Diarmuid avait, à la demande de sa collègue @Mia Vermillon, organisé une session de révisions en potions. Pour cela, il y avait déjà eu le casse tête de la date. Il fallait que Ruby puisse être à l'infirmerie et, autant que faire se pouvait, il voulait éviter de l'organiser sur une sortie à Pré-au-Lard. Histoire d'éviter aux élèves le cruel dilemme entre révisions et détente dans le village voisin. Pas que choisir avait été bien compliqué puisqu'il avait essentiellement dû se mettre d'accord avec lui même, mais il avait fallu prendre quelques minutes pour y penser avant de contacter la professeur de potions, Magdaléna Xarinez, pour utiliser sa salle de cours cet après-midi mais aussi la réserve d'ingrédients. Une autorisation qu'il n'avait pas eu de mal à obtenir, il avait de bons rapports avec l'hispanique et il lui avait assuré qu'il n'y aurait pas de problème. Après tout, il avait plus que conscience des risques liés aux potions et ne comptait pas laisser un débordement survenir. Et puis bon, ceux qui allaient venir étaient ceux qui voulaient travailler non?

Peu avant le début de la séance, le pédiatromage était venu pour ouvrir la salle et mettre en place un peu de matériel. Pas grand chose en soit si ce n'était ouvrir les différentes armoires de matériel, faire venir de la réserve les ingrédients les plus communs, mettre à disposition les livres de cours utilisés par sa collègue mais aussi quelques autres pour les plus âgés qui voudraient s'essayer à des potions différentes mais de leur niveau... En une demi-heure tout était opérationnel et il put ouvrir la porte pour accueillir les élèves. "Bonjour à tous, entrez et installez vous!" Leur dit-il avant de s'effacer pour rejoindre le bureau. Ce lui faisait drôle d'ailleurs de se trouver là, à la place de professeur!

Dès que j'avais eu l'information qu'une séance de révision de potions allait avoir lieu j'avais discuté avec Anna pour la convaincre d'y participer. Nos séances s'étaient un peu améliorées depuis que notre binôme avait été constitué suite à la réunion de début d'année. Mais la motivation et l'intérêt de ma camarade de promotion étaient assez aléatoires. En effet, certaines séances se passaient bien alors que d'autres... Bref !

C'est ainsi que ce samedi après-midi, à une semaine des vacances, je conduisais Anna jusqu'au sous-sol du château en direction de la salle de potions om aurait lieu cette séance.
- Tu vas voir, ça va bien s'passer. Et puis, tu sais, t'es pas la seule à avoir des difficultés avec les potions. Regarde Alyssa. Encore que c'est pas la pire avec qui j'ai eu à travailler., dis-je pour essayer de la motiver.

Arrivée devant la porte, celle-ci était déjà ouverte. J'entre en compagnie de ma camarade de classe.
Jetant un coup d'œil dans la pièce, je note la présence de l'infirmier installé au niveau du bureau de Miss Xarinez.
- Bonjour M'sieur. Vous allez bien., saluais-je l'adulte en souriant.
Puis, je me tourne en direction d'Anna pour lui indiquer une table.
- Viens, on va s'installer ici, dis-je en désignant une table sur le côté de la salle, ni au premier rang, pour ne pas la mettre mal à l'aise, ni au dernier, pour pouvoir écouter les propos de Mr O'Belt.

Erin arrive en compagnie d'@Anna Delore.
Elle salue l'infirmier et va s'installer à une table sur le côté de la pièce pour ne pas trop exposer sa camarade.

Lorsqu'elle avait vu l'annonce sur le panneau d'affichage, Constance s'était tout de suite dit, avec raison, qu'y assister ne serait pas une mauvaise chose. Potasser en pratique les potions, ça ne pouvait que lui faire de bien en terme de compétences. Surtout que pour le moment, la châtaine n'avait pas encore de tuteur d'affilié donc... chaque séance d'entraide dans ce domaine n'était pas négligeable.
Sauf que... depuis qu'elle avait vu l'annonce... il s'était passé quelques jours et... elle avait oublié l'heure.

C'est donc en courant, le visage blême, le coeur tel une grenade, qu'elle court. Elle était en train de passer un bon moment au foyer à jouer nonchalamment à un jeu de dégustation lorsqu'elle s'était souvenue - en entendant l'heure - qu'elle était censée être quelque part à cette heure-là.
Crotte de crotte de crotte de bouse d'éruptif ! Nom d'une bombabouse !!!

Elle avait filé donc, courant comme une dératée, manquant de se rompre le cou dans l'Escalier menant au premier étage où elle avait dû faire un détour pour récupérer sa besace. Et zou chemin inverse, et qu'on descend les marches deux par deux, la main glissant sur la rambarde pour s'empêcher de s'étaler et s'ouvrir le menton. Bon, okay, c'était l'infirmier qui animait cette séance de révision collective mais elle se doutait qu'il serait pas très content de la voir arriver sanguinolente - bah oui ça pisse le sang, le visage !
Et en plus ce serait encore plus la honte. Déjà qu'elle était en retard !

Alors qu'elle coure dans le couloir dans les sous-sols, la porte de la salle de potions se rapprochant pas assez vite à son goût, elle essaie de regarder sa montre pour se rendre compte de combien elle était dans de beaux draps. Mais, avouons-le, c'est compliqué de se concentrer sur un cadran alors que nos pieds filent à toute vitesse.

Le souffle saccadé, hâché, elle arrive devant la porte close. Merde.
Elle toque et ouvre la porte, son visage s'empourprant. Pourvu qu'il vient juste de fermer la porte, pourvu qu'il vient juste de fermer la porte...

L'annonce d'une nouvelle séance de révision collective, cette fois en potion, avait directement intéressé Éli. Les potions restaient l'une des matières ou elle avait le moins de difficultés, avec les sortilèges, mais tout ce qui pouvait la faire progresser dans ce domaine était bon à prendre. Les potions restaient une matière importante pour son futur cursus, et même si elle n'était pas encore tout à fait sur de ce qu'elle voulait faire précisément comme métier, elle savait qu'il lui faudrait de bonnes connaissances dans la reconnaissance, la culture, le mélange et la manipulation des ingrédients.

Aujourd'hui exceptionnellement, c'était le "Professeur " O'Belt qui leur donnerait cours. Lorsque la Poufsouffle passa les portes de la salle, elle ne put retenir un sourire en apercevant l'infirmier dans ce rôle. Malgré tout ce qu'elle pouvait ressentir de contradictoire en présence de l'adulte entre les murs de l'infirmerie, lieu encore un peu lourd émotionnellement, hors contexte tout était beaucoup plus simple maintenant. Éli avait une profonde confiance en lui, et elle se réjouissait déjà de ce cours.

- Bonjour M'sieur, ça fait trop bizarre d'vous voir là !

Elle s'avança jusqu'au premier rang pour être sûr de ne rien manquer, puis commença à sortir ses quelques affaires de son sac en bandoulière, attacha ses cheveux en une queue-de-cheval bien haute avec l'élastique qu'elle gardait toujours autour de son poignet, pour ne pas être embêté par une mèche rebelle en plein travail.

Une fois installée, elle scruta la pièce pour voir les élèves déjà présents, en attendant le début de la séance de révision. Elle fut cependant intriguée par le tambourinement de la porte fermée en prévision du démarrage du cours, et fut encore plus surprise lorsque celle-ci s'ouvrit sur Constance, dans un état proche de l'essoufflement, aussi rouge qu'un rapeltout.



@Diarmuid O'Belt, @Constance Nelson

Lucas avait réussi à obtenir l’information qu’une session de révision pour le club de soutien avait lieu. Il savait que la matière qu’ils allaient réviser était les potions. Ce n’était pas une matière où Lucas avait de grandes lacunes, il estimait que cette matière était l’une où il était ni trop bon ni trop mauvais. Il se dirigea vers la salle en espérant que cette session allait être intéressante. Depuis la réunion de début d’année, il n’avait pas regretter sa décision concernant son inscription. Lucas n’en parler pas énormément autour de lui. Il essaya d’arriver à l’heure pour ne pas être le dernier. Il avait même quelques minutes d’avance, ce qu’il lui permettait de s’installer là où il souhaitait.

Il entra dans la salle et fut surpris de voir l’infirmier se tenir au bureau de la professeur.

- Bonjour monsieur

Une fois après avoir salué l’infirmier, le jeune Gryffondor se dirigea vers une table. Il ne savait pas où se mettre mais il se mit au deuxième rang tout a droite en se collant au mur. Il regarda si il fallait sortir quelque chose mais comme il avait quelques minutes d’avance, il sortit un livre qu’il avait emprunté à la bibliothèque en attendant que le séance ne commence. Il était impatient de démarrer en espérant que la séance lui plaise. Il ne savait même pas si d’autres personnes de son âge avait compté se rendre à cette séance.

Lucas s’installe à une table et commence à lire un livre en attendant le début de la séance.

@Gloria Shah pour la mention

Les élèves arrivèrent plus ou moins au compte-goutte. Diarmuid répondit aux différentes salutations, ajoutant une remarque affirmative aux interrogations sur son bien être, avant de sourire à Elisabeth. Il n'y avait pas qu'à elle que cela semblait étrange. Mais s'il doutait de ses capacités à enseigner un programme à une classe entière, ce n'était pas vraiment le cas de l'accompagnement ou des révisions. Il l'avait fait à de nombreuses reprises. Certes, frère et sœur étaient un bon public en terme de connaissance mais à l'occasion, c'était avec des camarades de maison plus ou moins en difficultés qu'il avait pu le faire.

Une fois que tout le monde eut l'air d'être installé, le médicomage ferma la porte d'un geste de baguette puis expliqua le déroulement du temps de révision qui serait somme toute assez libre. "Bonjour à tous. Le but est vraiment que chacun puisse travailler ce dont il a besoin. Il suffit de me dire ce qui vous convient le plus. Si vous choisissez de faire une potion, je vous demanderais juste de vous placer sur ces paillasses," il désigna celles qui se trouvaient à sa droite, "pour les autres, on peut tout aussi bien voir à de la théorie comme à des préparations d'ingrédients. On se mettra par ici." Il montra cette fois-ci les plans de travail sur la gauche. Il pourrait ainsi passer d'un groupe à l'autre facilement.

Et, alors que l'irlandais allait leur demander de se placer selon leurs envies ou besoins, quelqu'un frappa à la porte close. Attrapant sa baguette, Diarmuid la fit s'ouvrir sur une adolescente qu'il reconnut assez facilement. "Bonjour Miss Nelson, entrez. Pour faire une potion c'est à ma droite, pour des ateliers plus spécifiques à ma gauche." Lui indiqua-t-il simplement. Il n'aimait pas les personnes en retard mais c'était une séance de révisions. Et puis il n'était de toute façon pas de ceux qui tournait la baguette dans la plaie.

Il la laissa se placer puis reprit le fil de ce qu'il voulait faire: "Avant qu'on aille plus loin dans la séance, si certains pouvaient rappeler les règles de sécurité essentielles en potion." Son regard passa sur tous les élèves, ils donnerait la parole en allant, laissant chacun donner une ou deux consignes, quitte à les compléter. Il donna ensuite aux élèves préférant confectionner une potion les livres contenant les recettes si besoin puis prit le temps de faire un point ou un rappel sur une étape plus complexe avant de rejoindre les autres. "Est-ce que certains veulent faire un atelier sur les différentes façon de découper?" Demanda-t-il. Si c'était le cas, il avait des ingrédients à leur faire préparer pour l'infirmerie. "Ou des questions théoriques?"

Prochaine avancée le 11 janvier

En entendant parler de cette heure de soutien en Potions, Ernest avait sauté sur l’occasion. Non pas qu’il ait des difficultés dans la matière, au contraire. Mais dans sa tête, c’était l’occasion d’avoir une heure de “cours” en plus. Du rab en quelque sorte. Et puis son expérience du cours de soutien avec le chef de chœur avait été plutôt bonne. Les cours supplémentaires n'attiraient généralement pas foule. La plupart des élèves préféraient occuper leur week-end à d’autres choses. Ce qui n’était pas le cas d’Ernest. Il avait déjà passé une bonne partie de la matinée à s’entraîner au duel avec Marine. Quoi de mieux qu’une matière calme et appliquée comme les Potions pour continuer l’après-midi.

Il entra dans la salle, un peu hésitant et salua poliment l’infirmier de l’école. Son regard balaya les élèves et il se détendit un peu en remarquant qu’ils n’étaient effectivement pas trop nombreux. Ce qui était mieux comme ça. Il reconnut Erin et ne s’étonna pas de sa présence ici. Elle était toujours prête à aider les autres. Un autre visage lui était familier, Lucas Calme, un élève de sa promotion qu’il ne connaissait pas vraiment. L’adolescent longea les rangs et s’installa un peu sur le côté, attendant de recevoir les instructions sur le déroulement de la séance pour sortir les affaires dont il aurait besoin.

Le petit brun écouta Mr O’Belt avec attention, en se disant que c’était quand même bizarre que ce soit le frère d’Ennis. Enfin que ça devait être bizarre pour elle. Ou pour eux. D’imaginer que sa mère puisse être à Poudlard en même temps que lui… Ce n’était pas tout à fait pareil, mais quand même… l’idée le dérangeait un peu. Heureusement ça n’arriverait jamais.

Refaire les potions qu’il avait déjà faites en cours ne l’intéressait que moyennement. Si Mr O’Belt était infirmier de Poudlard c’est qu’il devait avoir de la bouteille. Et connaître des trucs qu’on ne trouvait pas dans les livres. Il avait l’expérience du terrain aussi, forcément. Il devait connaître tout un tas de trucs qu’on apprenait généralement pas à Poudlard. Et c’était ça qui intéressait Ernest. Les livres, il pouvait les lire seul. Il posa donc son sac sur une chaise et se dirigea à la gauche de l’infirmier.

Mr O’Belt questionna sur la sécurité et le garçon sentit le regard de l’adulte se poser sur lui. Tout en triturant le lacet de son sweet, il se mit alors à bredouiller :

“Euh… faut faire attention à l’hygiène du matériel… et… enfin… aussi le plan de travail… pour pas que ce soit encombré…”

Il l’avait pourtant rédigé de multiples fois dans ses comptes-rendus mais participer à l’orale était une autre paire de manche. Cela dit, quand l’infirmier proposa un atelier de découpe, s’est yeux se mirent à briller et le gamin pris son courage à deux mains.

“Euh… moi ça m’intéresse bien… de découper des trucs…”

Ernest s'installe à une table en attendant le début de la séance. Il choisit le groupe des ateliers spécifiques. Après avoir répondu aux questions sur la sécurité, il se porte volontaire pour un atelier découpe.

Constance alla s'asseoir rapidement auprès d'Éli, la mine un peu honteuse de son arrivée remarquable, puis se mit rapidement dans l'observation assidue de son parchemin, se concentrant plus que de raison sur la séance. Un peu soucieuse pour elle, Éli fronça les sourcils en se tournant vers Constance.
- Tu vas bien ? Qu'est-ce qui sait passé, t'es jamais en retard d'habitude...

Lorsque M.O'Belt termina enfin ses explications, les deux filles se regardèrent d'un air entendu, bien sûr qu'elles feraient binôme ensemble, on ne change pas une équipe qui gagne !
- Tu préfères réviser les cours, ou faire une potion ? Moi peu importe...

Une fois tout les élèves dispatchés dans leurs groupes de travail, et avant de les laisser commencer leurs révisions, l'infirmier posa une question sur les règles de sécurité. Il prenait son rôle très au sérieux, et Éli le trouvait plutôt convaincant en professeur d'un jour. Mais de le voir ici, poser cette question fit resurgir immédiatement chez la jeune fille le souvenir de sa retenue avec M.O'Belt, et surtout de l'état dans lequel elle se trouvait ce jour là. Machinalement elle se sentit presque obligée de répondre.

- Il faut être concentrée et calme pour ne pas se blesser en manipulant les ingrédients, ou en se trompant dans les dosages ?! Etre énervée, ou avoir ses pensées en boucle sur autre chose, n'était franchement pas une bonne idée pour manipuler un couteau, pour être efficace dans la préparation des potions, ou dans celle de ses ingrédients, elle en était convaincue maintenant.

La voix de Mr O'Belt résonne à ses oreilles et le son de son nom résonne désagréablement à ses oreilles. Aussi rose qu'une framboise, Constance avise avec mortification que le cours collectif a bel et bien commencé, vu la remarque de l'infirmier l'informant des deux ateliers en place.
Déglutissant, Constance hoche la tête avec l'envie de créer un trou dans ce sol pierreux et s'y caché pour une durée indéterminée.
- Bonj, bonjour M'sieur. Veuillez, veuillez m'excuser Monsieur pour, pour mon retard, bredouille-t-elle en entrant sans demander son reste.
Les yeux sur ses chaussures, elle marche vite dans l'allée de la salle de cours, glissant à la dérobée des regards à la recherche d'une place de libre et surtout d'Elisabeth. Là. C'est bon. Elle se laisse tomber sur son siège, le visage toujours enflammé, un regard mortifié à l'intention de son amie.
Sortant un parchemin à la va-vite de sa besace, elle le fixe ensuite consciencieusement, n'osant pas relever le regard vers l'infirmier.
Non seulement j'suis en r'tard mais en plus, sacrément en r'tard. La honte, non vraiment la honte. Pis, même pas pour une "bonne" raison. Oh mon dieu.

La voix chuchotée de son amie lui parvint alors et elle relève rapidement ses prunelles pour les plonger une petite seconde dans les siennes. Sur un ton tout aussi bas, si ce n'est plus - valait mieux pas aggraver son cas - elle répondit à demi-mots :
- Ca, ça va. Oui, j... j'étais au foyer. Pas vu... l'heure.

En train de jouer à un JEU. Non mais la honte quoi. J'ai. oublié. l'heure.

A l'instar de son amie, la châtaine écoute avec attention les instructions de l'adulte, son visage reprenant au fur et à mesure une carnation plus "normale". Toutefois, elle ne pipe pas un mot lorsque l'infirmier tente de faire interagir les élèves. Tout ce qu'elle souhaite, c'est se faire oublier en cet instant.
Lorsqu'il est mentionné que les élèves pouvaient se mettre par binôme, Constance cherche le regard d'Eli et le trouvant, se trouve de suite rassurée.
A sa question sur ce qu'elle préfère faire pour la suite, théorie ou pratique, Constance hésite avant de finir par répondre à mi-voix :
- Si on peut pas faire les deux, peut-être... la pratique ?

Constance est honteuse au possible et souhaite se faire oublier. De sorte qu'elle répond à @Élisabeth Willis à mi-voix et suggère par la suite la pratique, ne sachant pas si elles auront le temps de faire les deux activités proposées.

Anna aimerait remercier Erin. Oui, la remercier, la remercier pour toute la patience qu'elle lui a accordé alors qu'elle se montrait parfois vraiment insupportable, et d'une humeur vraiment douteuse. Même très souvent. Erin était restée dans son rôle, n'avait jamais cédé à la colère et les séances se sont toujours bien terminées. Cette fois, la rouquine a envie de dire à Erin au combien elle l'admire, elle l'apprécie malgré l'animosité fréquente qu'elle renvoie, simplement la remercier. Car oui elle ne l'a pas encore fait alors qu'Erin fait tout ça juste pour elle, juste pour l'aider.

Malheureusement... ça ne sera toujours pas pour cette fois. Car bien que ces pensées effleurent en effet Anna, ce n'est pas pour cela que sa mauvaise humeur du jour lui permettrait de faire des éloges à sa tutrice, déjà qu'elle est parfaitement dégoûtée de se trouver ici... Alors, pourquoi autant de mauvaise humeur, pourquoi autant faire la tête tout le temps ? C'est devenu une habitude, et beaucoup de ses amis se sont donc éloignés d'elle étant donné la personne désagréable qu'elle est devenue, remplaçant la petite Anna toujours farçeuse et enjouée qui ne revient plus qu'avec Faustine, et encore pas toujours. C'est compliqué à expliquer. Comme un voile sombre qui à partir d'un certain moment s'est rabattu sur elle, une accumulation d'idées noires pour la plupart superficielles et non fondées qui finit par lui retomber fatalement dessus. Elle est devenue trop sensible, presque hypersensible. Chaque regard, chaque mot produit un impact fou sur elle. Elle se renferme, certes, mais devient aussi encore plus impulsive qu'elle ne l'était auparavant, jusqu'à parfois s'attirer de gros ennuis. Une crise d'adolescence peut-être un peu... prématurée ?

Erin rassure et encourage Anna, celle-ci ne l'écoute pas. Erin salue l'infirmier, Anna ne le salue pas. Erin désigne une table au milieu de la salle, Anna sans un mot va s'asseoir au fond. Dans sa tête, ça hurle. Elle se déteste, ne se supporte plus, ne se reconnaît plus. Et pourtant elle continue, elle est allée trop loin et ne peut plus revenir en arrière.

@Erin Fergusson