Cette fois, la lettre que la Poufsouffle tenait entre ses mains n'avait rien d'anodine, les mots qu'elle y avait posé pour sa sœur, n'avait plus d'omission sur les derniers événements, bien trop intenses pour les lui cacher. Elle lui parlait de Mister O'Belt, de Gideon, de Red, d'Esme pour la toute première fois, mais aussi de la réaction de Constance face à tout ça. La cadette lui racontait aussi l'étrange discutions qu'elle avait enfin eu avec Narcisse quelques jours avant, et le changement de comportement qu'elle espérait mettre en place, suite à tout ce qu'elle venait de vivre. Elle avait compris enfin qu'il fallait qu'elle lui dise pour rendre tout ça concret, plus de mensonge cette fois.

Éli avait gravi les nombreuses marches pour atteindre le sommet de la tour, espérant y retrouver Nightingale d'humeur non-pinçante cette fois, mais en avançant vers les alcôves remplies de Chouettes et de hiboux étirant leurs plumes pour certains, dormant pour d'autres, sa vision se posa sur quelque chose de bien plus surprenant.

Un élève dormant au sol confortablement, comme si l'endroit s'y prêtait naturellement. Un seau et différentes éponges posées non loin de lui, laissaient deviner qu'un travail de nettoyage était en cours. La jeune fille savait pertinemment à qui ce dos recroquevillé sous cette cape partiellement élimée appartenait. Même si la vue de ses cheveux noirs légèrement décoiffés, et de sa silhouette, qu'elle connaissait par cœur à force de l'avoir scruté, suffisait à ce qu'elle le reconnaisse d'un coup d'œil sans même voir son visage, sa cape brûlée ne laissée plus aucun doute sur son identité.

La Poufsouffle ne chercha même pas à savoir pourquoi il était là, ni pourquoi il dormait dans ces conditions, s'obligeant à se diriger directement vers Nighty pour envoyer son courrier sans s'octroyer de diversion. Lançant tout de même quelques regards vers le garçon en attachant le pli, elle finit par se concentrer sur son hibou, ne le quittant plus des yeux jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le distinguer à l'horizon.

Sa lettre en cours de chemin maintenant, elle n'avait plus de raison pour rester ici, mais elle ne put s'empêcher de s'attarder un peu, s'approchant du griffon sans reflechir. Il dormait, elle ne risquait pas de recevoir une réflexion ou quoique se soit d'autre de négatif venant de lui, et la tentation de le regarder sans conséquences fut plus forte que son envie de partir. La tête penchée, un léger sourire aux coins des lèvres, ses yeux parcoururent rapidement les contours de sa cape, pour remonter vers la seule partie visible de sa peau.

Elle ne mit pas longtemps avant de remarquer que le travail qu'il devait réaliser juste avant, ou sa position sur un sol plutôt sale, avait visiblement laisser quelques traces noires sur sa peau claire. La jeune fille s'accroupit spontanément, et les joues légèrement rosie de gène, tendit les doigts sans réfléchir pour effleurer presque imperceptiblement son cou. Vérification faite qu'il ne se réveillerait pas à son contact, elle finit par frotter les traces avec un peu plus d'insistance.

@Redose Omniak

Il fait tout noir.

Oh, j'suis bête, j'ai les yeux fermés c'est normal, ce qui est moins normal c'est l'effort qu'il me faut pour les rouvrir... Devant moi, le portail de l'école, en regardant autour je vois personne ce qui est assez étonnant normalement y'a toujours du monde près du portail, des enseignants, des élèves, des surveillants... Faut que je rentre chez moi.

Redose traversa le portail et se mit à marcher, il n'y a plus âme qui vive dans les rues de Londres. Je suis seul, pas une voiture, pas un oiseau, pas une personne. La ville est déserte... Je dois sans aucun doute aucun rêvé, cette odeur de fiente... Je me souviens, je nettoyais la volière, Jenkins ne me laisse pas de répit... Je fais ce qu'elle me dit et allonge mes trajets pourtant raccourci, je passe plus de temps pour manger aussi. Mais ça suffit pas ça me fatigue trop, entre ça et les séances avec Elisabeth le matin j'ai du temps libre que le soir donc je dors moins... Je suis sans doute une de ces fientes dans la volière à l'heure qu'il est, malheureusement, je ne peux pas me réveiller sur commande... Je dois continuer à marcher...

Mais je me sens de plus en plus faible, comme si on me chatouillait hyper fort oh ooh oh oh oh oh... Tout Londres se déforme même mon corps je comprends pas ce qui m'arrive c'est épuisant.

Le noir.

Mes yeux tournent aux blancs avant de voir une silhouette au dessus de moi, qu'est-ce qu'elle fout, j'essaye avec difficulté de prendre sa main et quand j'y arrive j'ai pas la force de la faire partir... J'ai l'impression d'être le chat qui se baigne dans l'herbe à chat c'est très agréable mais très désagréable que quelqu'un me voit ainsi...

Pendant quelques secondes, il ne s'était absolument rien passé, les doigts de la jeune fille continuaient leur travail de dispersion de la tache sans se faire remarquer, profitant au passage de la sensation agréable et secrète que lui procurer le contact de sa peau sur la sienne. Mais le garçon commença à montrer assez rapidement des signes de réveil, affolant le rythme cardiaque d'Éli. Ses yeux à peine entrouverts, il était sûrement encore temps pour elle de s'éloigner sans être reconnu totalement, mais le jeune griffon ne lui laissa pas ce temps.

Dans un mouvement étrangement faible, il saisit sa main dans une étreinte tellement douce, qu'elle ressemblait bien plus à une caresse venant de lui, qu'a un geste de révolte. La jeune fille s'attendait tellement à recevoir spontanément de la violence l'éloignant brutalement de lui, qu'elle fut surprise qu'il n'en fasse rien. Étrange, elle le connaissait bien plus vif, et surtout beaucoup plus catégorique quand il s'agissait de la pousser. Est-ce qu'il s'était blessé ? Était-il au sol à la suite d'un malaise qui lui aurait causé des troubles du comportement ? Mais la théorie de la jeune fille ne tenait pas, le garçon ne semblait avoir subi aucun dommage, bougeant même son corps de façon inhabituelle, presque comme s'il voulait rester et partir à la fois.

Qu'est-ce que tu fous Red' ?

La honte qu'elle avait de se faire surprendre dans une position de voyeurisme, se transforma assez vite en curiosité. La Poufsouffle aurait dû lâcher son cou et repartir comme elle était venu, mais le comportement inattendu du griffon la poussa à rester. Oui, c'était absolument, tout ce qu'elle avait dit qu'elle ne ferait plus, mais un Redose qui se laissait faire, au sol et qui ne parlait pas...c'était quand meme un phénomène assez rare, il fallait qu'elle pousse l'investigation encore plus. Resserrant ses doigts sur la peau du garçon, elle intensifiant son grattage, juste pour voir.

Grommelant et gémissant quelque peu, cette sensation non, ce sentiment d'impuissance qui m'immerge... J'ai l'impression de goûter au paradis... Mais qu'une personne ait la main sur mon cou comme ça me donne juste l'impression que je vais m'y faire envoyer et je peux rien y faire. Ce sentiment est trop horrible tant il est à la fois doux et amer, acide et délicieux. C'est comme croquer dans un poulet périmé mais délicieux, erk, non pas ça. C'est comme manger une viande exquise trempant dans une sauce supracide, supramer... Dégolasse.

Les bons côtés, ça fait teeeellement de bieeen... Et Londres se perd dans le noir, mes yeux finirent par s'ouvrirent un tout petit peu, Elisabeth, évidemment. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Elle me... Elle me... Je sais pas ce qu'elle me fait mais elle m'étrangle pas c'est déjà ça, elle me fait des caresses ? Elle est toujours aussi bizarre. Au moins je peux à peu près lui faire confiance, on est Triadique tout les deux

Même en mettant toute ma force et toute mon énergie, rien ne va, j'arrive même pas ne serait-ce qu'à me saisir de son poignet. Je finis éventuellement par abandonner et laisser tomber mon bras au sol et malheureusement, je ne peux pas faire bien plus qu'apprécier, quel dommage ! Catacombe eeeet cataclysme... Misère de misère... Non j'déconne évidemment, j'arrive pas à lutter alors autant profiter, un léger sourire sur mon visage, les yeux fermés, relevant la tête pour exposer mon cou.

Au fur et à mesure qu'il réagisait sous ses doigts, l'interrogation d'Éli grandisait.
Mais what ????? Qui est cette personne ? Certainement pas le Redose que j'connais... de où des gratouilles dans le cou rendent inofensif un lion ?

Mais le lâcher prise du garçon semblait pourtant se confirmer à mesure que ses doigts parcouraient son cou, et la menace de la main du griffon, qui n'en etait pas vraiment une, finit par tomber elle aussi.

Cette fois, l'interrogation de la jeune fille se transforma en sourire intrigué, presque sournois d'avoir enfin un minimum d'impact sur lui sans sort ni feu. Les yeux refermés du garçon autorisaient presque ceux d'éli à profiter sans honte de la vue du leger sourire qu'il affichait.

D'un geste de la tête dévoilant encore plus son cou, il semblait presque appeler la main de la poufsouffle à continuer son emprise. Qui était elle pour refuser ça ? Si elle avait fait vœux de ne pas chercher l'attention, refuser celle qu'il lui donnait ne faisat pas parti du contrat qu'elle avait passé avec elle même.

Ces secondes isolées du temps ne dureraient pas, elle en avait conscience, mais aussi fort qu'il semblait apprécier son contact cette fois, elle peinée à arrêter le moment. Etait ce une unique faiblesse, ou est ce que le troll avait finalement un point faible ?

A regret, profitant un utlime instant de ce contact étrange et agréable, elle finit par ôter ses doigts de son cou, prête à accuser l'ignorance qu'il poserais sur ce moment, ou les conséquences plus ameres de cet affront tactile.

Pour vérifier sa théorie, il fallait qu'elle le laisse reprendre son comportement normal. Il fallait qu'elle retente, il fallait qu'elle vérifie son emprise, elle n'avait pas d'autre solution.

Extrêmement déçu que ce petit plaisir n'arrête, je ne pu m'empêcher de lâcher quelques supplices, quelques lamentations sous formes de chuchotement.

- Gnnneeuuh mais pourquoi t'arrêêêêteeuuh...

En temps normal j'aurais jamais fait ça mais, disons que là, pas le choix quoi... C'était tellement agréable, c'est comme donner une sucette à un enfant puis lui retirer après qu'il l'ait léché juste une fois, laisse moi lécher un peu plus enflure ! Une léchouille de plus ! Rien qu'une... Je veux lécher cette sucette jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien ! Ni plus, ni moins.

Déplaçant mon corps pour qu'il soit plus proche d'Elisabeth, je dévoile à nouveau mon cou pour ravoir ma sucette et pouvoir la lécher à nouveau.

- Continuuuueuuuh... Toujours dans le chuchotement.

Oui, je suis pas fier de moi, au contraire j'ai même honte d'agir ainsi mais c'était si bon, non, c'est tellement agréable, certes lamentable, mais tellement agréable... Presque aussi agréable que prendre un énooorme repas suivi d'un looong bain suivi d'un autre énooooorme repas suivi d'une loooongue nuit de sommeil avec tout pleins de rêves incroyables. Bien sûr j'ai pas vécu la moitié de tout ça, à vrai dire, j'ai rien vécu de tout ça. Malgré tout, si l'idée que je me fais de ces événements est similaire à la sensation de ma faire ainsi caresser le cou, alors c'est utopique, idyllique ? Onirique ! Magnifique...

L'arrêt de ses caresses n'avait pas du tout eut l'effet qu'attendait éli sur le griffon. Ouvrant des yeux aussi grand qu'un hibou, puis les fonçant comme pour mieux chercher à comprendre les chuchotements du garçon, elle avait vraiment du mal à croire ce qu'elle entendait.

non mais j'hallucine ou quoi, ça va pas bien chez moi ! Forcément qu'il n'a pas dit ça, tu délires ma pauvre !
Pourtant, à peine quelques secondes après, le corps de Redose se rapprocha du sien, offrant de nouveau son cou comme un appel.

mais...
Elle pouvait nier l'évidence une fois, mais là, elle avait parfaitement entendu ce qu'il venait de dire. Ce n'était pas une de ses pensée qui venait parasité la réalité, il avait vraiment prononcé cette demande. Éli ne comprenait plus rien, partagée entre le besoin de retrouver le Redose d'avant pour être sûr de ce qu'elle croyait avoir compris, et l'envie irrépressible de continuer, pour le voir encore un peu dans cet état grace à elle.

Cédant à son envie, elle reposa ses doigts, jouant avec dans son cou. C'était si satisfaisant d'avoir enfin ce pouvoir et en même temps si douloureux de penser qu'elle devrait y renoncer.

Il fallait qu'elle arrête ça... elle était bien trop accro à cette nouvelle sensation pour la laisser l'envahir trop lontemps.

Lachant d'un coup son emprise, elle se decala de quelques centimètres pour ne plus avoir de contact avec le garçon. Ses mains levées en l'air comme si elle venait de se faire arrêter par la police.

- Red'... atteri là, Red' ! Qu'est c'que t'as ?

Elle avait besoin de voir son agacement, de voir sa colere ou son mépris peu importe, elle avait besoin qu'il la fasse redescendre de cette sensation bien trop dangereuse. La jeune fille avait tellement voulu ça, que ça lui faisait presque peur de pouvoir le perdre maintenant. Quitte à l'énerver, il fallait qu'elle le retrouve comme avant, pour pouvoir tester de nouveau ce point faible.

J'ai l'impression qu'elle va pas bouger, le mépris se lit lentement sur mon visage, c'est vraiment trop nul d'avoir arrêter, presque cruel. C'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'elle recommence à me faire goûter à ce paradis qui m'était encore jusque là inconnu et quelle plus belle sensation ais-je pu vivre au court de ma courte vie ? Sûrement les longs câlins avec mon chouchou mais même là c'était pas aussi hmmmnivrant !

"Red'... atteri là, Red' ! Qu'est c'que t'as ?"

Atterrir ? Atterrir ?? Comment ça atterrir ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi elle a encore enlever ses mains ? D'autant que là elle a pas seulement enlever ses mains elle les a carrément lever en l'air comme pour signer la fin de mon moment privilégié et c'est vraiment trop injuste.
Injuste ? Atterrir... Oui je dois atterrir malheureusement, j'ai pas le choix, c'est de sa faute.

- Toi atterris ouai... Très hésitant, je suis pas encore réveillé.

Pas totalement, je finis par me redresser un peu, assit près d'elle, dans l'incompréhension total je dois l'avouer de ce qui vient de se passer, bah oui, j'ai accepter bien vite ce qu'il vient de se passer mais j'ai aucune idée, non, pas la moindre de ce qu'il vient de se passer. C'était trop étrange, trop agréable, trop horrible qu'elle ait arrêté.

- Toi qu'est-ce que t'as ouai ! Plus confiant.

Non mais quoi ? Mais c'est le balai à l'envers, je rêve ! Moi atterrir ? Euh c'est pas vraiment moi qui ai un comportement venu de nul part d'un coup là ! Pardon...mais tout est normal là ?!

En entendant les paroles du griffon, Éli avait presque envie de rire de nervosité, tellement la situation lui paraisait improbable. A la place, elle se contenta de sourire, légèrement intrigué de voir le rouge et or sous cette angle un peu fébrile, qu'elle trouvait au passage, beaucoup trop mims, ce qui était ni sérieux ni raisonnable.

Arrête ça de suite...arrête de le regarder comme ça tu fais pitié !

Son attitude changait légèrement à mesure qu'il se reprenait, un peu plus éveillé, assis à quelques centimètres, Éli captait de nouveau le ton plus sec et reconnaissable de sa voix. ok, ça c'est plus...lui. mais du coup, est ce que c'était un coup d'chance ?

- moi...rien du tout. Se rapprochant légèrement pour atténuer la faible distance entre eux, avec un air de défi, elle repositionna sa main dans son cou sans hésitation. Inconsciement, elle se rendait bien compte que c'était déjà un jeu qu'elle aimait beaucoup trop. Chuchotant sur le meme ton que lui l'avait fait précédemment. ok, si t'es sur que t'as rien alors... Renforçant légèrement l'emprise de ses doigts. j'peux faire ça, tout vas bien.

Rien du tout ? Dans ce cas dégage, ou continue, non, ne continue pas ! Car si tu continues tu vas forcément finir par arrêter et dans ce cas bah j'l'aurais dans l'os et en plus ce sera humiliant. Quoiqu'avec Elisabeth est-ce que c'est si terrible ? Elle est pas mieux placée que moi pour me juger hein loin de là même si je comprends pas ma réaction elle reste très mal placée et même si elle était bien placée bah elle a pas le droit !
Bon, je devrais peut-être me remettre à remettre de l'ordre dans cette endroit, le nettoyer en tout cas. Sur le point de me lever sa main réatteignit mon cou.

De quoi si je suis sûr que j'ai rien ? Bien sûr que j'ai rien mais... Mais...
Mais... Ca me reprend, je sens que ça me reprend, que ça va vite me reprendre très fort, de plus en plus fort.
Non tu peux pas, fais pas... Fais... Pas... Ha... Haha... Hahaha... Haaaa ça fait du bieeen...
Non ! Résiste ! Comme dirait l'autre, atterris. Atterris Redose, résiste, atterris, relève toi, réveille toi, ça suffit maintenant ! Tu peux le faire ! Tu peux... Pas... C'est beaucoup trop délicieux. Tellement que je m'affale à nouveau, de la bave au coin de la bouche. J'ai envie de rester là toute la vie, ça au moins ça serait une vie... Poussant des gémissements de temps à autres.

j'peux faire ça, tout vas bien.