Battant des jambes d'excitation du retour. Lance affichait toujours une mine radieuse. Il était méconnaissable. Son énergie contrastait durement avec la mine qu'il affichait ses derniers jours à Poudlard. La même pensée retournait sans cesse dans sa tête. Il allait rentrer chez lui, retrouver ses parents, sa maison, son lit. Mais tout cela fut mis de côté lorsque Augustin décrivit en quelques mots son foyer.

Le lionceau ouvrit la bouche pour rétorquer quelque chose mais il fut interrompu par le serpentard et son idée étrange. L'inviter chez lui ? Mmh, Lance posa son pouce et son index sur son menton. C'était largement possible, son père était très facile à persuader, il accepterai facilement. Maddox ? Bah, il s'occupera ailleurs. Et sa grand-mère ? Elle apprécierai probablement Augustin. "Un vrai sorcier celui-là !" Dirait-elle "Pas comme tous ses enfants de moldus qui grouille à Poudlard !" Elle rajouterait.

- Mmh, c'est une chouette idée ! Tu pourras voir chez moi ! Je sais pas si mon papa voudra aussi longtemps par contre.

Mais pour Noël ? Noël ça se passait en famille ! Et puis, il n'aurait pas de vêtement de rechange ! Toute cette logistique était si compliquée.

- Mais si tu es chez moi, tu auras pas tes cadeaux de Noël ! continua le rouge-et-or

En imaginant Augustin chez lui, le petit eut plein d'idée. Il allait lui montrer sa chambre, ses parents, le cave avec les champignons luminescents, le jardin avec le potager, Harbey l'efle de maison qui fait des pizzas au petit déjeuner. Pas certain que le serpentard soit intéressé par tout ça mais Lance était tout de même très favorable à cette idée.

- Et toi Acuti ? Je peux t'inviter ?

Partez du principe que j'invite aussi Strawberry mais que si elle se reconnecte pas, on aura qu'à dire qu'elle refuse ou qu'elle peut pas.

La réponse méprisante et glaciale d'Augustin leur donnait une idée de la relation - si on pouvait encore l'appeler ainsi - entre lui et les Sponsz. Quelque chose lui traversa l'esprit, et son regard s'alluma de la douce lueur dorée qu'est l'espoir. Il prévoyait déjà de se rendre chez Lance dès que possible.

Froissé d'avoir été ignorée, Acuti écouta la réponse du garçon, la tête appuyée contre la vitre. Effaçant - sans vraiment en prendre conscience, elle s'était habituée à rester neutre - la légère grimace qui s'était dessinée sur son visage, elle observa ses acolytes.

Augustin avait glissé un regard vers Straw', qui dormait toujours, bercée par les roulis du train. Lance restait fidèle a lui même, son air catastrophé en se rendant compte que ça clochait pour Noël, enfin surtout pour les cadeaux. La jeune fille doutait que ce soit le plus important, mais la remarque avait suffit a lui arracher un rictus amusé.

Lance termina de faire disparaitre de la mauvaise humeur du wagon en lui demandant si elle pouvait se joindre à eux. Ôtant sa tête de la vitre, elle hocha la tête avec un sourire.

- Bien sûr. J'ose espérer pouvoir vous rendre la politesse, au moins pour une journée.

Songeant à sa mère qui aurait sans doutes invitez ses amis et les Harley, Liam qui trainait certainement déjà avec Colin et les Lock qui restaient en France, elle décida que les vacances seraient plutôt tranquilles.

Les yeux du jeune écossais se mirent alors à briller de mille feux ; le soleil traversant la vitre empêcha presque aussitôt ce spectacle. Pour la première fois de sa vie, il allait passer peut-être une semaine loin de ses parents et avec un ami. Ou bien Lance était-il vraiment son ami? Il ne le savait toujours pas, et s'en moquait à vrai dire.

- PUTAIN, lâcha-t-il dans une hargne incontrôlée tout en refermant brutalement le store du compartiment, infligeant à tous ses occupants une ombreur tout à fait confortable.
- Alors ça Lance, je te promets que tu ne vas pas le regretter.

Il avait dit tout cela dans un grand sourire qui trahissait peut-être sa seule faiblesse : son désir de ne pas être abandonné.
Puis en se tournant vers Acuti, il reprit en écarquillant son sourire :

- Tu viens aussi? Putain, vraiment trop bien !

Il était parfaitement euphorique, si bien qu'il devait avoir surpris ses amis, lui qui était d'ordinaire si renfermé et grognon.
Augustin jurait sans cesse, mais des injures Moldues. Il en avait entendu tellement lors de son enfance, qu'il s'y était finalement habitué. Les insultes des sorciers ne lui faisait guère d'effet, mais il savait leur poids et douleur lorsqu'il les employait.

Le petit serpent blanc se retourna finalement vers la vitre, à présent remplie de buée, et dessina grossièrement ses parents à l'aide de ses doigts, avant de leur adresser un doigt d'honneur du plus bel effet.

- Et voilà pour vous, bande de grosses... il réfléchit avant de le dire, morues dégueulasses!

@Acuti Caligo, @Lance Blacksword

La mine rayonnante du serpent blanc prit Lance au dépourvu. Il ne pensait pas qu'une simple invitation le rendrait si... heureux ? Mais peu importe, en plus, si Acuti vient, ça allait être encore plus super ! Mais la curiosité le prit, et il se risqua à demander, tandis qu'Augustin dessinait sur la vitre :

- Ils ont quoi tes parents ? Ils sont méchants ?

Difficile pour lui d'en faire une image, ses parents à lui étaient gentils de son point de vue. Enfin surtout son père, sa mère restait distante avec lui et son frère. On lui avait expliqué une ou deux fois que leur mère aurait préféré une fille mais trop jeune, l'enfant n'en avait pas saisit les raisons. Les histoires d'adultes, il laissait cela aux adultes. Après, il n'aurait certainement pas dit non à une petite sœur ! Il était presque sûr qu'elle serait plus douce que Maddox au moins...

Le lionceau s'imagina un instant, avoir Augustin comme frère et Acuti comme sœur. Augustin, ce ne serai pas si terrible, pour s'en débarrasser en été, il n'aurait qu'à sortir à l’extérieur en plein soleil. Chez lui, le serpent passerait probablement son temps dans les caves en anciens cachots du manoir, parmi les vieux artefacts familiaux, les livres sur l'inquisition et les champignons que cultivait son père. Il se serait parfaitement entendu avec son grand-père, et auraient probablement échanger quelques insultes à propos des moldus.

Acuti ? Plus difficile à dire, mais en partant du principe que c'était une Serdaigle elle apprécierai sûrement la compagnie de sa grand-mère et de la bibliothèque. Il les imagina un instant buvant le thé dans le salon et sourit à cette idée.

L'éclat de lumière qui illumina l'iris grise d'Augustin déconcerta Lance, surprenant Acuti. À renfort de juron, il manifestait sa joie bruyamment, tirant un sourire amusé à la sorcière. Le compartiment plongé dans l'ombre, elle cligna des yeux pour réhabituer ses yeux.

Il dessinait sur la vitre - des morue ? C'était plutôt modéré dans la bouche du garçon aux cheveux de neige - quand le lionceau insista sur le comportement des Sponsz. Lance semblait avoir connu un foyer aimant, a en voir sa mine perplexe. Son regard hazel se perdit dans le vague, un sourire se dessinant sur ses levres au fil de ses rêveries.

- Si ses parents sont aussi gentil que ma grand mère, je peux me faire une idée du calvaire. grimaça t'elle d'un ton aigre.

Elizabeth Caligo était une sang pur des plus âcre, au dos aussi droit qu'une règle. Bien que petite elle n'ai passé qu'une semaine chez ses grands-parents, elle en gardait un souvenir cuisant... Entre les regards méprisant et les réflexions pointilleuse, elle comprenait que sa mère sois en froid avec eux. Son grand père n'était pas mieux.

Essayant de confronter son souvenir au comportement d'Augustin, sang pur ou non, l'entente était impossible. Tapotant sur le rebord de la vitre, elle repoussa ses souvenirs peu sympathique au fond de sa mémoire, ramenant son regard sur les garçons.

Les yeux brillants, Augustin se tenait toujours en face de son collègue Gryffondor. Mais une phrase le fit instantanément revenir sur terre : le petit brun lui rappelait involontairement sa relation inconfortable avec ses parents.

- Mes parents? Comment dire ça sans paraître exagéré...

Il réfléchit quelques instants avant de conclure :

- Ils m'esclavagient, purement et simplement.

Bien que le verbe n'existait pas, le sens y était. Lorsqu'ils partaient pour n'importe quel dîner d'affaire ou réception, - c'est à dire entre deux à trois fois par semaine - ils l'embarquaient avec eux pour que, selon eux, "une catastrophe ne se produise pas au domicile familial".
C'était parfaitement ridicule : Augustin passant la majorité de son temps dans sa chambre ou en ballade hors de sa maison.

- En fait, je pense que je n'ai jamais eu une vraie discussion avec mes parents. Littéralement jamais.

Il avait repris sa mine triste, à l'idée de devoir passer les vacances de noël chez les tyrans qui lui servaient de paternel. L'idée de passer quelques temps chez son ami, où toute vie paraissait plus chaleureuse et accueillante que la triste demeure des Sponsz s'envolait gentiment pour laisser place à celle exécrable de passer la semaine le nez dans les livres, les pieds dans le vide.
En appuyant la tête contre la vitre, il ajouta :

- Ils seront même sûrement pas là pour venir me chercher alors...

@Acuti Caligo & @Lance Blacksword

Pas besoin d'avoir la définition dans le dictionnaire pour comprendre ce que voulais signifier Augustin.

Lance garda le silence, s'imaginant Augustin préparer le petit déjeuner de ses parents très tôt dans la matinée. Préparant gâteaux et jus de citrouille, il n'était remercié que par un bout de pain dur et d'un verre d'eau glaciale. Poussant son imagination, le lionceau continua la journée d'un Augustin exclavagisé,...

...nettoyant les couloirs sombres d'un château hanté, cirant les chaussures de monstrueuses créatures aux visages absents. Et, alors que la lune est pleine, projetant une aura jaunâtre sur le marais putride dans lequel il imaginait Augustin habiter, de terrible silhouettes menaçantes se dressaient parmi les arbres morts, immobiles... Le garçon aux cheveux blancs, embourbé jusqu'à la taille, traversait ces terres inondées pour le compte de ses parents aux occupations obscures. Transportant un lourd panier contenant une offrande de viande avariée, chaque pas était plus difficile que le précédent.

Il arriva devant ses parents mais, au lieu de deux sorciers parfaitement normaux, se dressaient deux dragons aux écailles d'ébènes. Le cœur du lionceau se mit à battre fort, Augustin était en danger ! Un souffle fétide s'échappa de la gueule d'un des dragons. Une voix gutturale déclara : jOyEuX NOëL !

Hein ?! Le garçon se réveilla en sursaut. En imaginant la famille d'Augustin, il s'était endormit. Jetant un œil au travers des rideaux, le lionceau observa l’extérieur en se demandant depuis quand il était inconscient.

Un silence s'engouffra dans le wagon, prenant place suite aux mots du serpent, pesant, nullement troublé. Seul le roulis du train occupait leurs oreilles.
Acuti glissa son regard vers Lance, qui semblait penser à quelque chose, si bien qu'il sombra dans le sommeil en une poignée de minutes.

Elle posa son regard bleu sur le visage d'Augustin, croisant son iris grise. Aucuns sons ne franchit ses lèvres, et elle détourna les yeux vers la vitre, pensive. Appuyant sa tête contre le rideau, elle observa le paysage fuyant par un faible espace entre les tissus, les paupières rendue lourdes par la monotonie du décor.

Une douleur inconfortable la tira du semi sommeil dans lequel elle était tombée, surprise de s'être assoupie si simplement. Se frottant le visage, elle se redressa dans son siège, notant que l'arrivée était proche. Elle se massa la nuque, grimaçante. Lance se réveilla peu après, surpris dans ses songes.

- On arrive. l'informa t'elle, passant sa main sur ses cheveux pour ré organiser sa coiffure.

Le train s'immobilisa bientôt, signant la fin du voyage, et le debut des vacances. Affichant une esquisse de sourire sur ses lèvres pour se préparer à accueillir sa mère, Acuti se secoua mentalement, sortant pour de bon de la torpeur dans lequel l'avait menée le brouillard du sommeil.
L'heure n'était plus au repos.

@Augustin Sponsz et @Lance Blaksword, terminus !

En se retournant, Augustin remarqua que son ami Gryffondor s'était assoupi et rêvait légèrement agité. Après un cours regard intense avec Acuti, celle-ci s'appuya à son tour contre la vitre et se laissa à son tour tomber dans une légère somnolence.

Durant ce laps de temps où tout le monde dans le compartiment s'était endormi, le petit serpent blanc se remit légèrement en question. Que fallait-il faire? Rester auprès de ses parents encore pendant longtemps?
Il avait de nombreuses fois imaginé la fuite pour aller vivre ailleurs, mais bien que ses parents abusaient de lui en sa présence, ils n'étaient foncièrement pas mauvais, seulement négligents.
De toutes manières pour aller où? Un gamin colérique de douze ans ne s'en serait pas sorti dans la campagne écossaise, sorcier ou pas : il avait le don pour s'attirer les ennuis.

Soudainement, la sorcière aux yeux bleus fut tirée de son sommeil brusquement par un roulis du train et Lance la suivit quelques instants après.
Le silence fut brisé par la jeune fille, tout en réarrangeant les cheveux du Rouge-Et-Or d'un geste suspect.
L'écossais pensa aussitôt à haute voix :

- Wouhou, Londres, avec ses rues pleines de clochards et de boue, ça m'avait manqué tiens.

Une fois le train arrivé en gare, les élèves se bousculaient dans le couloir pour sortir rapidement, mais Augustin ne se pressa pas d'attendre que le wagon se vide avant de prendre son petit bagage : si la locomotive avait pu miraculeusement se remettre en marche et le ramener en arrière, il n'aurait pas hésité une seule seconde à se cacher sous le siège.

@Acuti Caligo & @Lance Blacksword, nous voilà arrivés à bon port!

Le lionceau mit quelques temps à analyser l'endroit dans lequel il se trouvait. Plissant les yeux le temps de se réhabituer à la luminosité, il regarda par la fenêtre et observa en effet, qu'ils étaient arrivés. Le garçon se leva, frotta ses yeux, et se décida et tirer sa valise du petit compartiment à bagages. Pas si simple tant elle était gonflée mais il réussit finalement à la tirer. Tombant lourdement au sol, le bagage semblait avoir tenu bon le temps du trajet et était prêt à tenir encore pour la suite du voyage.

L'humour sombre de son camarade vert fit enfin réaliser au petit qu'il était l'heure de retrouver sa famille. Retrouvant tout d'un coup son énergie, il annonça à ses camarades de train :

- Le dernier sur le quai est une crotte de Troll !

Et sur ses mots, il s'engouffra dans le flot d'élèves, jouant des coudes pour atteindre la terre ferme le premier. Tant pis s'ils ne le suivaient pas. La perspective de revoir son père lui donnait des ailes. Enfin, après avoir été écrasé tel une sardine entre ses camarades d'école, Lance quitta le train et posa le pied sur le quai, noir de monde. Il y avait tant de gens et tant de bruit qu'il était difficile de comprendre ce qu'il s'y passait. Hissé sur la pointe des pieds, le rouge-et-or tentait de reconnaître son père ou bien sa mère parmi les centaines de parents regroupés devant le train.