Mercredi 18 novembre 2048 - début vers 15h00
Avec @Heather McInn

Les premières années n'avaient pas cours le mercredi. L'après-midi, John avait donc en tête de descendre au parc. Il était joyeux, cela ne faisait pas très longtemps que l'année avait commencée et John adorait les cours. Il aimait se nourrir de connaissance et de savoir et encore plus particulièrement sur la magie. John n'avait pas beaucoup d'amis et ésperait s'en faire quelques uns. Pas juste des gens avec lesquels il s'amusait, mais des vrais amis. Après avoir fini de manger John était remonté dans son dortoir pour lire un peu. Puis il avait décidé de sortir.
Une fois dehors, John respira profondément l'odeur de la nature. Il faisait encore un peu beau mais l'hiver approchait à grands pas. Il se sentait bien dehors. John se dirigea vers le lac et commença à marcher doucement le long de l'eau. Il avait pris avec lui son accordéon. Il aimait bien jouer au bord du lac à un endroit où il n'y avait pas grand monde.
Quand il arriva à un endroit désert, où aucun élève n'était posé là, John posa son accordéon par terre et s'assit à côté de lui. Comme à chaque fois où il se posait dehors, John enleva ses chaussures. Il regarda la surface de l'eau bouger lentement.
Au bout d'un petit moment, John s'assit confortablement et attrapa son accordéon toujours posé à côté de lui. Il le posa sur ses genoux et commença à jouer. Il promenait ses doigts le long des touches et une mélodie s'en échappait.

Nous avions de la chance. Le mercredi était une journée off aussi bien pour les premières que les deuxièmes années de Poudlard. Nous pouvions nous réveiller plus tard et nous reposer.

C’est ce que j’avais fait. J’avais pris tardivement un petit déjeuner et avais flâné toute la matinée. J’avais tout de même écrit une lettre à ma famille que j’avais envoyée puis m’étais installée dans la Salle Commune, calme pour une fois, afin de me plonger dans un livre.

Je fus plus studieuse l’après-midi et décidai de faire un devoir d’Histoire de la Magie. Je me rendis à la bibliothèque et remplis pas moins de 40 centimètres de parchemins. Fière de moi, je m’étirai en réprimant un petit gémissement de bien-être et de satisfaction.

Mon regard accrocha la fenêtre qui était transpercée par un magnifique rayon de soleil. Je regardai l’heure et vis qu’il était encore tôt dans l’après-midi. Je décidai par conséquent de me promener dans le parc et d’aller faire le tour du lac. Avec un peu de chance, je pourrai saluer le calmar géant.

Je rangeai rapidement mes affaires dans mon sac, sortis de la bibliothèque, remontai les étages qui me séparaient de mon dortoir, posai mes affaires dans ma malle de rangement. J’allai repartir mais je vis volte-face pour prendre une veste et une écharpe. Nous étions en novembre et le climat écossais étant ce qu’il était, on n’était jamais trop prudent.

Je sortis du hall et offrit mon visage au soleil. C’était terriblement agréable et il fallait en profiter car les premières neiges ne tarderaient pas.

Je pris la direction de l’étendue d’eau. Les sentiers étaient déserts. Les élèves préféraient sans doute le terrain de Quidditch que les berges du lac. Je ne comprenais toujours pas leur attrait pour ce sport et trouvait toujours étrange de voler sur des balais. Je haussai les épaules, après tout il fallait de tout pour faire un monde.

Le calmar géant était bien là, ses longs tentacules luisaient au soleil. Je lui souris et entrepris de faire le tour du lac. Le silence était apaisant. Je n’entendais que le clapotis de l’eau. Cela faisait du bien de se retrouver dans une ambiance sereine et calme comme si une barrière s’était érigée. En effet, en comparaison le château débordait de vie et de bruit. Un peu de silence était donc le bienvenu.

Alors que je faisais le vide dans mes pensées et que je déambulai au gré de mes pas, j’entendis une mélodie. Curieuse, je suivis la musique et vis un jeune garçon assis dans l’herbe avec un accordéon sur les genoux.

Je ne m’approchai pas davantage car je ne voulais pas le troubler dans sa composition. Je fermai les yeux et me laissai bercer par sa mélodie.

John continuait de composer, laissant ses doigts glisser sur les touches. Il ferma les yeux, ses doigts toujours en train d'inventer une mélodie au fur à mesure.
Il respirait longuement l'odeur du parc. Un mélange de vent, d'eau, de terre humide. L'odeur indescriptible de la nature.
John s'arrêta de jouer, gardant toujours les yeux fermés. Il s'endormait à moitié, bercé par le clapotis de l'eau du lac. Il posa son accordéon à côté. Il voulait juste faire une pause mais aller reprendre sa musique après.
Il pensait. Il se dit qu'il devrait bientôt écrire une lettre à sa famille. Ça faisait assez longtemps et il aimait donner des nouvelles et en recevoir.
Si John se tournait un peu, il pouvait apercevoir le terrain de Quidditch. John trouvait le Quidditch complètement débile. Il faut juste faire passer une balle dans un cercle, en envoyer deux sur les gens et en attraper une toute petite. John ne voyait pas vraiment l'intérêt de ce sport. Surtout qu'il est compétitif. Et John déteste la compétition. Bref se dit-il en se détournant et en regardant plutôt la vaste étendue d'eau.
John reprit son accordéon. Il adorait le silence. Il n'entendait à ce moment là que le clapotis de l'eau et le bruit du vent dans les arbres.
Il mit donc de nouveau son accordéon sur ses genoux et reprit sa composition gardant toujours ses yeux fermés.

@Heather McInn

Le jeune garçon brun gardait les yeux fermés et continuait de composer. Du moins, je pensais qu’il composait car la mélodie m’était inconnue. J’étais admirative. Hormis une imagination débordante grâce à mes nombreuses lectures, j’avais deux mains gauches. Mes parents avaient bien essayé de m’inscrire à un cours de musique mais cela avait été une catastrophe.

Moi qui avais la capacité de m’imaginer des histoires et des paysages à travers mes yeux clos, je me demandais s’il avait la même faculté. J’étais curieuse de savoir si sur ses paupières closes, il arrivait à distinguer une partition. Ou si au contraire les yeux fermés lui permettaient juste de faire le vide dans son esprit et que ses doigts avaient leur propre volonté de composer.

Il me faisait penser à ces musiciens parisiens. Alors que j’étais en vacances à Paris chez mes grands-parents, ces derniers m’avaient emmené à Montmartre où j’avais pu voir pour la première fois des accordéonistes. Alors que leur musique était entraînante, celle du garçon était douce, presque hypnotique.

Je faisais le moins de bruit possible, respirant à peine de peur de le déranger dans sa création. D’un coup il cessa de jouer. Le silence n’était troublé que par le bruit de l’eau et par les lointains cris des élèves qui jouaient sur leur balai.

Je craignis l’avoir perturbé, mais il garda les yeux fermés tandis qu’il reposait sur le côté son instrument. Je découvris étonnée qu’il avait délaissé ses chaussures. Je souris légèrement, j’avais l’impression de me voir sur mes chères plages des Hybrides.

Un instant il ouvrit les yeux vers l’étendue d’eau et j’eus un léger mouvement de recul. Il ne s’aperçut pas de ma présence, reprit son accordéon, referma ses yeux avant de continuer sa mélodie.



@John Esperaza

John aimait composer les yeux fermés sans réfléchir. Il laissait aller ses doigts comme si ils étaient animés par une vie propre. Fermer les yeux l'aider à se détendre. Il pouvait s'imaginer se magnifiques paysages qui l'aidaient à se concentrer. Quoique devant le lac magnifique, garder les yeux ouverts serait peut-être pareil.
John n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Quand il faisait de la musique, le temps ne semblait pas s'écouler normalement. Une fois, il été resté près de deux heures à jouer de l'accordéon en ayant eu l'impression que seulement trente minutes s'étaient écoulées.
John tout en continuant de composer, ouvrit les yeux. Il y avait quelque chose qui n'était pas comme d'habitude mais ne savait pas quoi. Ce n'était pas désagréable mais ce n'était pas comme d'habitude. John comprit. Il sentait une présence derrière un peu plus loin.
Il s'arrêta donc de jouer et se retourna pour regarder derrière lui. Il vit une jeune fille qui l'observait d'un peu plus loin.
John posa son accordéon sur ses jambes et se tournant vers la fille qui l'observait, dit :

- Tu veux venir ? Si tu veux tu peux venir t'asseoir ça ne me dérange pas du tout !

John n'aimait pas quand des troupeaux d'élèves se formaient autour de lui quand il jouait mais quelques personnes ne le dérangeait absolument pas.

@Heather McInn

Alors que ses yeux étaient toujours fermés, les notes continuaient de s’élever hautes et claires, légères. Les minutes s’égrainaient, et j’avais complètement oublié mon envie de me balader dans le silence autour du lac.

Sa mélodie pansait mes pensées, mon esprit avait cessé de réfléchir et était tout entier tourné vers la musique que produisait l’accordéon. Je me demandais depuis quand il jouait de son instrument.

Je fermai les yeux me laissant bercée. Mes autres sens prirent le dessus. Je sentis la caresse du soleil sur mon visage. Mon odorat était taquiné par les odeurs de mousse et d’herbe fraîche. Mon ouïe était orientée vers la musique mais ne m’empêchais pas d’entendre le léger clapotis de l’eau.

Étrangement, sa musique me donnait l’impression d’être dans ma chambre à Portree. J’imaginais les bras de ma mère m’enserrer, sa douce voix me chanter des berceuses en français et sa douce odeur de vanille. Je souris face à ces réminiscences.

Soudain, la berceuse cessa. J’ouvris les yeux et vis le jeune garçon me regarder. Je rougis un peu de gêne. Je ne voulais pas qu’il pense que je faisais preuve de voyeurisme. J’amorçais un pas en arrière lorsque sa voix me proposa de m’assoir à ses côtés. J’avançais doucement et m’assis à quelques pas de lui.

« -Je m’excuse, je ne voulais pas te déranger. Je me suis laissée emportée par ta mélodie. Elle est de toi ? »

Je plongeais dans son regard qui était aussi vert que la mousse des arbres.

John vit la jeune fille rougir de loin et faire un pas en arière mais elle s'approcha quand même et s'assit à côté de lui.
Elle s'assit donc et s'excusa de l'avoir dérangé. Elle lui demanda ensuite si la musique venait de lui.
John lui répondit alors :

- Oh, mais tu ne m'as absolument pas dérangé ! Ça ne me dérange pas que quelqu'un me regarde jouer de l'accordéon !

John se rendant compte qu'il y avait une deuxième partie à sa question rajouta ensuite :

- Et, oui la musique et de moi, j'en ai inventé le thème principal il y a assez longtemps mais j'improvise dessus.

John se tut ensuite et regarda lui aussi la jeune fille dans ses yeux. Il avait toujours son accordéon posé sur ses genoux quand il prit la parole encore une fois :

- Et toi, tu joues de la musique ? Tu aimes en écouter ? Et au fait, comment tu t'appelles ?

John, malgrès que la fille était en première année, ne connaissait pas son nom. Il ne faisait pas beaucoup attention aux gens qu'il ne connaissait pas, c'est-à-dire pas mal de gens.
John posait rarement des questions aux gens, il avait toujours peur d'être indiscret et n'aimait pas beaucoup parler de lui mais là c'était à propos de musique et même avec des gens qu'il ne connaissait pas, parler de musique était un plaisir pour lui.

@Heather McInn

Je fus soulagée que le jeune garçon ne soit pas dérangé par ma présence. Je devinais qu’il s’étais mis près du lac pour avoir la paix et ne pas être dérangé par les cris et bruits incessants de mes camarades. Je fus admirative lorsqu’il me confirma que la mélodie était de lui, qu’il avait le thème principal mais qu’ils laissaient ses doigts improviser.

Après avoir reposé son instrument sur ses genoux me demanda si je jouais de la musique, si j’aimais en écouter et mon nom.

« -Je m’appelle Heather et je suis à Gryffondor. Et toi ? Non je ne fais pas de musique. Mes parents m’ont bien inscrite à quelque cours notamment de guitare, piano et violon mais je n’ai aucun talent. Au contraire, c’était une torture pour les oreilles » expliquai-je en riant légèrement.

« -Pour le bien de tous et de leurs oreilles j’ai rapidement abandonné. Pourtant j’aime beaucoup écouter de la musique qu’elle soit traditionnelle ou plus rock. Et toi ? pourquoi l’accordéon ? Ce n’est pas l’instrument le plus courant au Royaume-Uni ».

C’est vrai j’étais curieuse. Il aurait sorti et jouer de la flûte, ou de guitare j’aurai été moins étonnée. Ces instruments étaient plutôt courants. Même une cornemuse. Certains de mes camarades de Portree en jouait. Chez nous en jouer c’était comme transmettre notre héritage. Mais un accordéon ? C’étais la première fois que je voyais quelqu’un de mon âge en jouer.



@John Esperaza

Je lui répondit :

- Moi c'est John, je suis à Serdaigle.
Il ne faut pas forcément du talent pour jouer de la musique ! Être persévérant et s'entraîner souvent peut suffire. Mais je comprends qu'on puisse ne plus avoir envie d'en faire si c'était... vraiment pénible pour les oreilles.

Je souris pendant la fin de ma phrase.
Elle reprit juste après en me disant qu'elle aimait écouter de la musique quelle qu'elle soit et me demanda pourquoi j'avais choisi l'accordéon.

Je souris. Ce n'était pas la première qu'on me demandait pourquoi j'avais choisi l'accordéon. C'est vrai que ce n'était pas l'instrument le plus courant. Mais j'aimais bien le son de l'accordéon.
Je lui répondit donc :

- Et bien quand j'étais petit, pas très loin de ma maison, il y avait un monsieur qui venait s'installer de temps en temps pour jouer de l'accordéon. Pas pour gagner un peu d'argent, juste pour le plaisir du son et en faire profiter les passants. J'adorais la musique qu'il faisait. Et à chaque fois que je passais devant, je lui souriais et je me disais qu'un jour moi aussi je jouerais de l'accordéon. Et pas très longtemps après, j'ai commençé à prendre des cours pour mon plus grand plaisir.

Je me tut. Je ne savais pas quoi rajouter. Je tourna juste la tête pour regarder Heather et je lui sourit.

HeatherMcInn