J'entre dans la pièce d'un pas léger, prudente. Quand je me suis assurée qu'il n'y a personne aux alentours, je relâche quelque peu ma garde puis pose ma plume, mon encrier et mon parchemin sur une table de pierre qui trône fièrement au centre de la pièce. Le hibou ne devrait plus tarder à arriver... Au bout de quelques minutes qui me semblent interminables, un bruissement se fait entendre et une chouette grise atterrit avec légèreté à côté de moi, en me tendant sa patte pour que je puisse la délivrer de son fardeau. Je m'exécute, et pendant qu'elle s'éloigne à grands coups d'ailes puissants, je lis la lettre.



Je fronce les sourcils, inquiète et poursuit ma lecture.



Je reste là, trop stupéfaite pour réagir. Mon frère va revenir ?! Je me sens à la fois furieuse, inquiète et excitée. Il nous a quittés le jour de ses 17 ans en prenant de l'argent, et ne nous a plus recontactés depuis. Ça va faire six mois, maintenant. Je secoue la tête et prend ma plume pour répondre au plus vite.



Je conclus ma phrase par un point qui se révèle être une grosse tache d'encre et relis ce que j'ai écrit. Simple, court, ne donne pas trop d'informations sur ce qu'il se passe réellement dans ma vie.
Car, évidemment, je n'ai pas été envoyée à Serpentard, mais à Serdaigle, comme ma mère -et je ne veux pas qu'elle en parle la prochaine fois où je serai obligée de me trouver en sa présence.
Je n'ai absolument pas été intégrée, n'ai rencontré personne depuis plusieurs mois et ait l'impression d'être un fantôme comparé aux autres élèves qui passent leur vie dans des groupes plus ou moins amicaux. Et, je ne lui parle pas de mes insomnies qui reprennent depuis quelques mois...
C'est limite si je ne m'écroule pas de fatigue ; la nuit, je me balade dans le château, n'arrivant pas à dormir -à mes risques et périls...-, puis suis si exténuée le lendemain que je sommeille à moitié en cours. Blabla habituel : le prof me met des retenues, je finis plus tard, j'ai de moins en moins de temps pour travailler mes cours, et fait des insomnies.
Cercle vicieux. Vertueux de pensées.
Je me donne une claque mentale et fait à voix haute ;

- C'est à toi de faire en sorte que ça aille mieux, Erin. Alors arrête de t'apitoyer sur ton sort, toi qui as une vie si confortable et qui vis dans un château, servie par de pauvres elfes de maison qui n'ont rien demandé.

J'attache le parchemin à la patte d'un hibou qui passait par là, le regarde s'envoler un instant avant de quitter la volière illuminée par le soleil levant à grands pas.

RP terminé
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