Peu de personne regardent vraiment dans les yeux...

La jeune fille s'était fait cette réflexion il y a quelques semaines déjà. La Poufsouffle aimait beaucoup observer les autres, pas par vice non, juste par curiosité et réel interet de mieux les comprendre. Mais la plupart du temps, lorsqu'elle partageait une vrai discussion avec une personne, Eli avait tendance à forcer le regard, à insister un peu trop lontemps parfois, peut etre aussi pour essayer d'y lire la sincerité des autres, trop anxieuse d'être trahie. Et tout le monde finisait toujours par détourner les yeux d'elle à un moment de la conversation. Surement etaient ils trop gené par ce contact visuel prolongé, et même si c'etait assez decevant, elle pouvait les comprendre.

Redose, lui, ne le faisait jamais.

La plupart du temps il l'évitait volontairement, mais lorsqu'il posait vraiment son regard dans le sien, ou qu'elle même tentait de forcer à son tour les remparts mutiques du garçon par un contact plus profond, il la laissait faire sans faiblir un instant.

Etrangement, leur communication était bien plus intense lorsqu'ils n'étaient qu'à quelques centimètres, sans rien pour perturber le lien bancale et devastateur qui passait malgré tout. C'était peut-être la raison pour laquelle, inéluctablement ils se retrouvaient ainsi.

Comme pour ne pas changer, il avança jusqu'a leur "distance raisonable", posant sa main sur le bois, encadrant sa tête par la même occasion. Elle sentait son soufle, completement plongée dans son expression inexpressive qui faisait presque mal à regarder. Il n'y avait plus aucune bulle d'espace vital entre eux, et la porte toujours fermée derriere, les retenaient bloquées tous les deux. Le gryffon ne comptait visiblement pas faire d'effort pour sortir, elle non plus.

La jeune fille troublée, essayait de lui cacher au mieux les sensations qui fasaient battre son cœur bien trop rapidement, mais elle n'arrivait jamais vraiment à rester de marbre face à Redose. Même s'il était détestable, et il n'y avait aucun doute la dessus, physiquement par contre, il l'attirait plus que de raison.

Grrr arrete tout de suite, c'est un con, il ne te supporte pas, tu ne le supporte pas.

La jeune fille ne pouvait plus ignorer les signaux que son corps lui envoyer chaque fois, elle aimait Gideon, et elle ne remetait pas du tout en question ses sentiments pour lui, mais ce qui se passé avec Red c'etait presque...alchimique.

Calmant sa respiration, Eli releva la tête d'un air assuré, pour lui annoncer ses intentions fermes et définitives. Elle s'était promis de ne plus lui céder, elle ne lui céderais plus.

- ok...j'espère que t'as pas trop faim, Parcque j'bougerais pas perso.

Okay elle bouge pas, elle semble un peu paniquée ce qui m'étonne, elle avait voulu et était à l'origine de cette situation après tout. Mais pourquoi rester là ? Pourquoi sans cesse me faire obstacle et surtout... Pourquoi diable je n'y arrive pas, à forcer le passage. C'est mon droit légitime non ?
Un obstacle sur le chemin d'une personne n'existe que pour être trépassé, ignoré, outrepassé non ?
J'aimerais la pousser de là. On est seul dans la salle si je le voulais je pourrais la faire taire, enfin, et probablement partir de Poudlard mais qu'importe, je n'ai d'avenir dans aucun des mondes que j'ai fréquenté donc pas grand chose à taper de Poudlard, d'autant plus que ma baguette orgueilleuse comme elle est se prend pour un humain à me faire la gueule...

Malgré tout je n'en ai pas envie, ni en apparence ni au plus profond de moi ma volonté ne se manifeste pas. Je sais pas pourquoi, j'imagine que je trouve plus ça marrant, peut-être est-ce car c'est la soi-disant copine de Gid' pff... Tu parles ouai. Un couple aussi fictif qu'imaginaire si les deux s'aimaient c'était sans doute pour combler ce que l'un n'avait pas ou ne pense pas avoir, Elisabeth pour combler sa faiblesse, Gideon pour combler sa soi-disant monstruosité.

Moi. Je le voyais ainsi et qu'ils en aient conscience ou pas je m'en tape, j'ai gardé mon avis pour moi et je le garderais, aussi bien durant l'accident quand je me suis tu sur la personnalité plutôt... Baladeuse... Qu'avait Elisabeth, que ce bisou qu'elle venait de me donner et qui n'était... Grr... Pas si désagréable.

Elle finit par me confirmer qu'elle ne bougerait pas.
Mais non, je n'ai pas faim, ça fait longtemps déjà que je n'ai plus d'appétit, la nourriture n'est plus qu'une source de réconfort, elle ne permet que de combler le vide, elle n'avait pas d'autres objectifs et je m'en gavais comme mon rythme de vie était aussi bon qu'avant, alors-même que ça n'est pas le cas.
Mais pourtant, ça n'est pas par gourmandise que j'ai répondu cela.

- Ne t'en fais pas si mon ventre crie famine c'est toi que je mangerais. Pas que mon ventre qui crierait famine mais bon.

Droit dans les yeux mon visage ne changeait pas de ton, mon regard non plus, tout était neutre et fade chez moi et pourtant j'avais l'impression que la situation était si intense, était-ce de son fait ? Ou de l'alchimie créée entre l'intensité qu'elle forçait dans cette situation et de mon calme olympien qui ne faisait qu'embraser cette intensité ?

Ses mots la firent frémir, mais le regard du garçon toujours impassible, ne donnait aucune indication sûr le sens qu'elle pouvait leurs donner. Est-ce qu'elle se faisait des idées sur le sous entendu criant qu'elle y voyait ? Bien sur qu'elle se faisait des idées, comment pourrait-il dire ce genre de chose, alors qu'il l'a supporté à peine ? Indécise, elle etait aussi effrayer par ce qu'il pourrait lui faire, qu'exciter par l'inconnu de son attitude.

Éli ne savait plus quoi faire, elle n'osait même plus bouger.

Tout semblait figé dans cette réalité qui ne leur ressemblait pas, ou peut-être leur ressemblait-elle bien trop finalement ? La jeune fille avait voulu jouer à un jeu beaucoup trop dangereux, chaque particule de son corps semblait vouloir fusionner avec lui, juste avant de se heurter à sa raison, qui tentait, elle, de lui remettre les idées en place. Mais elle ne contrôler plus rien, trop proche de lui pour réfléchir ses yeux le bouffaient littéralement...

La main d'Éli finit par attraper le bras du garçon, toujours tendu sur la porte, sans pour autant esquisser le moindre mouvement pour l'en éloigner. Elle ne voulait pas céder... elle ne DEVAIT pas céder... et pour une fois c'est elle qui rompit le fil reliant leurs iris, tournant sa tête sur le côté pour éviter le dérapage prévisible, ne laissant que son cou lui faire face.

Ce n'etait pas de la faiblesse cette fois, elle aurait tellement pu rester des heures à ne faire qu'observer le camaïeu intense de son regard, mais elle savait aussi que sans écouter sa raison, son offrande aurait etait bien plus importante qu'un simple baiser déposé sur les lèvres du Gryffon.

@Redose Omniak

Le temps était définitivement figé.
Oui, c'était sûrement ça, ça ne m'étonnerait pas qu'un sortilège en soit capable, mais pourquoi maintenant, pourquoi ici, silence total, absence total de mouvement, n'étions-nous que dans un espace en dehors du monde ou le monde n'était il qu'un espace en dehors de nous ? Ca veut rien dire, j'me suis perdu moi-même mais on s'en tape, le temps était figé alors j'ai pas de temps à perdre dans mes pensées, ni de temps à perdre tout court. Ni de temps...

Au final, je me demandais un truc, pourquoi on en était là ? Comment ? Qui était à l'origine de tout ça. C'est vrai quoi quelle probabilité pour que, je vole un sac à une sorcière de ma promotion et qui en plus est assez folle pour que je la prenne pour disciple qu'elle, ELLE, alors qu'il y'a tant de meufs et même de mecs à Poudlard, sorte avec mon meilleur pote que je la croise h56 pour 56 raisons dont une seule était valable mais que personne ne semblait connaître, que Gideon la choisisse elle plutôt que moi, qu'elle continue à faire chier et qu'elle soit autant hypocrite pour qu'enfin en ce moment bien précis où le temps n'est qu'une illusion, où cet espace déconnecté sans queue ni tête n'étant sans doute qu'une caricature d'elle même soit brisé par ce mouvement et contact physique engendré.

Et quelle chance aussi que je n'ai ni la force ni l'envie, que je sois si fatigué que je n'ose faire bouger cette main ou ce bras pourtant pas à leur place l'un comme l'autre ? J'en ai marre de me cacher et je le sais mais c'est un instinct indéfectible pourtant et pourtant il venait d'être défait par l'énergumène le plus chiant; ennuyant et FATIGUANT, que j'ai rencontré à Poudlard.

Détournant la tête où le regard je ne peux me demander que ce qu'il se trame, rien de bon mais d'un autre côté... D'un autre côté... Il ne semblait rien ne se tramer de mauvais non plus, une douce acidité, une agréable amertume, un ignoble délice que de la voir rompre le regard, et pourtant je n'en tirait aucune satisfaction, au contraire, je crois même que mes traits ce raidissent devant un si pathétique spectacle. Redose Omniak n'était qu'un souvenir, je n'étais plus que la copie lowcost de Redose Omniak, celle de boue et non de chair, de honte plutôt que de fierté, bref, une copie à moche faite par un mec à la personnalité moche incapable de dégager une simple Poufsouffle du nom qui m'horripile au plus au point, d'Elisabeth.

L'inaction devenait plus insupportable que l'action, et mon identité s'était perdue en chemin.

Le lien qu'elle venait de rompre entre eux semblait marquer la fin de ce bras de fer étrange, pourtant Éli n'arrivait pas à faire redescendre l'intensité qui la parcourait. Lui n'avait pas bougé, et même si les yeux de la Poufsouffle ne le fixaient plus, elle sentait encore sa présence.

Aller, imagine-le sous les traits d'un maléfice cuisant je sais pas moi... Défiguré, le nez fracturé, roué par les coups invisibles du sortilège, tabassé par la magie et... terriblement sexy. ARGGGG... Éli sérieux !!!

Encore plus remontée, elle n'avait pas besoin d'imaginer beaucoup son visage affecté par les coups, elle l'avait déjà vu et c'etait bien tout le problème. Bien sûr qu'elle se souvenait du poing de Gideon sur lui, du sang, et de tout ce qui avait suivi. Mais pourquoi la vision de son mec frappant Red', souvenir qui avait tellement hanté ses nuits qu'elles n'étaient plus que migraines, aujourd'hui prenait des tournures de bonbons acidulés ? Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez elle, par Helga !!!

La jeune fille n'était pas dans son état normal, ok, mais le Gryffon ne faisait rien pour apaiser les choses non plus. Va y, traite moi de petite bourge, rabaisse moi, donne moi des raisons de te haïr là, tu sais si bien le faire d'habitude !!! Mais aucun son ne sortait de sa bouche qui ne faisait qu'expulser son air chaud vers le cou de la jeune fille. Le chatouillis de ce contact était bien plus difficile à gérer que le souvenir récent de ses yeux, et Éli finit par le fixer de nouveau. Les lèvres de Redose, désespérément closes lui donnaient envie de pincer les siennes, s'en été trop...

"La meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder", et forcément, de toutes les citations qu'elle avait pu recopier dans son carnet, c'était celle-la qui lui revenez maintenant... Foutu Oscar Wilde !!!

Déjà très proche de lui, sans lacher son regard elle chuchota presque dans un souffle, embrasse-moi ! A cet instant elle ne pensait pas à l'humiliation qu'elle allait sans doute subir grâce à ces deux mots, elle ne pensait plus à rien d'ailleurs, elle avait juste envie de se laisser porter par le moment peu importe les conséquences, et il y en aurait fatalement.

@Redose Omniak

Rien ne faisait, le temps semblait toujours aussi long, la seul chose qui me confirmait qu'il n'était PEUT-ÊTRE pas figé était nos deux souffles...

Elle m'observait, c'était pas mal étrange d'être observé en fin de compte, j'avais pas souvent l'occasion d'être ainsi scruté, à part avec Elisabeth, faisait-elle des expériences avec moi ? Ca me semblait plus logique que quoique ce soit d'autres, comme quand je regarde un cafard, une mouche, des fourmis, l'herbe ou le lac avant de.... Totalement bousculé tout ça pour voir ce que ça fait, retourner le cafard, souffler sur la mouche, bloquer le chemin de la fourmis, arracher l'herbe ou me baigner dans le lac.
Et à cet instant où le temps s'arrête je suis un peu comme ce cafard, bloqué, incapable d'avancer. À quoi diable allais-je être soumis ? Connaissant Eli sûrement un truc nul ou dégoûtant.

Mais ce ne fut rien de tout ça, elle voulait que je l'embrasse ? Quel raison aurais-je de faire ça ? D'autant plus qu'il y'a encore pas mal de minutes je l'accorde mais il n'empêche que je l'ai comparé à ma sœur ! Et embrasser ma sœur Bon ça m'était déjà arrivé en la couvrant de bisous mais c'était jamais dans un sens genre amoureux genre comme font les grands ou comme je faisais avec mes anciennes copines... Donc imaginer ne serait-ce qu'un instant faire ça à ma sœur ça me dégoûte et elle aussi elle me dégoûte... Eli hein, pas ma sœur.
Je savais qu'elle était ainsi depuis le lac et c'est le cas de le dire mais là... Et d'autant plus pour tromper Gideon... Ca me ferait une vengeance, nulle, mais ça en reste une mais... Gideon, je ne le hais pas je ne veux pas faire ça...

Pourtant mes lèvres s'approchèrent de les siennes le visage demeurant malgré tout neutre et... Ce qui devait arriver arriva, j'agrippais ses joues avec l'index et le pouce de ma main droite, nos lèvres n'avait eu aucun contact et les yeux dans les yeux je lui demande.

- Et pourquoi je ferais ça ?

Pour sortir ? Pour son plaisir personnel ? À quoi ça rimait ? Nos lèvres n'avaient encore pas eu de contact et visiblement... C'était pas près d'arriver.

Éli n'etait plus qu'une boule d'angoisse et d'apprehension, partagée entre l'envie qu'il l'ecoute, qu'il fasse ce qu'elle lui demandait, et la certitude qu'il ne devait absolument pas lui ceder sous peine de ne plus pouvoir oublier cet instant apres ça.

Mais Redose n'etait jamais ou elle l'imaginer, trop independant, trop libre de ses choix pour ecouter véritablement les siens, tellement en dehors du cadre que la jeune fille ne prenait meme plus la peine d'imaginer des scenarios probables. Elle attendait en apnée qu'il prenne une decision, fiere d'elle mais terrifiée d'avoir oser prononcé des mots qu'elle aurait du laisser croupir au plus profond d'elle meme, jusqu'à ce qu'ils meurent de n'être jamais entendu. Mais comme d'habitude, elle ne reflechisait pas avant d'agir, et cette fois c'etait aller bien trop loin pour reculer en pretendant un malentendu.

Elle venait de lui laisser voir exactement ce qu'elle voulait absolument lui cacher, et en deux mots il avait retrouvé le pouvoir de décision sur elle sans avoir fait le moindre effort. Put... de sensations de merd..., même son propre esprit se ligué contre elle !!!

C'etait un mauvais moment à passer, il aller la rambaler, l'humilier, ils s'eviteraient pendant un temps, que pouvait-il arriver d'autre ? Rien ne changerait finalement. Mais il se rapprocha et attrapa son visage d'une main aussi froide que son âme, une main qui aurait dû la glacer, pourtant ce geste raviva encore d'un cran son brassier.

Il lui demandait vraiment de se justifier là ?! Mais qui fait ça ? Embrasse moi ou rejette moi sérieux ! Certaines situations n'ont pas besoin de mots Red...

- Parce que j'te l'demande c'est tout ! La jeune fille avait pris un ton bien plus affirmé et déterminé qu'elle ne l'aurait voulu, décidément, il l'a transformait et elle n'était pas vraiment sûr d'aimer ça.

@Redose Omniak

Elle était plus qu'étrange, ouaip, elle n'est pas normal, causer tout ça et pour quoi ? En arriver là ? Etait-ce un jeu ou un fétiche bizarre qu'elle avait ? Elle semblait plus y prendre plaisir que quoique ce soit en tout cas... Et Gideon dans tout ça... Serait-il vraiment d'accord avec ça ? A-t-il vraiment consenti à ça ? Impossible. Je veux dire, c'est Gideon donc c'est possible mais pas avec moi...
Se jouaient t-ils tout les deux de moi ? Comme ces gamines y'a des années pour qui je n'étais qu'un jouet qu'on utilisait lorsque l'on disait "action" ? Etait-ce quelque chose de similaire ?

C'est incompréhensible, je n'y comprends rien et de toute façon c'est à ni rien comprendre, que les actes et les pensées ne soient pas en accord je comprends, mais que les actes, les pensées et les actes ne soient pas accordés ! C'est... Troublant, je comprends rien et de toute façon comment diable le pourrais-je ? Tout ça n'avait aucun sens c'était comme si c'était un rêve, ou un cauchemar je sais pas mais ça ne voulais rien dire.

Et alors quoi ? Je devrais me soumettre à cette situation sans queue ni tête sans poser de question ? Je devrais laisser parler sa volonté sans imposer.... La... Je n'ai pas de volonté... J'avais presque oublié cela.
Parce qu'elle le demande c'est tout... Depuis quand je refuse quand c'est demandé.... Ou plutôt, depuis quand ne faisais-je qu'accepter sans rien en retour... Pas si longtemps et c'est stupide.

- Et si je m'exécute tu bouges ?

Il n'avait pas bougé, les retenant tous les deux dans cette intensité sans pour autant refuser complétement sa proposition, et même si elle ne pouvait y voir ni une victoire ni vraiment un échec, sa question l'irrita un peu. Pourquoi, lui qui avait passé la quasi totalité des dernières semaines à se murer dans un silence agaçant dès qu'elle essayé" d'avoir une discussion avec, qui était tellement plus doué en évitement qu'en communication, choisissait CE moment, le seul ou elle n'avait pas envie d'entre sa voix, pour lui poser des questions, sérieux !

La main de Redose tenait toujours le visage de la jeune fille, et ses yeux dans les siens avaient l'air de ne refléter que son envie de partir loin d'elle. Il ne l'avait pas humilié alors qu'il aurait pu encore une fois, mais son attitude en disait long. Bien sûr qu'il n'avait pas envie de l'embrasser ! Pourquoi le voudrait-il ? Après tout ce qu'ils s'étaient fait mutuellement, il la détestait fin de la discussion, mais monnayer sa sortie contre un baiser, s'en était presque dégradant.

Elle posa sa main sur celle du Gryffon, son regard toujours aussi intense, et d'un geste le força à lâcher l'emprise légère qu'il avait sur son visage, elle agrippa d'une main son cou pour approcher ses lèvres presque jusqu'aux siennes, et finit par dévier vers son oreille en chuchotant.

- Tu parles trop Red. se faufilant délicatement sur le coté pour libérer la porte et le garçon, elle posa une main sur sa hanche, et tendit l'autre comme pour lui indiquer la sortie. Vas y pars... t'façon t'as pas b'soin de mon accord pour fuir, t'en as jamais eu b'soin d'ailleurs.. Elle avait prononcé ça sur un ton calme et détaché. Oui elle avait une envie aussi irrépressible qu'incompréhensible de ses lèvres, mais elle ne voulait plus de sa pitié. Il préférait fuir, qu'il le fasse. Elle le croyait fort, mais peut-être avait il peur après tout.

Posant sa main sur la mienne, c'était quelques peu humiliant pour moi qu'elle arrive à me faire céder aussi facilement, elle ne semblait pas y mettre du sien et pourtant c'est avec une facilité déconcertante qu'elle s'en tirait, encore.
La manière dont elle prit mon cou me fit un instant penser que c'était peut-être la fin après toutes ces années, j'avais connu tant de problèmes qui n'en étaient pas, tant d'évènements banals qui se révélaient problématiques après coup. Tant de mots, de pensées, d'actes et de coups, tant de personnes et c'est ainsi que je finis. J'étais presque soulagé à vrai dire.

Mais je ne pensais à ça que pour l'adrénaline et le fun, jamais Elisabeth ne sera à l'origine de ma perte, ou peut-être que si qui sait mais c'est pas près d'arriver. Non. Elle ne faisait qu'approcher ses lèvres des miennes après qu'elles se soient relativement éloignées, elle était comme ça après tout, elle trompe, elle vole... Elle me ressemblait mais à moindre mesure des bonnes choses et vice-versa pour les mauvaises et c'était ça Elisabeth. C'était le pire de moi et le meilleur des autres.

Tout ça pour lâcher à mon oreille "tu parles trop", je parle trop je parle trop, je pense trop oui, je devrais te pousser, te virer ou que sais-je... Pourquoi.. POURQUOI SUIS-JE AUSSI FAIBLE.

Tout une vie à gâcher mon temps pour gagner de la force tout ça pour ne même pas pouvoir virer un blaireau, un blaireau ! De mon passage quand je le dois. Quelle colère vivait au fond... Et quelle honte, oui quelle honte de ne pouvoir partir que parce qu'elle me le permet... C'est misérable de ma part, et j'hésite à partir, la queue entre les jambes comme un toutou...
Mais ma colère...
Je choppe Elisabeth par le col et l'embrasse, ma main glissant sur sa taille pour atteindre sa hanche, l'espace de quelques secondes, une dizaine tout au plus...
Je sais pas vraiment ce qui m'a prit et c'est peut-être le comportement le plus Redose qui soit en cette situation à ce moment. C'est ce que je fis en tout cas avant de me diriger une bonne fois pour toute vers la sortie, près de passer le seuil de cette maudite porte.