Captaine se baladait avec son humaine dans les couloirs du chateau, quand il avait ressenti l'appel de l'Aventure. Non, ça, c'est ce qui serait écrit en première ligne du livre qui narrait ses aventures. En vrai, il marchait dans les couloirs quand, au détour d'un escalier (le chat trouvait qu'il y en avait bien trop dans cet endroit... Mais si les humains aimaient se compliquer la vie, qui était il pour juger ?), il avait senti le fin et délicat fumet des... DES HIBOUS ? Le chat n'avait vu ces bestioles que de loin, à l'animalerie, mais elles lui avaient toujours fait pensé à de gros poulets rotis, bien dodus et bien plus gros.

Il ne lui en avait pas fallu davantage pour fausser compagnie à Elena et escalader quatre à quatre les marches d'ou descendaient ce délicieux fumet. Un frisson d'excitation parcouru le corps du félin. Il allait parvenir au trou ou se terraient ces poulets volants. Son nom serait gravé dans le marbre des grands découvrateurs (ça existait ce mot ?) félins. Toute son espèce l'acclamerait bientôt. Mais pour le moment, il devait monter. Il y avait vraiment trop d'escaliers.

Enfin, miracle de la nature, il déboucha sur la salle, le lieu de réunion de ces vils créatures. Il y en avait partout ! Des petits, des gros (cela attiraient plus l'oeil de Captaine), des bruns, des dorés, des blancs... Et encore bien d'autre ! Son cerveau en surchauffe arrivait à peine à classer toute ces informations. Il ne pensa même pas à miauler théâtralement: "Voici venir votre trépas jeunes dindons". Une phrase dans un des trucs que sa maitresse appelait "livredepirates". Les livredepirates contenaient plein de mots dans ce genre. Captaine adorait ça.

Aussitôt, il tacha de se mettre en chasse. Tacha, parce que jusque maintenant, la seul chose qu'il ait capturé était une sardine. Et encore, elle était morte. Il n'avait strictement aucune idée de comment s'y prendre. Aussi courut il partout en espérant que cela fasse peur à un de ces rôtis vivant, et qu'il tombe raide mort à ses pattes.

Je découvre un Captaine complètement mégalo

Comme chaque samedi, Ybou avait fait le voyage de la maison de ses humains jusqu'à cette volière où Eileen le retrouvait. Parfois, elle était seule, parfois, elle était là avec Mila. Mais elle venait toujours avec une gourmandise (c'est qu'elle savait s'y prendre avec lui !), au moins une lettre et partageait un moment particulier avec lui.

Il se rendait compte de la chance qu'il avait d'être unique pour elle. Elle le lui rappelait souvent. C'était pour lui un privilège de livrer son courrier.

Depuis quelques temps maintenant, elle avait Mila. Les deux animaux avaient rapidement sympathisé et s'échangeaient des nouvelles lorsque le chat venait avec Eileen. Ybou ne savait jamais quand elle viendrait ou non, c'était une surprise à chaque fois.

Il avait débuté ses voyages hebdomadaires l'année précédente mais ne se laissait pas. Les paysages, les courants d'air, la météo, les rencontres... tout cela lui plaisait. Ybou était un grand voyageur.

Il était aussi caractérisé par une sorte de don pour savoir à quelle heure la jeune fille devait lui rendre visite. Ybou savait qu'il avait quelques minutes d'avance sur l'horaire habituel.

En général, il en profitait pour picorer quelques graines et boire un peu. Il échangeait aussi les derniers ragots avec ses congénères du coin. Eux vivaient là. Il ne les enviait pas ! Lui vivait où il le souhaitait ! Il avait un arbre à lui seul là-bas chez ses humains. Et il ne voyageait que pour un groupe d'humains en particulier. Il assurait un service de qualité pour des personnes qu'il appréciait et non pour des personnes pour lesquelles il était obligé de travailler sans les connaitre. Pff ! Volatiles de bas étages, ceux qui habitaient la volière de Poudlard ne connaissaient pas leur malheur !

Soudain, un félin surgit dans la volière faisant s'égailler quelques oiseaux apeurés. Ybou sentait l'impétuosité du chat, l'envie de chasser.

Intelligent et grand chasseur, le hibou était très adroit. Mais, il avait cette lettre à la patte qui l'empêchait de se mouvoir aussi facilement qu'il le désirait.

Curieux de discuter avec ce chat fou-fou (il en avait l'habitude car à part Mila, il côtoyait d'autres chats à la maison), Ybou s'approcha suffisamment de la boule de poils pour discuter avec elle, tout en gardant une distance de sécurité lui permettant de s'envoler en un éclair au moindre écart du jeune félin.
- "Salut ! Tu t'es perdu ?" hulula Ybou, en tentant d'entamer une conversation.

Car clairement, un chat n'avait rien à faire là ! Seul qui plus est ! Mila lui avait souvent dit que les odeurs de fiente lui étaient insupportables mais qu'elle restait là parce qu'elle aimait bien Ybou et qu'elle voulait prendre soin d'Eileen. Comment un animal avec le même flair pouvait-il rester là sans un objectif précis ?

Captaine batifolait parmi les volatiles quand un hululement se fit entendre dans sa direction. Le félin fit volte face et aperçu devant lui, dans un aura doré et plein de paillettes (non, en fait pas du tout), UN HIBOU ! Aussitôt, l'estomac de Captaine se mit à gronder et il se lécha les babines. Ce poulet volant allait voir ce qu'il allait voir ! Avec ses plumes, son bec et... Oh, ça alors ! IL AVAIT MÊME DES YEUX ! C'était ça des yeux de hibou ! C'était mille fois plus appétissants que les yeux de souris, les yeux de poissons et de tout ces trucs ! Les yeux de hiboux étaient appétissants et brillants et... Captaine voulait manger ces yeux. Et aussi les plumes, les ailes et le bec si c'était possible.

Le chat se ramassa sur lui même et bondit sur la bestiole. L'heure de manger était venue, en même temps que son instinct reprenait le dessus. Il atterrit complètement à coté, mais se redressa devant sa proie.

-Je vais te manger, rôti vivant ! miaula Captaine

Car devant ses yeux, le hibou était devenu un roti, appétissant, dégoulinant de graisse, tout doré. Même s'il préferait d'ordinaire le poisson, le chat ferait une exception pour cette fois. Il se ramassa de nouveau sur lui même, l'oeil vibrant de capturer entre ses griffes ce volatile.

Dès qu'Ybou avait vu que le chat allait lui sauter dessus (le regard ne trompait pas ! la posture non plus !), il avait pris son envol, dans une volonté de se rendre inaccessible... et de toute façon, il l'aurait été vu la capacité du félin a raté sa cible !

Il resta en l'air, faisant du surplace, plutôt content de lui. Il avait réussi à échapper à un chat fou ! Non mais vraiment, quelle idée avait-il eu de vouloir discuter avec cet animal ? Il n'était pas un rôti ! Et est-ce qu'il savait qu'il n'avait pas le droit de faire du mal aux animaux de Poudlard ? Lui-même savait que les rats et les lézards d'ici étaient précieux ! Ni Mila ni lui n'avaient le droit de courir après ! Ils avaient d'ailleurs eu une grande conversation à ce sujet... finissant par décider que si Eileen leur interdisait de se nourrir de ces bestioles ici mais pas ailleurs, c'est qu'elle devait avoir une raison valable ! Au moins, elle ne faisait pas de discrimination ! L'interdiction leur était également appliquée !

- "Non mais ca va pas !" hulula-t-il en direction du chat.

Rapidement, il vérifia que tout allait bien. Heureusement, sa lettre n'avait pas été abîmée dans cette envolée en catastrophe.

Voyant la créature dans une nouvelle posture d'attaque, il s'envola plus haut et se posa suffisamment haut pour être inaccessible avec ses congénères. Au moins, eux ne s'étaient-ils pas approchés de l'odieux chat qui semblait vouloir diner d'un hibou.

Des taches tournaient dans le champ de vision de Captaine. Il secoua la tête pour les faire partir. Hors de question que ces étranges mouches jaunes et blanches le perturbe dans sa chasse. Le félin chercha du regard le hibou qu'il avait repéré quelques instants plus tôt. Un hululement courroucé lui fit lever le regard vers l'endroit ou toute ses proies se hissaient pour lui échapper, à lui et à son formidable talent de chasseur. Ce volatile ne perdait rien pour attendre. Captaine l'aurait, et à ce moment là... Il bondit à nouveau, le plus haut possible, pour au final se prendre le mur. Il retomba dans une roulade pour s'élancer de nouveau. Il. Aurait. Ce. Satané. Hibou.

Cette fois, ce n'était plus des taches de couleurs qui tournaient dans le champ de vision de Captaine: c'était des hiboux ! De mini hiboux. Il donna un cou de patte hésitant qui traversa completement l'illusion puis soupira. C'était beaucoup trop haut. Il n'y arriverai pas seul. Il devait nouer une alliance avec un autre hibou qui 'emmènerait voir les autres hiboux pour qu'il les mange. Mais il ne résisterait pas à la tentation de donner un coup de crocs dans son allier du moment, rien que pour voir le gout qu'il avait. En désespoir de cause, il recommença à se jeter contre le mur:

-Descend si tu l'ose ! miaula t'il à l'adresse du stupide oiseau qui se trouait au dessus de sa tête.

En d'autres circonstances, Ybou aurait probablement jouer avec le chat. Sauf qu'il y avait son devoir d'apporter la lettre attachée à sa patte et qu'il était un volatile responsable. Eileen et plus généralement sa famille le traitaient bien, il n'allait pas remettre en question leur confiance pour un chat qui n'en faisait qu'à sa tête !

Heureusement, le bruit de pas qu'il entendit le sauva de ses tergiversations car ce son, il l'entendait depuis des années et depuis qu'il venait au Château, c'était une musique hebdomadaire... Avec son ouïe exceptionnellement affutée qui lui permettait du haut d'un arbre d'entendre le cœur d'une souris battre, il savait qu'il n'aurait plus longtemps à attendre pour être débarrassé du courrier qu'il portait.

En attendant, la patience était mère de toutes les vertus. Aussi, toujours bien à l'abri du chasseur qui venait de se prendre maladroitement le mur plusieurs fois sans en avoir tiré de leçons, il hulula :
- "Tu te fais mal pour rien ! Tu ne pourras jamais venir jusqu'à nous ! Les murs sont lisses exprès pour que les chats ne montent pas !"

Etait-ce vraiment censé de vouloir raisonner ce félin ? Il en doutait, mais son bon coeur le perdrait sans doute. Il ajouta :
- "Et puis, pour faire un roti, il faudrait déjà que tu nous attrapes puis que tu nous fasses chauffer. Tu sais faire du feu ?"

Peut-être qu'une discussion le détournerait de son souhait improbable de se nourrir de hibou...

Le félin se mit plus près du mur, surement pour voir si un mur moins haut se substitut parfois, de cette distance plus proche. Ce n'est. Il soupire, (il y croyit un peu) puis releve la tête vers le hibou, qui parle. Il est un peu surpris de comprendre ce qu'il dit, puis ne s'en occupe plus. Le moyen duc explique, et le félin écoute, incrédule. Il ne peut croire que les humains qui ont construit ce lieu le contredisent. Non, le hibou ment, c'est plus possible, et une seule chose l'explique :

-Tu n'oses ! Peureux !

Il se jette encore une fois contre le mur, ne récolte que des égratignures. En rimes, en plus, même s'il ne le discerne, tout pris qu'il est par son obsession: DEVORER CE FICHU HIBOU ! Et il se moque de lui, lui le félin qui le mange, enfin, dès qu'il peut l'immobiliser quelques minutes.

Il réfléchit à ce que le moyen duc hulule. Le poulet sort d'une boite, pas du feu. De toute
évidence, le hibou l'ignore. Rien de curieux puisqu'il ne doit consommer que de petites et sèches choses, comme du blé (beurk, le poisson c'est mieux) ou des pépins de fruits (encore plus beurk, les boites de nourriture, c'est mieux). Quel idiot. Il entreprit d'énoncer:

-Le poulet rôti sort de la boite. Quel lien entre la boite et le feu ?


Désolée pour ce post sans queue ni tête, ni lettre A
@Morgan Rosenwald pour la mention

Ybou était vraiment déconcerté par ce matou rebelle et visiblement disjoncté. Aucun raisonnement ne l'atteignait, comme si une sorte de folie l'emportait vers une seule volonté, un seul désir : croquer un hibou ! Malheureusement pour lui, ca ne serait pas pour cette fois !

Le son des pas de sa maitresse s'approchait mais restait encore lointain, aussi la seule façon d'apaiser ce félin était d'en discuter avec lui.

D'abord, il se défendit, bien que le fait d'être traité de peureux ne lui fasse ni chaud ni froid. C'était plus globalement une sorte de fierté pour son espèce. Si les hiboux étaient peureux, ca se saurait ! Il ne parcourait pas des lieues et des lieues, au risque de la météo et des mauvaises rencontres, pour simplement apporter du courrier à des humains !
- "Peureux ou sage ? Tu serais à ma place, tu descendrais te battre avec un chat qui veut te croquer ?"

Quand plus tard, la discussion tourna vers le poulet rôti, Ybou comprit visiblement que le chat ne savait pas comment le poulet devenait aussi savoureux...
- "Et bien, le poulet ne nait pas dans la boite ! Le poulet nait du poulet. Et quand il est tué, il est cru ! Pour qu'il soit rôti, il faut le cuire ! Cuire avec du feu..." expliqua pédagogiquement le volatile.

Il avait été choqué au début de voir les humains qui prenaient si bien soin de lui mangeait du poulet, jusqu'à ce qu'il comprenne que ce n'était pas une autre sorte de hibou et que lui ne risquait rien. Il avait donc longtemps observé le processus de poulet à poulet rôti... car ses humains récupéraient un poulet cru, et en récupéraient un rôti après un passage dans ce qu'ils appelaient un four fonctionnant avec du feu... Ca il l'avait su grâce à une discussion surprise avec un autre livreur de courrier...