L'idée avait germé la semaine précédente lors de la première séance du club d'artisanat magique.
Quelle merveilleux découverte, ce club. Surtout que de nombreux amis y étaient inscrits. On avait même parlé de former un petit groupe de travail avec Eileen, Ernest et Marine. J'avais été étonnée que nous nous connaissiez tous, malgré nos différences de maison et d'année.
Uni idée assez simple, réalisable selon mes compétences récentes en matière de sculpture sur bois.
J'allais personnaliser un cadre photo dans lequel je mettrais une photographie de moi. Non, je ne suis pas devenue narcissique à point d'avoir besoin de photo de moi-même. Cette photographie encadrée serait envoyée à mes parents afin que ma future petite sœur ou mon futur petit frère puisse me connaitre malgré la distance qui allait nous séparer les trois quarts de l'année.

C'est ainsi que le matin même, j'avais profité de la sortie à Pré-au-Lard pour aller acheter quelques cadres à la boutique Scott & Clark. A présent, je devais identifier les essences d'arbres qui avaient été utilisés afin de trouver celui qui serait le plus facile à travailler et sélectionner les motifs géométriques que je comptais graver sur le cadre. J'espérais trouver tout cela dans l'un des ouvrages de la bibliothèque installée dans la salle du club.
Installée à l'une des tables, le carnet dédié au club ouvert, je griffonne quelques idées de motifs au grés de ma lecture.

Grâce à ma lecture de la semaine dernière, j'avais découvert quelles essences de bois étaient les mieux adaptées à la sculpture pour les débutants. Il fallait un grain fin et serré, qu'il n'éclate pas facilement, et qu'il ait un veinage peu marqué. Le tilleul réussissait toutes ses caractéristiques. C'était un bois clair et tendre, ce qui le rendait facile à travailler pour les débutants. Le pin cembro convenait, mais il était surement plus difficile à trouver en Ecosse. Bien qu'un peu plus dur, le noyer pouvait également être utilisé. Il avait une couleur plus sombre, par rapport aux deux autres essences. L'érable et le bouleau pouvaient être un peu plus dur que le noyer.

Maintenant, il fallait regarder niveau matériel. Crayon, gomme, règle, équerre, compas, gabarits de formes géométriques ? Peu de chance de trouver tout ça à Scribenpenne, la papeterie de Pré-au-Lard. Je commence à lister les différents articles que je vais demander à mes frères de me faire parvenir. L'avantage de vivre dans une ville moldue.

En attendant, je pouvais m'entrainer à réaliser certains motifs. Il me fallait juste un fragment d'une planche de tilleul, et à l'aide de mon crayon, tracer plus ou moins maladroitement à main levée un premier carré dans lequel je trace les deux diagonales puis un deuxième carré dans lequel je dessinerais les courbes formant les pétales. J'avais juste à suivre les modèles qui étaient proposés dans l'ouvrage.
A présent, il ne restait plus qu'à évider une partie des dessins pour faire apparaitre les motifs.

Ma participation à la course de balai, en début de mois, m'avait empêchée de venir au club. Cependant, ce n'était pas trop grave, car j'avais pu recevoir entre temps le petit colis envoyé par mes frères à ma demande. J'avais donc tout ce dont j'avais besoin pour poursuivre mon projet.
Il fallait à présent réfléchir au motif que j'allais réaliser pour la décoration du cadre. Et pour cela hors de question de travailler directement sur celui-ci.
Armée d'une règle, je prends les mesures extérieur et intérieur de l'empiècement de bois. Puis, je trace à taille réelle les contours du cadre sur une feuille. Et tant qu'à y être, j'en trace un deuxième. Le premier pour les tests, le deuxième pour le tracé définitif.
Je vais chercher le livre consulté la dernière fois, feuilletant les pages à la recherche des exemples de motifs. Il y en a deux principaux types, ceux à base de triangle et ceux à base de pétales. Ensuite, tout est une question d'association, les possibilités étaient nombreuses, peut-être même infinie.
Je pars sur les pétales, plus doux, à mon goût. Pourquoi pas une rosace dans chaque coin. Je commence à tracer à main levée un cercle, y ajoute les six branches pour former la rosace. Et entre chaque rosace, sur la longueur et la largueur, une série de pétales. Je rajoute alors sur la feuille une série de carrés, sur deux colonnes. Le long d'une diagonale, je forme un pétale. Quatre carré permettant ainsi de former ce qui ressemblerait à une fleur à quatre pétales. Et ainsi de suite.
Reste à trouver les bonnes dimensions pour que l'ensemble soit harmonieux
Et à mettre tout ça au propre.

J'avais le motif, j'avais le cadre. Il ne restait plus qu'à s'y mettre.
L'objectif d'aujourd'hui était de... m'entrainer à réaliser les rosaces et les pétales. Je n'allais pas foncer directement sur le cadre et prendre le risque de faire une erreur dès le début. J'en étais encore qu'à l'apprentissage et donc bien loin d'être une experte. Donc, entrainement. Puisque c'était ainsi qu'on progressait.
Il me fallait un morceau de tilleul, l'essence d'arbre dont était fait mon cadre, pour m'entrainer à la force à donner au couteau pour évider les motifs qui constitueront le décoration souhaitée.
Je trace à même la surface du bois quelques rosaces à l'aide du compas. Au fur et à mesure, mes mouvements se font plus surs. Ensuite, à l'aide d'une règle et d'une équerre, ce sont des carrés qui se dessinent sur deux colonnes accolées. J'y trace ensuite les diagonales qui serviront d'axe pour y placer les quatre pétales.
Une fois le travail de préparation terminait, il était temps de passer à l'étape de taille. Je plae la pointe du couteau à l'extrémité d'un pétale, j'enfonce légèrement, puis je déplace la lame le long de l'arc de cercle servant de contour au pétale, en enfoncent de plus en plus la lame qui est en oblique. A la moitié, c'est là où la lame doit être le plus profondément enfoncé. Puis, je poursuis en remontant la lame de plus en plus, au fur et à mesure que je dirige celle-ci vers l'autre extrémité du pétale. Je tourne la planche pour procéder de la même façon le long de l'autre côté du pétale. La difficulté étant de bien évaluer la profondeur à laquelle j'ai enfoncé la lame et son inclinaison afin d'avoir quelque chose de symétrique. Plus j'inclinerais la lame, mois il faut aller profond pour le creusement. Ensuite, il suffit d'extraire l'éclat qui devrait se détacher proprement. Et on passe au pétale suivant.

Après plusieurs heures, des étirements pour détendre mes bras, une pause toilette, la planche était recouverte de motifs qui s'étaient améliorés au fil du temps.
La semaine prochaine, je pourrais commencer à réaliser la décoration de mon cadre.

La semaine précédente, je m'étais entrainer à réaliser les motifs de l'ornementation du cadre photo que je voulais réaliser. Un morceau de planche un tilleul avait fait l'affaire, puisqu'il s'agissait de la même essence de bois que celle du cadre. J'avais ainsi améliorer la qualité de mes évidements et aussi apprivoiser le maintien et le contrôle du couteau à bois que j'avais utilisé.
J'aurais pu utiliser les ciseaux à bois que j'avais reçu à Yule, mais j'avais réalisé en testant un couteau que la courte lame permettait de mieux contrôler le mouvement lors de l'entaille.
Par contre, j'avais réalisé deux choses suite au traçage des motifs sur la planche. La première, c'était qu'il allait être difficile de réaliser des rosaces dans les angles du cadre, puisque pour tracer les pétales périphériques, il fallait des points de constructions à l'extérieur de la rosace, c'est-à-dire hors du cadre. La deuxième était apparu après avoir évider les pétales, contrairement aux rosaces, les motifs à quatre pétales étaient tracer à partir des diagonales de carrés, et le tracé de ceux-ci restait visibles à la fin.
J'avais donc feuilleté dans les ouvrages à disposition dans la salle pour savoir comment procéder pour résoudre ces deux problèmes. Dans le cas où l'on tracer directement le motif sur le bois, il était recommander de ne pas trop appuyer sur la mine du crayon pour ne pas marquer le bois, surtout dans le cas de bois tendre comme le tilleul. Les traits crayonnés étaient en général camouflés lors de l'entaille et il était possible de gommer ceux qui restaient. Ca résolvait un souci, mais pas celui du traçage des rosaces. Une autre technique était celle du transfert du dessin, notamment en collant le papier sur lequel était dessiné les motifs. Mais il fallait faire attention à ce que le collage n'adhère pas trop au bois pour qu'il soit facile de retirer les morceaux restant à la fin.
A défaut d'une autre solution, on allait partir sur ça.
Il me restait donc qu'à avoir un dessin parfaitement réaliser, à le coller et alors enfin, je pourrais commencer la réalisation de l'ornementation de mon cadre.

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