En salle de Potion, la semaine de cours était chargée. Professeur Xarinez tenait un agenda serré. Peu de temps était disponible pour la libre pratique et les créneaux étaient très convoités. Deux jours se distinguaient :

Le samedi était le jour le moins apprécié. Toute la journée était disponible et la salle avait toujours une place pour l'étudiant. Mais qui, à part les plus belles têtes d'ampoules souhaitaient perdre du temps à étudier durant le week-end ? Morgan, certainement. La petite ampoule aux cheveux cramés adorait profiter des très disponibles équipements et de l'atmosphère studieuse et silencieuse.

Le jeudi après-midi était le deuxième créneau. Au milieu de la semaine, avec la professeur non loin. Tout une demi-journée d'énergie et de joie dans cette salle obscure, alors que l'ensemble des gens en retard venaient combler le couloir, dans l'espoir d'une place, d'un chaudron. Et avec de la chance, de la professeur, la participation. Nul secret ici, nulle tranquillité. Morgan détestait.

Pourtant, en ce jeudi après-midi d'Automne, il était tiré sans ménagement par deux de ses camarades. Elles l'avaient trouvé seuls dans la tour d'aigle, à griffonner des formules chimiques. Le cours de vol précédent les avaient rendus téméraire, alors qu'elles approchèrent du garçon, l'encerclèrent, ne lui laissèrent pas le choix de sa décision. Un kidnapping ! Morgan avait été kidnappé à sa tranquillité !

Mais que faisaient les préfets ?!

Ils courraient presque dans le château. Trois petites silhouettes descendant les escaliers, filant dans les couloirs, chacun sur son dos le brinquebalant ensemble de chaudrons et d'ustensiles réservés aux premières années. Faites place ! Poussez-vous les joueurs de chocogrenouilles ! Nous sommes chargés ! Et dans ce joyeux tintamarre, à réveiller les tableaux, nos trois éclairs bleutés descendirent jusqu'aux cachots.

Morgan n'était pas habitué à tant d'agitation. Il n'était pas malingre, mais traverser tout le châteaux à marche forcée (tirée, même !) était un peu au delà de ses capacités. Il soufflait fort lorsqu'ils arrivèrent à la porte de la salle de cours. Une petite file d'étudiants se pressaient alentour. Un cours particulièrement difficile pour les années supérieures, disaient la rumeur. Il comprenait mieux pourquoi ses camarades courraient avec autant d'ardeur.

Le jeune magicien se laissa emporter. Il n'avait pas vraiment envie de lutter. C'était déjà difficile de tenir debout, tiré par le bras, avec un sac conséquent sur les épaules. Ses camarades étaient très déterminées... Elles allaient trouver un moyen de passer, se faufiler, trouver une place pour trois quelque part. Morgan ferma les yeux et détendit son corps. "Sois comme l'eau", disaient les experts martiaux moldus. Faufile toi dans les obstacles, crois en la puissance de l'énergie et du flow.

Et devant lui, ses deux camarades sauraient certainement traverser la masse mouvante d'étudiants.

Je jette un coup d'oeil au groupe d'étudiants, exaspérée. Que fabriquent-ils ? Ils en mettent du temps ! J'en ai déjà marre. Malheureusement pour moi, Olivia m'a trouvée dans la Tour d'Astronomie et m'a gentiment demandé de l'accompagner chercher un ami. Je me retrouve maintenant devant la salle de potions, entourée d'une dizaine de personnes que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam.
Quand la porte s'ouvre finalement, nous sommes poussés par une marée d'élèves pressés d'entrer. Je grogne et fait signe à mes deux compères de me suivre. Après avoir plus ou moins délicatement posé mes affaires, je traîne des pieds jusqu'à l'armoire, sans savoir trop chercher. Après tout, on ne sait pas vraiment qu'est-ce qu'on va préparer aujourd'hui... Je prends des ingrédients au hasard, dans des fioles et des bocaux de divers couleurs, quelques ustensiles et autres récipients, puis cherche des yeux au travers d'un groupe d'élèves pas encore installé Olivia et Tobias.

- Tenez. On est pas vraiment obligés de suivre une recette à la lettre ? Ça me semble plus... amusant d'expérimenter. Et au passage de faire explorer le labo...

Si cette dernière alternative se présente, je serai plus que ravie. Ce sombre cachot est extrêmement poussiéreux, et, même si je n'ai pas d'allergie ou de sensibilité particulière à ces particules sales, je me sens quand même mal-à-l'aise. La salle aurait bien besoin d'une rénovation... mais grâce au pouvoir merveilleux qu'est la magie, les sorciers n'auront qu'à claquer des doigts pour que tout soit reconstruit exactement comme avant.
Je feuillette machinalement mon manuel, que j'ai pris la peine d'apporter, sans but précis.

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Expérimenter. Dans un autre contexte, Olivia se serait laissé tenter par la proposition de sa camarade de classe. Après tout, découvrir les effets que les différentes associations d’ingrédients magiques pouvaient avoir était une proposition fort tentante. C’était une suggestion qui s’approchait bien plus de l’idée que la née-moldue s’était faite des potions, lorsqu’elle découvert que c'était une matière enseignée à Poudlard. Elle s’était alors vue mélangeant toutes sortes d’ingrédients farfelus, pilonnant, découpant et récitant des formules magiques au-dessus d’un chaudron en ébullition, pour obtenir un résultat extraordinaire. Ce qu’elle n’avait pas anticipé cependant, c’était la professeure Xarinez et la fermeté avec laquelle elle avait, dès le premier cours, énoncé les consignes de sécurité à respecter pour la pratique des potions. Rien de tel pour réduire à néant l’illusion que les potions pouvaient être quelque chose d’hasardeux et amusant.

Oui, les potions étaient une matière passionnante, permettant des résultats magiques absolument fascinants, mais c’était également une matière d’une grande complexité, demandant une attention très particulière au détail. Surtout, c’était une matière dans laquelle, malgré un travail sérieux et régulier, la petite sorcière échouait. C’était d'ailleurs cet échec, manifesté par un piètre à son dernier devoir, qui était la cause de ce moment impromptue de révisions auquel elle avait convié, plus ou moins de force, ses deux camarades de classe. Ainsi, aussi tentante que ne fut la proposition de sa camarade, elle ne pouvait se laisser convaincre. C’était ce qu’elle souhaitait répondre, cependant, ill semblait bien qu’elle n’était pas tant déterminée à réviser que cela, car ce ne fut pas du tout ce qu’elle dit.



Encore milles excuses d'avoir bloqué complètement le RP, pendant si longtemps. En espérant ne pas totalement avoir démoli l'entrain qui nous avait poussé à lancer le RP !