Après un cours plutôt sympa de soin au créatures magiques, Éli, libre pendant quelques heures encore avant de devoir rejoindre la tour d'astronomie pour son dernier cours de la journée, comptait en profiter pour écrire une petite lettre à sa sœur entre temps. La jeune fille n'avait pas envie de retourner au terrier, sa promo en masse serait sûrement en train de profiter de la chaleur de l'âtre pour jouer ou parler bien trop fort pour sa concentration fragile du moment. Elle avait besoin de calme pour écrire, ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas donné de nouvelles à Mary, et vu les récents événements et la confusion de ses émotions, elle avait grand besoin de son regard extérieur.

Éli avait pensé en premier lieu prendre le chemin de la volière, là-bas elle pourrait y écrire sa lettre et l'envoyer par la même occasion, mais la fraîcheur de cette journée ne lui donna aucune envie de traîner trop longtemps dans les courants d'air de ce haut lieu. Non, elle avait bien trop à écrire pour faire ça sur un coin de muré, il lui fallait un endroit calme, isolé, mais tout de même entouré de la chaleur que lui offrait le château.

La Poufsouffle ne mit qu'une seconde à dévier son chemin vers les toilettes abandonnées, elle s'assiérait au sol tant pis, au moins personne ne viendrait l'embêter là-bas. Son sac en bandoulière, elle avait tout ce qu'il lui fallait pour encrer ses pensées sur un parchemin qu'elle ferait porter ensuite par Nighty à sa plus grande confidente, mais en poussant la porte, elle sut directement que sa lettre attendrait.

Son regard se posa immédiatement sur la scène qui se déroulait devant elle. Une jeune fille, frêle et assez petite, était adossée contre le mur adjacent de l'entrée. En face d'elle, n'offrant la vision que de son dos à Éli, un garçon bien plus imposant qu'elle, était posté à quelques centimètres. Son bras relevé, sa main était appuyé sur le mur juste au-dessus de l'épaule de cette fille, imposant une drôle d'impression de crainte chez Éli. Mais le sang de la Poufsouffle ne mit pas longtemps à bouillonner véritablement en reconnaissant la silhouette du garçon. La situation n'était pas difficile à comprendre, partagée entre la colère et l'appréhension de voir le gryfon prêt à agresser sa cible, elle s'avança d'un pas qui aurait pu bruler le sol de sa fureur, ne retenant pas le ton de sa voix.

- DÉGAGE DE LA RED !!! LAISSE LA TRANQUILLE ESPÈCE DE SALE TROLL PATHÉTIQUE, UNE PREMIÈRE ANNÉE T'ES SÉRIEUX ?! La main se referma sur son catalyseur, prête à dégainer s'il ne bougeait pas.



@Redose Omniak

J'essayais de voir mon petit bout d'ange à chaque fois que je le pouvais, c'était pas très glorieux d'être avec moi donc on se cachait la plupart du temps, on se donnait des rendez-vous et parfois on s'exposait à s'envoyer de légers sourire dans la foule qui veulent dire "je te vois" et je te vois n'est pas assez, la vérité c'est que je te regarde, je te regarde comme tu es belle, je te regarde comme tu es fascinante.
Tu es sans doute une des seules personnes que je n'attaquerais jamais quelque soit la situation, même si tu venais à me détester et m'attaquer je ne saurais te toucher, te faire du mal, en aucune manière que ce soit, en aucune situation quelle qu'elle soit.

Hier on s'était retrouvé et c'est pour ça que j'aime tant les week-end, je peux, plus que te voir et te regarder, te contempler et te parler, me délecter du son de ta voix et de ton odeur. On dira de moi que je suis gaga et totalement accro, et c'est vrai, mais comparé à ce que l'on dit de moi d'habitude je préfère bien mieux être gaga et accro qu'être tout ce que je suis d'autres. Méchant et honteux, mais pas grave, moi je n'ai pas honte et je sais que je suis méchant, une fois qu'on le sait, c'est plus simple d'appréhender et de l'accepter, même si parfois j'ai essayé de changer, en vain.

Quoiqu'il en soit, on parlait de tout et de rien, tu es si petite c'est trop mignon, tu parles de tes amis de ton crush que je risque de tuer si il te touche haha, de nos petites plaintes de la semaine qui vient qui passe... Jusqu'à ce qu'une grosse voix arrive. Elisabeth, elle aimait gâcher les bons moments. Je me retourne et lui fait face les mains dans les poches.

- Ca te concerne pas, alors tire toi on t'a rien demandé.

La nonchalance du garçon lorsqu'il se tourna vers elle, contrasta avec la virulence d'Éli. Les yeux de la jeune fille l'auraient tué si elle avait eut la capacité de formuler sans catalyseur son sort cette fois. Mais qu'est ce qu'il espérait au juste ? Qu'elle le laisse impunément martyriser encore d'autres élèves sans réagir... c'etait mal la connaitre. Elle avait assez subi sa méchanceté gratuite pour ne pas, au moins essayer de sauver une de ses nouvelles victimes.

- Non, je n'me tirerais pas Red, surement pas, tu rêves ! Tu te fou vraiment de moi sérieux... Hors de question que j'bouge de là tant qu'tu la laisseras pas partir !!! Toi, tire toi... elle t'as rien fait la pauvre... Avisant plus en détails la jeune victime du Gryffondor avec compassion, le souvenir de sa rencontre avec Redose à Londres, et surtout de l'état de choc dans lequel cet accrochage l'avait plongé après, lui revint un instant. Non, il était absolument hors de question qu'elle laisse cette petite première année être terrorisée par lui pendant des années, à chaque fois qu'elle le croiserait dans les couloirs.

Elle avança encore un peu plus, furieuse, jusqu'à pousser le gryffon de ses deux mains à plusieurs reprise, maigre diversion pour laisser le temps à la jeune fille de s'éclipser sans représailles. Oui, elle n'etait pas censé l'agresser, triade oblige, mais là c'etait une question de légitime défense presque... Gigi n'aurait surement pas toléré cette violence gratuite non plus.

- T'en as pas marre sérieux, de... le poussant encore de ses deux mains sur son torse, sans vraiment réussir à le faire bouger ... terroriser...le poussant encore... les gens comme ça ?!

Rooh... Pourquoi doit-elle systèmatiquement tout gâcher, elle gâche tout, sale gâcheuse. Elle n'a rien à faire là, rien à faire avec moi ou avec elle mais évidemment je ne fais ça que pour me foutre d'elle, très intelligent. ARGH QU'EST-CE QU'ELLE ME TAPE SUR LE CIBOULOT, y'a pas plus énervant qu'une personne qui gâche un moment de plaisir, c'est le genre de personne qui te coupe en plein repas pour te dire un truc inutile, c'est le genre de personne qui te réveille alors que tu fais un doux rêve sous prétexte que c'est le matin. C'est le genre de personne qui te crie dans les oreilles quand t'essaye d'écouter le doux son que fait le silence. Et puis de toute façon, j'ai aucun compte à lui rendre, j'ai pas à me tirer j'étais là en premier quant à elle, c'est vrai elle a rien fait et c'est vrai elle est pauvre, je vois pas ce que ça change.

Et voilà qu'elle met à se pousser encore et encore, j'ai eu tellement peur pour ma vie à ce moment là ! Elle est si puissante ! Si terrifiante ! Si peu crédible. Je me mets à regarder l'heure sur ma montre cassée, fin, c'est ce que je penserais si ma montre était cassée, en réalité j'en ai pas, mais je peux pas faire autre chose qu'attendre car si je la tape on m'engueulera sûrement.

- Non mais de quoi je me mêle ? T'en as pas marre de me terroriser comme ça ? Hop là, contre son camp mais c'est ça qu'on aime.

- Et si t'allais embêté quelqu'un d'autre hein ? J'ai entendu dire qu'il y'a pleeein de gens dans ce château, j'étais là en premier je ne partirais pas, mais rien ne t'en empêche toi, la prendre la porte c'est gratuit.

Comme elle s'y attendait, le griffon n'en avait une fois de plus rien à faire de son avis, encore pire, il se moquait d'elle en retournant la situation à son avantage. Comme si elle pouvait le terroriser... Personne ne croirait ça, même éli si crédule parfois, n'y croyait pas du tout cette fois.

Étrangement, la gryffonne encore derrière n'avait pas profité de leur échange pour partir en courant, elle n'avait d'ailleurs, même pas essayé une seconde. Était elle déjà trop stressée par le jeune homme pour avoir peur de bouger à ce point ?

N'écoutant qu'à peine la suite de son intervention sans aucun intérêt, éli décida de changer de tactique. Il ne voulait pas partir ok, elle partirait elle, mais elle comptait bien entraîner la première année sous sa protection. Qu'allait il faire ? La taper ? Peu probable, quand bien même, elle était prête à prendre le risque.

Contournant le garçon pour faire face à la rouge et or intimidée, elle se parât de son sourire le plus rassurant avant de s'adresser à elle.

- désolé pour tout ça, moi c'est éli. Faut pas qu't'ai peur de lui tu sais... il grogne mais il est pas siiii méchant au fond. La poufsouffle tendit une main vers la jeune fille, attendant qu'elle la saisisse pour l'emmener loin de lui. Viens, il t'embêt'ra plus. Tournant un regard noir vers redose hein.. tu l'embêt'ras plus pas vrai ?

Elle me contourne pour parler à mon chouchou, hilarant, elle s'excuse pour moi maintenant bahaha hilarant non mais, je ris là, j'explose de rire, j'étouffe de rire à l'intérieur non mais. MOI PAS SI MECHANT ? N'importe quoi ! Je peux être le plus méchant de tous si je le veux, et je le ferais si je le peux. Me tournant légèrement pour la voir tendre sa main vers mon petit coeur. Elle parle beaucoup Elisabeth, moi l'embêter ? N'importe quoi, c'est toi qui nous embête, dégage de là sérieux... Me regarder d'un oeil si noir et mauvais ne changera rien à ce que je veuilles rester et toi, partir.

- Boarfhahaha... Mais oui ma petite... Prends donc sa main, je ne t'embêterais plus. Dis-je en riant et m'approcher d'elle, souriant aux deux filles, dont l'une semble être très en colère et l'autre effrayée.

Maintenant que j'y pense, pourquoi diable Elisabeth voudrait que je partes ? Et que j'arrête ? Je veux dire par là, elle n'a aucun intérêt alors à quoi bon s'interposer dans une situation qui en plus de ça n'a rien d'aussi tragique qu'elle le croit ? Décidemment, je ne comprendrais jamais les gens... Ils savent pas se mêler de ce qui les regarde, me voilà face au revers de la Triade, je peux pas défoncer Elisabeth alors même qu'elle s'interpose entre moi et ce que je veux.

La deuxième stratégie n'avait pas l'air de fonctionner plus que la première, la petite toujours effrayée, ne prenait ni sa main ni la fuite, et Redose en profita pour s'avancer un peu plus d'elles deux. En détente, il ne prenait ni la crainte de la griffonne, ni la fureur d'Éli au sérieux, pire, il en riait ouvertement comme s'il se délecté de la situation.

Ravale ton sourire sale troll, je ne te laisserais pas m'impressionner cette fois, c'est pas pour moi que j'le fait... La jeune fille ne comptait pas reculer d'un seul pas, persuadée qu'il ne le ferait pas lui non plus, elle baissa la main que la première année ne prendrait plus maintenant, puis se plaça devant la petite comme pour faire barrage.

- T'as pas bien compris j'pense... Y'a rien de drôle là Red, vas y, qu'est ce que tu comptais lui faire ? La menacer ? La voler peut être ? Les mains sur les hanches, elle leva un regard de défi vers le garçon. Au vu du niveau de stress de la rouge et or derrière elle, il n'etait plus question qu'elle utilise sa baguette ici, elle n'avait pas d'autre choix que de régler ça calmement.

De son pouce gauche elle fit rouler discrètement la bague invisible sur son majeur, comme pour se redonner une raison de réfléchir avant d'agir en tout impulsivité comme elle avait bien envie de le faire, et comme elle l'aurait fait assurément avant la triade.
- Ben vas y, fait la ta connerie...fait la sur moi qu'on en finisse, après tu la laisses partir.

Moi pas comprendre ? Hm, très drôle, c'est toi qui n'a rien compris Elisabeth, elle m'aime et je l'aime alors casse toi non ? sous prétexte que je ris de cette situation je n'ai rien compris, alors que tout est drôle, cette situation est ironique, elle est persuadée d'être l'ange gardien sauveuse aux ailes blanches et à l'armure dorée, ou aux ailes dorées et à l'armure blanche, rooh et au pire on s'en tape l'important c'est qu'elle se prend pour je sais pas quel messi pour je ne sais quelle raison...

Je comptais lui faire des bisous, des câlins, échanger des mots doux, discuter simplement, discuter longtemps, parler de tout et de rien surtout de rien d'intéressant... Ce genre de choses quoi, donc peu importe ce qu'elle pense. La seule chose dont je peux la menacer c'est de l'aimer et de lui parler, et de la faire parler, et la seule chose que je peux voler ce serait peut-être son cœur mais ça, je ne me trompe pas si je dis que je l'ai déjà de toute façon.

Je vois du coin de l'œil qu'elle touche son anneau, ah, j'vais me gêner de faire ce que j'allais lui faire, l'embêter.

- Très bien si t'insiste.

M'approchant d'Elisabeth je lui lécha la joue avec toute la bave et la malice que je pouvais y mettre avant d'y poser un bisou.

- J'ai finis tu peux partir... attendant quelques secondes regardant mon chou, puis Elisabeth Elisabeth. Rien ne te retient plus tu as eu ta récompense pour être la sauveuse de cette meuudameuuaaaselleeeuuuuh.

Quoi ? Mais... berk... qu'est ce qu'....

Encore une nouvelle manoeuvre de diversion de la part du garçon qu'elle n'avait pas vu venir, bien joué ! Mais il était évident qu'elle ne pouvait pas croire que ce qu'il allait faire à cette première année resemblait de près ou de loin à ça... Elle avait bien vu en entrant tout à l'heure qu'il etait en train de l'agres....

En fait...
Non.

A bien y penser, elle ne l'avait vu faire aucun geste à part se tenir là, la main sur le mur.
Mais il était pret à le faire c'était sûr...
Quoique ?

La jeune fille n'etait plus sûr de rien finalement. ..Est ce qu'elle s'etait complètement trompé encore une fois sur ses intentions ? Pourquoi la gryffondor qui avait eu dix fois l'occasion de se sauver ne l'avait elle pas encore fait ? Passant son regard du garcon à la jeune fille, elle eu soudainement un gros doute.

Il n'avait pas cette lueur de folie destructrice qu'elle lui connaisait dans ses coups merdiques... Il n'etait pas énerver plus que ça qu'elle l'ai empeché de faire ce qu'il devait faire, il avait juste envie qu'elle parte cetait tout ce qu'il lui avait demandé après tout...

Dans toute la fougue et l'impulsivité qu'elle avait mis dans son entrée en trombe, se pourrait t-elle qu'elle ai mal evalué leurs comportement ? La premiere année semblait surprise, un peu perdu peut etre, mais elle n'avait plus l'air tant effrayer que ça. Avec tout ce qui venait de se passer, elle aurait pourtant dû l'être encore plus, mais...

Il ne l'avait pas mise au sol lorsqu'elle lui avait demandé de lui faire ce qu'il lui aurait fait à elle, est ce que depuis le debut la jeune fille était là de son plein grès ? Est ce que la tentative d'agression qu'elle avait cru voir, n'etait qu'une tentative de ... rapprochement entre eux ? Est ce que le baiser qu'il venait de lui faire aurait dû se retrouver sur sa joue à elle si elle ne les avaient pas verbalement stoppé dans leur echange ?

Genée par cette idée, Éli se recula de quelques pas, le regard au sol, les yeux plisés de reflexion... sa tête dodelinant légèrement dans un "non" muet. Puis, elle fini par regarder redose d'une toute autre façon, ses machoires serrées n'arrivaient plus à soritr un son .

Après quelques secondes bien trop longues, elle tourna un dernier regard rapide vers la gryffonne, deglutissant grossièrement.

- Je... ok j'ai compris... j'suis désolé je ...j's'avais pas que vous etiez... je...
Avancant tel un robot en direction de la porte, essayant de ne pas imaginer leurs regards moqueur sur elle, Éli se sentit tellement mal, autant pour avoir fait des suppositions hâtives et s'être emportée inutilement, que pour ce sentiment de jalousie qui la prenait à cet instant à la gorge tel un strangulos sans pitié.

L'expression qui se dessinait peu à peu sur le visage de la follasse était... Magnifique, je ne peux que m'en réjouir, je me délecte de cette expression de désarroi et de désespoir, cette sensation qu'elle venait de découvrir quelque chose de nouveau, qu'elle venait de découvrir qu'elle avait tort et qu'elle n'avait eu de cesse d'avoir tort depuis qu'elle avait ouvert son grand bec pour piailler comme un diable ses critiques à mon égard. Je t'avais pourtant dit que ça te concernait pas, tu aurais dû tourner l'échine quand tu en avais l'occasion, tu en as toujours l'occasion bien sûr mais je lis dans tes sentiments et je sais que tu ne le feras pas sans méssentiments, désentiments, assentiments, je m'en tape ça me fait rire dans tout les cas.

Ses mouvements de regards, ses mouvements tout court, je ne peux qu'être hilare devant ce spectacle minable et pathétique, je ne ris pas mais mon sourire se trouve porté jusqu'à mes oreilles.
Lorsqu'elle était sur le point de partir, je me suis demandé ce qu'elle pouvait pensé que chouchou et moi étions, et je crois savoir ce qu'elle pense.

- C'est tout ? Tu nous as attaqué, tu m'as frappé et tu l'as terrorisé. Ca ne suffit pas voyons haha. Dis-je en, au lieu d'attraper sa main ou l'effleurer, ne caresser uniquement l'anneau qu'elle portait à son doigt, et dont j'avais mémorisé l'emplacement.

- Tu ne vas pas partir aussi simplement, sans rien de plus tout de même ?