Les cernes sous mes yeux trahissaient mon heure de réveil ce matin, tirée de mon lit si tôt pour à tout prix ne pas louper ce train. Mes parents étaient tout autant stressés que moi, nerveux d’être entourés de personne dont l’existence ne semblait exister que dans les livres les plus fantaisistes de notre bibliothèque. Les bras de mes parents s’enroulaient autours de moi, m’embrassant les joues en caressant mes cheveux une dernière fois avant les prochaines vacances. Je tirais ma valise, tenant l’anse dans mes petites mains tremblantes, montant la marche du train, soulevant avec difficulté le poids de toutes mes affaires et de mes fournitures scolaires. Moi qui pensait aller au collège comme mes amies, je me retrouvais avec des fioles de potion, ainsi que des chapeaux pointus. Le train était rempli d’adolescents plus ou moins âgés, et plus ou moins confiants à l’approche du démarrage. Mon statut de sang devait pouvoir se deviner avec une grande facilité, de par mon regard à la fois émerveillé et craintif en remarquant les choses magiques que tenaient certains élèves. Mes parents avaient insisté pour que je porte déjà mon uniforme dans le train. Un uniforme flambant neuf, sans un pli, avec une cravate noire, montrant que je n’avais encore jamais été à Poudlard. La plupart de ceux qui avaient leurs uniformes, avaient des cravates de couleurs assez différentes. Du bleu, du jaune, du rouge, du vert, et certains comme moi, une petite cravate noires, proportionnées à nos tailles d’enfants, a peine adolescents

Je cherchais où je pouvais bien m’asseoir, préférant trouver une cabine vide, intimidée à l’idée de m’assoir avec des gens plus âgés et plus grands pendant des heures. Alors, toujours en trainant ma grosse valise bruyante dans les petits couloirs du train, je passais mon regard par toutes les cabines vitrées pour trouver un endroit pouvant m’accueillir moi et ma solitude. Après quelques minutes de recherches, je trouvais enfin un endroit vide. Je posais ma fine main sur la porte en la coulissant, entrant avec incertitude dans la petite cabine qui allait me tenir compagnie pendant les longues prochaines heures. Mes parents, toujours sur le quai, semblaient marcher tout le long du train pour essayer de voir où est ce que je me suis mise, espérant pouvoir me saluer de loin avant le départ. Je les voyais enfin face à moi, à travers la vitre. Faiblement, j’esquissais un sourire, faisant tâche avec mon regard nerveux et cerné. Ma mère me faisait un petit signe de la main, les larmes aux yeux, quant à mon père, il me faisait un signe de pouce comme pour me rassurer, sans résultat.

Le bruit spécifique au départ du train retentissait dans mes oreilles, me faisant lâcher un lourd soupir, sentant du mouvement d’impulsion. Je saluais une dernière fois mes parents, avant que le train quitte la gare, me laissant seule dans ma cabine, pleine de tristesse.

Des larmes coulaient sur mes joues, pendant que je fixais mes mains, posées sur mes cuisses recouvertes de ma jupe noire d’uniforme. Les larmes coulaient toute seule. Je n’étais pas forcément triste de savoir que, finalement, j’étais dotée de pouvoir magique, mais je ne connaissais pas ce monde, et j’étais très stressée de quitter ma famille pendant autant de temps. Le train commençait sa route, et je laissais les larmes sortir, seule dans cette petite cabine.

Une nouvelle rentrée à Poudlard, tu ne pourrais pas être plus heureuse. A la fois tu allais pouvoir retrouver ton groupe d'ami que tu n'avais pas vu depuis maintenant deux mois. Certes vous aviez communiqué par hiboux mais ce n'était pas pareil du tout, tu allais retrouver l'équipe de cheer, la salle commune... toute l'ambiance du château. Mais surtout tu allais pouvoir quitter le domicile familial et ça c'est le plus beau des cadeaux.
Pendant les vacances d'été tu avais tenté autant que tu pouvais de partir en vacances seule, avec des amies, des cousins mais malheureusement tu avais été cloitrée pendant plusieurs longues semaines dans le manoir de Londres de ta mère. Cet endroit est tellement glauque, il est immense sombre et presque personne n'y vit si ce n'est ta mère et les domestiques. D'ailleurs en parlant de ça tu avais beau avoir vécu pendant plusieurs semaines sous le même toit que ta mère tu ne l'avais pas vu plus d'une ou deux fois étant donné qu'elle envoyait toujours et bien les domestiques pour t'accompagner te balader, te servir le petit déjeuner, te réveiller.... Elle était toujours trop occupé et ça tu l'avais compris depuis maintenant bien longtemps. Enfin bon, tout ça pour dire que quitter le domicile familial était tout simplement un soulagement pour toi et que tu n'avais qu'une hâte : celle d'enfin monter dans le train qui te ramènerait chez toi, à Poudlard.
D'un regard en arrière tu aperçu Ginny, ta gouvernante depuis que tu étais enfant te faire de grands signes d'adieu. Ginny est d'ailleurs la seule personne saine d'esprit chez toi et tu ne comprends pas qu'elle ne se soit pas encore enfuit en courant.
Tu tournais sur toi même regardant le sol afin de vérifier que tu n'avais rien oublié et regardais dans ton sac que tu n'avais rien oublié, uniforme, affaires scolaires, la cage de Toki et de quoi la nourrir, ton violon... Tu étais décidément très chargée cette année et tu avais du mal à tout transporter. Tu cherchais du regard d'autres camarades de ta promo qui pourraient potentiellement t'aider à tout embarquer mais tu ne trouvais personne. Ils devaient déjà avoir embarqué alors tu devrais te dépêcher de faire de même avant de voir le Poudlard Express filer sous tes yeux.
Tant bien que mal tu grimpais dans le train. Maintenant il était temps de trouver tes amies et pour ça tu devrais passer devant un bon paquet de compartiments.
Tu te baladais et même si tu voyais des gens que tu connaissais tu ne trouvais ni Noémie, ni Charlotte, ni Clarke... où étaient elles donc passées ?

Alors que tu étais encore en grande recherche tu aperçu un compartiment vide avec une jeune fille à l'intérieur qui semblait pleurer. Cela se voyait qu'elle était nouvelle et qu'elle ferait sa rentrée en première année et cela te faisait de la peine, il ne faut pas pleurer pour si peu poupette ça va aller. Tu hésitait à juste passer ton chemin mais tu te dis que tu aurais aimer avoir du soutien alors tu entrais dans le compartiment et fermais la porte derrière toi.

Il y a des idiots qui t'ont embêté ? Tu me dis leur nom et je vais leur mettre une raclée de ce pas

Le train avançait, me berçant dans mes larmes. Ma tête était posée sur la vitre froide, glacée par l’air matinale de la gare. Ma main, recouverte par la manche légèrement trop longue de mon nouvel uniforme, était reposée sur le rebord intérieur de la fenêtre. J’entendais lentement battre mon coeur dans mes oreilles, soupirant en voyant les nouveaux paysages se dessiner à toute vitesse par la vitre. Des larmes de gros chagrins coulaient sur ma peau pâle, faisant rougir mes yeux bleus. Je n’étais pas censé pleurer, après tout, c’était une nouvelle que des millions de gens auraient adoré avoir, j’étais comme l’héroïne d’une histoire fantaisiste, comme j’en rêvais devant mes livres, quand j’étais toute petite. Mais enfaite, c’était bien plus compliqué que ça. On m’avait contrainte de mentir à mes amis et ma famille éloignée, j’avais horreur de ça, mais je n’avais pas le choix malheureusement.

J´aurais rêvé aller au collège, avec Colleen, mais à la place, je suis sûre qu’elle me déteste car elle pense que je l’ai abandonnée. J’espère au moins que cette école sera agréable et ouvertes aux personnes différentes comme moi. Ça restait très effrayant, d’aller dans une école avec des milliers d’élèves, à des centaines de kilomètres de chez moi, sans mes parents.

Je commençais à mordiller le bout de mes doigts en arrachant des petits bouts de mes ongles, nerveusement. Le trajet allait très certainement être très longs, bercé par les larmes et ma nervosité. Je fermais un peu les yeux en croisant mes bras, essayant de me reposer et de me relaxer.

Après quelques minutes, j’entendais la porte coulissante s’ouvrir, me faisant sursauter et écarquiller les yeux. Ces derniers se posaient sur une jeune fille - où plutôt jeune femme, elle avait l’air bien plus âgée que moi, ou en tout cas elle faisait bien plus grande que moi. Je levais mon regard larmoyant vers elle, avant d’utiliser la manche de mon uniforme pour essuyer mes larmes. Je baissais ma tête vers le bas un peu intimidée, puis je l’entendais me demander si des personnes m’avaient embêté, et qu’elle pouvait aller leur mettre une raclée si j’avais besoin. je souriais légèrement, essuyant mes larmes en voyant qu’elle semblait gentille et bienveillante envers moi. Je raclais ma gorge en décalant mes affaires si jamais elle voulait s’asseoir car elle semblait chargée.

Mh non, t’inquiètes pas.. je.. personne ne m’a embêté, c’est juste que.. j’ai peur d’aller dans cette école et.. je suis pas sorcière depuis longtemps.. enfin.. je le sais que depuis quelques mois.. je parlais sûrement trop, mais c’était mon attitude quand j’étais nerveuse.