mon top.

Une fois dans mon bureau, je referme la porte derrière mon élève et je jette un regard au tableau qui orne mon bureau pour que le portrait comprenne qu'il est temps pour lui de prendre congé et de me laisser seule avec Lukas Sharp. Une fois que la femme du portrait n'est plus dans le tableau, j'invite le deuxième année à s'installer sur le canapé ou je m'installe également. Cette conversation risque de durer, autant s'installer confortablement.

- Pourquoi ?

Je n'ajoute rien, je sais qu'il comprendra tout de suite de quoi je parle, je n'ai pas besoin de le remettre dans le contexte.

Arrivée inRP le 28 octobre 2046 - Professeure de DCFM
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08 déc. 2023, 18:28
Le choix du coeur
Je n’ai pas besoin de chercher son regard, je le sens. Je n’ai pas besoin de demander si elle sait, je le sens. Je ne sais plus tellement qui évite qui, mes regards sont fuyants et les siens persistants ; parfois l’inverse. Je ne prends plus le chemin habituel du mercredi matin. Je ne salue plus les mêmes tableaux, j’ai dû me recréer une routine, et une routine qui m’ennuie. Des journées sans Valerion depuis que j’ai pénétré dans son bureau, depuis qu’elle a annulé notre entraînement.

Attablé près de quelques Poufsouffle, je sens son regard. Je peux parier que ses mains sont croisées, que son menton est relevé et qu’elle tournerait la tête aussitôt si je regardais dans sa direction. Je me redresse, las de ce jeu pesant entre elle et moi et de cette vérité qui ne sort pas, et repousse mon assiette en soufflant. Par politesse pour ceux qui m’entourent, je m’excuse et enjambe le banc pour repartir vers les escaliers qui mènent à ma salle commune. Le chemin me parait plus long qu’il y a deux semaines car mes pensées sont lourdes et je ne suis jamais conscient de ce que je fais. Je me surprends à me demander dans quel couloir je suis et ce que j’y fais, avant de me rappeler et de revenir sur mes pas. Je descends l’escalier qui mène vers le tonneau et me rassure en me disant que ma main connaît les gestes à avoir pour passer la porte et ne pas recevoir de vinaigre. Toutefois, je n’aurai pas à m’essayer à l’exercice car c’est celle que j’ignore et qui m’ignore qui m’accueille. Plus question de détourner le regard, il n’y a pas cent cinquante Poufsouffle qu’elle viendrait voir à cette heure-ci. Certains élèves nous jettent quelques regards curieux, font des allers-retours entre mes yeux et les siens, comme s’ils attendaient une explication, mais restent silencieux. L’avantage de faire peur, c’est que personne ne lui demandera ce qu’elle fait ici. L’avantage de l’imiter, c’est que personne ne me le demandera non plus.

Un signe de tête que je reconnais, une absence de mot qui me soulage car je ne sais pas ce que l’effet d’entendre sa voix provoquera dans mes entrailles et un mouvement que je copie. Nous repartons dans l’autre sens et je sais très bien où nous nous rendons. Je fais mine de suivre ses pas, de ralentir quand nous devrons choisir entre tourner à gauche ou tourner à droite, comme si je ne savais pas. Je ne sais pas pourquoi, mais je le fais. J’agis comme un élève puni qui n’a pas à s’imposer. Une fois la porte — réparée — de son bureau franchie, je n’ose pas relever la tête pour faire face au regard de l’habitante du tableau. Invité à m’asseoir, j’hésite un instant et m’y résigne. Après tout, je ne l’ai pas suivie pour repartir. J’attends ce moment depuis des semaines, plus question de reculer.

Un mot, un seul. Il n’en suffisait que d’un. Un pourquoi qui réveille mes entrailles, mes sens et ma respiration. Tout se débloque et tout se bloque. La question est simple, je connais la réponse, mais j’en connais aussi plusieurs. Ce n’est pas un pourquoi j’ai échoué à son test de connaissance, ce n’est pas un pourquoi je n’ai mangé que la moitié de mon assiette, c’est un pourquoi j’ai fait ce que j’ai fait. Mon fantôme se retrouve soudain à ma gauche, vient décrocher le tableau, s’asseoir sur son fauteuil et récupérer le carnet noir. Comme si elle m’avait jeté un sort qui m’obligeait à revivre un événement vécu dans la même pièce. Sauf que je ne sais plus communiquer avec elle. Je plante enfin mes yeux dans les siens, dans ce regard bleu rempli d’émotions que j’ai fui et hausse les épaules. Ma bouche ne veut pas s’ouvrir, mes mots ne veulent pas sortir car s’ils sortent, c’est un flot de violence qui sortira. Je me refuse de toucher ma baguette. Je me refuse de repenser à ce que j’ai découvert dans ce carnet, à ce qu’elle m’a caché, à ce stupide … Non ! Je récupère l’émotion de culpabilité avec laquelle je suis arrivé ici. Ce n’est pas à moi de revêtir de noir, je n’en ai pas le droit. Alors il me faut lui offrir une réponse.

Vous, pourquoi ?

J’ai envie de plaquer mes mains contre ma bouche, de retirer cette question insolente, mais il est déjà trop tard.

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08 déc. 2023, 19:13
Le choix du coeur
Sa question m'irrite et je me demande si ma propre question l'a irrité. Je le connais bien et je sais qu'il aurait pu répondre et je sais également que cette façon de faire c'est une manière pour lui de canaliser ses émotions. Il doit m'en vouloir, il doit me détester et détester ce silence que j'ai créé.

Je soupire à sa question et prends ma tête entre mes mains pour calmer cette nouvelle migraine qui pointe le bout de son nez alors que le moment est mal venu. J'inspire et expire lentement avant de me redresser pour observer l'élève qui se tient face à moi. Depuis l'été dernier il a grandi, ses cheveux me paraissent plus longs, les traits de son visage me semble plus vieux et, alors que nous avions noué un lien de confiance, aujourd'hui nous se sommes plus qu'une professeure et son élève et c'est peut être mieux ainsi.

- Vous risquez gros. Vous avez pénétré dans mon bureau en fracturant ma porte, vous m'avez dérobé un objet personnel et vous avez lu le contenu de cet objet personnel et, vous en avez parlé à vos camarades.

Grâce à la magie je fais venir jusqu'à moi le carnet que j'avais laissé en évidence sur mon bureau et j'arrache la page sur laquelle est écrit le terrible secret que m'a confié le concierge. J'hésite une seconde à la brûler et à accuser Sharp d'avoir menti mais je tiens trop à lui pour agir de cette façon et je tiens plus encore à Suileabhan pour le laisser dans une telle situation. Je me contente donc de lui donner ce morceau de papier avant de placer mon index sous son menton pour l'obliger à me regarder dans les yeux.

- Je ne prendrais pas le risque de perdre tout ce que j'ai. Je suis prête à vous protéger de tous les dangers mais je ne suis pas prête à perdre Suileabhan.

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08 déc. 2023, 20:08
Le choix du coeur
Ce n’est pas un soupire que j’attendais en réponse à ma question, mais ce n’est pas non plus une main portée à son front que je pensais voir. Comme un retour en arrière de ce mardi soir, ce vertige qui me rappelle qu’elle ne m’a jamais dit ce qu’elle avait. Je parie que lui, il sait. Ce n’est plus de l’empathie que je ressens maintenant, c’est du sadisme. Elle n’a qu’à la garder sa migraine. Elle n’a sûrement pas le même effet que les miennes. Ses mots arrivent enfin, sans le ton que j’attendais. Ses mots assomment tout de même car ils relatent mes méfaits et me font l’effet d’un coup de massue. Vous risquez gros. Un coup. Vous avez pénétré dans mon bureau. Un coup. En fracturant ma porte. Un demi-coup, car techniquement, c’est Léandre qui l’a fracturée. Vous m’avez dérobé un objet. Lu le contenu. Parlé à vos camarades. Beaucoup de coups, mais les vrais, ceux qui me glacent, viennent de son ton, de son dédain, et je n’en lis pas dans ses yeux.

Alors que je suis occupé à lui crier mentalement de s’en prendre à moi, elle fait voler le fameux carnet jusqu’à nous. Ce fameux carnet que je croyais avoir caché pour qu’elle ne le retrouve jamais. De toute évidence, c’est un échec critique. Elle arrache une page du carnet — nul besoin d’avoir un troisième œil pour savoir que c’est la fameuse page révélatrice qu’elle retire — et me la tend. Elle me la tend, mais je ne la saisis pas pour autant. Son index vient alors se poser sous mon menton et je dois replonger à nouveau dans son regard bleu où je n’y lis plus rien. Où je ne veux plus rien y lire.

Perdre tout ce qu’elle a ? Mais n’a-t-elle pas déjà tout perdu en vivant avec un homme comme lui ? Mes épaules s’apaisent un instant lorsqu’elle évoque sa protection. Un sourire aurait pu se glisser dans l’arène si elle n’avait pas mentionné le concierge. Pardon, Suileabhan, comme elle l’appelle. Mes mains — mes poings — se serrent et je lui en veux de ne pas s’énerver. Pourquoi me protéger après tout ce que j’ai fait ? Pourquoi le protéger après tout ce qu’il a fait ? Elle en rassure un pour rassurer l’autre derrière, effacer tout conflit ; mais moi, je veux ses regards froids, ses mentons relevés, ses silences, sa colère.

Je me fiche de ce que je risque !, lâché-je en me bondissant de son canapé. Un mage noir ! Vous le saviez depuis le mois d’août ! Avec ces mots, je lui en veux — je m’en veux — de ne pas l’avoir su plus tôt. Je fais un aller-retour du canapé au bureau, un aller-retour de ses yeux au sol. Ma main gauche s’enfouit dans ma poche pour ressentir les vibrations de ma baguette auxquelles je suis accro. Vous allez me protéger de lui ? Et comment vous vous protégerez de lui ? Mes yeux deviennent embués, ma voix fatiguée, mon énergie à zéro. Les relations inconscientes que je fais entre ma mère et elle, mon père et lui, sont trop fortes, prennent de plus en plus de place et m’épuisent. Ce n’est plus ma baguette qui vibre, mais ma main qui tremble.

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08 déc. 2023, 20:44
Le choix du coeur
Je le vois, je l'agace, je l'énerve et, il semble si contrarié qu'il ne souhaite plus être installé à côté de moi. Le voir me fuir, s'éloigner de moi et ne me regarder qu'une fois sur deux me blesse. J'aurais préféré qu'il accepte ma protection, qu'il me regarde dans les yeux et j'aurais aimé y lire des sentiments heureux à la place, je n'ai que de la haine. Je l'observe pendant de longues minutes, je l'écoute et je me sens mal. Je ne trouve pas la réponse tout de suite et je laisse simplement mon instinct me guider.

Je me lève et me place en travers de sa route. Je ne lui laisse pas le temps de prononcer un mot de plus et je le serre dans mes bras. Mon nez se retrouve dans sa chevelure que je ne peux m'empêcher de renifler, ses cheveux sentent bons. Une de mes mains vient plaquer sa tête contre moi pendant que mon autre main caresse doucement son dos pour le calmer.

- Je suis là... Je suis là... Dis-je tout doucement d'un voix très basse, presque inaudible.Je n'ai pas besoin de me protéger de lui, il ne me fera jamais de mal. Sharp écoutez moi, Suileabhan ne vous fera jamais de mal car il tient trop à moi et il sait à quel point je tiens à vous.

Lentement, je décolle ma tête de la sienne pour pouvoir observer son regard. Je veux comprendre et voir tout ce qu'il ressent à ce moment là, je n'ai pas besoin de magie pour ressentir ce genre de chose. Les yeux verts de Sharp, ses cheveux ébouriffés que je remets en place doucement et je me demande si l'enfant que je porte ressemblera à cet enfant là. J'aimerais qu'il lui ressemble.

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08 déc. 2023, 21:32
Le choix du coeur
Lors du dernier aller-retour, celui qui fait naître mes larmes, elle m’imite et se lève à son tour. Toutefois, son dessein à elle est de se placer face à moi et de me serrer dans ses bras. Impuissant, je me laisse faire et respire son parfum qu’elle seule pourrait porter. Un parfum que l’on suivrait à la trace jusqu’à en perdre la raison. Et la mienne, je l’ai perdue en juillet. Ou peut-être avant. Je profite du contact. Ce contact que j’attendais. Bien plus qu’une seule main sur la mienne, c’est un corps entier qui m’enveloppe d’une protection plus forte que tout sortilège. L’Umbrella de Priddy n’a plus rien d’intéressant à côté des bras de Valerion. Son calme m’apaise et une larme finit sa course sur elle. A sa demande, je l’écoute. Je n’ai pas d’autre choix que de l’écouter, de toute manière.

M’assurer qu’il ne me fera jamais rien revient à m’assurer que mon père ne rejettera jamais ma magie. Et puis Kohler m’a déjà fait quelque chose : me traiter de honte. L’a-t-elle déjà oublié ? L’amour la rend aveugle et je ne sais pas comment le lui faire comprendre. Lui faire relire ce qu’elle a écrit trois mois plus tôt ? Je la connais par cœur, moi, sa phrase. Il n’est plus que le concierge. Clairement, c’est faux. Elle oublie bien trop vite.

Son regard me toise, me décrypte et attend qu’une réaction se lise sur mon visage. Je bloque au mieux mon agacement, ma tristesse et ma peur. Les trois ne font pas bon ménage. Je la regarde comme si j’allais m’apprêter à lui demander de choisir, maintenant, tout de suite. Comme si mon sac n’était pas suffisamment rempli d’arguments. Elle voulait me garder pour elle seule, me disait-elle. Pourquoi n’ai-je pas le droit d’en faire autant ?

Flamavo. Voilà ce que je suis. Des flammes bleues qui gravitent autour d’elle pour la brûler. Je me défais de son emprise.

Qu’est-ce que je risque ?, demandé-je soudainement inquiet de ma punition, sans me préoccuper de savoir si elle suivra mon cheminement de pensée.

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08 déc. 2023, 22:27
Le choix du coeur
Dans ses yeux je peux lire son agacement que je pense être dirigé contre moi, sa tristesse qui est de mon fait et sa peur que je ne comprends pas. Je m'interroge sur l'origine de cette peur. Je me demande s'il a peur de moi ou du concierge ? Savait il d'une peur rationnelle ou irrationnelle ? Et comment suis-je sensée agir dans cette situation. Je me contente de garder le silence mais il s'éloigne de moi et je ressens tout le poids de sa tristesse. Malgré tout, je ne le laisse pas partir complètement, ma main attrape la sienne pour ne pas rompre le contact.

- Vous ne risquez rien car j'en assumerais l'entière responsabilité.

Depuis plusieurs semaines déjà j'entends des rumeurs au sujet de Suileabhan mais je les ignore en me rassurant sur le fait qu'Elina ne sera pas attentive à ce genre de rumeur. Mais, si jamais les choses devaient s'aggraver et si les autorités devaient être mêlées à cette histoire alors... Je m'imagine déjà 1000 scénarios, je me remémore les services que l'on me doit, les noms importants et surtout, j'essaye de ne pas oublier de détails. J'ai soudain l'impression que les choses m'échappent et que je ne pourrais pas avoir le contrôle total sur la situation car, je le sais, si les autorités apprennent un tel fait, il faudra un coupable et je ne laisserais pas Lukas ou Suileabhan être coupable. Aucun des deux ne méritent de châtiment pour le simple fait de m'avoir rencontré. J'ai encore une fois ce sentiment étrange d'être le mal qui ronge chaque personne croisant mon chemin.

J'essaye de me calmer et de calmer ma respiration qui s'est emballée sans que j'y prête attention tout en reprenant ma place initiale sur le canapé de mon bureau. Je le sens, les vertiges reviennent. Je ne demande pas à Lukas de m'imiter, il le fera si il a envie.

- Je n'accepte pas le fait qu'il soit un mage noir mais je ne peux pas l'effacer de ma mémoire alors qu'il est la seule personne qu'il me reste.

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09 déc. 2023, 07:38
Le choix du coeur
J’ai beau me défaire de cette étreinte, sa main refuse que le lien soit complètement retiré. Elle vient chercher la mienne et je l’accueille, dépendant du moindre contact qu’elle m’offre. Selon elle, je ne risque rien, mais jusqu’à quand ? Elle ne peut pas assumer la responsabilité de sa porte fracturée. L’habitante de son tableau me dénoncera, la prof de métamorphose fera le lien — si elle ne l’a pas déjà fait — et c’est moi que l’on accusera ; pas elle. Je réfléchis soudain à ce que son entière responsabilité peut signifier. Qu’est-ce qu’une directrice de maison à Poudlard risque ? Est-ce qu’on lui reprochera de n’avoir rien dit ? Peut-on réellement lui reprocher une telle chose ? Elle était sous son emprise, voilà tout.

Et alors que je réfléchis à un plan pour la défendre, elle s’assied à nouveau sur le canapé, abandonnant ma main et sa dernière phrase tombe. Elle tombe et elle m’assomme. Moi, le petit garçon jaloux, je reçois la seule phrase que je n’aurais jamais voulu entendre. La seule personne qu’il lui reste. Impossible de m’asseoir, mais j’ai l’impression de tomber. Je fixe ses yeux, m’attendant à une suite, priant pour une suite. Mais rien. La colère ne prend même pas le dessus, tant la tristesse est grande. Je n’ai sûrement pas fait assez. J’ai peut-être trop fait. Peut-être est-ce du reproche que je lis dans ses yeux ? L’ascenseur émotionnel est trop grand, insupportable. Je ne sais plus si je dois rester ou partir. Alors je reste là silencieux, à attendre de savoir quoi faire, car sans ses gestes à elle, les miens ne comptent plus. Sans ses demandes à elle, les miennes n’existent plus. Je reste planté là, à digérer sa phrase qui m’éloigne d’elle et qu’aucune force intérieure ne me pousse à contredire.

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09 déc. 2023, 08:03
Le choix du coeur
L’élève reste planté là où je l’ai laissé, il ne bouge pas, ne répond pas. Pendant une seconde j’en viens à me demander si il a entendu mes paroles avant de comprendre le problème. Il est évident qu’il a entendu et il est également évident qu’il n’accepte pas ce que je viens de dire. Il n’accepte pas ce lien que j’ai et que j’aurais toujours avec cette personne. Suileabhan fait partie de mon passé, de mon présent et de mon futur. Il était là bien avant Lukas, il était là lorsque j’étais seule. J’ai beau savoir qu’il pratique une magie qui me dégoûte et me ramène à un passé douloureux, je ne parviens pas à l’oublier. Là journée, je parviens à garder mon esprit occupé, je parviens à ne pas penser à lui mais le soir, lorsque mes pensées sont ma seule compagnie, je ne pense qu’à lui. Mon esprit rejoue des scènes du quotidien et mon cœur se serre lorsque je regrette de tout avoir laissé filer.

- Un jour, j’aurai la force de l’oublier mais pas aujourd’hui, pas pour le moment.

J’essaye de croiser son regard pour qu’il comprenne que mon amour pour Suileabhan n’a rien à voir avec l’amour que je peux lui porter. Je veux qu’il comprenne qu’il n’y a pas qu’un choix possible et que je ne choisis pas le concierge.

- Si quelqu’un vous demande ce que vous savez ou si ça vient de vous, ne répondez pas, restez silencieux.

Je sais déjà que le tableau de mon bureau ne dira rien mais je sais également que, soumis au bon sort, elle n’aura pas le choix. J’en viens à me demander si je peux modifier la mémoire d’un portrait…

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09 déc. 2023, 08:42
Le choix du coeur
Notre communication enchaine les allers-retours thématiques : Kohler et elle, elle et moi, la justice et nous trois. Nous sommes dans un même bateau, alors que je tente de m’en extraire depuis des semaines. Elle m’oblige au silence alors que je voudrais parler. Je voudrais le dénoncer une énième fois, écrire à ma mère pour qu’elle écrive à ceux qui nous gouvernent, mais je sais que le dénoncer revient à la dénoncer elle. Le choix est cornélien. Ma haine me crie de le dénoncer. Ma dépendance me crie de la protéger. Et réunir les deux me semble impossible. Je hoche la tête. Soit, je ne parlerai donc pas.

Et si l’on m’y force ? Est-ce qu’on peut lire dans ma tête ? Vous, vous bloquez votre esprit. Comment vous faites ? Est-ce que vous pouvez bloquer le mien à distance ? Est-ce que… Je peine à sortir ces mots… vous pouvez effacer ce souvenir de ma tête ?

Si l’on veut s’assurer que je ne parle pas, je ne dois pas savoir non plus. Car si l’on me connaît un minimum, on saura sur quelle corde jouer pour me faire parler. Je fixe son regard pour y chercher de l’aide. Assez ironique lorsque l’on sait que je suis le seul coupable de tout ce qui se passe depuis des semaines, mais l’ampleur des événements m’oblige à me tourner vers elle. J’en ai assez de m’épuiser à la magie depuis des jours pour oublier qu’elle n’est pas là. Je veux sa présence à nouveau. Je veux nos cours du mercredi matin. Je veux à nouveau suivre ses ordres et me taire. Je ne veux plus de tout ça, je ne veux plus savoir que Kohler est un mage noir. Je ne veux pas que l’on me pose de questions. Je voulais juste qu’il quitte sa vie.

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