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25 févr. 2024, 10:58
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 
@Acuti Caligo
Deux heures après le couvre-feu
24 février


Premier post repris d’un ancien RP abandonné, Au bord du Temps

Le dos collé aux draps de mon matelas, j’halète. Mes doigts serrent violemment le tissu vert clair trempé de sueur, mon cœur bat la chamade. Mes yeux fixent le plafond brun du dortoir. Certains dorment profondément, d’autres rient encore dans la salle commune. J’entends mon voisin de couche me demander si tout va bien. J’ai fait du bruit en sursautant et en respirant très fort, apparemment. Je ne réponds que par un hochement de tête et un faible sourire. Je me redresse et m’assois sur le matelas, glissant jusqu’à ce que mes pieds touchent le sol. Je regarde mes chaussures, totalement perdu dans mes pensées.

T’es sûr que ça va ? T’es tout pâle. Tu veux que je t’accompagne à l’infirmerie ?

Cette idée me donne des sueurs froides et me fait sauter debout sur le sol.

N-non. J’vais… J’ai juste be-besoin de prendre l’air. Arrivé-je à marmonner d’une voix plus que tremblante.

Mais Nore, le couvre-feu est passé, tu n’as pas le droit !

Sans répondre quoi que ce soit, je m’enfuis hors de toute présence humaine. Depuis que je sais, depuis que Maman m’a envoyé cette lettre, j’ai peur. Terriblement peur. Ça me hante l’esprit, ça hante mes nuits. Tout ce dont j’ai besoin c’est d’un peu de Solitude, un peu de calme afin de réfléchir et comprendre ce qu’il est en train de se passer. Comprendre que je ne peux rien faire pour empêcher ce qu’il va se passer dans peu de temps. Comprendre qu’il est trop tard.

À la sortie des cachots, je prends les escaliers mouvants et monte. J’essaie tant bien que mal de ne croiser personne. Je sais que si l’on m’attrape, je ferai sans doute perdre des points à ma Maison, mais à ce moment-là, je n’en ai rien à faire. Tout ce qui compte à cet instant, c’est ma recherche de tranquillité. Ici j’étouffe. Je dois respirer, prendre un peu d’air du monde extérieur, de liberté.
J’arrive finalement au plus haut. La tour d’astronomie. Du bas vers le haut, j’ai escaladé le château en courant, presque, en quête de délivrance.
Et la voici, ma délivrance. Une nuit noire, étoilée, fraîche. Enfin calme, respirant fort, je marche vers le bord de la tour, la tête regardant toute cette immensité. Une larme coule sur ma joue, puis un sanglot m’échappe. Un second, puis un troisième. Je pense à tous ces bons moments que j’ai passé à ses côtés, tous ces bons moments qui me seront bientôt enlevé. Dans ma main, la patte de ma peluche me serre. Je n’avais pas remarqué que je ne l’avais pas lâchée depuis mon sursaut dans mon lit. Cette peluche que je ne dois plus quitter maintenant. Car c’est tout ce qui me lie à elle à ce moment. Je prends le petit animal en tissu dans mes bras, contre mon cou, plonge mon nez dedans.

Je pleure toutes les larmes de mon corps. En silence, calmement. Pour ne pas déranger le calme de la nuit.



(500 mots)

EDIT Neven : / Intervention du professeur Pearce.
Dernière modification par Nore Winter le 04 avr. 2024, 21:14, modifié 1 fois.

#83917F

25 févr. 2024, 16:26
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 
Lâchée par le sommeil, ses yeux bleus fixant le plafond, elle laissa un soupir s'échapper de ses lèvres. L'esprit dérivant dans les tréfonds de l'ennui, elle ferma les yeux, imaginant ce même soupir dans le froid, formant un nuage éphémère du haut de la tour. Sous les étoiles.

La sorcière repoussa sa couette d'une main, se redressant, sautant hors de ses draps. Encore habillée grâce à un livre qui l'avait emporté dans les bras de Morphée, elle enfila sa cape, glissa ses pieds dans ses chaussures sans bruits. Oubliant écharpe et gants en cette nuit de février, elle se coula hors du dortoir.

Par les vitres de la salle commune où quelques oiseaux de nuit bavardaient encore, elle vit le manteau sombre parsemé d'étoiles. Calmement, sans qu'on lui prête attention, elle rompit le couvre feu. Une deuxième fois dans le même mois.

Montant les marches de son pas de silence, elle rejoignit le haut de la tour d'astronomie. Ce lieu magique, sûrement son préféré du château. Et en pleine nuit, il n'était que plus beau. Si elle s'était déjà endormie à contempler ce spectacle, elle ne s'en étonnait plus quand ses iris se plongeaient dans la nuit.

Un frottement l'alerta. Elle se déplaça pour avoir une meilleure vue sur l'endroit. Un sanglot feutré, suivit de quelques autres taquinaient son oreille, lui soufflant qu'elle n'était pas seule. S'avançant vers la silhouette enfantine plantée devant le ciel qu'elle voyait enfin, la Caligo se demandait ce qui pouvait causer les pleurs du garçon.

- Bonsoir ? lâcha t'elle dans le vent qui sifflait, l'interpellant à voix basse.

@Nore Winter

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Méfiez vous de l'eau qui dort
Ce qui veut dire : Attention je pousse les gens dans le lac :)

Est in caligo quod abscondimus secreta

01 mars 2024, 13:30
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 

Plongé dans les poils duveteux de Chatounet, je m’efforce de rester silencieux en évacuant ma tristesse et ma frustration. Je sais très bien que je n’ai pas le droit d’être ici, et que peu importe la raison de ma présence, je risque gros en brisant le couvre-feu. Mais c’était trop, tout à l’heure, dans la chambre. J’avais l’impression d’étouffer, ou qu’une énorme masse avait pris place sur ma poitrine. À ce moment-là, je ne voyais que l’air de la nuit pour me soulager.
Appuyé sur la rambarde, face à l’infinité céleste, mes sanglots se calment peu à peu. J’aurais aimé avoir un câlin de Maman. C’est dur, d’être ici tout seul. Je pense que je ne suis pas encore assez grand pour vivre sans eux. En pensant à ça, mes larmes se multiplient. Ils me manquent tellement…

Je n’entends pas les bruits de pas qui s’approchent de l’endroit où je livre ma tristesse. Mais la voix qui transperce la nuit me glace le sang. Je reste figé, silencieux, comme si je me disais que ce n’était peut-être pas trop tard, que la personne allait finalement se dire que j’étais le fruit de son imagination. J’aurais envie de me transformer en pierre, de ne faire qu’un avec le muret de la tour. Hélas…

Je me retourne, le visage encore mouillé de ma détresse et le cœur battant à tout rompre. Je ferme longuement les paupières dans un long soupir de soulagement. Ce n’est ni un professeur, ni un préfet. Simplement une jeune fille aux couleurs des Serdaigle. Merci le Ciel, merci Salazar.

B-bonsoir. Murmuré-je en reniflant.

Je cache mes pleurs dans mes mains et mes manches, essuyant en passant mon visage sali. J’en profite pour également camoufler du mieux que je peux ma vieille peluche dans le creux de ma hanche, sous ma cape d’hiver. Je n’ai vraiment pas envie d’être la cible de moqueries, pas encore. Et surtout pas maintenant.
J’aurais préféré que personne ne me voit dans cet état, c’était encore le risque que l’on me prenne pour « un gros bébé qui pleure ». N’ont-ils pas de cœur ?



@Acuti Caligo

(352 mots)
Dernière modification par Nore Winter le 04 avr. 2024, 21:14, modifié 1 fois.

#83917F

02 mars 2024, 09:27
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 
Il avait l'air perdu, seul en haut de cette tour. Les sanglots enfantin qui secouent des épaules sont étouffés, comme s'ils étaient lâchés dans l'oreiller. Elle approche à pas de silence, attendant qu'il se retourne. Le garçon se détourne de la rambarde, du ciel immense, posant sur Acuti un regard terrifié. En voyant ses yeux humides, elle se demande la raison de ses pleurs.

Il est figé tel une statue de Méduse, rendu pierre par l'instant, ses yeux écarquillés de peur. La bleue et bronze sent son ventre se tordre, la détresse de l'élève la frappe silencieusement. Cet air apeuré, elle l'a souvent vue petite, sur les traits de son frère lors de ses cauchemars.
Le marmot ferme les yeux, se détend doucement, et le soulagement se peint sur son visage.

Un rictus amusé sur les lèvres, la Caligo franchi la distance qui les sépare, s'arrêtant à quelques pas pour respecter son intimité. Il tente d'effacer les traces brillantes sur ses joues, enfonçant ce qu'il tenait dans ses mains sous sa cape, attirant le regard de la fillette, retenant l'image d'un bout de tissu, sans plus.
Elle chercha les mots, gardant le ton bas qui s'imposait hors des règles. Il devait être gêné qu'elle l'ai vue dans un moment de faiblesse, et elle voulait le rassurer.

- Une envie d'air frais j'ai l'impression ? supposa elle pour engager l'échange, Excuse moi de m'être invitée...

Acuti tourne son regard vers la voûte céleste, noire d'encre, parsemée d'étoiles. Ce spectacle avait un goût de souvenirs chez elle, mais du haut de la tour il prenait la saveur de l'interdit et du risque, avec le plus beau des spectacle à la clef.

@Nore Winter

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Est in caligo quod abscondimus secreta

05 mars 2024, 11:57
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 

Un petit rire franchi mes lèvres, alors qu’elle met le point sur l’exacte vérité. Elle a l’air plutôt au courant de ces envies d’air frais. De toute façon, elle est bien là, elle aussi, en haut de la tour alors que nous pourrions tous deux être pris par des professeurs. Elle aussi doit avoir besoin de respirer hors du château.
Je hoche la tête positivement, le regard fuyant vers les astres visibles.

T’as déjà eu… l’im-l’impression de…

Parler est déjà un sport de haut vol pour moi, alors quand en plus de cela je me calme d’une grosse crise de larmes, j’ai l’impression de devoir gravir une montagne. Je souffle et reprends ma respiration, profitant de cette courte pause pour m’imprégner des étoiles.

D’être écrasé p-par quelque ch-ch-chose d’invvvvisible ? Je pose ma main sur mon thorax, ressentant encore le poids qui m’accablait il y avait encore quelques minutes. Comme un… un… J’appuie encore sur mes poumons, n’arrivant pas à trouver le mot adéquat.

J’abandonne. Elle trouvera bien ce que je veux dire. Imager mes ressentis n’est pas la chose la plus aisée pour moi, j’ai toujours eu l’impression de vivre dans un monde différent, de ne pouvoir communiquer avec personne d’autre que moi-même, car je suis le seul qui me comprend. J’aimerais tellement pouvoir dire haut et fort ce que je ressens, mais c’est impossible. Mes mots restent coincés à l’état de simples pensées, comme si un filet attaché à ma gorge les retenait, laissant passer quelques syllabes, par-ci par-là. Me rendant totalement idiot. Complètement nu devant les autres pour qui tout cela est si facile.

Je sens les larmes remonter, pour une toute autre raison que la détresse qui m’a fait grimper ici. Je suis à fleur de peau, cette nuit. Si elle savait qu’elle pouvait me briser en un claquement de doigt, à cet instant…



@Acuti Caligo

(310 mots)
Dernière modification par Nore Winter le 04 avr. 2024, 21:15, modifié 1 fois.

#83917F

07 mars 2024, 17:24
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 
Le léger rire qui s’échappe des lèvres du garçon attire son regard, la détournant des astres. Il semble quelque peu apaiser, lui donnant raison en un son. Opinant la tête, il fuit son regard, ouvrant la bouche. Les mots hachurés, il tente de s'exprimer, l'air impuissant quand ils s se bloquent dans sa gorge. Comme s'il portait un poids, qui plombe ses paroles. Elle reste silencieuse.

Il s'accroche, parvient à poursuivre, appuyant contre son torse pour mimer un souffle couper. L’impression d’être écrasé par une chose invisible. Cette question laisse un écho dans la tête de la jeune fille, qui assemble ses pensées, observant le serpent, écoutant les derniers mots en suspens.
Elle cherche à compléter la phrase intérieurement. Elle ne répond pas tout de suite, cherchant la suite. Elle n'y parvient pas. La suite s'est complétée sans les mots, par le silence, lourd.

Lourd de sens. Cette chose invisible, elle pourrait quasiment la voir, enfoncée sur les épaules du garçon, la rendant si légère en comparaison. Lui, il se tient encore debout, manquant de s'écrouler. La nuit semble repousser de peu la force qu'il redoute, mais elle reste présente, pesante. Les épaules de la Caligo s’affaissent, oubliant sa brève frustration de ne pas pouvoir mettre un point à ce "comme".
Le sens se suffit à lui même.

- Je crois... elle referme la bouche, coincée dans ses mots.

La barrière de la parole. Elle relève les yeux vers lui, cherchant à accrocher son regard. Porter un peu de cette impuissance avec lui. Laisser ses yeux dire qu'elle sait le poids des mots bloqués. Alors sa langue se délie, par une simple pensée.

- Comme si tout était bloqué, et s'accumulait sur soi. En soi. Sans pouvoir sortir.

Pas un mot de plus, elle ne décèle pas le mot de trop, mais la phrase lui semble incomplète. Elle ne sait si elle à véritablement comprit ce qu'il cherchait.

@Nore Winter

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Est in caligo quod abscondimus secreta

10 mars 2024, 15:24
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 

Sa voix douce est apaisante. Elle me rassure d’une certaine manière, peut-être sans le vouloir. Finalement, être seul n’était pas la meilleure chose à faire, mais je ne sais pas, je ne connais pas encore bien cette sensation d’épais brouillard dans ma tête. C’est cette lettre qui a tout déclenché, et les moqueries encore et toujours qui ne cessent pas. Qui ne cesseront peut-être jamais. J’ai d’abord pensé que m’éclipser seul et pleurer comme un idiot en haut d’une tour pourrait m’aider, mais à vrai dire, la seule chose qui m’aide actuellement est la présence de cette Serdaigle. Peut-être avais-je besoin d’un contact, d’une compagnie.

Je crois q-que M-maman me manque beaucoup. Murmuré-je en baissant les yeux.

Un long soupir sort de mes entrailles, comme si je tentais d’expulser le noeud sombre qui me tord l’estomac depuis hier soir. Je pose mon regard mouillé sur le spectacle noir de la nuit, parsemé de milliards de tâches de rousseurs claires. Elles sont belles, les étoiles.
La petite aigle parvient à mettre des mots sur ce que je ressens et cela m’apaise à nouveau. Ressent-elle la même chose à cet instant ? Je la regarde, essayant de trouver la réponse à ma question dans ses traits fermés. Rien. Je suis nul à ça de toute façon. On lit en moi comme dans un livre ouvert alors que je suis incapable de décrypter les autres.

Tu fais qu-quoi alors ? Quand ça veut p-pas sortir ?

Peut-être m’apprendra-t-elle à mieux appréhender ce genre d’émotions, ou d’au moins les gérer plus facilement. Parce que si ça continue comme ça, je n’ai pas l’intention de m’éclipser toutes les nuits en haut de la tour pour pleurer tout mon soûl, non merci.

En tout c-cas, j’pensais qu’être seul s-serait mieux, m-mais pas du tout. J-j’aime mieux, là. À deux.

Ce n’est pas évident d’exprimer des choses aussi compliquées. Je ne devrais peut-être pas être seul, sans mes parents. Je pense avoir encore besoin d’eux. Je suis loin d’avoir tout compris… Mais j’espère qu’elle me comprendra.



@Acuti Caligo

(342 mots)
Dernière modification par Nore Winter le 04 avr. 2024, 21:16, modifié 1 fois.

#83917F

13 mars 2024, 07:41
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 
Le petit serpent semble se calmer, un air plus serein se dessinant sur son visage pâle. Elle semble avoir trouver les bons mots, et un sourire lui échappe, relevant ses lèvres, mélancolique.
Dans les yeux de son camarade, elle voit encore cette peur mêlée d'impuissance, moins marquée, mais toujours présente.

Il fuit son regard, murmure ses pensées sur un chuchotis qui se perd dans les étoiles. La fillette ne répond rien, elle le laisse s'habituer à l'idée. Il expire lentement, elle entend son soupir et le laisse rejoindre le vent dans son souffle, leurs regards plongés dans les astres. Il l'observe, elle sent la caresse de son regard, qui se détourne bien vite, comme déçu de se cogner contre son visage de marbre, mélancolie neutre.

De son ton feutré, plus bas que le vent qui siffle, il va a son rythme, elle se cale sur le sien. En quête de conseils, il semble vouloir faire une croix rapide sur les nuits d'insomnie, ayant sans doute marre de cet poid qui appuie sur ses épaules. L'espoir perce dans sa voix, et il lui communique sa sensations d'apaisement.

- Quand je vais mal... J'essaie d'en parler. Souvent ça libère, de le dire à quelqu'un. Juste une personne là pour écouter, sans juger.

Acuti lui coule un regard, puis le tourne vers la voûte céleste, semblable à des millions d'éclat de verres silencieux, secrets, tel des confidents détachés, loin d'eux.

- Tout ce qui peut calmer.

La petite sorcière laisse son regard flâner entre les étoiles, loin de toutes pensées. Le ciel donne l'impression d'être si petit en comparaison. Si vaste, que les problèmes s'inclinent devant les étoiles, laissant le silence.

- Les astres sont étranges. On dirait... des témoins anonymes de nos pleurs. murmure t'elle, autant pour elle que pour lui.

@Nore Winter & @Neven Pearce

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Est in caligo quod abscondimus secreta

18 mars 2024, 01:06
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 
À la suite au dîner dans la Grande Salle, le professeur Pearce s'était enfermé dans son bureau pour s'atteler à une tâche qu'il avait plusieurs fois repoussée au cours de la journée : la correction d'une épaisse pile de copies. L'horaire était déjà bien avancé lorsqu'il reposa enfin sa plume. La nuit était tombée depuis un moment déjà, et le couvre-feu était passé depuis... bien deux heures, s'il en croyait sa montre. Pour autant, le gallois ne prévoyait pas de rester observer les étoiles depuis la tour d'astronomie ce soir.

Après une journée calme et reposante où il n'avait eu aucun cours à donner, il s'apprêtait plutôt à rejoindre ses appartements de fonction, quelques étages plus bas. Il pourrait de toutes façons toujours observer le ciel depuis sa chambre, comme il l'avait si souvent fait dans son rituel d'enfance ; assis en tailleur sur son lit, le jeune Pearce avait pris pour habitude de se confier à la Lune, unique gardienne de ses secrets.

Refermant la lourde porte en chêne de son bureau derrière lui, le trentenaire grimpa rapidement la volée de marches qui le séparait de sa salle de classe. Chaque jour, il passait systématiquement vérifier que tout y était bien en ordre avant de quitter la tour d'astronomie. Principe de précaution, comme le lui avait inculqué son ancien précepteur Merritt Howell.

L'astronome fut surpris de découvrir deux élèves, accoudés à la rambarde et visiblement plongés dans les étoiles, alors qu'aucun éclat de voix n'était arrivé jusqu'à lui dans l'escalier. Il s'éclaircit la gorge en s'avançant à grands pas, les sourcils froncés. « Bonsoir jeunes gens... » interrompit-il leur observation, témoin contrarié de leur infraction au règlement de l'école. L'air pincé sur son visage laissait deviner sa lassitude de tomber, une nouvelle fois, nez-à-nez avec des élèves qui enfreignaient le couvre-feu. « Puis-je savoir ce que vous faites hors de vos salles communes respectives, à cette heure-ci ? » interrogea-t-il, les bras croisés sur son torse.

« J’ai aimé les étoiles trop tendrement pour avoir peur de la nuit. »
Avatar par les Brillantes Ecailles (Melody Brown)
#3a4f79 - Je vouvoie, mais vous pouvez me tutoyer HRP !

26 mars 2024, 13:57
 Nuit  Aussi calme qu’une étoile  Acuti 

C’est beau ce qu’elle dit. Tellement beau qu’une fois encore les larmes me montent aux yeux. Les témoins anonymes de nos pleurs nous observent en silence, du haut de leur grandeur, aussi infinie soit-elle. Peut-être que je devrais en parler c’est vrai, mais à vrai dire il n’y a pas grand chose à dire. Je représente simplement la tristesse d’un petit garçon coincé dans sa solitude et sa souffrance physique, loin de sa famille. Il n’y a pas grand chose d’autre à dire.
Je hoche la tête en reniflant et en me frottant les yeux avec le bout des manches de ma cape. Au moins la vision de la nuit m’apaise et parvient à me calmer.

Quelques minutes passent avant qu’un éclat de voix autre que la mienne ou celle de ma camarade résonne au sommet de la tour. Je frisonne de peur. Premièrement parce que j’étais dans une bulle de paix et de silence que la voix est venue brisée en un instant, deuxièmement parce que cette voix-là appartient à n’en pas douter à un adulte. Je me retourne brusquement vers l’homme que je reconnais être le Professeur Pearce, les lèvres pincées et les yeux humides. Il semble très mécontent et ses bras croisés ne laisse aucune place à la pitié que j’aurais pu rechercher à son égard. D’habitude je déteste ça, qu’on ait pitié de moi. Mais cette nuit, de façon égoïste, je l’aurais accueillie avec grand plaisir.

Pro-Professeur… Je baisse instantanément la tête, honteux. Mes mains se dérobent vers l’intérieur de ma cape, cherchant du réconfort et de la force dans le moelleux de mon doudou. E-Excusez-moi, j’arrivais … p-pas à dormir, j’avais be-besoin d’air, j’avais besoin des… des… des étoiles.

Je ne relève pas la tête, n’assumant absolument pas mon erreur. À vrai dire, je n’ai pas vraiment pensé au règlement quand je suis sorti du dortoir. Je souhaitais juste aller mieux. Mais maintenant, je me demande si je n’aurais pas pu trouver du réconfort ailleurs qu’ici.



@Acuti Caligo & @Neven Pearce

(332 mots)

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