Samedi 24 octobre 2048 ~ Vers 14h

Lucia attendait une lettre de son frère depuis maintenant plusieurs jours. Elle lui avait envoyé une lettre en début de semaine précédente, et n'avait toujours pas reçu de réponses. Ce n'était pas le style de Liam habituellement, elle recevait souvent une lettre dans la foulée, dans les quelques jours qui suivaient sa lettre. D'autant plus, qu'il utilisait souvent le hibou de l'école, dans la foulée, mais là, le hibou était revenu depuis. Elle ne s'inquiétait pourtant pas, sa mère trouvait toujours une connaissance qui avait un hibou et qui pouvait envoyer la lettre tout de même, mais la jeune irlandaise se doutait que le quotidien devait être chargé à Ballyorgan.

Lucia devait envoyer une lettre, elle en profita pour passer surveiller un petit peu la volière, espérant voir enfin sa lettre dans le bec d'un hibou inconnu. Heureusement pour elle, après un peu plus d'une semaine c'était enfin le cas. Un joli hibou brun avec des longues plumes l'attendait avec un parchemin dans le bec. Elle attrapa délicatement le parchemin enroulé, et donna quelques graines de récompense au hibou, et le laissa repartir chez lui. Lucia ouvrit alors le parchemin afin de le lire au plus vite.

Hello Mapya,

Je vais bien, et à la maison tout va bien aussi. Maman est partie quelques jours en forêt en fin de semaine dernière, elle avait des recherches à faire avec une de ses collègues. De mon côté, c'est un peu plus cool pour les cours, et Papa également. Par contre, j'ai un peu plus de devoirs que d'habitude.

Par rapport à ta question, j'avoue qu'on n'y a pas encore trop pensé, mais je te tiens au courant dans les prochaines semaines. Et puis pour les nouveautés, je n'ai pas grand chose à te dire. Enfin, si il y a un peu de changement de mon côté, mais je ne sais pas trop comment t'en parler dans une lettre.

Enfin, connaissant ta curiosité, je me doute que tu n'attendras pas de revenir pour vouloir avoir plus d'informations, et si je mets autant de temps à répondre à ta prochaine lettre, tu ne vas pas tenir. Alors, comment puis-je te dire ça ? Il y a une fille au collège, qui est arrivée l'année dernière, et qui est dans ma classe cette année. Je ne la connaissais pas trop avant, mais elle est vraiment belle, et très gentille. Ce n'est pas encore très officiel, mais on a commencé à discuter pas mal, et je crois, enfin j'en suis sûr plutôt, que j'ai quelques sentiments pour elle. C'est tellement particulier comme sensation, mais je me sens tellement bien.

Je ne sais pas quoi te dire de plus, il n'y a pas trop de nouvelles à la maison, le quotidien est bien installé. J'ai hâte de te revoir.
Je te fais plein de bisous, et j'ai hâte de recevoir une nouvelle lettre de ta part.
A bientôt !
PyaMa

Lucia relu la lettre plusieurs fois, pour bien enregistrer les informations. Elle s'attendait à plus de nouvelles, et elle ne comprenait, ou ne croyait, pas trop l'information principale de cette lettre, relativement courte par rapport à ce dont son frère l'avait habitué. Elle avait fini par s'asseoir dans un coin de la volière, ne sachant trop quoi penser.

Lucas n’avait jamais reçu de lettres de sa mère depuis qu’il n’avait pas répondu à cette dernière. Il ne savait pas quoi lui répondre et ne voulait pas qu’elle s’inquiète. Il avait écrit quelques lignes sans rien lui dire et si il ne le faisait pas, elle le tuera sans doute. Mais aujourd’hui, il avait décidé que c’était le bon jour pour lui envoyer sa lettre. Certes il n’avait pas énormément écrit mais cela pourrait peut-être suffire à sa mère. Il marcha jusqu’à la volière et une fois qu’il arriva, il n’y avait que peu de personnes dans cet endroit.

Il y avait juste une fille qui s’était mise dans un coin de la volière. Lucas ne savait pas si elle allait bien ou si elle était tout à fait bien et qu’elle n’avait juste aucune envie qu’on la dérange. Le jeune Gryffondor regarda une dernière fois sa lettre mais les mots lui plaisaient. Sa mère et son père devait sûrement travailler à cet heure-ci, Lucas ne connaissait pas énormément leurs horaires de travail. Il espérait tout simplement que la lettre leur ferait plaisir. Il s’était dit par la même occasion qu’avec la lettre, il allait joindre un petit bracelet que Lucas avait obtenu il y a pas longtemps. Sa mère le prendrait pour un imbécile d’envoyer un cadeau alors que son anniversaire est déjà passé.

Il réfléchissait quelques instants et envoya la lettre, sa mère lui répondrait certainement dans quelques jours. Il regarda à nouveau la fille et de peur qu’elle ait besoin de parler, Lucas se dirigea vers elle.

- Euh ça va ?

Il ne savait pas quoi dire d’autre mais attendit avec impatience sa réponse.

@Lucia Varalta

Un garçon entra alors qu'elle relisait pour la centième fois le même paragraphe de la lettre. Lucia n'y fit pas vraiment attention, il portait une lettre à un hibou, quoi de plus normal dans la volière. Elle l'observait du coin de l'oeil, de temps en temps, en relisant une nouvelle fois la même phrase. Elle le vit relire sa lettre, d'un air assez content de lui, puis la donner à un hibou. Et jeter un regard dans sa direction.

Elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il voulait dire. Enfin, si elle comprenait, mais quelque chose était apparu en elle. Il était amoureux. Mais cette fille l'avait remplacée. Cette phrase, qu'elle venait d'inventer certes, mais qui était représentatif à ses yeux du message qu'il avait voulu faire passer, lui avait fait l'effet d'un coup de massue.

Lucia releva les yeux de la lettre, retournant pleinement dans le monde réel lorsque le garçon, qui s'était approché d'elle sans qu'elle ne s'en rende compte, lui demande si elle allait bien. La jeune irlandaise déposa alors la lettre sur ses genoux, la gardant dans une main, mais en s'installant dans la conversation. Comme pour laisser ses pensées de côté, d'une certaine façon.

- Euh, oui oui et toi ? C'est juste que mon frère vient de m'annoncer une nouvelle à laquelle je m'attendais pas, et je ne sais pas trop comment réagir. C'est presque comme si ça me faisait de la peine, alors que je suis contente pour lui, je comprends pas trop comment c'est possible.

Lucia souria au brun en finissant sa phrase, oraliser ses pensées l'avait comme libérée d'un poids, c'était une sensation assez étrange. Et pourtant, ce jeune garçon était un parfait inconnu.

Lucas comprenait que la fille ne voulait peut-être pas lui répondre mais une fois sa question posée, le jeune Gryffondor ne savait pas quoi dire d’autre et se sentait un peu gêné mais il décida que en tant que Gryffondor, cela n’était pas grave de montrer ses valeurs. Il attendit quelques secondes avant que la fille lui explique que son frère lui avait envoyé une lettre dans laquelle elle avait reçu une nouvelle qui la faisait basculer entre deux émotions mais Lucas ne savait pas ce qui pouvait bien la déranger et ne savant pas quoi faire d’autre, il décida d’engager la conversation.

- Oui, non moi ça va mais je m’inquiétais pour toi car j’ai cru que tu n’allais pas bien. Désolé d’être indiscret mais qu’est ce que ton frère t’as dit pour te tracasser autant. Moi je n’ai ni frère ni sœur. J’espère que même si tu es triste pour lui, au fond tu dois être heureuse mais c’est quoi cette nouvelle ?

En effet, Lucas ne parlait qu’à ses parents à travers les lettres mais il ne parlait à personne d’autre. Il attendit que la fille lui réponde en essayant de deviner quelle raison pouvait pousser la fille à être triste et heureuse pour lui mais en attendant, il voulait absolument savoir cette nouvelle en espérant qu’elle lui réponde pour espérer engager une discussion en ce jour où il y avait que très peu de choses.

@Lucia Varalta

Le garçon semblait s'intéresser à ce qu'elle racontait, ce qui poussa Lucia à en dire un peu. Oui, elle était heureuse, mais c'était une joie étrange. Peut-être que même si il n'avait pas de frère ni de soeur, il arriverai à comprendre. Même si là, la situation était encore un peu plus étrange, car ce n'était pas simplement son frère, enfin si, mais ils avaient partagés un peu plus que simplement des gènes et des parents.

- Je crois qu'il est amoureux, d'une fille, à son collège. Et c'est pas simplement mon frère, enfin si, mais on est jumeaux. Ca peut peut-être jouer quelque chose. Je suis heureuse pour lui, parce que je sens dans sa lettre que ça le rend heureux, et puis, je le vois rarement alors heureusement qu'il se fait des amis, et qu'il vit normalement, comme je vis normalement ici. Mais, je sais pas, c'est bizarre.

Elle n'était pas vraiment sûre qu'il comprenne, à moi qu'à l'inverse, la réponse soit évidente, et que c'était elle qui était trop bête pour la voir. Déjà, le fait d'avoir oraliser le fait que son frère était amoureux, rendait la nouvelle plus facile, et plus difficile également, à encaisser. Qu'est-ce qui pouvait la déranger ? Est-ce qu'elle avait peur ? Mais peur de quoi, ça n'avait aucun sens. Vraiment, c'était comme si la réponse était sous ses yeux, mais qu'elle n'arrivait pas à comprendre.

Lucas voyait que la fille n’était pas si triste que cela pouvait paraître mais cette situation devait quand même lui tracassait le cerveau. Quand elle lui répondit, elle révéla que son frère avait écrit dans sa lettre qu’il avait ressenti de l’amour pour une fille. Ils sont jumeaux et elle pensait que la complicité lui faisait ressentir cette émotion étrange. Essayant de lui faire comprendre que cela pouvait être bizarre mais que la situation était normal, Lucas n’était pas là personne la plus facile pour rassurer.

- Je ne suis pas doué en amour, je te rassure que ce n’est pas quelque chose que je parle tout les jours. Ce n’est pas un sujet facile et quand tu dis que ton frère ressent de l’amour, c’est qu’il doit être heureux. Je n’ai jamais ressenti ce sentiment et je ne sais pas si je suis le mieux placé pour t’en parler mais si tu veux tu peux me dire tout ce qui te tracasse à propos de ça. Mais il t’en a parlé plus de cette fille dans ce collège ?

Tout ça paraissait nouveau pour Lucas étant dit qu’il ne parlait jamais d’amour devant qui que ce soit. Il n’avait jamais vraiment ressenti ce sentiment mais il espérait que la fille allait lui parler pour peut-être qu’elle expire toutes les choses qui l’empêcher de ne plus ressentir un sentiment étrange. Il ne savait pas non plus si elle était jalouse où si elle ne voulait pas que son frère ait de relation. Mais il espérait que son interlocutrice ne lui pose pas de questions sur ce sujet.

Finalement, l'échange coulait presque de source. Lucia était un peu dans sa bulle, dans sa lettre, et donc ça aidait à laisser la discussion suivre son cours. Elle écoutait ses réponses, et laisser son instinct répondre, il n'y avait pas vraiment de filtres pour une fois, en tout cas de son côté, et c'était ce dont elle avait besoin à ce moment-là.

Et la réponse du garçon était assez naturelle, ou le semblait du moins, et ça rassurait Lucia d'une certaine façon, même si d'un autre côté, elle était perdue dans certaines de ses phrases. La jeune irlandaise décida alors de répondre aux questions directes, et aux phrases qu'elle comprenait vraiment. Et puis, elle laissait tomber les phrases qui n'avaient pas de sens direct pour elle. Ce n'était pas le moment de réfléchir pour elle, elle était trop dans son monde pour le moment.

Mais les questions étaient en majorité simples, alors elle n'avait qu'à dérouler les réponses qui venaient dans sa tête naturellement.

- Oui oui, je pense qu'il est heureux, et j'espère qu'il est heureux d'ailleurs ! Je ne voudrais surtout pas qu'il soit malheureux, et encore moins à cause de quelqu'un d'autre !

Elle laissa une pause, puis reprit pour répondre à la question qu'il lui avait posée.

- Euh, non, c'était la première fois qu'il m'en parlait. Il m'a juste dit qu'il y avait une fille, dans son collège, qui était belle et très gentille, qu'ils avaient pas mal discuté, et qu'il croit avoir des sentiments pour elle. Je pense qu'il voulait attendre un peu avant de m'en parler, mais il sait que ça aurait été encore plus dur pour moi de l'accepter si il ne m'avait rien dit.

Au fond, elle avait certainement besoin de temps, pour voir les choses en face. Et plus elle en parlait, et plus elle sentait au fond d'elle, les informations glisser différemment.

Il ne savait pas vraiment si la fille l’écoutait vraiment mais il trouvait cela sympathique d’avoir une conversation à ce moment. Il était tellement en train de réfléchir et de penser à ce qu’il pouvait dire que ses mots se perdaient. Lucas parlait souvent mais l’amour était un sujet dont il ne parlait jamais. Ne voulant pas être blessé, il voulait trouver l’amour véritable au lieu d’être hypnotisé par ce sentiment. Mais plus ils en parlaient, plus il commençait à se poser de plus en plus de questions. Sa tête était en feu et rien n’allait bien. Mais il respira avant de répondre à la fille qui avait enfin pu lui répondre. Il remarqua qu’il ne s’était même pas présenter.

- T’as raison, être heureux c’est bien. Oh et d’ailleurs je m’appelle Lucas Calme. Et toi ?

La conversation coulait comme un fleuve, elle ne s’arrêtait pas. Il y avait seulement quelques secondes avant que l’un d’entre eux réponde. Mais Lucas prenait son temps pour répondre afin de ne pas faire d’erreur dans ce qu’il disait.

- Si il te dit que la fille est gentille et belle, c’est que ça doit aller bien entre eux. En tout cas, il ne t’en aurai pas parler si il ne te faisait pas confiance. Il te fais confiance et peu avoir confiance en toi.

Lucas souriait à la jeune fille en finissant sa phrase. Il ne savait pas comment elle allait le prendre mais il espérait qu’elle le comprenne.

L'ambiance semblait s'être changée d'un coup, mais en même temps, l'esprit de Lucia commençait à s'apaiser doucement, et une petite pause dans la discussion.

- Ah oui c'est vrai ! Bah moi c'est Lucia, je suis chez les pouffys

Mais cette petite pause ne dura pas longtemps puisqu'il repartit dans la discussion dans la foulée. Evidemment qu'il lui faisait confiance, et heureusement même, l'inverse aurait été vraiment bizarre.

- Alors j'espère bien qu'il me fait confiance, et c'est pas trop une nouvelle, mais c'est gentil quand même ! Et oui, c'est sûr que ça doit être bien entre eux, et puis même, j'ai plein d'amis ici qu'il ne connait pas ni rien, mais ça n'aide pas à accepter la situation et à comprendre ce que je ressens. Enfin, c'est pas très grave, j'imagine que c'est le genre de situations qu'on comprend avec le temps.

Lucia continuait de sourire, même si elle sentait que cet échange commençait à s'affaiblir. Mais après tout, un autre sujet de conversation pouvait surgir. Genre, comment est-ce qu'on définit l'amour en vrai ? Mais ce n'était pas forcément la personne pour avoir cette discussion au final. Il était simplement là à l'endroit, au moment. Mais dans tous les cas, une sorte de confiance étrange s'était installée, certainement due aux questionnements de Lucia, puisqu'elle ne se serait pas confiée à une personne qu'elle ne connaissait pas, et qui semblait plus jeune, et d'une autre maison aussi, même si ce n'était pas une information très pertinente à ses yeux, ça pouvait l'être dans certaines situations.

La fille s’appelait Lucia et appartenait à la maison Pouffsouffle. Il ne connaissait pas énormément de personnes de cette maison mais cela n’était qu’un détail. Il voyait bien qu’il devait changer la conversation en essayant de voir ce qu’elle connaissait de son frère et du sentiment.

- Moi je n’ai jamais réussi à déterminer ce qu’était l’amour. Je n’ai jamais reçu une part de ce sentiment et je ne sais pas par quoi on peut le ressentir. Je ne me suis jamais posé ces questions sur comment on ressent cette émotion. Je ne sais pas si toi tu l’as déjà ressenti mais je commence à me poser des tonnes de questions dessus, je me demande est ce que c’est grave de tomber amoureux. L’amour est une définition compliquée qui peut mener à d’autres émotions. En plus de ça, il y a les parents qui en rajoutent sur ce terme mais je ne sais pas pour toi mais moi je trouve ça très compliqué. J’imagine que je trois comprendre de ce que tu m’as dit pour ton frère, mais je ne sais pas comment peut-on définir ça ? C’est bête peut-être mais…

Il s’arrêta en sachant très bien qu’il parlait trop pour ce qu’il voulait dire mais il savait qu’il n’arrivait pas à déterminer l’amour en une phrase. Certes c’était un sentiment compliqué et tant que Lucas ne l’avait pas ressenti, il ne pouvait rien faire avec et dire si cela est dur a ressentir. Il espérait que la fille pourrait l’aiguillé la dessus en montrant comment elle le comprenait.