PV @Augustin Sponsz et @Acuti Caligo

Contrastant avec le blanc manteau qui recouvrait le nord de l'Ecosse et Poudlard, la ville de Winchester n'était, en cette saison, qu'un amas de boue sombre parsemée de quelques congères blanches conservées par le froid humide de la région. Dans la périphérie, la forêt avait échangé son épaisse couverture verte contre un amoncellement de branches sèches, grises et cassantes. La silhouette de la vieille bâtisse blacksword se dessinait faiblement parmi les branches des arbres griffant le ciel couvert. Sur les anciennes gouttières, de la glace fondue coulait goutte à goutte frappant le sol d'un rythme lent, brisant le silence glacial de l'hiver du sud de l'Angleterre.

L'endroit aurait été parfaitement inhospitalier si une lueur chaleureuse n'émanait pas des fenêtres de la bâtisse multi-séculaire. En s'approchant, on pouvait apercevoir à travers les vitres un grand âtre dans lequel un feu festif crépitait. Quelques guirlandes poussiéreuses avaient été accrochées par-ci par-là, décorant les murs austères d'une modeste touche colorée. Après tout, c'était bientôt Noël...

Le lionceau s'étira dans son lit avant de doucement sortir de royaume des rêves. Il avait bien dormi. Très bien même. Il aurait dormi encore plus longtemps si une délicieuse odeur de toast grillés et de café chaud ne l'avait pas arraché des bras de Morphée. Non, ce n'était pas l'odeur de la Grande Salle mais celle de la maison. Soudainement, il sauta de son lit pour enfiler un pull chaud et une paire de chaussons avant de se précipiter non pas dans la cuisine mais vers la chambre d'ami dans lequel on avait logé son camarade abandonné sur le quai de Poudlard Express.

Trop heureux pour patienter, il abaissa la vieille poignée pour glisser un coup d’œil dans l’entrebâillement de la porte grinçante, voir si Augustin était réveillé. Ensuite, il descendrait prendre le petit-déjeuner et profiter du calme de la matinée de ce début de vacances.

Le matin froid de cette journée d’avant-noël s’annonçait particulièrement inhabituel pour le petit serpent blanc. La veille de cela, il avait été lâchement abandonné par ses parents sur le quai de la voie 9 ¾, ceux-ci n’ayant pas jugé nécessaire de le prévenir de leur absence : et quelle absence!

À vrai dire, il n’avait aucune idée du pourquoi du comment de la situation, mais les faits étaient bien là, personne n’était venu pour le chercher. Le père de famille de son camarade d’école lui avait allègrement proposé de venir passer la nuit au manoir Blacksword, et cette proposition allait entièrement dans le sens de l’écossais ; la bâtisse des Sponsz était rudimentaire et en cette période de l’année, particulièrement glaciale. Le ton était radicalement changé par rapport aux pièces chauffées du manoir qui l’avait logé pour la nuit. Le jeune blanc-blond se leva aussitôt que le matin daigna se montrer par son soleil timide d’hiver : il avait étrangement bien dormi, et n’avait, pour couronner le tout, pas fait d’insomnies.

Il se lavait à peine le visage lorsqu’il entendit la poignée de la porte de la chambre se tourner pour laisser apparaître la frêle silhouette de son ami Gryffondor, les cheveux ébouriffés accompagnés d’un large sourire sur le visage.

Le jeune Serpentard afficha lui-aussi un sourire franc en adressant la parole à son vis-à-vis :

- Monsieur Blacksword, vingt-cinquième du nom, que me vaut cette visite matinale?

@Lance Blacksword, @Acuti Caligo, et z’est partiii

A la vue du visage pâle de son camarade, Lance remarqua que l'air grincheux d'Augustin semblait s'être adoucit pendant la nuit. Le petit blacksword le salua avec énergie avant de lui répondre. L'odeur de petit déjeuner faisait gronder son estomac, trop pressé de retrouver les goûts de la maison qu'il connaissait si bien.

- Hello ! J'ai faim, vient on descend voir ce qu'Harbey a préparé !

Sur ces mots, il fit demi-tour et dévala les marches grinçantes pour rejoindre la petite arrière-cuisine dans laquelle il prenait son petit-déjeuner depuis maintenant douze ans. En bas, le garçon passa rapidement devant le salon dans lequel son grand-père allumait la cheminée d'un Incendio discret. Ce n'était pas rare que les membres de la famille aillent et viennent à leur guise entre les foyers. Aujourd'hui, il ne semblait n'y avoir que le vieil homme. Maddox, le frère aîné, était probablement en train de dormir de tout son soûl tandis que le père était probablement dans le potager en train de prendre soin de quelques plantes survivant à l'hiver, ou bien peut-être dans la cave en compagnie des champignons. La mère des petits était probablement encore en voyage d'affaire. Son absence ne choquait pas le petit qui au contraire, aurait été étonné de la voir à la maison.

Arrivé dans la petite arrière cuisine, Harbey et son air taciturne accueillit les enfants d'une inclinaison de la tête avant de poser un plateau garnit sur la petite table ronde accolé au mur. Sur ce plateau, une carafe de café fumante accompagnait une variété de pâtisseries encore chaudes du four. Sur la cuisinière, une théière sifflait gaiement en concert avec les chardonnerets sauvages du parc qui composait le jardin de la bâtisse.




@Augustin Sponsz

La nourriture, rien de tel pour commencer un premier jour de vacances. L'hospitalité avait l'air incroyable. Ne serait-ce que le lit dans lequel il avait passé la nuit : il n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi moelleux. Aurait-il la même délicatesse pour le repas du déjeuner?
À vrai dire, la chambre d'amis dans laquelle il s'était reposé était à peu près plus vaste et d'une taille doublée par rapport à sa vieille piaule d'Aberdeen. Le paysage par la fenêtre affichait une belle journée d'hiver ensoleillée, et propice à faire pleins de bêtises que deux enfants de douze ans apprécieraient tout particulièrement.

Il se lava rapidement la tête au lavabo en marbre, dénotant étrangement du reste de la pièce, et il ne put s'empêcher de trouver cela extrêmement kitch. L'écossais poussa ensuite la poignée de la porte avant de descendre les escaliers d'un pas mesuré, mieux valait ne rien se casser pendant les vacances : il doutait que ses parents viendraient le voir s'il se retrouvait par malheur à l'hôpital.

Une fois arrivé dans la salle à manger, qui faisait à elle seule, la taille de la bâtisse des Sponsz, il ne put s'empêcher de remarquer par la fenêtre le père Blacksword qui usait de sa baguette pour jardiner. La table qui l'intéressait, probablement celle des enfants, était accoudée au mur, et affichait son ami qui était déjà assit et n'avait pas demandé son reste pour commencer à manger, ce qui amusa le petit serpent.

- C'est que tu m'attendrais même pas, tête de gland, dit-il en passant une main dans ses cheveux pour les ébouriffer légèrement.

Il s'installa en face du Gryffon et empoigna un croissant. Un large sourire occupait son visage, il n'avait jamais été aussi heureux de se lever de toute sa vie.

@Lance Blacksword, miam bon app'